LE PENSEUR DE RODIN
Julia somnolait, allongée, depuis déjà plusieurs longues minutes. Son corps perlait la sueur de partout. La chaleur épaisse et moite la ramenait à elle. Elle ne supportait même plus la serviette qu'elle avait laissée pour masquer son sexe, unique écrin sur son corps.
C'est au moment où elle la retira qu'elle entendit ce petit raclement de gorge un peu gêné. Elle ouvrit les yeux, son regard brouillé par la fine brume emplissant l'air de la cabine du sauna. C'est ainsi qu'elle le vit, assis sur l'autre banc, détournant la tête dans une pause qui lui rappelait le Penseur de Rodin.
Elle s'empressa de replacer la serviette en place.
-Oh, veuillez m'excuser, j'étais loin dans mes penséeset me croyais seule, je ne vous avais pas entendu entrer.
-Non, c'est moi qui m'excuse, j'aurais dû prévenir un minimum quand je suis entré, dit il en la regardant à nouveau. "Mouai, pensa t elle, tu en as surtout profité pour me mater allongée et à la merci de tes yeux, hein cochon." Il était plutôt bel homme, il fallait l'avouer. Et son corps qui commençait lui aussi a être envahi de gouttes avait quelque chose de très érotique dans cette pièce confinée et chaude, à l'éclairage tamisé. Elle commença elle aussi à le mater, même si de la ou elle était, elle ne pouvait distinguer ses parties intimes. Mais il avait un corps correct pour ce qu’elle estimait la quarantaine passée, bien foutu. Tout en le regardant, son esprit commençait à divaguer dans l'atmosphère particulière du sauna.
Elle imaginait cet inconnu glisser ses mains sur son corps ruisselant, le bout de ses doigts caressant les perles d'eau et de sueur mêlées sur son pubis tout lisse, sa queue rentrer en elle amplifiant cette sensation de chaleur déjà omniprésente. Elle voulait se sentir pleine et désirée.
Elle reprit soudain ses esprits en réalisant que sa main gauche commençait à aller caresser un de ses seins machinalement, et que l'homme la regardait un sourire en coin.
Elle se leva maladroitement, faisant tomber sa serviette, se retrouvant avec son sexe juste en face du visage de l'homme qui n'en perdait pas une miette. Elle la ramassa, l'entoura autour d'elle, et sortit. La douche froide devenait plus que nécessaire.
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