Rivage.
Les trois jeunes filles s'élançèrent vers l'eau accueillante en s'esclaffant, conscientes de leur attitude provocante, et se sentant protégées par leur innocence juvénile.
John laissa échapper un sourire. Pendant une fraction de seconde, il revoyait les images de sa soeur, entendait ses éclats de rire, lors de leurs jeux d'enfant.
L'eau semblait délicieusement glaçée.
- John!...jeta Sarah,...elle est super bonne!...Viens avec nous!...
- Je dois m'en aller!... J'ai un "longue" chemin,...beaucoup de distance...!
Le jeune homme s'éloignait déjà, tandis que Sarah et ses copines s'extrayaient précautionneusement des vagues, et marchaient sur les galets instables...
- Attends!...
Sarah appelait John qui avançait sur le chemin côtier, son gros sac à dos et son banjo en bandoulière, l'esprit fixé sur sa destination lointaine, le coeur relié à celui de sa soeur.
Il n'entendait déjà plus la voix de Sarah, à peine un écho derrière lui.
Sarah laissa s'éloigner l'inconnu venu d'ailleurs, comme on laisse nos songes s'évaporer au réveil. Moment exotique et éphémère : américain, comme les rêves dont elle se nourrissaient, aussi douloureux qu'une illusion perdue, ou un chagrin d'amour.
La silhouette disparaissait déjà derrière les cabanes colorées, près de la "Maison blanche".
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