Progrès anciens et altercation présente ("Enchanted")

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Velgar termina son ample mouvement. À droite de son champ de vision, il devina la traînée liquide de couleur rouge suivre la trajectoire de sa lame, tandis que devant lui, son adversaire tomba au sol en plaquant sa main sur sa gorge. L’elvenn se remit en garde en faisant tourner son arme dans sa main. Il s’agissait d’un bâton en bois d’un mètre et demi de long dont l’extrémité se finissait par une lourde lame à tranchant unique de cinquante centimètre de long. Les humains avaient les hallebardes, les elvenns, eux, utilisaient cette arme que certains appelaient aussi guandao.

Il observa les alentours, cherchant un autre potentiel ennemi qui pourrait se cacher derrière les arbres ou parmi les buissons. Soudain, il entendit un bruissement de feuilles derrière lui. Il eut à peine le temps de se retourner que déjà un homme lui arrivait dessus après avoir sauté d’une haute branche. L’épée en avant, l’assaillant allait frapper dans quelques fractions de seconde. Velgar réfléchit à toute allure. Il aurait bien voulu encaisser le coup avec son arme pour contre-attaquer juste après, mais il n’en aurait pas le temps. Il lui restait bien une solution, mais d’ordinaire, il préférait la garder en cas de dernier recours. Il s'apprêta à incanter un sort lorsque son arme rentra dans son champ de vision. La hampe de celle-ci était éclairée par la lumière qui filtrait à travers les arbres, révélant subtilement le revêtement présent sur le bois en formant des symboles.

Ce revêtement, normalement invisible à l’œil nu, était une découverte des humains qu’ils avaient nommés enchantement ellgarnien. Son origine était dû au fait que les humains sont la seul des cinq races à n’avoir aucune affinité particulière avec l’une des quatre techniques magiques divines. Cela ne les empêchait pas de les utiliser, loin de là, mais leurs utilisations et leurs apprentissages en étaient beaucoup plus longs et fastidieux. C’est pourquoi, il y a de cela environ 1300 ans, des sages et des érudits cherchèrent différentes méthodes pour simplifier de façon significative l’usage de la magie. L’une d’entre elle fut l’enchantement ellgarnien. La magie de la Déesse Ellgarlenna étant les incantations, soit le fait de réciter des formules en langage ellgarnien, des livres et des grimoires firent rapidement leurs apparitions pour y consigner toutes ces connaissances. À l’origine, ces manuscrits n’avaient que pour seul but l’apprentissage ou le partage de savoir, mais les humains se posèrent alors la question de s’ils pouvaient aller plus loin. Ils tentèrent plusieurs options : prononcer l’incantation en l’écrivant, insuffler de l’énergie dans le papier ou encore utiliser une encre spéciale à base de composés magiques. Finalement, ils réussirent en faisant les trois en même temps. À partir de là, ils commencèrent à produire des livres de sort où il suffisait de prononcer l’incantation souhaitée et d’y insuffler de l’énergie pour déclencher le sort en question. Peu de temps plus tard, ils testèrent le procédé sur d’autres objets, tels que des armes, pour démocratiser encore plus la méthode. Lorsque des gemmologues eurent vent de cette pratique, ils firent des recherches de leurs côtés pour améliorer cette méthode et définirent la version la plus avancé de ce qu’ils appelèrent plus tard l’enchantement ellgarnien. Leur ajout fut d'ajouter des gemmes sur l'objet pour fournir l’énergie nécessaire pour ensuite activer le sort sans prononcer d’incantation, ce qui rend néanmoins le procédé beaucoup plus long, onéreux et compliqué à mettre en place d’autant qu’il doit être fait sur mesure.

C’est un de ces enchantement ellgarnien présent sur son arme que Velgar décida finalement d’utiliser. D’un mouvement sec, il tourna une des bagues qui en ornait la hampe. Cet ornement cachait astucieusement des émeraudes chargés d’énergie magique, en le tournant il aligna alors une des pierres précieuses sur le revêtement permettant ainsi d’y faire circuler l’énergie. Elle se répandit dedans, remontant le long de l’arme, rendant visible au passage les différents idéogrammes en les colorant d’une vive couleur verte. En une fraction de seconde, toutes l’incantation qui y était inscrite fut éclairée, déclenchant alors le sort qui lui était associé. Un puissant vent se mit à tourner autour de la hampe, prenant rapidement la puissance d’une tornade. L’épée de l’assaillant vola au loin tandis que son propriétaire tomba au sol lourdement, repoussé par la bourrasque. Seul Velgar n’était pas affecté par le sort. Son adversaire maintenant déstabilisé, il ne lui restait plus qu’une chose à faire. L’elvenn brandit son arme au-dessus de sa tête, préparant ainsi le coup fatal.

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