Vert vent d'avant

Va au bleu vivant.

Bleu barge ballote,

Berce les rues bédouines.

Blanc brut brillant

Embellit l'ocre franc.

Chaque couleur saute

Aux yeux de Mélusine,

Bleu en avant

Et la mer tout devant.

Une ville sur un rocher et un rocher sur l'Atlantique effacent un désert qui s'étend dans le souvenir des jours passés. Sur son socle de pierre, la ville blanche est un phare à elle-seule. Au pied de ses murailles s'aglutinent des centaines de barques d'un bleu vif, se balançant d'avant en arrière comme mille pélerins priant au bout de leur voyage. Des rochers usés et des bâteaux assombris par la rouille résistent encore à peu près aux vagues et au vent, alors que les hommes semblent avoir tous été emportés. Les quais sont vides et les rues se sont endormies sous la caresse du souffle de l'Ouest. Il y a des murmures glissant sur la pierre et cette lumière envahissante d'un soleil bienveillant. Il y a l'odeur des grandes aventures et ces idées d'émerveillement. Il y a les photographies aussi, celles qui brûlent la rétine de ces paysages éclatant. Et la mer tout devant.