En général, l'une des premières choses que pensent les gens en me voyant est que je suis plutôt souriante. Une ado un peu timide, réservée, mais avenante. En réalité, je me cache derrière mon sourire. C'est un peu mon moyen de défense, mon bouclier. Je me cache derrière pour me protéger et donner l'illusion que tout va bien. Je souris quand je suis gênée, quand je ne sais pas comment réagir, j'esquisse même un petit sourire triste lorsque j'ai de la peine. Alors comment différencier ces sourires-là des vrais ? De ceux qui viennent du coeur, qui sont sincères et rayonnants ? Il vous faut bien regarder, pour discerner si mon regard reflète mon sourire. Ceux qui me connaissent vraiment arrivent la plupart du temps à faire la différence.
Ce méchanisme me permet aussi de me rassurer, d'une certaine façon. Je tente de faire croire à mon esprit que tout va bien, même lorsque c'est loin d'être le cas. C'est une habitude que j'ai prise sans même m'en rendre compte, jusqu'à ce que quelqu'un me le fasse remarquer. Ce moyen de défense que j'ai mis en place est plutôt particulier,je ne saurais dire comment il s'est instauré. La seule certitude que j'aie : c'est ma seule arme contre les aléas de la vie, contre les autres.
L'inconvénient, c'est qu'il devient dès lors très difficile pour les autres de deviner ce que je pense. Ainsi ils seraient parfois incapables de remarquer ma détresse tant je la dissimule bien. Cependant, à l'intérieur, il en va tout autrement. A l'intérieur, c'est la panique, et je me demande dans ces moments-là comment font les gens pour ne pas remarquer que ça ne va pas. Car je ne suis pas très bonne actrice, loin de là. Pourtant, c'est bien ce que cette personne ayant compris ma manière de réagir m'a affirmé : mon sourire dissimule aux autres mes émotions, les empêchant de remarquer un quelconque problème. Il est donc mon meilleur allié comme mon pire ennemi. Il me protège comme il me porte préjudice. C'est quelque chose que j'aime chez moi, mais comme vous devez l'avoir compris, ce n'est pas si simple ; je suis quelqu'un de compliqué. Il faut que je travaille dessus, pour arrêter de toujours le mettre entre moi et les autres, entre moi et la vie.

Après tout, sourire ne persuade-t-il pas notre cerveau que l'on est heureux ?