Le dormeur du val
Voici le poème original D'Arthur Rimbaud :
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Voici, ma version
( avec humilité devant un tel texte de ce grand personnage)
La ville, calme, mime le silence d'une rivière
Au coin de la rue, des mendiants en haillons,
Les lumières des néons se montrent si fières,
Des dorures brillent, reflétant leurs rayons,
Et dans le parc ombragé, la lune apparaît sans austérité, nue.
L'homme, avec son journal, rêve d'un ciel si bleu,
La cigarette à ses lèvres, évoque un passé où il voyait la nue,
Les oiseaux chantent, et soudain, il pleut,
Il rit à chaque ligne, chaque souvenir, comme
Il repense à son enfance, à ses douces années en somme.somme.
Dans ce monde bruyant, seul, il ressent le froid,
Son parfum, celui du papier, titille sa narine,
Et d'une main, il touche doucement sa poitrine,
Il lit chaque mot, chaque ligne, si droit.
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