Chapitre 1
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L’auteur inconnu désire rendre à Lange et Louklouk ce qui leur appartient, soit le début de ce récit et les prénoms des personnages.
Strasbourg, un samedi soir, 23 heures. Trois jeunes hommes pissent dans le Bassin d’Austerlitz.
— Range ta bite maintenant, dit Matthieu à son voisin Renaud.
— Et pourquoi ? Elle te trouble ?
— Elle est plutôt obscène, fit Johann. On t’a déjà dit qu’elle était énorme ?
— Non, jamais.
— Soit tu mens, soit tu es encore puceau.
— Ou alors il bandait, ajouta Matthieu.
— Je suis puceau…
— Ça m’étonne pas, je l’aurais parié. On va où pour boire un verre ?
Les trois amis venaient de sortir du cinéma multisalle Ciné Cité.
— Je pourrais vous inviter chez moi, proposa Renaud, mes parents et ma sœur sont en vacances.
— Pourquoi pas ? dit Matthieu. Au moins on ne risquera pas de choper la Covid dans un bar. C’est loin d’ici ?
— À cinq minutes.
Renaud habitait au premier étage d’un immeuble ancien à colombages de la Rue St Urbain.
— Eh bien, dit Matthieu, il gagne bien sa vie ton père. Il est immense cet appart’.
— Il est le chef de la logistique au Parlement européen, il gère les déplacements entre Bruxelles et Strasbourg.
— En effet, c’est une tâche essentielle.
Ils s’assirent dans de larges fauteuils de cuir, Renaud déboucha une bouteille de Crémant d’Alsace et apporta un kouglof salé. Ils trinquèrent.
— Santé ! fit Renaud. Et encore désolé pour le film.
— Ouais, dit Johann, tu aurais dû savoir que le nombre de places est limité à cause de la pandémie.
— Et qu’on peut réserver à l’avance sur Internet quand on organise des soirées ciné pour les amis, ajouta Matthieu.
— On a quand même vu un film. Je ne savais pas que… que c’était un film qui parlait d’homosexualité.
— On en a vu d’autres, dit Johann, et Timothée Chalamet n’est pas désagréable à regarder.
— Dommage qu’on n’ait pas vu sa bite, regretta Matthieu.
— Je pense que ce n’était pas prévu dans son contrat, expliqua Renaud.
Les trois terminèrent leurs flûtes tout en dégustant le kouglof.
— Dis-moi, Renaud, fit Johann, pendant que tu étais à la caisse, j’ai regardé sur Internet, il y avait encore assez de places pour le film qu’on avait prévu de voir, l’épisode 125 de « Star Wars ».
— C’est donc toi qui voulais voir « Call Me By Your Name », ajouta Matthieu.
— Vous avez raison, avoua Renaud. Je suis encore désolé de vous avoir imposé ce film.
Matthieu regarda Johann :
— Il mérite une punition, tu es d’accord ?
— Certainement. Puisqu’on n’a pas vu la bite de Timothée, on va voir la sienne, elle avait l’air prometteuse dans la bande-annonce au bord du bassin.
— Que veux-tu dire ? s’inquiéta Renaud.
— C’est ça que tu voulais, non ? Nous montrer ta bite ? Et plus si entente ?
— Tu ne pourras plus dire qu’on ne t’a jamais dit qu’elle est énorme.
— Et tu ne pourras plus dire que tu es puceau.
— Si vous insistez… Je veux bien.
Renaud décrocha la ceinture de son jeans.
— Tu as des pêches ? demanda Matthieu.
Fin
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