Amour
Je t'envie de mes deux yeux.
Chaque fois qu'ici tu gis
Allongée, ton corps, je veux ;
Ta chaire, la mienne : unies.
Pour toi ! Je donne mon Dieu !
Pour toi ! J'accepte l'opprobre,
La torture, les adieux
et de jamais n'être sobre.
Je t'offre mon cœur saignant sur un plateau d'argent.
Je l'arrache à mon torse sans hésitation
De cette question ne naîtra pas l'élégant.
Et je n'attends pas pour cela ta compassion.
Mille croisades, je porterai la croix !
Celle qui jamais ne me fera de roi.
Je suis le mercenaire de tes prières.
Je ne tournerai jamais machine arrière.
Amour ! Je m'inflige violence
Enchaîné à mon impatience.
Je veux goûter à tes voluptés,
Celles de ton esprit déchaîné.
Sois aujourd'hui ma fiancée !
Je porterai ton étendard
Aux confins de la Voie Lactée.
Je te bâti un boulevard.
Aie foi ! Crois ! Vois ! L'immensité de ma joie !
Flottant ivre sur le rivage
J'ai joui de toi, je louvoie,
Suivant, reposé, le sillage
De nos grands draps blancs décharnés
Par ce combat très agité.
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