Encore et toujours de la sociabilisation
Puis il y a eu le voyage à Aurillac. Ma copine et plusieurs de ses amis avaient comme projet d'aller là-bas depuis un petit moment, pour voir le plus grand festival international de théâtre de rue d'Europe. Et comme on était jeunes, avec des finances rasant les pâquerettes, on a décidé d'y aller en stop. Le sac à dos, la tente, les chiens, nos pouces, et hop, c'était parti!
Nous sommes parti, elle, moi, et une autre amie. Bien évidemment avec Cabot, et Ganja, la chienne de ma copine. On devait rejoindre d'autres potes sur place qui y allaient par leurs propres moyens. Ce voyage, en plus d'être un de mes meilleurs souvenirs, a fini de raffermir les liens que j'entretenais déjà avec Cabot. Marcher des kilomètres, dormir n'importe où, rencontrer des inconnus, l'aventure, quoi, en meute! C'était exactement ce qu'il nous fallait pour continuer de travailler sur son côté encore un peu trop sauvage.
Après moult péripéties, nous étions arrivés quelques jours en avance sur notre planning, nous avions donc décidés de s'arrêter dans un village un peu avant Aurillac. Nous nous étions installés dans une pelouse près d'un petit stade de foot régional. Un jour, en revenant des courses alors que je gardais les chiens, ma copine ramena un tibia de vache à ronger pour Cabot. Il me semble que c'était la première fois qu'on lui donnait un os.
L'odeur le rendit fou, il se jeta sur l'énorme os et partit peut-être 20-30 mètres plus loin, pile au milieu du terrain de foot pour ronger son os, tranquille. Dès que nous tentions de nous approcher, il s'éloignait d'autant en emmenant sa "prise" et en nous aboyant dessus tout en montrant les dents.
Nous avons donc dû changer notre stratégie. Nous nous sommes allongés sur la pelouse et avons entrepris un long périple en rampant vers le chien, centimètres par centimètres, en faisant des pauses pour ne pas l'effaroucher et lui montrer que nous n'étions pas là pour lui faire du mal ou quoi que ce soit. Juste pour lui faire comprendre que les humains, même s'ils s'approchent et/ou le touchent pendant qu'il mange, ne sont pas forcément des dangers pour lui. Et ça a fonctionné. Il a fallu réitérer l'opération plusieurs fois, et à chaque fois cela se passait de mieux en mieux jusqu'à ce que finalement, il arrête de fuir pour ronger son os, et même que je puisse le lui reprendre en cas de problème.
Bon, à part ma copine et moi, personne d'autre n'a jamais pu ou osé tenter faire un truc pareil, mais c'était déjà énorme depuis où on partait. Avec le temps, il a même réussi à supporter la présence d'enfants (toujours sous surveillance vigilante, parce qu'on ne sait jamais, même avec des chiens très habitués, il suffit d'un geste mal placé et c'est le drame)
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