Chapitre 10
Le lendemain matin, DeuxLunes se réveilla en dernier. Il n’avait pas rêvé de la dame verte, ni même de quoi que ce soit. Son sommeil avait été de plomb et incroyablement réparateur, il se sentait profondément bien, aligné, centré.
Nox s’affairait autour du feu, près de l’entrée de la hutte, l’air nerveux.
- Salut! lança DeuxLunes.
- Ah, euh salut, répondit Nox. Comment ça va? relança-t-il d’une voix tendue.
- Extraordinairement bien!
- Ah oui? La bonne humeur de DeuxLunes était communicative. Nox avait peur de son réveil, peur qu’il regrette la nuit précédente, peur qu’il le rejette quand il ne serait plus sous le charme de Ledda.
- Oui, vraiment bien, dit DeuxLunes en s’asseyant. Et toi, comment tu vas?
- Euh, assez inquiet, en fait, balbutia Nox au comble de son malaise.
- Ah oui? Pourquoi, tu as senti un problème? Ledda va bien? s’inquiéta DeuxLunes.
- Non non, ce n’est pas ça, c’est un problème de sentiments, rien à voir avec l’extérieur. J’ai… j’ai peur que tu me rejettes à cause de cette nuit.
DeuxLunes se mit à genoux pour s’approcher de lui et l’embrassa sur la bouche. Puis il l’enlaça. Nox sentit son coeur défaillir.
- Ne t’inquiète pas Nox, je suis parfaitement en paix avec tout ce que tu veux de moi et j’ai très envie de recommencer ce que nous avons fait cette nuit, tu peux me croire! dit-il en souriant.
Nox sourit à son tour, un peu comme un homme qui a failli tomber dans un précipice et qui a finalement atterrit dans un filet. DeuxLunes rit et l’embrassa encore. Ils roulèrent par terre, s’embrassant à qui mieux mieux. Ils furent interrompus par Ledda qui s’esclaffa en entrant dans la hutte.
- Allons petit coquins, trouva-t-elle à dire. Ne voulez-vous pas cesser et déjeuner? Je meurs de faim!
Ils mangèrent en conversant gaiement. Ledda retrouvait peu à peu une locution normale. Ils parlèrent de leur incroyable nuit. Quand DeuxLunes avoua que c’était sa première expérience sexuelle, Nox le regarda les yeux ronds et Ledda rit de bon coeur. Elle leur raconta alors comment elle faisait l’amour à son mari dans le passé et combien c’était bon. Elle leur fit promettre de recommencer tout en leur expliquant à quel point elle sentait son corps se remettre à vivre, comme si le manque de contact humain l’avait éteint.
Puis ils parlèrent de magie. Ledda demanda à DeuxLunes comment diable il avait pu la voir dans son arbre. Aucun animal n’arrivait à la détecter, elle avait peaufiné son art depuis des années et elle était capable de tromper tous les sens des animaux même ceux qui étaient les plus sensitifs.
- Tu n’as peut-être pas encore rencontré un animal qui regarde les flux de magie! C’est ce que j’ai fait, répondit DeuxLunes. Il suffit de regarder les mouvements de la magie dans l’air et d’où ils viennent.
Nox et Ledda le regardèrent avec des yeux ronds.
- Ah? Vous ne savez pas faire cela? demanda DeuxLunes. Ben j’ai un peu improvisé, mais je ne pensais pas que c'était si rare…
- Non, nous n’avons jamais fait cela dans mon village, répliqua Nox.
- Ni nous non plus, renchérit Ledda. Tu peux m’expliquer comment tu fais cela s’il te plaît?
DeuxLunes s’exécuta de bonne grâce, leur expliquant les choses pas à pas. Comment créer une matrice visuelle magique sur leurs yeux. Puis comment s’adapter à « ces lunettes magiques ». Ils s’extasièrent de voir le monde de la magie, tous ses mouvements, ses couleurs. Quand DeuxLunes retira la matrice, ils furent désorienté un moment par leur vision normale. DeuxLunes expliqua alors que c’était ça la partie difficile, continuer à voir le monde réel en superposition ou revenir à une vue normale. La désorientation durait parfois plusieurs secondes. Ils s’entraînèrent ainsi à créer la matrice visuelle et à l’enlever y passant plusieurs heures.
- Dis, j’aimerais beaucoup que tu nous entraînes à améliorer notre magie, tu serais d’accord? demanda Nox.
- Oui bien sûr, rétorqua DeuxLunes, sur quel sujet? Tu es déjà très puissant dans ton domaine!
- Non justement, pas assez, je te vois faire et cela me désespère, on dirait que tout coule de toi facilement. J’aimerais avoir cette facilité et cette légèreté! Apprends-moi à simplifier.
- Moi aussi je veux bien apprendre, ajouta Ledda, mais Nox a l’air d’estimer au plus haut point ta magie et je n’en ai vu encore qu’un petit aperçu. Pourrais-tu nous montrer un peu ce que tu sais faire?
- Ah! Un défi, soit, mais tu dois savoir que pour le moment j’ai surtout fait de la magie destructrice pour me défendre et tout m’est venu instinctivement, précisa DeuxLunes l’air penaud. Je ne sais pas si je suis un bon professeur du haut de ma maigre expérience.
Néanmoins, il s’écarta d’eux et leur demanda de créer une matrice pour voir la magie en action. Il commença alors à tresser un bouclier composé de vent, de terre et d’eau autour de son corps. Il le fit lentement, étape par étape. Créant d’abord une couche de protection sur sa peau composée d’air compact qui lui faisait, disait-il, l’effet d’un collant. Puis une autre de terre mélangée d’eau pour le protéger de la chaleur des attaques de feu, puis une autre d’air très compact pour les coups et projectiles, puis une d’eau pour la fluidité, la plasticité et la cohésion du tout et ainsi de suite avec différentes variations d’épaisseurs et de densité. Il leur montra comment faire cela avec un minimum de magie et une faible épaisseur puis comment la renforcer et l’amplifier au moment critique pour obtenir une protection maximale. Il leur expliqua comment créer une structure qui n’explosait pas au moindre choc mais qui pouvait se déformer sur un impact, absorber les coups et rediriger l’énergie cinétique ailleurs.
- Evidemment, un choc générera toujours un mouvement qui sera susceptible de vous faire tomber ou de vous déporter, comme les chevaliers du Moyen Âge là-bas sur Terre qui portaient une lourde armure. Cela ne les empêchaient pas de tomber. Pour pouvoir rester stable, il faut pouvoir contrer le mouvement, soit avec un autre mouvement soit avec la magie par exemple en utilisant l’air autour de soi.
- Y a-t-il d’autres moyens? demanda Ledda.
- Oui, il y a le déplacement instantané.
- Le quoi? s’étrangla Nox.
DeuxLunes sourit et disparu.
Une main s’appuya sur l’épaule de Nox qui se retourna vivement.
- Hein?! Tu peux faire ça? Mais c’est hallucinant! cria Nox.
Ledda sourit. DeuxLunes se mit à rire devant la tête bouleversée de son ami qui se mit à le bourrer de coups de poings pour lui passer l’envie de rire.
DeuxLunes activa son bouclier et Nox se mit à taper dans ce qui ressemblait maintenant à un ballon gonflable, ou peut-être à du marshmallow si il avait pu connaître ce mot. Nox saisit Deux Lunes avec son armure et tenta de le projeter par terre en rigolant. Mais DeuxLunes ne se laissa pas faire, il était fort et vigoureux et comme leur deux corps se valaient, la lutte en était au point mort quand Ledda décida d’y mettre son grain de sel. Des lianes jaillissant du sol enserrèrent les pieds de DeuxLunes venant immobiliser ses jambes. Il les cisailla d’une pensée au moment même ou Nox lui balayait les jambes pour le faire tomber. Ledda et Nox étaient déjà prêts à l’immobiliser au sol quand DeuxLunes disparut et réapparut à cinq mètres de là.
- Ah toi! Tu m’énerves! Attends que je t’attrape! dit Nox en souriant.
Et ils passèrent ainsi le reste de leur après-midi à essayer de l’attraper, de l’immobiliser par tous les moyens magiques qu’ils connaissaient mais ils n’y parvinrent pas. Finalement, épuisés, ils s’effondrèrent par terre pour souffler, le sourire aux lèvres.
DeuxLunes vint s’asseoir à côté d’eux faisant disparaître son armure. Ces chamailleries avaient été un bon exercice. Nox gisait sur le sol, épuisé, mais Ledda par contre semblait tout excitée. Il l’embrassa donc, puis embrassa Nox et tout fatigués qu’ils étaient, ils firent de nouveau l’amour pendant des heures, essayant toutes les positions possibles et imaginables que ce soit avec leur corps ou aidés par la magie.
A la nuit tombée, ils étaient affamés et se ruèrent sur un reste de gibier et de fleurs des bois macérées. DeuxLunes rêvait cependant d’un bon repas avec de vrais légumes et du pain…
Cette nuit-là, il rêva de la dame verte.
Elle vint vers lui comme d’habitude, sous sa forme géante. Puis elle rapetissa et vint près de lui. Elle lui souriait, regardant ses amis couchés contre lui. Elle avait l’air de trouver cela merveilleux. DeuxLunes en fut très soulagé, il avait peur qu’elle puisse être jalouse de ses relations sexuelles et lui retirer sa protection, mais au contraire elle se pencha pour les caresser de sa main sans les réveiller. Elle vint ensuite lui donner un baiser. DeuxLunes aurait aimé lui parler mais cela semblait impossible, il ne commandait pas son rêve, c’est elle qui le commandait. Il essaya de résister, de pousser, pour dire un mot, quelque chose, mais… toujours rien. Puis elle se coucha contre lui.
Ils étaient soudain seuls. Il lui semblait s’enfoncer dans le sol, comme dans un cocon. Et puis, sans crier gare, il se réveilla, c’était le matin. Il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits, tout perturbé qu’il était par ce brusque saut temporel.
Nox et Ledda étaient toujours lovés contre lui, respirant paisiblement. Rassuré, il resta étendu, ses sens en éveil. Mais aucun danger ne semblait les menacer et aucune trace de la dame verte. Il se rendormit un moment.
Et ainsi les jours passèrent, calmes, heureux, passionnés. Tous les jours ils faisaient l’amour et tous les jours ils s’entraînaient à la magie, notamment en essayant de vaincre DeuxLunes. Ils parlaient aussi beaucoup de leurs histoires passées et dès lors, ils pleuraient aussi beaucoup. Nox se rendait bien compte que ses propres traumatismes n’étaient rien comparé à ceux de ses amis mais il ne savait pas bien quoi faire pour les aider. Ceci dit, DeuxLunes semblait bien mieux depuis l’intervention de la dame verte et bien qu’il pleurât souvent, il n’était plus aussi mal qu’avant. Ledda en revanche semblait se faire rattraper par son passé et elle pleurait de plus en plus fréquemment, comme si elle vivait ses chocs passés à retardement. Nox et DeuxLunes faisaient alors du mieux qu’ils pouvaient pour l’accueillir, la câliner et apaiser ses émotions.
Le sixième jour, Ledda les émerveilla une nouvelle fois. Elle les emmena dans la forêt vers son site sacré, comme elle l’appelait. Les arbres ici ne semblaient pas hostiles. Ledda leur avait, disait-elle, insufflé de la paix et de l’amour pendant des années. Ils s’étaient habitués à elle et semblaient dormir la plupart du temps.
Ils avançaient donc confiants et curieux de savoir ce qu’elle allait leur montrer. Ils gravirent une haute colline et débouchèrent, après plusieurs heures de marche, dans une sorte d’Erg de pierrailles. Ils étaient seuls dans le silence. Elle siffla alors plusieurs fois, ajoutant de la magie à son son. Après quelques minutes d’attente, un grand oiseau blanc et violet s’approcha. Nox et DeuxLunes se regardèrent, légèrement inquiet d’avoir pu sans le vouloir, tuer une créature dressée. Ils n’osèrent pas en parler.
L’oiseau descendit en cercles graduels vers la terre, modelant le vent à son avantage et finit par se poser à côté de Ledda. Il était grand, beaucoup plus qu’eux. Son bec était long et épais. Sa tête plutôt petite avec des yeux jaunes et une houppette sur le haut du crâne. Mais il était assez beau et majestueux dans l’ensemble. Ledda approcha sa main, caressant son plumage à distance avec la magie. Elle sifflait curieusement et avec sa voix elle semblait imiter certaines sonorités d’oiseau. Celui-ci répondit effectivement avec des sons similaires, qu’elle semblait très bien imiter. Pour finir elle fut tout près de lui et lui grimpa sur le cou qu’il avait bien large.
Elle sourit mais ne parla pas. DeuxLunes et Nox ne firent pas un mouvement, de peur d’effrayer l’animal, ils étaient médusés et terrorisés pour elle. Jamais ils n’avaient vu cela. Les animaux avaient toujours été rétifs à tout dressage! Elle toucha l’oiseau d’une certaine manière et émis plusieurs sons perçants et il s’envola! Vu sa taille, l’air déplacé força DeuxLunes et Nox à se plaquer au sol pour ne pas tomber et il entendirent au-dessus d’eux le rire cristallin de leur amie.
Quand ils purent se relever, l’oiseau était déjà monté haut dans le ciel et il se mit à tournoyer. On entendait le rire de Ledda au loin. Le vol dura un moment pendant lequel elle lui fit faire diverses cabrioles pour bien montrer sa maîtrise de l’oiseau et elle finit par le faire descendre en piqué, cramponnée à son encolure avec ses mains et la magie, fouettée par le vent frais. Au dernier moment, l’animal ouvrit ses ailes, énormes et freina pour se poser en douceur sur la pierre plate d’où il était parti.
DeuxLunes et Nox se retinrent d’applaudir, mais ils souriaient comme des déments. Ledda émit un petit rire en les voyant si crispés et tendus. Elle descendit tout en souplesse, caressa encore l’encolure de l’animal. DeuxLunes et Nox n’avait pu s’empêcher de remarquer deux énormes pénis qui se dressaient sur le bas-ventre de l’animal. Il avait l’air profondément excité. Quand Ledda relâcha son contrôle, celui-ci poussa un cri rauque, comme si il était vexé. Il prit son envol immédiatement dans un grand brassage d’air. Ledda s’approcha de ses deux compères qui maintenant applaudissaient en souriant.
Elle fit une petite courbette et leur sauta au cou à tous les deux, les joues toutes roses, transie de froid.
- J’ai oublié de créer un bouclier avant le vol ! dit-elle en grelottant. Réchauffez-moi voulez-vous?
Ils lui insufflèrent un peu de chaleur et très vite elle cessa de frissonner.
- Alors, hein? C’est génial, non? demande-t-elle.
- Mais ouiii! Hallucinant, incroyable, crièrent-ils plus ou moins ensemble.
- Absolument dingue, ajouta DeuxLunes, très impressionnant, bravo!
- Oui c’est dingue, j’aurais jamais pensé voir ça un jour, renchérit Nox. Quand je pense à tous les efforts que nous avons fait au village pour dresser des animaux et toujours sans succès, je suis soufflé. Comment as-tu fait?
- Haha, c’est mon petit secret, dit-elle le visage tout rose de plaisir. Je me demande si vous pourriez le deviner, ajouta-t-elle en plissant le nez comme pour se moquer d’eux.
- Hum, attends, attends, je réfléchis. Dis Nox en faisant semblant. Non! Aucune idée, pas la moindre et toi DoubleLunes? fit-il espiègle.
L’interpellé lança un regard vengeur à Nox qui se tordait de rire puis fit semblant de l’ignorer malgré son sourire en coin. Il sentait Nox bien lancé mais il répondit:
- Je pense que j’ai une idée Ledda. La gigantesque érection de ton ami ailé m’a mis sur la piste. Je pense que tu as utilisé ton pouvoir de séduction pour tournebouler ses hormones et le mettre en quelque sorte en mode « je fais plaisir à une femelle », non?
- Rôo, tu trouves toujours tout, c’est agaçant! répondit-elle en faisant une grimace. Mais c’est exactement ça! Bon, ben voilà vous savez tout.
- Mais ça compte que tu sois une femme pour ce processus où ça n’a rien à voir et on peut le faire aussi? demanda DeuxLunes.
- Je sais pas, il faudrait essayer. J’ai peut-être d’instinct plus de facilité à créer les bonnes phéromones, peut-être que si je te montre, tu pourras me copier, non?
- Probablement oui, on verra. DeuxLunes ne savait pas encore trop si il avait envie d’essayer. Il préférait en général les animaux morts et cuits dans son assiette. Mais bon, il fallait bien apprendre toute les options possibles. L’ennemi, lui, savait manifestement contrôler les animaux…
Nox interrompit ses pensées en demandant:
- Mais Ledda, dis-moi, pourquoi n’as-tu pas utilisé ton ami ailé pour chercher des humains plus loin et aller près de la côte par exemple?
- Bien sûr que j’ai essayé! Mais au delà d’une certaine zone, leur territoire de chasse j’imagine, ils devenaient très difficiles à contrôler, très anxieux et je devais toujours revenir en arrière pour ne pas perdre le contrôle.
- Ah alors ton contrôle n’est pas total? demanda Nox.
- Non, non, c’est juste de la suggestion, de l’acclimatation et de la persuasion. Rien de plus. Je ne sais même pas si je pourrais le faire attaquer quelqu’un. Je pourrais sans doute l’empêcher mais probablement pas l’inverse. Du moins, si lui n’en aurait pas envie.
- Et tu en as dressé d’autres? renchérit DeuxLunes.
- Oui, enfin non, ils ne sont pas vraiment dressés, mais j’en ai essayé plusieurs. Et je sais comment les appeler, il y en a toujours un dans les parages.
- Ah et globalement, tu les aimes bien? toussota DeuxLunes, embarrassé.
- Oui, bah tu sais, je ne suis pas gaga d’eux comme nos ancêtres pouvaient l’être sur Terre avec leurs animaux. Je n’oublie pas qu’ils sont des armes de destruction massive. Mais pourquoi ces regards curieux entre vous? On dirait bien que vous avez honte de quelque chose?
- Ben…
- Oui, c’est à dire que, en fait, ajouta Nox.
- Ben pour tout te dire toute la vérité, j’ai dû en tuer un avant d’arriver chez toi, parce qu’il nous avait pris pour cible, avoua DeuxLunes.
- Oui enfin tu l’as pas vraiment tué, tempéra Nox, tu l’as fait tomber dans les arbres et c’est quelque chose d’autre qui s’en est occupé, mais c’est vrai, que c’est un peu de notre faute…
Ils regardaient Ledda comme deux garçons pris en faute, ce qui l’a fit rire aux éclats.
- Mes petits nigauds, dit-elle moqueuse, comme vous êtes mignons quand vous vous sentez coupables, il faudra que je m’en souvienne! Mais ne vous inquiétez pas, je n’ai de réelle sympathie pour aucun d’entre eux. Certains ont essayé de me bouffer par le passé dont un en particulier que j’ai fini par manger après une très longue lutte.
Les jours suivants elle leur expliqua à quels genres d’animaux ils auraient à faire dans la région et comme les circonvenir facilement. Ils s’entraînèrent ensemble à améliorer leur magie et firent beaucoup de progrès. Cependant, DeuxLunes se mit à paraître de plus en plus impatient. Il dormait de plus en plus mal et une nuit, il fit un rêve effroyable, un rêve où tous les habitants de son village et sa famille vinrent le regarder d’un air fâché. Ils étaient tous morts, blessés, défigurés, mutilés. Ce fut effroyable. DeuxLunes se réveilla avec un grand cri et se mit à sangloter. Nox et Ledda mirent des heures à le calmer.
Le lendemain, il était évident pour tout le monde que DeuxLunes avait besoin de poursuivre son chemin et de trouver l’Ennemi. Ledda devait donc faire un choix soudain: rester seule ici ou les suivre vers une mort possible et de nombreux dangers.
Elle leur demanda quelques heures pour réfléchir, méditer et demander à son coeur la meilleure voie à suivre.
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