19. Roussi
Une ruelle assez large pour ne laisser passer qu’une seule voiture à la fois. Des pavés aux angles arrondis par les âges. Sur les pierres lisses de la chaussée, le reflet orangé des lampes à mercure. Partout, la nuit, glaciale et silencieuse. Les phares d’une voiture lointaine. Le long d’un mur de pierre de taille, une porte. Au-dessus de la porte, deux mots : « Archives – Médecine ».
Dans l’interstice de la porte entrouverte, un homme habillé d’un long manteau brun et d’un chapeau noir en velours, un homme surtout avec des photocopies sous le bras, les yeux méfiants, craintifs. Un voleur, un détective privé. Faibles nuances.
Au-dehors, plus loin dans la ruelle, un autre homme, un homme à la barbe fournie et mal taillée, un homme avec un lance-flammes sous le bras, les yeux sûrs de lui, vainqueur. Un tueur à gage, un homme de main. Faibles nuances.
Bientôt dans ce décor, une odeur de roussi, une odeur de détective rôti, un arrière-goût de dix hommes sur leurs gardes.
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