Prends garde, John K., à la mort qui rode !

Aventurier, John K., tu côtoies la Faucheuse,

Elle te tient par la main et ne te lâchera pas,

Tu sens à peine sa main osseuse,

Alors qu'elle tient ton bras.

Elle t'attend, John K., impatiente,

Marchant toujours à tes côtés,

Se réjouissant quand tu te lamentes,

Elle aime t'écouter.

Attention, John K., fais preuve de méfiance,

La nature est violente, ne lui fais pas confiance,

Elle te vole ta jeunesse, et te vole ton enfance,

Attention, John K., n'aies pas peur du silence.

Tu marches, John K., le long d'un chemin sinueux,

Tu marches sans t'arrêter, le vent te pique les yeux,

De minute en minute, tu te fais un peu vieux,

Tu marches en contemplant la beauté de ces cieux.

Avances, John K., la Faucheuse est non loin,

Elle surveille en silence chacun de tes pas,

C'est elle qui dictera la fin de ton chemin,

Tu n'as pas le choix : elle marche auprès de toi.

Alors, continue, John K., ton voyage sur ces terres,

Jusqu'au point final, terminus, là où il y a le désert,

Tu creuseras ta tombe, tu diras : "Qu'on m'enterre",

Et tu seras enterré par les fantômes qui errent.

Et là, dans le désert, il y aura une tombe sans nom,

Le vent te chantera de douces et belles chansons,

Là, seul avec la Mort, entouré de haillons,

Tu resteras pour toujours, bercé par l'aquilon.

Mais marche, marche, John K., jusqu'à la tombée de la nuit,

N'aies pas peur, John K., de ce beau jour qui fuit,

N'aies pas peur, John K., de la Mort qui te suit,

C'est l'aventure qui aura eu raison de ta vie.