Dimanche 20 janvier
Je ne supporte plus ma duplicité.
Gaston est tellement adorable ; tendre et doux. C'est vraiment moche de ma part de faire semblant comme ça. Aujourd'hui, je l'ai vu me regarder alors que je faisais un câlin à son neveu... J'ai vu tellement d'amour dans ses yeux. Et si je m'étais trompée ? Et si je m'étais emballées ? Et si j'avais pris une décision sur le coup de l'émotion ? Je n'arrête pas de penser que j'ai peut-être exagéré tout ça.
Il faut que je sois honnête avec moi-même un moment. C'est vrai, Gaston n'est pas toujours facile à vivre et parfois désagréable. Mais je ne suis pas un cadeau non plus. Je suis tellement abimée, physiquement et mentalement. Je l'étais avant de le rencontrer et je le suis encore voire peut-être même plus malgré tous mes efforts. Et malgré ça, il m'a choisie et il est resté avec moi envers et contre tout. J'ai presque 48 ans, je ne ressemble à rien, je ne serais jamais mère... qui d'autre que lui pourra aimer quelqu'un d'aussi dévasté que moi. Avec lui, au moins, j'ai une vie, des amis, une famille...
Parlons-en de sa famille...
Ils n'y sont pour rien et je leurs mens à chaque visite. Je mens par mes sourires, je mens par mes silences. Je mens quand ils m’incluent dans les projets à venir, les réunions de familles, les anniversaires ou les naissances. Je mens à sa mère et à sa soeur. Et pire que tout, je mens à ses adorables bouts de choux qui m’appellent Tatie.
En fait, il a raison : je ne suis qu'une petite égoïste, une sale capricieuse. Je ne regarde que ses côtés négatifs; je me concentre sur des petites erreurs au lieu de regarder ce qu'il y a de beau en lui...
Vraiment... qu'est-ce qui ne vas pas chez moi ?
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