Trois barils à demi ouvert, ou à moitié fermés, tout dépend de comment nous interprétons les choses, prennent le soleil dans un petit coin de campagne. Cerclant les trois cylindres métalliques, une rivière aux sinuosités élégantes se baigne dans milles-et-un poisons.

Le ciel est bleu et des oiseaux virevoltent en toute quiétude, un nuage isolé passe timidement, il a peur de gêner et fait mine de ne pas exister. Il vole bas pour se fondre avec les grands pins et les montagnes tout au fond du décor.

Un grand pré enfermé par clôture en bois et fils barbelés s’étend en arrière-plan. Une bonne dizaine de vaches broutent goulûment l’herbe grasse d’un vert éclatant qui pourrait aisément rivaliser avec le vert fluo s’échappant en fumée des bidons entrouverts.

Que se passerait-il si l’un des bidons venait à se renverser au sol, ou pire venait à se répandre dans la jolie rivière ? Une vache, prise de terreur par n’importe quoi, pourrait passer la clôture, puis renverser un baril ; peut-être deux ?

Les poissons se noieraient. L’herbe grasse se teindrait de fluo à son tour, et qu’adviendrait-il des vaches ? Le trépas. Qu’adviendrait-il de la vallée, de ses animaux, de ses insectes et de ses villages ?

Ceux qui ont abandonné ces barils dans ce joli coin de paradis sont des personnes toxiques, de bien vils créatures, ce qu’il y a de plus laid dans l’humain. Espérons que la suite nous dira qui sont ces vils personnages, sans foi ni loi.