La dernière page vient de se tourner.

Les larmes m'aveuglent et brûlent mes yeux noirs.

C'était la dernière fois, la dernière journée.

Je baisse la tête puis chuchotte "...Au revoir".

Déjà, ce monde n'est plus que poussière.

Plus que fumée et plus qu'un souvenir.

Sur l'ouvrage, ma main se serre.

Oh ! Pourrais-je un jour revenir ?

Je n'entends aucun cri.

Partout, c'est le silence.

Pourtant... J'ai le sentiment d'avoir cessé des vies.

Je suis la Mort pour eux, si j'y pense.

Jadis, ils étaient des centaines.

C'est un bref souvenir qui en demeure.

Je les ai tué une deuxième fois, j'en suis certaine.

Ai fait disparaitre leur demeure.

Mais je ne suis pas la tueuse, la tueuse c'est l'auteure.

Qui a décidé que la fin du livre serait la fin de tout.

En repensant à ces vies perdues, j'ai mal au coeur.

C'est fou.

Soudain... Ces souvenirs meurent et fondent.

Lorsque la couverture retombe sur les pages.

Mais on pourra reconstruire un jour ces paysages...

La fermeture d'un livre, c'est la fin d'un monde.