Chapitre Quatre : Le Cube Métallique écrit par abou
Chapitre Quatre : Le Cube Métallique écrit par abou
Noémie sentit le sommeil venir. Trop de stress, trop de fatigue. Elle réalisa soudain qu’elle n’avait ni bu ni mangé depuis une éternité. Ses vêtements froissés commençaient à sentir la sueur. Pour l’argent, c’était foutu : son compte bancaire devait être surveillé. Il ne lui restait plus qu’à chaparder sa nourriture. Poussant une petite porte, elle jeta discrètement un œil dans le garage. Personne en vue. D’abord, trouver une cachette. Elle se glissa à l’intérieur, et se faufila derrière un empilement de caisses. Il y avait des bruits de voix dans un bureau situé dans une sorte de mezzanine.
— Toi le prisme, t’as intérêt à m’aider ! marmonna-t-elle. Ce putain de dictateur veut me tailler en morceaux pour te récupérer. Fais quelque chose, bon sang !
Bien entendu, il n’y eut aucune réaction. Enfin, si, dans le bureau au-dessus, les voix s’étaient tues.
— Merde ! J’ai parlé trop fort, pensa-t-elle cette fois en silence.
Des pas descendaient l’escalier, deux personnes au moins. Ils seraient là d’un moment à l’autre.
— Aller le prisme, c’est le moment de te rendre utile, supplia-t-elle. Gentil prisme, joli prisme, rends-moi invisible. Abracadabra et tout ça. Et j’ai droit à au moins trois vœux. S’te plaît !
Elle se sentait à la fois en mode panique et totalement ridicule. Comme les pas se rapprochaient, elle décida que le mieux était encore de se montrer. Surtout ne pas passer pour une voleuse. Bon d’accord, c’était pourtant ce qu’elle était devenue par la force des choses. Mais eux n’en savaient rien. Elle sortit donc bravement de sa cachette, la tête haute, au moment où deux hommes arrivaient en bas d’un escalier en colimaçon.
— Qu’est-ce que c’est, lança une femme penchée à la rambarde. Y a quelqu’un en bas ?
Les deux hommes fouillaient le hangar des yeux, à la recherche de l’origine des bruits qu’ils avaient entendus.
— Non, mais la porte est ouverte. Si quelqu’un était là, il a dû déguerpir.
— Alors verrouillez cette saleté de porte, s’agaça-t-elle. Vous voulez finir dans les geôles du boss ?
Les hommes obéirent, non sans rouspéter à voix basse contre ce salopard de boss et sa pétasse de seconde.
— Top cool, gloussa Noémie discrètement. Ça a marché, je suis invisible. Merci gentil prisme, joli prisme.
Ça ne coûtait rien de remercier. Elle aurait le temps de réfléchir plus tard et de trouver laquelle de ses formules magiques avait fonctionné. Elle put enfin regarder autour d’elle, dans ce gigantesque hangar.
Le centre était occupé par un énorme cube aux reflets métalliques, rattaché par des câbles et tuyauteries aux bureaux situés à l’étage. Elle le contourna pour s’éloigner de l’escalier et des hommes qui continuaient à discuter, prêt de la porte maintenant bien fermée. De ce côté du cube, se trouvait une petite ouverture, à peine de quoi laisser passer une mince fille comme elle. Un bourdonnement continu en sortait, modulé par vagues successives de basses fréquences. Prudente, elle se pencha pour examiner l’intérieur.
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