Cette journée ressemble à une nuit de Noël, le temps s'étire et s'éternise en attendant le moment tant attendu.

Elle avait pourtant mal commencé. De fort méchante humeur ce matin, Gaston m'a gratifié de sa plus belle poésie "Pff t'es pressée de partir et d'aller te faire défoncer ?". Il est si mignon quand il est romantique. Mais je ne vais pas le laisser gâcher ma soirée pour si peu. A peine sortie du travail j'ai rejoint ma chambre d'hôtel pour déposer mes affaires car je n'ai pas beaucoup de temps devant moi. Sous peu, j'irais prendre un diner léger à la brasserie du coin avant de revenir pour me préparer.

Mais je prends quand même le temps d'écrire mon petit mot quotidien. Je me sens tellement bien, ça fait tellement longtemps que je ne suis pas sortie en dehors du cercle de la famille, des amis de Gaston ou du travail. Longtemps que je n'ai vu des personnes que j'apprécie et fait quelque chose uniquement par envie ou plaisir.

Encore une fois, c'était ma faute car Gaston ne m'a jamais formellement interdit de voir ou de faire qui ou quoi que ce soit. Mais je devais toujours faire les choses à moindre frais parce que ça n'en valait pas la peine. Très souvent seule parce mes amis, ma famille ne l'intéressaient pas. Ou alors je devais me préparer à faire face à sa mauvaise humeur parce qu'il s'était senti obligé de venir avec moi ou parce que j'avais eu l'audace de m'être amusée sans lui. Bref tellement de conditions et de barrières que je finissais par me persuader de ne pas sortir.

Mais pas cette fois. Ooh non, ce soir c'est déconnexion totale ! Copains, mojito et rock'n'roll