L 'ARBRE D'ACIER

Il est dans l'bas pays, un village austère,

Qui aujourd'hui maudit, fut en son temps prospère.

Là la ferronnerie, était si raffinée,

Qu'on parcourait mille lieues, afin de l'admirer.

Les Maîtres à leur ouvrage, mettaient tout leur courage,

Ils y mettaient ardeur, ils y mettaient leur coeur.

Dès le haut Moyen Age, leur renom justifié,

Attirait chevaliers, et nobles étrangers.

Si vous allez là-bas, vous verrez que les gens,

Avancent à petits pas, et sont bien peu causant.

Jamais ne conteront, leur histoire passée,

Par peur des répressions du grand Arbre d'Acier.

Ce que moi j'ai appris, j'ai dû le dérober,

À mes nouveaux amis, leur secret j'ai volé.

Du labeur des Anciens, il ne reste plus rien,

Aucune pièce de métal, car de là vient le mal.

Chaque objet est en bois, de la cave jusqu'au toit,

Aucune parcelle de fer, la vengeance est amère.

Au centre du village, il dresse ses ramages,

Ses feuilles d'acier se choquent, et sans cesse s'entrechoquent.

Si vous allez là-bas, de métal n'amenez pas,

Car l'arbre donne vie, à ses frères toutes les nuits.

Ainsi ils se retournent, contre leurs propres maîtres,

Et les chairs ils labourent, afin de s'en repaître.

De la Malédiction. Non, je ne parlerai pas,

J'en demande pardon, là serait mon trépas.

Mais une dernière requête, il me faut vous soumettre,

Ne faites pas de promesses, à l'Innommable bête.