Chapitre 6

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Le lendemain, mon beau-père me conduisit jusqu’à la gare. Alors que je sortais de la voiture, il m’attrapa par la manche de mon pull-over et me dit :

  • Je sais que Jade fait ça pour te protéger.

Je dégageai mon bras d’un mouvement mais Arthur m’arrêta encore une fois et me demanda :

  • De quoi tu discutais hier avec ta sœur ?
  • Je n’ai plus le droit de parler avec Élise ? ironisai-je en essayant de cacher mon soudain stress. Et de toute façon, c’est confidentiel, et ça ne vous regarde pas.
  • Allons donc ! rit Arthur. Vous parliez de cartes...
  • Tu nous as espionné ? l’accusai-je.
  • On ne peut pas dire ça, tempéra Arthur.
  • Tu ne sauras rien ! dis-je. Tu écoutes aux portes et tu entends des choses qui ne te regarde pas ! Je me demande vraiment comment Maman a pu te choisir. Et maintenant, lâche-moi, sinon je vais rater mon train.

De mauvaise grâce, il me lâcha la manche et me laissa partir. Je l’entendis murmurer :

  • Toi, d’accord, mais il reste encore ta sœur...
  • Ne touche pas à un cheveu d’Elise ! criai-je. Sinon, ma mère te tuera !

Il rigola d’un rire insupportable à entendre puis démarra la voiture et s’en fut. Les mains tremblantes de rage, j’entrai dans la gare et m’installai dans le train. Je pensai :

  • J’ai bien fait de donner les cartes à Élise, Arthur est vraiment un malade mental !

Arrivés à Dysart, je fus accueilli par mes grands-parents qui me serrèrent chacun leur tour dans leurs bras.

  • Alors, tu viens encore nous rejoindre pour les vacances ? demanda ma grand-mère.
  • Je n’ai pas trop le choix, grommelai-je. Je préférerais rester là-bas pour surveiller Arthur. Mais ce n’est pas contre vous, ajoutai-je précipitamment.
  • Je le sais bien, dit ma grand-mère en me serrant de nouveau contre elle avec affection.
  • Je n’ai jamais pu sentir Arthur, affirma mon grand-père. Il est méchant avec ta mère et avec toi. Est-ce qu’il a réussi à trouver un travail ?
  • Non, malheureusement, soupirai-je. Et ça n’a pas arrangé son état d’esprit.

Alors que nous montions dans la voiture, je murmurai à ma grand-mère :

  • J’ai donné deux cartes à Élise, au cas où Arthur la frapperait. Le dix de Cœur et le dix de Pique.
  • Très bien, répondit-elle en retour.

Pendant tout le trajet du retour, nous ne parlâmes pas. Leur maison, située un peu à l’écart des autres habitations, comportait trois étages et était spacieuse. Je n’avais jamais compris pourquoi ils avaient une aussi grande maison alors qu’ils n’étaient que deux à y vivre.

La maison avait aussi un grand jardin, mais il servait un peu plus car les grands-parents avaient deux jeunes chiens qui avaient besoin de courir partout. J’occupais souvent mes journées à les promener.

Deux jours plus tard, alors que je promenais les chiens, une énorme secousse secoua tout autour de moi. Les chiens se plaquèrent au sol en gémissant. Je réussis tout juste à me maintenir debout le temps que le tremblement finisse.

Je relevai immédiatement les chiens et courus jusqu’à la maison de mes grands-parents. Celle-ci n’avait pas souffert, et mes grands-parents non plus.

  • Tu n’as rien ? s’inquiéta ma grand-mère.
  • Trois fois qu’on a vécu ça ! s’énervait mon grand-père. On n’est trop vieux pour ça, bon sang !
  • Vous n’avez pas les informations ? demandai-je.
  • La télévision a été cassé, grimaça ma grand-mère. Et on n’a pas de portable...
  • J’ai le mien, dis-je, mais il n’a pas de forfait pour les connexions hors-lignes. Je ne peux pas regarder.
  • Ce n’est pas grave, dit mon grand-père. Il ne peut rien nous arriver, on ne risque rien !

Ce fut sa plus grande erreur. Le soir, alors que nous mangions, les chiens se mirent à aboyer. Nous ne nous inquiétâmes pas, puisque cela arrivait à chaque fois que quelqu’un passait devant chez nous. Ma grand-mère me demanda :

  • Mon chéri, est-ce que tu veux bien aller nous chercher de l’eau à la cave ?

Je lui adressai un grand sourire et descendis à la cave, tandis que les hurlements des chiens se faisaient plus forts et plus inquiétants. Alors que je remontais, un tremblement se fit entendre et l’électricité se coupa.

Dans le noir, je tombai par terre, et un énorme bruit se fit entendre. Tout trembla, tandis que je courais fermer la porte de la cave. Une force surpuissante s’exerçait de l’autre côté, et je tins aussi longtemps que je pus.

Puis je fus balayé par une énorme vague venue de l’extérieur, et je compris l’origine de ce qui arrivait : un tsunami. Ma tête claqua contre un mur, et je m’évanouis.

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