Le légionnaire Ancelin Sicard de Parfousou, vieille noblesse du dix-huitième siècle, n'était plus que l'ombre de lui-même. Il squattait à droite, à gauche, depuis des années dans la région.

Toujours "entre deux", on le voyait tituber au bord des routes, la peau tannée et le regard fixé sur quelque désert oublié.

Trente ans dans la légion, il avait écumé la plupart des continents connus et explorait désormais, une terre plus aride. Les nombreuses cicatrices et tatouages, présents sur son corps, en disaient long sur ce qu'avait pu être sa vie.

Désormais réformé et sans domicile, il occupait fréquemment les quelques bunkers restants, sur le littoral. En ce moment, il trainait souvent près du vieux fort Montbarey, à l'ouest de Brest, pas très loin du quartier St Pierre.

Il venait aussi se fournir en bière et alcool, à la supérette, juste en face du presbytère. Lui et d'autres âmes en peine, sifflaient leurs canettes, assis près du parking, et de l'aire de jeux aménagée pour les petits.

Un espace de verdure, dont le calme était souvent rompu par leurs vociférations d'ivrogne.