Les jours s'ajoutent aux jours, les heures aux heures, chacune plus compliquée que la précédente.

Vivre avec Gaston est de plus en plus pénible. Je dois en permanence être sur le qui-vive si je veux éviter les tempêtes et c'est épuisant. Je dois réfléchir à deux fois avant de faire ou dire quoi que ce soit. La moindre de mes paroles est décortiquée, les gestes les plus anodins sont scrutés, mes actions sur les réseaux sociaux sont vérifiées, il écoute mes appels. Je crois qu'il lirait mes textos et mes messages si mon téléphone n'était pas toujours avec moi. Je dois même faire attention à mes expressions faciales et jusqu'à ma façon de respirer par crainte d'une volée de critique ou de moquerie.

Et oui, aujourd'hui il m'a harcelée de questions parce, et je le cite "Tu respires bien bizarrement. Qu'est-ce qui ne vas pas ?". Pendant plusieurs heures et sans que j'aie eu la moindre explication sur ce que "respirer bizarrement" peut bien vouloir dire, il a essayé de me tirer les vers du nez sur un problème qu'il n'existait même pas. Car malgré l'ambiance actuelle, je n'étais pas spécialement de méchante humeur ce matin. Maintenant oui, c'est sûr. A force d'avoir dû me justifier que je n'étais pas énervée… forcément je le suis…

Comment je faisais avant ? Est-ce que ça s'est dégradé ou bien c'est juste que je m'en rends compte ? Je ne sais pas comment je vais tenir, c'est anxiogène et exténuant comme environnement. Je suis tellement fatiguée… presque j'en suis à me demander pourquoi je continue.