Chapitre 23 : la surprise

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Junker ouvrit les yeux. Quentin n’était plus là. Aussitôt, il se leva, inquiet qu’il soit arrivé quelque chose. Heureusement, le bruit de la cabine de douche eut tôt fait de le rassurer. L’humanoïde décida donc de l’attendre. C’est alors qu’une voix se fit entendre :

-Junker ? Tu es réveillé ?

- Oui.

- Dis… est-ce que tu pourrais venir ? J’aurai besoin d’aide.

L’humanoïde hésita avant de pousser la porte. La salle de bain était grande et luxueuse, avec une magnifique baignoire, une douche à l’italienne et un meublier splendide. Quentin était de dos. Il avait arrêté l’eau et celle-ci ruisselait sur son corps.

-Est-ce que… tu peux me savonner le dos, s’il te plait ?

Junker s’avança, ne pouvant détacher son regard de la magnifique silhouette du jeune métis. Sa peau scintillait presque. Il tourna la tête et souri.

-Après, ce sera ton tour. Tu verras, c’est agréable.

L’humanoïde attrapa une bouteille de savon et en versa au creux de sa main. Lentement, il la posa entre les omoplates de son compagnon et commença doucement à la faire glisser. Quentin eut un frissonnement de plaisir. Bientôt, l’être de métal ajouta son autre main, frottant avec légèreté. Il lui massa les épaules. Quentin se mordit les lèvres. Ce contact provoquait une multitude de sensations. Heureusement qu’il était de dos pour cacher son excitation. Et lorsque Junker passa les mains sur ses hanches, il ne put se retenir de lâcher un petit gémissement.

-Tout va bien ?

- Oui… t’inquiète…

- Tu as la respiration forte, le cœur rapide, le corps en tension. Je sens une autre odeur également.

-C’est… tu me fais tellement d’effet, j’y peux rien.

L’être orange s’accroupie et lui savonnant les jambes. Lorsqu’il remonta, Quentin se crispa encore. Mais imperturbable, Junker continuait de laisser courir ses mains tout en faisant attention à ne pas toucher ses zones intimes. Et lorsqu’il eut terminé, le jeune homme dû s’appuyer contre le mur, luttant contre le plaisir intense qui parcourait encore son corps. Junker lui ralluma l’eau et recula.

-Toi… t’es pas humain pour me faire ça.

- Alors estimes-toi heureux.

Bientôt, ils durent échanger leurs places. Fidèle à lui-même, l’humanoïde ferma les yeux. Quentin lui attrapa la main et le guida sous l’eau chaude. Aussitôt, il se senti bien plus détendu. Il poussa un soupire d’aise.

-Je te l’avais dit, murmura presque le jeune homme.

Il laissa une ou deux minutes à Junker pour qu’il profite de cet instant. Puis il prit du savon et entrepris de nettoyer l’exosquelette de son compagnon. Celui-ci ferma les yeux, appréciant le contact de ces douces mains sur sa peau métallique. Quentin passa ses doigts dans chaque striure scintillante. Puis il lui lava les cheveux et les plumes avec du shampoing. Cela semblait grandement lui plaire.

Quentin s’habillait tandis que Junker restait dos à lui. Le jeune homme l’avait aspergé avec sa glace brûlante qui s’était changée en haut. L’eau s’évaporant sur son corps permettait ainsi de le sécher. Puis ils rejoignirent Diamounder et Gin avant de partir. L’homme les mena sur une plateforme sur laquelle se trouvait une grue à laquelle était suspendue un submersible.

-Monsieur Gin ? Demanda Junker. Qu’est-ce donc ?

- Un sous-marin d’exploration. Aujourd’hui, nous allons sous les mers.

- Vraiment ? S’étonna Diamounder. C’est possible ça ?

- Bien sûr.

On les fit monter à bord. Quentin ne semblait guère rassuré. Le pilote les salua et ils s’installèrent. L’appareil fut verrouillé et descendu jusqu’à l’eau. Là, il entrepris de plonger. Les trois jeunes gens furent stupéfaits. Le sous-marin continua ainsi sa progression jusqu’au fond de l’océan. Junker prit aussitôt son carnet et nota de nouvelles informations. Quant à Diamounder, elle avait un grand sourire émerveillé sur le visage.

-C’est beau, pas vrai ? Demanda Gin.

-Trop classe…

Il y avait d’innombrables poissons de toutes les couleurs et des végétaux tous aussi magnifiques. Junker et Quentin se regardèrent.

-Monsieur Gin, pourquoi cette excursion ?

- Eh bien, c’est un peu ma façon de vous souhaiter la bienvenue à Kuran. Génial, non ?

- Oh oui, dit Quentin. C’est… incroyable.

Junker acquiesça et eut un sourire. Jamais il n’aurait cru que la Terre puisse offrir de telles merveilles. Le jeune métis avait raison. Il n’y avait pas que l’Humanité à découvrir. Diamounder avait envie de sortir pour voir les poissons mais le pilote lui expliqua que c’était impossible, à moins de noyer tout le monde. Malgré tout, cela lui plaisait grandement de voir ce qui se cachait sous les vagues qu’elle survolait.

-Ce soir, il y a le réveillon, annonça Gin. Il Faudra vous faire beau.

- Qu’est-ce donc ? Demanda Junker.

- Eh bien… le réveillon de Noël est le repas qui se déroule le soir du vingt-quatre décembre. On mange en famille. Et le lendemain matin… Tien, maintenant que j’y pense, nous n’avons pas installés de sapin… Bah, ce n’est pas grave, on en trouvera un.

L’humanoïde orange regarda Quentin qui lui expliqua un peu plus en détail la fête qui se déroulerait le soir-même. Junker acquiesça et rempli son carnet. Le submersible continua sa route. Ils croisèrent alors une magnifique baleine. A l’époque actuelle, un tel spectacle était rare.

Lorsque le groupe revint sur l’Hajiro, Diamounder semblait aux anges. Elle voulait aller nager mais Junker ne semblait pas aussi optimiste. Et cela se comprenait.

-L’eau de mer est à éviter, si tu veux mon avis. Le sable, passe encore, mais le sel…

- Oh…

-Allez ! Il faut préparer nos quartiers ! Dit Gin. Ce soir, nous mangeront en votre honneur !

- Mais… si le réveillon se fait en famille, pourquoi ne le faites-vous pas avec votre femme ?

- C’est ainsi. Junker ? Peux-tu aller voir Eko ? Il pourra ainsi commencer à travailler sur ta prothèse.

- Comme vous voulez.

Il partit, les laissant. Il descendit dans le grand entrepôt où l’ingénieur l’accueillit avec plaisir. Il lui demanda d’effectuer plusieurs tests pour produire une analyse. Il le fit changer d’apparence pour tenter de comprendre ce mécanisme de transformation.

-Je vais prendre les mesures de ton gouvernail. Mais dis-moi, est-ce que tu grandis beaucoup ?

- Oui. Depuis peu.

- Je vois… Je vais fabriquer un prototype. Tu prends combien ?

- Hum… peut-être un centimètre par semaine.

- Tant que ça ? Bon, je vais le faire plus grand, alors, comme ça, quand il sera terminé, il devrait t’aller un moment.

- Merci.

Eko prit les mesures de Junker et se mit au travail. Il expliqua qu’il allait utiliser des matériaux peu couteux. En début d’après-midi, il termina la confection d’une aile de queue à base de toile et de tiges de fer. Junker, sous sa forme draconique, le regarda. Cela ressemblait beaucoup à sa première prothèse de fortune.

-J’ai ajouté un système de déploiement automatique. Quand tu utilisera ton gouvernail, ça devrait suivre le mouvement. Allez.

Il lui installa le gouvernail sur la queue. Aussitôt, la bête l’essaya. En effet, cela semblait fonctionner. Alors, il s’élança et bondit, déployant ses quatre ailes. La prothèse le fit planer sur quelque mètres.

-Ouais ! Cria Junker en se redressant. Ça marche !

- Génial ! Je te conseille d’aller l’essayer dehors.

L’humanoïde le remercia et s’élança à quatre pattes à travers les couloirs, manquant de bousculer quelques personnes. Arrivé aux quartiers de Goei, il trouva le groupe occupé à tout décorer.

-Junker ? S’étonna Quentin. Que se passe-t-il ?

La bête exhiba son aile de queue et se cabra, poussant un petit rugissement. Aussitôt, le jeune homme eut un sourire. Junker se dressa sur ses pieds et il alla l’enlacer.

-C’est merveilleux ! Dit-il. J’ai l’impression de renaitre !

Quentin approuva en lui déposa un petit baiser sur les lèvres. Puis le groupe parti dehors. Junker grimpa sur une structure et déploya ses ailes.

-Allez grand frère ! S’exclama Diamounder.

Il s’élança et commença à planer. Aussitôt, les forts vents le soulevèrent. Changeant de forme, l’être orange effectua une vrille et cracha un jet de feu bleu.

-Ouais !

Diamounder ne put s’empêcher de le rejoindre. Son congénère était effectivement un planeur d’excellence. Si ses battements d’ailes ne lui permettaient pas de prendre de l’altitude, cela lui offrait un minimum de maintien aérien pour ne pas chuter. La petite dragonne bleue le fit remonter en le tirant grâce à sa queue qu’il tenait entre ses mâchoires. Cela dura un moment sans que Quentin ne puisse se lasser de voir son compagnon dans les airs. Il le trouvait d’ailleurs encore plus splendide.

-Il est magnifique…, dit-il.

- Assurément, approuva Gin. On croirait voir un de ces cerfs-volants...

- Non. C’est plus beau encore.

Quentin regarda Junker effectuer une série de vrilles en crachant du feu. Le voir ainsi l’emplissait de bonheur.

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