Charlotte observe sa toile blanche comme son inspiration. Une moue se dessine sur son visage, étire ses traits fatigués et accentue ses cernes. Elle ne dort presque plus depuis que sa Simonetta Vespucci l'a abandonnée un beau matin d'automne. Comment retrouver cette muse chimérique ? Comment reprendre son pinceau ? Comment retransmettre ce désarroi ?

Un soupir affaisse ses épaules. Une notification s'affiche sur son téléphone. Du coin de l'œil, Charlotte capte quelques mots. Ses doigts s'agitent en les lisant. Un grand sourire ourle son minois qui s'illumine. Avant de perdre son élan, elle laisse libre court à son imagine en traits vifs.

Les couleurs s'étalent. La paysage se forme. Le lac miroite une montagne au clair de lune.