Déjà le week-end.

Il était sorti blême, de chez le légiste.

Ce soir il se taperait du whisky.

Du Lagavulin, de trente ans d'âge, de préférence.

On attendrait la réponse du diocèse et le feu vert de la hiérarchie. Duplan devait l'appeler dès qu'il aurait du nouveau. D'ici là, il continuerait à renifler autour.

L'accès au jardin du presbytère était circonscrit. Il faudrait parler avec le jardinier chargé de l'entretien, aussi.

Lui, avait passé un long moment accroupi, sur le gazon fraîchement coupé.

Le jardin était bien entretenu, un peu "carré" à son goût. De gros hortensias, tombaient du mur de pierre qui clôturait le terrain, d'un côté. Une volée de marches grimpait jusqu'à l'entrée du bâtiment, plutôt immense.

Deux étages et des combles apparemment.

Un petit square faisait comme une annexe côté église et entrée principale du presbytère. D'autres parterres fleuris autour du bâtiment, flanqué des quelques tilleuls ombrageux.

L'ensemble réduisait un peu l'impression austère et impressionnante ressentie près de l'édifice religieux.

Il remarqua aussi les timides brins de lilas blancs, si délicats au pied des murs gris.

Duchêne fit démarrer le bruyant, et pestilentiel diesel de la Clio blanche.

Il prit la route du Conquet via la corniche. Ca lui changerait un peu les idées. Le paysage, le long de la côte sauvage, passait devant la vieille abbaye de St Mathieu, et le phare de la pointe, culminant face à la mer d'Iroise.

Puis on aperçevait les îles magiques, Molène et Ouessant, Quémènes, au large.

Le Gr 34 longeait aussi la côte pour les plus courageux, ou les pélerins égarés ici.

Duchêne s'arrêta devant la boutique de spiritueux/tabac et cave à vin, en quête du vulnéraire qui apaiserait son esprit.