Troisième

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Cette année-là, la salle polyvalente donnait des ciné/spectacle pour le mois des fiertés. J’avais déjà vu plusieurs des films proposés et, mes horaires d’électricien dans une grosse boite étant chargés, je ne réservais en ligne que pour assister à la dernière séance du samedi, jour de clôture.

Après une chaude journée au boulot, j’avais eu juste le temps de rentrer me doucher de ma sueur et me changer pour une tenue légère et décontractée. Petit marcel blanc sous une chemise à carreaux -pour les poches et ainsi ne pas mettre de veste-, un short de sport ample enfilé sur mon cul nu, enfin, baskets et chaussettes basses aux pieds complétaient l’ensemble. À 19.20 h, je m’engouffrais dans l’édifice communal, dix minutes avant l’extinction des lampes.

Je me retrouvais au premier rang entre deux autres barbus que j’estimais de mon âge. La salle était bien remplie déjà, même s’il restait des places vides, mais il y avait encore du monde qui arrivait.

La programmation était :
19.30, Pride (2014) 1.59 h. (Été 1984, sous Thatcher, des activistes gays et lesbiens gallois récoltent de l’argent pour soutenir les mineurs en grève. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose, mais qui finiront par s’unir.)

Entracte bar et espace fumeurs ouvert.

22.00 h, Shortbus (2006) 1.42 h. (le film suit plusieurs personnages new-yorkais dont les aventures tragi-comiques naviguent entre sexualité et sentiments. Attention, ce film contient des scènes à caractère érotique/pornographique.)

et une prestation à minuit d’une troupe de ‘circassiens de l’irréel’ selon l’annonce de leur prestation. Les farfadais, illustres inconnus pour moi à l’époque.

Premier film fort plaisant et à l’humour tout à fait British.

Une Leffe blonde et un pipi plus tard, retour au noir et le second film était lancé. J’eu des soubresauts sous la ceinture, certains passages étant fortement explicites et visuelles, surtout qu’aux premières loges et en gros plan, c’est surprenant !

J’avais discrètement coincé ma bite entre mes jambes croisées. Mes voisins semblaient avoir le même problème, puisqu’ils firent pareils peu après.

Seconde coupure où les toilettes furent prisent d’assaut, personnellement j’attendis les dernières minutes pour aller vider ma vessie -mon mat enfin au repos- avant la montée en scène des artistes …

WOW !!! Sous mes yeux ébahis évolue le merveilleux !

J’avais le regard hypnotisé par ces apparitions, leurs costumes somptueux et féeriques où plumes, strass, paillettes, tulles et voiles arachnéens, -les rendant à peine décents parfois- se cachait la plastique quasi nue de superbes Princes charmants et Princesses de rêves !

On eut droit à d’affolants numéros, souvent aériens, parfois aquatiques, mais toujours accompagnés de musiques et lumières au tempo millimétré avec les mouvements plus que sensuels des interprètes qui communiaient entre eux.

Tout du long je sentis courir le long de mon dos de délicieux frissons et, malgré la dose d’érotisme présente, mon anatomie resta sage, tant j’étais subjugué !
Je croit bien que ma bouche est restée ouverte la plupart du temps.

Le final, deux hommes aux corps dignes de représenter des divinités Grecques ou Romaines et habillés de strings minimalistes couleurs chair, fut l’apothéose, danse acrobatique de deux corps fusionnels sous des jets d’eaux avant le fondu au noir … Lumières, toute la petite troupe d’alors était au bord de la scène face à nous, les deux ruisselants à moins de trois mètres de moi.
Ils étaient tellement moulés par le tissu humide que je pouvais voir le relief de leurs bijoux intimes aussi bien que s’ils étaient vêtus d’une matière transparente.
Pas trois secondes que les spots s’étaient rallumés que la salle était debout, les spectateurs applaudissant, ovationnant, hurlant des bravos !

Dans mes souvenirs, l’acclamation dura au moins dix minutes, baisser et lever de rideaux se succèdent ainsi que les saluts des artistes, un dernier rappel et le rideau tomba définitivement. J’avais eu mal aux mains et la voix cassée.
J’attendis que la salle soit presque vide pour partir, préférant me remettre de mes émotions avant de retourner chez moi. Je sortait dans la douceur de la nuit et repris le raccourci longeant l’immeuble, l’espace d’un camion, reliant deux rues qui permettait d’accéder à l’entrée des artistes et au quai de déchargement des décors et accessoires nécessaires sur scène.
Je m’engouffrais bon dernier dans la ruelle, la tête continuellement dans le kaléidoscope visuel et auditif que je venais de subir avec plaisir.

Je faillis percuter l’homme qui sortait de la petite porte, seul le flash de lumière à son ouverture et qui me fit sursauter, me ramena sur terre… ou au paradis !

Sous la petite lanterne extérieure, j’avais devant moi l’un des plus beaux spécimens humains qu’il m’avait été donné de voir. Dans sa tenue de scène, un collant taille basse blanc nacré et chaussons assortis, avec une serviette éponge rose autour du cou, se tenait l’acrobate aérien sur tissu du groupe, un bébé imberbe et bronzé, 1.85m de muscles fins roulant sous sa peau. Les yeux noirs et les tifs d’un latino, le sourire permanent d’une pub pour dentifrice et, quand il me présenta ses excuses, une voix profonde et trainante à l’accent hispanique. Il sortait fumer une cigarette pendant que son collègue de loge accaparait la petite douche y attenant, m’apprit-il en me tendant son paquet de cigarette ouvert.

J’en pris une en louchant par-dessus son poignet sur le paquet que faisait son entre-jambe et je peux vous dire que vu de près, il ne portait pas de coquille sous sa parure, il portait à gauche, était circoncis et avait de fameuses noix, ça c’était une certitude !
Et je l’imaginais même nu dessous, ne voyant aucune trace permettant de distinguer l’élastique d’une ceinture de sous-vêtement quel qu’il soit.

Je buggais un grand moment, alors qu’il tenait le feu du briquet sous ma cigarette, oubliant d’inspirer pour l’allumer.
Je pensait que c’était la lueur dansante de la flamme qui me donnait des hallucinations, je voyais l’excroissance prendre de l’ampleur… mais non ! je n’avais pas la berlue. Et ça s’allongeait toujours !!!

— Tou espèrrres aller loin comme ça ? me fit-il en poignant ma bite qui pointait raide dans mon short.

Cette salope là vivait sa vie, sans que je m’en soit rendu compte !!

Bon, la sienne faisait pareil et cherchait à s’échapper par le haut. Elle soulevait le tissu près de son pubis, à la hauteur de l’os iliaque, et le gland s’y montrait à demi, luisant de mouille.

Je réagissait enfin et entrainais ce grand costaud viril de quelques pas vers l’ombre formée par le renfoncement du quai.

Je le galochais goulument tout en baissant son collant sous ses couilles et fesses, lui avait fait tombé mon short sur mes pompes et, un de ses pieds posé dessus, il me le fit abandonner au sol en me soulevant les panards l’un après l’autre.
Ma chemise et mon marcel prirent le même chemin et je me retrouvais en centre-ville, à poil, dehors et chaud comme la braise !

(OK, de nuit et dans un coin sombre, mais quand même !)

Quelques prélis plus tard et une capote sortie de ma chemise, j’avais son démonte pneus qui me ramonait l’arrière train dans les règles de l’art. notre excitation et la situation plus qu’insolite, fit qu’on ne résista pas longtemps, il vida ses burnes en mordant mon épaule, puis, sans déculer, il me branla à toute vitesse d’une main, l’autre plaquée sur ma bouche depuis le début des réjouissances -je vocalisait trop à son gout- criant dedans chaque fois que ma prostate était malmenée et je giclais comme un furoncle à point explose, envoyant du sperme par-dessus le quai.

Nous terminions de nous rajuster, enfin surtout moi bien sûr, tout en discutant et il venait de s’allumer une clope quand la porte s’ouvrit et qu’un autre lascar de son acabit mais blond comme les blés fit son apparition en l’interpelant :

— Luis, qu’est’ ce tu fout ? j’ai eu le temps de m’habiller et toi tu fais la causette ! Les autres sortent par devant pour rejoindre l’hôtel. Tu viens ? ils veulent fermer !

— Va chercher nos sacs si tou veux bien. Ze n’ai pas fini la conversationne avec Mossieur. Il vient dé m’inviter à prendre un verre chez lui ! C’est à deux pas, avec ma veste ça ira. La douche attendra un peu.

— Oh, tu as trouvé un camarade de jeu si je comprends bien ! sourit-il.

Et moi, sortant de ma réserve :

— Mon frigo a suffisamment de stock pour un troisième si ça vous dit !

Et c’est comme ça que j'ai fini sur les rotules le dimanche soir après leur départ, toutes leurs coordonnées en poche.

Six mois plus tard je quittais mon emploi pour devenir technicien monteur dans la troupe de mon bel hidalgo.

Depuis nous sommes marié et nous invitons régulièrement Bruno, notre blondinet, à nous rejoindre pour souper…

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