Horsain.
Libre, Ancelin d'Adhémar l'était. Libre comme on dit d'un espace qu'il est : "vacant" ou "inoccupé".
Ou bien, comme on parlerait de "chute libre" peut-être.
Déconnecté depuis pas mal de temps, l'esprit en désordre et les yeux injectés,...personne ne donnait cher de sa peau, ni de son avenir.
Il n'y avait d'ailleurs personne pour le faire, hormis pendant ses passages aux urgences, lorsqu'on le ramassait ivre mort, sur un trottoir, ou à l'orée d'un chemin.
Noblesse déchue et déchéance tout-court, il ne restait de ses souvenirs, qu'un grand éblouissement, au milieu duquel, il tentait d'étancher une soif inextinguible.
Il se glissait quelquefois au fond de l'église, profitant de l'office, en quête d'ombre et de fraîcheur, d'une oasis, plutôt que d'un sanctuaire.
Ebbon avait tenté plusieurs fois un dialogue, puis dû se résoudre seulement, à le faire quitter le lieu, à la fin de la messe.
Bérenger l'avait, quant à lui, employé comme assistant, une ou deux fois, lui faisant l'aumône d'un billet à ces occasions. C'est ainsi qu'il lui avait offert un jour, un des chapelets, qu'il confectionnait, à destination des pélerins.
Autant de choses qu'il avait pris soin, de ne pas confier à l'inspecteur.
Il était le maître de son jardin, et ici, lui seul, dans cette enceinte, décidait en conscience, de ses paroles et de ses actes.
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