Ce qui semble naturel pour certains comme le simple fait de prendre soin de soi nécessite un travail colossal pour d'autre.

Savoir se battre pour soi-même n'est pas forcément inné. Pour ma part, je n'ai jamais appris que j'avais de la valeur ou que je valais la peine de me battre. J'ai donc pris l'habitude de baisser les bras, d'abandonner mes rêves, mes envies ou mes désirs les plus profonds aux profits des autres. Je me suis lentement mais surement effacée jusqu'à devenir pratiquement invisible.

Mais même presque rien de moi c'est peut-être encore assez pour apprendre à me faire passer en priorité. Il m'aura fallu la claque de Noël pour admettre le niveau de négligence que je me suis infligé et que j'ai tolérer des autres. Il me faudra probablement longtemps pour sortir de ce schéma mais je dois commencer aujourd'hui si je veux m'en défaire un jour.

J'ai donc décider de m'accorder un plaisir : la semaine prochaine, un de mes anciens collègue organise un mini concert et j'ai été invitée. Eh bien j'ai dit oui. Je sais que ça va être compliqué. Parce que je n'aurais pas le temps de faire les quarante minutes aller et les quarante minutes retour après le travail. Je vais donc devoir partir le mercredi matin, aller au travail, aller à la soirée, dormir à l'hôtel, retourner au travail le jeudi matin et seulement renter à l'appartement le jeudi soir. Afin de prévenir tout retour en arrière, j'ai d'ores et déjà réservé ma chambre d'hôtel sans option de remboursement.

Ça ne va pas plaire à Gaston, c'est sûr.
Il va essayer de me dissuader, c'est sûr.
Il va trouver ça inutile, c'est sûr.
Il va me dire que c'est trop loin et trop tard, c'est sûr.
Il va me dire de me débrouiller seule, c'est sûr.
Il va me dire qu'on n'a pas les moyens, c'est sûr.

Mais ça ne m'empêchera pas d'y aller… c'est sûr.