(la prévention ne fait pas de mal après tout...)
C’était horrible, dans sa tête elle se débattait sans cesse afin de reprendre le contrôle alors qu’une autre semblait l’habiter et elle le sentait, elle se sentait glisser au second plan à chaque instant, comme si ses agissements n’étaient plus les siens mais bien ceux d’une autre entité dont elle a vu se dessiner le visage.
Elle semblait percevoir sa propre enveloppe lumineuse, décalée de son propre corps. Comme une marionnette, elle se sentait spectatrice d’une moitié de son être qui agissait à sa guise.
Ne pouvant s’empêcher de pleurer, là, par terre… Suppliant pour que tout cela s’arrête. Cette impression que si elle cessait de bouger alors elle s’endormirait à tout jamais.
Elle paressait dans une crise paranoïaque, et c’était sûrement le cas. Elle ne voyait plus rien si ce n’est, seulement des corps flous, des tâches de couleurs derrière lesquelles se laissait deviner en réalité des visages qu’elle ne distingue que très mal, s’agitant autour d’elle... Les mots et les phrases étaient limpides à ses oreilles, c’est bien la seule chose qui lui permettait de garder le lien avec son environnement et de ne pas définitivement perdre pied, se laissant aller à l’appel du néant. Elle était bien consciente de ce qui se passait. Elle était tout aussi consciente quand elle s’est mis à convulser, sur le sol de cette forêt, à l’entrée de la tente. De même qu’elle l’était quand elle pensait que ce qui la bouleversait en dehors de la drogue, c’était cette pensée, si claire qui envahissait son esprit, tout semblait tourner autour de cette simple conclusion que son esprit lui imposait. Et elle laissa les mots sortir. Difficilement. A ce moment là, ce qui était selon elle la plus honnête des paroles, avait tout décimé sur son passage. Le ravage ne s’arrêta pas à la mettre face à des désirs et des peurs redoutés mais bien face à la simple envie de mourir… Elle s’étouffait, respirait peu, vomissait… Et au même instant où son corps la laissait tomber, son esprit était des plus vifs, cherchant tous les moyens pour se sortir de cette furieuse attaque. Elle pensait à elle autant qu’aux personnes qu’elle aimait et à l’idée, que putain de merde quelle mort de merde. Quel gâchis, quelle soirée de merde. Beaucoup trop de merde pour laisser ça arriver, encore moins ce soir-là. Elle admirait le sang froid dont il avait fais preuve lorsqu’il appela de l’aide, la tenant dans ses bras alors quelle était prise de convulsions, elle ne sentait même pas les secousses de son corps. Ses yeux semblaient peser des tonnes.
Son esprit était là et ailleurs, préoccupé par comment les autres pouvaient se sentir, apparemment elle n’était pas la seule aussi assommée... Elle entendait des nouvelles à la volé, ce qui la rassurait autant que ça l’angoissait. Puis la peur de savoir que demain, si il y avait un, ne serait plus du tout comme avant.
Finalement :
Elle est vivante. Elle a peur, elle est dans la merde, elle doute d’être bien elle-même, mais elle est vivante. Et elle reprendra sûrement ni de weed ni de brownie de si tôt.
Annotations
Versions