Il fut un temps ou juste un coup de téléphone me faisait sauter d’un pays à l’autre. Là où j’allais, point de fioriture, l’apparence vestimentaire comptait peu et mon seul bagage important est stocké entre mes deux oreilles. Avec le temps, le nécessaire c’était réduit des vingt kilos de valise autorisé au contenu de mes poches.
Même si, à cause d’un certain 11 septembre, je devais placer ce dernier dans une sacoche en soute. Le tarmac derrière moi, je m’allégeais du contenant et me contentait de l’utile.
Dans mon futal, ce glissais d’abord mon passeport et ses précieux visas. les sésames indispensables pour faire disparaitre les frontières. Ces derniers aujourd’hui expirés, ils m’emmènent toujours là-bas quand je ferme les yeux.
Vient ensuite mon portefeuille. Uniquement fonctionnel. Quelques cartes d’identité, de visite et de banque. Deux ou trois permis de conduire en fonction du pays et une poignée de biftons. Pas de photos de proches, je n’en ai pas.
Les clefs d’une bagnole quelconque, quatre roues et un moteur. La clim éventuellement.
Un téléphone pas cher, avec des touches, rien que pour téléphoner. Pas besoin d’un truc smart, j’ai suffisamment d’intelligence sur moi. Puis Je n’ai pas non plus besoin de me remplir les poches avec l’opinion du monde, je n’en ai rien à foutre de ce que tu penses.
En revanche, glisser dans ma poche revolver, j’ai mes réseaux sociaux. Un briquet ; je ne fume pas, mais offrir du feu a ceux qui ont ce vice, voir un sourire se dessiner sur un visage fatigué et faire connaissance. Tout comme ce couteau suisse, ou plutôt; ce tire-bouchon et décapsuleur suisse. Combien de rencontres ai-je commencer rien qu’en ouvrant une bière ?
Elles sont toutes notées dans ce carnet écorné et rafistolé. Toujours accompagné de son Bic et dans lequel j’ai soigneusement consigné les gens que j’appelle amis. Des numéros, des adresses et des pays que je vais revisiter.
Car je vais repartir, c’est pour ça que j’ai tout ce fatras sur moi. Oui, je vais repartir.