Déchirement

Une minute de lecture

Un tourbillon de mots s'égare,
Obscurcit, c'est un premier écart.
Tout brûle et tout part en fumée,
Silence, coup de poing entêté.
Un voisin ? Peut-être un ennemi ?
Pour un bout de papier, mon ami.

Tu défends le SMIC à mille six cents,
Yeux écarquillés, donne ton sang.
L'Histoire et un beau drapeau,
Un facho, tu te vois mon bourreau.

Les mots n'ont plus de sens,
Ils dansent dans nos têtes,
Nous droguent comme de l'encens,
De biens douces odeurs, nos maîtres.

Œillère, un cache misère,
Tissus de soie qui se déchire,
Le fragile linceul du peuple.
Héritage barbant, paix des mères.

Nous allumons une grande torche.
Une flamme, un feu grégeois ardent,
Pour s'égorger, se faire les poches,
S'entretuer, violer nos proches.
Lorsque nos cadavres souriant,
Illuminés par nos péchés,
Pour se défaire, nous et nos idées,
Loué en héros , l'autre défait.
Joncheront les trottoirs, nos maisons,
Peut-être nos mains se serreront.
Car nous possédions le même nom.

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