Chapitre 1
Le don de guérir
"livre 2 tome 5"
2eme année avant Pâques 4ème partie : (01/16) (Afrique) (Rapprochement) (fin)
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« Dans une pièce tranquille du dispensaire »
Taha libère enfin le bras de Gauthier en refermant la porte derrière eux, il reste planté devant pour ne pas qu’il tente de sortir avant qu’il n’en ait terminé de ce qu’il a à lui dire.
Gauthier reste un instant figer par la détermination du jeune Masaï quasiment nu, à la musculature longiligne et virile qui ne le laisse pas indifférent quoiqu’il préfère et de loin celle plus féminine de Naomé.
Maintenant il vient de les surprendre dans une position des plus équivoques et Gauthier sent une colère sourde montée en lui contre ce garçon qui le regarde de ses yeux marron foncé, semblant l’étudier comme s’il le voyait pour la première fois alors que ce n’est pas le cas.
Gauthier d’une voix légèrement agressive.
- Qu’est-ce qu’il te prend de me traîner comme ça à travers toute la maison ? Je ne suis pas ton chien !!
- Naomé est mon ami !!
- Oui !! C’est le mien aussi, et alors ? Ce n’est pas une raison pour agir envers moi comme tu viens de le faire !!
- Tu es en colère petit blanc !!
- C’est normal, vu comment tu me traites !!
- Ce n’est pas cette raison qui t’a mis en colère !! Je t’ai vu nous regarder quand « Nao » s’est rapproché de moi et ton visage t’a trahi.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- Je ne suis pas qu’un simple ami pour « Nao » !
- Pfft !!! Comme si je ne l’avais pas vu !!
- Pourquoi cela te gène-t-il alors ?
Taha voit bien les rougeurs soudaines apparaître sur les joues du jeune blanc, il sait depuis son voyage ce qu’elles signifient et s’en amuse ouvertement au plus grand dam de Gauthier qui pense alors qu’il se moque de lui.
Un geste rageur le fait se jeter sur Taha, c’est sans compter sur l’agilité et la force du jeune Masaï qui le bloque en lui pointant son couteau sous la gorge.
- En as-tu déjà assez de la vie, jeune blanc ?
Gauthier se montre d’un certain courage quand même en lui répondant sans montrer la peur qui pourtant lui noue l’estomac.
- Et bien va y !! Qu’est-ce que tu attends !!
- Réponds d’abord à ma question, ensuite si tu t’es suffisamment calmé je te lâcherai !! Tu devras apprendre à contrôler tes pulsions petit blanc si tu veux rester parmi nous, ici on n’attaque pas un homme sans raison et surtout pas sans y risquer sa vie.
- Lâche-moi, j’ai compris !!
Taha le laisse encore réfléchir quelques secondes puis rengaine son couteau qui reprend sa place le long de sa hanche, il a bien senti la panique de Gauthier aux tremblements de son corps et il l’estime d’autant plus que ses paroles disaient le contraire, prouvant ainsi qu’il en avait là où il faut.
- Tu es courageux petit blanc, garde quand même la leçon car d’autres que moi n’auraient pas hésité à te trancher la gorge sans en éprouver de remords.
Gauthier est honteux de son geste.
- Excuse-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris.
- En es-tu certain ? Il me semble que d’aborder le sujet de « Nao » te rend nerveux, sais-tu qu’il t’aime et que ton prochain départ l’attriste.
- ……..
- Tu ne veux pas répondre ? Très bien !! C’est donc moi qui vais parler !! Je pense que ton acte de tout à l’heure était dicté par la jalousie, tu ne supportes pas l’idée que « Nao » puisse avoir quelqu’un dans sa vie.
Gauthier relève les yeux.
- N’importe quoi !!
- Comment expliques-tu la tête que tu faisais à la vitre du salon alors ? Et ta colère contre moi ?
- …….
-D’accord !! Je peux donc aller lui dire que tu n’éprouves rien pour lui ? Comme ça il saura à quoi s’en tenir et il ne m’aura pas demandé de te parler pour rien.
Taha libère la porte, l’ouvre et s’apprête à partir quand une main ferme lui prend l’épaule et le ramène à l’intérieur de la pièce.
- Attends !! C’est à moi d’aller lui parler !!
Taha sourit.
- Alors qu’est-ce que tu attends !! Fonce petit blanc !!
Gauthier le regarde bizarrement.
- Ça ne te fait rien ?
- Je suis content pour lui si c’est une bonne nouvelle et sinon je serai toujours là pour le consoler.
- Je n’arrive pas à te comprendre, pourtant nous ne sommes pas si différents ?
Taha amusé.
- Nos ancêtres descendent du même arbre Hi ! Hi !
Gauthier montrant son sens de l’humour, laisse le jeune Masaï abasourdi par sa réponse dite d’une voix sentencieuse.
- Oui mais nous, c’était bien avant !!!
2eme année avant Pâques 4ème partie : (02/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
« Salle des congrès, milieu d’après-midi »
Les premières propositions émises le matin même, sont encore en discussions et au vu de l’avancement de l’affaire, ne sont pas prêtes d’être votées.
Emile s’ennuierait à mourir s’il n’avait pas à côté de lui un spectacle qui non seulement l’aide fortement à passer le temps, mais en plus l’amène souvent à se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rires en public.
Florian lui s’ennuie ferme et ses mimiques en sont les principaux témoins, ne serait-ce que ce sont ses mêmes mimiques qui justement amusent depuis le matin notre brave député.
Il l’a vu s’endormir, se trémousser, bailler, s’amuser avec quelques insectes posés sur sa main et surtout tempêter contre le traducteur qui de toute évidence ne transpose pas correctement les paroles de l’auditoire.
Comme de bien entendu, surveillé comme il l’est, son ennui ne manque pas d’attirer l’attention de ceux qui peuvent l’avoir dans leur champ de visions sans paraître indiscret et c’est justement l’orateur du moment qui en fait la remarque.
- Tomo nota de que nuestro amigo joven llegó con la delegación francesa, no parecía para seguir nuestros debates y parece aburrido más que nada, ahora quiero entender bien que nuestras preocupaciones no son su edad. (Je constate que notre jeune ami arrivé avec la délégation Française, n’a pas l’air de suivre nos débats et qu’il semble s’ennuyer plus qu’autre chose, maintenant je veux bien comprendre qu’à son âge nos préoccupations ne soient pas les siennes.)
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Je me sens piqué au vif par cet homme que je ne connais « ni des lèvres ni des dents » et qui se permet de me dénigrer en public, aussi je me lève d’un bond pour lui répondre.
- Decirle aunque a mi edad, Señor, yo te puede todavía ser de este mundo cuando nuestro planeta irá aún más mal por culpa de gente como tú o más y que han pasado toda su vida para discutir durante horas sin llevar nada concreto impediría que este estado de cosas. ¿Puedes ver siempre que quieras mientras me pese a que estoy todavía en sus ojos como un niño, tratar de actuar y lleva propuestas concretas yo en mi tiempo. En esto, yo le Hi buen Señor! (Dites-vous bien qu’à mon âge monsieur, je serai peut-être encore de ce monde quand notre planète ira encore plus mal à cause de gens comme vous qui n’y seront plus et qui auront passé leur vie entière à discuter pendant des heures sans amener quoi que ce soit de concret qui éviterait cet état de fait. Constatez donc tant que vous voudrez pendant que moi, malgré que je ne sois encore à vos yeux qu’un enfant, je tente d’agir et amène des propositions concrètes que je vous développerais à mon heure. Sur ce, je vous salue bien monsieur !!)
Sitôt que j’en ai fini avec lui en lui ayant rabaissé sa superbe, je me rassois comme si de rien était sous un silence absolu, le temps que les traducteurs reprennent mes paroles dans la langue de leur représentant.
Un premier claquement de mains venant du fond de la pièce, salue à sa façon ma diatribe ; bientôt suivi par d’autres, jusqu’à ce ne soit plus qu’un concert d’applaudissements dans la salle.
Emile me regarde avec les yeux brillant.
- Et bien !! On peut dire que tu lui as cloué le bec à l’espingouin ! Hi ! Hi !
Je regarde dans la direction du podium où l’homme devenu blanc comme un linge, ne sait plus quoi répondre et fini par quitter le micro pour rejoindre ses compatriotes qui de ce fait se retrouvent gêné et cessent d’applaudir, ne sachant d'un seul coup plus quoi faire de leurs mains.
- L’avait qu’à me laisser dormir !! Non mais !!!
Quelque place devant Florian, le président se retourne et sourit en lui faisant un clin d’œil de connivence qui en dit long sur ce qu’il pense de ma répartie.
Un grand moment de flottement suit cette remise en place polie, jusqu’à ce qu’un autre représentant vienne à son tour prendre la parole et s’avance vers le micro en me fixant longuement.
- Gute ! Und auch ich halte ich an der Reihe! Ich würde daher versuchen, konkrete Antworten zu bringen so dass unser junger Freund aus seiner Lethargie. (Bon !! Et bien je pense que c’est mon tour !! J’essaierais donc d’amener des idées concrètes pour que notre jeune ami sorte de sa léthargie.)
Il n’entend pas, bien sûr les paroles de Florian qui amènent un énorme gloussement d’amusement dans la délégation Française.
-Vas-y papa shults !! Mets-moi s’en plein la vue, je ne demande que ça !!
2eme année avant Pâques 4ème partie : (03/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
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« Sortie des bureaux des services secret Nippon »
Joseph regarde avec admiration et ce n’est pas pour son physique cette fois, le grand blond dont l’assurance pour son âge marque le respect des personnes qui le côtoient.
L’espion d’Hassan s’est contenté de le présenter et d’expliquer la raison de leur présence, lui laissant ensuite le soin de s’en sortir de lui-même.
Ce qu’il a fait sans se départir de son magnifique sourire dans un Anglais frôlant de près la perfection et pour finir se voyant confier un carnet d’adresse que beaucoup lui envieraient.
Joseph s’est quand même étonné de l’accueil qui leur a été fait et se demande s’ils ne sont pas déjà au fait de qui est réellement Thomas, maintenant avec le recul il n’est plus loin d’en être convaincu et comprend alors ce que Florian a déjà été capable de révolutionner en à peine deux jours dans le pays.
Du coup le carnet d’adresse ne lui parait plus aussi miraculeux que ça, mais il préfère le garder pour lui et ne pas ôter les illusions de Thomas quand à ce que ça ne soit que ses arguments qui les ont convaincus de lui venir en aide.
Malgré tout, Joseph doit bien reconnaître qu’il n’a fait aucun faux pas et qu’il tient merveilleusement bien son article, faisant du jeune homme d’ici quelques années un redoutable négociateur pour son entreprise.
- (Thomas) Ils ont été sympas !!
- Je trouve aussi oui !!
- Avec cette liste, j’ai mon emploi du temps bien chargé pour ses prochaines semaines.
Joseph hoche la tête.
- Ce qui est bien je trouve, c’est la proposition qu’ils t’ont faite de contacter toutes ces entreprises pour qu’ils soient informés de ta prochaine visite.
- C’est certain que ça va beaucoup m’aider pour ne pas me faire claquer les portes au nez ! Hi ! Hi ! Maintenant je trouve quand même bizarre toute cette sympathie et je me demande si « Flo » n’avait pas été dans le coin, si ça aurait été dans la même veine ?
- Allons Thomas !! Florian ne peut pas être au courant de nos démarches, alors comment veux-tu qu’il ait pu y jouer un rôle quelconque ?
Thomas sarcastique.
- On n’est pas rentré dans un supermarché, je te le signale quand même en passant et si ces gars-là méritent leur salaire, ils ont dû vite faire le rapprochement ne serait-ce déjà qu’avec toi !!
Joseph épaté.
- C’est une teinte ?
- Quoi donc ?
- Tes cheveux ! Hi ! Hi ! Parce que dis donc…
Il se tapote le crâne.
- …Il y en a là-dedans Hi ! Hi !
- Et bien non c’est ma couleur naturelle…
Il fait mine d’ouvrir sa braguette en riant de bon cœur.
- …Tu en veux la preuve ?
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« Sortie du palais des congrès, dix-neuf heures »
- Ça va être tout le temps comme ça ?
- (Émile) J’espère que non, quoique je comprenne mieux à présent pourquoi il ne ressort jamais rien de bon de ces réunions.
- Ils ont passé la journée à s’écouter parler et au final il n’en est rien sorti, c’est de l’art crois-moi et quand je pense à ce que ça coûte au contribuable !!!
- Il faudra poser la question au président, il pourra certainement nous dire à quel moment ça va devenir intéressant !
- Yep !! Bonne idée, si on lui demandait maintenant ?
Emile n’a pas le temps de le retenir, qu’il le voit prendre ses jambes à son cou et dévaler les marches quatre à quatre dans la direction où il peut encore apercevoir la haute stature du chef d’état.
Bien sûr il ne passe pas inaperçu et beaucoup s’arrêtent intrigués de savoir ce qui peut bien le pousser à cavaler comme un dératé.
Certains se poussent pour ne pas se faire renverser, pendant que d’autres sourient ou grognent suivant qu’ils apprécient ou non la façon fort cavalière de faire du jeune rouquin.
Personne toutefois ne reste indifférent à sa silhouette fine et à sa frimousse piquetée, s’accordant à reconnaître l’attrait manifeste de ce jeune garçon aux qualités pas encore toutes bien perçues, mais dont ils apprennent petit à petit à découvrir les facettes, en les laissant le plus souvent coi devant les incroyables possibilités qu’ils lui découvrent.
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Je vois qu’il va monter dans la voiture qui l’attend au bas des marches, sans doute pour un dîner officiel et ce bien avant que je n’aie le temps d’arriver jusqu’à lui.
J’essaie alors de l’appeler mais je m’aperçois que le bruit ambiant l’empêche de m’entendre et je suis obligé de m’arrêter à une vingtaine de mètres encore de lui, le temps de poser mes mains en porte-voix devant ma bouche et de hurler à tue-tête pour être certain cette fois qu’il m’entendra.
- Jacquot !!!! Attends-moi !!! Faut qu’on cause !!!
2eme année avant Pâques 4ème partie : (04/16) (Paris) (Chez Chan et Dante)
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Yuan sort de l’université en regardant sa montre, il hésite un instant puis semblant avoir pris sa décision, hèle un taxi auquel il donne l’adresse de son cousin qu’il n’a pas vu ni eu de nouvelles depuis plusieurs jours.
Chan est seul chez lui quand il ouvre la porte à Yuan, surpris de le voir en pleine semaine sans qu’il l’en ait averti et le laisse entrer, non sans manquer de lui faire remarquer son étonnement.
- Et bien cousin !! Qui a-t-il ?
- Rien pourquoi ? Je venais juste aux nouvelles, vu que vous n’en donnez pas !!
- Tu me dis ça comme si ça datait d’au moins plusieurs mois alors que ça ne fait à peine quatre jours que nous nous sommes vus ? Dis-moi plutôt ce qui t’amène ?
- Ça risque d’être long !!
- Ce n’est pas grave, au pire tu resteras coucher ici !!
- Tu oublies « Coco » ?
- C’est un grand « garçon » maintenant, il devra se débrouiller tout seul pour une fois ! Hi ! Hi ! Mais ne reste pas planter là !! Entre !!
Chan récupère le manteau de son cousin pour le déposer dans la buanderie, pendant que celui-ci se déchausse et qu’ils se rejoignent dans le salon, où chacun s’assoit à sa place favorite.
- J’ai appris pour le relookage d’oncle Ming ! Hi ! Hi !
- Il était grand temps qu’il y pense, pas vrai ?
- C’est sûr !! Parait que c’est « Coco » qui l’a vexé ?
- Qui a bien pu te raconter ça ?
- J’ai moi aussi mon réseau d’espionnage qu’est-ce que tu crois !! En fait c’est oncle Ming qui m’a rendu visite avant de retourner au pays, à l’entendre je suis quasiment certain qu’il va s’acheter un perroquet lui aussi tellement il n’avait que « Coco » à la bouche.
- Manquerait plus que ça ! Hi ! Hi ! J’imagine mon père faisant tout un tas de pantomime pour le faire décrocher un mot.
- Comment prend-il votre séparation ?
- Pas trop mal je pense, de toute façon il vient quand il veut et de nos jours il ne faut plus aussi longtemps que ça pour faire le trajet.
- (Chan) Sauf les week-ends réservés aux deux loustics ?
- Vaudrait mieux en effet, c’est justement en pensant à eux que je suis venu te voir.
- Tu es curieux de savoir où en est votre fameux pari ?
- (Yuan) Qui t’a raconté ça à toi ?
- Devine un peu !! Qui a tout intérêt à avoir une réponse quelle qu’elle soit ?
- Thomas !!!
- Rater cousin, c’est l’autre ! Hi ! Hi !
- Florian ??
Chan sarcastique.
- Heureusement que vous n’êtes pas une cinquantaine, sinon on y passait la nuit !! Et oui c’est le beau, l’inénarrable Florian qui m’a tout raconté et qui m’a même demandé de faire semblant pour que ça aille plus vite. Apparemment, il était surtout curieux de te voir dans les bras de Thomas pendant qu’il restait à vous regarder.
Yuan troublé.
- Il t’a dit ça ?
- Tu crois quoi ? Que j’aurais inventé une idée pareille ? Si tu veux tout savoir, j’ai l’impression que ton Thomas en pincerait tout particulièrement pour toi. Plus en tout cas que ses deux autres potes et que Florian aimerait y mettre un coup de pouce pour que vous ayez l’occasion de vous en assurer.
En prononçant ses paroles, Chan se pose soudainement la question qu’il ne manque pas de poser à son cousin.
- Et toi tu en penses quoi ?
- J’aime beaucoup Thomas c’est certain !
- (Chan) Plus que « Flo » ? Pourtant je croyais bien que c’était lui que tu kiffais grave et que Thomas n’était là que parce que sinon ça aurait été impossible entre toi et ton petit rouquin !!
- Tu crois vraiment que j’aurais été capable d’une telle imposture vis-à-vis de Thomas ? Je pensais pourtant que tu me connaissais mieux que ça !!
Chan voit bien que ses paroles ont blessé son cousin.
- Excuse-moi si je t’ai fait de la peine « Yu » mais votre histoire est tellement compliquée que parfois je vois les choses autrement que ce qu’elles sont en réalité.
Yuan retrouve son sourire en voyant la peine de Chan de lui avoir dit des paroles blessantes.
- Revenons en plutôt à vous deux et à ce pari ? Où en êtes-vous avec vos nouveaux amis ?
- Nous en avons parlé ensemble et j’ai été surpris je te l’avoue de leurs réactions à eux tout, autant que celle de Dante d’ailleurs.
- Tiens donc !! Et ça dit quoi ? Vous allez faire semblant d’être ensemble, ce qui ferait gagner Thomas ou le contraire et faire comprendre à « Thom » qu’il n’y aura jamais rien entre vous auquel cas…
Yuan sourit jusqu’aux oreilles.
- …Je serais le grand vainqueur.
- Pour ce que ça change de toute façon !!
- Et bien si quand même, si c’est moi qui gagne, j’aurai « Flo » et « Thom » au moins une fois pour moi tout seul.
2eme année avant Pâques 4ème partie : (05/16) (Paris) (Chez Chan et Dante) (fin)
Chan comprend la différence mais surtout que Yuan ne lui a pas menti en prétendant qu’il les aimait autant l’un que l’autre.
- Tu sembles heureux « Yu », je suis content pour toi !
- Tu n’as toujours pas répondu à ma question ? Ils en pensent quoi les autres ?
- J’ai cru comprendre à certaines allusions qu’ils seraient même prêts à ne pas faire semblant.
- Thomas avait vu juste alors ?
- Il semblerait, oui !!
- Mais toi ? Tu en penses quoi ?
- Tu sais combien je ne suis pas partageur, encore moins quand il s’agit de mon petit copain !!
- Tu leur as dit ?
- Pas encore, rien n’est décidé de toute façon et je préfère ne plus en parler, je tiens beaucoup à Steven et Michael comme amis mais même s’ils me plaisent vraiment beaucoup, je ne me vois pas faire quoi que ce soit avec eux et encore moins m’imaginer Dante dans leurs bras.
- Serais tu jaloux cousin ?
- C’est comme ça, je n’y peux rien que veux-tu ?
- Ça prouve que tu l’as vraiment dans la peau ton petit mec !!
- On peut dire ça comme ça, oui et puis un seul me suffit, surtout celui-là qui n’en a jamais assez et qui me met régulièrement sur les rotules ! Hi ! Hi ! Je ne sais pas comment vous arrivez à tenir à trois mais je vous tire mon chapeau les gars !
- Ça risque même d’être bientôt à cinq et six si je compte « Pat » !!
- (Chan ahuri) Et dire que c’était moi le canard boiteux de la famille après toutes les conneries que j’ai faites, tu me surprends de plus en plus « Yu » !!
Yuan perd d’un coup son sourire.
- Tu trouves que c’est mal ?
- Bien sûr que non, où tu vas chercher ça !!! Juste que je n’aurais jamais pu t’imaginer faisant l’amour avec autant de monde, c’est tout ! En fait je te voyais bien rester puceau toute ta vie avec tes complexes. Je présume qu’avec eux non plus tu ne te forceras pas, aussi étrange que cela puisse paraitre et j’en suis le premier à en être étonné !!
- Non, pas du tout !! Éric et Raphaël sont des garçons que j’aime beaucoup également même si ce n’est pas tout à fait la même chose qu’avec « Flo » et « Thom », en plus ils sont à croquer tous les deux et je pense que je les ai déjà acceptés depuis un moment, depuis nos dernières vacances pour tout te dire. Ils ont été là, aussi bien pour moi que pour Thomas quand Florian a été enlevé et j’ai compris alors que je comptais aussi beaucoup pour eux, au point qu’ils m’ont retenu avec eux au retour de Florian alors qu’ils auraient pu passer une nuit en câlins sans ma présence. J’y ai beaucoup réfléchi depuis et mon regard sur eux deux a beaucoup changé, d’amis ils sont devenus beaucoup plus, aussi c’est avec plaisir que je les reverrai, nous verrons bien alors jusqu’où ça ira entre nous.
- Chacun son point de vue et je ne me permettrai pas de juger le tien, je vois ça différemment tu vois ? Et même si mes amis me troublent énormément, je ne préfère pas allez plus loin avec eux. D’ailleurs nous n’en avons pas reparlé depuis, j’imagine donc qu’ils ont eus eux aussi le temps d’y réfléchir.
- Et pour Dante ?
- Il a bien vu la tête que je faisais, tout comme il a sûrement retenu mes paroles quand je leur ai dit de bien y réfléchir avant de se lancer dans ce genre d’aventure. Qui peut comme il le semble pour vous se passer au mieux, mais qui peut tout aussi bien déraper dans l’autre sens et nous faire tout perdre.
Yuan avec un grand sourire.
- Donc c’est moi qui ai gagné ?
- J’en suis heureux pour toi crois-moi ! Hi ! Hi ! Tu vas pouvoir t’éclater comme une bête avec tes deux tourtereaux, l’un après l’autre quoique connaissant la crevette, ce serait étonnant qu’il reste une nuit complète sans rien faire !!
Yuan les yeux brillants.
- Ce n’est pas ce que je lui demande, quelques heures suffiront et après ça je m’occuperai de son cas ! Hi ! Hi !
- J’aurais employé une autre lettre de l’alphabet mais bon !! J’ai bien compris le message quand même, t’inquiète !!
Un bruit de clé tournant dans la serrure les fait se retourner vers la porte, Dante apparait charger des courses qu’il ramène en rentrant du boulot et son visage s’illumine de plaisir quand il aperçoit Yuan dans le salon.
- Tiens !! Il y avait longtemps que tu ne nous avais pas fait la surprise de ta visite ?
- (Yuan) J’avoue qu’en ce moment je ne vois rien passer, les journées sont trop courtes on dirait bien !
- (Chan) « Yu » venait aux nouvelles pour le Pari, tu te rappelles ?
- Et comment !! L’heureux gagnant va-t-il rester dîner avec nous ce soir ? Oui ? Ça tombe bien, j’ai ramené ce qu’il faut pour un régiment.
Yuan avait toujours le visage de son cousin en ligne de mire, il assiste donc à la joie et au soulagement immense qui marquent ses traits quand il entend et comprend la signification des paroles de celui avec qui il partage sa vie.
Dante s’en aperçoit, il dépose rapidement ses paquets sur la table et vient aussitôt s’asseoir sur ses genoux, quémandant le câlin qu’il sait recevoir en retour.
- C’est aussi bien comme ça, pas vrai ?
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (06/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
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« Thomas »
- Allô ! Allô !! Tu m’entends ?
Thomas par reflexe attrape son portable et le porte à son oreille sous l’œil surpris de Joseph qui n’a pas entendu de sonneries, celui-ci voit bien qu’il se passe quelque chose de bizarre au visage de son jeune ami qui semble soudainement troublé en remettant son téléphone dans sa poche.
Thomas à haute voix.
- Oui mais ça fait drôle !! J’ai l’impression que tu es juste à côté de moi sans que je puisse te voir.
- Tu n’es pas obligé de parler à voix haute !! Pense juste tes réponses et c’est bon !! Tu feras moins Gogols comme ça ! Hi ! Hi ! Chouf un peu la tête de Joseph et tu comprendras mieux de quoi je parle !
Thomas porte son regard sur son garde du corps et sourit en constatant qu’en effet, il fait une drôle de tête et il ne trouve pas mieux pour s’expliquer que de se tapoter le crâne en lui disant.
- C’est « Flo » !! Je l’ai en direct sur les grandes ondes !! Je termine avec lui et je t’explique ensuite de quoi il retourne, d’accord ?
Thomas n’attend pas de réponse et cette fois ci, fait comme Florian lui a conseillé en gardant le silence et en se contentant de penser ses paroles dans sa tête.
- Ça va comme ça ?
- Super !!
- Mais dis-moi ? Comment tu peux voir la tête de Joseph ?
- Je viens de m’apercevoir que j’avais aussi la vidéo ! Hi ! Hi !
- Pourtant je ne vois rien moi !!
- Attends une minute, je regarde si je trouve le bouton.
Plusieurs longues secondes passent avant qu’une image apparaisse dans la tête de Thomas et qu’il voit l’intérieur d’une limousine où plusieurs hommes se trouvent, il reconnait alors la stature imposante du président.
- (Thomas) Tu vas où comme ça ?
- T’as l’image ? C’est bon ?
- Oui !! Mais comment tu fais un truc pareil ?
- Si seulement j’en avais la moindre idée !! Il suffit que j’y pense et voilà le travail !! Bon !! J’avoue que ça me pompe toute mon énergie mais ça va déjà mieux que l’autre fois, sans doute parce que nous sommes moins éloignés.
- Tu n’as pas répondu à ma question ?
- Ta question ? Ah oui !! C’est justement pour ça que j’essayais de te joindre et comme mon tél est resté à l’hôtel, j’ai retenté le coup de l’autre fois !!
- (Thomas amusé) Tu vas me répondre oui ou non ?
- Rhaa !! Oui !! Bon !! C’est juste pour te prévenir que nous sommes invités ce soir chez leur premier ministre ou un truc dans le genre ! Hi ! Hi ! Joseph sera bientôt prévenu et il t’y emmènera après que tu te sois fait tout beau en repassant par l’hôtel.
- Je dois m’habiller comment ?
- Je te vois bien en Geisha sur ce coup-là ! Hi ! Hi ! Non !! Ne fais pas ça hein !! Je plaisantais, en fait tu viens comme tu veux et de toute façon quoique tu te mettes sur le dos, c’est toujours toi le plus beau, alors !!
Thomas prend d’un coup un gros bol qui n’échappe pas à Joseph, qui se demande bien ce qu’il peut bien se passer dans la tête de son ami.
La conversation cesse sans prévenir, laissant Thomas avec comme un vide étrange dans sa tête, il reprend contact avec la réalité et regarde Joseph toujours à l’observer avec une très forte curiosité.
- J’étais en com avec « Flo » !!
- (Joseph) Comment ça en com ?
- Bah oui quoi !! Il était en visio dans ma tête, ne me demande pas comment c’est possible car je n’en sais fichtre rien !! Une sorte de wifi si tu vois de quoi je parle. Tu vas avoir un coup de fil d’ici pas longtemps pour que tu m’amènes chez le premier ministre comme invité à un dîner où il y aura Florian et le président.
Joseph va pour lui dire que c’est impossible quand son téléphone sonne et qu’il a confirmation quasiment mots pour mots de ce que vient de lui annoncer Thomas, il raccroche alors complètement abasourdi par la signification de ce que vient de lui révéler Thomas.
- Et ben ça alors !!!
- Je pense qu’on devrait mettre le turbo, tu as vu l’heure ?
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (07/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
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« Hôtel particulier où séjourne Jun’ichirō »
Le grand salon de réception laisse place aux domestiques qui préparent la grande table pour le repas du soir, les serviteurs n’ayant été averti qu’au dernier moment et pour cause, d’un nombre d’invités plus conséquent que prévu.
Jun’ichirō n’avait au départ envisagé qu’un tête à tête avec son ami Chirac, ami qui lui a demandé s’il pouvait lui présenter quelqu’un à l’occasion de ce repas et bien sur la réponse ne pouvait qu’être positive, le premier ministre se doutant bien de qui ça pouvait être.
Il en a d’ailleurs eu la confirmation par son service de sécurité qui n’a pas manqué de lui faire parvenir un rapport sur le dernier mini scandale en date, venant apparemment du même jeune homme quand il a interpellé d’une façon forte et particulièrement intime son chef d’état.
Jun’ichirō termine justement de visionner la petite scène, filmée par un journaliste local qui en a fait part à sa direction pour avoir l’accord de celle-ci afin de l’intégrer dans le prochain journal télévisé du soir.
Le premier ministre a tout d’abord apposé immédiatement son véto, ne souhaitant pas mettre son invité dans l’embarra et ce n’est qu’après coup qu’il revient sur sa décision, car rien dans ce film bien au contraire ne prête à moquerie ou irrespect envers le président.
Ne serait-ce le petit sobriquet du début qui lui a amené un sursaut outragé, mais qui n’a été perçu de toute évidence que comme une marque d’affection et n’a fait qu’accentuer le sourire du haut personnage quand il s’est retourné pour l’attendre et lui tendre la main pour monter avec lui dans la limousine comme n’importe quel grand-père le ferait avec un de ses petits-enfants.
C’est d’ailleurs ce passage qui a fait réfléchir Jun’ichirō, ému plus qu’il ne veut se l’avouer et l’a fait changer d’avis pour finalement en autoriser la parution, raison première pour qu’il sonne son secrétaire.
Il lui explique en quelques mots sa décision, quand apparait son chef des services secrets qui décidemment depuis quelques temps est tellement troublé qu’il en oublie le protocole.
Jun’ichirō s’adresse alors à son secrétaire.
- Merci, ce sera tout, vous pouvez nous laisser.
- Bien excellence !
Le premier ministre se tourne ensuite vers l’homme qui attend la tête baissée, qu’on l’autorise à prendre la parole.
- Alors !! Des nouvelles au sujet de cette étrange nuit ?
- Pas encore excellence !! Nous n’avons toujours rien reçu de nos spécialistes qui étudient la question, ça ne devrait plus tarder. Si vous voulez que je me renseigne pour avoir un délai ?
- Nous verrons cela plus tard, dites-moi plutôt ce qui vous amène sans vous faire annoncer !! Je présume que ce doit être de la plus haute importance !! Faites vite car j’attends des invités !!
L’homme pâlit en comprenant le reproche sous-jacent qui lui est fait, il garde néanmoins la tête haute quand il s’adresse à Jun’ichirō.
- Veuillez accepter toutes mes excuses excellence, je me suis certainement laissé emporter par les faits qui m’ont été rapporté dernièrement.
- Parlez !!
- Deux hommes que nous surveillons depuis plusieurs mois et que nous soupçonnons d’être des agents Russes excellence !! Ils ont tenté d’échapper à nos propres agents dans l’après-midi, j’ai dû les faire arrêter et ils sont actuellement en salles d’interrogatoires. J’espère que nous en saurons plus avant la fin de la journée, l’un a l’air coriace mais l’autre me semble plus influençable.
- Pensez-vous qu’il y ait un rapport avec la présence de leur président sur notre territoire ?
- Je ne saurais l’affirmer excellence, toutefois je ne vois pas bien quelle autre raison les aurait fait bouger aussi précipitamment.
- Tenez m’en informer dès que vous en apprendrez plus !! Rien d’autre ?
- Non excellence !!
L’homme va pour quitter la pièce quand il revient sur sa décision, hésitant à faire perdre plus de temps à cet homme qui visiblement semble pressé et ce n’est que parce que cette chose l’a beaucoup étonné, qu’il se décide à lui en faire part malgré tout.
- Une petite chose encore excellence !! Notre bureau régional a reçu une visite quelque peu étrange, un des hommes chargés de la sécurité du président Français est venu dans la journée accompagné d’un jeune homme pour une étrange requête, n’ayant rien à voir avec sa mission.
- Tiens donc !! Voilà qui est curieux !! Continuez, je vous prie !!
- Le jeune homme prospecterait pour sa société et cherchait à être introduit auprès de nos industriels pour y faire son démarchage.
- Je ne vois pas trop ce qu’il espérait en venant dans les bureaux du Naisho ? Il a dû en sortir avec beaucoup de désillusions je pense !
- Justement pas, excellence !! C’est ça le plus troublant, nos hommes leur auraient fourni la liste des plus grandes sociétés du pays faisant le commerce du bois en promettant d’en avertir les instances dirigeantes pour qu’ils y soient reçus sans les faire trop attendre.
- Ça sort complètement de leurs attributions ? Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait une telle chose !
- J’ai eu la même réflexion et je me suis donc rendu sur place pour en savoir le fin mot excellence. Il en est ressorti deux choses de ma visite et l’une comme l’autre m’ont laissé perplexe je vous prie de m’en croire.
- Je vous écoute !!
- La première a été d’apprendre le nom de cette société et que son président n’est autre que ce jeune homme que nous surveillons à votre demande.
- Florian De Bierne ??
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (08/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
- Lui-même excellence, mais ce n’est rien à côté de ce que j’ai appris ensuite !!! La DBIFC, c’est le nom de cette société, aurait envoyé son futur directeur qui n’est actuellement que stagiaire dans l’entreprise, pour faire ces démarches dans un but de formation.
- L’initiative ne manque pas d’arguments et aidera sans doute ce jeune homme dans ses futures fonctions, mais poursuivez donc car je pense que ce n’était pas là la révélation essentielle de vos propos au sujet de ce garçon.
- En effet excellence, disons que j’ai été curieux, aussi bien sur le pourquoi de l’aide qu’ont apportée nos hommes à cette requête, que d’en connaitre un peu plus sur ce garçon et sa venue à Kyoto en particulier, alors qu’il aurait sans aucun doute eu beaucoup plus de chances de négocier des contrats à Tokyo par exemple ou encore dans toute autre ville plus importante que celle-ci.
L’homme voit bien que ses paroles passionnent Jun’ichirō, il se détend donc en pensant à juste titre que son arrivée non protocolaire lui a déjà été pardonné.
- C’est son petit ami !! Celui avec qui il a passé cette nuit mouvementée dans l’hôtel ou la délégation Française réside et dont nous attendons toujours d’en connaitre la, ou les causes des perturbations qu’ils ont connues.
- Je comprends mieux sa présence parmi nous et ça explique pourquoi il a choisi cette ville plutôt qu’une autre, je ne serais pas étonné d’apprendre que ce n’est juste qu’une excuse pour le rejoindre. Y a-t-il autre chose à savoir ?
- L’aide qu’ont apportée nos hommes excellence !!
- Ah, oui !! C’est exact !! Qu’avez-vous à en dire ?
- Qu’il est trop craquant !!
Jun’ichirō perplexe.
- Pardon !!
- C’est la première réponse que j’ai eue excellence et tous m’ont tenu à l’expression près, le même langage !! Apparemment ce Thomas Louvain, c’est son nom, serait d’une beauté à couper le souffle et d’un charisme tel, qu’aucun de nos hommes n’y aurait résisté, ce qui explique le fait qu’ils se sont pliés en quatre pour lui rendre service.
- Et bien nous verrons ça d’ici pas longtemps puisqu’il fait partie des invités à ma table ce soir !!
C’est au tour de l’homme de montrer son étonnement.
- Vraiment excellence ???
Jun’ichirō a un petit sourire amusé qui ne lui est pas habituel et c’est peu de le dire.
- Vraiment, oui !! Mais ce n’est pas tout, j’allais justement faire appel à vos services pour le repas et la soirée qui du simple dîner amical prévu à l’origine, est devenu une vraie soirée mondaine depuis que la princesse Masako m’a demandé personnellement si elle pouvait y participer et bien sûr je ne pouvais pas lui refuser cet honneur qu’elle fait à ma maison.
- Comment a-t-elle su ?
- Oh !! Mais c’est d’une simplicité enfantine !! Son « ami » lui a fait savoir qu’il venait ici alors qu’il demandait des nouvelles de la petite princesse Aiko.
- Ce garçon est extraordinaire !!
- Je pense que le mot est bien faible, maintenant j’attends vraiment que cette soirée commence et d’ailleurs les premiers invités ne devraient plus tarder, vous devriez vous mettre vous-même au travail pour que rien ne vienne perturber cette petite fête imprévue ! Hi ! Hi !
Excellence !!!
- Excusez-moi !! Je pense que toute cette histoire me monte à la tête et me fait perdre mon sérieux, je vais devoir me reprendre très vite si je ne veux pas que mon honneur soit entaché auprès de son altesse impériale.
***/***
Ils en sont là dans leurs propos, quand plusieurs événements autour d’eux leur font tendre l’oreille et prêter attention aux sons ainsi qu’aux paroles qui deviennent de plus en plus perceptibles et compréhensibles (si seulement ils en comprenaient la langue, du moins pour l’un d’entre eux) au fur et à mesure qu’ils se rapprochent.
***/***
- Il est sympa ton copain d’avoir accepté de nous inviter « Thom » et moi !
- Jun’ichirō est un brave homme et puis il doit être aussi curieux que moi de voir à quoi tu ressembles.
- Oui !! Mais pour Thomas ?
- Là pour le coup, je t’avoue que la curiosité vient essentiellement de moi ! Hi ! Hi !
- Surtout si tu ne veux pas que je me moque de toi, pense à fermer ta bouche quand tu le verras.
- J’essaierai de m’en rappeler, quoique je ne voie pas pourquoi je ferais une telle chose ?
- Parce qu’il est trop beau mon « Thom-Thom » ! Hi ! Hi ! Mais dis donc, c’est plutôt chouette ici ?
- Les japonais ont beaucoup de goût, c’est bien connu.
- Par contre les murs ne sont pas épais, bonjour la discrétion !!
- Ce n’est plus vraiment comme ça de nos jours, ce que tu vois ici n’est certainement qu’un parement pour conserver le charme d’une certaine époque tout en séparant en deux cette pièce pour lui donner un peu plus d’intimité.
Le président aperçoit du coin de l’œil l’objet posé au sol vers lequel se dirigent les pas de Florian, qui semble ne pas l’avoir vu.
- Attention où tu marches !!!!!
- Oups !!!
« CRACK !! »
***/***
Jun’ichirō et son chef des services secrets, voient alors le panneau décoratif séparant les deux pièces se déchirer en deux et une tête marquant un étonnement et une confusion extrême apparaître, en même temps que son propriétaire s’étale sur le sol.
Le visage qui se révèle devant eux est si comique, surtout avec cet air ahuri que tient le jeune garçon aux cheveux flamboyant, qu’ils ne peuvent retenir l’énorme éclat de rire qui les prend soudainement et leur noue le ventre de soubresauts tant nerveux qu’irrépressibles.
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (09/16) (Paris) (Begin)
***/***
« Bureau du général Mathéi, fin d’après-midi »
Le général observe attentivement le jeune homme qui vient à sa demande d’entrer dans son bureau et qui se tient dans un garde à vous impeccable à attendre les ordres, ne connaissant pas les raisons de sa convocation.
- Relaxe mon garçon, n’oublie pas que tu ne fais pas encore partie de cette armée.
Antoine se détend et sourit en comprenant que le pas encore était plutôt de bon augure pour la demande officielle faite le matin même, dès son retour de chez les Novak.
- Ma demande vous est déjà parvenue mon général ?
- Il n’y a que quelques mètres entre ce bureau et celui de ma secrétaire où tu as laissé ton enveloppe, as-tu mûrement réfléchi avant de prendre ta décision ? Il faudra déjà obtenir l’accord de l’armée américaine où tu as déjà signé pour cinq ans, il t’en reste presque trois à faire si mes comptes sont bons.
- J’ai également envoyé cette demande mon général, j’espère qu’elle sera prise en considération avant que la raison d’être affecté ici ne se termine.
- Et bien nous verrons cela en temps et en heures !! Si je t’ai fait venir, c’est pour une toute autre raison.
- Puis-je savoir laquelle mon général ?
- Ça va de soi, sinon tu ne serais pas là !! Je viens de recevoir des nouvelles de ton père, sa maladie a encore empiré et nous avons demandé aux autorités sanitaires de ton pays à ce qu’ils nous l’envoient de toute urgence, ton père devrait arriver dans la matinée de demain et ta mère l’accompagne, cela devrait te rassurer et c’est aussi pour cette raison que j’ai tenu à t’en informer personnellement.
- (Antoine blêmi) Il va plus mal dites-vous ?
- Hélas oui !! Son foie ne répond presque plus et il a dû être mis sous assistance, ses jours ne sont pas en danger tant qu’il sera branché à cet appareil mais il doit maintenant rester couché tout le temps en attendant l’opération.
- Elle se fera quand d’après vous ?
Marcel fixe le garçon dans les yeux, il voit bien sa détresse même s’il s’essaie de ne pas la montrer et comme il vient de prendre entièrement connaissance du dossier médical de son père, il sait très bien qu’il est bien trop tard pour qu’il subisse quoi que ce soit qui pourrait le remettre sur ses jambes et lui rendre une vie normale.
- Une seule personne peut faire quelque chose pour lui, j’espère que tu en es conscient ?
- Florian !!
Le général hoche la tête, son visage exprimant ses pensées et Antoine comprend bien le message.
- Ils ne lui donnaient plus d’espoir n’est-ce pas ?
- Normalement et médicalement, il n’y en a plus en effet !! Mais tu en as appris suffisamment sur ton cousin pour savoir qu’avec lui rien n’est jamais perdu, même si je ne vois pas trop par quel miracle il compte s’y prendre.
- Mais vous avez foi en lui vous aussi ?
- Crois-tu que nous ferions subir à un mourant ce long voyage en avion sanitaire si ce n’était pas le cas ?
- Vous y croyez-vous à ce « don » que tous ses amis lui prêtent ?
Marcel se lève de son bureau, passe devant le jeune soldat en lui faisant signe de le suivre.
- Viens !! Peut-être après ce que je vais te montrer, tu n’auras plus de doutes sur les capacités extraordinaires de ton cousin.
- Où allons-nous ?
- Voir deux enfants qui n’auraient jamais dû pouvoir remarcher, ou alors avec beaucoup de temps et de douleurs, ils ont eu une chance que beaucoup leur envieraient s’ils savaient. Celle d’avoir croisé un jour un jeune clown d’un soir dans un cirque qui les a pris en pitié et qui nous les a envoyés pour qu’ils retrouvent leur joie de vivre après qu’ils soient passés entre ses mains.
Antoine sent les larmes lui couler sur les joues, la voix prenante du général montre la forte sensibilité qu’a cet homme malgré son air bourru et il le suit dans les méandres des couloirs jusqu’à se retrouver dans une immense salle servant à la rééducation de ceux revenant de batailles qui les ont marqués dans leur intégrité physique pour le reste de leur vie.
Chacun dans cette salle s’essaie à remplacer un membre absent par une prothèse qui leur donnera avec beaucoup de travail et de patience, un succédané de leurs capacités d’avant.
Deux rires d’enfants lui font diriger le regard vers le fond de la pièce, il les voit chacun aidé d’un médecin, certainement des kinés et qui se tiennent fermement entre deux longues barres de bois à tenter d’avancer en mettant avec une lenteur extrême un pied devant l’autre.
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (10/16) (Paris) (Begin) (fin)
Leurs joies d’arriver à faire ces quelques pas sont immenses, leurs visages rayonnent du plaisir de pouvoir enfin se tenir debout même si c’est aidé par le matériel et les hommes qui restent derrières eux, prêts à les rattraper s’ils venaient à flancher.
Marcel d’une voix remplie d’émotion.
- Regarde ce que ton cousin a fait pour eux mon garçon !! Il ne s’est pas passé deux semaines qu’ils font déjà leurs premiers pas alors qu’avec tout autre que lui, ils leur auraient fallu des mois avant qu’ils n’espèrent un tel résultat.
- Ils ne marchent pas encore, ils ne tiendraient certainement pas debout sans tout ce qui les entoure.
- Tu regardes mal alors, ce n’est pas le fait qu’ils tiennent ou non déjà debout qui compte !! Regarde les mouvements de leurs petites jambes, les muscles qui se raidissent sous l’effort, les genoux qui plient et tu comprendras qu’ils sont sur la bonne voie. Leurs membres inférieurs étaient morts Antoine, même leurs petits doigts de pied ne pouvaient se mouvoir et regarde les maintenant !! Je te prédis qu’au rythme où ils vont, il ne leur faudra pas plus de quelques mois pour qu’ils n’aient plus besoin de tous ces artifices, ils ne courront pas encore, certes, mais cela viendra avec le temps et dans quelques années, ils n’y penseront plus que comme un ancien et mauvais souvenir. Voilà ce dont est capable le « don » qu’a ton cousin pour ce métier difficile qu’est la médecine. Si ton père a une chance et une seule de s’en sortir, il pourra allumer un cierge à la sainte vierge d’avoir eu une sœur inconnue qui lui ait fait un neveu aussi doué.
- Heureusement qu’il ne voulait pas être chanteur ! Hi ! Hi !
Marcel le regarde gravement.
- Tu as encore des choses à apprendre sur lui et tu ferais bien de faire comme je l’ai fait, une petite enquête sur sa jeunesse et sur toutes les choses qu’il a voulu faire croire autour de lui pour paraître normal aux yeux de tous. Je pense qu’après ça, tu te méfieras des apparences.
- Oui mais quand même !! Il chante trop faux pour le faire exprès ! Hi ! Hi !
- Encore une fois pose-toi comme je l’ai fait les vraies questions !! Crois-tu que quelqu’un qui contrôle à ce point ses moindres muscles, ses moindres circonvolutions cérébrales, soit à ce point inapte à contrôler de simples cordes vocales ?
- Pourquoi ferait-il ça d’après vous ?
- La perfection en tout attise la haine et les jalousies, alors qu’un petit défaut amène le rire. La moquerie aussi parfois, mais surtout permet à tout un chacun d’avoir une qualité que lui n’a pas et qui le fait se sentir quelque part son égal, crois-moi ton cousin est très fort et la psychologie n’a pour lui aucun secret. Parles-en à son ami Philippe qui le suit depuis ses quatre ans, il aura de quoi t’en raconter sur Florian.
- Lui connaissez-vous quelque chose qu’il ne sait réellement pas faire ?
- Bien sûr !!
Antoine subitement attentif.
- Et c’est quoi ?
- Mentir !!
- Alors vous le connaissez mal car lui-même dit à qui veut l’entendre qu’il chante faux.
- Tu te trompes mon garçon, écoute bien ses paroles et surtout le sens qu’il leur donne, il n’a jamais dit qu’il ne savait pas le faire mais que ses amis disaient qu’il ne savait pas le faire, voilà toute la différence.
- Alors quand il m’a promis de soigner mon père ?
- Ce n’était pas une promesse en l’air, crois le bien !!
Antoine regarde les enfants, un sourire épanoui vient alors effacer toutes autres émotions sur son visage et le général le découvre alors tel qu’il est vraiment, un jeune garçon au charme certain qui se sent enfin libérer d’un énorme poids qui lui pesait depuis des années et l’empêchait d’être tout à fait heureux.
Son visage rayonnant se tourne vers cet homme dont les paroles ont su lui faire reprendre espoir et un seul mot sort de sa bouche, marquant à lui seul toute la reconnaissance qu’il éprouve envers lui.
- Merci !
Le général ému.
- Ce n’est rien mon garçon, juste que je voulais que tu retrouves confiance dans la vie ! Viens !! Nous allons préparer la chambre pour ton père et il faut aussi trouver un endroit pour accueillir ta mère qui je m’en doute bien ne voudra pas le quitter.
- Pourquoi faites-vous tout ça pour nous mon général ?
- Peut-être tout simplement parce que ça me fait plaisir et que j’éprouve plus que de l’amitié pour notre jeune rouquin, j’ai été très touché par sa grandeur d’âme et voir ces enfants riants aux éclats dans ce lieu qui n’est pas le plus propice à ça, m’a aidé à réfléchir sur beaucoup de choses.
- Je crois comprendre !
- Tu m’en vois ravi !! Allons-y !! Il se fait tard !! Tu devrais penser à aller acheter des fleurs pour la chambre de ta mère, je sais que les femmes adorent ce genre d’attentions.
- Pourquoi ne viendriez-vous pas avec moi alors ?
- Tu es fou mon garçon !! Si je faisais une chose pareille, ma femme croirait que j’ai quelque chose à me faire pardonner ! Hi ! Hi !
Antoine éclate de rire à son tour en pensant que son père était comme ça avant sa maladie et que peut être si tout va bien, il pourra le redevenir à la plus grande joie de sa mère et de la sienne.
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (11/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
Je me redresse vite fait en regardant la catastrophe derrière moi.
- どのような考えの壁紙にもまたは壁はありません ! (Quelle idée aussi de mettre du papier peint là où il n’y a pas de murs !!!)
Jun’ichirō tente en vain de reprendre son sérieux.
- Nos ancêtres avaient de drôles d’idées en effet !!
- Vous parlez notre langue ?
Les yeux ronds d’étonnement du jeune garçon en rajoutent une couche sur un Jun’ichirō qui n’en avait vraiment pas besoin, il se tourne alors vers son autre invité qui lui-même n’est pas mieux que lui.
- Est-il toujours comme ça ?
- Il semblerait que oui ! Hi ! Hi !
Jun’ichirō est soudainement inquiet.
- Je ne sais pas si son altesse impériale appréciera !!
Je suis toujours à regarder les dégâts visiblement irréparables sur la cloison de séparation, quand ces paroles m’amènent le sourire en me souvenant du repas passé en famille avec Masako et sa belle-famille.
- Ne vous faites pas de bile pour ça, « Koko » est une fille cool !!
Jun’ichirō en reste bouche bée d’entendre la façon familière qu’a ce jeune garçon de parler d’un membre de la famille impériale.
- « Koko » ???
- Masako si vous préférez !!
Il n’a pas le temps de répondre qu’une voix sort de derrière la cloison déchirée en regardant les dégâts avec amusement.
- J’aime bien « Koko » !! Mais qu’est-il donc arrivé à cette cloison ?
La jeune femme apparaît en tenant son enfant dans ses bras et regarde les yeux brillants le petit rouquin qu’elle revoit avec un réel plaisir.
- C’est moi qui ai voulu jouer les Bruce Lee, t’as vu un peu la bête ! Hi ! Hi !
Le président gêné.
- Florian !! Modère tes paroles, tu parles à la princesse Masako quand même !!
- Et bien oui !! Et alors !! Qu’est-ce que j’ai dit de mal ?
- (Masako) Laissez-le donc tranquille avec ça, je tiens à ce que cette soirée soit sans rodomontade.
- Ah !! Tu vois !!
Il en rajoute une couche en venant embrasser la princesse et en lui prenant son bout de chou des mains.
- Je constate avec joie qu’elle va beaucoup mieux !
- Les médecins en sont tout autant étonnés, d’après eux ma fille aurait dû être encore malade au moins plusieurs jours.
Florian embrasse l’enfant.
- C’est que ce n’était pas si grave que ça alors !! Et c’est tant mieux pour la petite puce.
Le président n’est pas dupe et remarque bien les joues humides de l’enfant dues à la salive de Florian, l’atmosphère de la pièce est détendue et ressemble de plus en plus à une réunion de famille, d’ailleurs personne ne s’y trompe et les sourires succèdent aux crispations d’inquiétudes sur les visages du premier ministre et de son acolyte du Naisho.
C’est d’ailleurs Jun’ichirō qui rompt le silence paisible qui commençait à s’instaurer.
- Peut-être pourrions-nous rejoindre le petit salon pour prendre une collation en attendant notre dernier arrivant.
Il se tourne vers l’homme en lui faisant signe qu’il pouvait disposer pour aller mettre en place le dispositif de sécurité supplémentaire qu’il lui a demandé plus tôt.
Celui-ci s’incline tout en observant le jeune rouquin, surprit de son aisance en présence de personnes aussi importantes.
- (Masako) Qui attendons-nous ?
- Mon « Thom-Thom » pardi !! Et ne t’avise pas de vouloir lui mettre le grappin dessus ma grande ! Hi ! Hi ! Il n’est qu’à moi celui-là !!
Voyant que la princesse n’a pas tout compris sur l’implication des paroles de Florian, le président croit bon de préciser.
- Thomas est le petit ami de Florian votre altesse, il se trouve que lui aussi se trouve dans cette ville et j’ai usé de mon influence pour qu’il soit parmi nous ce soir, j’ignorais que vous y seriez également.
Masako avec un grand sourire.
- Il n’y a aucune offense, bien au contraire et je suis curieuse de connaitre ce jeune homme.
Je la regarde avec des yeux suspicieux.
- Ah oui !! Et pourquoi donc ?
Masako s’amuse de toute évidence beaucoup de cette joute verbale dans une langue qui n’est pas la sienne, mais qu’elle manie malgré tout suffisamment bien depuis que son père a été ambassadeur en Europe avant de se tourner vers l’industrie et qu’elle lui a trouvé un charme fou, suffisant pour qu’elle continue depuis à en suivre des cours.
Son sourire ne trompe personne et certainement pas Florian qui attend sa réponse, s’attendant à une pique à laquelle il devra répondre du tac au tac.
- Pour comprendre quel type de garçon peut intéresser un énergumène comme toi !
- Le plus parfait qui soit, bien sûr ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (12/16) (Paris) (Maurice)
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« Réunion extraordinaire des divers responsables de la sécurité du territoire »
Maurice prend la parole à son tour après avoir écouté ses collègues, s’ils sont réunis ce jour c’est pour prendre une décision sur les derniers événements internationaux concernant Florian.
En effet depuis deux jours les images diffusées dans le monde entier sont quasiment et uniquement concentrées sur le congrès mondial de Kyoto et ce tout particulièrement pour montrer à leurs publics devenus passionnés, un tout jeune homme qui y participe.
Ses frasques tout comme ses interventions publiques ne laissant pas insensible cette population manquant depuis longtemps d’alternatives aux catastrophes et autres sujets terribles qui leur sont diffusés à profusion par les médias.
De voir un jeune garçon comme tout le monde au milieu de tous les grands de ce monde tout en restant au demeurant simple et naturel, faisant fi de ce qu’ils représentent en les traitant comme le commun des mortels, les captivent et ils y voient là le rêve de nombreuses générations à côtoyer les sommets de la puissance humaine.
Les journaux télévisés, radios et autres médias n’ont plus eu un temps d’écoute ou d’intérêt aussi important depuis des années, aussi certaines personnes bien informées en France commencent à faire circuler sur internet des copies de ces programmes en s’étonnant de plus en plus ouvertement qu’ils ne soient pas diffusés sur le territoire national.
- Nous ne pouvons plus faire semblant d’ignorer ce que beaucoup maintenant connaissent sans que nous soyons très rapidement accusés à juste titre de faire de la rétention d’information. Les médias jusque-là nous ont suivis dans nos recommandations de silence mais protestent avec de plus en plus de véhémence en réclamant le droit d’exercer leurs métiers sans cette censure d’état.
- Qu’en dit le président ?
- Pourquoi croyez-vous qu’il ait emmené Florian avec lui ? Si c’était par discrétion, vous vous rendez bien compte que c’est raté !!
- Il l’aurait fait en connaissance de cause alors ? Pourquoi dans ce cas a-t-il tenu à préserver l’omerta sur les médias ?
- (Maurice) Avez-vous visualisé les images qui circulent à l’heure actuelle ?
- Bien sûr, comme tous ici je pense ! Pourquoi cette question ?
- Quel a été votre premier ressenti ?
- J’avoue que j’ai trouvé ça très drôle.
- (Maurice) Comme nous tous autour de cette table j’imagine ?
Tous autour de la table acquiescent avec le sourire sur leur visage.
- Croyez bien que c’était là l’effet escompté par notre président et il ne s’y est pas trompé, il a préparé les populations à découvrir Florian en leur montrant la facette attachante et burlesque de notre jeune ami, pour ensuite commencer à leur faire percevoir ses capacités et ce congrès représente l’idéal pour arriver à ses fins, je ne l’ai que récemment compris. Pour l’instant les projecteurs ne sont braqués sur lui que pour ses facéties, attendez donc qu’il prenne sérieusement la parole et vous comprendrez mieux ensuite où je veux en venir. Il y a d’ailleurs déjà eu un début de révélations que bien peu ont retenu, trop pris dans l’amusement qui en a suivi de ses mimiques à l’écran.
- De quoi parlez-vous donc patron?
- Même vous n’y avez pas fait attention à ce que je vois !! Réécoutez la présentation qu’a faite notre président du jeune Florian et je pense que cette fois ci vous comprendrez où je veux en venir. Pour résumer, il y a eu, président directeur général de deux sociétés, ensuite il a parlé de ses multiples doctorats en médecine et pour finir ses qualités de chercheur en insistant sur sa mise au point d’un médicament révolutionnaire sur la maladie d’Alzheimer. Je me demande ce qu’il vous faut de plus !!
- Je me rappelle ces paroles en effet, juste que quelques secondes plus tard j’étais trop amusé par les pitreries de Florian pour y faire attention.
- C’est là justement où j’ai trouvé qu’il était très fort !!
- Qui ça ? Le président ?
- Non ! Florian ! Ce garçon a su désamorcer l’effet d’annonce avec une adresse dont je lui tire encore mon chapeau.
- C’était donc prémédité toutes ses pitreries ?
- Justement, non !! Comment aurait-il pu savoir que le président déballerait en public ce qu’il a toujours voulu leur cacher jusque-là ? Il a juste rebondi au débotté, en comprenant qu’il devait pour sa sécurité faire dévier cet effet d’annonce et il y a fort bien réussi reconnaissez le ! Le… « crie pas comme ça papy »… est arrivé juste au bon moment et a fait oublier tout le reste. Le reste a suivi avec la régularité d’un métronome, que ce soit la reprise de volée avec le représentant espagnol comme ses dernières facéties largement diffusées au sortir du palais avant de monter dans la limousine présidentielle. Vous n’avez qu’à prendre connaissance des milliers de messages qui accompagnent les fichiers vidéo sur internet pour comprendre immédiatement qu’il est devenu en quelques heures aussi populaire voir même certainement plus qu’une star du show bizness.
- Que proposes-tu alors ?
- C’est pourtant simple, faisons comme les autres ! Ni plus, ni moins ! Et autorisons nos médias à diffuser leurs informations sur le déroulement de ce congrès.
- Il nous faut une autorisation officielle de Matignon.
- La demande est faite depuis ce matin, j’attends la réponse qui ne devrait pas tarder. Nous devons mettre au point maintenant les protections nécessaires pour son retour en France ainsi que celles permettant de maintenir sa sécurité de tous les jours.
- Va falloir se gratter la tête après tout ça !!
- (Maurice sourit) C’est rien de le dire !!
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (13/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
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« Résidence de Jun’ichirō, Kyoto »
Jun’ichirō avec ses trois invités prennent l’apéritif dans une ambiance bonne enfant qui laisse parfois sans voix le premier ministre, trop pris dans son éducation pour apprécier à sa juste valeur la présence détendue de son altesse impériale.
Masako au contraire passe une des meilleures soirées depuis longtemps et son sourire tout comme ses rires démontrent que pour elle les cérémoniales et les traditions ont été mises un temps de côté, s’amusant d’une connivence proche de l’affection d’une sœur pour un petit frère turbulent.
C’est l’équivalent chez nous d’un majordome, qui amène en leurs présences un jeune homme qui fait aussitôt sensation parmi ceux et celle qui le découvre pour la première fois.
- 閣下の最後のプロンプトが到着しました。 (Le dernier invité de votre excellence est arrivé.)
Thomas sent immédiatement les regards posés sur lui, il sent également son visage s’enflammer et tente de vaincre cette timidité maladive par un sourire qui trouble encore plus les trois personnages installés à la table basse.
Il cherche désespérément à croiser le regard de Florian qui bien sûr est porté attentivement sur les autres, rien que pour s’amuser comme à son habitude de leurs réactions face à la première rencontre d’avec son chéri et là il n’est pas déçu, souriant jusqu’aux oreilles, avec une fierté sans pareil dans le regard.
Jun’ichirō est le premier à réagir en congédiant d’un geste le domestique, un autre geste de la main prie le jeune homme visiblement gêné d’être ainsi observé à venir s’installer à leur table, ce que Thomas s’empresse de faire pour venir s’asseoir à côté de son ami.
Florian le prend aussitôt par la taille en posant sa tête sur son épaule, son sourire moqueur n’échappe pas au président qui repense à ses paroles et referme la bouche, amusé à son tour de s’y être laissé prendre.
Masako elle, n’arrive pas à détacher ses yeux du jeune homme qui lui est apparu comme un ange tombé du ciel, la rougeur de ses joues montre bien le trouble qu’elle ressent depuis que Thomas est entré dans le salon.
Elle n’est donc pas étonnée du rire du petit rouquin qui se moque d’elle sans s’en priver.
- Et bien ma « Koko » ? On croirait que tu as vu le loup ! Hi ! Hi ! Je t’avais prévenue pourtant que mon chéri était le plus beau.
Thomas prêt à exploser.
- Arrête « Flo » s’il te plait !!
- Bah quoi ? Je ne dis que la vérité !!
Masako sourit en comprenant le malaise du jeune homme.
- Florian a raison, excusez mon manque de savoir vivre à vous avoir dévisagé avec autant d’insistance.
- Ce n’est rien madame, mon ami adore en rajouter.
- Je ne dis que la vérité !
Thomas tourne son visage vers moi et j’ai honte soudainement de le mettre aussi mal à l’aise devant tout le monde.
- Bon !! Ok !! J’arrête !!
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« Quelques heures plus tard, dans l’intimité de leur chambre »
- Alors ? Comment tu as trouvé cette soirée ?
- C’était sympa ! J’étais un peu troublé au début devant des gens aussi important.
- Ils sont comme nous tu sais, en tout cas tu les as impressionnés.
- Tu ne vas pas remettre ça Florian !!
- Je ne parlais pas de ton corps de rêve mon grand !! Quoique tu les aies drôlement remués, en plus tu étais fichtrement sexy avec tes fringues fashion !
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- Si je te jure !! Enfin, bon !! En fait je pensais plutôt à ta façon naturelle d’engager la conversation sur un tas de sujets d’actualités, j’ai bien vu qu’ils étaient agréablement surpris qu’à ton âge tu sois aussi mûr.
- Ce n’est pas comme toi qui a fait le clown toute la soirée, pas vrai ?
- On était là pour s’amuser aussi ! Hi ! Hi ! D’ailleurs en parlant de s’amuser, je ne serai pas contre un gros câlin.
Thomas lève les yeux au plafond, ou plutôt en direction du lustre.
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (14/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
- Va falloir demander des royalties si ça continue, hier j’ai complètement zappé ce que tu m’avais dit.
- La douche est grande si tu préfères te la jouer pudique ! Hi ! Hi !
- Humm !! Crois-tu que ce soit raisonnable après ce qu’il s’est passé l’autre nuit ?
- Personne ne s’est plaint, tout du moins il me semble ?
- Je me doute bien ! Hi ! Hi !
- Allez !! Viens !! En plus tu en meurs d’envie.
- Et pas toi peut être ?
- On se couche si tu préfères dormir ?
- Bonne idée, je vais juste prendre ma douche avant !
Thomas joint le geste à la parole et entre dans la salle de bains, il enlève ses vêtements en attendant que l’eau prenne sa température et une fois nu, il passe la tête dans la chambre, curieux de ne pas avoir été suivi par son petit rouquin.
Il le voit au même endroit que quand il l’a quitté, les yeux fixés vers la porte qui dès qu’il apparait à sa vue brillent de mille éclats et amène au grand blond une énorme poussée de libido, c’est avec la voix rauque et le sexe tendu à outrance qu’il s’adresse à lui.
- Bon !! Tu viens, ou il faut que je vienne te chercher ?? Je suis tout nu alors si tu tiens à ce que tout le monde me voit !!
- Pffttt !! Tu n’oseras jamais !!
- Ah oui ??
Thomas entrouvre la porte de façon à bien montrer l’état d’excitation qui le tient déjà, il sourit devant le regard gourmand fixé sur son intimité et commence à faire un pas quand son ami se rue vers lui en le repoussant à l’intérieur et referme derrière eux en claquant la porte.
***/***
« Salle de surveillance au sous-sol de l’hôtel »
Le jeune homme qui avait les yeux rivés à l’écran, soupire de déception en n’ayant eu droit qu’à un trop bref aperçu du corps nu de ce garçon magnifique.
Le peu qu’il a pu en voir est suffisant pour lui avoir révolutionné l’intérieur de son pantalon et c’est avec frustration qu’il se rassoit normalement sur son siège, comprenant que c’est cuit pour ce soir.
Déjà que son compagnon de garde l’a averti qu’il ne se sentait pas bien et qu’il serait absent de son poste.
Il ne croit guère à cette excuse, mais plutôt qu’il se sent gêner de se présenter devant lui après leurs turpitudes de la nuit dernière.
Maintenant quant à lui, il aimerait remettre ça souvent et en plus ce serait plutôt pratique de réitérer leur petit plan de la nuit de façon régulière, déjà parce qu’il a connu un super pied de se faire prendre dans toutes les positions par cet hétéro pur et dur et ensuite parce que ça agrémente grandement les gardes de nuit où il ne se passe d’habitude jamais rien.
Il va surement tenter de lui tendre la perche, espérant de tout cœur qu’il sera réceptif et non pas que son absence actuelle soit juste parce qu’il éprouve de la honte et s’en veuille d’avoir agi ainsi.
La bête dans son pantalon ne veut décidemment rien savoir et reste dressée en attente d’une bonne prise en main que le jeune agent de sécurité ne va plus longtemps résister à s’octroyer.
Un soupir d’exaspération à peine pousser que déjà ses doigts font sauter le premier bouton de sa braguette, bientôt suivi du second jusqu’à ce qu’enfin il sorte son sexe et commence à s’appliquer le mouvement de va et vient bien connu de tous les garçons du monde et qui ne tardera pas à lui donner le plaisir attendu.
Il est tellement pris dans sa masturbation qu’il n’entend ni ne voit la porte s’entrouvrir derrière lui, l’homme regarde un instant le jeune homme se donner du plaisir, hésitant à se découvrir et par la même occasion s’avouer sa vraie nature, ayant pris l’excuse d’être malade pour justement éviter ce moment.
Il n’a pu malgré tout résister à l’envie de retrouver son jeune collègue qui lui a donné plus de satisfaction en une seule nuit que son épouse depuis leur première fois qui ne remonte pourtant pas et loin sans faut d’hier.
Son sexe connait déjà la réponse, lui faisant mal à force de raideur et sa respiration devient subitement rauque, suffisamment forte pour qu’on l’entende.
Le jeune en l’entendant remballe vite fait son sexe dans sa braguette, le cœur battant de s’être fait prendre et son visage exprime toute la honte qu’il éprouve quand il tourne la tête pour voir qui vient de le surprendre dans cette situation des plus scabreuse.
Un sourire vient rapidement remplacer le rictus de peur quand il reconnait son collègue et surtout quand il comprend à ses yeux, les intentions lubriques que celui-ci a encore une fois envers son corps.
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (15/16) (Kyoto) (Deuxième jour) (fin)
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« Pendant ce temps-là, dans la salle de bains de la chambre des garçons. »
Thomas s’arrête au milieu de la pièce en suivant des yeux son copain qui referme la porte derrière eux et se retourne vers lui les yeux pétillants d’envies, restant un long moment ainsi sans rien faire d’autre que de fixer son corps nu.
- Tu ne te déshabilles pas ?
- Chuttt !! Laisse-moi t’admirer, il n’y a pas le feu !
- Et bien admire alors !! Moi je vais sous la douche, j’ai trop transpiré et je ne me sens pas à l’aise.
Florian ne fait rien d’autre qu’acquiescer de la tête et laisse son beau blond se diriger vers le bac à douche sans le quitter du regard, en admirant sa plastique impeccable ainsi que les ondulations souples de ses déhanchements félins qui lui amènent l’envie irrésistible de le caresser et de sentir sa peau douce sous ses doigts affamés.
Il ne faut pas longtemps à Florian pour se retrouver à son tour dans le plus simple appareil et venir rejoindre Thomas qui le surveillait du coin de l’œil et n’est donc pas surpris de le sentir venir se plaquer contre son dos.
- Tu me fais une petite place ?
Thomas s’avance d’un pas, libérant un espace entre lui et Florian, vite comblé par son ami qui se colle encore plus à lui.
- Ça ne servait pas à grand-chose que je me bouge ! Hi ! Hi !
- Arrh !! J’ai horreur des douches italiennes !!
- Pourquoi donc ?
- Je suis trop petit !!
Thomas sourit tendrement en le prenant dans ses bras pour le mettre à sa hauteur et pouvoir l’embrasser tout son soûl.
- C’est mieux comme ça ?
Florian enroule ses bras et ses jambes autour du corps de Thomas, la sensation est si forte qu’il en tremble de bonheur et ses lèvres reprennent celles de son ami avec une telle passion que Thomas en frissonne et se laisse submerger par les sensations, au point d’en fermer les yeux pour mieux ressentir le contact de son copain.
L’eau coule en abondance sur leurs corps pendant un temps qu’ils ne calculent pas, tant ils sont perdus dans leurs émotions démontrant combien l’amour n’est pas un vain mot pour eux.
C’est Florian qui détache ses lèvres le premier, le temps juste nécessaire à sa demande.
- J’ai envie de faire l’amour « Thom » !!
- Sortons de là alors !!
Les deux garçons prennent encore le temps d’un long baiser avant de sortir de la douche, ils étalent plusieurs serviettes sur le carrelage pour se faire un petit nid et c’est enlacé qu’ils s’allongent l’un contre l’autre pour reprendre de façon plus confortable le long préliminaire qui va les mener lentement vers l’acte ultime qui une fois encore va les unir dans un flot de sensations sensorielles jusqu’à l’orgasme final.
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« Une bonne heure plus tard »
Les deux amants sont serrés l’un contre l’autre, leurs visages se faisant face à quelques centimètres à peine et ils se regardent langoureusement, épuisés par le plaisir qu’ils viennent encore une fois de se donner, avec la même ardeur que le premier jour où ils se sont avoués leur amour
- Je t’aime Thomas ! Je ne me lasserai jamais de te le dire tu sais.
- Moi aussi je t’aime Florian, j’aimerais que ces moments ne cessent jamais.
- Pourquoi beaucoup de gens finissent par se séparer d’après toi ?
- Certainement parce qu’ils oublient trop souvent que l’amour doit toujours se nourrir et qu’il faut penser à l’être aimé avant de penser à soi.
- Tu es toujours dans mes pensées, nuits et jours ! A me demander ce que tu fais, si ta journée s’est bien passée ! Quand tu me manques trop, je ferme les yeux et je nous revois sur la plage quand nous nous sommes retrouvés cet été, tu te rappelles ?
- Comment pourrais-je oublier un tel moment de bonheur !
- Comment est-il possible d’aimer quelqu’un aussi fort ?
- Je n’ai pas de réponse Florian, c’est comme ça c’est tout. Je t’ai vu grandir en espérant qu’un jour tu serais à moi, je n’y croyais pas trop à l’époque et Éric se moquait souvent de moi, quand je t’observais inlassablement pendant des heures alors que tu lisais tranquillement sur ta terrasse.
- C’est vrai ?
- Oh oui !! Tu étais déjà si craquant plongé dans tes bouquins.
- Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?
- Tu n’étais qu’un gamin, rappelle-toi ! Hi ! Hi ! Il a fallu que tu partes à Reims pour que tu te transformes subitement et que la magnifique chenille se change en un merveilleux papillon.
Florian avance son visage pour un bref baiser.
- C’est gentil !
2eme année avant Pâques (quatrième partie) : (16/16) (Aix en Provence)
« Chez les De Bierne, huit heures du matin »
Maryse termine de ranger sa cuisine après le petit-déjeuner, pendant que Raphaël est remonté dans sa chambre pour s'habiller et que son mari s’installe devant la télé pour mettre la chaîne d’information du satellite.
- Oh non de dieu !!! Viens voir ça !!
Maryse alarmée du fait qu’elle n’est pas habituée d’entendre son époux sortir des grossièretés.
- Que se passe-t-il ??
- Il parle de notre Florian à la télé !!
- Comment ???
- Ils parlent de « Flo » !! Viens voir !!!
Maryse quitte son tablier et va rapidement rejoindre Michel, alors que des pas rapides déboulent quatre à quatre l’escalier.
- C’est toi qui as crié comme ça papy ?
- Il parle de Florian aux infos !
- Pas possible !!!
Raphaël vient s’asseoir entre les deux vieillards en les prenant gentiment par les épaules, ils restent ainsi plusieurs minutes à suivre le reportage venant en différé du Japon.
Le jeune rouquin tout comme ses hôtes n’en reviennent pas d’assister aux scènes filmées visiblement dans des conditions qui ne sont pas forcément les meilleurs mais qui toutes n’ont qu’un objectif, un tout jeune homme entouré du gratin politique de toutes les nations qui comptent en ce monde et qui n’en semble pas plus affecté que ça au vu des frasques qu’il s’autorise à leurs dépens.
« Commentateur du journal »
- Mesdames et messieurs, en regardant ces images vous comprendrez bien que ce congrès est fortement marqué par la présence de ce jeune homme qui semblerait-il fait partie de la délégation Française. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ? Que représente-t-il ? Voilà les questions que nous nous posons depuis que nous avons reçus ses bandes. Il semblerait qu’il ait une importance prépondérante quoiqu’encore inconnue de nos sources, pour qu’enfin des résolutions importantes soient prises et actées par les différentes nations. Le premier ministre lui-même a annoncé qu’il parlerait aux Français à la demande expresse de monsieur le président Chirac avec qui il a eu ce matin même une longue conversation au téléphone, une conférence de presse est prévue à Matignon d’ici quelques minutes, elle devrait au dire du gouvernement, amener des réponses aux nombreuses questions que nous nous posons. En attendant d’en savoir plus, nous continuerons à vous passer les images issues des télévisions étrangères, vous comprendrez certainement en les regardant, pourquoi elles font un tel buzz partout où elles sont diffusées.
Le présentateur disparaît de l’écran et la bande vidéo revient au premier plan, amenant d’abord le sourire très vite suivi par d’énormes éclats de rires auprès des téléspectateurs qui ont la chance d’être devant leur téléviseur à une heure aussi matinale.
Raphaël tout comme les grands-parents de Florian en sont au même point quoiqu’avec néanmoins une petite différence dans leurs regards, s’inquiétant des révélations qui vont être faites d’ici quelques minutes.
Le jeune rouquin tape rapidement un SMS qu’il envoie à tous ses contacts pour les prévenir d’allumer leur télé sur une chaîne d’information, que Florian allait être révélé au public et qu’ils ne doivent absolument pas manquer ça.
- Le grand moment est venu je crois bien !!
- (Maryse) Que va-t-il lui arriver après ça ?
Michel se voulant rassurant.
- Ils savent ce qu’ils ont à faire, je ne pense pas qu’ils vont tout déballer d’un coup !!
- (Raphaël) C’était couru d’avance en allant là-bas ! Hi ! Hi ! « Jacquot !! Attends-moi !! Faut qu’on cause !! » Celle-là ! Hi ! Hi ! C’est du Florian pur et dur ! Hi ! Hi ! Je me doute bien que ça a dû faire bien marrer dans les chaumières et je ne parle pas du coup du samouraï ! Hi ! Hi ! Ah mon petit « Flo » ! Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer !! Rien de tel qu’un bon fou rire pour unir toute une planète ! Hi ! Hi ! Je l’avais dit à Éric qu’une fois là-bas il ne pourrait pas s’empêcher de faire le con, c’est plus fort que lui ça ! Hi ! Hi !
Maryse amusée.
- Tu vas te calmer un peu oui !!
- (Michel) Laisse le donc, en plus il n’a pas tort et il fallait bien s’attendre à un truc comme ça, même si là, je trouve quand même qu’il a fait fort !
L’image se coupe d’un coup et apparaît alors le podium devant lequel va avoir lieu la conférence de presse, un encart au coin du téléviseur montre une nouvelle fois le présentateur.
- En direct de Matignon, voici la conférence de presse du premier ministre.
L’encart disparaît et les flashs commencent à crépiter, annonçant l’arrivée de l’homme d’état qui monte sur le podium et se tourne vers les journalistes, visiblement pas à l’aise de cette conférence qui semble avoir été décidée dans la précipitation.
Il tourne de droite à gauche son regard myope chaussé de ses petites lunettes rondes, semble soudainement plus rassuré en apercevant quelqu’un qu’il cherchait de toute évidence dans la salle et après s’être longuement raclé la gorge, entame sa conférence de presse en prenant soin de placer correctement les feuilles du discours se trouvant devant lui.
- Mesdames et messieurs !! Nous avons longuement hésité à révéler au peuple Français comme d’ailleurs et surtout à la connaissance du monde entier, ce qui jusqu’à aujourd’hui et depuis de nombreuses années, tenait en quelque sorte du secret d’état !!
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (01 / 150) (Révélations au monde)
L’homme mince aux cheveux frisés hirsutes hésite visiblement à poursuivre, son regard se reporte de nouveau dans la direction où ses yeux myopes croisent ceux de l’homme imposant qui lui sourit en guise d’encouragement.
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« Chez les De Bierne »
- (Raphaël) Il n’a pas l’air très sûr de lui, m’est avis c’est qu’il savait que dalle il n’y a encore pas si longtemps !!
- (Michel) C’est l’impression que j’en ai également, je me demande bien qui il fixe comme ça ?
- (Raphaël) Certainement celui qui lui a écrit son discours !! S’il fait cette tête là c’est sûrement parce qu’il n’arrive pas à croire tout ce qu’on lui a raconté ! Hi ! Hi ! Vous ne trouvez pas qu’il ressemble un peu à « Flo » avec sa touffe et sa tête d’ahuri ! Hi ! Hi ! En moins mignon c’est sûr, mais quand même !!
- (Maryse) Mais tu vas te taire oui !! Sinon je t’envoie à la fac où tu devrais déjà t’y trouver, il me semble ?
Raphaël ferme sa bouche et se renfonce dans le canapé pour se faire tout petit, ce qui ne manque pas de faire sourire Maryse et Michel.
***/***
« Retour à la conférence de presse de Matignon »
- Le jeune garçon qui en ce moment fait la une de la presse internationale est vous l’aurez bien compris un de nos compatriotes, il s’appelle Florian De Bierne et certains dans le milieu médical connaissent déjà ce nom depuis quelques années.
Un journaliste dans la salle prend la parole.
- Nous connaissions nous aussi son existence, mais jusqu’à présent « une recommandation » gouvernementale nous interdisait d’en faire mention ; Pourquoi ?? Pourquoi maintenant ?? Nous savons qu’il est celui qui a trouvé la formule pour soigner Alzheimer !! Nous connaissons également ses immenses talents de chirurgien et nous avons appris récemment qu’il avait réussi haut la main à ses diplômes de médecine, toutes disciplines confondues ce qui est vous l’admettrez pour le moins extraordinaire à un si jeune âge. Alors je repose ma question ? Pourquoi aujourd’hui ?
- (Jospin) Parce que tout simplement il était temps de le faire reconnaître au grand public !! Pourquoi me demandez-vous ? Parce que c’est le seul moyen qu’il nous reste à pouvoir mener à bien sa protection !! Sachez-le !! Ce garçon est tellement brillant que depuis quelques mois il a déjà subi plusieurs tentatives d’enlèvement, avortées bien heureusement et cela grâce à l’énorme travail de nos services secrets. Si nous prenons la décision aujourd’hui de vous révéler son existence, c’est tout bonnement à cause de ces images qui circulent et qui amènent la curiosité sur ce qu’il représente. C’est également pour que plus personne n’ignore qui il est, ni son visage et qu’ainsi une éventuelle tentative de malveillance envers lui soit rapidement portée à la connaissance de tous.
- Et vous pensez que ça le protégera réellement ?
- C’est je pense la situation la plus efficace qu’il nous reste. Sachez que grâce à lui notre pays va aller beaucoup mieux et qu’en retour nous vous demandons à tous de participer à sa sécurité, personne… vous m’entendez !! Personne… n’ira dans une action où il risquerait de tout perdre rien que pour avoir été mis à la vindicte des autres nations qui n’accepterons pas d’être spolié de ses futures découvertes et qui d’autre que les médias pourraient avoir un tel pouvoir ?
Un grondement de voix enfle dans la salle, un autre journaliste prend alors la parole et pose la question qui immédiatement fait cesser le raffut ambiant.
- Pouvez-vous expliquer en quoi il va redresser notre pays ?
- Déjà par les retombées économiques faramineuses liées à ses découvertes !
- « Ses » découvertes ??
- Je peux déjà annoncer officiellement qu’il en a fait dernièrement une seconde encore plus capitale, une découverte qui évitera les millions de morts que cette terrible pandémie cause chaque année de par le monde. Le virus du sida sera d’ici quelques mois en bonne voie d’éradication !!! Le rachat récent de laboratoires pharmaceutiques américains situés sur notre territoire par un consortium à majorité nationale, sera en charge de la conception ainsi que de la mise sur le marché du prochain traitement.
C’est un véritable délire où plus personne ne s’entend parler, chacun cherchant à joindre sa rédaction pour apporter la nouvelle explosive sans se rappeler dans l’excitation générale qu’ils sont en direct et le premier ministre en profite pour faire signe à l’homme qu’il a tout au long de ces révélations continué à suivre du regard, y cherchant un signe qui pourrait révéler s’il s’en est bien sorti ou pas.
Maurice fend alors la foule de journalistes surexcités et monte sur le podium où sa voix prend un ton de commandement et une puissance telle, qu’elle s’entend claire et nette malgré le tumulte et calme aussitôt l’assistance redevenant attentif devant ce nouveau personnage dont beaucoup ignore encore la fonction au sein de l’état.
- Silence je vous prie !!!
Constatant que le calme revient, Maurice baisse le ton.
- Merci !! Je suis le responsable du département de la sécurité du territoire !! Cette conférence de presse est terminée, veuillez je vous prie sortir dans le calme, juste une dernière chose au sujet du jeune De Bierne !! C’est un garçon qui ne demande pas à être mis en avant des projecteurs, je vous demanderai donc de respecter sa vie privée et je serai particulièrement attentif à ce que cette demande soit suivie d’effets.
- (Un journaliste) Mais !!! Nous avons encore beaucoup d’interrogations ??
- (Maurice sourit) Je me doute bien !! Qui n’en aurait pas après cette annonce !! Seulement nous devons encore réfléchir à ce qui peut être révélé au grand public, la précipitation n’a jamais rien apporté de bon et comme l’a annoncé monsieur le premier ministre, beaucoup d’enjeux aussi bien humains que nationaux doivent être pris en considérations. Vous pensez bien qu’un tel cerveau doit être protégé et surtout que notre jeune prodige doit garder une sérénité suffisante pour exploiter au mieux ses possibilités. Les images qui circulent en ce moment prouvent mieux que toutes les paroles du monde, le besoin de lui laisser vivre sa jeunesse et je dois dire le connaissant ! Hi ! Hi ! Qu’il ne s’en prive pas comme vous avez pu le constater.
Le petit rire amusé de Maurice fait l’effet escompté sur l’ensemble des médias, qui sourient à leurs tours en revisualisant mentalement les instants les plus comiques qui circulent toujours et certainement pour encore pas mal de temps, aux quatre coins du monde civilisé.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (02/150) (Bureaux de la DST)
« Fin de matinée »
Maurice est dans son bureau avec son adjoint, ainsi que Patrice et Camille, qu’il a convoqué spécialement parce qu’ils sont ami avec Florian et que la mission que Maurice compte leur confier, le concerne tout particulièrement.
Alain Durieux son adjoint, est assis bien caler dans un des profonds fauteuils du bureau et écoute son patron donner ses instructions sur des faits qu’il lui a personnellement rapporté le matin même.
- Vous devez absolument trouver cet espion avant que Florian rentre du Japon, c’est un criminel de la pire espèce qui n’hésitera pas à laisser des cadavres derrière lui s’il le faut et surtout s’il se sent menacer. Rappelez-vous son sinistre prédécesseur !! Antoine Massery le cousin de Florian a d’ailleurs bien failli y passer et ce n’est qu’un énorme coup de chance qu’il soit encore en vie.
- (Camille) Le cousin de Florian ? D’où sort-il celui-là ?
Patrice également étonné.
- Ses parents étaient chacun enfant unique il me semble !! De plus si mes souvenirs sont bons, sa mère était orpheline et les De Bierne n’ont pas d’autre familles, de ça j’en suis certain pour en avoir parlé avec Florian.
Maurice explique en quelques mots les circonstances qui ont fait découvrir la filiation entre Florian et Antoine, le couple d’amis écoute avec les yeux ronds d’étonnement cette histoire rocambolesque et une moue de scepticisme leur vient aux lèvres dans un ensemble parfait.
- (Patrice) Vous êtes sûr que ce n’est pas encore une embrouille que cette histoire ?
- (Maurice) Nous avons retrouvé les actes de naissance et tous les papiers officiels nécessaires pour qu’il n’y ait aucun doute d’erreur !!
- (Camille) Peut être que ce sont des faux ?
- (Maurice) Croyez-vous que je n’y ai pas pensé également ?
- (Patrice) Nous n’avons jamais prétendu ça patron !! Juste que les chances qu’une telle rencontre se produise sont infimes et de là à penser que c’est un coup monté !!
Maurice sourit en décrochant son téléphone de bureau.
- …..
- Le jeune Massery est-il arrivé ?
- ….
- Très bien ! Faites-le entrer !!
Maurice raccroche et son regard revient vers son équipe.
- Je pense que vous n’aurez bientôt plus aucun doute quand vous serez présentés au jeune Antoine.
- (Patrice) Que fait-il ici ?
- Il vient ici chaque matin, pour prendre connaissance des photos prises par nos hommes dans les gares et les aéroports, au cas où il pourrait y reconnaître ce Sacha qui pour l’instant échappe à toutes nos investigations et qui sera à partir d’aujourd’hui votre principale mission.
- (Camille) Qu’est-ce qui vous fait croire que nous arriverons à le trouver alors que nos collègues s’y cassent de toute évidence les dents ?
- Pour plusieurs raisons, la première est que vous vous sentirez certainement bien plus impliqués du fait de votre très forte amitié avec Florian. Ensuite nous avons eu quelques pistes qui semblent prometteuses que je vous chargerai d’explorer en premier lieu, le jeune Antoine vous sera utile car il a bien connu notre cible. Enfin !! Vous ne risquez pas de découvrir des secrets sur Florian puisque vous les connaissez déjà, nous avons dû ce matin révéler une partie de ce qu’est notre ami et bien sûr cette partie reste à minima crédible sans trop se poser de questions, vous comprenez bien qu’il ne faut absolument pas que quelqu’un devine la part disons « étrange » de ses capacités exceptionnelles.
Patrice hoche la tête en signe de compréhension.
- Vu comme ça, je comprends en effet !!
« Toc ! Toc ! »
- Oui !! Entrez !!
La porte s’ouvre et Antoine passe la tête dans le bureau, s’apercevant avec étonnement qu’au contraire de ses précédentes visites, il ne retrouve pas Maurice seul mais que trois autres personnes sont avec lui.
Camille sourit jusqu’aux oreilles, elle reconnait bien là le regard de Florian qui l’a toujours tant troublée et les dernières explications de leur patron concernant la filiation d’Antoine, prennent alors toute leur valeur à ses yeux.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (03/150) (Kyoto) (Troisième jour)
« Début de matinée »
Thomas se laisse déposer par le taxi à l’adresse qu’on lui a indiqué, il attend alors en s’asseyant à la terrasse d’un café et commande un thé en surveillant la rue pour ne pas manquer la personne avec qui il a rendez-vous.
Le grand blond est étrangement reposé après une bonne nuit, très sage une fois sortie de la salle d’eau à cause ou grâce à la caméra pointée en permanence sur eux.
Il ne se rappelle pas avoir jamais dormi avec Florian sans qu’à un moment ou un autre de la nuit, ils n’éprouvent le besoin impérieux de se faire un gros câlin.
Maintenant Thomas a apprécié à sa juste valeur d’avoir son chéri sagement endormi à ses côtés et d’avoir eu droit à son réveil à un de ses sourires éblouissants dont il ne se lassera jamais.
- Puis je m’asseoir ?
Le grand blond sort de ses pensées, surpris de ne pas l’avoir vue arriver.
- Mais bien sûr !! Excuse-moi mais j’avais la tête ailleurs et je ne t’ai pas vu venir.
- Tu aurais eu du mal Thomas, je suis passée par l’arrière-boutique.
- Ah ! D’accord ! Je te remercie de me servir de guide pour mes premières démarches commerciales, mais dis-moi ! Tu t’habilles souvent de cette façon ? J’aurais eu du mal à te reconnaître si je ne t’attendais pas.
- (Masako) Tu apprendras que c’est justement pour cette raison que nous n’apparaissons officiellement qu’en tenue d’apparat, les gens y font plus attention qu’à nos traits et nous pouvons passer inaperçu le reste du temps quand nous voulons vivre comme tout le monde.
Masako tout comme Thomas voit arriver près d’eux le patron du bar avec forces courbette.
- (Masako) ça ne fonctionne hélas pas à chaque fois, nous ferions bien de partir avant que ses façons n’ameutent tout le monde.
Thomas pose sa tasse, laisse quelques pièces sur la table et se lève rapidement pour s’éloigner aux bras de sa toute nouvelle amie.
- Tu m’emmènes où ?
Masako le regarde en lui décochant son plus beau sourire.
- Te présenter à mon père.
Elle voit bien sa surprise et s’en amuse, malgré tout le jeune Thomas la trouble plus qu’il n’y parait et ses magnifiques yeux bleus posés sur elle, lui amène une soudaine et forte bouffée de chaleur.
La beauté rayonnante de ce garçon l’a frappée dès leur première rencontre, l’amitié qu’elle a éprouvée pour lui n’a fait que se renforcer tout au long de la soirée et c’est tout naturellement que Masako lui a proposé son aide, lui rappelant avec amusement qu’il ne désobéissait pas aux recommandations de son patron puisque ce n’était pas Florian qui lui venait en aide.
- (Thomas) Ton père ?
- Il utilise beaucoup de bois pour son industrie et d’avoir un autre fournisseur va lui permettre de négocier les prix.
- Ce n’était donc pas juste pour mes beaux yeux ! Hi ! Hi !
- (Masako) Je n’ai pas pour habitude de m’occuper des affaires de mon père.
Thomas comprend le sens cacher de sa phrase et son visage s’éclaire encore plus, ce qui bien sûr n’échappe pas à la jeune femme qui n’avait pas vraiment besoin de ça pour que son cœur retrouve un rythme normal.
***/***
« Salle des congrès, fin de la session du matin »
Victor s’approche de Florian et d’Émile qui pour une fois semblent satisfaits de la matinée, certaines propositions plus pertinentes que la veille ayant aiguisé leurs intérêts.
- Puis je vous enlever Florian pour le déjeuner monsieur le député ?
- Si vous me le ramenez dès la réouverture des débats, il n’y a aucun problème.
- T’as prévu un barbecue ?
- (Victor) Pas cette fois ci mais maintenant que tu me le dis, je verrai à ça pour la prochaine fois. Ce midi je me contenterai de t’emmener au restaurant, j’ai à te parler de choses sérieuses.
- Il n’est rien arrivé aux affreux « Jojo » j’espère ?
- C’est gentil de t’inquiéter pour eux, mais il ne s’agit pas d’eux mais de toi.
- Qu’est-ce que j’ai fait ?
Victor regarde le monde grouillant autour de lui.
- Nous discuterons de tout ça dans un endroit tranquille, ici il y a trop d’oreilles qui traînent mais rassure toi il n’est pas question de ça ! Quoique ça en soit une des conséquences indirectes.
- Ah !! Je peux passer un coup de téléphone à Thomas avant ? J’aimerais savoir comment se passe sa journée !
- Bien sûr !!
Je sors mon téléphone en faisant semblant d’appeler mon copain, je l’avertis d’en faire autant avant que quelqu’un ne remarque quelque chose de pas naturel dans son comportement.
Victor n’est pas né de la dernière pluie, il sait parfaitement que le téléphone de Florian n’est pas compatible avec les longueurs d’ondes employées sur ce continent et se demande bien à quel jeu il joue avec lui, pourtant il semble réellement en conversation avec Thomas.
Victor s’éloigne de quelques pas et prend son portable pour vérifier auprès de ceux qui surveillent Thomas si ses doutes sont réels ou bien imaginaires, la réponse qu’il reçoit la laisse perplexe et c’est avec un tout autre regard qu’il observe Florian, un regard mêlant l’admiration à une certaine crainte ésotérique.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (04/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
« Milieu d’après-midi, bureau d’Hisashi Owada (père de Masako) »
L’homme referme derrière sa fille et le jeune Français qu’elle accompagnait, il doit bien reconnaitre qu’il lui a fait forte impression et ce qui n’était au début qu’un service rendu tant à sa fille qu’à la personne se trouvant actuellement dans le bureau jouxtant le sien et qui a tout entendu des conversations, est devenu très rapidement une présentation des plus intéressantes.
Hisashi va ouvrir la porte de l’autre bureau et s’incline bas devant Akihito qui a honoré sa maison de sa présence.
- Votre altesse a-t-elle bien suivi la conversation ?
- Très bien oui ! Ce jeune homme m’a paru particulièrement convaincant et notre chère Masako une brillante experte en droit.
- En doutiez-vous votre altesse ?
L’empereur sourit.
- Pas vraiment, non !
- Quelle suite votre altesse souhaiterait que je donne à cette présentation commerciale ?
- Je vous en laisse libre de votre décision !! Connaissez-vous le propriétaire de cette entreprise mon cher Hisashi ?
- Masako m’en a parlé ce matin quand elle est venue me voir pour que j’accepte de recevoir son nouvel ami, qui serait également d’après elle le petit ami de son patron. J’avoue humblement à votre altesse que j’ai alors eu des doutes sur les vraies qualités de ce garçon, pensant qu’il n’était à ce poste que pour cette raison et je me suis vite rendu compte de ses qualités réelles, ne cherchant pas à tirer avantage de son physique mais trouvant les arguments qui donnent envie de faire affaire avec son entreprise.
- Vous allez donc leur passer commandes ?
- Une des filiales de la société que je dirige est déjà en commerce avec la DBIFC, je connais donc déjà les valeurs écologiques et sociales qui font sa réputation. Je dois dire qu’il arrive au bon moment, de gros contrats à honorer qui vont demander beaucoup de matière première ont été signé récemment, alors oui ! Si votre altesse n’y voit rien à redire, je pense utiliser les services qui m’ont été proposés par ce jeune homme très convainquant au demeurant.
- Vous m’en voyez ravi !! Je suis curieux voyez-vous et je pense faire appel à mon tour à ce garçon, j’aimerais mettre un visage à cette voix virile qui m’intrigue tout autant que son jeune patron. Saviez-vous mon cher Hisashi que notre petite Aiko a frôlé de peu des complications de santé très graves ?
- J’en ai été prévenu votre altesse, heureusement tout est rentré dans l’ordre.
- Les médecins ne comprennent pas ce qu’a bien pu faire le jeune Florian pour que sa santé revienne aussi rapidement. Intrigué, j’ai donc invité ce garçon à ma table.
L’empereur sourit de nouveau en repensant à ce repas.
- Ce qui d’ailleurs n’a pas paru l’affecter outre mesure et je dois bien avouer que j’ai passé là un moment fort agréable comme il ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps.
- Masako m’a rapporté la même chose ce matin votre altesse, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle s’est fait inviter à la table de Jun’ichirō hier soir et c’est lors de cette soirée qu’elle a connu ce jeune homme et lui a proposé d’être son guide pour ses démarches commerciales.
- Je ferai savoir discrètement qu’il a l’écoute de l’empereur, nul doute que ceci l’aidera grandement dans son travail.
- Beaucoup voudront honorer votre altesse en le recevant et en lui passant commande, ce garçon n’imagine sans doute pas la chance qu’il a.
Akihito acquiesce d’un mouvement de tête.
- Notre petite Aiko ne le saura certainement jamais elle aussi !! Écoutez-vous ou lisez-vous la presse internationale ?
Hisashi intrigué.
- J’avoue qu’à ma grande honte je n’en prends plus guère le temps votre altesse.
- Vous le devriez pourtant, nul doute que cela éclairerait beaucoup votre compréhension à mes paroles. On parle beaucoup actuellement d’un jeune garçon et ce qui est rapporté sur lui est tout à fait passionnant.
- Parlons-nous de la même personne votre altesse.
- Bien sûr !! Un garçon déroutant mais très attachant, nous n’avons pas fini d’en entendre parler.
- Votre altesse m’intrigue, ses paroles démontrent déjà d’un intérêt peu commun envers ce jeune homme.
- Sachez cher ami qu’il sera toujours le bienvenu dans ma maison.
Hisashi reste un moment songeur, les paroles de l’empereur tout comme ses expressions démontrent d’un certain attachement qui n’est pas habituel à la maison impériale, plutôt distante habituellement de ce qui se rapporte au monde extérieur.
- Votre altesse me donne envie de faire sa connaissance, peut-être ce garçon acceptera-t-il une invitation à dîner venant de Masako.
Le regard de l’empereur fait sourire Hisashi, comprenant très bien où vont ses pensées.
- Je serais très honoré si son altesse acceptait également de se joindre à nous.
Akihito les yeux brillants de reconnaissance.
- L’honneur sera pour moi et j’accepte avec grand plaisir de me joindre à votre table.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (05/150) (Bureaux de la DST) (suite)
- (Maurice) Ah !! C’est toi Antoine !! Entre donc mon garçon que je te présente !! Messieurs, dame !! Voici Antoine Massery le cousin de Florian, son père est le frère aîné de la mère de ce dernier et donc comme vous pouvez également le constater, leurs liens parentaux sont très proches.
Maurice reprend les présentations, pour Antoine cette fois ci.
- Alain Durieux mon directeur adjoint, Camille Nivelle et Patrice Chenaut, des agents de nos services, amis proches également de Florian.
Antoine intimidé.
- Enchanté !!
Maurice lui met son ordinateur sous le nez.
- Regarde les nouveaux fichiers pendant que je donne les dernières instructions à mon équipe.
Il laisse donc Antoine s’asseoir et passer en revue comme chaque matin les visages des dernières entrées sur le territoire d’hommes pouvant correspondre au signalement de Sacha.
Il fait signe aux autres de le rejoindre dans le coin salon plus conviviale du bureau et reprend là où il en était arrêté avant l’arrivée d’Antoine.
- Je disais donc que nous avons reçus quelques pistes dont une toute récente qui est encore en analyse par nos services scientifiques.
Maurice jette un œil vers Antoine en attendant son éventuelle réaction, il a glissé dans les fichiers du jour un cliché pris par la caméra de la banque où une importante somme d’argent en franc y a été échangé dernièrement.
La photo ne montre qu’un homme de profil au visage étrangement tourné pour ne pas être filmé mais qui a laissé un bref instant sans doute involontaire, l’occasion de faire ce tirage où l’on en voit un tout petit peu plus mais suffisamment espère-t-il pour faire réagir son ancien amant.
Camille et Patrice ne sont pas dupes et attendent eux aussi ce que visiblement espère leur patron, c’est la voix tremblante d’Antoine qui les fait tous se rapprocher de lui et sourire Maurice en reconnaissant le cliché sur lequel le jeune homme s’est arrêté.
- C’est Sacha !!! C’est lui là sur cette photo, j’en suis sûr !!!
Maurice satisfait pose une main ferme et rassurante sur l’épaule du jeune homme devenu soudainement tremblant d’appréhension.
- Tu ne crains rien Antoine, nous veillons sur toi. J’attendais ta réaction sur cette photo car je me doutais bien que ce type avait quelque chose de louche, nous avons récupéré quelques liasses de billets qu’il a apportées à cette banque et nous espérons en tirer quelque chose au niveau des empreintes. Nous savons maintenant avec certitude qu’il est bien là et c’est déjà un bon début.
- (Patrice) Tu parlais d’une piste toute récente, c’est celle-là ?
- Non pas du tout ! C’est arrivé ce matin, un mail bizarre adressé à la DST avec une adresse GPS sans plus d’explications, impossible de remonter à la source du message. J’ai donc envoyé une équipe au cas où et il semblerait qu’en effet quelque chose s’y soit produit, une grange à foins totalement brulée en pleine campagne non loin de Paris le long de l’A1.
- (Patrice) Hum !! Bizarre en effet, pouvons-nous aller y jeter un coup d’œil ?
- C’était bien dans mes intentions de vous y envoyer, seulement ce n’est pas tout !! En fin de matinée nous avons reçu un deuxième message du même cru, sauf que là nous avons trouvé le cadavre d’un jeune homme connu des services de police.
- (Camille) Un criminel ?
- Non pas vraiment, juste un dealer !! Sa mort remonterait d’une bonne journée d’après le légiste, nous en saurons plus quand il aura terminé ses examens.
- (Patrice) Et dans la grange ?
- Pour l’instant rien de probant, il faut dire aussi que ce n’est plus qu’un monceau de ruines et qu’il faudra encore quelques jours pour dégager le plus gros, déjà que le propriétaire est dans nos pattes à se demander ce qu’on fait chez lui.
Antoine d’une voix éteinte.
- Je fais quoi maintenant ? Vous allez me renvoyer aux Etats Unis ?
Maurice comprend les affres du jeune homme, il lui serre un peu plus l’épaule pour le rassurer.
- Nous ne l’avons pas encore et il faudra sans doute que tu sois présent le jour où il nous tombera dans les pattes, alors rassure-toi mon garçon, tu n’es pas encore rentré chez toi !! J’ai appris pour ta demande d’entrer dans nos services de santé, nous donnerons un coup de main s’il le faut au général qui déjà je l’ai appris s’en occupe sérieusement et d’ailleurs ne devrais-tu pas y être ? Tes parents arrivent aujourd’hui il me semble ?
- Ils ne devraient plus tarder en effet !!
- (Patrice) Donnez-nous l’adresse du hangar patron, nous conduirons ensuite Antoine jusqu’à Begin en passant !
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (06/150) (Afrique)
« Dispensaire, cinq heures du matin »
Naomé se glisse sans bruit dans les couloirs du dispensaire, il sait exactement où il va si tôt ce matin et son cœur bat très vite, ne sachant pas avec certitude quelle sera la réaction de celui qu’il compte surprendre dans son sommeil en se glissant subrepticement dans son lit.
Depuis la conversation qu’il a eu hier avec Gauthier, quand le jeune frisé est venu près de lui en marchant au pas de charge et qu’il s’est contenté de l’avertir que s’il tenait à lui, il devrait faire un choix et qu’il était hors de question de le laisser courir deux lièvres à la fois.
Naomé ne comprenant pas le sens de la phrase s’est contenté de hocher la tête, signe qu’attendait de toute évidence Gauthier puisqu’il s’est relevé aussitôt en lui faisant une bise sur la joue et s’est éloigné avec un sourire de contentement.
Le jeune Masaï l’a regardé partir de sa démarche svelte, son corps déjà bien doré par le soleil, uniquement vêtu de son petit short kaki qui lui moule à la perfection ses petites fesses nerveuses et amenant à Naomé une bouffée de chaleur et d’excitation, qui oblige le jeune garçon à quitter les lieux en vitesse pour ne pas que son état soit remarqué par quelqu’un passant dans le coin.
Il lui a fallu un certain temps pour se calmer suffisamment afin qu’ensuite il puisse rejoindre Taha et lui demander de lui expliquer le sens de la dernière phrase de Gauthier, une longue discussion s’en est suivi entre les deux amis, précédant la nuit blanche qu’a passé Naomé à faire le tri de ses sentiments et qui l’a fait se lever sitôt sa décision prise, pour se retrouver dans les couloirs du dispensaire à rejoindre Gauthier dans sa chambre.
Il ouvre doucement la porte et entre sans faire le moindre bruit, referme derrière lui et se glisse jusqu’au lit où la silhouette de son ami se dessine dans la pénombre de la pièce.
Le jeune Masaï monte souplement sur le lit pour le rejoindre et se coller langoureusement à son corps chaud, lui tournant le dos pour amener ses fesses au contact du membre nu au repos.
Naomé n’en demande pas plus, il se sent bien et se détend aussitôt, n’attendant plus que son ami se réveille quand le sommeil le prend d’un coup et qu’il s’endort vaincu par la fatigue de la journée ainsi que par la nuit blanche passée à réfléchir.
***/***
« Dispensaire, sept heures du matin »
Une odeur musquée assez forte mais pas désagréable fait plisser les narines de Gauthier, cherchant inconsciemment d’où elle peut provenir.
Ensuite c’est la sueur de toute une partie de son corps qui le ramène à la conscience, s’étonnant de la chaleur moite qui émane du côté droit de son lit et contre laquelle il est appuyé.
Il est maintenant bien réveillé, ses yeux s’ouvrent et découvrent aussitôt de qui lui viennent toutes ses sensations, l’étonnement de trouver son ami coucher près de lui n’est rien à côté du plaisir soudain que son contact et sa présence lui procurent.
Son sexe déjà en pleine forme est lové entre deux globes fessiers moelleux qui semblent l’avoir emprisonné depuis un moment déjà vu la moiteur dans laquelle il se trouve, Gauthier passe doucement sa main libre devant le corps de Naomé et ses doigts se perdent dans la toison rase et crépue de son pubis.
Ce contact autant intime qu’inhabituel lui amène un long frisson de plaisir, son membre se tend encore plus fièrement et Gauthier se resserre d’instinct contre son ami pour que le contact soit encore plus intime.
Naomé a le sommeil des gens de son peuple, toujours sur le qui-vive pour être profond et il est parfaitement conscient du réveil comme des attouchements de plus en plus appuyés de son ami.
Son bassin commence à onduler, d’abord imperceptiblement puis de plus en plus lascivement pour bien sentir le sexe dur se frotter dans son sillon et agacé son petit trou qui déjà affamé, réclame sa pitance avec de plus en plus d’impatience.
Naomé sent la main fébrile de Gauthier quittant son pubis et cherchant à placer son sexe de façon à ce qu’il le pénètre, son manque d’habitude est flagrant, faisant sourire le jeune Masaï.
Quelque chose survient alors dans la tête de Naomé, une impression bizarre où l’image de Taha devient de plus en plus prédominante et de brefs flashs les montrent tous les deux aux différentes étapes de leurs vies avec toujours cette même joie et ce même bonheur d’être ensemble.
Naomé comprend alors son erreur, Taha est et sera toujours celui qu’il aime le plus au monde, la folie qui l’a pris de rejoindre le jeune blanc lui saute au visage et le fait se détacher de Gauthier, se lever et s’enfuir, non sans lui avoir demandé de l’excuser et de rester son ami.
Le jeune Masaï court alors jusqu’à sa chambre, il croise en route plusieurs personnes qui le regardent avec étonnement et c’est en pleurs qu’il ouvre sa porte, s’enferme à l’intérieur en se jetant sur son lit encore tout tremblant de l’acte inconsidéré qu’il était prêt à réaliser.
Il n’y reste pas longtemps, juste le temps de s’éclaircir les idées et en ressort très vite pour courir le long de la piste qui mène au village, heureusement pour lui que personne ne le voit dans cet état quand il entre dans la hutte de son ami alors qu’il s’y trouve seul.
***/***
« Village Masaï, neuf heures du matin »
Taha non plus n’a pas dormi cette nuit, de savoir peut-être Naomé dans les bras d’un autre garçon lui amène une colère sourde et les dernières heures ont passées en introspections sur lui-même, s’accusant de ne pas savoir ce qu’il veut et ce à quoi il tient le plus.
Le visage de Taha marque l’ahurissement total de voir Naomé entrer dans sa case, couvert de la sueur de la longue course qu’il vient de faire.
Il remarque aussitôt l’état émotionnel de son ami qui ressemble étrangement au sien et qui se jette dans ses bras en l’embrassant sur tout le visage comme si sa vie en dépendait.
Taha comprend alors que leurs sentiments sont trop forts et que rien n’arrivera plus à les séparer, il resserre son étreinte sur Naomé en cherchant ses lèvres et c’est un long baiser qui les unit, sachant très bien et l’acceptant l’un comme l’autre, l’importance de cet instant qui scelle à jamais leur couple pour la vie.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (07/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
« Fin de la communication entre Florian et Thomas »
Je range mon portable dans ma poche, heureux de savoir que tout se passe bien pour
Thomas qui passe sa journée avec « Koko » et c’est avec le sourire que je reviens vers Victor pour rejoindre le restaurant afin d'avoir avec lui cette conversation qui lui semble si importante.
- On peut y aller, c’est bon !!
- (Victor) Tu peux me prêter ton téléphone s’il te plait ?
- Pourquoi donc ? Tu as le tien !!
- Juste pour vérifier que je ne me trompe pas et que tu ne t’es pas moqué de moi.
Je me sens gêner tout d’un coup.
- Personne à part Thomas n’est au courant, j’aimerais bien que ça reste notre secret si tu es d’accord ?
- Depuis quand fais-tu ça ?
- Pas longtemps, en fait ce n’est que la troisième fois avec Thomas ! C’est très fatigant, même si ça va de mieux en mieux.
- Tu pourrais le faire avec moi ?
- Bien sûr !! Seulement je ne le ferai pas !!
- Et pourquoi donc ?
- C’est trop intime, je peux connaitre toutes tes pensées et j’aurais l’impression de violer ton cerveau.
- Tu le fais bien avec ton copain ?
- Ce n’est pas pareil !! On ne s’est jamais rien caché moi et « Thom », l’impression est toute autre et nous y prenons du plaisir.
Victor continue de marcher en réfléchissant, au moins Florian a été honnête avec lui et n’a pas cherché à nier en lui donnant une explication à deux balles.
- Je n’en parlerai pas c’est promis, mais promets-moi en retour que tu n’essayeras jamais de connaitre les pensées des gens sans leur accord !!
- Promis Victor !!
- Je te fais confiance !! Pense à changer de portable, n’importe qui d’un peu spécialiste comprendrait comme moi qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
Je pense surtout que je ne le mettrai plus à mon oreille, ma vision sur Victor se conforte sur son intelligence et sa perspicacité, voyant là encore une fois le soin qu’a Maurice à choisir ses hommes de confiance.
- J’y penserai !! Sinon tu avais quelque chose à me dire tout à l’heure ?
- Voilà le restaurant !! Nous parlerons de tout ça une fois tranquillement installés si tu le veux bien !
- Bien monsieur !!
Victor s’arrête et m’observe avec un regard réprobateur.
- Ne joue pas à ça avec moi Florian !
- Jouer à quoi donc ?
- Tu le sais très bien !! Ça fonctionne peut-être avec beaucoup de monde, mais je ne suis pas dupe !! Tu es loin d’être le gamin que tu veux laisser paraitre, alors n’essaie pas avec moi tes petits mots et soit tel que tu es vraiment, c’est la seule chose que je te demande si tu veux que nous soyons amis.
- J’ai compris le message ! Tu me surprends de plus en plus, je pensais jusqu’alors que les personnes comme toi n’avaient pas autant de discernement sur les choses et les gens qui les entourent, je m’aperçois que ce n’est pas ton cas.
- C’est quoi les gens comme moi ?
- Les nettoyeurs ? C’est comme ça qu’on vous appelle, pas vrai ? D’autres emploient des mots plus directs pour nommer ce que vous faites !
- Certaines choses sont nécessaires !! Il faut bien que quelqu’un les fasse !!
- Je préférerais qu’on parle d’autre chose, mon point de vue la dessus n’est certainement pas le même que le tien.
- Je te signale que le sujet vient de toi.
- J’aurais dû en choisir un autre alors !
- Comme par exemple ?
- Ce que tu as à me dire et que je connais déjà par exemple ?
- Vraiment ?
- Crois-tu que j’aie fait tout ça par hasard ? me croit-tu à ce point débile pour me mettre en premier plan, si j’avais voulu à tout prix garder mon anonymat ?
- Tu es vraiment un garçon étrange Florian !! Alors comme ça tu es au courant de tout ?
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (08/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
Dans les grandes lignes, oui !! Je présume que le gouvernement s’est trouvé obligé de lever un peu le voile sur mon existence !! Ils ne pouvaient guère faire autrement reconnais-le, ça me laisse plus de liberté pour réaliser mes projets.
- Plus de liberté ? Je pense tout le contraire, ils ne vont plus te lâcher crois-moi après toutes ces révélations et tu vas les avoir au cul comme des mouches à merde !!
- Tu verras bien que non !!
- Comment peux-tu en être aussi persuadé ?
- Parce que cela irait contre ma volonté.
- Tu redeviens un enfant là !!
- Je préfère que tu penses ça, je t’en ai trop dit sur moi !!
J’entre avec précaution dans son esprit.
« Alors oublions cette conversation. »
Victor me regarde en soupirant et reprend sa marche vers sa destination, il s’arrête à quelques pas d’un petit centre commercial.
- Voilà le restaurant !! Nous parlerons de tout ça une fois tranquillement installés si tu le veux bien !
- Bien monsieur !!
- C’est ça amuse toi bien ! Hi ! Hi ! Décidément tu es un vrai gamin ! Hi ! Hi !
- C’est quoi la chose que tu avais à me dire ?
- Tout à l’heure quand nous serons installés dans un endroit tranquille !
- D’accord !
Je souris en le regardant poursuivre sa marche, s’il savait seulement la moitié de qui je suis vraiment ? Mais non, c’est encore trop tôt.
***/***
« Fin d’après-midi »
- Et bien Thomas !! Que penses-tu de cette première journée ?
- Je n’en reviens pas, c’est à croire qu’’ils m’attendaient tous et si c’est comme ça pendant toute la durée de mon séjour, j’en connais un qui ne va pas en croire ses yeux ! Hi ! Hi !
- Florian ?
- Non, Franck mon patron ! Je suis presque certain qu’il s’attend à ce que je me présente à lui tout penaud en lui disant que je n’ai décroché aucun contrat.
- Ne dis pas une chose pareille Thomas, je suis certaine au contraire qu’il s’attend à ce que tu le surprennes !! N’oublie pas qu’il a de grands projets pour toi, tu es celui qui prendra sa place à la tête de l’entreprise.
Thomas regarde Masako en cherchant à savoir si elle est sérieuse ou si elle se moque juste de lui.
- Tu le penses vraiment ?
- Bien sûr !! Tu es très persuasif dès que tu parles de ton travail et j’avoue que tu m’as impressionnée.
- Pas autant que moi en tous les cas, je me demande même s’il n’y aurait pas… du… Florian… derrière tout ça ?
- Je t’assure qu’il n’y est pour rien !!
- Hum !!!
- Tu es un garçon très spécial Thomas, je ne parle pas de ton physique car je pense que pour ça tu en es parfaitement conscient même si tu n’en joues pas !! Tu es un garçon qui porte ses convictions et qui sait les faire ressentir quand le moment est le mieux choisi, tu as aussi une forte personnalité et une intelligence aiguisée tout en gardant une gentillesse et un charme fou.
- Ouah !! Tout ça ? Ce ne serait pas plutôt parce que je te plais que tu me trouves toutes ces qualités ?
- (Masako rougit) Je t’aime beaucoup c’est vrai, mais cela n’enlève rien à ce que je pense de toi alors accepte que ce qui t’arrive ne soit qu’un juste retour des efforts que tu te donnes pour réussir dans tes objectifs.
- Nous verrons bien demain si tes paroles s’avèrent exactes, je te rappelle quand même que pour l’instant je n’ai signé aucun contrat !
- C’est là où tu fais erreur mon cher ami, chez nous les paroles valent autant que les signatures et tu le comprendras quand les bons de commandes vont commencer à arriver au siège de ton entreprise.
Thomas lui envoie alors un de ses sourires dont il ne se rend jamais compte de l’impact qu’ils font sur les personnes auxquelles ils sont destinés.
Masako le prend en pleine face et son cœur fait un bond dans sa poitrine.
Le visage souriant rehaussant encore plus la beauté naturelle du grand blond, la trouble à un point tel qu’elle en reste un instant toute chose.
Thomas loin de s’en apercevoir reste dans ses pensées et éclate de rire, ce qui ne fait rien d’autre qu’amplifier encore plus les palpitations de la jeune femme.
- Hi ! Hi ! J’aimerais voir la tête de « Francky » si c’est le cas !!
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (09/150) (Paris) (Begin)
« Cour d’honneur, servant également d’héliport »
L’énorme appareil militaire aux couleurs camouflage, ressemble à un gros insecte immobile et c’est la première chose qu’aperçoit Antoine en pénétrant dans la caserne, il comprend alors que ses parents sont déjà arrivés.
Il se presse jusqu’à l’accueil pour savoir ce qu’il en est, le sous-officier de permanence lui donne rapidement tous les renseignements nécessaires et le jeune homme après un bref remerciement, va rejoindre le bâtiment qu’elle lui a indiqué.
***/***
« Une petite heure plus tôt »
Antoine Mathéi est dans la cour avec son père et le reste de l’équipe de Florian, accompagné également du commandant Hartshum.
Ils restent éloignés des pales de l’hélicoptère qui vient juste de se poser et attendent que les pilotes en descendent pour s’avancer à leur tour, un lit médicalisé attendant près d’eux pour y installer le père d’Antoine.
Le général s’avance en premier jusqu’à l’intérieur de l’appareil, l’officier du service de santé qui prenait soin du patient pendant le trajet le salue.
- Repos lieutenant !!
- Mes respects mon général !!
- Comment va-t-il ?
Le lieutenant se tourne vers une femme se tenant auprès du brancard.
- Les constantes sont stables mon général !
Marcel comprend qu’il préfère rester évasif et rassurant, sa moue raconte pourtant une autre histoire et le général s’approche de l’homme allonger pour se faire une idée par lui-même, ce qu’il voit alors ne lui laisse aucun doute sur la phase terminale où se trouve cet homme.
- Nous le prenons en charge lieutenant !! Maréchal des logis Duval !! Veuillez conduire madame Massery pour qu’elle puisse se rafraîchir après un si long voyage !!
- (Romain) Bien mon général !! Si vous voulez bien me suivre madame ?
- J’aimerais rester près de mon mari si vous n’y voyez pas d’inconvénients ?
- (Marcel) Je ne peux vous y autoriser madame, veuillez m’en excuser mais votre époux doit d’abord subir des soins. Nous vous ferons chercher dès que ceux-ci seront terminés, profitez-en pour reprendre des forces, le sous-officier Duval est un ami de votre fils et s’occupera de vous pendant votre séjour ici.
- (Romain) Venez madame !! Ce ne sera pas long !!
Florence Massery soupire mais comprend qu’elle ne peut aller contre les ordres d’un général, elle sourit donc tristement au jeune homme qui la regarde amicalement et le suit jusqu’aux quartiers qui lui ont été réservé.
Le général attend qu’elle soit hors de portée de voix pour interroger le lieutenant à nouveau.
- Alors ?
- Il n’y a plus rien à faire mon général, à moins d’un miracle venant de notre seigneur !! Son foie a cessé de fonctionner, il n’y aurait cet appareil qui le maintien en vie. Nous avons dû le mettre en coma assisté pour qu’il supporte le trajet depuis les Etats Unis.
Un son se fait entendre derrière eux.
- Hum ! Hum !
Les deux officiers se tournent vers un jeune aspirant qui de toute évidence à quelque chose à leur dire.
- (Marcel) Oui lieutenant ?
Erwan avec le sourire sort de sa poche de vareuse une seringue remplie d’un liquide blanchâtre.
- Peut-être pourrais-je être la main de la main de dieu mon général.
- (Marcel) Qu’est-ce qu’il y a dans cette seringue ?
Le général voit bien le regard que jette Erwan au lieutenant qui les accompagne.
- Serait-ce l’un des nouveaux médicaments, élaboré par le lieutenant De Bierne ?
- C’est exact mon général !! Florian !! Enfin le lieutenant De Bierne me l’a confié avant de partir pour le Japon, pour le cas m’a-t-il dit où l’état de son oncle ne pourrait pas attendre son retour.
- (Marcel) Dans ce cas, vous avez mon autorisation lieutenant !
- (L’autre lieutenant) Vous allez injecter un produit qui n’est encore qu’expérimental à cet homme si je comprends bien ?
- C’est exact lieutenant !! De toute façon c’est sa dernière chance n’est-ce pas ? C’est vous-même qui l’avez dit !!
Le lieutenant se recule d’un pas, signifiant par ce geste qu’il n’avait rien d’autre à rajouter et que de toute façon ce n’était pas à lui d’aller à l’encontre des ordres d’un officier supérieur, d’un général qui plus est.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (10/150) (Paris) (Begin) (fin)
Erwan monte dans l’appareil, il retire la couverture de survie et dénude l’abdomen du malade, son doigt suit les deux tuyaux qui relient l’homme à l’appareil filtrant son sang jusqu’à l’endroit précis où doit se trouver le foie défaillant.
Il tâte alors pour chercher la protubérance que Florian lui a fait plusieurs fois sentir sur lui-même et une fois certain de son coup, pique franchement sur toute la longueur de l’aiguille puis vide la seringue dans le corps du mourant.
Sitôt fini, Erwan redescend la veste de pyjama et recouvre à nouveau l’homme de sa couverture de survie, il fait signe ensuite à ses amis qu’il est temps de le transporter jusqu’à sa chambre sous l’œil visiblement ahuri du lieutenant.
***/***
« Une heure plus tard, dans la chambre »
Antoine frappe un coup bref et entre, plusieurs choses lui sautent alors aux yeux.
Déjà son père semblant endormi dans son lit avec ses diverses perfusions et autres conduits reliés à son corps, le teint jaunâtre de son visage ne lui indique rien de bon.
Il voit ensuite Erwan et Antoine assis près du lit qui le regardent avec sympathie.
- Comment va mon père ?
Erwan confiant.
- Il ne devrait pas tarder à aller mieux !
- Comment ça ??
Erwan lui explique alors ce qu’il a fait en suivant les instructions de Florian.
- Ça va marcher, vous croyez ?
Erwan et Antoine se lèvent, ils font sortir l’autre Antoine de la chambre et l’emmènent un peu plus loin jusqu’aux distributeurs automatiques où Erwan lui offre un café.
- Il faut laisser à ton père le temps de guérir maintenant, Florian m’a prévenu qu’il ne savait pas exactement combien d’heures ou de jours il nous faudrait attendre. Je dois lui refaire une autre injection ce soir et continuer toutes les douze heures, jusqu’à ce que son teint redevienne normal et alors seulement nous pourrons envisager de le débrancher des appareils et ensuite mettre ton père en phase d’éveil.
- Il ne devait pas l’opérer ?
- Il le fera dès son retour si cela s’avère nécessaire, mais d’après « Flo » il n’en aura pas besoin ! Il avait plusieurs choix, tu sais Antoine !! Florian a choisi celui qui est le plus sûr pour son oncle, quoique le plus dangereux pour lui tu dois bien le comprendre. Juste qu’il m’a dit qu’il souhaitait vous serrer dans ses bras tous les trois à son retour, vous êtes avec ses grands-parents sa seule famille et il tient beaucoup à vous.
Antoine Mathéi surpris par ce qu’il vient d’entendre.
- Pourquoi ce médicament est-il plus dangereux qu’autre chose pour Florian ?
- (Erwan) Parce que ça n’en est pas un tout simplement !
- Qu’est-ce que c’est alors !!!!
- Tu lui demanderas à son retour, comme tu es son ami je ne doute pas qu’il te le dise.
- Parce que je ne suis pas le tien peut être ?
- Bien sûr que si !! Où tu vas chercher un truc pareil !!
- Pourquoi tu ne veux pas me le dire alors ?
- Tout simplement parce que ce n’est pas mon secret mais celui de « Flo », ce n’est pas à moi de le révéler à qui que ce soit.
- Et toi ? Tu le connais ?
- (Antoine Massery) Pas depuis longtemps, mais oui je le connais.
- Et tu ne me le diras pas toi non plus ?
- Exact !! Mais je suis certain que tu ferais pareil, ne me dis pas le contraire ?
Un bruit de pas rapide arrive jusqu’à eux, ils se retournent pour voir arriver Valérie les joues rouges et le visage marqué d’une extrême émotion.
- (Antoine Mathéi) Et bien ma chérie !! Je te manque tellement que tu paniques dès que je suis loin de toi ?
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- (Erwan) Qu’est-ce qu’il t’arrive alors ?
- C’est le père d’Antoine !! Vous n’allez pas me croire les gars !! Il est réveillé !!
Les trois garçons dans un ensemble parfait.
- Comment !!!
- J’étais passé dans sa chambre pour voir si tout allait bien et je l’ai trouvé assis sur son lit, à regarder autour de lui comme s’il ne comprenait pas où il était.
- (Erwan) Louer soit Panoramix notre druide ! Hi ! Hi ! Bon !! Sérieusement !! Il faut vite faire quelque chose avant que d’autres que nous ne s’en aperçoivent, toi Antoine, tu vas près de ton père pendant que nous prévenons le général et toi « Val » !! Arrange-toi pour que personne n’entre dans la chambre, invente un truc mais personne ne doit savoir que le père d’Antoine est déjà sur pieds. Allez !! Go tout le monde, les minutes comptent !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (11/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
« Salle des congrès, milieu d’après-midi »
Les débats reprennent tout comme l’ennui qui me gagne à nouveau, comprenant que rien d’intéressant ne viendra encore cette fois-ci m’apporter un regain d’enthousiasme et que je vais encore perdre mon temps, en attendant le jour où les vraies résolutions seront présentées.
Je sais bien qu’il ne sert à rien de polémiquer avant car je ne serai pas écouté, les intentions de chacun des orateurs étant encore trop portées sur les intérêts nationaux de ceux qui les envoient.
L’intervention de la délégation Française n’est prévue que pour la fin de la semaine et nous sommes donc contraints à écouter les rapports pour la plupart étrangement rassurant de ces soi-disant experts, alors qu’au contraire les données que j’apporte indiquent avec certitude que nous arriverons très vite à un point de non-retour si rien de concret n’est rapidement mis en œuvre pour stopper l’escalade de la destruction de notre écosystème.
Victor ne m’a rien appris que je ne connaissais déjà et qui font parties intégrantes de mes plans sur le long terme.
Depuis que mon esprit a été libéré de son hôte intemporel, je perçois les choses avec de plus en plus de netteté et mon subconscient libère petit à petit ses secrets jusqu’alors bien cachés, me faisant comprendre que le temps sera le facteur principal à prendre en considération.
Je ressens bien tout au fond de mon être que mon avenir si avenir il y a pour moi, sera dépendant des puissances mises en œuvre au moment opportun et je ne suis pas sûr d’avoir la force nécessaire pour revenir du voyage qui m’attend, j’en ignore encore toutes les grandes lignes car mon cerveau ne veut toujours pas me révéler ce secret ultime duquel je me sens pourtant possesseur.
Comme à chaque fois que je force mon esprit, celui-ci se rebelle et me renvoie à la réalité du moment, ne me permettant pas d’aller plus loin dans mes introspections.
Tout ce que j’arrive à percevoir, c’est l’affaiblissement inéluctable de quelque chose se trouvant au plus profond de mon âme et que Thomas commence lui aussi à discerner au vu des quelques réflexions inconscientes auxquelles il m’a déjà fait état sans s’y arrêter outre mesure.
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- Ça va « Flo » ?
Emile par ses trois mots me fait revenir au présent, me laissant comme un goût amer ajouter à l’agacement de ne pas parvenir à obtenir les réponses que je me pose.
- Oui !! Je m’ennuie c’est tout !
- Nous devons en passer par là, tu le comprends bien !
- Pourquoi tous ces gens sont-ils aussi inconscients des réalités de ce monde ?
- Je ne pense pas qu’ils soient inconscients, mais plutôt qu’ils pensent que la marge est encore grande avant qu’il ne faille réellement envisager des moyens plus drastiques. Les populations savent bien qu’ils ne pourront continuer à vivre comme elles le font, mais regarde autour de toi Florian !! Personne à part quelques-uns, trop rares à mon goût, ne seraient prêts à modifier leurs façons de vivre pour soulager la planète. Appuyer sur un interrupteur pour avoir de la lumière est quelque chose qui est devenue si naturel, que personne ne se pose plus la question de savoir exactement ce que ça implique comme pollution.
Je souris à sa diatribe.
- Je vois que tu tiens très bien ton sujet.
- C’est pour ça que je me bats Florian !
- Moi aussi « Mimile » et je suis content que tu sois là avec moi pour me soutenir.
- Quand as-tu l’intention d’intervenir dans ce congrès ?
- Le plus tard possible, l’idéal serait que ce soit juste avant le vote des résolutions pour que plus rien n’y personne ne tente une nouvelle fois d’amener les problèmes économiques d’une nation, là où il y va de la vie de tous.
- Je comprends !! C’est pour ça que je ne te vois jamais avec tes dossiers ?
Je me tape le crâne.
- Je n’en ai pas besoin, tout est là !!
- Suis-je bête ! Hi ! Hi !
- C’est très certainement la dernière chose que je penserai de toi, juste que tu ne me connais pas encore et je t’assure que quand ce sera mon tour d’être sur ce podium, j’aurai tous les atouts nécessaires pour leur ouvrir les yeux. Cela fait trop longtemps que l’homme s’est éloigné de la nature, je vais leur démontrer qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il retrouve sa plénitude mais surtout que l’homme seul peut et se doit d’agir pour la protéger.
- J’ai hâte de t’entendre Florian, vraiment hâte ! Je pense sincèrement que beaucoup ne sortiront pas indemne après ça et que certaines idées vont très vite évoluer.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (12/150) (Paris) (Commissariat du dixième arrondissement)
Maxence est à son bureau le visage grave, il sait que ce qu’il vient de faire si cela s’apprenait, serait la signature de son arrêt de mort et malgré ça, il ne regrette rien car la vie d’une personne devenue très chère pour lui est en jeu.
Il attend que son « nouveau » collègue redescende de chez le commissaire pour lui annoncer qu’ils feront désormais équipe ensemble et ce qui au début lui avait apporté un énorme soulagement, voir même un plaisir manifeste, devient maintenant qu’il a vu de quoi il était capable, l’objet de ses plus grands cauchemars.
Les deux mails avec les coordonnées GPS qu’il a envoyé depuis une grande surface différente, en prenant comme prétexte à chaque fois auprès du vendeur que ce n’était que dans le but d’essayer la machine et qu’il s’est ensuite empressé de quitter sans bien sûr en faire l’achat, lui ont donné des sueurs froides tout au long de la journée.
Personne bien sûr ne pourra remonter jusqu’à lui, la seule crainte pour Maxence est que Sacha en ait vent et qu’il finisse par faire le rapprochement, connaissant la cruauté de son « ami » il a de quoi avoir peur des implications que cela lui amènerait.
Abdel a été renvoyé chez ses parents avec l’ordre formel de ne sortir de chez eux sous aucun prétexte, il lui a bien expliqué ce qu’il était arrivé au dealer qu’ils ont retrouvé mort et que sa vie à lui était désormais en jeu, du moins jusqu’à ce que l’assassin soit arrêté.
Le jeune arabe lui a lancé alors un regard que jamais Maxence n’oubliera, marqué d’une dévotion et d’une confiance totale envers celui qui est devenu plus important en quelques jours que sa propre famille.
Sacha arrive dans le grand bureau avec le sourire aux lèvres, tout s’est bien passé avec le commissaire et c’est sans surprise qu’il s’est entendu mettre en équipe avec le brigadier Maxence Lecœur, maintenant la tête que fait son ami alors qu’il ne s’est pas encore aperçu de sa présence dans le bureau, ne lui semble pas habituel et Sacha se pose la question de ce qui peut bien perturber Maxence.
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« Ex-hangar à foins, en limite de Paris »
Un important dispositif de police bloque l’accès au hangar détruit par l’incendie, un bidon d’essence carbonisé prouve que celui-ci a été déclaré par une main criminelle et plusieurs hommes en combinaisons ratissent les lieux sous le regard des deux agents de la DST arrivés depuis quelques temps, donnant des instructions de recherches vers des endroits qui leur semblent stratégiques pour qu’un meurtre y ait été commis.
Le bip-bip rapide du détecteur de métaux, amène quelques coups de pelles et un morceau de métal noir de suie apparait alors, l’homme s’empresse de le ramasser avec ses gants en le glissant dans un sachet en plastique, qu’il amène alors aux deux agents.
- Ça ressemble à un insigne de police mon capitaine !
Patrice le lui prend des mains en le tournant à la lumière du soleil.
- Hum !! Oui !! Ça y ressemble en tous les cas, intensifiés les recherches sur cette zone brigadier !
- Bien mon capitaine !!
Camille lui prend le sachet des mains, son regard se durcit quand elle comprend l’implication que cet insigne peut avoir.
- J’ai idée que nous n’allons pas tarder à découvrir les restes d’un collègue !! Je connais bien ce genre d’insigne, c’est celui que reçoivent les jeunes agents à leur sortie de l’école de police. Ce qui est étonnant, c’est qu’il ou elle l’ait eu sur lui !! D’habitude c’est plutôt quelque chose qu’on garde chez soi, le mien doit d’ailleurs toujours trainer dans un placard.
- Surtout qu’il n’a aucune valeur professionnelle, il n’y a que la carte de police qui est reconnue officiellement.
- Oui c’est bizarre !!
- Mon capitaine !! Venez voir !! Je crois que nous avons trouvé à qui elle appartient !!
Patrice et Camille s’avancent dans les gravats jusqu’à l’endroit que le brigadier leur indique, quelques restes d’ossements apparaissent et Patrice observe attentivement tous les déchets qui trainent autour, apercevant çà et là des débris métalliques à la forme significative.
- Ce ne serait pas des anses de valises, là-bas ?
Le brigadier se penche sur les objets, il prend un nouveau sac en plastique pour les mettre dedans et le tend à l’agent de la DST.
- Tenez mon capitaine !! Je ne les avais pas aperçus tout à l’heure mais je pense que c’est précisément à cet endroit-là que j’ai trouvé la plaque.
- Ça expliquerait beaucoup de choses alors !! Faites cesser les fouilles, c’est au tour de la police scientifique de venir maintenant que nous avons la preuve d’un homicide. Gardez un cordon de police autour de cet endroit, je ne voudrais pas qu’un curieux nous gâche la scène de crime.
- A vos ordres mon capitaine !!
- (Camille) On fait quoi maintenant ?
- (Patrice) On cherche un policier qui arrivait ou quittait Paris !! Ça restreint nos investigations !! Nous allons devoir rester discret car j’ai comme une intuition !
- (Camille) Sacha ?
Patrice hoche la tête.
- Avoue que ça se tient !! Vraisemblablement quelqu’un cherche à nous aider, nous devons enquêter également sur ces mystérieux mails qui arrivent fort à propos reconnais-le ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (13/150) (Paris) (Begin)
« Bureau du général »
Erwan et Antoine Mathéi sont dans le bureau du général, ils viennent de lui apprendre la nouvelle et celui-ci en reste comme deux ronds de flan, ne sachant pas encore quelles dispositions prendre devant une chose tellement incroyable à ses yeux.
- Vous avez bien fait d’interdire l’accès à la chambre !! Erwan !! Tu demandes à tes autres collègues de faire le planton devant en attendant que je prenne mes directives auprès de la DST.
Erwan regarde Antoine, aussi surpris que lui de ce tutoiement qui prouve combien le brave homme est perturbé par ce qu’ils viennent de lui apprendre.
- A vos ordres mon général !!
Antoine le laisse quitter le bureau avant de se tourner vers son père.
- Tu vas appeler Maurice ?
- C’est de son ressort, non ?
- Quelque chose qui ne va pas p’pa ?
- Ah !! Parce que toi tu trouves tout ça normal !! Un homme qui arrive des Etats Unis presque mort et qu’on retrouve assis sur son lit quelques heures à peine plus tard !!
Antoine amusé, sort de sa poche l’étui contenant la seringue vide qu’Erwan a utilisé et qu’il a récupéré dans l’hélicoptère.
- C’est sans doute l’effet ni clou ni vis ! Hi ! Hi ! Une seule dose suffit ! Hi ! Hi !
- Allons mon garçon !! Tu sais bien qu’aucun médicament ne pourrait réaliser un tel miracle en si peu de temps !!
- Que sais-tu exactement sur Florian p’pa ?
- Que c’est un garçon doué de ses mains et d’une intelligence comme je n’en ai jamais connu.
- Et c’est tout ?
- Pourquoi me demandes-tu ça ? Tu m’as l’air bien au fait de secrets qui me sont étranger !
- Tu devrais en parler avec Maurice, le père d’Erwan ! Il pourra peut-être t’en dire plus, Erwan en connait également beaucoup mais refuse d’en parler à qui que ce soit.
- Mais toi ? Que sais-tu exactement ?
- J’en suis au même point que toi papa, juste que Florian n’est pas ou est beaucoup plus que ce qu’il parait et je ne le connaitrais pas, je serais certainement amené à penser qu’il n’est pas comme nous.
Marcel regarde son fils avec surprise, ses paroles ne sont pas loin de correspondre à ses propres pensées et c’est d’une voix manquant d’assurance qu’il lui dit.
- Humain ?
- Plus humain que Florian tu meurs ! Je pensais plutôt à surhumain, tu sais ? Comme les sorciers des légendes !!
- Je vais en avoir le cœur net !! J’appelle Maurice et je ne le lâche pas tant qu’il ne m’aura pas répondu, les mystères autour de ce garçon commencent à me mettre le cerveau à l’envers.
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« DST, bureau du directeur »
Le téléphone retenti dans la pièce alors que Maurice s’apprêtait à rentrer chez lui, il regarde l’appareil en se demandant s’il doit répondre ou pas et c’est seulement son professionnalisme qui lui fait rebrousser chemin jusqu’à son bureau pour décrocher l’appareil.
- Allô !!
- ……….
- Ah !! C’est vous général !!
- ……….
- Ils sont bien arrivés ?
- ………
- De quoi !!! Vous êtes à votre bureau ?
- …….
- J’arrive !!
Maurice raccroche d’un coup sec, il traverse son bureau en trombe en attrapant son manteau au passage et se précipite en courant dans les couloirs de l’agence en maugréant des paroles inintelligibles entre ses dents.
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« Moins d’une heure plus tard, bureau du général »
- Vous avez bien fait de mettre l’oncle de Florian en quarantaine !! Nous allons leurs faire quitter les lieux au plus vite à lui et à son épouse !! Rien ne doit transpirer de son état actuel en dehors de ceux qui sont déjà au courant, ce serait inopportun pour l’instant et dangereux pour Florian !! Qu’est-ce qu’il lui a pris d’agir de la sorte, je vous le demande un peu !!
- (Erwan) Quand Florian m’a donné ses instructions, il ne pensait pas que ça irait aussi vite !!
- (Maurice) Quelque chose auquel il n’aurait pas pensé ??? Ça ne lui ressemble pas pourtant !!
- (Marcel) L’ADN !!
- (Maurice surpris) Comment ça, l’ADN ?
- (Marcel) Si mes présomptions sont exactes et que le produit qu’a inoculé votre fils à cet homme est ce que je pense, soit un fluide corporel quelconque venant de Florian et non un nouveau médicament, mon idée se tient.
Le général attend quelques secondes, le fait de ne pas être détrompé le conforte alors dans ses pensées.
- C’est donc bien de ça qu’il s’agit n’est-ce pas ?
- C’est exact !! Je ne vois toujours pas ce que l’ADN vient faire là-dedans !
- C’est son oncle rappelez-vous !! Peut-être que le fait qu’ils soient d’une certaine façon du même sang, pourrait peut-être expliquer cette guérison plus rapide qu’attendue !!
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (14/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
« Fin d’après-midi »
La cession de la journée prend fin, les participants quittent le palais des congrès par petits groupes pour rejoindre qui leurs hôtels alors que d’autres peu nombreux préfèrent visiter la ville et ses abords, suivit par un plus ou moins important dispositif de sécurité suivant l’importance des personnes concernées.
Emile fait savoir à Florian qu’il rentre à l’hôtel pour donner des nouvelles via internet à sa famille, tandis que je jeune rouquin part dans la ville rejoindre Thomas pour ensuite aller se balader en amoureux.
Les deux garçons se retrouvent aux abords de la cité, suivis discrètement comme il se doit par les agents qui sont en charge de leur sécurité.
Ils décident de prendre un bus pour un village de pêcheurs pas très éloigné de la ville principale de l’ile, regardant avec curiosité depuis la vitre du car les nombreuses fermes parsemant la campagne.
C’est en traversant une petite forêt, que le véhicule fait une embardée et se gare rapidement sur le bas-côté de la route.
Thomas curieux.
- On dirait bien qu’on vient de crever un pneu.
- Ça m’en a tout l’air !! Sortons si tu veux, l’endroit parait agréable alors autant en profiter.
Ils n’ont pas mis le pied dehors, qu’ils sont interpellés par deux hommes qui leur bloquent le passage.
- Vous allez où comme ça les garçons ?
- Juste nous dégourdir les jambes, nous ne nous éloignerons pas ne vous faites pas de bile !
Un de leurs homologues Japonais accourt.
- 滞在バスのビューでは、ここの周りに野生動物 ! (Restez en vue du bus, il y a des animaux sauvages par ici !)
- (Thomas) Qu’est-ce qu’il dit ?
- De faire attention aux animaux sauvages !
- Pourquoi ? Il y en a dans le coin ?
- A l’entendre, ça m’en a tout l’air !!
- (Thomas) On ferait peut-être mieux de rester dans le bus alors ?
- Allons Thomas !! Même dans nos forêts il y en a et ce n’est pas pour ça que personne ne s’y balade.
- Oui mais chez nous ils ne sont pas dangereux, si c’était le cas ici, il ne nous dirait pas de faire attention.
- Bah !! C’est comme tu veux !! J’avais juste envie d’être un peu seul avec toi.
Les yeux de Thomas étincellent.
- Hum !! Un câlinou dans les bois ?
- C’était l’idée générale ! Hi ! Hi !
- Ok mais pas trop loin alors !
- T’inquiète mon grand ! De toute façon tu sais très bien que tu ne risques rien.
- (Thomas) C’est vrai que je suis avec Tarzan ! Hi ! Hi !
Les deux garçons s’éloignent alors tranquillement, les trois agents se regardent hésitant quand à ce qu’ils doivent faire.
- Bah !! Laissons-leur un peu d’intimité, occupons-nous plutôt de changer cette roue et nous repartirons aussitôt après.
- Je n’aime pas trop ça !!
- Moi non plus mais nous n’allons pas jouer les voyeurs quand même, tu as bien entendu comme moi ce qu’ils ont l’intention de faire.
Son collègue visiblement amusé.
- Je me demande un peu !! Quel drôle d’idée quand même.
***/***
La forêt est tirée au cordeau, preuve qu’elle est artificielle et qu’elle a été planté par l’homme, malgré tout elle est très agréable à visiter pour les deux amis qui se tiennent par la main.
Une petite trouée les amène devant de petites constructions protégées par des barbelés.
- (Thomas) Qu’est-ce que c’est ?
- Des ruches !
- Pourquoi tous ces barbelés ?
- C’est pour les protéger des ours.
- Pourquoi, il y en a par ici ?
- Les Japonais respectent la nature plus que chez nous et la faune sauvage y est encore bien représentée.
- C’est pour ça que le gars nous a avertis ?
- Sans doute, oui !
- Brrr !! Je n’aimerais pas me retrouver en face d’un de ses bestiaux, ça doit foutre les miquettes !!
J’écoute avec attention les bruits autour de nous et rien ne m’alerte quant à la proximité d’un de ses animaux, nous approchons alors des ruches d’où les abeilles commencent à peine à ressortir de leur longue hibernation et cherchent les premières fleurs à butiner.
L’une d’elles vient tourner autour de nous, je tends lentement ma main vers elle et l’abeille vient se poser sur mon doigt sans aucune crainte apparente, elle est bientôt suivie de plusieurs autres toutes aussi curieuses qu’elle.
Il ne faut que quelques minutes pour que ma main disparaisse presque entièrement, recouverte par ces ouvrières qui semblent appréciées mon contact.
- (Thomas) Elles ne te piquent pas ?
- Pourquoi le feraient-elles ? Je ne leur veux aucun mal, elles le sentent bien ! Approche ta main de la mienne et n’aie pas peur, tu verras comme ça chatouille ! Hi ! Hi !
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (15/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
La confiance aveugle de Thomas me va droit au cœur, car c’est sans hésiter qu’il avance sa main lentement près de la mienne et qu’il regarde avec intérêt les abeilles qui s’écartent pour que nos doigts se touchent, pour reprendre ensuite leurs places plus nombreuses encore.
Ça nous fait comme un manchon doux et chaud qui vrombit doucement, nous faisant rire aux éclats comme deux enfants s’amusant comme des fous.
- ぼやけた男の子特にない ! (Ne bougez surtout pas les garçons !!)
Surpris, nous nous retournons pour apercevoir un homme déjà d’un certain âge, vêtu d’une combinaison en toile épaisse et d’un masque de la même matière, le recouvrant jusqu’aux épaules et ne laissant apparaitre que son visage anxieux derrière une visière grillagée.
Il tient dans sa main droite une espèce de grosse burette d’où s’échappe une fumée âcre, nous comprenons alors que ce n’est que le propriétaire des ruches qui s’inquiète de notre situation et vient à notre secours.
- 氏を傷つけない私たち ! (Elles ne nous font pas de mal monsieur !)
Il voit bien à nos sourires que c’est certainement le cas et s’en étonne ouvertement.
- どのようにこれは可能ですか?何かをあなたの手のには一緒にこだわるように ? 、 (Comment
est-ce possible ? Qu’avez-vous mis sur vos mains pour qu’elles s’agglutinent comme elles le font dessus ?)
- 何もあなたを保証する氏 !ちょうど小さなカッコウ私たちに来た、また彼らは左 の遅延はありま
せん。 (Rien monsieur je vous assure !! Juste qu’elles sont venues nous faire un petit coucou, d’ailleurs elles ne vont pas tarder à repartir butiner.)
J’envoie un petit son bref qui les fait s’éparpiller et repartir à leurs affaires, laissant nos deux mains intactes de toutes piqures ou marques quelconques de leur passage.
Nous saluons le brave homme et nous nous éloignons, amusés de voir sa tête qui n’en revient toujours pas de la scène à laquelle il vient pourtant d’assister de visu.
- (Thomas) Encore un qui va se poser des questions insolubles ! Hi ! Hi !
- Bah !! Il a dû en voir d’autres ici !!
- Hum !! Pas sûr !! Bon !! On fait quoi maintenant ?
- On est un peu grillé pour notre câlin, nous ferions mieux de rejoindre le bus et j’ai hâte de visiter ce village de pêcheur, pas toi ?
- Comme tu veux !
Thomas se plante au milieu de la forêt, je m’arrête à mon tour et le regarde surpris.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
Ses yeux se plissent d’amusement quand ses lèvres s’avancent en avant m’indiquant son envie sans que ça prête à confusion.
Je me rapproche de lui en souriant à mon tour, nos lèvres se trouvent alors et nous restons un long moment à nous embrasser comme nous le faisons à la moindre occasion sans jamais nous en lasser.
C’est un coup de klaxon qui nous ramène à la réalité, nos visages se décollent avec chacun une moue de regret et nous rejoignons les passagers du bus en nous tenant par la taille, faisant fi du qu’en dira-t-on.
Nos deux gardes du corps nous voient revenir et leurs têtes montrent bien combien ils sont rassurés qu’il ne nous soit rien arriver de fâcheux.
- Alors les amoureux !! La promenade vous a fait du bien ?
- C’était cool !! On est encore loin du village où on va ?
- Non pas vraiment, mais vous feriez mieux de monter en vitesse si nous ne voulons pas arriver trop tard.
- (Thomas) On pourra rester la nuit ?
- Ce n’est pas ce qui est prévu les gars, en plus je ne suis même pas sûr qu’il y ait un hôtel dans le patelin où nous nous rendons.
Je vois bien que mon « Thom-Thom » est déçu et qu’il aurait bien voulu que nous passions cette soirée, voir cette nuit, loin des autres et de tout le protocole qui va avec.
Je lui prends la main en m’asseyant près de lui une fois monté dans le véhicule, il tourne la tête dans ma direction avec un petit sourire qui me fait mal au cœur comme à chaque fois que je le sens contrarié.
- Nous verrons bien sur place s’il y a moyen de s’arranger pour rester, fais pas la gueule !!
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (16/150) (Raymond)
« Fin d’après-midi, laboratoire de la police scientifique »
L’inspecteur Baltot accueille avec le sourire, le couple qui entre dans son bureau et malgré qu’il ne les connaisse pas très bien, c’est suffisant pour lui de savoir qu’ils sont de l’équipe à Maurice mais surtout de grands amis de Florian.
- (Patrice) Comment va Luka inspecteur ?
- Très bien, merci !
- (Camille) J’ai appris qu’il restait pour de bon avec vous, j’avoue que j’en suis heureuse pour vous deux.
- Nous pourrions peut-être nous tutoyer, qu’en pensez-vous ?
Patrice acquiesce de la tête.
- Je pense que ce serait mieux en effet, après tout ce n’est pas comme si nous étions sans amis communs.
- Qu’est-ce qui vous amènent ici ?
Patrice sort de sa poche des papiers signés par le juge d’instruction.
- Nous enquêtons sur un double meurtre, nous soupçonnons qu’il pourrait une nouvelle fois s’agir d’un coup des Russes contre Florian et nous préférons nous adresser à toi plutôt qu’à un inconnu.
- Mon patron est au courant ?
- (Camille) Bien sûr !! Il est d’accord pour te confier cette enquête.
- Ah !! Très bien alors, comment puis-je vous être utile ?
- (Patrice) Nous avons déposé en arrivant quelques pièces qui pourraient nous révéler….
Patrice explique alors tout ce qu’ils connaissent de l’affaire en commençant par les fameux mails qui les ont mis sur la piste, il termine quelques longues minutes plus tard par leur arrivée dans le service de Raymond et l’accord de son responsable pour qu’il prenne l’enquête en main conjointement avec eux.
- (Patrice) Et voilà !! Tu en connais autant que nous maintenant.
Raymond reste songeur quelques instants avant de reprendre la conversation.
- J’envoie de suite une équipe sur les scènes des deux crimes !! Ce Sacha fait fort dès son arrivée, il va falloir la jouer rapide ! Je vais avoir besoin également d’avoir accès au serveur de votre centre pour remonter la piste des deux envois informatiques.
- (Patrice) Tu as carte blanche.
- (Raymond) Très bien !! Je vous laisse le soin de poursuivre les investigations sur l’éventualité que la deuxième victime soit impliquée dans la même affaire, pas besoin je pense de vous demander d’être prudent.
- (Patrice) Maurice a déjà mis l’IGS dans le coup, ils sont les plus aptes à ce genre de recherches.
Raymond pas convaincu.
- Espérons-le !!
- (Camille) Nous avons fait la même réflexion à Maurice, il nous a répondu qu’il allait s’adresser à une amie à lui qui est un fin limier quant à trouver là où les autres font chou blanc.
- (Raymond) Dans ce cas je n’ai rien d’autre à ajouter et si vous n’y voyez pas d’offense, je vais vous laisser pour organiser mon service. Je voudrais que les recherches sur sites soient menées avant qu’il ne fasse trop noir, je n’aimerais pas attendre demain matin car on ne sait jamais s’il venait à pleuvoir dans la nuit.
- (Patrice) Nous comprenons et d’ailleurs, nous aussi nous avons encore du pain sur la planche avant de rentrer chez nous.
Raymond en leur serrant la main.
- De toute façon nous restons en contact, dès qu’il y a du nouveau je vous tiens au courant.
- (Patrice) Pareil pour nous, tu donneras le bonjour à Luka.
Raymond les précède jusqu’à la porte de son bureau, qu’il ouvre pour les laisser sortir.
- Je n’y manquerai pas.
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« Une heure plus tôt, bureau du directeur de la DST »
- J’ai eu l’accord du préfet pour que tu t’occupes de cette affaire Louise, je sais qu’elle sort singulièrement du cadre de ta fonction mais j’ai tout de suite pensé à toi.
Louise Menu est une belle femme qui dépasse de peu la quarantaine, une grande rousse aux cheveux longs que Maurice connait pour avoir déjà eu à faire avec ses services et qu’il a appris à apprécier, déjà pour son professionnalisme mais aussi par ses manières tout en finesse et perspicacité pour mener à bien ses missions.
A la mort suspecte en service de son époux, elle a demandé sa mutation à l’IGS pour pouvoir mener l’enquête interne qui sinon ce serait très certainement terminé en impasse.
C’est là qu’elle a connue Maurice, celui-ci lui donnant un coup de main appréciable en lui laissant carte blanche pour prendre connaissance de certains dossiers qui se sont très vite révélés parlant et lui ont permis de faire arrêter ceux qui ont lâchement organisés l’accident criminel contre son mari, qui n’acceptait pas de fermer les yeux sur leurs agissements plus que douteux.
Depuis cinq ans, elle élève seule ses enfants tout en menant tambour battant une carrière qui déjà l’a amené au grade envié de major et c’est donc avec un réel plaisir que Louise retrouve cet homme qu’elle considère comme un ami.
- La recherche d’une disparition, voir même comme ça en a l’air, d’un homicide à l’encontre d’un agent des forces de police entre tout à fait dans mes prérogatives et je serais heureuse cette fois ci de pouvoir te rendre service.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (17/150) (Louise)
Maurice l’observe attentivement, les cinq années depuis leur première rencontre ne l’ont pas changée et il retrouve en elle la maîtresse femme qui l’avait alors fortement marqué, ne serait-ce quelques rides lui rappelant ce par quoi elle est passée.
- Ça n’a pas été trop dur ?
Louise comprend bien que le sens de la question est devenu plus personnel, elle esquisse alors un léger sourire.
- Ça prend du temps, je m’en remets petit à petit mais ce sont surtout les enfants qui ont du mal, encore maintenant pour le dernier.
- Qu’est-ce qu’ils deviennent ?
- Les deux grandes sont en fac et le dernier passe son bac cette année.
- Tout ne va pas si mal que ça alors !
- Leur père leur manque et je ne suis pas toujours là quand il le faudrait.
- Fais attention à toi Louise, le gars que nous cherchons est un tueur de la pire espèce et je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soit par ma faute.
- Mon métier après mes enfants est la seule chose qu’il me reste, j’en ai vu et j’en verrai d’autres, tu connais un travail sans danger toi ? Moi pas ! Et celui-là me plait.
Maurice soupire car lui aussi pense la même chose et c’est ce qui fait que son métier le passionne, il lui tend une pochette qui contient les documents pouvant lui être utiles.
- Voilà tout ce que nous avons obtenus pour l’instant comme renseignements !! Il y a également tous les noms des collègues qui sont sur cette affaire !! N’hésite pas à entrer en contact avec eux pour recouper vos recherches, ce sont tous des personnes de confiance.
Louise se lève en prenant le porte document.
- Te connaissant je n’en doute pas un instant.
Son téléphone sonne dans son sac, Louise le récupère et le plaque à son oreille.
- Tu m’excuses un instant ! Allô ?
- ……..
Maurice la voit devenir subitement toute pâle, il se lève d’un bond pour la prendre par la taille et l’aider à s’asseoir, le téléphone s’échappe de ses mains et Maurice le rattrape in extrémis avant qu’il n’aille se fracasser au sol.
- (Maurice) Ça va Louise ?
Louise d’une voix faible.
- C’est mon fils !! Il vient d’avoir un accident en rentrant du lycée.
- C’est grave ?
- Je… je n’en sais rien !! Oh mon dieu !!
Maurice se rappelle du portable qu’il tient toujours dans sa main et le plaque à son tour à son oreille, en espérant qu’il y ait toujours quelqu’un à l’autre bout.
- Allo !!
- ……..
- Maurice Désmaré directeur de la DST !! Votre mère est près de moi, pouvez-vous me dire comment va votre frère ?
……..
- Allons ! Du calme mademoiselle ! Cela ne sert à rien de vous mettre en panique, dites-moi plutôt où ils l’ont conduit !
- …….
- Ah !! Ils ne vous l’ont pas dit ?
- …….
- Vous avez oublié de le leur demander ! Ça arrive avec l’affolement, votre sœur est à côté de vous ?
- ………
- Très bien, alors rester chez vous toutes les deux, je m’occupe de votre mère et nous vous appellerons dès que nous en saurons plus sur l’état de votre petit frère.
- …….
- C’est normal, faites comme je viens de vous le demander et tout ira bien.
Maurice raccroche, il verse de l’eau dans un verre et le fait boire à son amie tout en tentant pour le mieux de la rassurer.
- Calme-toi Louise ! Je vais prendre des nouvelles et dès que je sais où ils l’emmènent, je t’y conduirais moi-même.
Il n’attend aucune réponse de son amie visiblement paniquée et pendant les minutes qui suivent, Maurice prend contact avec plusieurs services.
Une fois chose faite, il repose le combiné et reporte son attention sur Louise le temps que les réponses lui parviennent.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (18/150) (Pas d’autres choix)
« Pendant ce temps-là, dans l’ambulance du SAMU »
- Plus vite Rémi !! Nous allons le perdre sinon !!
- Je fais ce que je peux !! Ce n’est pas ma faute s’ils nous envoient de l’autre côté de Paris à une heure pareille !!
- Préviens la base !! Demande-leur qu’ils nous dirigent ailleurs, sinon il ne tiendra pas !!
- Ok !!
Rémi enclenche son main-libre.
- Allô la base !! Ici l’unité quarante-cinq !! Nous demandons à être détourner de notre point de livraison, le garçon est trop touché !! Il ne tiendra pas si nous ne changeons pas d’hôpital.
- Ici la base !! Unité quarante-cinq !! Poursuivez votre route, je vous ai sur le satellite !! Nous cherchons un autre point de livraison, ne quittez pas !!
De longues minutes passent, semblant des heures pour l’infirmier et son collègue au volant de l’ambulance toutes sirènes hurlantes, qui tente de se frayer un chemin sur un périphérique plus qu’encombrer.
La voix reprend alors qu’ils ne s’y attendaient plus.
- Unité quarante-cinq !! Ici la base !! Voici vos nouvelles instructions, prenez la prochaine bretelle et notez la position GPS que je vais vous donner !!
Rémi manque de rater la bretelle du périphérique tellement il est plongé dans ses pensées à comprendre où ils veulent le faire aller, il met son clignotant en coupant la route aux véhicules agglutinés les uns derrière les autres.
- Unité quarante-cinq à la base !! Bien reçu !! Je note les coordonnées !!
Son collègue ne perçoit qu’une partie de la conversation, trop occupé auprès du jeune garçon qui respire avec de plus en plus de difficultés.
- Je ne vais bientôt plus pouvoir le garder si nous n’arrivons pas rapidement !!
- Encore quelques minutes !! Le GPS indique deux kilomètres huit cent !!
L’infirmier regarde par la vitre tout en continuant ses massages cardiaques, il cherche dans sa mémoire quel hôpital peut bien se trouver dans cette zone et il a subitement un flash.
- J’y crois pas !! Ils nous déroutent sur Begin !!
***/***
(Hôpital Begin)
Le général sort de son bureau en courant, au plus grand dam de sa secrétaire qui se demande bien quelle mouche le pique et c’est en s’éloignant dans le couloir que Marcel lui donne ses instructions.
- Faites préparer un bloc !! Deux infirmiers à la grille avec le matériel de première urgence respiratoire !! Vite !!
***/***
« Bureau du directeur de la DST »
Maurice raccroche en se levant ensuite nerveusement, il prend la main de Louise en se voulant confiant alors que tout en lui démontre le contraire...
- Ils l’emmènent à Begin !!
- (Louise) Mais !! C’est un hôpital militaire !!!
- Apparemment ils n’avaient pas le choix à cause du trafic !!
- Mon dieu !! C’est donc si grave que ça !!!
- Je ne vais pas te mentir Louise !! Ton fils est entre la vie et la mort en ce moment, mais tout le monde se démène pour qu’il s’en sorte et je connais cet hôpital, crois-moi leurs médecins valent largement ceux du privé.
Louise est à deux doigts de la crise de nerf, elle a l’impression de revenir cinq ans en arrière sauf que là c’est son fils et non son mari qui va se retrouver entre les mains des chirurgiens.
- Je veux voir mon fils !!
- Je t’y emmène Louise, n’aie crainte je suis là !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (19/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
« Début de soirée, village de pécheurs »
Le repas de poissons crus ravit de toute évidence Thomas alors que moi je n’en suis pas fan, d’ailleurs je vois bien que nos deux gardes du corps sont comme moi et ne mangent que sur le bout des dents.
- Un empire pour un steak frites !!
Thomas moqueur.
- C’était bien la peine de t’habiller en Samouraï ! C’est très bon au contraire, juste que tu t’es mis dans le crâne que tu n’aimais pas.
Je lui tire la langue.
- Beurk !!!
Le patron du petit restaurant où nous nous sommes arrêtés s’approche de nos tables et discute avec les autochtones du bus qui sont restés avec nous, ceux-ci s’amusent de nous voir grimacer et lui font comprendre que nous ne sommes pas fans de son plat du jour.
Il nous étonne alors en prononçant quelques mots dans notre langue.
- Vous vouloir autre chose ? Peut-être moi cuire votre poisson ?
- (Thomas) C’est très bien comme ça pour moi, merci !
- Moi je veux bien, mes deux amis aussi je pense !
Ceux-ci hochent la tête en souriant, le patron récupère nos assiettes et repart dans sa cuisine où un énorme wok reçoit nos lamelles de poissons dans une bruit de friture qui d’un seul coup me remet l’eau à la bouche.
- Je pense que là je vais me régaler !!
Personne ne me répond mais les yeux des policiers parlent pour eux, du coup en attendant notre dîner, j’écoute avec attention les gens du coin qui discutent entre eux et je dois dire que leurs conversations m’intéressent au plus haut point, car apparemment ils comptent repartir pour « la pêche du soir » comme ils disent.
Il y a longtemps que je n’ai plus fait ce genre de chose et ça me tente beaucoup, je me souviens alors des soirées en mer avec mes copains dans le bateau d’un ami de mon grand-père et qui souvent à cette époque nous emmenait avec son équipage, pour notre plus grand amusement.
- (Thomas) Tu m’as l’air bien attentif ? Qu’est-ce qu’ils disent de si intéressant ?
- Ils vont repartir en mer pour une partie de la nuit, ça te dirait d’aller avec eux ?
- Parce que tu crois qu’il suffit d’aller leur demander pour qu’ils nous emmènent avec eux ?
- On peut toujours essayer !!
Le patron revient avec nos assiettes qui cette fois ci nous donnent réellement envie de leur faire un sort, ce qui d’ailleurs ne manque pas d’arriver et c’est une fois le ventre plein que je reviens à mon idée.
C’est avec empressement quand je les vois s’apprêter à quitter le restaurant, que je me lève pour les intercepter.
- すみません紳士 !我々 が希望を私の友人私を行き、どのようなお問い合わせ支払いいたし ます ! (Excusez-moi messieurs !! Nous aimerions mon ami et moi pouvoir aller avec vous, nous payerons ce que vous nous demanderez !)
Le plus âgé des pêcheurs me fixe un instant l’air contrarié par ma demande, quelque chose attire son attention dans la salle et son expression change du tout au tout, devenant soudainement plus accorte vis-à-vis de nous.
- 外国の若い海を彼女に既にですか? (Avez-vous déjà pris la mer jeunes étrangers ?)
- ここで私たちが漁師はまた、私たちはしばしば私の友人とそれらに 続き、同じことを我々 の恐怖
を持っていないあなた。 (Là d’où nous venons, il y a également des pêcheurs et nous les avons souvent suivis avec mon ami, n’ayez aucunes craintes nous ne vous gênerons pas.)
Le vieil homme qui tient le restaurant resté près de nous à desservir un client jette un coup d’œil furtif au-dessus de nos têtes, je m’en aperçois et me retourne vivement pour apercevoir le signe d’accord que donne un homme au petit groupe de pêcheurs depuis le fond de la salle.
Je fixe de nouveau le regard du patron l’air interrogateur.
- この男は誰ですか? (Qui est cet homme ?)
L’homme hésite à répondre et c’est d’une voix quasi inaudible qu’il murmure.
- 八草 ! (Yakusa !)
- 彼が何を望んでいるか。私たちの後にあるか。 (Qu’est-ce qu’il veut ? En a-t-il après nous ?)
- 外国人滞在しないでください、彼らのサービスを支払う人はまた敵 よりも友人をすることができま
す ! (Vous ne devriez pas rester étrangers, celui qui paie leurs services peut aussi bien être ami, qu’ennemi !)
- 彼に尋ねるも行きます ! (Et bien nous allons aller lui demander !!)
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (20/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
Le brave homme devient subitement livide et commence à trembler de tous ses membres, je comprends la peur qui lui noue le ventre en connaissant suffisamment ce que représente chez eux ce genre d’individus.
Maintenant je connais aussi leurs codes de l’honneur ancestral et je pense que s’il nous voulait du mal, ce serait déjà fait.
Je retourne à ma table et je préviens les deux agents qui portent la main à leurs poches intérieures de vestes où je comprends aussitôt à ce geste qu’ils ne sont pas venus ici désarmés.
- Du calme les gars ! Rien ne dit qu’il nous est hostile !
- Nous avons nos ordres Florian, laisse-nous faire ce que nous avons à faire !
Je fouille dans mes poches et devant le regard ironique de Thomas, je soupire en leur demandant.
- Vous vous chargez de l’addition ? J’ai oublié de prendre des tunes !!
Thomas ironique.
- Comment est-ce possible !!
Je fais celui qui n’a pas entendu.
- Pendant que vous réglez la note, je vais sortir seul !!
Un des deux agents se lève brusquement.
- C’est hors de questions !!
- Relaxe !! Je sais ce que je fais, s’il me suit vous ne vous en mêlez surtout pas.
Thomas soudainement devenu tout pâle en comprenant mes intentions.
- Mais enfin « Flo » !! A quoi tu joues là ??
- Je te demande juste de me faire confiance « Thom » !
Pendant qu’un des deux gardes du corps hèle le patron pour lui demander l’addition, je quitte le restaurant et m’avance de quelques dizaines de mètres dans la rue, m’arrêtant quand je suis arrivé à l’endroit que j’avais repéré lors de notre sortie du bus.
Je ne saurais trop le décrire, ne sachant pas si on peut appeler cet endroit un parc ou si c’est tout simplement le bout du village avec la forêt qui commence.
Mon ouïe avait discerné ce qui pour la plupart serait passé inaperçu, mon esprit s’échappe alors pour vérifier qu’ils sont toujours dans le coin à se nourrir des restes que les habitants regroupent spécialement pour eux afin qu’ils ne s’aventurent pas dans des zones trop urbanisées.
Ils sont là, pas loin et je reviens aussitôt dans mon corps pour ne pas que mon attitude puisse sembler bizarre à quelqu’un qui me verrait ainsi immobile.
La porte du restaurant s’ouvre, mon regard se dirige alors dans sa direction pour voir l’homme scrutant la pénombre en cherchant certainement à me situer.
Nos regards se croisent et je peux lire la surprise dans ses yeux quand il s’aperçoit que je le dévisage, un instant d’indécision puis le voilà s’avançant vers moi avec un léger sourire de suffisance comme peuvent l’avoir des personnes qui se croient supérieures aux autres.
Plus que quelques mètres nous séparent quand il stoppe sans me quitter des yeux, étonné de ne lire aucune frayeur dans les miens mais tout au contraire une certaine ironie liée à cette rencontre insolite.
Un bref examen de ses pensées immédiates me renseigne quant à ses intentions envers moi.
- 送信するか? (Qui vous envoie ?)
- 何が何を外国人と思うですか? (Qu’est ce qui te fait penser ça étranger ?)
- あなたが表すものを知っている、あなたはそれがなかった場合、私 に従ってください ! (Je sais ce que vous représentez, vous ne seriez pas là à me suivre s’il n’en était rien !)
L’homme visiblement surpris de ma répartie, m’observe avec encore plus d’attention.
- あなたがこの国についてたくさん知っているを参照してください。 (Je vois que tu connais beaucoup de choses sur ce pays.)
- 確かに !私のする必要があります決定するあなたの応答を待っています ! (En effet ! J’attends votre réponse pour prendre ensuite la décision qui s’imposera à moi !)
Le Yakusa reste un moment sans répondre, cherchant de toute évidence à bien comprendre le sens de mes dernières paroles.
Un sourire s’échappe alors de ses lèvres, semblant s’amuser de voir un si jeune garçon lui tenir tête en connaissant ce qu’il représente.
- あなたを恐れているのでどのような私は表していないですか? (Ne crains-tu donc pas ce que je représente ?)
- 絶対にありません ! (Absolument pas !!)
- これはあなたの部分にも大胆です ! (Voilà qui est bien téméraire de ta part !)
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (21/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
L’homme sursaute en voyant les yeux verts du garçon devenir comme fluorescents, la fente que forment alors ses pupilles lui fait perdre soudainement toute la suffisance qui jusqu’alors marquait ses moindres paroles.
- だからあなたは誰ですか (Qui est tu donc ?)
- あなたは私に従ってくださいので知っておくべきですか?契約は、 私の上に置かれたか? (Vous devriez le savoir puisque vous me suivez ? Un contrat a-t-il été porté sur moi ?)
- 私たちまだそれ受け入れていない ! (Nous ne l’avons pas encore accepté !!)
- なぜこれですか? (Pourquoi cela ?)
- あなたは非常に好奇心 !それは何も、あなたの自由を失うがそれを受け入れる場合は幸せになりま す。 (Tu es bien curieux !! Soit heureux qu’il n’en soit rien encore, si nous l’acceptons tu y perdras ta liberté.)
- それから私は私を取るようにあなたの決定を待ちます。 (Alors j’attendrai de connaitre votre décision pour prendre la mienne.)
Encore une fois l’homme regarde le garçon avec attention, voir même avec respect devant sa façon de se tenir et de répondre sans sembler le craindre le moins du monde et en laissant à penser que lui aussi pourrait représenter un danger pour ceux qu’il représente et qui pourtant symbolisent le deuxième pouvoir de ce pays.
- 監視する男性は、私たちにとって危険だと思うと信じていますか? (Crois-tu que les hommes qui te surveillent soient d’un quelconque danger pour nous ?)
- このような主張をしたことがない !また、この理由は、私はあなたの前に一人です ! (Je n’ai jamais eu une telle prétention ! C’est d’ailleurs pour cette raison que je me trouve seul devant vous !)
- あなたの言葉は奇妙なです !あなたは私たちを恐れているようだ? (Tes paroles sont bien étranges !! Tu ne sembles pas nous craindre ?)
- 私はすでにに答えている私をこの問題だ !今それは私たちのそれぞれを損害賠償として、他の 1 つをしなくても返すことをあなたです。 (J’ai déjà répondu à cette question il me semble ! Maintenant il ne tient qu’à vous que chacun de nous s’en retourne sans qu’il y ait préjudices pour l’un comme pour l’autre.)
Le yakusa s’incline avec un sourire amical, il reconnait volontiers que l’assurance de ce garçon semblant si frêle n’est pas sans le laisser indifférent et que déjà il ressent pour lui quelque chose d’indéfinissable, ses paroles dites sur le ton du badinage ne manquent pas d’une certaine menace sous-jacente à laquelle il n’est pas habitué à ne pas répondre.
- あなたを知っているだけ私はように我々 emparions あなたの人ですか? (Sais-tu qu’il me suffit d’un signe pour que nous nous emparions de ta personne ?)
- しかし、あなたは !私の友人を使用しない限りをしている 3 つの男性は半分の方法ではない !この契約に同意し、既に人とリンクしている私は見ることができる成功せず、数回を削除しようし、そ れは意味します。 (Mais vous ne le ferez pas ! Les trois hommes qui sont avec vous ne feraient pas la moitié du chemin sans que mes amis n’interviennent ! Et puis, ça signifierait que vous acceptez ce contrat et que vous vous liez avec une personne qui a déjà tenté de me faire enlever à plusieurs reprises, sans succès comme vous pouvez le constater.)
L’homme reste un instant sans réagir, cherchant visiblement à bien comprendre le sens des paroles prononcées avec toujours le même ton de la discussion, alors qu’elles sont de toutes évidences une fois encore chargées de menaces latentes envers lui et ses hommes.
Menaces dont il n’arrive toujours pas à en comprendre d’où elles pourraient provenir, puisqu’il sait très bien qu’il n’est ici qu’accompagné d’un garçon de son âge et de seulement deux hommes qu’ils leur seraient facile de neutraliser, s’ils leur venaient la mauvaise idée de se mettre sur leur chemin.
Pourtant il prend les paroles du garçon au sérieux, son instinct lui dicte la méfiance et que ce gamin au regard étrange est très certainement beaucoup plus dangereux qu’il n’y parait.
D’ailleurs si ce n’avait pas été le cas, il se serait déjà emparé de lui pour le livrer contre la proposition de rançon qu’a reçue son Oyabun (chef de famille) et qui lui a demandé de vérifier avant d’accepter, si l’honneur de la famille resterait sans tâche.
Ce garçon ne lui parait pas faire partie d’une pègre quelconque et c’est à ce jugement qu’il prend alors sa décision, respectant ainsi les traditions.
- 私は私たちのリーダーに私たちの会話は、私は信じてあなたの勇気 あなたの知識として私達の習慣、私たちの言語で。私たちの一部に 弱さの印だ、単に我々 にこのアプリケーションを私たちも、いくつかの異なる国のさらに動機を与える彼らは理由によってかかわっている感じていないことを信 じていません。 (Je remonterai notre conversation à notre chef, j’estime ton courage tout comme tes connaissances dans nos coutumes et notre langue. Ne croit pas que c’est une marque de faiblesse de notre part, simplement nous ne nous sentons pas concerner par les raisons quel qu’elles soient qui motivent cette demande de la part qui plus est d’un pays avec lequel nous aussi avons eu quelques différents.)
- 教えてくださいKumicho Wakagashira ( 中尉 ) は立派な男と私は名誉、現在よりも別のコンテキストで知っていま す。 (Dites à votre Oyabun que son Wakagashira (premier lieutenant) est un homme respectable et que j’aurais été honoré de le connaitre dans un autre contexte que celui actuel.)
Le yakusa marque le coup, surpris d’une telle connaissance de leurs modes de fonctionnement.
- 私の男性のことができます、あなたの釣りの遠征をことそれが起こ るに何も厄介な私の言葉があります。 (Mes hommes peuvent t’emmener faire ta partie de pêche, tu as ma parole qu’il ne vous y arrivera rien de fâcheux.)
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (22/150) (Kyoto) (Troisième jour) (suite)
Ma gorge émet alors les sons inaudibles à l’oreille humaine, un bruit venant de la forêt fait se retourner le Yakusa qui recule de surprise en voyant arriver vers nous une bande de macaques des neiges.
Quatre grands mâles à la musculature impressionnante, suivit de plusieurs femelles et de deux petits qui viennent tout naturellement grimper sur mes épaules et commencent à m’épouiller tranquillement, je souris amuser tout en les caressant doucement.
- 私の友人を参照するくださいとは必ずしもあなたが期待していたも のに注意してください、しかし、これは明らかにする場合私は井戸 の危険で読んでいた基本的に他の海だ ! (Mes amis comme vous pouvez le voir ne sont pas forcément ceux auxquels vous vous attendiez, sachez toutefois qu’en mer d’autres se seraient manifestés si j’avais été en danger et des bien plus gros croyez-le !)
L’homme ahuri regarde les yeux ronds ce gamin au milieu des singes, un autre bruit venant lui aussi de la forêt lui amène encore une fois un sursaut de frayeur.
Deux ours bruns suivit de près d’une nuée compacte d’abeilles, surgissent à leurs tours et viennent rejoindre les grands singes sans paraître le moins du monde agressifs envers eux.
Un geste de la main suivit d’un autre son, les libèrent et chacun d’eux repartent vers leurs activités un instant interrompu par cet appel irrésistible.
- 私は喜んであなたの提案を受け入れ、私はちょうどを見せたかった 何かをしようとする無益であります。 (J’accepte volontiers votre proposition, je tenais juste à vous démontrer qu’il serait vain de tenter quoi que ce soit.)
L’homme s’incline très bas, ses yeux marquant à la fois le respect et la frayeur mystique.
- Isanagi !!!! (Dieu à l’origine du monde)
- 読んで、私はない、神こんにちは ! こんにちは !すでに私の友人はターザン呼んで !あなたを入れないでくださいあなたも ! (Relève toi, je ne suis pas un dieu ! Hi ! Hi ! Déjà que mes amis m’appellent Tarzan !! Vous n’allez pas vous y mettre vous aussi !!)
L’homme tremblant se redresse en fixant toujours les yeux verts presque hypnotiques de ce garçon qui prétend ne pas être ce qu’il ne peut être d’autre, ses croyances sont trop ancrées en lui pour qu’il n’y voit pas là un signe évident des dieux et l’horreur de ce qu’il aurait pu commettre lui revient alors, le faisant s’enfuir à toutes jambes en priant les divinités de lui laisser la vie sauve à lui et à sa famille pour les générations à venir.
Les choses semblant s’être arrangées, je retourne dans le restaurant où mes amis m’attendent et bien sûr me couvrent de questions à peine arrivé près d’eux, je me contente d’un sourire rassurant en me tournant vers les « pêcheurs ».
- 私たちみんなの場合そこに行く !あなたの頭は不便を見ない。 (Nous y allons quand vous voulez les gars ! Votre chef n’y voit aucun inconvénient.)
- (Thomas) Qui c’était ce type ?
- Un yakusa !
- Quoi !!!
Un des deux gardes du corps.
- Rien que ça ? Qu’est-ce qu’il voulait ?
- Savoir s’il devait ou non accepter un contrat.
- Et ??
- Il a eu la bonne idée de ne pas le faire.
L’autre garde du corps ahuri.
- Et ceux-là alors ?
- Pareil !!
- Et ??
Amusé de la tête qu’ils font.
- Ils nous emmènent à la pêche ! Hi ! Hi !
- (Thomas) Tu es sérieux là ?
- Bien sûr !! Nous ne risquons rien rassure toi !! Des amis à moi ont été très persuasifs ! Hi ! Hi !
Le plus âgé des yakusas repose son téléphone, il parle à voix basse à ceux qui sont attablés avec lui et tous se lèvent d’un bond pour quitter les lieux, visiblement peu enclins à rester en notre compagnie.
- Bon !! Et bien c’est mort pour la partie de pêche il me semble !! Nous ferions mieux de rentrer à Kyoto, vous vous occupez de trouver un moyen de transport les gars ? En attendant j’emmène Thomas pour voir les singes !!
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (23/150) (Sydney)
« Bureaux de la DBIFC »
Franck relit pour la énième fois les deux lettres recommandées qui viennent de lui parvenir depuis l’agence d’Aix en Provence, son visage est marqué par la consternation de ses deux lettres de démission qu’il tient toujours dans ses mains.
Qu’un collaborateur quitte l’entreprise est déjà suffisamment rare, mais qu’ils soient deux en même temps tient du jamais vu et qu’en plus ce soit justement ses deux-là qui sont les seuls amis qu’a Florian dans l’entreprise de son père, laisse Franck dans une expectative tout comme dans une incompréhension totale.
Mickael et Catherine sont deux éléments bien notés qui plus est, leurs départs vont faire un vide dans l’agence et Franck se doit d’essayer de les retenir ou du moins d’en connaitre les motivations.
Il prend donc la décision de les appeler personnellement pour avoir la réponse aux questions qui tournent en boucles dans sa tête.
L’appel international est lancé, l’appareil en position main libre pendant que Franck relit encore une fois les deux recommandés avec toujours en tête la même incompréhension d’une telle décision.
- DBIFC agence d’Aix en Provence, que puis-je faire pour vous ?
- Franck Legendre !! Est-ce que Mickael est là ? Je voudrais lui parler !!
- Patron ?? Heu !! Oui je vais voir !! Ne quittez pas !!
Franck sourit de cette phrase bateau qu’il entend presque à chaque fois, pourquoi appellerait-il si c’était pour raccrocher avant d’avoir pu parler avec son interlocuteur ?
- Je vous le passe, un instant s’il vous plait !
Plusieurs déclics de connections puis une voix grave légèrement hésitante.
- C’est vous patron ? C’est Mickael !!
- Ah !! Mickael !! Qu’est-ce que c’est que cette histoire de démission ? Vous ne vous plaisez plus chez nous ?
- Pas du tout patron !! Florian ne vous a pas prévenu ?
- Florian ?? Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans celui-là ?
- C’est lui qui nous a demandé de quitter la boite pour prendre la direction d’un de ses laboratoires qu’il vient d’acquérir !! Je pensais qu’il vous en avait parlé ?
- Et bien non comme tu peux le voir !! C’est quand même étonnant qu’il vous ait proposé ça, vous n’y connaissez rien dans cette partie il me semble ?
- C’est exactement ce que nous lui avons dit patron !!
- Je me doute bien, qu’a-t-il répondu ?
- Que c’était un tout petit labo qui ne servirait qu’à compiler diverses formules qu’il ferait fabriquer dans les autres laboratoires du groupe, afin que le produit de ses découvertes ne soit pas vendu sous le manteau.
- En fait vous ne surveillerez que l’assemblage et les mises en conditionnement avant commercialisation si j’ai bien compris ?
- Affirmatif patron !! Il voulait des personnes sur qui il puisse compter pour se faire et nous avons accepté le challenge avec Catherine. Vous ne nous en voulez pas patron ? Ce n’est absolument pas parce que nous ne nous sentions pas bien dans la boite que nous avons pris cette décision.
Franck sourit, comprenant bien que c’est l’amitié qu’ils éprouvent pour Florian qui les a décidés à le suivre.
- J’espère qu’il paie bien au moins ?
Un blanc à l’autre bout du fil, suivit d’un petit ricanement lui fait poser la question qui lui vient à l’esprit.
- Ne me dites pas que vous n’en avez pas parlé ?
- En fait non patron ! Hi ! Hi !
- Pfffff !!! Il vous tient par le bout du nez, ne me dites pas le contraire !!
- Pourquoi ? Pas vous patron ?
- Oui !! Bon !! Passons !! Vous allez devoir quitter la région ? Vous a-t-il dit où vous prendrez votre poste ?
- A Reims patron !! Nous nous occupons déjà avec « Cathy » de trouver une maison.
- Ce n’est pas un peu grand pour un célibataire ?
- Plus pour longtemps patron !! Nous avons décidé de nous mettre ensemble Catherine et moi.
- Et bien vous m’en direz tant !! Félicitations !!
- Merci patron.
- Et bien je n’ai plus rien à dire si ce n’est bonne chance à vous deux, nous aurons certainement l’occasion de nous revoir.
- Vous serez le bienvenu patron.
- Franck !!
- Pardon patron ?
- Tu peux m’appeler Franck puisque je ne serais bientôt plus le boss ! Hi ! Hi !
- C’est pas gagné d’avance ! Hi ! Hi ! Les habitudes sont ce qu’elles sont !!
- Ça viendra avec le temps, en attendant bon courage à vous deux !
Franck appuie sur le bouton qui coupe la communication et s’enfonce un peu plus dans son fauteuil pour réfléchir à ce qu’il vient d’apprendre.
Il reconnait que c’est une bonne opportunité pour eux que leur a offert Florian, mais surtout un signe de confiance qu’il n’aura jamais à regretter et il reste sidéré encore une fois devant l’approche qu’a son « neveu » de la psychologie humaine.
- Sacré gamin !!! Encore un nouveau « don » que tu as, celui de mettre en place des personnes qui te resteront fidèles quoi qu’il advienne et sur lesquelles tu pourras toujours compter.
2ème année avant Pâques (dernière partie) : (24/150) (Paris)
« Un hôtel particulier appartenant à l’état, quelque part dans Paris »
- Tu te sens comment mon chéri ?
- Comme neuf !! C’est extraordinaire !! Qui aurait cru ça il y a encore quelques jours ?
Florence et Adrien Massery sont confortablement assis dans le petit salon de l’hôtel particulier qui sera leur résidence le temps qu’il leur faudra pour remettre de l’ordre dans leur vie familiale.
Ils y ont été amenés en toute discrétion la nuit même de leur arrivée en France, après la guérison miraculeuse du père d’Antoine.
Florence ne quitte pas des yeux celui qui est et a toujours été tout pour elle, au point de quitter la France à peine adulte pour pouvoir vivre en toute liberté son amour pour lui.
Elle a connu des moments difficiles où la boisson a bien failli à maintes reprises casser la magie de leur couple, jusqu’à ce que son mari prenne le dessus sur ses démons et qu’ils aient eu celui qui depuis dix-neuf ans illumine leur quotidien sans jamais leur faire regretter sa naissance.
Un fils qui a sacrifié jusqu’à ses études pour les aider à vivre décemment alors que les soins de son père engloutissaient tout ou presque d’une maigre pension.
Florence ne se faisait plus d’illusions sur l’état de son mari et avait très bien compris lors du rapatriement sanitaire qu’il en était à ses derniers instants de vie.
L’avoir près d’elle comme en ce moment, même si sa maigreur fait encore peur à voir et un don du ciel qu’elle n’aurait jamais pensé connaitre un jour, d’où cette conversation à une heure si tardive.
- Comment expliques-tu cette guérison miraculeuse mon chéri ?
- Je n’en ai pas la moindre idée figure toi !! Juste que je me rappelle m’être réveillé dans cet hôpital en me demandant où je pouvais bien être !! Ensuite tout s’est précipité et je me retrouve ici comme toi, avec toutes ces questions en tête.
« Toc ! Toc ! »
Ils tournent la tête vers la porte du salon en souriant de voir apparaître celle de leur grand fils, les yeux brillants du plaisir de les voir en si bonne forme.
- Je peux entrer ? Vous êtes présentables ! Hi ! Hi !
L’instant est tellement fort que seul leurs yeux parlent pour eux tous, des yeux joyeux pour l’un et embuées de larmes pour les autres, mais des regards qui en disent long sur le plaisir qu’ils ont de se retrouver tous les trois.
Antoine voit bien le trouble de ses parents et se jette dans leurs bras pour les embrasser à l’envi, remerciant dans son for intérieur celui grâce à qui ces retrouvailles ont été possible.
Son père est d’une maigreur telle qu’il n’ose le serrer trop fort de peur de le briser, pourtant son regard clair montre qu’il n’est plus atteint par la maladie et le jeune homme éclate en sanglots sous le relâchement soudain de la pression qui l’a tenu toutes ses longues années.
- Papa !! Je t’aime !! Tu ne peux pas savoir combien je suis heureux aujourd’hui.
Ses parents troublés ne savent que répondre, se contentant de lui frotter le dos pour le calmer.
- Tout va bien « Toinou » !! Ton père va mieux et cela grâce à toi, je souhaite à tous les parents du monde d’avoir un fils tel que nous en avons un.
Le corps du jeune homme tremble, des hoquets irrépressibles s’échappent de sa poitrine alors que sa tête s’enfouit dans le cou paternel pour y épancher toutes les années de peur de perdre celui qui a toujours été pour lui un modèle à suivre.
Il faut de longues, très longues minutes pour qu’enfin Antoine se calme suffisamment pour se détacher de ses parents.
Un autre garçon dans l’angle du couloir a suivi discrètement ces retrouvailles, il s’essuie à son tour les yeux en reniflant si fort que sa présence est enfin perçue par les parents d’Antoine qui se tournent vers la porte et aperçoivent le visage ravagé par l’émotion de ce jeune rouquin qu’ils ne connaissent pas encore.
- (Florence) Florian ???
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (25/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
« Le matin tôt, dans la chambre de Florian et Thomas »
Thomas se réveille en frissonnant, l’étrange rêve ou cauchemar qu’il vient de faire s’estompe déjà de sa mémoire et le jeune homme ne retient qu’une vision trouble d’une salle blanche et d’un corps à la maigreur extrême certainement dans un coma profond, maintenu en vie par un nombre impressionnant de perfusions.
Il cherche à se souvenir de son rêve/cauchemar qui maintenant a complètement disparu, ne lui laissant qu’une impression bizarre au creux de l'estomac comme s’il était passé près d’une révélation importante.
La présence de Florian blotti comme à son habitude contre lui, lui fait oublier cet étrange songe qui l’a laissé dans une moiteur inconfortable et c’est cette sueur collante sur son corps, qui le décide à se lever pour aller prendre une douche.
Un regard sur le lustre recouvert d’une serviette éponge lui amène le sourire, pensant aux personnes qui étaient derrière l’écran et qui ont du faire la grimace quand ils l’ont mise en place à leur retour l'avant-veille de leur promenade en bord de mer.
Thomas ricane en pensant que c’est sans doute mieux pour eux, sinon ils auraient encore une fois vécus les turpitudes de leurs câlins qui cette nuit encore n’a pas manqué de les unir de façon plutôt « débridés », voir… Mais les mots lui manquent pour exprimer ses moments d’intimités où leurs corps ne font plus qu’un dans un plaisir toujours renouvelé.
Rien que cette pensée met le beau blond dans une raideur incontrôlable qui lui durcit le sexe en laissant apparaître en dehors du boxer le gland rose déjà luisant d’excitation.
La douche le calme quelque peu tout en lui redonnant les idées claires, la journée qui s’annonce étant encore chargée par les visites qu’il compte bien mener pour nouer les contacts avec des clients potentiels.
C’est tout à fait le genre de pensées qu’il fallait à Thomas pour calmer ses ardeurs renaissantes, c’est avec un certain amusement qu’il regarde cette fois son sexe au repos perdu dans sa toison blonde détrempée et ruisselante.
Un bon coup de rasoir rend à son visage l’aspect adolescent qui fait un tel effet à ceux qui le croisent chaque jour et qui l’envient d’être ce qu’il est.
C’est donc en s’octroyant un sourire qu’il termine sa toilette et s’habille pour rejoindre la pièce mitoyenne où déjà se trouve Émile qui déjeune tranquillement.
Le brave homme contemple l’apparition qui illumine ce nouveau jour par sa présence, il se dit que ces deux garçons ont eu la chance de se trouver et qu’il ne pouvait y avoir plus beau couple en ce monde, comprenant pour l’avoir vu de ses yeux à quel point ils tiennent l’un à l’autre.
- Bien dormi mon garçon ?
Thomas lui fait un clin d’œil complice.
- On va dire ça, oui !!
- Hum !! Nous ne rentrerons pas dans les détails, Florian dort encore ?
- Florian ? Vous voulez parler de la marmotte rousse qui embaume mon lit ?
- (Émile) Je parlais bien de cet animal là en effet !
- Alors oui il roupille encore ! Hi ! Hi ! Mais depuis que l’odeur du café entre dans la chambre, je prédis une apparition imminente !!
- Vous parlez de quoi ??
- Tiens !! Qu’est-ce que je disais !!
Le regard hilare d’Émile met la puce à l’oreille de Thomas qui se tourne alors vers son copain en se levant d’un bond pour le retourner et le renvoyer séance tenante dans sa chambre.
- Tu n’as pas honte de te montrer comme ça ? Va donc passer un vêtement avant de venir prendre ton petit déj « Flo » !! Non mais !!
Une claque résonne alors sur les fesses nues du jeune rouquin.
- Allez !! Oust !!
Le grand blond referme la porte de la chambre et revient vers Émile le visage empourpré de la gêne qu’il a que quelqu’un puisse voir son ami dans cet état disons-le, extrêmement dénudé et tendu.
- Excusez-le, il a toujours du mal à émerger le matin !!
Emile est encore avec la vision qu’il vient d’avoir et sourit jusqu’aux oreilles, visiblement impressionné par ce à quoi il a assisté.
- Et bien !! Il ne manque pas d’atouts de ce côté-là non plus le gaillard !! Je me demande comment il fait pour rentrer dans son pantalon. Taille combien au fait ? Trente-six/trente-huit ? Ou je me trompe ?
Thomas toujours gêné.
- Ça doit être ça, oui !!
Thomas n’en dit pas plus et va s’asseoir à table pour se servir une bolée de café tout en en remplissant une deuxième pour Florian qu’il sucre et tourne comme il le fait pour le sien, il prépare ensuite les tartines qu’il met devant les deux bols sous l’œil discret mais qui ne rate rien d’Émile.
De voir toutes les petites attentions de Thomas lui prouve encore une fois combien ces deux amis sont complémentaires et qu’il y a beaucoup plus que de l’attrait sexuel entre eux deux, d’ailleurs il en a vite la confirmation quand Florian entre à nouveau dans la pièce et s’assoit sur les genoux de Thomas, trempe une tartine dans le café et tout naturellement la tend à son ami qui mord dedans à pleines dents sans se poser de questions, prouvant une fois de plus que rien n’est calculé entre eux et que tout se fait avec un naturel déconcertant.
C’est donc avec un sourire épanoui aux lèvres que le député boit une gorgée de sa tasse maintenant tiède, heureux d’avoir de tels compagnons pour ce séjour pour le moins ne manquant pas d’imprévus.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (26/150) (Begin)
« Sortie du bloc opératoire »
Le commandant Alain Hartshum, surnommé depuis quelques temps allez savoir pourquoi !! « A vos souhaits », sort du bloc en ôtant ses gants imbibés de sang.
L’opération difficile qu’il vient d’effectuer, le laisse toutefois insatisfait de son intervention qui n’est qu’un "en attendant" que l’état du patient soit suffisamment stable pour qu’il puisse réintervenir une nouvelle fois avec plus de chances de réussites.
Maurice est resté avec son amie dans la salle d’attente pendant tout ce temps, ne se sentant pas de la laisser seule à se morfondre sur la survie de son fils.
Il comprend au regard du chirurgien que tout n’a pas été comme il l’aurait souhaité et Maurice se lève pour le rejoindre, pendant qu’Erwan arrive à son tour en apprenant la présence de son père dans l’enceinte de l’hôpital militaire.
- (Maurice) Alors docteur ? Comment va le garçon ?
- (Alain) Pas fort je le crains !! Il n’est pas sorti du coma et je ne suis pas sûr qu’il en sorte un jour !
Maurice grimace en se tournant discrètement vers son amie toujours en pleurs.
- Pouvez-vous le maintenir en vie le temps que Florian revienne ?
Alain visiblement vexé.
- Il ne fera pas de miracle vous savez ? Ce gamin est complètement cassé et c’est déjà étonnant qu’il soit encore en vie.
- (Maurice) Oui mais pensez-vous qu’il tiendra le temps nécessaire ?
- C’est possible !! Pour l’instant ses signes vitaux sont beaucoup trop faibles pour poursuivre les actes indispensables sur son organisme, j’espère que d’ici un jour ou deux je pourrais m’y remettre de nouveau avec cette fois une chance quoique infime d’y arriver.
Erwan tire discrètement sur la manche de son père, celui-ci se tourne vers son fils avec étonnement.
- Oui ??
Erwan à voix basse pour n’être entendu que par lui.
- Il reste du “ni clou ni vis” !!
- De quoi !! (Sourire de compréhension) Suffisamment tu crois ?
- Oui p’pa !! Le père d’Antoine n’a reçu qu’une injection alors que Florian en avait prévu plusieurs par sécurité.
- (Alain) De quoi parlez-vous ?
- (Maurice) Je ne suis pas autorisé à vous répondre, vous m’en excuserez docteur !! Je vais devoir faire interdire l’accès à la chambre de ce garçon, le temps d’avoir les accords nécessaires à une thérapie expérimentale.
Le commandant en bon militaire s’incline à l’ordre qu’il vient de recevoir, même si tout cela l’amène à un extrême questionnement.
- Je m’occupe de faire le nécessaire pour que vos ordres soient pris en compte monsieur.
- Très bien !! Seul mon fils et l’équipe qui suit le docteur De Bierne sera autorisé à apporter les soins au patient !!
Le commandant salut réglementairement et quitte le couloir pour aller se changer et mettre en place les instructions reçues, son visage dénote néanmoins toutes les interrogations qu’il peut bien avoir sur toute cette affaire.
Maurice attend qu’il soit suffisamment éloigné pour parler à son fils.
- Va me chercher Antoine s’il te plait !! Les doses étaient destinées à son père et la moindre des choses est de lui demander son accord avant d’en disposer pour quelqu’un d’autre.
- Il n’est plus là p’pa !! Le général l’a autorisé à suivre ses parents pour quelques jours, d’ailleurs tu dois être au courant puisque c’est toi qui lui as donné le feu vert !!
Maurice lève les yeux au plafond.
- C’est vrai !! Où ai-je la tête ?
- Ce garçon a donc tant d’importance pour toi que cela te perturbe autant ?
- C’est le fils d’une amie et son accident est survenu alors que j’étais justement avec elle pour une mission concernant la protection de « Flo ».
- Appelle Antoine alors !! Pendant ce temps-là je vais chercher une des quelques doses qu’il nous reste, je ne connais pas l’état du gamin mais je suis certain que ça devrait suffire à le remettre sur pied au vu de la rapidité qu’a eu le père d’Antoine à guérir.
Maurice acquiesce de la tête, pendant qu’Erwan s’éloigne à son tour. Il retourne dans la salle d’attente rejoindre son amie, appelle Antoine et sourit quelques minutes plus tard en raccrochant, visiblement satisfait de la réponse donnée sans hésitation par le jeune homme.
- Brave garçon !! Je ne m’étais pas trompé sur ton compte et tu mérites bien toutes les bonnes choses qui vont très certainement changer ta vie à présent.
Louise restée discrète jusque-là, se permet alors une question qui la démange fortement depuis qu’elle a suivi une partie de la conversation et qui à l’évidence concerne directement son « petit » « Ben-j ».
- Que veux-tu faire à mon fils ?
Maurice sourit.
- Le mieux est que tu vois ça par toi-même, je t’expliquerai ensuite de ce qu’il en retourne et tu comprendras alors l’importance capitale de la mission que je t’ai confiée !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (27/150) (Paris)
« Hôtel particulier où logent les Massery »
Antoine se retourne et éclate de rires.
- Vous faites erreur ! Hi ! Hi ! Ce n’est pas Florian, mais « Jo » mon copain !! Mais entre !! Houlà !! Tu en fais une tête ? C’est nous qui te mettons dans un état pareil ?
Jonas s’essuie les yeux en souriant à son tour, il entre dans la pièce, fortement intimidé quand même de se retrouver dans cette atmosphère de retrouvailles familiales.
- Je ne voudrais pas déranger !!
C’est Florence avec un sourire amicale qui lui fait signe de s’avancer.
- Mais non voyons !! Les amis de mon fils seront toujours les bienvenus, excuse-nous de t’avoir pris pour notre neveu mais la description que nous en avons eu prêtait à confusion.
- (Jonas) Je comprends ! Hi ! Hi ! Il est presque aussi beau que moi.
- (Antoine) Pfff !!! Bonjour les chevilles !!
Les parents observent discrètement la façon qu’ont les deux jeunes garçons à se regarder, quelques choses d’indéfinissable les font s’échanger un coup d’œil d’abord surpris et c’est le père d’Antoine qui prend alors la parole d’une voix encore affaiblie.
- Si vous nous expliquiez comment vous vous êtes connus ?
Antoine raconte alors cette partie de sa vie depuis qu’il est arrivé à Paris, il reste dans les grandes lignes pour ne pas heurter ses parents et ceux-ci sentent bien qu’il ne leur dit pas tout, Florence avec son instinct féminin a alors l’assurance qu’un lien très fort lie son fils à ce jeune homme au demeurant très séduisant et sympathique.
Elle s’adresse alors à Jonas d’une voix douce.
- Comment réagissent tes parents ?
Jonas la fixe intensément sans baisser les yeux, il n’éprouve aucune honte aux sentiments qu’il a envers Antoine et son regard franc trouble au plus haut point cette mère qui déjà a la certitude de la réponse qu’il ne va pas tarder à lui donner.
- Ils sont heureux pour nous je crois !
- (Antoine) « Jo » !!
Jonas lui sourit.
- Tes parents ont déjà compris pour nous deux tu sais !
Adrien semble sortir des nues quand il prend la parole d’une voix dénotant une extrême surprise.
- Tu aimes ce garçon ?
Antoine reporte son regard vers son père, cherchant à y lire ses sentiments et son timbre chevrote d’appréhension quand il lui répond.
- Oui p’pa !!
- Et bien ça alors !!! Il faut vraiment que tes sentiments soient très forts pour que tu te décides enfin à nous avouer tes préférences !!
- Tu… !! Vous le saviez ??
Florence d’une voix douce.
- On s’en doutait un peu quand même.
- (Antoine) Mais… Je n’ai jamais….
- (Adrien) Nous nous sommes souvent posé la question ta mère et moi, un beau garçon comme tu l’es devenu qui n’amenait jamais de jeunes filles à la maison et qui passait son temps enfermé dans sa chambre avec tous ses posters de jeunes hommes musclés affichés aux murs.
- (Florence) Au moins celui que tu as choisi ne dépare pas de toutes ses photos ! Hi ! Hi !
Elle remarque le teint devenu rouge pivoine de Jonas et lui sourit, attendrie.
- Je sens en toi quelque chose de plus attirant encore que le simple aspect physique qui n’est déjà pas négligeable, loin de là et j’en suis heureuse pour vous deux, vraiment ! Crois-moi mon garçon !!
Jonas ne sait visiblement plus où se mettre, c’est Antoine qui le rejoint en le prenant doucement par la taille pour lui redonner de l’assurance et qui se tourne ensuite vers ses parents, le visage ravagé par les émotions.
- Je ne sais pas quoi vous dire !
- (Adrien) Il n’y a pas besoin de paroles pour voir à quel point vous tenez l’un à l’autre, j’espère juste que ce que vous ressentez sera aussi fort que ce que nous éprouvons depuis toujours ta mère et moi. Le fait que vous soyez deux garçons ne change pas grand-chose à partir du moment où vous vous aimez et ce n’est pas nous qui irons contre votre relation, c’est à cause des jugements portés contre nous que nous avons dû émigrer et je me rappelle comme si c’était hier le déchirement que cela a été. Même si j’avais à l’époque fait suffisamment de conneries que j’ai amèrement regrettées par la suite. La famille est ce qu’il y a de plus important dans une vie, tu t’en rendras compte en prenant de l’âge et je ne veux surtout pas te perdre mon fils, alors qu’une nouvelle chance vient de m’être donner grâce justement à un membre de cette famille que j’avais laissé alors sans regret derrière moi. Du moins c’est ce que je pensais à cette époque, je me rends compte maintenant de la tristesse dans laquelle j’ai vécu ainsi que celle de mes parents que j’ai abandonné sans chercher à comprendre que ce qu’ils me reprochaient n’étaient en fait que pour mon bien.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (28/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
« Fin du petit-déjeuner dans la suite de nos amis »
Emile se lève de table, plus troublé qu’il veut bien le laisser paraitre par ce jeune couple si visiblement épanoui près de lui.
- Je vous laisse les garçons !! J’ai juste le temps de prendre ma douche avant qu’il ne faille rejoindre la salle de conférence.
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Je lève les yeux vers l’horloge.
- Houlà !! Tu as raison !! Je vais faire comme toi sinon ça va encore être la course !!
Je me lève d’un bond des genoux de Thomas et moi aussi je file sous la douche, non sans remarquer le regard amusé que pose sur moi mon copain.
Je m’arrête et me tourne vers lui.
- J’essaie de voir si je peux avoir mon après-midi et si c’est bon je te tiens au courant pour qu’on se rejoigne quelque part.
- (Thomas) N’oublie pas ce que m’a dit Franck surtout !!
- Meu non !! D’ailleurs je pensais plutôt à ce que toi aussi tu prennes la tienne pour qu’on passe un moment ensemble.
- Est-ce vraiment sérieux tout ça ?
Je lui rends son sourire.
- Bien sûr que non mais j’en ai envie, pas toi ?
Son expression ne prête pas à l’erreur et c’est en riant aux éclats que je le quitte pour prendre cette douche et m’habiller pour rejoindre Émile, sachant très bien qu’aucune décision forte ne sera encore prise aujourd’hui et que personne n’ira reprocher à mon Thomas ses quelques heures passées ensemble.
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« Milieu de matinée »
Ma réflexion du matin se voit conforter encore cette fois ci, les parlotes tournant encore une fois sur les réticences de certains pays et non les moindres, à concéder ne serait-ce qu’un début d’accord sur les besoins urgents pour la survie de notre planète.
Je décide d’aller me rapprocher de tous ces dissidents pour tenter de comprendre leurs véritables motivations, je passe donc le reste de la matinée à faire connaissance avec les différents représentants de pays n’ayant pas forcement pignons sur rue, mais participant néanmoins à ce congrès.
Je tâte le terrain tranquillement, lâchant quelques idées par ci par là tout en me faisant une idée générale des sujets qu’il me faudra développer quand ce sera mon tour de parole.
Je commence à mieux visualiser les points bloquants, bien souvent économiques, qui font que rien de fondamental ou presque ne sort jamais de ses discussions qui de ce fait sont particulièrement stériles.
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« Fin de matinée »
L’homme me voit s’approcher de lui avec une curiosité mêlée d’une visible surprise à ce que ce soit moi qui vienne vers lui.
- Тогда я меня сидеть мгновение кредита вам Mr ? (Puis-je m’asseoir un instant près de vous monsieur ?)
Vladimir reste un instant sans voix, il ne s’attendait certainement pas à ce que le jeune garçon s’invite de lui-même au milieu de son groupe.
- Сделал, так что я взял Вас! (Faites donc je vous prie !)
Il fait signe à plusieurs personnes de se pousser pour qu’une place se libère afin que le jeune rouquin souriant puisse s’asseoir à côté de lui, les diplomates et autres savants Russes sont visiblement ébahis que quelqu’un s’autorise avec un tel aplomb à venir s’installer près de leur président et encore plus de voir avec quel empressement celui-ci donne son accord, semblant n’avoir attendu que cet instant depuis qu’il est parmi eux.
- Спасибо! Вы знаете, кто я полагаю, потому что это некоторое время теперь, что вы ищете на вы захватить мое лицо! (Merci ! Vous savez qui je suis je présume, puisque cela fait maintenant un certain temps que vous cherchez à vous emparez de ma personne !)
Un silence oppressant se fait alors dans ce coin de la salle, chacun retenant son souffle dans l’attente de la réponse de celui qu’ils craignent tous d’une certaine façon et ce malgré ou à cause du fait qu’il soit le personnage le plus important de leur pays.
Vladimir contre toute attente part d’un énorme éclat de rire qui cette fois-ci amène le silence à toute la salle, même l’orateur cesse son exposé pour regarder surpris cet homme pourtant pas réputé pour ses démonstrations joyeuses et qui se claque les cuisses sans retenue.
- Но то, что вам сказать, так? (Mais de quoi parles-tu donc ?)
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (29/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
Je le fixe avec le plus grand sérieux, pas du tout impressionné par ses rodomontades qui de toute évidence ne sont là que pour la galerie.
- Я думаю, что разговор в частном откликнется на наши общие заботы, я очень хорошо понимаю, что вы не хотите отображать ваши конструкции против меня в общественных местах. Поэтому я ожидаю вас пересылка этого обслуживания, в то же время имейте в виду что я не буду принимать более, что один из моих друзей находится под угрозой в будущем. (Je pense qu’une conversation en privée répondra à nos préoccupations communes, je comprends très bien que vous ne souhaitez pas étaler en public vos desseins à mon encontre. J’attendrais donc que vous sollicitiez cet entretien, en attendant sachez que je n’accepterai plus à l’avenir qu’un de mes amis soit menacé.)
Vladimir n’arrive pas à détacher son regard de ces yeux verts et perçants qui lui transpercent l’âme, il se contente alors de hocher la tête en signe d’acceptation à la proposition de ce garçon si spécial et le regarde avec un certain soulagement sur le visage, se relever et s’éloigner pour rejoindre son fauteuil auprès de sa délégation.
Joseph et Victor s’activent alors auprès de leurs hommes en donnant les instructions qui leur semblent nécessaires après ce qui ressemblait plus à une altercation qu’à une simple présentation amicale.
Le responsable de cabinet du président Chirac se lève et fait signe au jeune rouquin de venir prendre sa place auprès de son patron, celui-ci avec un sourire entendu bifurque vers le siège devenu libre et s’y assoit avec un léger rictus amusé, comprenant bien que ce qui vient de se passer amène des explications.
L’homme d’état surveille d’un œil son homologue Russe afin d’essayer de comprendre quels sont ses sentiments actuels suite à cet entretien impromptu, il le voit donner lui aussi des instructions à quelques personnages de son entourage en ne quittant pas des yeux lui aussi la silhouette fine et élancée du petit rouquin qui s’assoit à la place mise à sa disposition.
- Tu voulais me parler papy ?
Le président toujours surpris de cette façon amicale, voir même intime qu’a Florian quand il s’adresse à lui.
- Comment ?? Ah oui !! Qu’est-ce que tu as été lui dire pour le mettre dans cet état ?
- Une petite mise au point sans plus !!
- Au point de risquer un incident diplomatique ?
- Que pourrait-il faire de plus qu’il n’a déjà tenté contre moi ? Je lui ai juste mis les pendules à l’heure en lui déconseillant de s’en prendre à nouveau à mes amis.
Le président ahuri.
- Tu lui as dit quoi ???
- Que j’étais prêt à le rencontrer en privé mais qu’il devait à l’avenir laisser mes amis tranquilles !!
- Wouff !!! Je comprends mieux la tête qu’il fait maintenant, tu es conscient que tu viens de menacer un des hommes les plus puissants qui soit ?
- Je ne l’ai pas menacé !! Juste que je lui ai dit ce que je pensais, au moins maintenant il saura à quoi s’en tenir.
- Tu es encore bien jeune pour te rendre compte des implications de cette conversation, j’espère juste qu’il n’en a pas pris ombrage.
Je regarde le président avec sérieux.
- Il doit déjà avoir eu vent de ma « conversation » avec ceux qu’il avait déjà tenté d’envoyer avant-hier.
- (Le président) De quoi ?? Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? Je n’ai pas été mis au courant !!
- Normal puisque j’étais seul avec leur chef !!
- Mais de qui parles-tu enfin ??
- Je fais allusion à la mafia Japonaise et au contrat qu’il voulait passer avec eux pour tenter de s’emparer de moi une fois de plus.
La colère enfle dans la voix du président, son regard se reporte une fois de plus vers Vladimir et ses yeux se plissent d’indignation.
- Et tu n’as rien dit ?? Que faisaient donc ceux chargés de ta sécurité ?
- Reste zen papy ! C’est moi qui leur ai demandé de me laisser y aller seul, enfin seul !! Pas vraiment ! Hi ! Hi ! J’ai dû faire appel à quelques amis pour les dissuader et ils ne sont pas près de revenir à la charge crois-moi sur parole ! Par contre j’étais avec Thomas et qu’il lui arrive quelque chose n’est même pas envisageable, s’il le faut je le lui ferais bien entrer dans sa caboche de ruskoff !! C’est d’ailleurs pour ça que j’ai été le voir et j’espère qu’il a bien compris le message.
- Je vais donner immédiatement des instructions pour que sa sécurité soit renforcée !
- Je ne t’ai pas attendu pour le faire et crois-moi, celui qui voudra s’en prendre à lui comprendra sa douleur !!
***/***
« Quelque part dans Kyoto »
Masako accompagne ce matin encore Thomas dans ses visites aux industriels de la région, elle n’ose pas lui parler de l’abeille qui vient de se poser sur son épaule comme à chaque fois qu’ils se retrouvent dans la rue et qui ne semble pas gêner son ami, conscient à coup sûr de sa présence mais qui ne cherche pas à la chasser.
Thomas capte son regard et sourit.
- Elle m’aime bien on dirait ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (30/150) (Begin)
« Chambre de Benjamin »
Le jeune garçon semble endormi alors qu’il est dans un coma profond dû à ses multiples blessures, pourtant son visage reste paisible quoique d’une extrême pâleur et son front recouvert de sa chevelure châtain, lui donne encore un air d’enfant malgré ses dix-sept ans révolus.
Maurice et Louise entrent dans la chambre et regardent le jeune garçon aux traits délicats, pour Maurice le changement de sa dernière rencontre avec Benjamin lui fait froncer les sourcils, ayant peine à reconnaitre le jeune homme tellement les quelques années sans le voir l’ont changé physiquement.
Il tient toujours Louise par la main et la dirige doucement vers un des fauteuils placés devant la petite table où quelques revues datant de plusieurs mois, attendent encore d’être feuilletées par des personnes visitant un proche.
Les yeux de la femme sont bouffis de chagrin et secs d’avoir épuisé toutes les larmes qui pouvaient s’écouler d’eux, Maurice lui tapote la main en rapprochant le second siège pour s’asseoir près d’elle.
- Ton fils va aller très vite beaucoup mieux tu verras !!
Louise d’une voix faible.
- Comment peux-tu en être aussi certain ?
- Fais-moi confiance, je ne t’ai jamais menti il me semble ?
- Pourtant les médecins disent qu’ils ne peuvent plus faire grand-chose pour lui !
- C’est parce qu’ils ne savent pas certaines choses encore tenues secrètes et rien de ce qui se passera dans cette chambre ne devra être révélé, promets-le-moi Louise !! Si quelqu’un de mal intentionné l’apprenait, il pourrait causer un énorme tort à Florian.
La jeune femme sent que les paroles de Maurice sont dites avec une extrême gravité et que celui-ci a pris sur lui d’autoriser ce qui de toute évidence n’aurait pas dû l’être.
- Qu’allez-vous faire à mon fils ?
- Nous allons juste lui injecter une médication aux effets extraordinaires que beaucoup aimeraient s’approprier pour leur propre compte.
- Pourquoi fais-tu ça pour mon fils ?
Maurice prend un ton bourru pour cacher l’affection qu’il éprouve pour elle et ses enfants.
- Disons que c’est dans la continuité des expérimentations déjà mises en œuvre pour tester ce médicament et que j’ai l’opportunité d’en faire profiter ton fils, voilà tout.
Le regard qu’elle porte alors sur lui le met dans une position inconfortable, n’aimant pas mentir aux personnes en qui il a toute confiance et avec qui il travaille.
Louise ne s’y laisse pas tromper mais préfère ne pas le pousser trop loin dans ses retranchements, trouvant déjà qu’il en fait suffisamment pour elle et qu’en plus sans forcément en avoir toutes les autorisations, comme il semble pourtant vouloir le lui faire croire.
- Que va-t-il se passer ?
- (Maurice) Tu devrais vite t’en rendre compte, après ça tu auras une dette énorme envers Florian et tu devras mettre toute ton énergie dans la mission que je t’ai confiée.
Les paroles deviennent inutiles, leurs regards se reportent alors sur le jeune garçon immobile et tout l’appareillage compliqué qui le maintien en vie.
La porte s’ouvre quand Erwan apparait à son tour, tenant précieusement dans sa main une pochette qui attire aussitôt le regard de Louise, comprenant que ce qui s’y trouve à l’intérieur doit être ce fameux produit qui devrait pouvoir sauver son enfant.
Erwan s’en aperçoit et sourit, il interroge son père du regard et devant le signe affirmatif de celui-ci, il déballe le matériel contenu dans la pochette pour en sortir la seringue identique à celle qui a sauvé le père d’Antoine d’une mort certaine.
Tout alors se passe très vite, le produit étant injecté directement dans le tuyau qui relie le bras de Benjamin à la poche de médications qui s’écoule, goutte à goutte dans son corps.
L’aspect glaireux du liquide pouvant être suivit à l’œil nu dans le tuyau translucide, il est bientôt entièrement absorbé par l’organisme du garçon et les minutes défilent alors, dans l’attente des premiers signes d’améliorations qui ne tardent pas à arriver.
Invisibles pour eux au départ puisque Benjamin est entièrement recouvert par l’épaisse couverture le maintenant au chaud, ils ne voient donc pas les cicatrices s’effacer comme par magie de son corps, ni les os reprendre leurs places et encore moins les lésions internes qui disparaissent comme par miracle.
Le premier signe visible vient de son teint qui reprend des couleurs, suivit de peu par les mouvements convulsifs des yeux à l’intérieur des paupières toujours closes.
C’est ensuite les diagrammes des moniteurs qui montrent un changement rassurant en retrouvant un rythme normal, que ce soit cardiaque, respiratoire ou cérébrale et démontrent ainsi que l’éveil du jeune patient n’est plus qu’une question de secondes.
Un poing qui se serre, deux paupières qui s’entrouvrent, un regard perdu qui cherche visiblement à comprendre où il est et un mot encore prononcé faiblement, presque inaudible qui s’échappe des lèvres du garçon quand sa vision croise le visage de la personne qui lui est le plus cher à ses yeux.
- Maman ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (31/150) (Reims) (Retour d’Afrique)
Carole entend la clé dans la serrure, elle se relève de son fauteuil où elle regardait son émission favorite à la télévision puis se dirige vers l’entrée de l’appartement, elle voit alors apparaître André son mari tenant une énorme valise dans chaque main.
Son cœur tape très fort quand une voix claire et encore juvénile sort de derrière lui pour le haranguer gentiment.
- Alors papy !! Tu avances oui ?
- (André) Une minute quand même !! Laisse-moi le temps d’entrer !! Te voilà bien pressé d’un coup !!
Un coup d’œil vers sa femme pour se rendre compte du trouble de celle-ci, un sourire épanoui sur son visage buriné par le soleil de ces quelques jours passés en Afrique et André entre en trainant ses bagages derrière lui, suivi de près par un jeune garçon tout aussi chargé que lui.
Carole se sent défaillir et ses mains se serrent fortement contre sa poitrine, l’apparition de son petit-fils met la vieille femme dans tous ses états et elle s’effondre en plein milieu de la pièce.
Gauthier lâche ses bagages dans un cri d’angoisse, il passe en trombe devant son grand-père pour venir s’agenouiller au côté de sa grand-mère afin de la prendre dans ses bras, le visage devenu soudainement inquiet.
- Grand-mère !! Réponds-moi !!
- (André) Porte là dans notre chambre !! Je vais chercher de l’eau fraiche, ça devrait l’aider à reprendre connaissance !!
- Qu’est-ce qu’elle a ?
- Ça a été un trop grand choc de te voir, voilà tout ! Elle devrait s’en remettre très vite ne t’inquiète pas, ta grand-mère a le cœur solide heureusement.
Il revient très vite avec un linge humide qu’il tamponne doucement sur le visage de son épouse, celle-ci reprend rapidement connaissance et regarde autour d’elle, se demandant où elle est.
Le visage anxieux de Gauthier penché sur elle lui fait rapidement revenir à la réalité.
- C’est bien toi mon « doudou » ?
- Tu vas bien mamy ?
- Mon dieu !! C’était donc bien vrai !! Tu es revenu parmi nous ?
- (André) Pour ça oui !! Tu vas vite t’en rendre compte ! Hi ! Hi !
Carole tend les bras vers son petit-fils qui s’avance aussitôt vers elle pour qu’elle puisse le serrer contre sa poitrine, ses mains caressent la toison épaisse de sa chevelure blondie par le soleil et les larmes s’échappent de ses yeux devant le miracle qu’elle ne peut que constater.
André n’échappe pas lui non plus à ce moment d’émotions intenses, ses yeux s’embuent à son tour devant la vision qu’il a de sa femme enserrant son petit-fils avec un amour et une tendresse immense.
***/***
Le départ d’Afrique s’est fait rapidement sur la demande de Gauthier qui venait de connaitre sa première peine de cœur, il n’en veut pas vraiment à Naomé d’avoir choisi une autre voie que celle d’être avec lui mais de l’imaginer dans les bras d’un autre lui était devenu insupportable, d’où cette décision précipitée de rentrer en Europe afin de pouvoir passer rapidement à autre chose.
Revoir sa grand-mère lui fait du bien, lui faisant oublier ses peines de cœur, aussi se raccroche-t-il à elle comme à une bouée et laisse-t-il sa tristesse s’épancher dans les bras aimants de cette femme qui a toujours été là pour lui.
André comprend bien ce par quoi passe son petit-fils, il sait également que toutes ses larmes lui seront salutaires, aussi sourit il en s’en retournant dans le couloir pour y reprendre les bagages et refermer la porte d’entrée restée ouverte dans la précipitation.
Il est conscient que leur vie maintenant va changer, fini les peines et les fatigues dues à tout ce temps passé à s’occuper d’un enfant autiste, la joie reviendra enfin dans cette maison qui jusqu’alors en était bien trop souvent dépourvue.
Il s’installe dans son fauteuil favori, prend le téléphone pour avertir son fils de son retour et lui demander de passer avec sa femme pour leur faire une surprise qui il n’en doute pas un instant sera de taille, n’ayant encore averti ni l’un ni l’autre de la guérison miraculeuse de leur enfant.
Maintenant son cœur se serre également à la pensée que Gauthier sera certainement moins présent, alors qu’il vivait depuis sa naissance le plus clair de son temps chez eux qui n’acceptaient pas qu’il passe sa jeunesse dans une institution quelconque.
La tristesse peut facilement se lire sur son visage, Gauthier qui vient de sortir de la chambre en comprend tout de suite la raison et s’approche de son grand père jusqu’à lui entourer le cou de ses bras avec toute la tendresse dont il est capable.
- Pourquoi es-tu triste papy ?
André s’essuie les yeux et tente un sourire pas vraiment convaincant.
- Tu vas nous manquer mon grand !
Gauthier étonné en resserrant encore plus son étreinte, sentant bien la peine immense de son grand père.
- Et pourquoi donc ?
- Tu vas retourner chez tes parents et nous ne t’aurons plus avec nous.
Le garçon visiblement décontenancé par les paroles de son grand père réfléchit un bref instant, ses parents il les aime bien sûr ! Seulement ce ne sont pas eux qui l’ont élevé et sa véritable affection va pour cet homme et cette femme qui se sont toujours occupés de lui alors que ceux qui l’ont mis au monde ne faisaient rien pour le garder près d’eux, trop content d’éviter ainsi un fardeau bien trop lourd à porter.
- C’est ici chez moi papy, à moins que vous ne vouliez plus de moi ?
André sent alors les larmes libératrices s’échapper une nouvelle fois, incontrôlables et ses bras enlacent avec frénésie cet enfant pour qui ils ont tant donné, ému au possible de comprendre la signification de ses dernières paroles.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (32/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
« Début d’après-midi »
Masako et Thomas sortent du petit restaurant pour se rendre au lieu de rendez-vous qu’ils ont donné à Florian quand celui-ci est entré en contact avec son chéri pour l’avertir qu’il avait son après-midi de libre.
Le temps est étrangement doux pour ce mois de janvier, les manteaux des deux amis sont tenus dans le creux de leurs bras pliés à cet effet et ceux-ci papotent comme s’ils se connaissaient depuis toujours, tellement l’entente est forte depuis qu’ils ont fait connaissance.
Ils ne font plus attention à la petite abeille, croyant bien que c’est toujours la même alors qu’il n’en est rien et qu’un changement fréquent permet un retour à la ruche de celles ayant accompli la mission de protection que leur instinct et sans doute une force extérieure puissante, les poussent à réaliser.
Florian marche seul ou du moins le croit-il, dans cette ville qu’il connait comme sa poche alors qu’il en est à sa première visite, son esprit ayant appris par cœur ces méandres suite à une connexion internet avant son départ.
Il trouve donc sans aucune difficulté l’endroit que lui a indiqué Thomas, attendant patiemment que ses amis arrivent tout en regardant les allées et venues des personnes vaquant à leur travail.
Un bâtiment public attire particulièrement son attention, c’est semble-t-il un lieu de recherches universitaires au vu des jeunes gens qui y entrent les visages sérieux, marqués par leurs pensées intérieures.
Le double sas où chacun d’eux badge avant d’entrer prouve le caractère sécurisé des lieux où sans doute les travaux qui y sont menés doivent-ils avoir une importance pour le gouvernement Japonais toujours au premier plan des dernières découvertes technologiques.
C’est ainsi planté devant le bâtiment que Masako et Thomas l’aperçoivent quand ils arrivent à leur tour dans l’avenue.
- (Thomas) Mon petit doigt me dit que cet endroit intéresse particulièrement mon ami, a tous les coups il va vouloir y entrer tu verras !!
Masako connait parfaitement la raison première de l’établissement et fait une moue contrariée.
- Je ne crois pas qu’il y parvienne, c’est un important centre universitaire de recherches technologiques expérimentales et les entrées en sont réglementées pour des raisons évidentes, les visites sont interdites aux étrangers ainsi qu’à tous ceux qui n’ont pas les autorisations nécessaires.
- Vous ne savez pas ce que vous perdez alors !!
- (Masako) Comment ça ??
- Tu sais comment ils surnomment Florian chez nous ?
- Comment voudrais-tu que je le sache ?
- Einstein !!
- (Masako) Rien que ça !!
- Et crois-moi ce n’est pas parce qu’il a inventé le fil à couper le beurre ! Hi ! Hi ! Il a déjà montré à quel point son esprit était particulièrement affûté et notre gouvernement ne s’y est pas trompé, alors imagine ce qu’il pourrait vous apportez sur une simple réflexion de sa part concernant un point particulièrement bloquant pour vos chercheurs !!
Masako observe le petit rouquin qui ne ressemble pourtant absolument pas à la description que vient de lui en faire son ami, elle sourit bien malgré elle de sa frimousse lunaire qui contemple toujours avec envie l’entrée du bâtiment sans s’être aperçu encore de leur présence.
- Peut-être que je pourrais user de mon rang pour lui permettre une petite visite sous bonne garde, je suis certaine que le responsable du centre n’y verra pas de difficultés s’il peut nous servir de guide et avoir ainsi l’honneur de ma présence.
Thomas avec son sourire perturbant.
- Tu lui ferais vraiment plaisir et à moi aussi.
Masako les joues en feu.
- Que ne ferais-je pas pour un si magnifique sourire !
C’est au tour de Thomas de rougir fortement, comprenant le trouble manifeste de son amie.
- Mon cœur ne va qu’à mon ami tu en est consciente ?
- (Masako) Tout comme le mien vat à mon époux Thomas, juste que je ne peux m’en empêcher.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (33/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
« Bureau de Jun’ichirō »
- Je vous laisse prendre la décision qui vous conviendra le mieux professeur.
- …………
- Vous m’avez très bien entendu !! La présentation qui a été faite de ce garçon prouverait à elle seule qu’il est ce que prétend son ami et si la princesse Masako s’en porte garante, je ne vois pas en quoi j’y trouverai à redire. Libre à vous d’accepter sa requête, tout en prenant les dispositions qui vous sembleront judicieuses.
- ………..
- Je n’émets aucune réserve sachez-le, l’empereur a donné sa protection inconditionnelle à ce jeune homme. Nous venons d’en être informés de façon officielle.
- ……….
- (Jun’ichirō) Sage décision, tenez-moi au courant dès que cette visite aura pris fin.
- ………
- A vous aussi professeur !
Le premier ministre raccroche, il se renfonce confortablement dans son fauteuil tout en réfléchissant à cet appel pour le moins surprenant.
La princesse Masako d’habitude très discrète dans ses déplacements privés, s’est annoncé comme tel à la porte du centre de recherche, accompagnée de ses deux compagnons et a fait cette demande qui a surpris le responsable de l’établissement au point qu’il en a alerté les autorités officielles, ne sachant pas quelle décision prendre.
Jun’ichirō se rappelle sa première rencontre d’avec Florian et ne peut s’empêcher de ricaner bêtement devant le spectacle qu’il lui a donné en s’affalant au sol après avoir passé au travers de la cloison, sa remarque sur le papier peint qu’ils posaient là où il n’y a pas de murs lui amène cette fois encore les larmes de rires.
***/***
« Centre de recherche universitaire »
Une vingtaine de paires d’yeux curieux sont fixés sur les trois personnes qui attendent dans un coin de l’amphi que quelqu’un vienne les prendre en charge, l’enseignant tape sur son bureau pour qu’ils reprennent leur attention au cours qu’il leur donne.
Thomas a les yeux fixés sur Florian qui visiblement se sent comme un poisson dans l’eau à suivre l’exposé du professeur, alors que lui ne comprend absolument rien de cette langue gutturale.
Masako n’est pas loin d’être aussi impressionnée que le grand blond même si pour elle les paroles ont un sens, quoique pour elle aussi le niveau de la classe la dépasse de loin.
La moyenne d’âge des étudiants suivant le cours approche les vingt-cinq ans et de par ce fait, montre qu’il est d’une extrême complexité au vu des années d’études nécessaires pour le suivre.
Que Florian et ses dix-sept ans le comprenne, marque très fortement la princesse qui se souvient alors du surnom qui lui est donné dans son pays.
***/***
- Tu comprends vraiment ?
Je me tourne vers elle amusé.
- Bien sûr !! Je dois reconnaître que c’est très intéressant, même s’il n’en ressort rien d’exceptionnel en soi !!
- Ah !! Si tu le dis !!
- Le professeur connait son sujet mais je trouve qu’il ne pousse pas assez loin dans son exposé, ce qui fait qu’il reste trop de questions en suspens et qu’il doit y en avoir plus d’un qui décroche, d’ailleurs il suffit de voir la tête que font la majorité des élèves ! Hi ! Hi !
Thomas admiratif.
- Et pas toi ?
- Bah non !! En plus j’ai déjà fait quelques recherches personnelles sur ce sujet et il est encore loin d’en arriver à mes conclusions, s’il y arrive un jour d’ailleurs parce qu’il dérive trop souvent hors sujet sans s’en rendre compte alors que la réponse est presque devant ses yeux.
Une voix derrière mon dos me fait sursauter, prononcée dans un Français hésitant et d’un ton sarcastique.
- Peut-être voudriez-vous aller nous en faire la démonstration jeune homme ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (34/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
Je le regarde sans me démonter avec un sourire ingénu.
- Je peux ?
- Bien sûr puisque je vous le propose !
- Yep !!
***/***
La tête que fait alors l’homme qui s’est rapproché d’eux pour leur parler vaut le détour, quand il regarde ahuri le petit rouquin s’avancer d’un pas assuré jusqu’à l’estrade et prononcer quelques mots à l’enseignant, qui se tourne vers son directeur l’air interrogateur et tout aussi ahuri que lui.
Thomas se tourne vers Masako avec les yeux brillants d’une fierté qu’il ne pourrait cacher.
- Il va leur en mettre plein la vue tu vas voir !!
- En tous les cas, il ne semble pas impressionné d’être là ?
- Chez nous il a déjà eu l’occasion de donner quelques cours qui sont restés dans les annales de la faculté où il l’a fait, plusieurs personnes qui se croyaient au top en ont pris pour leur grade.
La princesse se contente de hocher la tête, trop obnubilé par ce qu’il se passe sur l’estrade où Florian efface d’un geste assuré plusieurs lignes de symboles qui ne représentent rien pour elle et qu’il les remplace par d’autres qui de toute évidence interpellent ceux qui les comprennent.
Thomas s’amuse comme un fou, les rumeurs étonnées qui viennent de l’hémicycle tout comme l’intérêt manifeste de l’enseignant qui se tient sans voix tout contre son ami, l’amène dans un fou rire qu’il a du mal à juguler.
Ce n’est que quand Florian repose la craie bruyamment, qu’il laisse enfin exploser toute sa bonne humeur.
- Et voilà le travail ! Hi ! Hi ! J’en connais qui ne seront pas prêts d’oublier cette journée après ça !!
***/***
« Cinq heures plus tard, salle de réunion de la résidence du premier ministre à Kyoto »
Le rapport qu’il vient de lire quelques heures plus tôt a été l’élément déclencheur de cette convocation de plusieurs personnages importants, tant politiques qu’intellectuels et plusieurs directeurs de recherches arrivés en catastrophe sont également présents ainsi que le ministre de l’industrie tout comme celui de l’intérieur, qui attendent l’intervention maintenant imminente de Jun’ichirō qui est resté secret quant à la raison première de cette réunion.
La curiosité peut se lire sur tous les visages qui fixent avec attention cet homme à la tête du gouvernement depuis peu, mais que tous respectent au plus haut point.
Jun’ichirō lève enfin les yeux vers eux, il fait un tour circulaire rapide du regard sur la salle avant de prendre enfin la parole d’une voix encore marquée par ce qu’il vient d’apprendre.
« Traduit pour une meilleure compréhension »
- Messieurs !! Il s’est passé depuis ce matin et principalement ses dernières heures plusieurs choses que je n’aurais pas pensées possible hier encore !!
Un silence plombe la salle dans l’attente de ces révélations.
- Pour commencer par le plus récent de ses événements !! Nous parlerons de ce jeune européen qui a fait en quelques heures avancer nos recherches dans de nombreux domaines de plusieurs années, voir décennies !!
Un grondement d’étonnement enfle dans la salle, vite interrompu par le regard impérieux du chef d’état.
- Ce garçon s’appelle Florian De Bierne et vous en avez certainement déjà entendu parler ne serait-ce que par nos médias qui font gorges chaudes de sa présence au congrès international qui se déroule actuellement dans cette ville. Ce garçon donc, a eu la bonne idée de vouloir visiter un de nos centres de recherches universitaire et a passé quelques heures auprès de nos plus éminents savants, après s’être fait remarquer lors d’un cours appliqué donné à nos étudiants de dernière année.
Jun’ichirō relate donc les faits tels qu’ils lui ont été rapportés et qui ont occasionné entre autres cette réunion, il explique l’intérêt soudain du directeur du centre et sa décision des plus judicieuses d’amener le jeune homme dans le saint des saints de l’établissement où les recherches les plus poussées sont menées par les meilleures têtes pensantes du pays.
La compréhension rapide du garçon des sujets les plus pointus ainsi que ses remarques dites sur un ton badin mais non moins dénués de sens qui ont changé la vision des personnes présentes ce jour-là, en leur donnant d’autres alternatives de réflexions dans des domaines où ils s'enlisaient depuis un certain temps pour ne pas dire un temps certain et commençaient à désespérer d’en avoir des résultats probants.
Il cite alors les points de recherches complètements différents auxquels son intervention à relancer l’enthousiasme des chercheurs, allant même jusqu’à donner des solutions pour lui évidentes et dites avec toujours le même ton amical, sans chercher à se prendre au sérieux alors que ses paroles reflétaient une extrême connaissance des sujets de recherches.
Il conclut une heure plus tard devant une assemblée hébétée par ce qu’ils viennent d’apprendre.
- Nous avons été témoins aujourd’hui qu’il existe une personne à l’intelligence sans commune mesure avec ce à quoi nous ne nous serions jamais attendus, un jeune homme sensible qui croit en une humanité unique et qui partage ses connaissances sans a priori, que ce soit de nations ou quel que soit d’autre qui nous séparent de ce pourquoi il mène son sacerdoce. Un garçon étonnant de par son amour de la vie et de l’être humain qui une fois de plus partage son savoir avec qui est prêt à le recevoir, sans en exiger quoi que ce soit en retour. Vous vous doutez bien que son intervention lors du congrès sera maintenant très attendue et que nous nous engagerons à suivre les propositions qui en sortiront.
Un des participants lève la main pour prendre la parole.
- Ne croyez-vous pas que vous encensez un peu trop ce garçon ?
- Expliquez-vous je vous prie ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (35/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
- Les découvertes qui suivront son intervention même si elles ont leurs importances ne sont qu’industrielles, qu’est-ce qui vous fait dire qu’il n’en garde pas d’autres plus militaires pour son seul pays ?
- Nos renseignements sur lui commencent à s’étoffer et rien n’indique qu’il privilégie une telle voie, de plus la seule chose d’un tant soit peu militaire qui lui est attribué, ne concerne qu’une protection individuelle contre les armes chimiques et non pas une arme de destruction quelconque.
- Mais rien ne dit qu’il ne le pourrait pas et donc qu’il pourrait être dangereux pour une nation ennemie de son pays !!
- (Jun’ichirō) Vous ne le connaissez pas, sinon vous ne penseriez même pas à proférer ces paroles.
- Parce que vous le connaissez ?
- Suffisamment oui pour m’en être fait une idée précise, de plus vous ne savez pas encore tout !!
Le premier ministre sort un autre rapport de sa serviette en cuir.
- Ceci vient de nous être communiquer il y a à peine quelques heures et prête à la réflexion, voir à revoir complètement nos connaissances de l’homme si ce qui nous a été rapporté s’avère exact.
- Du garçon ?
- Non !! De l’homme dans sa plus grande définition, l’être humain si vous préférez !!
- De qui provient ce rapport et de quoi peut-il donc bien parler qui amène de tels propos de votre part monsieur ?
- Il provient d’une personne que vous connaissez tous au moins de nom, c’est l’Oyabun des Yamagushi-Gumi qui nous l’a fait parvenir.
C’est un véritable tollé qui résonne dans la salle pendant la minute qui suit, jusqu’à ce qu’à nouveau le calme revienne et que Jun’ichirō puisse continuer ses explications.
- Que vient faire le chef de la plus importante famille de Yakusa dans cette affaire allez-vous me dire ? Et bien sachez que son premier lieutenant a été confronté au jeune De Bierne il y a quelques jours, pour tout dire il n'y a pas quarante-huit heures en fait et il avait été mandaté par son Oyabun pour valider ou non un contrat contre ce jeune homme.
Le ministre de l’intérieur sidéré.
- Depuis quand ont-ils besoin de valider un contrat ?
- La raison en est qu’il provenait d’une personne représentant une nation qui n’a pas pignon sur rue auprès d’eux et qu’ils ont voulu en savoir plus, bien leur en a pris d’ailleurs au vu de ce qu’il s’est passé ensuite.
- Vous nous prodiguez vos informations avec parcimonies excellence ? Quelles en sont vos raisons ?
- Mes raisons sont simples !! Si je ne vous donne pas de but en blanc ce que j’ai lu sur ce rapport, c’est que sinon vous allez me prendre très certainement pour un fou !!....... Isanagi !!...... Cela ne vous rappelle rien ?
- Que vient faire le dieu ancien à l’origine du monde dans cette histoire ?
- Ce sont pourtant les premières paroles qu’a pues prononcer son lieutenant quand il s’est présenté devant son chef !!
Jun’ichirō tourne une des pages du rapport et la pose sur la table pour que tous puissent y lire le nom qu’il vient de prononcer.
- Isanagi !! C’est comme ça qu’il a appelé Florian avec c’est écrit juste après, une terreur mystique dans le regard de son homme de confiance qui a justement décidé l’Oyabun à nous contacter.
- Mais enfin pour quelle raison ?
Le premier ministre reprend le rapport et lit à haute voix ce qui y est écrit.
***/***
- Un son s’est échappé de sa gorge et quelque chose dans la forêt s’est mis soudainement à bouger, d’abord ce sont des macaques des neiges qui sont sortis des arbres et sont venus entourer le garçon pour lui donner leurs protections, suivi de près par un couple d’ours noir et de plusieurs essaims d’abeilles qui ont formé un cercle au-dessus de sa tête alors que lui souriait d’amusement. Il m’a ensuite fait comprendre qu’il serait dangereux pour moi de tenter une action quelconque contre lui ou son ami resté dans le restaurant, j’ai alors compris qui il était et je n’ai pas demandé mon reste pour m’enfuir.
***/***
Jun’ichirō relève la tête et regarde la salle devenue subitement silencieuse.
- Connaissant la personne qui nous a fait parvenir ses informations, je pense qu’il sera difficile de mettre sa parole en doute et que lui-même a dû y réfléchir à deux fois avant d’écrire ces mots.
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« Restaurant Français près de l’hôtel, dans un tout autre contexte »
- Tu reveux des frites ?
- (Thomas) Si j’en veux tu veux dire !! Tu as mangé tout le plat à toi tout seul ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (36/150) (Paris) (Chez les Menu)
« Vers vingt-deux heures ce jour-là »
L’écran plat est allumé dans le salon, deux jeunes filles y sont installées serrer l’une contre l’autre, leur attention pas vraiment porté sur le programme diffusé par la chaîne du câble.
Deux sœurs assurément au vu de l’extrême ressemblance entre elles, deux magnifiques rousses aux cheveux taillés à la garçonne.
Anne la plus jeune vient juste d’avoir ses dix-huit ans alors que Cindy son aînée est dans la fin de sa dix-neuvième année, toutes deux assez grandes et à la musculature déliée par la pratique intensive de la natation.
Tout pourrait aller pour le meilleur du monde pour elles si ce n’était leurs visages anxieux d’attendre des nouvelles de leur petit frère, victime d’un grave accident de la route.
L’homme qui les a appelées dans l’après-midi, leur a bien recommandé de ne pas sortir et de rester sagement dans l’appartement, que lui et leur mère s’occupaient de tout.
Elles sont donc là à se morfondre depuis cet appel, sachant très bien qu’il leur sera impossible de dormir tant qu’elles n’en sauront pas plus.
- (Anne) Ils auraient dû déjà appeler !!
- (Cindy) Ils ont certainement autre chose en tête !! Arrête de t’inquiéter, maman ne devrait bientôt plus tarder à rentrer.
- Parce que toi tu ne t’inquiètes pas peut être ?
- Bien sûr que si mais il ne sert à rien d’en parler !!
Anne sent les larmes couler sur ses joues.
- Tu crois que Benjamin s’en sortira ?
Cindy prend sa sœur dans ses bras, tentant de la rassurer alors qu’elle-même en est au même point que sa cadette.
- Il a intérêt sinon je ne sais pas ce que je deviendrai, l’idée de perdre mon petit frère m’est intolérable.
- C’est le mien aussi tu sais et je ne m’en remettrai jamais s’il lui arrivait malheur !!
Les deux sœurs sanglotent alors en se serrant encore plus fort l’une contre l’autre, Benjamin pourtant passe le plus clair de son temps à les embêter sans risque en sachant très bien l’adoration qu’ont ses deux sœurs pour lui.
Adoration réciproque même si sa façon à lui de le leur montrer n’a d’égal que sa propension à les faire tourner comme des girouettes.
***/***
« Un peu plus tôt à Begin »
Jonas et Antoine sortent du mess où ils ont pris leur repas du soir, quand ils aperçoivent Maurice accompagné d’une belle femme rousse et d’un jeune garçon semblant avoir leur âge à quelque chose près, c’est donc tout naturellement qu’ils se dirigent vers lui pour le saluer.
Maurice les voit approcher en souriant, il connait l’affection que se portent les deux garçons et c’est un peu grâce à lui s’ils peuvent circuler librement dans l’enceinte de la caserne, préférant qu’ils se voient ici plutôt que de les savoir circulant dans la ville aux risques de se faire repérer par Sacha.
- Tiens donc !! Voilà les amoureux !! Venez les garçons que je vous présente à Louise !!
- (Louise) Qui sont-ils ?
- Le brun c’est le cousin germain de Florian, comme je te l’ai dit il connait Sacha et nous a aidés à le reconnaitre, l’autre est le fils d’un de mes meilleurs agents.
- (Louise) Ils vont bien ensemble.
- (Benjamin) Ils sont homos ?
Maurice jette un œil rapide sur le garçon, il n’y voit rien que de la curiosité et répond donc à sa question.
- Oui ! Mais ce sont surtout des garçons très sympathiques, tu verras !
Benjamin sourit à son tour, il voit les deux garçons embrasser Maurice et timidement en faire autant avec sa mère avant de venir vers lui pour lui serrer la main.
- (Antoine) Des nouvelles de Sacha ?
- (Maurice) Pas à ma connaissance !!
- Ah !! Je croyais en vous voyant ici !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) (37/150) (Paris) (Chez les Menu) (suite)
- (Maurice) Non, en fait si nous sommes ici c’est à cause de l’accident dont a été victime Benjamin.
- (Jonas) Il a pourtant l’air de bien se porter ?
Antoine voit la gêne de Maurice à répondre, il ne lui faut guère de temps avant qu’il se rappelle que la question aurait été tout aussi bien posée vis-à-vis de son père et il ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le coup de fil de Maurice quelques temps auparavant.
Il se rappelle également avec un certain amusement comment Erwan a baptisé l’injection faite à son père, c’est donc avec un énorme clin d’œil à celui-ci qu’il demande.
- Ni clou ni vis ?
- (Maurice) Exact ! Mais restons discrets là-dessus si tu veux bien ? Nous reparlerons de ça dans un endroit moins public. Louise travaille avec moi sur l’affaire qui te concerne directement tout comme ton cousin et j’ai trouvé normal de lui venir en aide pour sauver son fils.
Jonas se tourne amicalement vers Benjamin qui lui semble plutôt sympa.
- Tu pourras allumer un cierge à la vierge.
Benjamin ne comprend bien sûr rien à tout ça, les choses s’étant passé beaucoup trop vite pour qu’il sache même dans quel état il était lorsqu’il a été amené ici.
Il se doute bien malgré tout que quelque chose d’inhabituelle est arrivée, ne serait-ce que par l’état de sa mère quand il a ouvert les yeux tout comme le souvenir du véhicule arrivant à toute allure sur lui et la douleur atroce qui s’en est suivie au moment du choc, avant qu’il ne perde le souvenir de la suite des événements.
- Il faudra juste qu’on m’explique pourquoi !
Antoine se tourne vers Maurice l’œil interrogateur, celui-ci reste un moment pensif puis soupire un grand coup.
- De toute façon il faudra bien que tu le saches un jour, nous parlerons de tout ça plus tard. En attendant nous devons partir d’ici avant que quelqu’un ne nous remarque.
- (Antoine) Je peux passer la nuit chez Jonas ?
- Tu sais ce que je pense à vous savoir traverser la ville ?
Il ne peut pas ne pas remarquer la tristesse subite des deux garçons.
- Bon d’accord !! Mais je vous ramène !! Nous déposerons Louise et Benjamin en route.
Maurice ne peut imaginer ce que ses paroles vont avoir comme effet direct sur la vie des personnes qui l’entourent, sinon il penserait que décidemment le destin a de drôles de caprices.
***/***
« Arrivée chez les Menu »
Les deux sœurs entendent les portières claquer sous leurs fenêtres, d’un même élan elles s’y précipitent et leur cœur ne fait qu’un bond quand elles en voient sortir Benjamin qui lève les yeux vers elles avec un magnifique sourire.
Le cri qu’elles poussent alors est entendu de toute la rue, le temps d’enfiler leurs chaussures et elles sortent comme des furies se jeter dans ses bras avec cette fois des larmes de pur bonheur, sous les regards incrédules d’Antoine et de Jonas, qui voient ses deux magnifiques rousses pour la première fois.
- (Louise) Montez donc un instant prendre un verre ?
Maurice n’en revient pas du changement des deux jeunes filles, la dernière fois qu’il les a vues elles n’étaient encore que des gamines turbulentes et de les voir aussi féminines lui amène un sourire appréciateur.
- Volontiers ! Ce sont de vraies demoiselles maintenant !!
- (Louise) Le temps passe que veux-tu !! Je suis certaine que je ne reconnaitrais pas ton fils si je le croisais dans la rue.
- (Maurice amusé) C’est lui qui a injecté le produit au tien tout à l’heure je te signale ! Hi ! Hi !
- Non !!!
***/***
« Dans l’appartement »
Anne et sa sœur se remettent doucement tout en écoutant étonnées ce que Maurice leur révèle à tous sur le comment d’un tel miracle.
Antoine remarque néanmoins l’intérêt de plus en plus marqué qu’elles portent sur lui et son chéri, il se plaque alors à Jonas en lui faisant un petit bisou dans le cou pour bien leur faire comprendre qu’il ne sert à rien d’espérer d’eux si toutefois c’était dans leurs intentions.
Le regard que se portent les deux frangines lui amène une envie de rire difficilement contrôlable, ce qui bien sûr ne manque pas d’attirer l’attention des adultes.
- (Maurice) J’ai dû rater un épisode là !! Qu’est ce qui t’amuse autant ?
Il voit alors la trombine visiblement déçue des deux filles.
- Ah !! Je comprends !! Désolez mesdemoiselles mais ces deux beaux garçons ne seront pas pour vous ! Hi ! Hi !
Les deux sœurs en rougissant.
- Oh !!!
Benjamin ne rate bien sûr pas l’opportunité en or qui lui est donnée de taquiner une fois de plus ses deux sœurs.
- J’aimerais bien qu’on soit copains les gars ! Hi ! Hi ! Au moins je ne risque rien avec vous deux et ça permettra aux deux frangines de baver d’envies en vous voyant !!
Anne se rue sur son cadet.
- Oh toi tu vas voir !! Sale môme !!
- M’man !! Dis-leur que je suis encore en convalescence et qu’elles ne doivent pas me brusquer !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (38/150) (Paris) (Chez les Menu) (fin)
Antoine observe avec amusement la petite scène fraternelle, il remarque seulement alors que ce n’est pas tant lui que Jonas que les deux jeunes filles dévorent des yeux et aussitôt une idée lui vient qui le fait ricaner à nouveau dans son coin, sous le regard curieux de Jonas qui bien sûr n’a d’yeux que pour lui et pour qui l’intérêt des deux filles lui passe loin par dessus la tête, même s’il les trouve agréables et éminemment sympathiques.
- (Antoine) Nous aimerions bien aussi qu’on reste amis.
Benjamin toujours en pleine déconnade.
- Pas de soucis les gars mais ne vous avisez pas à mater mes fesses comme le font mes frangines sur les vôtre ! Hi ! Hi !
Louise et Maurice comprennent alors que les chamailleries ne font que commencer et préfèrent botter en touche en s’enfermant dans la cuisine pour prendre ensemble un bon café en laissant les jeunes entre eux.
Louise en soupirant.
- J’en connais deux qui n’ont pas fini de se faire chambrer !
- (Maurice) Ils sont toujours comme ça ?
- Toujours oui ! Et apparemment les deux autres ne valent pas mieux, je ne serais pas étonnée de les revoir avant longtemps à la maison !!
- Attends-toi à de la visite alors parce qu’ils sont une sacrée bande de copains, Florian en tête et si tes enfants entrent dans la bande, ça va faire du monde crois-moi !
- J’espère juste qu’il y a des filles ?
- Quelques-unes mais ce n’est pas trop leur genre ! Hi ! Hi !
- Comment ça ? Tu veux dire…
- Et oui !! Au grand dam de beaucoup de demoiselles qui se pâment devant tous ces beaux gars.
- Ton fils ?
- Aussi oui ! D’ailleurs son copain est chez nous pour quelques semaines, c’est un saltimbanque qui travaille dans le cirque de sa famille et je t’avouerai que je l’aime beaucoup, faut dire aussi qu’il est d’une gentillesse peu commune.
- Et bien tu m’en diras tant !!
- Ça te choque ?
- Ce n’était pas mon propos, juste que je trouve ça étonnant ! Maintenant s’ils sont aussi attachés l’un à l’autre que le paraissent Antoine et Jonas, pourquoi pas !
Maurice sourit, appréciant les paroles tolérantes de Louise. Lui aussi n’a pas manqué de remarquer l’attention particulière qu’ont marquée Anne et Cindy sur Jonas et c’est avec amusement qu’il se dit que peut être….
- Il y a quand même une certaine particularité liée à ce groupe de jeunes qu’ils forment.
- (Louise) Ah oui !! Laquelle ?
- Ils y entrent tous célibataires, mais ça ne dure jamais bien longtemps avant qu’ils se trouvent une compagne ou un compagnon.
- Pourquoi me dis-tu ça ?
- Je pense à tes enfants et tout particulièrement à tes filles car je présume que tu dois les couver comme toute mère le ferait.
- Elles sont majeures tu sais, il faudra bien qu’un jour ou l’autre elles tombent amoureuses. J’ai connu mon mari alors que je n’avais que seize ans, j’aurais mauvaise grâce à leur reprocher ce que moi j’ai fait.
- Tu es une vraie perle le sais-tu Louise ? Très peu de parents verraient ça comme tu le fais.
***/***
« Une heure plus tard dans la chambre des filles, après que leurs invités soient partis »
- (Cindy) Il est trop craquant !! Quel dommage qu’il aime un garçon !!
- (Anne) J’en ai le cœur encore à l’envers !!
Cindy tâte son entrejambe.
- Et pas que ça !! Je suis encore toute mouillée tu imagines l’effet qu’il me fait !!
Anne goguenarde en fait autant et constate que pour elle c’est pareil.
- Wouff !! C’est pas du chiqué, je mouille aussi comme une folle ! Hi ! Hi !
Les deux sœurs s’allongent chacune dans son lit, la main s’immisce dans la petite culotte encore moite de l’excitation occasionnée par la rencontre d’avec Jonas et c’est tout naturellement que deux doigts s’activent dans la fente pour titiller le petit bouton en pleine éclosion et se donner le plaisir libérateur qui sinon les empêchera de dormir.
Le frisson fulgurant les prend au même moment comme à chaque fois qu’elles se donnent ce petit plaisir solitaire qui en fait n’en est plus un puisqu’elles le font quasiment toujours ensemble.
Dans l’autre chambre, Benjamin sort de sous son matelas la revue qui lui sert d’exutoire quand son sexe réclame son droit au plaisir.
La page s’ouvre aussitôt sur la même photo qui depuis toujours le fait jouir après quelques brèves secousses, étant tellement excité par le modèle nu dont sa libido ne peut se détacher et qui correspond presque parfaitement à ses rêves les plus fous.
Encore cette fois ci il ne lui faut pas longtemps pour que ses reins se cambrent en lâchant de puissants jets, l’orgasme qu’il prend alors le surprend par son intensité jusque-là encore inégalée en le laissant exsangue sur son lit, la respiration haletante à rechercher son souffle et calmer son cœur.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (39/150) (Kyoto) (Cinquième jour)
« Vingt-trois heures, chambre de Florian et Thomas »
Je sors de la douche en enroulant autour de mes reins la serviette éponge qui fait deux fois le tour de mon corps avant que j’en attrape la deuxième extrémité pour la coincer contre mon ventre.
Il n’y a que la veilleuse d’allumée, le corps nu de Thomas mis en valeur par cette lumière ténue me fait chaud au cœur et mes lèvres s’entrouvrent alors pour extérioriser une chanson qui m’amène la chair de poule en la fredonnant dans un souffle, tellement les paroles collent à la vision que j’ai en ce moment de mon ami.
« Chanson »
Quand tes cheveux s’étalent…
Comme un soleil d’été…
Et que ton oreiller…
Ressemble aux champs de blés…
Quand l’ombre et la lumière…
Dessinent sur ton corps…
Des montagnes, des forêts…
Et des îles aux trésors…
Que je t’aime…
« Thomas reste les yeux fermés en tentant de paraitre endormi pour ne pas interrompre cette voix merveilleuse qu’il entend pour la première fois et qui lui noue l’âme dans un torrent d’émotions, lui démontrant à quel point Florian l’aime. »
Quand ta bouche se fait douce…
Quand ton corps se fait dur…
Quand le ciel dans tes yeux…
D’un seul coup n’est plus pur…
Quand tes mains voudraient bien…
Quand tes doigts n’osent pas…
Quand ta pudeur dit non…
D’une toute petite voix…
Que je t’aime… Que je t’aime…
« Thomas sent les larmes inonder ses orbites, ses yeux se crispent pour ne pas les laisser s’échapper et risquer de faire cesser cette voix d’ange qui s’adresse à lui comme un hymne à l’amour que lui porte celui qui a été, est et sera toujours tout pour lui. »
Quand tu n’te sens plus chatte…
Et que tu deviens chienne…
Et qu’à l’appel du loup…
Tu brises enfin tes chaînes…
Quand ton premier soupir…
Se finit dans un cri…
Quand c’est moi qui dis non…
Quand c’est toi qui dis oui…
Que je t’aime… Que je t’aime… Que je t’aime…
« Le cœur de Thomas résonne comme un tambour, il se retient pourtant de peur que Florian ne remarque qu’il est à surprendre ce qu’il a toujours tenu secret.
Pas son amour pour lui bien sûr, car il n’a jamais été sans le lui dire après, avant et pendant chaque câlin.
Mais cette voix intemporelle qui le charme en déclenchant en lui les sentiments les plus forts, tout comme les émotions les plus secrètes. »
Quand mon corps sur ton corps…
Lourd comme un cheval mort…
Ne sait pas, ne sait plus…
S’il existe encore…
Quand on a fait l’amour…
Comme d’autres font la guerre...
Quand c’est moi le soldat…
Qui meurt et qui la perd…
Que je t’aime… Que je t’aime… Que je t’aime…
« S’en est trop pour Thomas qui laisse cette fois s’écouler son trop plein d’émotions, les dernières strophes de la chanson étant dites avec une telle émotion, une telle vérité dans le ton qu’il ne résiste plus et se dresse de son lit pour prendre dans ses bras son petit rouquin, inondé de larmes lui aussi et les yeux rougis par l’intensité de son ressenti. »
- Tu ne mourras pas mon chéri, tu ne me perdras pas non plus !! Pourquoi dis-tu ces paroles qui nous font mal à tous les deux ?
- J’aimerai tant que tu dises vrai « Thom » !! C’est grâce à toi que je suis ce que je suis, sans toi je n’existerai pas sur cette terre !!
- Qu’est-ce que tu racontes !! Tu n’es pas heureux avec nous ? Pourquoi ses pensées morbides ?
- Je le sens Thomas !! Quelque chose en moi me dit que ce que nous vivons depuis toutes ces années n’est qu’un leurre.
Le grand blond serre encore plus fort ses bras autour du corps fragile de son ami, voulant ainsi lui démontrer qu’il est bien réel.
Ses lèvres lui embrassent les paupières en récupérant ainsi l’humidité acide de ses larmes, elles redescendent ensuite en parcourant avec douceur son petit nez si mignon jusqu’à entrer en contact avec ses lèvres qui l’électrisent et le font vibrer.
Le baiser passionné qui s’en suit ne laisserait aucun doute s’il y en avait seulement eu un seul, sur les sentiments incroyablement forts qui lient ces deux garçons et se poursuit, enlacé dans le grand lit jusqu’à ce qu’ils se soient remis de l’étrange moment d’émotion qui les a pris.
Les mains de Thomas caressent le dos de Florian avec la douceur d’une plume soulevé par le vent, celles du jeune rouquin se perdent dans la chevelure bouclée et son visage s’enfuit dedans pour y respirer ses senteurs particulières qu’il aime tant.
En changeant de position pour y arriver, Florian a dû se redresser légèrement et s’avancer suffisamment pour que les doigts avides de Thomas entrent en contact avec les petites fesses fermes et satinées qu’ils se mettent à malaxer en déclenchant des petits sons de bienêtre de leur propriétaire.
Un petit sourire tout en tendresse anime le visage de Thomas quand il sent monter l’excitation de son ami, excitation qui gonfle le membre de son chéri en se frottant lascivement contre le creux du sternum glabre du grand blond.
Les mains de Thomas quittent lentement le fessier si appétissant de Florian, elles descendent plus bas pour s’immiscer à l’intérieur de l’entrejambe duveteux et frotter avec envie la partie sensible juste au-dessous des bourses toutes remontées et tendues, collant les parties intimes du jeune rouquin contre son corps en les plaquant de chaque côté de la hampe d’une raideur extrême et palpitante.
Un son lancinant suivit d’un râle de gorge intense, précède de peu une humidité chaude et crémeuse lui inondant la poitrine, preuve s’il en faut de l’orgasme que vient de connaitre Florian en retour de toute cette douceur et de ces caresses intimes auxquelles il n’a pu résister.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (40/150) (Sydney)
« Le lendemain matin, à l’ouverture du bureau de la DBIFC »
Franck comme chaque matin allume son ordinateur et consulte les chiffres de l’entreprise, il vérifie en premier lieu les dépenses et les diverses facturations qui pour une entreprise de cette importance sont faramineuses.
Il valide ensuite les diverses demandes de primes envoyées par les différentes directions d’agences comme en chaque fin de mois, sourit en constatant qu’elles sont de plus en plus nombreuses et que c’est sans aucun doute dû à l’intervention motivante de Florian lors de la dernière fête de Noël, donnant aux salariés de l’entreprise l’envie encore plus marquée de donner de leurs personnes pour la pérennité de celle-ci.
Il arrive donc au bout d’un certain temps, aux derniers chiffres qui sont ceux des rentrées d’argent et des commandes en cours, sursautant involontairement sur ce dernier chiffre qui lui semble disproportionné par rapport à celui des mois précédents.
- Qu’est que c’est que ce binz ? Il doit y avoir une erreur ce n’est pas possible autrement !!
Quelques clics pour entrer dans le détail de la somme globale qu’il a sous les yeux lui font vite comprendre d’où vient cet état de fait et c’est en se positionnant confortablement au fond de son fauteuil, qu’il fait dérouler la liste impressionnante de nouvelles commandes venant pour l’essentiel du Japon.
Un sourire de contentement vient petit à petit effacer la stupeur qui marquait jusque-là ses traits.
- Et bien !! Si je m’attendais à ça en t’envoyant là-bas !!
Franck prend le temps de lire une à une chaque commande dont la plus petite représente déjà une somme non négligeable, il prend ensuite son téléphone pour y composer un numéro qu’il connait par cœur et attend les quelques longues secondes nécessaires à la connexion avec la France.
- Allô !! Michel ? C’est Franck !!
- ……….
- Tout va bien ne t’inquiète pas !! Je dirai même très bien et je tenais à t’en avertir sans tarder !!
- ………
- Exactement, oui !! Pas un mais au bas mot une bonne vingtaine de nouveaux contrats qui viennent de nous être passés. Tu ne devineras jamais grâce à qui ?
- ……….
- Pas de Florian, non !!
- ………
- Non plus ! Hi ! Hi ! C’est notre futur PDG qui se lâche on dirait et crois-moi tu as fait le bon choix en pensant à lui pour me succéder !! Qui aurait cru, hein !!!
- ……..
- Au bas mot je dirais trois millions de dollars !!
- ……
- Tu as bien entendu !! Ça ne fait pourtant qu’à peine quelques jours que je l’ai envoyé seul là-bas !!
- …….
- (Franck) Comment ça où ? Mais au Japon bien sûr !! Tu n’étais pas au courant ?
- ………
- Bah !! C’est sans doute parce qu’ils sont trop occupés pour l’avoir fait ! Hi ! Hi !
- ………….
- Je ne pense pas, non ! J’ai fait promettre à Thomas qu’il devait se débrouiller seul, sans l’aide de Florian et tu le connais mieux que moi pour savoir qu’il n’est pas du genre à rompre ses promesses.
- ………….
- N’importe quoi !! Bien sûr que j’y ai cru !! Seulement je ne pensais pas qu’il apprendrait aussi vite !!
- ……….
- Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve encore comme surprises avec lui, en attendant je dois t’avouer que je partirai avec le sourire si comme j’en ai l’intime conviction, il sera largement à la hauteur de nos espérances.
- ……….
- Je suis au courant, les journaux en font mentions même ici !! Apparemment les gens du cru apprécient déjà beaucoup notre petit gars, faut dire aussi qu’il y va fort ! Hi ! Hi !
- ………
- Tu t’inquiètes pour rien !! Au vu de ce que j’entends sur lui, c’est plutôt de bon augure pour la suite ! Il n’y a pas de raisons que ça ne se passe pas aussi bien chez nous.
-…………
- Ah… oui au fait !! Qu’est-ce que ça donne ?
- ………
- Tu vois bien que j’ai raison alors !! Maintenant que vous avez le terrain, j’imagine que les travaux devraient commencer dans la foulée ? Sinon, tout va bien par chez vous ?
- ………
Franck se lève d’un bond, n’en croyant pas ses oreilles.
- De quoi !!!! Tu peux répéter ?
- ………
- « Flo » est au courant ??
- ……..
Franck se rassoit en souriant.
- J’imagine que vous avez hâte de les connaitre !!
- ……
- Tu parles d’un scoop !! J’essaierai de venir vous voir quand ça se fera, je ne voudrais rater ça pour rien au monde !!!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (41/150) (Kyoto) (Sixième jour)
« A l’heure du petit-déjeuner »
- Une bonne nouvelle les garçons, aujourd’hui c’est repos !
L’annonce d’Émile fait sourire les deux garçons près de lui.
- Tu veux dire qu’il n’y a rien de prévu ?
- Tu as bien entendu Florian, les discussions ne reprendront que demain matin.
- Wouah !! C’est cool !!
Thomas visiblement amusé de la gaieté subite de son copain.
- Qu’est-ce que tu vas faire alors ?
La question posée ingénument ne manque pas de faire l’effet escompté, le regard de chien battu que lui jette Florian prouve bien que ses intentions étaient belles et bien de passer la journée avec lui.
- J’ai du travail moi monsieur !!
- S’te plait « Thom » !!
- Tu sais ce que j’ai promis à Franck ?
- Je t’attendrai dehors, promis !
- Humm !!! Tu es sûr ?
- Croix de bois, croix de fer !!
- D’accord alors, mais tu tiendras ta parole !
- Ouuiii !!!
Emile n’est pas sorti de la dernière pluie et connaissait déjà l’intention qu’ils auraient de passer la journée ensemble, il comprend que l’un comme l’autre n’aurait pu imaginer faire autrement.
- Profitez en les gars !! Vous méritez bien d’avoir du temps rien que pour vous deux.
- On va où ?
- (Thomas) J’avais l’intention d’aller à Tokyo pour prospecter d’autres entreprises, j’ai déjà pris deux rendez-vous dans ce sens avec l’aide de Masako.
- Elle sera là aussi ?
- Non ! Elle a d’autres obligations aujourd’hui, je pensais y aller avec Joseph.
- Pas de soucis, on ira tous les trois alors !
***/***
« Tokyo, fin de matinée »
Il est presque l’heure du repas quand Thomas sort de son deuxième rendez-vous et que les trois amis décident qu’il est temps de chercher un endroit sympa pour se restaurer.
Le métro nous arrête au centre de la ville dans le quartier d’Otemachi, les gratte-ciels impressionnants nous font lever les yeux admiratifs et nous marchons ainsi pendant un assez long moment avant que le décor change du tout au tout et que nous nous retrouvions dans une autre époque, des jardins magnifiques et immenses cernent un palais des mille et une nuits aux remparts démontrant la grandeur et la magnificence des lieux.
Thomas en sifflant d’émerveillement.
- Pfiiittt !!! C’est quoi ce truc ?
- Le palais de l’empereur, c’est l’endroit où le mètre carré est le plus cher du monde.
- (Joseph) Vraiment ? Mais c’est immense !!
- Plusieurs dizaines d’hectares rien que pour les jardins et là-bas, c’est le château tout aussi immense.
- (Thomas) Ca m’a l’air bien gardé en tous les cas, matez un peu tous les flics devant ce pont ? Dommage que nous ne puissions pas visiter, ça nous aurait fait un sacré souvenir !
Je me rappelle des paroles de l’empereur quand il m’a dit que je serai toujours le bienvenu dans sa famille, un petit sourire me prend quand l’idée fait son chemin.
- Ce que Thomas veut, dieu le veut ! Hi ! Hi ! Allons-y !!
Joseph avec un mouvement de recul.
- Tu n’y penses pas réellement Florian ?
- Bien sûr que si, pourquoi ?
- Parce que ça m’étonnerait beaucoup qu’on nous laisse entrer !!
- Sauf si nous y sommes invités ! Hi ! Hi !
- (Thomas) Masako serait avec nous je ne dis pas, mais là au débotté je ne crois pas que même toi tu y arriveras.
- C’est bien mal me connaitre blondinet ! Hi ! Hi !
Thomas et Joseph voient alors leur ami partir d’un bon pas et se diriger vers deux hommes qui semblent faire du lèche vitrine, ils assistent de loin à ce qui ressemble à une conversation.
Les deux hommes d’abord visiblement surpris d’être pris à partie alors qu’ils se croyaient bien invisibles des trois personnes qu’ils surveillent depuis leur arrivée sur le tarmac de l’aéroport, marquent visiblement et rapidement un certain intérêt aux paroles de Florian.
L’un des deux prend du recul et passe un appel téléphonique qui dure un certain temps, alors que le jeune rouquin revient avec le sourire aux lèvres auprès de ses amis.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (42/150) (Tokyo) (Sixième jour)
- (Joseph) Qui sont ces gars ? Tu les connais ?
- Et bien « Jo » ? Pour un agent secret tu me surprends là !! Tu n’avais donc pas repéré leur manège depuis ce matin ?
- Tu veux dire que ce sont des flics ?
- Bah oui !!
Je capte du regard l’immense portail de l’autre côté du pont, qui s’ouvre et laisse sortir un véhicule qui semble avoir un rapport direct avec la demande que je viens de formuler auprès des deux policiers en civil.
- M'est avis que ma demande a été prise en compte les gars !!
- (Thomas) Et bien !! C’est du rapide !! Comment tu as fait ?
- Tu apprendras mon cher Thomas que j’ai mes entrées chez l’empereur.
- (Joseph) Tu m’étonneras toujours toi, parole !!
Les deux hommes s’approchent de nous en faisant signe à la voiture de nous rejoindre, celle-ci se gare juste devant nos pieds et un autre homme en sort pour ouvrir la porte arrière après force courbettes qui ne manquent pas d’attirer l’attention des passants autour de nous.
Une fois dans le véhicule, celui-ci repart vers là d’où il vient et nous ne pouvons nous empêcher de coller nos visages aux vitres pour admirer les immenses douves que nous surplombons en traversant le pont.
La traversée des jardins nous laisse médusés par la beauté d’un autre âge de toutes ces plantations entretenues avec soins par les jardiniers du palais.
Nous arrivons bientôt devant l’entrée principale de celui-ci où un homme âgé que je reconnais comme étant Akihito lui-même, nous attend avec un visible sourire de plaisir aux lèvres.
***/***
La voiture à peine à l’arrêt que Thomas voit en sortir son chéri qui s’élance alors vers ce vieil homme souriant, il voit également les visages incrédules des personnes autour du vieillard quand Florian lui tombe dans les bras et l’embrasse comme un ami de longue date, il se tourne alors vers Joseph.
- Ne me dis pas que c’est l’empereur ?
Le pauvre Joseph est tout aussi sidéré que le grand blond toujours assis près de lui.
- Qui veux-tu que ce soit d’autre ici ? Certainement pas le majordome ! Hi ! Hi !
- Et bien ça alors !!!
***/***
« Sur le perron du palais »
L’empereur voit arriver sur lui le jeune rouquin qu’il a appris à apprécier, il ne marque aucun étonnement bien au contraire au fait que celui-ci se précipite vers lui et lui fasse les quatre bises qu’il prend à juste titre pour une marque d’affection venant de ce jeune garçon si attachant et pittoresque.
Quand Florian desserre son étreinte sur le vieil homme, celui-ci reste un instant ému de cet élan du cœur auquel il n’est et c’est peu de le dire, vraiment pas habitué.
- 私の子供私の家で歓迎します ! (Bienvenue dans ma maison mon enfant !)
- 私たちの受信を受け入れる持っているニースは、私 « トム ・ トム ・ » 訪問あなたの味覚とあな
たの言葉を思い出した。 (C’est gentil d’avoir accepté de nous recevoir, mon « Thom Thom » voulait visiter ton palais et je me suis rappelé de tes paroles.)
- なぜまだ車の中ですか? (Pourquoi reste-t-il dans la voiture ?)
- それは内気なグランドと得た本当に感心するこんにちは !こんにちは! (C’est un grand timide et tu dois drôlement l’impressionner Hi ! Hi !)
- あなたの友人は、ようこそ私の食事を共有することがありますか? 我々 すべての時間をし、宮殿の訪問によって彼の好奇心を埋めるために。 (Tes amis sont les bienvenus, peut être partagerez-vous mon repas si vous ne l’avez pas déjà pris ? Nous aurons tout le temps ensuite pour combler leurs curiosités en visitant le palais.)
- クール !私はちょうどあなたクック支払ったことガスのメモこんにちは願 っています !こんにちは!あなたが知っているので私と調理済みの食品私たちは混ざらない ! (Cool !! J’espère juste que ton cuistot a payé la note de gaz Hi ! Hi ! Parce que tu sais, moi et la nourriture pas cuite, on ne fait pas bon ménage !!)
***/***
A l’intérieur du véhicule tout comme d’ailleurs l’ensemble des personnes se tenant respectueusement autour de l’empereur et de son jeune invité, la stupeur est de mise quand ils voient Akihito rire de bon cœur d’une plaisanterie que Thomas n’en doute pas, a encore due lancer Florian pour le mettre dans un état pareil.
- Et voilà !! Il a encore fallu qu’il fasse le clown !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (43/150) (Arabie Saoudite)
« Palais de l’émir Hassan »
- Votre altesse m’a fait mander ?
- Ah !! Omar !! Oui en effet !! Veuillez entrer et refermer la porte s’il vous plait !!! J’ai besoin de vos services pour une affaire ne demandant aucun retard !
Le secrétaire particulier de l’émir s’exécute avec un zèle qui ne manque pas de faire glousser d’amusement les femmes s’occupant de cette partie des appartements privés du palais, sachant depuis toujours de quel genre d’affaires urgentes il s’agit.
Le verrou n’en est pas encore à son deuxième tour que déjà Omar frissonne en sentant des mains fébriles lui prendre la taille avec douceur.
Les années pourtant nombreuses depuis qu’ils se connaissent n’y changent rien aux besoins qu’ont les deux hommes de ces caresses venant en préliminaires à d’autres attouchements beaucoup moins sages ceux-ci.
Les mains s’insinuent rapidement sous la chemise d’Omar, en contact direct avec sa peau et remontent sur sa poitrine en une longue caresse qui ne le laisse pas de marbre, accompagnant cette prise en main possessive et virile de petits ronronnements de plaisirs, qui amènent encore plus le besoin impérieux d’Hassan à se repaître de cette chair si douce.
La tête d’Omar bascule en arrière, laissant apparaître son cou dénudé qui aussitôt reçoit la bouche affamée et humide de désirs du prince, se collant maintenant à son amant pour lui faire sentir l’envie devenue énorme qu’il a de lui.
Les bras du plus jeune partent en arrière au-dessus de sa tête pour caresser la chevelure drue de celui qui maintenant lui offre un suçon en guise d’appartenance et qui visiblement s’en délecte au plus haut point.
- Tu abuses là ! Je vais devoir encore me balader pendant des jours avec un foulard autour du cou !
- C’est pour que tu te souviennes que tu n’es qu’à moi !
- Hum !! Tu te comportes encore comme quand nous avions vingt ans.
- Je suis toujours aussi fou de toi malgré toutes ces années.
- Je vois ça ! Hi ! Hi ! On croirait voir ton fils avec Christophe, ils sont trop chou tous les deux et ils me rappellent tellement de souvenirs !!
- J’ai trop envie de toi !
- Arrête de discuter alors !!
Le bassin d’Hassan ondule lascivement en faisant bien sentir l’érection qui ne le quitte pas depuis qu’il l’a fait appeler, Omar commence à perdre la tête et ses mains déboutonnent fébrilement son pantalon pour le laisser tomber à ses pieds, s’attelant ensuite avec la même nervosité sur celui de son amant qui trouve rapidement le même chemin.
Le sexe impérieux reprend alors possession de ce vallon si appétissant, il s’insinue insidieusement à l’intérieur de celui-ci sachant bien que ce simple fait va déclencher encore plus l’excitation de son chéri qui n’est pas en reste et l’aide de son mieux en s’écrasant au maximum contre cette barre de chair qui le comble à chaque fois.
L’envie est tellement forte que c’est dans cette position, Omar se tenant maintenant des deux mains plaquées contre la porte du bureau les reins arqués, recevant en lui le tison ardent qui lui donne le frisson quand il le remplit entièrement d’une longue poussée conquérante.
La sueur couvre bientôt les deux hommes maintenant au paroxysme de leurs libidos respectives, les respirations deviennent haletantes jusqu’à ce moment tant attendu où Hassan se plaque fortement contre Omar.
Ils ne sont pas encore remis de leurs ébats qu’un petit coup bref retentit à la porte et qu’une voix bien connue et ironique réclame leurs attentions.
- Votre altesse se sent mal ? Peut-être a-t-elle besoin de mes services ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (44/150) (Paris) (L’enquête)
« Milieu d’après-midi »
Raymond Baltot entre dans le laboratoire du service, il vient aux renseignements sur les résultats d’analyse des pièces qu’il y a confiées la veille au soir après son intervention sur les deux scènes de crimes.
- Quoi de neuf les gars !!
- Quelques pistes mais sans plus !
- Du genre ?
- Compliqué on va dire !!
- Hé les gars !! Je n’ai pas le temps de jouer aux énigmes, alors faites concis please !!
Un de ses collègues moqueur.
- Comme ça vous voulez du concis sir ! Hi ! Hi !
Raymond pas tellement réceptif ce jour-là, déjà parce qu’il est fatigué d’une nuit blanche et d’une journée toute aussi mouvementée.
- Tes blagues à deux balles tu te les gardes, compris ??
- Houlà !! Vous entendez les gars ?? Pas à prendre avec des pincettes aujourd’hui notre Raymond !! Bon d’accord !! Tu veux savoir où nous en sommes et bien voilà le rapport, pour l’instant tout ce qu’on peut te dire c’est que la victime était un homme jeune. Pour ce qui est de l’insigne par contre, nous avons peut-être quelque chose de solide.
- Un nom gravé ?
- Hélas non !! Mais une date qui correspond certainement à la période d’école militaire du quidam !!
- C’est quoi cette date ?
- Mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit / deux mille
Raymond retrouve le sourire.
- Donc c’est tout récent !! Quelqu’un a pensé à me sortir la liste des élèves de cette session-là qui ont réussi le concours ?
- Mieux que ça mon vieux !!
- (Raymond) Houlà !! Je crains le pire d’un seul coup !!
- Bonjour la confiance !! Si tu préfères te démerder tout seul, libre à toi !!
- Excuse-moi pour tout à l’heure, je suis sur les nerfs avec cette affaire tu comprends ?
- Pas vraiment, non !!
- C’est de la sécurité d’un ami à moi dont il s’agit.
Un autre collègue prend Raymond par les épaules.
- Luka a encore des problèmes, c’est ça ?
- Heureusement non ! Mais l’ami en question m’est très cher lui aussi !
Raymond reste un moment les traits fortement marqués d’anxiétés, ce que ne manquent pas de voir les autres hommes dans la salle d’analyse.
C’est le responsable du labo qui reprend le premier la parole.
- Après avoir croisés nos différends renseignements, il en sort une liste d’une quinzaine de noms qui pourraient être la victime.
- (Raymond) Vous avez essayé de les contacter ?
- Indirectement, oui !
- (Raymond) Comment ça indirectement ? Je ne comprends pas !
- Tu ferais bien d’aller te reposer « Ray » !! Parce que là je ne te reconnais plus !! Tu croyais quoi ? Qu’on allait les appeler un par un pour savoir s’ils sont toujours en vie ? usurpation d’identité, ça te parle ?
Le chef de service voit les yeux de Raymond devenir plus vif, il sourit en continuant ses explications.
- Je constate que tu t’es enfin réveillé !! Bon !! En fait je pense que nous tenons l’identité du collègue, ce serait un dénommé Mickael Magnin !! Un jeune originaire du nord, fraîchement promu qui aurait demandé et obtenu sa mutation à Paris.
- (Raymond) Quelqu’un a signalé sa disparition ?
- Justement non !! Et tiens-toi bien !! Il a même pris son service ce matin.
- Qui est au courant ?
- Seulement ceux du service, le commissaire du dixième et maintenant toi mon vieux !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (45/150) (Kyoto) (Sixième jour)
« Hôtel réservé à la délégation française, suite du président »
L’homme d’état est à son bureau, en visio-conférence avec plusieurs ministres et secrétaires d’états, il prend comme chaque jour les nouvelles ainsi que les décisions qui lui incombent du fait de sa fonction à la tête du gouvernement.
La discussion est déjà bien avancée quand il aborde enfin le cas de Florian, curieux de connaitre les réactions du public après les dernières révélations.
- Nous nous contentons de répondre à la curiosité des médias sans trop en dire monsieur.
- Oui mais que disent les gens dans la rue ?
- D’après nos rapports, il en ressort un fort élan de fierté nationale monsieur ! Surtout pour les plus âgés, les plus jeunes eux en rient toujours beaucoup. Ils singeraient même jusqu’aux cours de récréations les frasques du garçon qui sont diffusées en boucle sur la toile.
- Très bien !! Je présume que son retour chez nous est très attendu ?
- Pour sûr monsieur !! La sécurité s’y prépare pour que rien de fâcheux ne lui arrive à ce moment-là.
- Qu’ils se fassent discrets surtout ! Il faut que les gens pensent que c’est à eux de le protéger comme il l’a été sous-entendu lors de l’intervention de monsieur Désmaré.
- Je pense que nos services l’ont bien compris dans ce sens monsieur.
- Ce garçon est très précieux, vous vous en rendez compte j’espère ?
- Une question si vous le permettez ?
- Qu’elle est-elle ?
- Pourquoi le gouvernement n’a-t-il jamais eu vent de l’existence de ce garçon ?
- Vous ne devriez pas vous en offusquer messieurs, beaucoup d’autres avant vous et tenant vos postes, n’en ont jamais rien su. La surveillance de l’état sur ce garçon à commencer alors qu’il n’avait que quelques mois, vous devriez bien au contraire vous trouvez chanceux que ce soit pendant l’exercice de votre ministère que le voile se lève enfin et vous permettent d’en comprendre l’importance capitale.
- Y a-t-il des choses que nous devons encore savoir monsieur ?
- Chaque chose en son temps !! Certains d’entre vous seront mis dans le secret au moment voulu.
- En tout cas c’est tout bon pour vous monsieur, votre cote remonte en flèche auprès de nos concitoyens.
- Tiens donc !! Voilà qui est autant intéressant que curieux, je n’ai pourtant rien fait de spécial il me semble ?
- Les gens commencent à vous voir autrement que comme leur président, ils perçoivent désormais en vous l’être humain au grand cœur qui couve le jeune Florian comme le ferait un grand père.
- (Le président) C’est un peu ce que je ressens pour lui vous savez !! Je pense ne pas être le seul dans mon cas, savez-vous seulement en quoi a consisté une bonne partie de la journée de notre jeune surdoué ?
- Comment le pourrions-nous ?
- Et bien sachez messieurs qu’il a eu l’honneur considérable d’avoir Akihito comme guide pour la visite du palais impérial.
Le mutisme soudain qui suit ses paroles montre à quel point l’annonce a fait son petit effet au sein de son staff gouvernemental.
- Et oui vous avez bien entendus !! Encore un nouveau « grand père » comme vous le dites si bien pour notre petit gars, vous ne tarderez certainement pas à en entendre parler car c’est actuellement le sujet d’actualité numéro un là où je me trouve.
- Mais enfin !! Qu’a-t-il donc de si spécial ??
- Pour vous répondre, il faudrait déjà que je trouve les mots !! En avons-nous terminé pour aujourd’hui ?
- Oui monsieur, le reste est de notre ressort et concerne pour l’essentiel la vie courante du pays, juste que nous avons une demande expresse de la DST pour que nous vous permutions chez eux une fois que nous en aurons terminé.
Le président redevient subitement des plus sérieux, cette demande n’étant pas dans les habitudes de Maurice.
- Et bien faites donc !!
- Bonne journée monsieur, un opérateur va transférer l’appel, restez connecté !
Un petit signe de main du président et l’écran devient noir un bref instant, l’image revient aussi rapidement qu’elle avait disparu et montre un tout autre décor, celui du bureau personnel de Maurice qui sourit en voyant apparaître son patron.
- Votre séjour se passe bien ?
- On ne pourrait mieux, de votre côté j’espère que tout va comme vous voulez ?
- Nous avons retrouvé l’espion russe dont je vous ai déjà fait mention, plusieurs options s’offrent à nous et je voulais avoir votre aval sur les suites à donner.
- Et bien bravo !! Je vois que vous n’avez pas perdu de temps, je n’en attendais pas moins de vous mon cher Maurice.
- J’ai été grandement aidé par d’autres services de police monsieur.
- Faites-moi donc votre rapport, nous verrons ensuite quelles sont vos intentions.
Maurice narre alors les derniers événements qui lui ont fait découvrir l’identité d’emprunt de Sacha Voltok, les deux meurtres sont évidemment inclus dans son rapport avec toute la cruauté qu’il en est ressorti.
Il termine par les deux options qu’il a, soit le mettre sous surveillance ou encore le faire arrêter sur le champ.
Le président après réflexion.
- Le laisser libre serait une grave erreur !!
- (Maurice) L’arrêter en ferait très certainement venir un autre que nous risquerions de ne pas découvrir à temps !!
- Avez-vous découvert celui ou celle qui vous a mis sur la piste ?
- Nous y travaillons monsieur, nos recherches avancent doucement quoiqu’une piste se dégage doucement et ne devrait pas tarder à porter ses fruits.
- Expliquez-vous ?
- Nous avons retrouvé la provenance des deux connections, ils proviennent de deux grandes surfaces et par chance les ordinateurs incriminés n’ont pas été vendus, il ne nous reste plus qu’à relever le nombre impressionnant d’empreintes qui se trouvent dessus.
- Autant chercher une aiguille dans une meule de foin !!
2eme année avant pâques (dernière partie) : (46/150) (Découvertes pour l’enquête)
- Avec un peu de chance nous aurons un fichier sur l’individu quel qu’il soit, je ne pense pas que ce soit une personne lambda l’auteur des deux mails. Je pense plutôt à quelqu’un de fortement impliqué dans cette affaire et qui a trouvé ce moyen pour nous avertir en gardant son anonymat, certainement parce qu’il ou elle est très proche pour une raison ou une autre de ce Sacha.
- Il le connaîtrait croyez-vous ?
- Possible oui !! Je pense vous en dire plus d’ici demain, en attendant je préconise vivement de ne rien faire et laisser notre espion tranquille, de toute façon Florian est loin et ne risque rien pour l’instant.
- Et s’il commettait un nouveau crime ? Y avez-vous pensé ?
- Il a sa couverture maintenant, alors le risque même s’il est présent reste minime.
- Si vous le dites !! Très bien !! Nous allons faire à votre façon, jusqu’à demain tout du moins. La nuit porte conseil dit-on.
- Je vous tiens au courant dès que j’en ai appris plus monsieur !
- Et moi dès que j’aurais pris ma décision concernant cet assassin !! Bonsoir Maurice, même si je me doute bien que votre nuit sera courte.
La communication se coupe alors, laissant Maurice songeur sur les implications des paroles du président, il comprend qu’il ne lui reste que quelques heures pour boucler cette affaire et en comprendre toutes les ramifications, l’idée de faire arrêter Sacha n’étant pas celle qui lui convient le mieux car il se doute bien que l’espion n’est certainement pas le seul à être impliqué dans cette histoire tordue.
Maintenant sa curiosité professionnelle est mise à rude épreuve, qui peut bien être l’indic qui leur a envoyé ces mails ? Quelles sont ses vraies motivations d’une telle trahison car pour Maurice ce ne peut être qu’une trahison, il ne voit pas ce qui autrement aurait poussé qui que ce soit à une telle décision.
Sauf peut-être s’il y a une autre raison, Maurice fait l’inventaire dans sa tête de ce qui pourrait pousser quelqu’un à agir ainsi.
La peur est la première chose qui lui vient à l’esprit, mais pourquoi ? Lui vient ensuite l’idée que peut être ce serait tout simplement pour prendre la place de Sacha et gravir ainsi les échelons au sein du FSB.
Cette explication implique d’autres questions et si c’est le cas, que sait exactement l’autre individu sur l’affaire dont est chargé Sacha ?
Maurice en est là dans ses pensées quand son téléphone retentit dans la pièce, il décroche machinalement encore dans ses multiples réflexions.
- Allô ?
- …….
- Ah !! C’est toi Raymond !!
- ……
- Non ! Non ! J’ai été surpris par ton appel c’est tout !!
- ……
Maurice se lève et arpente nerveusement son bureau, l’oreille collée au combiné à écouter religieusement ce que son ami lui révèle.
- Tu parles d’un coup de chance !! Tu es certain qu’il ne peut pas y avoir d’erreur ?
- …….
- Ce serait une sacrée coïncidence en effet !!
- …….
- Tu as fait du bon travail, à mon tour de prendre la main maintenant et d’envoyer quelqu’un de confiance enquêter dans ce commissariat.
- ……..
- Oui, je suis sûr !! Va retrouver Luka, tu as bien mérité de rentrer chez toi !!
- ……
- Entendu, je te tiens au courant !
Maurice raccroche et décroche aussitôt, il compose le numéro de Louise avec les yeux brillant comme jamais, heureux d’un métier qui lui amène autant d’adrénaline.
- Allô Louise ? C’est Maurice !!
- ……
- Du nouveau, oui !! Je voudrais que tu te rendes sans tarder au commissariat du dixième, tu y trouveras un certain Lecœur, Maxence Lecœur !! Ses empreintes ont été retrouvées sur les deux PC qui ont servi à nous avertir des meurtres commis par Sacha, tire lui les vers du nez, je veux savoir exactement ses motivations et le jeu qu’il joue dans cette affaire !!
Maurice raccroche, satisfait que tout se déroule pour le mieux et avec rapidité, il soupire d’exaspération en sortant un dossier, pensant que celui-là en manque singulièrement et qu’ils restent dans l’impasse depuis de trop nombreuses années, seul la disparition récente d’un nouveau cas le lui fait réouvrir.
Maurice ne doute pas le refermer aussi rapidement, faute de pistes et de mobiles, les disparus n’ayant jamais refait surface, que ce soit mort ou vif.
Des étrangers pour la plupart, jeunes voir très jeunes et tous de sexe masculin, le dossier comporte une dizaine de plaintes sur la vingtaine d’année depuis que le dossier est ouvert.
Maurice ne doute pas que leur nombre doit être beaucoup plus important si la piste qu’il privilégie est exacte, un quelconque trafic d’êtres humains soit pour la prostitution, soit pour leur prendre leurs organes.
C’est déjà une chance qu’il y ait eu autant de plaintes pour qu’un certain rapprochement physique entre les disparus puisse avoir permis d’ouvrir ce dossier, certainement des erreurs de jugements des criminels qui s’adonnent à ce genre d’enlèvements et qui doivent certainement rechercher en priorité de jeunes SDF que personne ne réclamera jamais.
2eme année avant pâques (dernière partie) : (47/150) (Maxence)
« Dix-neuf heures, bureau du commissaire, dixième arrondissement, Paris »
- Asseyez-vous madame ! En quoi puis-je vous être utile ?
Louise sort de son sac sa carte de police et la tend au commissaire.
- Major Louise Menu, Inspection Général des Services !! J’enquête sur un de vos hommes, le brigadier Maxence Lecœur pour être exact.
- Maxence ? Qu’a-t-il fait encore ?
- (Louise) Comment ça encore ? A-t-il déjà eu à faire à nos services ?
- Pas que je sache, malgré tout j’ai hésité plusieurs fois à faire appel à vous.
Le commissaire explique en détails les différentes rumeurs qui courent sur Maxence, le fait qu’il n’y ait jamais eu de plaintes portées contre lui et qu’il soit malgré tout un bon élément de son service.
- Saviez-vous que son passé est très flou ? J’ai fait ma petite enquête et je dois vous dire qu’il n’aurait jamais dû obtenir sa carte de police au vu du peu que nous savons de lui.
- Il nous a présenté ses diplômes, sa mutation s’est faite comme pour d’autres venant du ministère et je n’avais aucune raison de croire qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.
- Pourtant ses papiers sont faux, son dossier ne tient pas à un examen détaillé. Je m’en suis personnellement assurée avant de venir vous en parler. J’aimerai avoir un entretien avec lui, pouvez-vous le faire convoquer immédiatement ?
- Il a terminé son service à cette heure-ci, je crains qu’il ne faille attendre demain.
Louise contrariée.
- Très bien !! Je veux le voir à la première heure demain matin, en attendant parlez-moi donc un peu de son nouvel équipier !!
Le commissaire sort un instant de son bureau et revient en tenant un dossier à la main, il l’ouvre et tend les feuillets à la bœuf carotte qui les lui prend des mains sans aucune formule de politesse.
- Il n’est chez vous que depuis quelques jours à ce que je vois ?
- En effet, Mickael est un garçon fraîchement promu de l’école de police et c’est d’ailleurs son premier poste.
- Pourquoi donc l’avez-vous mis justement avec le brigadier Lecoeur après tout ce que vous m’avez appris sur ses mœurs présumées ?
Le commissaire est visiblement mal à l’aise.
- Je n’avais pas d’autre alternative vous comprenez ? L’équipier actuel de Maxence m’ayant demandé de ne plus faire équipe avec lui.
- Vous avez mis un jeune homme nouvellement promu avec un gars dont tous ses collègues se plaignent ? Avouez que j’ai quelques raisons à penser que votre choix n’est pas des plus judicieux.
- Mais c’est lui qui me l’a proposé !! Il s’est pris d’amitié avec Maxence !! Je veux dire, le brigadier Lecœur et il semblait même content que j’accède à sa demande.
- Hum !! Tout ça se tient en fait !!
- Comment ça ? Je ne comprends pas ?
- C’est tout simplement parce que vous n’aviez pas tous les éléments pour le faire commissaire !!
- Ce serait bien que vous m’expliquiez alors !! Après tout il s’agit de deux de mes hommes !! Et d’ailleurs j’y pense, vous ne m’avez toujours pas donné le motif de votre présence major ?
- Avez-vous eu connaissance de l’incendie qui a complètement détruit un hangar agricole il y a deux jours ?
- En effet !! Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec votre présence ici !!
- J’y viens !! Un cadavre y a été découvert, des éléments découverts par la police scientifique nous ont fait remonter jusqu’à un certain Mickael Magnin.
- (Le commissaire) Parlons-nous du même Mickael ? Serait-il le meurtrier ?
- Qu’est-ce qui vous fait penser une telle chose ?
- Déjà votre présence ici et ensuite toutes vos questions ? N’allez quand même pas me dire que mes hommes sont les auteurs de ce meurtre ?
- L’un d’entre eux certainement pas commissaire et pour cause !!
- Expliquez-vous enfin !!
- Mickael Magnin n’est pas le meurtrier, c’est la victime !!
Le commissaire se redresse, stupéfait par ce qu’il vient d’apprendre.
- Mais alors….
- L’équipe que vous venez de constituer n’est de toute évidence pas du tout ce qu’elle voudrait paraître, nous soupçonnons avec une certaine raison que ses deux hommes ont une fausse identité et qu’ils sont parties prenantes d’un organisme étranger, le FSB entre autres !
- Des espions russes !!!
- Exactement commissaire et je vous demanderais de garder pour vous cette conversation, le temps que notre enquête soit menée jusqu’à son terme.
2eme année avant pâques (dernière partie) : (48/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Salle plénière des congrès, dix heures du matin »
Emile profite de la pause pour emmener Florian à l’extérieur où ils ont pris l’habitude de venir y prendre un bon café, boisson favorite du jeune garçon qui ne se fait jamais prier quand il s’agit d’en déguster un.
Une fois installés à une table, il regarde le petit rouquin avec le sourire, s’amusant de sa lippe gourmande à contempler sa tasse fumante.
- Et bien tu ne diras pas que tu n’aimes pas ça toi ! Hi ! Hi !
- C’est trop bon !!
- Je le vois bien ! Ta journée d’hier a l’air de s’être bien passée, pas vrai ?
- Tu sais moi, dès l’instant que je suis avec Thomas il ne peut pas en être autrement !
Emile remarque les regards portés sur eux ou pour être plus exact sur Florian, depuis qu’ils sont entrés dans le bistrot.
- Tu es devenu très populaire par ici on dirait ?
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Les personnes autour de nous, ils n’ont d’yeux que pour toi ce matin !
Je jette un œil dans la salle, ne pouvant que constater qu’Émile semble avoir raison.
- Oui ! C’est bizarre !
- Hum !! Dis-moi plutôt ce que tu as fait hier ?
- J’ai accompagné Thomas et Joseph à Tokyo, « Thom » avait des rendez-vous avec d’éventuels futurs clients et après ça nous avons passé le reste de la journée avec Akihito, il nous a invité à manger et ensuite il nous a fait visiter son palais, c’était cool tu sais !! Je n’avais jamais été dans un endroit aussi magnifique !!
Le ton parfaitement naturel de Florian désarçonne le brave député, qui reste un long moment à l’observer comme s’il sortait d’il ne sait où.
- Tu te rends compte de ce que tu dis ? Je ne m’étonne plus que tous ces gens soient en admiration devant toi !! L’empereur représente toujours pour eux la plus haute divinité vivante sur cette terre dans leurs croyances et toi tu vas le voir comme si c’était monsieur tout le monde !!
Je lui fais un clin d’œil amusé.
- Ben oui !! En plus on a bien rigolé avec lui ! Hi ! Hi ! Tu aurais vu la tête de Joseph, ça valait le coup crois-moi !! Il doit avoir chopé un lumbago à force de courbettes ! Hi ! Hi !
- Au moins lui il était conscient de là où il se trouvait Florian !!
- Pffttt !! Vous faites toute une histoire de pas grand-chose, Akihito est comme toi et moi tu sais ? C’est un vieil homme qui manque d’amitié et qui se sent souvent seul, d’ailleurs je l’aime beaucoup et il me le rend bien, « Thom-Thom » s’en est aperçu lui aussi et il a ressenti la même chose que moi.
- Mais c’est l’empereur du Japon !!
- Oui et alors ? Jacquot est bien président de la république lui et personne n’en chie une pendule !!
Emile hoche la tête, comprenant bien qu’il n’arrivera pas à lui faire entendre raison et que sa façon d’être ne lui fera jamais voir quelqu’un quel qu’il soit autrement que ce qu’il est, sans tous ces artifices créés de toutes pièces au cours des siècles.
Maintenant ce qui le surprend le plus n’est pas tant qu’il soit tel qu’il est, mais que cela ne semble choquer personne des personnages importants qu’il côtoie avec une régularité qui lui semble à lui simple élu pour le moins incroyable pour son âge et sa condition.
Sa façon de tutoyer les gens ou de leur donner des surnoms est tellement naturelle pour lui, qu’elle finit toujours par amener le sourire et l’amitié des personnages importants ou non, qui s’entendent interpeller de cette manière.
- Allons « Mimile » !! Ne te bile pas pour ça !! Toi aussi tu trouves normal la façon dont je te parle ! Hi ! Hi !
- Moi ce n’est pas pareil Florian, je suis ton ami !
- Alors dis-toi bien, qu’eux aussi le sont et tu verras les choses d’un autre œil. Je crois qu’il va être temps d’y retourner !! Demain ce sera à nous de prendre la parole et ensuite nous passerons aux choses sérieuses.
- Telles que ?
- Faire accepter au monde qu’il est grand temps qu’il se prenne en mains !!
- (Émile) Pour ça je te fais confiance !! Evite juste de faire le clown s’il te plait.
- Je sais être sérieux quand il le faut tu sais ? Je les ai juste préparés à m’écouter et crois-moi, ils le feront !!
2eme année avant pâques (dernière partie) : (49/150) (Abdel)
« Très tôt ce matin-là »
Maxence termine son petit-déjeuner, il s’apprête à entrer dans sa salle de bain pour se préparer à prendre son service quand la sonnerie de la porte d’entrée raisonne d’un bref appel.
- A peine six heures de matin !! Qui peut bien venir à une heure pareille ?
C’est encore en tenue de nuit qu’il ouvre la porte, son visage marque alors la surprise, vite remplacer par la crainte quand il prend le jeune garçon par la manche et l’attire rudement à l’intérieur de l’appartement, refermant aussitôt la porte à double tours derrière lui.
- Mais tu es suicidaire ou quoi ? Je t’ai demandé de rester chez tes parents jusqu’à ce que je te fasse signe !!
- Ils m’ont jeté dehors, ou plutôt c’est mon frère qui m’a viré !!
- (Maxence) Pourquoi donc a-t-il fait une chose pareille ?
- Comme si tu ne le savais pas !!
- Il voulait encore que tu ailles lui chercher ses doses ?
- Bien sûr !! Quoi d’autre ? Il n’en a rien à foutre de moi sinon !!
- Pourquoi tu n’en as pas parlé à tes parents ?
- Il me tuerait si je faisais un truc pareil !
Maxence comprend le désarroi de son petit ami, il le prend plus doucement par la manche et l’entraine dans la cuisine, lui verse une boisson chaude avant de le laisser pour terminer de se préparer.
***/***
Louise arrive devant la maison où habite le brigadier Lecœur, la lumière qui s’échappe des fenêtres prouve qu’il y a quelqu’un à l’intérieur et connaissant son dossier par cœur, elle se doute bien que ce ne peut être que lui qui se prépare à prendre son service.
Elle décide donc de l’attendre en se camouflant du mieux qu’elle peut dans le renfoncement d’une porte cochère non loin de là.
***/***
Maxence sort de la salle de bain dans un uniforme impeccable et le visage rasé de près, sa décision est prise d’aller ramener Abdel chez lui et avoir une discussion avec son frère ou pourquoi pas ses parents.
Il le voit toujours assis à la table de la cuisine, ses yeux tristes amènent en Maxence une colère comme il n’en avait plus ressenti depuis longtemps.
Les yeux doux du jeune arabe quand ils se portent sur lui, l’avive encore plus. Pas contre Abdel bien sûr, mais contre celui qui s’est permis de le mettre en danger et de faire de sa vie un enfer.
C’est donc avec une douceur inhabituelle qu’il s’approche de son ami pour le prendre dans ses bras et tentar de lui faire revenir le moral qui visiblement est aux abonnés absents.
- Je te ramène chez toi !!
Abdel sursaute, ses yeux marquent la peur viscérale qui lui noue le ventre.
- Pas habillé comme ça !!!
- Et pourquoi donc ?
- S’il me voit avec un flic, il va penser que je l’ai dénoncé et je vais me faire défoncer la tête !!
Maxence a un sourire cruel qui fait frissonner Abdel, la peur restant bien ancré en lui mais avec cette fois une certaine dose d’excitation montrant bien s’il en était besoin, combien il n’est pas indifférent à ce garçon autoritaire qu’il s’est choisi comme amant.
- Quand j’en aurais fini avec ton frère, il sera doux comme un agneau !
- Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Lui parler !! Et si ce n’est pas suffisant, lui faire comprendre sans équivoque ce qui l’attendra venant de ma part s’il ne te laisse pas tranquille.
Maxence fait signe à son ami qu’il est temps de partir, celui-ci s’exécute sans plus chercher à le retenir en comprenant bien que c’est partie perdue d’avance au vu de la détermination qui se lit sur son visage.
***/***
Louise reconnait facilement le brigadier Lecœur quand elle le voit sortir accompagné d’un jeune homme visiblement terrorisé, déjà parce qu’il est en uniforme et ensuite parce qu’elle a eu toute la soirée pour imprimer son visage dans sa mémoire.
Elle pense en premier lieu que le jeune arabe est encore une des victimes de sa nature perverse, jusqu’à ce qu’elle se pose la question si ce n’est pas une erreur de sa part en voyant le comportement des deux garçons et Louise décide de les suivre afin d’en apprendre plus avant d’intervenir comme c’était son intention première sur le coup.
Louise s’en voit vite récompenser quand elle peut les suivre sans prendre trop de risques et entendre une partie de leur conversation, aidée par l’heure matinale et le silence régnant encore dans le quartier.
2eme année avant pâques (dernière partie) : (50/150) (Abdel) (fin)
Au fur et à mesure qu’elle en comprend le sens, son regard change envers ce jeune homme qu’elle prenait sûrement à juste titre pour une brute épaisse dénuée de sentiments.
***/***
- Tes parents seront là tu crois ?
- Je pense, oui !
- C’est très bien alors !! Ils savent ce que ton frère te demande de faire pour lui ?
- Bien sûr que non !!
- Pourquoi ne leur en as-tu jamais parlé alors ?
- Mon frère les taperait encore plus tu comprends ? Déjà qu’il leur vole leur argent pour acheter sa came !
- Mais c’est une ordure !!
- Ils en ont peur !
- Et ils l’ont laissé te mettre dehors ?
- Oui !!
- Tu n’avais pas ailleurs où aller ? Je t’ai pourtant dit que c’est dangereux pour toi de te montrer en ce moment, il pourrait te tomber dessus et te faire la même chose qu’à l’autre garçon, je t’ai pourtant prévenu qu’il était à ta recherche !!
- Je n’avais nulle part où aller, de toute façon je voulais te voir !! J’avais peur que tu ne veuilles plus de moi !!
Maxence s’arrête en lui bloquant le bras pour qu’il en fasse autant et se tourne vers lui.
- Crois-tu que j’aurais fait tout ce que j’ai fait si j’avais pensé un seul instant ne plus vouloir de toi ? J’ai trahi pour toi celui qui était pour moi un ami !! J’ai aussi trahi mon pays, toujours pour toi !! Qu’est-ce que tu veux de plus ?
- Mais !! De quoi tu parles ??
Maxence explique alors les grandes lignes de sa trahison envers ceux pour qui il avait même fait le serment de mourir.
- Ne dis plus jamais que tu ne comptes pas pour moi, tu m’entends !!! Plus jamais !!!
***/***
Louise n’en revient pas, elle ne doute pas un instant de la sincérité de ce garçon visiblement amoureux et qui n’a pas hésité à tout laisser derrière lui au risque même d’y perdre la vie, tout ça pour l’amour d’un autre garçon qui à l’évidence éprouve les mêmes sentiments.
Elle comprend mieux maintenant toute cette histoire de mails anonymes et surtout la raison pour laquelle ils ont été envoyés, sa vision du brigadier devenant subitement moins intransigeante malgré ce qu’il représente toujours comme dangers potentiels.
Louise les laisse s’éloigner, ne voulant pas prendre plus de risques de se faire découvrir et sachant bien qu’elle le retrouvera d’ici peu au commissariat, commissariat vers lequel elle se dirige donc en sortant son portable de son sac à main.
***/***
Maurice raccroche, il était encore chez lui à déjeuner quand il a eu l’appel de Louise et il regarde son petit monde autour de lui qui a suivi sa conversation sans en comprendre bien sûr de quoi il s’agissait.
La petite Coralie profite qu’il ait terminé pour venir s’asseoir sur ses genoux sous les sourires complices de son fils, sa femme et de Ramirez qui est maintenant parfaitement intégré dans la famille.
- (Coralie) Câlin !!
- (Maurice) Pas longtemps ma puce, je dois aller à mon travail.
- Siiii !!!
D’avoir tout le monde autour de lui, réjouit le brave homme qui éprouve de plus en plus de difficultés à les quitter et qui commence à envisager la retraite non plus comme la fin de quelque chose d’important, mais au contraire comme le commencement d’une vie qui sera il n’en doute pas tout aussi riche.
Maintenant il n’y est pas encore, loin s’en faut et Maurice prend sur lui de se lever après avoir embrassé plusieurs fois la fillette.
- J’essaierai de rentrer tôt et nous irons nous promener au parc si tu veux.
- Tous ensemble ?
Un coup d’œil lui confirme l’acceptation générale, le faisant sourire de plaisir.
- Bien sûr ma puce !
***/***
« Une heure et demi plus tard, commissariat du dixième »
Maxence sort du métro d’un bon pas, ses pensées encore dirigées sur la rencontre qu’il vient de faire avec la famille d’Abdel et la mise au point qui s’en est suivit, surpris malgré tout de l’état d’épave du grand frère en contraste manifeste avec la gentillesse des parents.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (51/150) (La fuite)
Il se pose encore la question de comment peut-on accepter sans réagir de voir s’enfoncer ainsi un fils dans la drogue et surtout d’en avoir une telle crainte au point de se laisser malmener de cette façon alors qu’une petite baffe comme celle qu’il lui a donné, l’a envoyé par terre sans aucune réaction de sa part.
Il l’a quand même averti que s’il s’en prenait une fois encore à son petit frère, il reviendrait s’occuper de lui et cette fois il l’embarquerait pour de bon pour faire un petit séjour derrière les barreaux.
Il en est là dans ses pensées quand il entre dans le commissariat, il n’a pas fait deux pas à l’intérieur de celui-ci qu’il est interpellé par le planton de l’entrée.
- Maxence, le commissaire t’attend !! Il n’avait pas l’air de bon poil !!
- Qu’est-ce qu’il me veut encore ?
- Je n’en sais rien, juste qu’il a dit que tu devais te présenter à lui dès ton arrivée !!
Maxence soupire d’exaspération en gravissant quatre à quatre l’escalier, se demandant bien cette fois ci ce qu’on peut bien encore lui vouloir.
***/***
Sacha entend la conversation et regarde son ami qui lui passe sous le nez sans sembler le voir, le trouvant dans un tel état de surprise de cette convocation qu’il décide de le suivre pour voir ce qu’il en est.
***/***
Le commissaire est assis à son bureau, il raccroche son téléphone et se tourne vers l’officier de l’IGS avec qui il vient d’avoir une conversation, lui amenant certains éclaircissements sur l’affaire qui l’amène à enquêter dans son service.
- Il arrive !!
- (Louise) Très bien !!
« Toc ! Toc ! »
- Oui !! Entrez !!
La porte s’ouvre et laisse apparaitre celui qu’ils attendaient, celui-ci visiblement surpris qu’il y ait déjà quelqu’un avec son patron, reste un moment sans réaction.
- (Le commissaire) Ah !! Brigadier, c’est vous !!
- Vous m’avez fait demander monsieur ?
- Parfaitement !! Entrez et refermez donc la porte.
Le commissaire attend que ses ordres soient suivis d’effet, il reprend alors la parole tandis que le brigadier se tient debout devant eux.
- Je vous présente le major Menu de l’IGS.
Maxence s’attendant à quelque chose dans le genre ne montre que l’étonnement habituel à ce genre d’annonce, malgré l’anxiété qui le prend soudainement de connaitre la raison exacte de sa présence.
- Enchantez madame !! En quoi ma présence ici a-t-elle un rapport avec l’IGS ? Si je puis me permettre ?
Louise comprend tout de suite qu’elle a à faire à quelqu’un de particulièrement bien entrainé et décide d’être des plus directs.
- Nous savons qui vous êtes en réalité monsieur « Lecœur » ou quel que soit votre nom réel !!
- Je…
- Laissez-moi finir je vous prie !! J’enquête à la demande de la DST, je recherche un dénommé Sacha Voltok !!
- Qui est cet homme ?
- Allons monsieur Lecœur !! Me prendriez-vous pour une imbécile !!
***/***
"Derrière la porte, dans le couloir"
Sacha a un rictus mauvais, sa main se porte sur l’arme de service et ôte le lien maintenant le pistolet dans sa gaine, caressant ensuite avec un certain plaisir la crosse de sa paume.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (52/150) (La fuite) (fin)
***/***
- Je vous assure que j’entends ce nom pour la première fois !!
- Vraiment ?? Peut-être que son nom d’emprunt vous dira quelque chose alors ? Mais suis-je bête !! Ça vous impliquerait obligatoirement dans l’assassinat du jeune Mickael Magnin, dont nous avons retrouvé les restes carbonisés dans l’incendie volontaire d’une grange à la sortie de Paris, voilà maintenant plusieurs jours.
- Mickael est mort ? Mais ce n’est pas possible voyons !! Je l’ai quitté hier soir et je l’attends justement pour partir en patrouille !!
Louise comprend qu’elle n’en tirera rien de cette façon, aussi en le fixant toujours dans les yeux elle change de sujet en observant attentivement ses réactions.
- Vous préférez peut-être que nous parlions du jeune Abdel Melhaoui, votre équipier miraculeusement revenu à la vie serait très certainement intéressé de connaitre l’adresse où il pourrait le retrouver ne pensez-vous pas ?
Maxence devient blême, il sait qu’il vient de se découvrir mais il ne peut rien y faire.
La seule pensée que son chéri soit en danger lui ôte tous ses moyens de contrôle sur lui-même.
Louise s’en veut un peu d’utiliser de tels moyens, seul le but de l’interrogatoire lui permet de continuer dans sa lancée.
- Vous avez perdu votre belle assurance on dirait ?
- Ce n’est… pas…ça !!
Louise réalise qu’il vient de reprendre ses esprits.
- Ah oui !! Vraiment !! Expliquez-moi alors ?
- Ça n’a rien à voir avec Mickael !! Juste que parler d’Abdel, vous comprenez !! C’est…. Avoué ce que… je suis !
- Ce que vous êtes ? Homosexuel vous voulez dire ?
Maxence mime à la perfection la gêne d’un tel aveu, il se demande quand même à quel moment l’existence de son amant a été découverte.
N’étant en aucune façon mêler à l’affaire qui semble préoccuper cette femme, trouvant déjà qu’elle a été plutôt rapide à remonter jusqu’à lui alors qu’il lui avait semblé prendre toutes les précautions pour que justement ça n’arrive pas.
- Vous comprenez que je n’expose pas ma vie privée devant mes collègues de travail !! Déjà que certains prétendent que je suis limite avec la loi, alors que ce n’est pas le cas puisque comme vous l’avez découvert, je ne suis pas seul.
Louise ne se laisse pas abuser, seulement le faire parler ne sera pas une mince affaire et elle a bien compris que malgré les motivations qui lui ont fait poster les deux messages, il n’ira pas plus loin dans ses révélations pour ne pas risquer sa vie.
Elle va pour lui parler de ses empreintes prises sur les deux portables, empreintes servant de preuves irréfutables et qui ont servi à avertir la DST des deux crimes commis par Sacha et aussi sans doute avec sa participation, quand un bruit léger lui parvient de derrière la porte.
***/***
Sacha comprend que sa fausse identité actuelle vient d’être percée à jour, les paroles de cette femme flic sont sans équivoque et Maxence va avoir lui aussi des difficultés à s’en sortir indemne, même si Sacha reconnait volontiers qu’il ne s’en tire plutôt pas mal pour l’instant.
Sa décision est vite prise, il doit envisager un autre plan et repartir à zéro, que son identité soit découverte le perturbe suffisamment pour que les paroles tout comme les questionnements de son chef lui reviennent en mémoire.
Qui a donc bien pu révéler son existence aux flics ? Maxence ? Ce serait étonnant car l’amitié qu’ils ont ne date pas d’hier !! Qui alors ? Antoine ? Là Sacha se renfrogne car cette idée lui apparait de plus en plus comme la seule qui tienne la route, alors que pourtant il est certain de ce que ses yeux ont vu.
Sa décision est prise de mener des recherches rapidement sur ce sujet brûlant, toutes ses réflexions lui ont fait oublier un bref instant ce qu’il faisait là et un geste plus brusque que les autres déclenche un bruit feutré mais audible très certainement d’une personne attentive.
Malgré l’envie de buter cette femme, sa mission le retient et il préfère s’éclipser avant qu’il ne soit trop tard.
C’est donc un couloir vide de toute présence humaine que fouille du regard Louise avant de rentrer de nouveau dans le bureau du commissaire.
- Il m’avait semblé entendre quelque chose, excusez-moi !! Revenons à vous monsieur "Lecœur" !! Expliquez-moi donc si vous le pouvez, ce que vos empreintes faisaient sur les ordinateurs qui ont servi à avertir les services de police en communiquant deux positions satellites qui nous ont menés directement à deux meurtres ?
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (53/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Milieu d’après-midi, hôpital civil, Kyoto »
La sirène retentit, puissante et lancinante, elle s’arrête au troisième coup puis repart après une minute de pause une fois encore pour trois coups.
Quelqu’un surplombant le centre hospitalier pourrait imaginer sans difficulté une ruche au milieu de laquelle quelqu’un a donné un fort coup de pied, tellement d’un seul coup tout devient grouillant d’activité.
Les ambulances, les pompiers ainsi que les véhicules de police hurlent sans interruption en faisant un étrange manège, éclairé par d’innombrables gyrophares bleus créant une ambiance où l’urgence semble de mise.
***/***
« Bureau provisoire de Jun’ichirō », Kyoto »
Le premier ministre écoute ses collaborateurs affolés qui lui amènent les nouvelles d’un terrible accident maritime au large des îles du Japon.
Deux immenses navires de croisières en perditions après un choc frontal encore inexpliqué, deux immenses incendies ravages les navires et malgré les efforts de l’équipage pour le contrôler, il gagne de plus en plus les ponts supérieurs où sont entassés les touristes affolés dont certains même par familles entières se jettent à l’eau sans protection aucune.
Jun’ichirō en frappant sur la table pour se faire entendre.
- Allons messieurs un peu de calme s’il vous plait !! Je veux le bilan actuel de ce drame !!
Un de ses collaborateurs plus pondéré que les autres, prend alors la parole en consultant un dossier récent sur les événements.
- Les deux navires comportaient en tout, deux mille huit cents hommes d’équipages et dix mille deux cents touristes toutes classes confondues. Actuellement un quart de ses personnes ont pu être sauvées, les blessés nombreux sont acheminés dans nos différents services hospitalier.
- Et les autres ?
- L’armée s’occupe à évacuer les civils, les membres d’équipages aident les pompiers à sauver les navires. Nous tentons de boucher les trous dans les coques avec des ballons gonflables et la solution semble porter ses fruits, maintenant nous essayons également de détourner les navires à proximités pour qu’ils aident nos équipes à prendre en charge les survivants.
- Y a-t-il beaucoup de victimes ?
- Nous ne pouvons faire qu’une estimation à l’heure où je vous parle monsieur, mais il semblerait qu’elles ne soient pas aussi nombreuses que nous le craignons à l’annonce de la collision. Par contre les blessés se comptent déjà par centaines, nous essayons de n’envoyer dans les hôpitaux que les plus gravement atteints. Pour les autres, des soins rapides leur sont donnés dans des écoles et des gymnases réquisitionnés à cet effet.
- Très bien !! Que pouvons-nous faire d’autre ?
- De l’aide extérieur peut être ?
- Ça va prendre beaucoup trop de temps !! Nos services commencent déjà à être déborder monsieur !!
- Contactez chaque centre de soins du pays et demandez-leur combien ils peuvent en prendre !! Organisez immédiatement les transports vers les autres îles, envoyez-y les moins atteint mais qui nécessitent quand même des soins particuliers.
- Et pour les cadavres monsieur ?
- Nous devons tous les identifiés et faire prévenir leurs familles, convoquez immédiatement les responsables de chaines télévisées !! Nous devons faire un appel à l’aide, chaque personne pouvant nous aider sera la bienvenue.
***/***
« Quelques heures plus tard, centre hospitalier pour enfants de Kyoto »
Les salles sont pleines à craquer d’adultes et d’enfants plus ou moins hystériques ou en larmes, tentant d’en savoir plus sur un membre de leur famille auprès d’hôtesses complètement débordées, que ce soit enfants, frères, sœurs ou petits-enfants et qui ont été conduit jusqu’ici en urgence.
Une sirène retentit encore une fois, le véhicule se gare juste devant la porte principale et les portières claquent avec force, les têtes se tournent avec curiosité étonnés de ses deux policiers à la mine grave, marchant d’un bon pas et encadrant un jeune homme paraissant pourtant en parfaite santé.
Ils se fondent dans la foule jusqu’à l’infirmière tenant l’accueil qui les voit venir vers elle avec une pointe d’impatience dans le regard, étant trop débordée pour s’occuper semble-t-il d’un cas de tout évidence non prioritaire.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (54/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Retour en arrière de quelques heures »
Je remarque depuis quelques temps déjà, une certaine excitation dans les rangs des délégations et que de moins en moins de gens écoutent l’orateur qui finit lui aussi par cesser son discours dans le but de venir s’enquérir du pourquoi de toute cette agitation soudaine.
Je me tourne vers Émile, curieux.
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Comment veux-tu que je le sache !
- Allons voir ça de plus près alors !!
Nous quittons nos places pour aller aux renseignements, il semblerait qu’un accident ait eu lieu il y a peu de temps.
Seulement personne ne semble en savoir plus et ce ne sont que des suppositions, pour certaines pour le moins dépourvues de sens que je surprends ici et là.
Petit à petit, les nouvelles deviennent plus cohérentes et nous apprenons alors la sinistre vérité sur cette incroyable collision en mer.
Un personnage que je vois pour la première fois monte alors sur l’estrade, il demande et finit par obtenir le silence, expliquant ensuite avec une émotion certaine dans la voix ce qui déjà fait la une des conversations.
J’écoute néanmoins attentivement ses paroles retranscrites comme à l’habitude de façon des plus succinctes par notre éminent et surtout expéditif traducteur.
- Notre gouvernement profite que nombres de chefs d’états soient présents à ce congrès pour demander toute l’aide qu’ils pourraient nous apporter, en rappelant que nombres de ressortissants étrangers sont parmi les victimes.
Cette demande bien compréhensible ne pouvant qu’être suivi d’effet, c’est une envolée de portables qui jaillissent soudainement des mains des différents chefs de gouvernements ainsi que de leurs collaborateurs les plus directs.
Un brouhaha de voix résonne alors dans l’immense salle, chacun communiquant dans sa langue avec ses services pour voir quelles aides ils peuvent faire apporter dans un délai le plus court possible.
Je reconnais dans les hommes portant l’uniforme, l’officier qui est venu me chercher le jour de l’ouverture du congrès pour me faire asseoir aux premières loges sur l’estrade où l’empereur faisait son discours d’inauguration.
Je me fends donc dans la foule jusqu’à lui sans que personne ne me remarque, trop pris par les événements actuels.
- こんにちは!私は純一郎を要求したいと思います、防止することが できますか? (Bonjour ! Je voudrais faire une requête à Jun’ichirō, pouvez-vous le faire prévenir ?)
L’officier d’abord surpris, me regarde bizarrement.
最も適切な時期はないと思います。 (Je ne pense pas que le moment soit le plus opportun.) 皇帝彼自身に話しする必要がありますしない限り、私のアプリケー ションが妥当でないかどうかを決定する彼のためであろうと思う (Je pense que ce sera à lui de juger si ma demande est inopportune ou pas, à moins qu’il ne faille que j’en parle à l’empereur lui-même ?)
Je le vois encore hésiter un bref instant, puis prendre son talkie en main afin de s’entretenir avec un de ses supérieurs, la réponse arrive rapidement en me faisant sourire malgré le contexte qui ne s’y prête pourtant pas vraiment.
***/***
« Quelques minutes avant l’instant présent »
Notre véhicule arrive devant l’hôpital toutes sirènes hurlantes et se gare juste devant l’entrée principale du centre hospitalier, nous en descendons rapidement en claquant les portes derrières nous et en courant presque au milieu d’une foule de gens marqués par le choc des derniers événements.
Ils me regardent d’un drôle d’air, se demandant certainement ce que je peux bien venir faire ici encadrer par deux policiers en uniformes d’apparats et aux regards graves.
Nous arrivons rapidement devant l’accueil où une femme visiblement dépassée par tout ce qui arrive, me dévisage froidement.
Visiblement le fait que je sois accompagné par deux policiers, n’a pas l’air de lui donner envie d’être conciliante.
- マダムをすみません ! (Excusez-moi madame !!)
Ses yeux sont comme deux revolvers quand ils me fixent sans aménités prêt à m’expédier séance tenante, que ce soit moi et non un de mes accompagnants qui aie pris la parole, la refrène quand même quelque peu et son visage devient plus amène quand elle me répond...
- 我々 はここで沈没から転送されている子供の名前は、あなたの後ろにテ ーブルに刻まれていま
す !あなたが見ている ! (Les noms des enfants qui nous ont été transféré ici depuis le naufrage sont inscrits au fur et à mesure de leurs arrivés sur le tableau derrière vous ! Vous n’avez qu’à le consulter !!)
- ありがとうございます非常に多くが、私はここで探して、親、実際 には私は外科医と私のサービ
スを提供してきた。 (Merci beaucoup mais je ne suis pas ici à la recherche d’un parent, en fait je suis chirurgien et je suis venu pour proposer mes services.)
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (55/150) (Reims) (Visite surprise)
« Retour en arrière, début de weekend »
Le train s’arrête en gare, les passagers descendent et prennent le tunnel les menant à la sortie des voyageurs, beaucoup ne peuvent s’empêcher d’admirer ouvertement trois d’entre eux qui sacs à dos en bandoulières rient aux éclats en pénétrant dans la grande salle.
Deux jeunes filles magnifiques encadrent un grand blond d’une beauté à couper le souffle, faisant se retourner sur eux adolescents et adultes, avec un pincement au cœur d’envie.
- Et bien nous y voilà !!
- Comment on fait ? Bus ou marche à pieds ?
- Tu en penses quoi « Math » ?
Mathis conscient des regards portés sur eux, accentue encore plus son sourire en traversant souplement le grand hall jusqu’à la sortie.
- Il fait beau alors marché un peu ne nous fera pas de mal, après toutes ses heures assis sans bouger.
Chloé amusée par le manège d’un groupe de filles qui ne quittent pas un instant Mathis du regard.
- Dis plutôt que tu veux voir si ton charme fonctionne toujours autant ! Hi ! Hi ! Si elles savaient les pauvres !!
- (Léa) Mon frère est un tombeur ! Hi ! Hi !
- (Chloé) J’en connais trois qui vont avoir une sacrée surprise en nous voyant arriver !
- (Léa) Nous aurions peut-être dû prévenir, imagine s’il n’y a personne ou s’ils ont quelque chose de prévu.
- (Mathis) Annie me l’aurait dit !!
- (Chloé) Ah !! Parce que tu l’as mise au courant ?
- (Mathis) C’était la moindre des choses quand même.
C’est en discutant qu’ils font le trajet qui leur semble du coup particulièrement court et se retrouvent dans le quartier résidentiel où habitent leurs amoureux, interpellés par deux garçons qui arrivent sur eux à toute allure un grand sourire aux lèvres.
- Alors les sudistes ? On vient voir ses chéris ?
Chloé fait un gros clin d’œil à Rémi qui la prend dans ses bras pour l’embrasser amicalement.
- Vous avez de la chance d’être toujours ensemble vous deux.
Baptiste l’embrasse à son tour après en avoir fait autant à ses deux autres amis.
- Aurélien ne nous a rien dit de votre visite quand nous l’avons vu ce matin, tu parles d’un cachotier celui-là !
- (Chloé) Il n’en savait rien, en fait c’est une surprise ! Anthony n’est pas avec vous ?
- (Baptiste) Il est avec Alice, vous les verrez sûrement un peu plus tard.
- (Mathis) Cool !!
- (Rémi) Vous devez avoir hâte de retrouver les frangins ? On pourrait se faire un ciné demain tous ensemble si ça vous dit ?
- (Mathis) Avec plaisir les gars ! Amusez-vous bien !
Les deux garçons repartent à leurs affaires tandis que les Aixois se dirigent vers l’immeuble où vivent les Viala.
Annie est seule chez elle quand elle entend la sonnette, c’est avec un immense plaisir qu’elle les serre chacun leur tour contre elle pour les accueillir.
- Vous êtes resplendissant les enfants, allez donc poser vos affaires dans vos chambres.
Annie retourne dans le salon, troublée comme à chaque fois par la ressemblance incroyable de Mathis avec son cousin et qui est de plus en plus frappante au fil des mois qui passent, l’écart d’âge entre les deux garçons se remarquant de moins en moins.
Les sacs à dos sont vite débarrassés de leurs contenus qui prennent leurs places dans les armoires, près de celles de leurs petits amis respectifs.
De retour au salon, les conversations reprennent sans qu’il y ait besoin de forcer qui que ce soit tant ils s’apprécient et se sentent à l’aise dans cette famille qui est un peu devenue la leur.
Annie de son côté est heureuse de pouvoir enfin parler chiffon avec la gente féminine, se sentant parfois bien isolée au milieu de tous ses garçons.
Mathis les écoute d’une oreille distraite, comprenant bien ce que ressent la mère de son copain et prenant plaisir à la voir toute guillerette à parler de choses qui lui passent bien loin au-dessus de la tête, attendant d’être en présence de ses amis et de Frédéric pour aborder d'autres sujets qui intéressent plus les garçons.
Ça ne l’empêche pas de venir faire un câlin à cette femme qui a su le conquérir par sa gentillesse de chaque instant et qui pour lui n’est pas loin d’être une seconde mère dans son cœur.
Annie ne s’y trompe pas et lui passe doucement la main dans ses cheveux bouclés, appréciant à sa juste valeur la tendresse du jeune homme qui pourtant au tout début ne lui aurait jamais fait penser qu’il en était à ce point demandeur.
Elle se dit qu’il ne manquera plus que Thomas et le plus espiègle de tous pour que la famille soit au complet, un petit pincement au cœur lui vient soudainement du manque de cet enfant prodige qui marque bien souvent ses pensées.
Une clé entrant dans la serrure les fait se tourner tous vers la porte d’entrée, trois poitrines s’accélèrent soudainement rien qu’à la joie et l’émotion des retrouvailles.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (56/150) (Reims) (Visite surprise) (suite)
Frédéric remarque bien l’air déçu de ses trois invités quand ils le voient entrer dans l’appartement, bien sûr ce moment ne dure qu’un instant et les sourires reviennent naturellement sur leurs visages.
- Et bien !! En voilà un accueil !!
- (Annie) Il ne faut pas leur en vouloir chéri, ils ont tellement hâte de retrouver leurs amis.
Frédéric regarde attentivement les trois Aixois, les trouvant encore changé comme à chaque fois qu’il les rencontre et c’est surtout Mathis qui fait les frais de cette pensée, le gamin turbulent des premiers jours se transformant rapidement en un jeune homme visiblement ne manquant pas d’assurances.
- Je le sais bien, je disais ça pour voir leurs têtes ! Les garçons ne devraient plus tarder, je les ai croisés près du pont, vous devriez aller les attendre dans vos chambres si vous voulez leur faire une surprise.
***/***
"Conversation entre les frères Viala sur le chemin du retour"
- Tu as essayé d’appeler Léa ou Mathis aujourd’hui ? Impossible d’avoir Chloé et sa mère ne sait pas où elle est.
- (Guillaume) J’ai eu Léa ce matin, elle m’a semblé bizarre ! Sa voix n’était pas comme d’habitude.
- (Damien) J’imagine qu’à entendre ta voix, elle était toute chamboulée la pauvre ! Hi ! Hi ! Elle avait peut-être un doigt baladeur !!
Guillaume en soupirant d’exaspération.
- Tu ne penses vraiment qu’à ça ma parole !
- Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? C’est la nature et les filles ne sont pas les dernières non plus !!
Aurélien défend son cadet.
- Tout le monde ne s’appelle pas Damien !!
Damien rougit fortement aux paroles de son grand frère, s’étant fait prendre pas plus tard que la veille au soir à se « manipuler » la queue dans la chambre d’Aurélien devant l’ordinateur allumé.
Guillaume n’étant pas au courant, il les regarde avec curiosité en cherchant à comprendre la gêne soudaine marquant les traits de son petit frère.
- J’ai dû rater un épisode !! Si quelqu’un pouvait me mettre au parfum ce serait sympa !!
Aurélien enfonce le clou en répondant à sa demande.
- J’ai surpris monsieur dans ma chambre la queue à l’air en train de se branler devant mon pc, du peu que j’en ai vu il n’était pas le seul à se faire du bien ! Hi ! Hi !
- (Guillaume) Et bien mon cochon !! Tu ne t’emmerdes pas à ce que je voie !!
Damien tente de se justifier.
- Rien ne vous empêche d’en faire autant !!
- (Guillaume) Tu fais ça souvent ?
- Pas trop, non !! Déjà parce que ce n’est pas pratique, la preuve puisque je me suis fait capter !
- Pourquoi dans la chambre « d’Aurel » ? Tu ne peux pas le faire dans la tienne ?
Damien se retrouve tout bête de tout simplement n’y avoir jamais pensé et d’attendre que son frère soit absent, ce qui ne correspond pas forcément aux horaires de Mathis.
- (Aurélien) Achète-toi un ordinateur si ton mec te manque à ce point !!
- (Damien) Tu crois que les parents seraient d’accord ?
- (Guillaume) Que tu fasses des plans cam avec Mathis ? Essaie de le leurs demander ! Hi ! Hi ! Je suis curieux de voir ça moi !!
La conversation continue encore un moment jusqu’à ce qu’ils arrivent devant chez eux et reprennent leur sérieux, l’histoire de Damien n’étant qu’un prétexte parmi tant d’autres pour qu’ils pensent à ceux qui jours après jours leur manquent de plus en plus.
***/***
Annie entend ses fils derrière la porte et se sauve dans sa cuisine pour ne pas qu’ils remarquent son amusement aux retrouvailles qui ne vont bientôt plus tarder, Frédéric se contentant pour sa part et pour le même motif, de remonter ses bras et cacher son visage derrière le journal qu’il s’est mis à lire.
Guillaume comme ses frères, se déchausse dans l’entrée et si ceux-ci ne remarquent rien, lui voit bien les cinq paires de chaussures qui y sont déjà.
Un coup d’œil rapide au salon et le voilà entrant comme un fou dans sa chambre en poussant un cri de joie qui bien sûr surprend ses frères, n’ayant pour leur part toujours rien remarqué.
- (Damien) Il ne va vraiment pas bien en ce moment !!
Aurélien n’est pas loin d’avoir les mêmes pensées sur l’état de santé de son frère quand il capte le regard amusé de son père qui aussitôt qu’il s’en rend compte, remonte d’un cran le quotidien qui lui sert de paravent.
Un gloussement féminin sort de la chambre de Guillaume, Aurélien sourit et traverse tranquillement le couloir donnant accès aux chambres, il entre dans la sienne en refermant derrière lui et se retourne juste à temps pour recevoir sa petite amie dans ses bras.
Damien hausse les épaules devant le comportement inhabituel de ses frères, il termine d’ôter son manteau quand un vieux doute le prend et qu’il se tourne vers sa chambre, attentif tout d’un coup au moindre son.
C’est en voulant en avoir le cœur net qu’il entrouvre sa porte et passe la tête à l’intérieur pour y jeter un coup d’œil rapide, ne voyant rien de plus que ce qu’il a l’habitude d’y trouver.
C’’est en soupirant contre lui-même et ses drôles d’impressions, qu’il s’apprête à refermer la porte quand une main ferme sort de derrière la porte et l’attrape par le col en l’attirant à l’intérieur.
Damien se retrouve alors nez à nez avec son beau blond qui le fixe de ses yeux moqueurs, amusé par la tête d’ahuri de son copain qui visiblement bug face à lui et se met soudainement à trembler, les yeux noyés d’émotions.
- « Mat » !!! C’est vraiment toi ??
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (57/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Début de soirée, hôpital pour enfants, Kyoto »
Victor et Joseph arrivent dans la salle d’attente de l’hôpital accompagnés par Thomas et la princesse Masako, ils étaient depuis plusieurs heures à la recherche de Florian et commençaient à paniquer à l’idée qu’il pourrait lui être arrivé quelque chose, s’apprêtant à alerter les autorités locales.
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« Une demi-heure plus tôt »
C’est en écoutant le journal télévisé diffusé sur les énormes écrans que l’on trouve partout en ville, que la princesse retrouve soudainement son calme et s’arrête avec ses trois compagnons pour leur en traduire ce qui fait la une de l’actualité du soir.
En fait deux sujets tournent en boucles et interpellent la population, le premier étant bien sur la collision des deux navires de croisières et l’appel à l’aide du gouvernement devant le nombre des victimes, croissant aux fils des heures d’une façon exponentielle.
Le deuxième point d’actualité portant sur un centre hospitalier en particulier, ils y voient le ballet incessant des ambulances qui y amènent les petites victimes au fur et à mesure qu’ils sont sortis des carcasses fumantes des deux épaves.
Une bande vidéo amateur montre un jeune garçon roux visiblement Européen, vêtu d’une blouse blanche et portant un stéthoscope autour du cou, qui ausculte les nouveaux arrivants en les dirigeant avec assurance vers les services que nécessitent leurs états.
- (Masako éberluée) Plus besoin de chercher, nous savons maintenant où il est !
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Le service de sécurité s’approche d’eux pour les refouler à l’extérieur, comme pour tous ceux affolés qui viennent aux nouvelles d’un enfant gravement toucher.
Thomas et ses deux amis garde du corps laissent Masako gérer ça auprès du service d’ordre, ils se regardent avec la même expression de surprise et d’horreur devant tous ses petits lits entassés dans les couloirs où des enfants gravement atteints, attendent leurs tours en pleurant de douleurs ou de peurs.
Il y a du sang partout, les personnels soignant en ont les vêtements couverts et leurs regards démontrent bien l’épreuve qu’ils vivent en ce moment présent devant l’ampleur de leurs tâches, gardant malgré tout un calme et un professionnalisme rare.
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« Salle d’opération »
- ボン !もう一度それを閉じることができます !以下をもたらすと別の部屋の準備を行う、それは消毒される必要があります ! (C’est bon ! vous pouvez le refermer !! Amenez le suivant et faites préparer une autre salle, celle-ci aura besoin d’être désinfectée !!)
L’ordre est aussitôt suivi d’effet, personne n’envisagerait même d’y faire une quelconque remarque car celui qui vient de prononcer ses paroles les subjugue par son savoir-faire, son organisation et sa dextérité.
Dès le début il a pris les choses en mains devant l’affolement qui commençait à gagner autant les chirurgiens que les infirmières et autres aides-soignants, vite dépassés par l’afflux incessant des enfants qu’ils ne savaient plus où caser.
Six salles d’opérations actives et deux salles en désinfections afin d’éviter les pertes de temps, trois tables opératoires dans chaque bloc avec dans chacune d’elles, un chirurgien chef, deux assistants confirmés et quatre infirmièr(e)s, chacun dans sa spécialité reconnue.
Les enfants ont été ensuite dirigés vers ces différents blocs, suivant la localisation, l’importance et la gravité des traumatismes qu’ils ont subits, petit à petit le calme est revenu pour ne laisser place qu’aux interventions qui s’enchaînent maintenant avec une régularité jusqu’alors jamais égaler dans ce centre.
Florian passe ses mains au désinfectant pendant que les brancardiers amènent la petite victime suivante, les infirmières maintenant bien rodées le déshabillent de suite et nettoient ses plaies, celui-ci ayant deux côtes qui lui perforent la poitrine.
Son état amène une grimace désabusée des deux femmes qui le prépare, la respiration rauque et hachée démontrant à coup sûr qu’au moins un des deux poumons est également atteint.
L’enfant, un petit garçon d’à peine deux ans a pourtant les yeux grands ouverts et ne semble pas se rendre compte de la gravité de son état, ne pensant qu’à trouver l’air qui lui brûle la poitrine dans un sifflement sinistre.
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« Une demi-heure plus tard »
- 完全な縫合糸とホールドで睡眠七十から二時間支援し、ないそれの ため拘束彼を休ませることができます移動胸 ) 。他のブロックは準 備ができて?はいですか?それから私達は行く !
(Terminez les sutures et maintenez-le en endormissement assisté pendant soixante-douze heures, ensuite vous lui poserez un carcan pour ne pas qu’il puisse bouger la poitrine. L’autre bloc est prêt ? Oui ? Alors nous y allons !!)
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (58/150) (Reims) (Visite surprise) (suite)
« Dans la chambre de Damien »
- Mais non !! Tu vois bien que c’est la Vénus de Milo !! Ils m’ont juste regreffé deux bras ! Hi ! Hi ! Bien sûr que c’est moi !! Qui veux-tu d’autre ?
- Mais ! Mais…
Mathis éclate de rire en pinçant un bon coup son copain pour qu’il puisse constater qu’il ne rêve pas.
- Aïe !!!
***/***
Pendant ce temps dans les autres chambres, c’est un peu le même effet de surprise et ne serait-ce le pincement en moins, l’ahurissement ainsi que la joie marquent fortement les traits de Guillaume et d’Aurélien.
***/***
Frédéric et sa femme discutent dans le salon, les cris joyeux venant des chambres leur amènent également un sourire de connivence.
- (Frédéric) J’espère que tu as pensé aux bouchons d’oreilles pour nous cette nuit ?
- Tiens donc !! Et pourquoi faire ?
- Je pense que ce sera nécessaire si tu veux dormir quelques heures ! Hi ! Hi !
- Hum !! Et moi qui envisageais de nous mettre la fameuse cassette.
- (Frédéric) Faudra me faire penser à en faire une copie avant que la bande soit complètement usée.
***/***
Pendant que leurs parents discutent de ce que les jeunes n’imaginent certainement pas venant d’eux, la petite bande se réunit dans la chambre de Guillaume qui est la plus grande et la seule à avoir deux lits, ce qui est bien plus confortable pour se raconter les dernières nouvelles de chacun.
L’arrivée d’Antoine dans leur bande est bien sûr un des sujets abordés, aucun des six ne le connaissant autrement que par la description de ceux qui ont eu la chance de le voir de près.
- (Mathis) Parait qu’il est super sympa et qu’avec Florian ça a tout de suite fait tilt.
- (Chloé) Éric m’a dit la même chose l’autre jour, Thomas lui a raconté une discussion qu’il a eue avec « Yu » et il paraîtrait même qu’ils ont bien failli ne jamais se connaitre.
- (Damien) Sans blague !!
Chloé relate alors l’histoire qu’Éric lui a racontée sur Antoine et la raison de sa venue en France, tous l’écoutent avec attention en poussant de temps en temps des cris d’indignation.
- (Guillaume) Tu parles d’un salaud ce Sacha !! Brrr !! Ça me fait froid dans le dos un type pareil !!
- (Mathis) Parlons d’autre chose alors !! Vous saviez que le cousin a eu son permis ?
- (Damien) Tiens donc ? C’est bizarre que « Flo » ne nous en ait pas parlé !
- (Léa) C’est parce qu’il ne le sait pas encore, Thomas veut lui faire la surprise pour la prochaine fois qu’il vient à Aix.
- (Aurélien) Il a une caisse ?
- (Léa) D’après maman, oui !! Une Renault noire, par contre elle n’a pas pu nous dire quel modèle c’est.
- (Aurélien) Va falloir que je pense à le passer aussi, ça fait déjà un moment que ça me trotte dans la tête.
- (Damien) Ouah !! Dis plutôt que ça fait son petit bonhomme de chemin frangin ! Hi ! Hi ! Ne va surtout pas t’user les méninges en les brusquant.
Aurélien préfère ne pas relever l’allusion, un petit sourire narquois lui vient en regardant son petit frère collé à son chéri depuis qu’ils sont dans la chambre.
- Ça me fait penser que j’ai un petit truc pour vous deux, une invention à moi ! Hi ! Hi !
Il n’attend pas les questions qui ne manqueraient certainement pas et se lève pour quitter la chambre, il revient quelques secondes plus tard en tenant à la main une espèce de grande ardoise où la partie noire a été remplacé par une vitre et en bas de laquelle il y a collé deux pattes pour qu’elle tienne debout.
Il l’a tend à Damien qui machinalement la lui prend.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un écran d’ordi en quatre dimensions !! Pour vos petits jeux de branleurs avec ton copain, tu verras comme c’est bluffant !! Il vous suffit de vous mettre chacun d’un côté ! Hi ! Hi ! Excusez-moi les gars, je n’ai pas eu le temps de l’équiper d’essuie-glaces !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (59/150) (Paris) (Maxence)
« Cellule de détention préventive, commissariat du dixième »
Maxence reste prostré sur le banc de la cellule où il est assis depuis que sa mise en examen lui a été annoncée suite à l’interrogatoire de cette femme de l’IGS qui l’a obligé preuves à l’appui, à avouer qu’il était impliqué dans cette sombre histoire de meurtres et d’espionnage.
Il sait très bien que maintenant sa vie ne tient qu’à un fil, conscient qu’un jour ou l’autre quelqu’un viendra pour régler les comptes et que sa trahison envers son pays ne restera pas sans réaction de leur part.
Maintenant il est jeune, la mort le terrifie à un point qu’il n’aurait pu jusque-là imaginer et son passé lui remonte alors comme le pire des cauchemars.
Etrangement pourtant, son plus gros souci va vers Abdel qui se retrouve seul et sans protection, même si la femme lui a promis de veiller sur lui s’il disait tout ce qu’il savait.
Pourquoi l’a-t-il cru ? Il ne saurait le dire, juste qu’il lui a alors tout déballé sans chercher à occulter quoi que ce soit depuis son recrutement alors qu’il n’était encore qu’un enfant, jusqu’à ce jour où il se retrouve derrière les barreaux.
***/***
Louise et Maurice l’observe attentivement depuis l’écran de contrôle, qui renvoie les images venant de la petite caméra judicieusement placée dans le couloir des cellules et qui montre par quelles affres passe ce jeune homme, visiblement étonnés d’une telle affliction.
- Il me semble sincère tu sais !!
Maurice se tourne vers son amie.
- Je t’avouerai que je ne sais qu’en penser !!
- Son histoire se tient pourtant, j’ai déjà eu vent de cette école qui embrigade de jeunes primo délinquants et qui les transforment en monstre à la solde des services spéciaux Russes.
- Il pourrait très bien jouer un double jeu ?
- Quel avantage trouverait-il à avoir trahi son ami ? Désolé Maurice, mais je pense sincèrement qu’il y a eu un déclic quelconque qui l’a fait réfléchir et se retourner contre ceux qui l’emploient.
- Ce jeune Abdel dont tu m’as parlé ?
- Ça se pourrait bien oui, j’ai surpris une conversation entre les deux garçons et crois-moi, ils tiennent réellement l’un à l’autre. La peur de le perdre a été la plus forte que son embrigadement et il s’est mis en danger en nous envoyant ces mails.
Maurice regarde une nouvelle fois Maxence toujours prostré sur son banc, il ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en pensant à cette jeunesse gâchée et sa décision se prend alors sans qu’il ne comprenne vraiment les motifs qui le poussent dans ce sens.
Louise le regarde à son tour en soupirant.
- Que vas-tu faire de lui ?
- Tu connais aussi bien que moi les options possibles !!
- Si nous l’envoyons en prison, je ne donne pas cher de sa peau.
- C’est pourtant ce qu’il mérite !!
- Il est encore si jeune !!
Maurice se lève en faisant signe à son ami de le suivre.
- (Louise) Où allons-nous ?
- Je voudrais avoir une conversation avec ce jeune Abdel avant de prendre ma décision.
- (Louise) Avoue que d’apprendre sa mort te déplairait beaucoup ?
Maurice préfère ne pas répondre, pourtant le dernier regard qu’il jette vers l’écran n’est certainement pas celui d’une personne souhaitant du mal à quelqu’un et le jeune Maxence l’apitoie plus qu’il ne voudrait l’avouer.
***/***
« Très tard dans la nuit »
Maxence sursaute en entendant des pas venir dans sa direction, ses yeux sont rougis par le manque de sommeil et l’inquiétude qu’il a de savoir son ami seul et sans défense.
La lumière s’allume, ses yeux papillotent le temps de s’en accommoder et qu’elle n’est pas sa stupeur de voir Abdel en compagnie d’un homme d’âge mur à la forte carrure aller droit vers lui.
Abdel pousse un cri et lâche les deux valises qu’il tenait en arrivant pour se jeter contre les barreaux et tendre les mains vers celui qu’il aime toujours malgré ce qu’il vient d’apprendre sur lui.
- Maxence !!
- Abdel ??
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (60/150) (Paris) (Pardon)
Maurice ouvre la porte de la cellule, il pousse doucement le jeune arabe à l’intérieur et sort de sa poche une enveloppe épaisse qu’il tend à Maxence en le regardant droit dans les yeux.
- Vous avez vingt-quatre heures pour quitter le pays et ne plus jamais faire parler de vous !! Tu as été formé pour te sortir des pires situations alors je ne me fais pas trop de bile pour vous deux, maintenant ne venez pas à me faire regretter mon geste. Il y a dans cette enveloppe de quoi tenir le temps de vous retourner et ton copain est passé chez toi prendre ce qu’il a pu, filez d’ici maintenant avant que je ne change d’avis !! Vingt-quatre heures !! Pas une minute de plus… alors ne perdez pas de temps !!
Maxence n’en croit pas ses oreilles, cet homme qu’il n’a jamais vu lui donne une chance de refaire sa vie avec son compagnon.
- Merci !!
- Remercie plutôt ta bonne étoile mon garçon !! Peut-être aussi une brave femme qui a vu en toi autre chose qu’un voyou de la pire espèce !! Prends cette chance que je te donne et faites de votre vie quelque chose de bien.
Maxence la voix prise dans l’émotion la plus pure.
- Je vous le promets monsieur !!
***/***
Louise les voit quitter le commissariat en se tenant par la main, chacun sa valise fermement tenue dans l’autre et sourit satisfaite d’avoir pu apporter son aide à ce jeune couple que la vie à fait se rencontrer d’une façon des moins conventionnelles qu’il soit.
Elle rejoint ensuite son ami en lui déposant une bise sur la joue, en le prenant ensuite par le bras.
- Bon !! Il ne nous reste plus qu’à trouver le méchant maintenant, celui-là je te promets de ne pas m’interposer en sa faveur.
Maurice sourit, son regard chargé d’émotion part une dernière fois vers le jeune couple qui s’éloigne dans la nuit.
- Je ne pense pas qu’avec celui-là tu y arriveras, il ne nous reste plus qu’à nous remettre sur sa piste et je te prédis que ce n’est pas gagné d’avance.
- Surtout si comme je le pense, il se sait découvert !!
- Comment ça ?
- Tu ne trouves pas bizarre qu’il ne se soit pas présenté à son service ce matin ?
- (Maurice) Comment aurait-il pu se douter ?
- Il a dû nous espionner pendant l’interrogatoire de Maxence, il m’a bien semblé entendre quelqu’un derrière la porte à un moment.
- (Maurice) Mais alors !! Il sait qui l’a trahi ? Tu te rends compte que j’ai laissé sortir ce garçon sans protection ?
- J’y ai pensé, j’ai ressassé les paroles qu’il aurait pu surprendre dans ma tête pendant toute la journée et je me suis rappelé que ce n’est qu’après qu’il soit parti que nous avons reçu les aveux de Maxence, il n’avait fait que nier jusque-là être au courant que son équipier n’était pas celui qu’il prétendait être.
Maurice hésite puis soupire.
- J’espère que tu ne te trompes pas, ce serait une catastrophe pour ces deux jeunes !! Bon !! Il est temps d’aller nous coucher !! Demain sera une longue journée et nous aurons besoin d’être en forme.
Les deux amis se séparent, chacun prenant son véhicule pour rentrer et ce n’est qu’une fois que Maurice a pris place dans sa voiture, qu’il attrape son téléphone avec un sourire malicieux.
- Allô Patrice ?
- ……
- Bien !! Vous ne les quittez surtout pas des yeux tant qu’ils n’ont pas quitté la capitale, ensuite tu passes le relais aux collègues de province.
- ……
- Je ne crois pas, non !! Maintenant je préfère être sûr qu’ils quitteront le pays sans qu’ils leur arrivent quelques choses.
- …………..
- Je ne pense pas avoir pris la mauvaise décision, laissons-leur une chance d’être heureux ensemble.
- ……….
- Tu as raison !! Depuis que je connais « Flo » il a dû déteindre sur moi et je me sens plein de compassion envers mon prochain !
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (61/150) (Kyoto) (Huitième jour)
« Quatre heures du matin, hôpital pour enfants »
Les couloirs commencent à se libérer depuis que l’afflux de nouvelles victimes s’est nettement ralenti après minuit, les salles d’opérations tournant jusque-là à plein rendement commencent elles aussi à respirer quelque peu et les enfants qui y sont amenés, sont bien moins touchés qu’aux premières heures.
Masako et Thomas dorment dans une chambre qui leur a été mise à disposition, Victor et Joseph restent debout l’œil étrangement alerte à surveiller tous ceux qui s’approchent de trop près du jeune rouquin, cette surveillance ne manque pas d’exciter la curiosité du personnel de l’hôpital qui ne comprennent pas l’utilité d’une telle garde rapprochée.
Florian lui ne semble s’apercevoir de rien, trop pris par un travail qui l’épanouit et lui donne une pêche d’enfer, bien loin des yeux rougis par la fatigue des autres médecins.
Dans le bloc où il opère, les rires des enfants se démarquent du silence presque religieux des autres blocs et les infirmières transportant les bambins après leurs soins en rient encore dans les couloirs tout comme les petites victimes qui ne sont plus misent sous anesthésies totales, maintenant que les blessures restent limitées aux membres.
***/***
« Bureau du directeur de l’établissement hospitalier »
Yamamoto Kiichi le directeur est en communication avec les instances d’états, ceux-ci faisant la comptabilité des victimes pour l’annonce que doit faire le premier ministre aux médias internationaux aux premières heures du jour.
Il apprend le nombre impressionnant des touristes ou membres d’équipages des deux navires qui se sont retrouvés pour une raison ou une autre dans un des hôpitaux de l’archipel.
Le décompte des morts est lui aussi saisissant, prouvant plus que tout le reste l’importance de la catastrophe tout comme l’énorme élan populaire à l’aide que beaucoup de bénévoles apportent aux divers services complètement débordés par tous ces cadavres qu’il faut identifier avant de les envoyer dans les différentes morgues du pays.
- Et chez vous mon cher Yamamoto ? Combien avez-vous perdu d’enfants ? Vous savez que les populations seront particulièrement touchées de l’apprendre et c’est tout à fait compréhensible !!
- Nous ne déplorons quasiment aucune perte parmi ceux qui nous ont été amené monsieur, les quelques enfants qui sont décédés l’étaient déjà pour la plupart avant d’être pris en charge par nos services d’assistance !
- Comment est-ce possible ?? Nous avons perdu un adulte sur cinq environ dans les autres centres et j’avais cru comprendre qu’il y avait des enfants particulièrement touchés lors de leurs extractions des deux navires.
- Une organisation a été rapidement mise en place pour traiter les cas les plus critiques.
- Félicitation docteur Kiichi !!
Yamamoto va pour répondre humblement qu’il n’y est pas pour grand-chose et que le mérite en revient à un jeune étranger, quand son interlocuteur le coupe.
- Un instant s’il vous plait, j’ai le premier ministre sur une autre ligne.
Le directeur reste donc en attente quelques minutes avant qu’une voix l’interpelle à nouveau.
- Vous êtes toujours là Yamamoto ?
- Bien sûr monsieur !
- Très bien !! Je vous passe Ichiro, il désire vous entretenir sur vos résultats étonnants.
Un déclic suivi d’une brève coupure, puis une voix grave se fait entendre.
- Directeur ?
- Oui excellence !
- Ce que je viens d’apprendre sur vos réussites me réchauffe le cœur !! Nous déplorons pourtant déjà plus de cinq cent morts suite à ce déplorable naufrage et vous nous amenez un souffle d’espoir, l’annonce que je vais devoir faire au grand public sera moins horrible que nous le pensions même si la perte de tous ces gens marquera beaucoup les esprits. Maintenant vous savez combien la mort d’un enfant est particulièrement douloureuse et grâce à vos services, cette annonce sera limitée et je m’en vois fortement soulager, j’en remercierai personnellement et officiellement votre personnel soignant, soyez en assuré.
- Nous n’y serions certainement pas arrivés sans l’aide du jeune homme que les services de police nous ont amené, mais peut être connaissez-vous déjà cette information excellence ?
- Bien sûr puisque j’ai donné mon accord à la demande de Florian pour qu’il soit conduit séance tenante chez vous.
- Vous le connaissez donc excellence ? Ça expliquerait alors la présence de la princesse Masako et du jeune européen qui l’accompagne.
- Vous me l’apprenez !! Mais je ne devrais pas en être surpris pourtant !! Revenons plutôt à notre jeune chirurgien Français, il vous a été utile et compétant dites-vous ?
- Compétant n’est pas le mot que j’aurai employé excellence !! Ce garçon est exceptionnel !! Il s’est occupé des cas les plus préoccupants avec à chaque fois une maitrise qui a laissé sans voix nos meilleurs chefs de services. C’est à croire qu’il connait toutes les spécialités de notre métier encore mieux que nos meilleurs spécialistes.
- Et pour cause !! Puisqu’il les a toutes obtenues avec mention dans son pays !!
- (Yamamoto) Toutes excellence ??
- J’étais comme vous quand je l’ai entendu dire rassurez-vous, vos paroles me confortent donc dans l’exactitude de mes sources.
***/***
« Salle d’opération »
La petite fille a les yeux pleins de larmes, depuis qu’elle est entrée en tremblant dans le bloc pour remettre en place sa jambe étrangement tordue.
Elle se retrouve alors nez à nez avec un étranger aux cheveux roux hirsutes qui tout de suite l’a mise en confiance avec un sourire amusé irrésistible.
***/***
- よく王女ですか?悲しいことはありません !両方のゲームを作るしたいですか?はいですか?よく
見るし、! (Et bien princesse ? il ne faut pas être triste ! Veux-tu qu’on fasse un jeu tous les deux ? Oui ? Alors regarde bien !!)
Je sors ma langue et amène le bout jusque sur mon nez.
- あなたは今すぐ ! (A toi maintenant !!)
Sa petite langue sort à son tour et tente vainement de faire comme je lui ai montré, nos grimaces amènent vite le sourire puis les rires de la fillette qui en oublie un instant ce pour quoi elle est là et j’en profite pour lui prendre doucement la jambe et la remettre en place d’une brève traction qui lui fait crisper ses traits un bref instant avant de reporter sur moi son visage maintenant soulagé et reconnaissant.
- そして今姫 !今、女性かかりますのでうそあなたとここに一日か二つを覚えて あなたにこの悪い
瞬間の詳細。 (Et voilà princesse !! Maintenant la dame va t’emmener pour que tu te reposes et d’ici un jour ou deux tu ne te rappelleras plus de ce mauvais moment.)
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (62/150) (Reims) (Visite surprise) (fin)
Mathis regarde son copain le visage rouge de honte, Damien ne perd pas le nord et contre son grand frère en entrant dans son jeu, il lui prend « l’écran » des mains en souriant.
- En attendant j’ai des lingettes, ça devrait faire l’affaire !! Merci « Aurel ».
Il se lève alors en prenant Mathis par le bras pour qu’il en fasse autant, se dirige vers la porte et se retourne une dernière fois en tirant la langue.
- Excusez-nous… les coincés du cul !! Nous on va se faire un petit plan en quatre « D » ! Hi ! Hi !
Ce n’est qu’une fois dans leur chambre que Mathis prend la parole.
- Pourquoi tu leur as raconté ce que nous faisions ?
- Tu n’y es pas mon gars !! C’est Aurélien qui nous a pris en flag, je ne pensais pas qu’il rentrerait aussi tôt ce jour-là.
- Ah d’accord !! La honte !!
- Pourquoi la honte ? Il n’y a rien de mal à se faire du bien et je suis sûr que s’il y avait pensé lui-même, il l’aurait fait aussi avec Chloé.
- Il est trop coincé pour ça ! Hi ! Hi !
- Détrompe-toi !! Il lui arrive de se branler avec nous maintenant !!
- Qu’est-ce que tu racontes ? Qui se branle avec qui ?
- Et bien nous quatre quand on a trop envie, la bonne blague !
- Florian aussi ?
- Bien sûr et ce n’est pas le dernier crois-moi !! C’est Guillaume qui lui a montré comment on faisait au début, tu te rappelles quand il ne connaissait rien sur tout ça ?
Damien voit bien le changement d’expression de son copain et s’en inquiète.
- On ne fait rien de mal tu sais !! En plus Thomas est au courant, alors je ne vois pas pourquoi tu tires une tronche pareille !! Ce n’est pas comme si nous faisions autre chose que nous branler, tu sais bien que je n’aime que toi et qu’il n’y a jamais eu personne d’autre.
- Même pas Florian ?
- Pourquoi tu dis ça ? « Flo » c’est comme mon frère, au début j’ai eu un coup de cœur pour lui et c’est normal, mais maintenant c’est juste mon meilleur pote.
Damien surprend la petite grimace au coin des lèvres de Mathis.
- C’est pareil pour toi pas vrai ?
Mathis hésite quelques secondes, il décide quand même d’être franc envers son chéri.
- Avant de te connaitre, j’étais amoureux de Florian tout comme l’étaient également Léa et Chloé, Éric aussi je crois mais Florian ne voyait déjà que Thomas et ça nous a fait un choc quand ils se sont mis ensemble, les filles sont passées à autre chose avec leurs amoureux et Éric a eu la chance de pouvoir avoir un peu Florian pour lui.
Damien la gorge sèche.
- Mais pas toi et tu l’aimes toujours ?
- C’est toi que j’aime « Dami » !! Juste que je n’arrive pas à m’ôter Florian de la tête, tu ne peux pas savoir comme j’envie Raphaël et Éric et comme j’aimerais que ce soit nous deux à leurs places.
- Tu sais bien que ce n’est pas possible, « Flo » ne fera rien sans Thomas et je ne t’imagine pas avec ton cousin, toi non plus j’en suis certain.
- (Mathis) C’est comme si toi tu faisais un truc avec un de tes frères.
- Beurk !!
- Pourtant vous vous branlez bien ensemble, pas vrai ? Tu crois que si j’étais avec vous …
Damien lui prend la main.
- Tu te fais mal là, tu ferais mieux de faire comme ta sœur et Chloé.
Mathis sent les larmes perler sur ses joues.
- Je n’y arrive pas !!
- Pense à moi et à Thomas
Mathis devient subitement blanc comme un linge, ses paroles s’échappent alors hors de tout contrôle.
- Je t’aime Damien, je ne supporte juste pas que Florian soit avec mon cousin.
Damien pâlit à son tour, il ne met pas en doute leur couple car il a eu trop souvent la preuve que son copain dit la vérité à leur sujet.
Maintenant il se rend bien compte que quelque chose ne va pas avec Thomas, que Mathis lui en veut de lui avoir pris celui qui a été son premier coup de foudre.
- Ils s’aiment et tu n’y peux rien « Mat », accepte-le et soit heureux pour eux, tu ne voudrais pas faire de la peine à Florian quand même ?
Mathis a les yeux qui s’adoucissent.
- Bien sûr que non !!
- Ni à Thomas ?
Les yeux de Mathis deviennent durs, Damien en a un frisson tellement il ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part alors que pour lui ils étaient comme deux frères.
Mathis d’une voix froide et coupante.
- Lui je le hais, tu comprends !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (63/150) (Paris) (Tout commence par une farce)
« Sortie de classe, première rencontre »
- Tu as bien compris ?
- T’inquiète !! On a l’habitude de ce genre de farce ! Hi ! Hi !
Les deux garçons sont arrivés devant la fac juste au moment où les étudiants en sortent.
- Tiens !! Là-bas !! Les deux rouquines !! Ce sont elles !!
Johan en a les yeux qui brillent soudainement à la vue des deux magnifiques jeunes filles que lui montre son tout nouveau copain, ou plutôt le tout nouveau copain de son frère avec qui ils ont monté cette farce.
- Waouh !!! C’est du lourd ma parole !! Comment elles sont canons tes frangines !!
Benjamin sourit, Jonas avait vu juste quant à l’intérêt que ses frères porteraient sur Anne et Cindy et la farce puisque farce il y a est tout autant porté sur les filles que sur les garçons, au plus grand amusement du troisième et de son copain.
- Rappelle-toi pourquoi tu es là ! Hi ! Hi ! Ce n’est pas pour draguer mes frangines, enfin pas pour du vrai !!
- (Johan) Hum !! Ça va être coton de rester zen avec des beautés pareilles, surtout celle de droite ! Hi ! Hi !
- Elle c’est Anne et l’autre c’est Cindy, n’oublie pas qu’elles ont toutes les deux craquées sur « Jo »
Johan dévore des yeux la plus jeune des deux sœurs, son cœur bat déjà un cran au-dessus de l’habitude et son assurance s’en trouve perturbée à un point tel qu’il sent ses mains devenir moites.
Benjamin décide que c’est le moment de se montrer et fait de grands signes depuis l’autre côté de la rue en les appelant d’une voix forte.
- Anne !! Cindy !! Houhou !! On est là !!
Les deux filles lèvent la tête et sourient en reconnaissant ceux qui les appellent, elles discutent quelques secondes avec deux autres copines qui à leurs tours jettent un œil visiblement intéressé vers les deux garçons.
Cindy à ses copines.
- Pas la peine de rêver les filles, ils sont gays tous les deux.
- C’est le rouquin ton frère ?
- (Anne) Non c’est l’autre ! Hi ! Hi ! Il est à croquer vous ne trouvez pas ? Dommage que les filles ne l’attirent pas !!
- Ton frère est craquant aussi !!
- (Cindy) Oui mais pas d’espoir qu’il change de bord, bon !! On vous laisse, à demain les filles !!
- A demain et demandez-leur s’ils ont des copains hétéros aussi mignons !!
- (Anne) Si c’est le cas, on s’en réserve déjà deux pour nous ! Hi ! Hi !
Les deux sœurs se frayent un passage vers les deux garçons dans la foule d’étudiants, Anne ne peut s’empêcher de fixer avec envie celui qu’elle prend pour Jonas.
- Y a pas !! Il est trop beau gosse Jonas !!
- C’est rageant quand même que ce soit un mec qui lui a mis le grappin dessus !!
- On a été vache avec "Ben'j"
- Tu voulais que ses croqueuses de mecs s’intéressent à notre petit frère ?
- Non !! Mais de là à le faire passer pour un homo !!
- Bah !! Il ne le saura pas, alors c'est cool !!
- Si tu le dis ! Hi ! Hi !
Elles finissent par se taire, trop près des garçons maintenant pour continuer cette conversation purement féminine et c’est avec un grand sourire qu’elles arrivent à leurs côtés, leur donnant la bise avec un réel plaisir.
- (Benjamin) Vos copines ont craqué sur nous ou quoi ? Elles n’arrêtent pas de se retourner pour nous mater !
- (Cindy) Tu vois ce que tu perds "Jo" ?
- Tu dis ça parce que « Jo » t’intéresse et que tu es jalouse de son mec !
Johan a les yeux rivés dans ceux d’Anne qui en éprouve un énorme trouble, ne comprenant pas ce qui lui arrive alors qu’elle sait très bien pourtant que ce garçon lui est inaccessible.
Elle sent ses joues prendre feu, le regard perçant du jeune rouquin ne la quitte pas et elle se demande bien à quel jeu il joue.
- (Johan) Ça vous dit de prendre un pot ?
- (Cindy) Pourquoi pas !!
Johan en les prenant par la taille.
- Allons-y alors !
Cindy remarque l’amusement de son petit frère, elle se laisse tout comme sa sœur emmener toujours tenue par la taille par ce garçon au comportement étrange vis-à-vis d’elles, un regard sur sa cadette lui amène le sourire quand elle comprend son trouble de sentir cette main douce et chaude les entraîner virilement vers le bar à quelques mètres de là.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (64/150) (Paris) (Tout commence par une farce) (suite)
« Entrée dans le bar, deuxième rencontre »
Jonas les voit arriver et se tourne vers Jordan qui pour le jeu s’est habillé exactement comme son jumeau Johan.
- Planque-toi !! Les voilà !!
- Pousse-toi que je mate les deux frangines !!
- Pas le temps et en plus tu risques de te faire repérer, file dans l’autre salle !! Tu n’auras qu’à te trouver quelqu’un pour faire un baby ou sinon j’ai vu qu’il y avait aussi des flippers.
- Cool !!
- Allez magne-toi bordel !!
Pendant que Jordan file dans l’autre pièce sous le regard curieux du patron et des quelques clients qui les observent depuis leurs entrées dans le bar, estomaqués d’une telle ressemblance.
La porte s’ouvre, le patron va pour leur donner le bonjour comme il le fait pour chaque client quand ses yeux s’arrondissent et se reportent sur Jonas qui lui fait un clin d’œil en mettant son index sur sa bouche pour qu’il se taise.
Le patron ne peut s’empêcher de reporter ses yeux vers l’autre pièce où il peut apercevoir le troisième rouquin à la ressemblance invraisemblable avec celui qui vient d’entrer tout comme celui qui est déjà assis à table.
Anne et Cindy n’aperçoivent pas immédiatement Jonas, trop prises dans leurs pensées à cause de celui qu’elles prennent pour l’ami de leur frère et qui se comporte avec elles comme n’importe quel hétéro devant deux filles appétissantes.
Johan en effet ne se prive pas de les complimenter sur leurs allures, enchaînant coup sur coup les petites allusions coquines comme le ferait tout jeune homme pas trop timide à sa place et c’est justement cette façon de faire qui perturbe suffisamment les deux sœurs pour qu’elles entrent dans le bar sans vraiment faire attention à qui s’y trouve déjà.
C’est Benjamin en se dirigeant vers son ami qui enfin amène le regard des filles sur Jonas, celui-ci éclate de rire en voyant la tête qu’elles font et accueille son copain les yeux brillants d’amusement.
Anne sent son cœur s’affoler quand elle comprend que le garçon qui la tient toujours par la taille et resserre même cette étreinte depuis quelques secondes, n’est pas celui qu’elle croyait.
Cindy après plusieurs allers-retours des yeux d’un garçon à l’autre, comprend à son tour qu’elles se sont faites avoir par Benjamin et les jumeaux.
- Oh !! Toi !! Tu ne perds rien pour attendre !!
Benjamin faisant l’innocent.
- Qu’est-ce que j’ai fait encore ! Hi ! Hi !
Cindy se tourne vers Johan tenant toujours sa sœur par la taille et souriant à pleines dents de la surprise évidente des deux filles, elle n’est pas stupide au point de ne pas remarquer le rapprochement entre eux deux, aussi éprouve-t-elle un pincement au cœur que ce ne soit pas elle qui soit dans ses bras.
- Tu aurais pu nous dire que Jonas avait un frère jumeau !!
- C’était pour vous faire la surprise ! Hi ! Hi !
- (Cindy) C’est réussi !!
Elle s’adresse alors à Johan.
- Ce n’est pas pensable une ressemblance pareille !!
Johan détache un instant ses yeux de ceux d’Anne en souriant.
- Pourtant c’est le cas ! Hi ! Hi ! Au fait, moi c’est Johan ou « Jo » pour les intimes.
Pendant tout ce temps Anne reste pensive, l’étreinte virile de Johan la fait vibrer et sa tête vient naturellement se poser sur son épaule, signifiant ainsi au jeune rouquin si craquant qu’il ne lui est pas indifférent.
Le comportement du jeune couple ne laisse aucun doute sur le rapprochement qui va en résulter, il est évident pour n’importe quelle personne les voyant ainsi serré l’un contre l’autre que la magie de l’amour vient encore de faire son œuvre.
Tous prennent place autour de la table, Johan se pose comme de bien entendu à côté d’Anne et Cindy fait contre mauvaise fortune bon cœur en restant souriante malgré la déception évidente que ce ne soit pas vers elle que l’attention de ce magnifique garçon se soit portée.
Pourtant c’est tout à fait le genre de garçon qui peuple ses fantasmes depuis son plus jeune âge, déjà qu’à la vue de Jonas son cœur avait fait un bond dans sa poitrine et seul le fait d’apprendre qu’il préfère les garçons l’avait quelque peu refroidie, l’image du jeune rouquin restant néanmoins présente depuis lors dans ses pensées.
De lui découvrir un frère jumeau qui de toute évidence est un hétéro pur et dur, ramène dans la poitrine de Cindy ce petit pincement qu’il ne lui est pas difficile d’analyser comme étant un énorme coup de cœur envers Johan.
Hélas c’est vers Anne que les sentiments du garçon se portent, Cindy voit bien que sa cadette est dans un nuage, au visage épanoui qui ne la quitte plus depuis son entrée dans le bar.
Le patron amène la commande en fixant avec insistance les deux rouquins, il sait qu’il y en a un troisième tout aussi semblable dans la salle de jeu et n’en revient toujours pas d’une ressemblance aussi invraisemblable.
Il se doute bien que l’absence du dernier triplé n’a pour but que de faire une farce aux deux jeunes filles qui les accompagnent et n’attend plus qu’avec impatience de voir la surprise qu’elles ne vont pas manquer d’avoir en s’en rendant compte.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (65/150) (Paris) (Tout commence par une farce) (suite)
« L’échange, troisième rencontre »
« Une demi-heure plus tard »
Johan approche lentement sa main de celle d’Anne posée sur la table non loin de la sienne, ils en sont à leur deuxième consommation en discutant de tout et de rien depuis qu’ils se sont tous installés à la table et l’entente entre les deux fratries ne laisse plus place au doute, tellement les sourires ornant leurs visages prouvent combien ils s’apprécient déjà beaucoup.
Cindy est comme hypnotisé par la main de Johan qui s’approche subrepticement de celle de sa sœur et malgré la petite pointe de jalousie qu’elle éprouve, elle ne peut s’empêcher de sourire intérieurement devant le manège du jeune rouquin.
Benjamin et Jonas ne ratent rien eux non plus du rapprochement rapide qui se déroule sous leurs yeux, Jonas n’en est pas aussi surprit que son copain puisque lui aussi a connu il y a peu la même situation.
Les mimiques de Cindy l’amusent également car il comprend bien qu’elle aussi avait flashé sur son frère après en avoir déjà fait autant pour lui.
Il attend donc le moment de l’échange qui ne devrait plus tarder et connaissant les goûts communs qu’ils ont tous les trois pour les mêmes choses, il ne doute pas que Jordan éprouve lui aussi un coup de foudre sur une des sœurs.
Maintenant l’idéal serait qu’il se tourne vers Cindy, mais là rien n’est moins sûr car le risque existe que son choix se porte comme celui de Johan sur Anne, ou encore qu’il n’éprouve rien du tout.
Pourtant Jonas trouve les deux sœurs étonnement semblables, elles ne sont pas jumelles certes ! Mais elles ont toutes deux une magnifique chevelure rousse qu’il sait pertinemment et pour cause être un des gros kiffes de ses frères, alors que pour lui ce sont plutôt les yeux qui l’ont toujours attiré chez les garçons.
D’où son coup de cœur immédiat pour Florian et ensuite sur Antoine pour finir par comprendre que c’est avec ce dernier qu’il voulait faire sa vie, Florian restant quand même bien caché au plus profond de son cœur.
Anne sent un doux frôlement au bout de son index, son regard capte celui de Johan et un sourire d’abord timide puis resplendissant encourage le jeune garçon à poursuivre et lui recouvrir la main de la sienne pour venir ensuite emmêler ses doigts dans les siens.
Benjamin d’un air moqueur.
- Ah !! Quand même !! J’ai bien cru qu’on allait y passer la nuit ! Hi ! Hi !
Anne devient toute rouge.
- De quoi je me mêle !! Trouve-toi plutôt quelqu'un au lieu de nous surveiller !!
Benjamin lui tire la langue.
- Pour l’instant c’est plutôt toi qui vient de te trouver un petit copain on dirait bien !!
- (Anne) Tu es jaloux ma parole !! Si tu veux toi aussi un beau rouquin, tu n’as qu’à t’occuper de celui qui est à côté de toi ! Hi ! Hi !
- (Jonas) merci pour le compliment, mais j’ai déjà quelqu’un !!
- (Benjamin) Je ne suis pas vraiment branché sur les tas de rouille ! Hi ! Hi ! J'en ai déjà assez à la maison !!
Johan se lève pour aller aux toilettes, les deux bières ont eu raison de sa vessie peu habituée à ce genre de boisson.
- Excusez-moi mais je ne tiens plus !!
Cindy le regarde s’éloigner avec toujours en elle cette envie de le serrer elle aussi dans ses bras, une pensée lui vient soudainement tellement amusante pour elle, qu’elle en éclate de rire.
- Bon !! Vous le sortez quand le troisième ?? Je me sens un peu seule sur le coup ! Hi ! Hi !
Jonas avec un grand sourire, car la demande quoique bizarre arrive au bon moment alors que justement il cherchait une excuse pour faire intervenir Jordan.
- Faut juste demander ma grande !!
D’une voix forte pour être entendu de l’autre salle.
- Hé !! « Jo » !! Tu peux venir s’il te plait ? Il y a quelqu’un qui te demande !!
Cindy bien sûr, pense qu’il se moque d’elle et éclate une nouvelle fois de rire, pourtant une voix étrangement semblable à celle des deux jumeaux résonne bientôt derrière elle.
- Eh bien, me voilà !! C’est pour quoi ?
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (66/150) (Paris) (Tout commence par une farce) (fin)
Cindy se retourne vivement en remarquant quand même le sourire amusé de sa cadette, elle reconnait aussitôt Johan qui la regarde d’une drôle de façon.
- Très drôle !! Vraiment !! Par où tu es passé pour arriver derrière mon dos ? Tu n’avais pas une envie urgente de pisser ?
Jordan sourit bêtement, trop surpris par la rencontre avec cette belle rousse pour pouvoir sortir un son. Il préfère s’asseoir le temps de reprendre ses esprits et c’est tout naturellement qu’il attrape une chaise pour se poser à côté d’elle, la fixant dans les yeux d’une manière des plus explicites.
Anne s’aperçoit du changement de comportement de celui qu’elle prend toujours pour Johan, son visage se crispe de déception d’un tel revirement de sa part car il lui parait évident qu’il est en plein rentre dedans avec sa sœur.
Ses poings se serrent sous la table et Anne retient in-extremis les paroles méchantes qu’elle s’apprêtait à lui balancer au visage, préférant attendre pour voir jusqu’où il osera aller avec Cindy en la sachant à côté d’elle.
Jordan se racle la gorge pour tenter de décrocher au moins une parole, il se rend bien compte que son mutisme surprend les deux jeunes filles même s’il ne comprend pas pourquoi la plus jeune le fusille du regard.
Benjamin et Jonas se retiennent avec peine d’exploser de rire, ils se mordent les lèvres tout en ne ratant rien du spectacle devant eux et suivent également de près tout mouvement venant des toilettes qui annoncerait le retour de Johan.
Benjamin a beau avoir rencontré les triplés, il ne peut s’empêcher de rester sur le cul devant Jordan vêtu comme son frère et d’une ressemblance tellement frappante que son esprit émet un doute que ce ne soit pas Johan qui soit revenu en faisant le tour du bar.
Jonas jubile intérieurement, il voit bien que Jordan est lui aussi accroché à l’une des sœurs de Benjamin et que son frère ne regarde que l’aîné lui va très bien, évitant ainsi des problèmes qui n’auraient certainement pas manqué d’arriver.
Pendant ce temps, Jordan se décoince et commence lui aussi tout comme Johan précédemment, son petit manège de séduction.
Cindy s’y laisse prendre alors que pourtant elle l’a vu faire la même chose ou presque avec sa sœur quelques minutes plus tôt, l’étonnement peut se lire sur son visage devenant petit à petit rouge vif devant les yeux du garçon étrangement fixés sur elle.
Anne ronge son frein avec de plus en plus de difficultés, elle bout intérieurement du culot de ce mec qui visiblement se moque ouvertement d’elle car elle ne doute pas un instant qu’il en sera de même pour sa sœur dès qu’il sentira avoir gagné encore une fois à son jeu de séduction.
Benjamin grimace en suivant toujours des yeux ce qu’il se passe près de lui, il connait suffisamment sa sœur pour savoir qu’il ne manque pas grand-chose pour qu’elle pète un câble et il est bien placé pour connaitre la finalité de tout ça pour avoir subi plus d’une fois la vindicte d’Anne.
Sa propension à toujours vouloir leur jouer des tours en les poussant souvent hors d’elles, lui a valu plus d’une fois la claque magistrale de la cadette alors que l’aînée les regardait avec effroi en arriver jusque-là pour ensuite venir le prendre dans ses bras pour le consoler alors qu’Anne restait blanche, honteuse de son geste qu’elle n’a pu retenir.
Benjamin en est là dans ses pensées quand ce qu’il attendait depuis quelques secondes arriva sans prévenir.
« Clac !!! »
Jordan surpris se tient la joue qui le brûle soudainement, son regard marque l’étonnement d’un tel geste que bien sûr il ne comprend pas, n’ayant eu jusque maintenant aucunes paroles vers l’autre fille qui auraient pu occasionner cette gifle.
- Aïe !! Ça ne va pas non !!!
Anne les larmes aux yeux le regarde avec colère, furieuse d’un sourire de trop du jeune rouquin à sa sœur.
- C’est tout ce que tu mérites petit con !!
***/***
Johan sort des toilettes, la première chose qu’il voit et entend, c’est l’énorme baffe que se prend son frère ainsi que le début d’altercation.
Il presse le pas pour venir vers eux, Cindy n’en croit pas ses yeux quand elle l’aperçoit et sa tête vaut son pesant d’or devant l’ahurissement soudain qui marque ses traits.
Johan s’assoit à sa place et prend sa toute nouvelle copine par la taille, la sentant tressaillir d’étonnement à son contact alors que sa fureur n’est encore pas passée.
- Qu’est-ce qu’il se passe ici ?? Pourquoi as-tu frappé mon frère ?
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (67/150) (Kyoto) (Huitième jour)
« Dans la suite du président Russe, au petit déjeuner »
Vladimir termine sa tasse de café, satisfait des décisions qu’il a prises après les menaces à peine cachées de ce jeune rouquin présomptueux et il attend avec impatience un rapport lui donnant l’avancement de cette affaire par ses services en place.
Quelle n’est pas sa surprise quand trois asiatiques entrent sans se faire annoncer dans son salon.
« Paroles traduites »
- Qui vous a permis de pénétrer dans cette pièce sans y être invités ? Veuillez sortir immédiatement ou je fais prévenir mon service d’ordre !!
Un des trois hommes s’avance et dépose une boite devant Vladimir.
- Un cadeau de notre Oyabun !!
Les tatouages recouvrant la partie visible du corps de l’homme indiquent sans conteste ce qu’ils sont, Vladimir s’adoucit alors et sourit avant d’attraper la boite.
- Il m’avait semblé pourtant que vous aviez refusé notre proposition de contrat ?
L’homme se contente de lui montrer la boite qu’il tient dans sa main.
- Ouvrez !!
Le ton sec de l’homme surprend Vladimir, il préfère tempérer son humeur en se sachant pour l’instant à la merci de ses tueurs et c’est avec des gestes nerveux qu’il ouvre la boite, ce qu’il découvre à l’intérieur lui donne la nausée.
Il repose la boite avec dégoût tout en regardant dans les yeux celui qui semble le chef.
- Que signifie ceci ??
Le Yakusa sourit cruellement en reprenant la boite et en sortant un des huit doigts coupés qu’elle contient.
- Chacun de ses doigts appartenait à un de vos hommes implantés dans notre pays, le reste des corps faisant actuellement le régal des requins.
Vladimir devient livide.
- Je ne comprends pas !!
- Notre Oyabun vous donne cet avertissement, vous devriez en tenir compte et cesser vos agissements envers ce garçon.
Vladimir fait l’ignorant, cherchant à comprendre pourquoi tout ce cirque.
- Quel garçon ?
- Allons !! Pas de ça avec moi !! Vous savez pertinemment de qui il s’agit !! Mon Oyabun ne vous le redira pas, cessez immédiatement de chercher à nuire à ce garçon ou il vous en coûterait la vie où que vous soyez et ne vous croyez pas protéger plus qu’ailleurs une fois dans votre pays.
- Savez-vous à qui vous parlez ?
- Je parle à un homme dont la vie ne tient plus qu’aux prochaines décisions qu’il prendra.
- Quelles sont les motivations de votre maître ?
- Peut-être voudriez-vous qu’ils vous les expliquent lui-même ?
Le Wakajashira envoie un signe à ses hommes qui aussitôt quittent la pièce, pour réapparaître très vite accompagnés d’un homme au charisme exceptionnel.
Les deux hommes s’approchent de Vladimir et le font quitter son siège avec rudesse pour que leur chef s’y installe, Vladimir sent la sueur inondée soudainement son visage en comprenant que pour eux il ne représente absolument rien.
- Vous semblez comprendre enfin qu’ici vous n’êtes rien et que votre fonction ne vous protège aucunement de ma « famille ». Je pourrais donner l’ordre de vous faire disparaître, j’ai préféré vous donner un avertissement alors ayez l’intelligence de suivre les recommandations de mon Wakajashira car elles ne vous seront pas répétés deux fois.
Vladimir reprend quelques couleurs, cet homme qui le prend de haut n’est de toute évidence pas vraiment au fait de ce qu’il représente et de sa puissance, croyant certainement qu’il peut amener la même terreur sur son identité partout ailleurs que dans son pays.
Pour l’instant Vladimir reconnait que c’est cet homme qui a les atouts en mains, personne de ses services n’arrivant pour le détromper et lui venir en aide, ce qui l’interpelle suffisamment pour qu’il n’en rajoute pas et le laisse s’exprimer sur les raisons de cette décision qui le fait menacer l’une des personnes les plus puissantes au monde.
- Pourquoi cet intérêt soudain pour ce garçon ?
- J’ai un petit fils auquel je tiens beaucoup !!
Vladimir ne voit absolument pas où il veut en venir.
- Mais encore ?
- Il faisait une croisière comme il adore en faire avec ses parents, vous avez sans doute entendu parler de cette collision en mer de deux paquebots ?
- Comme tout le monde je pense !! J’avoue ne pas comprendre où vous voulez en venir !!
- Mon petit fils a été gravement blessé et conduit à l’hôpital dans un état tel que personne dans ma famille n’osait venir m’en avertir.
- Je ne comprends toujours pas le rapport avec l’affaire qui nous concerne ?
- Cette nuit avant de prendre cette décision (Il montre la boite) mon fils est quand même venu m’avertir et je suis parti sur le champ visiter mon petit-fils, craignant qu’il ne soit trop tard pour lui dire combien il compte pour moi. Quand je suis arrivé dans sa chambre il dormait le visage reposé, les médecins m’ont affirmé qu’il était sorti d’affaire et que nous pourrions le ramener chez nous dans quelques jours.
Vladimir croit enfin comprendre.
- Ne me dites pas que….
- Justement si !! Cet enfant ne devait pas s’en sortir vous comprenez ? Il a fallu qu’un jeune chirurgien étranger soit là cette nuit pour qu’un nouveau miracle survienne.
- Un nouveau miracle ???
L’homme regarde son lieutenant qui sourit en s’inclinant humblement devant son chef.
- Je ne vous en révélerais pas plus !! Retenez juste que le bien être de ce jeune homme est devenu maintenant une de mes priorités.
L’Oyabun se lève, un signe presque imperceptible signifie à ses hommes qu’il est temps pour eux de quitter cet endroit.
- Aujourd’hui vous avez perdus des hommes précieux, prenez ça pour un avertissement !! Ce sera le seul !! Il n’y aura qu’un doigt dans la prochaine boite sachez-le, ce doigt sera le vôtre !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (68/150) (Paris) (Retrouvailles)
« Au petit matin, un hôtel minable dans Paris »
Sacha se réveille en s’étirant comme un chat, il revient ensuite à la réalité et son visage marque la colère, comment les flics ont-ils pu remonter aussi vite sur ses traces.
Il se doute bien qu’il est inutile de chercher à recontacter Maxence car celui-ci semble plus que griller et malgré qu’il ait l’air de plutôt bien jouer l’étonnement, Sacha ne se fait pas d’illusion à son sujet.
La DST aura vite fait de trouver les failles de son identité maintenant qu’ils se posent des questions sur lui, Sacha reste confiant envers son ami qui n’avouera jamais sa participation à ses agissements de ces derniers jours.
De toute façon ce n’est pas dans son intérêt s’il ne veut pas passer sa jeunesse en tôle, deux meurtres ce n’est pas rien même pour ce pays qui est toujours prêt à être conciliant lors de ses jugements.
Sacha reste encore un long moment à réfléchir avant de prendre une douche et quitter ce lieu qui pourrait rapidement devenir dangereux.
Décidément il a beau tourner et retourner maintes fois ses dernières actions dans sa tête, il ne voit rien à part l’idée d’Igor qu’Antoine soit toujours vivant et ait été tout raconté de ce qu’il sait sur lui aux autorités Françaises, pour l’avoir aussi rapidement fait fliquer.
Son collègue en Afghanistan n’a toujours pas rendu son rapport, pourtant ça ne devrait pas être aussi difficile que ça de mener cette enquête et il y a tellement de méthodes convaincantes pour faire parler un homme, même le plus récalcitrant.
Il aimerait tellement tenir Youssef en ce moment, il paierait chère sa trahison et d’une façon si cruelle qu’il mettrait un temps fou à mourir entre ses mains, le suppliant d’en finir.
Cette seule pensée fait du bien à Sacha qui sort enfin de l’hôtel, trouver un endroit plus sur où pouvoir se poser devient maintenant sa préoccupation première et c’est à pied qu’il parcourt le trajet le menant à un endroit que très peu de gens connaissent, même au sein de son organisation.
La ruelle où il arrive enfin le fait stopper un instant pour prendre ses repères, il y a tellement longtemps qu’il n’est pas venu par ici qu’il a du mal à s’orienter.
Sa dernière visite à son oncle date d’avant qu’il soit condamné pour le meurtre de ses parents, il n’avait alors qu’une douzaine d’année et se rappelle cet homme qui avait toujours pour lui des caresses qui lui faisaient tout drôle.
Il a compris depuis que ce qu’il prenait pour des câlins n’était en fait que purement sexuel et que son oncle s’il devenait tout rouge, c’était à cause de l’excitation qu’il éprouvait au contact de ce neveu si mignon et si naïf.
Pourtant Sacha garde un bon souvenir de lui, il a toujours été gentil et au contraire de ses parents ne l’a jamais frappé, lui offrant tout ce qu’il voulait en contrepartie de ses attouchements pour le moins spéciaux.
Les souvenirs lui reviennent, un sourire illumine alors ses traits le rendant si craquant au regard des autres et il repart en direction d’une maison soigneusement entretenue qui maintenant qu’il arrive devant, lui revient en mémoire.
Le porche est fermé, Sacha s’approche pour lire le nom de l’habitant et soupir de soulagement en constatant que c’est toujours son oncle qui y réside.
Il appuie sur le bouton à trois reprises et attend qu’on lui réponde si quelqu’un est à l’intérieur, l'attente n'est pas longue quand une voix grave sort de l’interphone.
- Oui ? Qui est ce ?
- C’est Sacha mon oncle !! Ouvre !!
- Sacha ?? Mon petit Sacha ?? Comment est-ce possible ??
- C’est bien moi tonton, laisse-moi entrer s’il te plait !
- Bien sûr mon petit ! Entre !
La joie et l’émotion dans la voix de l’homme fait sourire Sacha qui bizarrement se sent soudainement bien, retrouvant enfin un lien avec sa vraie famille et c’est avec une certaine émotion qu’il passe le porche venant de s’ouvrir devant lui.
Il reconnait immédiatement la grande cour où il aimait jouer avec son vélo, un homme encore bien fait de sa personne apparaît alors à la porte d’entrée de la grande maison et se précipite vers lui après un bref instant passer à le dévisager.
- Sacha ? Comme tu as changé mon grand !! Ils t’ont laissé sortir alors ? Ça fait plus de six ans que je n’ai plus eu de nouvelles !!
- Désolé mon oncle, j’étais à l’étranger et je n’ai pas vu le temps passé !! Mais me voilà maintenant et je suis heureux de te revoir !
L'homme le prend dans ses bras et Sacha frissonne de plaisir en sentant sa grosse main lui caresser à nouveau le bas du dos comme quand il était petit, une émotion dont il ne serait plus cru capable lui étreint alors la poitrine.
Son oncle se détache enfin de lui pour le regarder avec le sourire, Sacha sourit à son tour et revient dans ses bras quémander une nouvelle caresse.
- Tu ne peux pas savoir comme je suis heureux de te revoir !
- Moi aussi mon petit ! Mais rentrons, nous serons mieux à l’intérieur et il y a tellement de choses que j’aimerais savoir sur ce que tu es devenu depuis toutes ses années !! Tu restes longtemps à Paris ?
- J’avais l’intention d’y rester quelques temps, en fait je cherche un endroit où habiter !!
- La maison est grande Sacha, elle n’attendait que toi pour égayer le cœur d’un homme seul.
Sacha lui prend la main et la presse doucement dans la sienne, il n’en attendait pas moins de cet homme qui l’a toujours accueilli les bras ouverts et qui est sans doute le seul aujourd’hui à lui amener un élan de tendresse.
- Merci mon oncle ! C’est avec joie que j’accepte ton invitation, nous avons tellement de temps à rattraper tous les deux.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (69/150) (Kyoto) (Huitième jour)
« Dans la chambre de Florian et Thomas »
Thomas se réveille le premier, son premier réflexe est de regarder l’heure et il pousse un profond soupir en se disant que décidément il va avoir du mal à suivre son planning de visite s’il continue à faire la grasse matinée.
Maintenant il était déjà presque six heures du matin quand ils ont quitté Masako pour rentrer à leur hôtel où Florian s’est écroulé comme une masse sitôt dans les draps.
Thomas tourne la tête vers son ami qui dort encore comme un bienheureux, il compatit à sa fatigue car la nuit pour lui n’a pas dû être aussi reposante que la sienne.
Thomas décide donc de le laisser dormir et se tourne de son côté pour le serrer contre lui, s’enivrant encore une fois de son odeur si particulière et sa main posée sur sa poitrine ne peut s’empêcher de virevolter sur sa peau aussi douce que celle d’un bébé.
***/***
Emile assiste à la séance du matin, le fauteuil près du sien étant comme de bien entendu vacant sans que personne ni trouve à redire.
Bien sûr les prouesses de Florian sont connues de tous, les médias du pays en faisant encore une fois la une et montrant des images prises lors de la nuit où le jeune rouquin a accompli ses performances chirurgicales.
Pourtant cette journée était celle que Florian attendait depuis son arrivée au Japon, c’est celle où la délégation Française développe ses arguments et amène ses propositions qu’elle va tenter de défendre tout au long de la journée.
Les débats sont animés, car la charte de bonne conduite écologique que proposent la France et ses alliés, n’est pas de celle qu’accepteront facilement les grands pays émergeants, ainsi que ceux qui privilégient le mondialisme et le capitalisme à outrance.
Les intérêts financiers de ces grands pays n’étant pas et de loin en adéquation avec les quotas maxima de pollutions acceptables pour stabiliser le réchauffement climatique et la protection de la couche d’ozone dont les « trous » sont de plus en plus perceptibles et dangereux pour la pérennité de la vie sur terre.
C’est donc à cette ambiance surchauffée qu’assiste pour la première fois le brave député écologique, la défense des intérêts de certains les menant loin dans la dénégation des chiffres pourtant amenés par des spécialistes réputés en la matière.
Emile soupire devant la mauvaise fois évidente de tous ces dénigreurs, tentant d’acheter des droits à polluer aux pays sous-développés contre des promesses d’aides industrielles et monétaires à leurs développements.
Il en est tellement affecté qu’il doute maintenant que Florian puisse y changer quelque chose, le comparant à don Quichotte combattant seul contre des moulins à vent.
***/***
« Quelques minutes avant midi »
Une main lui caressant la cuisse enserrant le bassin de son ami, réveille une nouvelle fois Thomas et lui fait comprendre que celui-ci s’est enfin réveillé, il apprécie tellement la caresse qu’il laisse croire à Florian qu’il est encore dans le sommeil.
Son corps pourtant n’entre pas dans la combine et son sexe se déploie jusqu’à atteindre une raideur que son chéri ne peut ignorer vu l’entrelacement des plus intimes de leurs corps.
Un petit rire ironique prouve qu’en effet Florian ne s’y laisse pas prendre, Thomas ouvre alors les yeux et dépose un bisou sur le cou gracile offert à sa bouche.
- Bonjour toi !! Bien dormi ?
- Hum !!! Oui, je suis trop bien quand tu es avec moi.
- Il va pourtant falloir se lever, il est presque midi.
Le petit rouquin se love encore plus contre Thomas qui sent son excitation monter soudainement de plusieurs crans.
- Ce soir « Flo », nous sommes vraiment à la bourre là !
Un son sans équivoque venant de Florian le fait rire.
- Et bien !! En voilà des façons ! Hi ! Hi !
- Je crois qu’il va falloir que je me lève finalement, il faut que j’aille aux toilettes.
Une deuxième série encore plus forte se fait entendre, Florian se lève alors et file directe vers la salle de bains sous le regard amusé de Thomas.
Le grand blond en profite pour se lever également, il poursuit la discussion en attendant patiemment son tour.
- Tu en as encore étonné plus d’un hier soir, « Koko » m’a dit que Yamamoto Kiichi le directeur de l’hôpital n’a pas arrêté de vanter tes capacités.
- Qui ça ??
Thomas hausse le ton.
- Yamamoto Kiichi !!
- Il n’y a pas qu’elle ! Hi ! Hi ! Pouah !! Ne rentre pas dans la salle de bains si tu veux rester en vie ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (70/150) (Afrique) (Transformation)
Taha passe le plus clair de son temps libre au dispensaire en compagnie de Naomé, il arrive en fin d’après-midi et repart tôt le matin, après avoir pris un copieux petit déjeuner que lui sert habituellement la sœur supérieure.
Ses nuits avec son ami sont de plus en plus torrides, Naomé lui devient indispensable au point que Taha se demande s’il ne devra pas bientôt quitter sa tribu pour pouvoir vivre avec lui comme un vrai couple.
Il repense à tous ses nouveaux amis qu’il a connu lors de son voyage, leur plénitude de pouvoir vivre leur vie sans être jugé par leurs pairs comme lui le serait s’il se montrait au grand jour.
Ce soir-là une fois encore, il se dirige au pas de chasse sur la piste qui mène au dispensaire avec en tête l’image de Naomé qu’il va bientôt rejoindre et prendre dans ses bras, son étui pénien comme à chaque fois se redresse fièrement en lui amenant le sourire aux lèvres.
Depuis qu’ils se sont mis ensemble, Taha a remarqué que « Nao » laissait de plus en plus fréquemment sa véritable nature ressortir et qu’il ne se forçait plus à paraître masculin aux yeux des autres personnes qu’il côtoie quotidiennement en dehors du village.
Sa féminité qui jusqu’alors n’apparaissait que quand il était seul avec Taha, laisse parfois celui-ci pensif en se demandant si son esprit était dans le bon corps car nul doute que Naomé est une fille dans son âme et d’ailleurs il ne s’en est jamais caché en lui en faisant souvent la remarque.
Taha ralentit sa course, ses pensées prennent alors une autre voie et une question se pose alors à lui, serait-il toujours amoureux si « Nao » était une fille ?
La réponse est évidente pour lui car comme il l’a toujours dit, il n’est pas attiré par les garçons et seul « Nao » fait vibrer son cœur, pas parce qu’il est du même sexe que lui mais simplement parce qu’il est Naomé, son ami de toujours, son confident, son alter égo mais aussi un esprit vif, sensuel, doux et émotif, une peau exquise, un corps fin et une démarche féline qui l’attire irrésistiblement.
Taha arrive au dispensaire avec le sexe en ébullition d’avoir eu toutes ses pensées sur son ami, Naomé qui surveillait son arrivée ne peut que remarquer son état et son corps est alors parcouru d’un énorme frisson de plaisir anticipé, ses yeux s’émerveillant comme toujours du corps viril et souple de celui à qui son cœur appartient depuis son plus jeune âge.
Taha aperçoit lui aussi son ami, encore dans ses pensées du trajet il l’observe attentivement et sourit quand il le voit venir vers lui de sa démarche toute féminine qui décuple encore plus sa libido qui n’en demandait pas tant.
L’idée lui vient alors comme un flash, se pourrait-il que ce soit si simple, pourtant ce serait la solution à tous leurs problèmes et le dieu ne lui a-t-il pas dit un jour qu’il n’aurait qu’à venir le voir si quelque chose n’allait pas pour lui ou sa famille, qu’il aurait alors l’écoute de son peuple.
C’est Naomé en le prenant par la taille et en lui parlant de sa voix aigüe au timbre musical qui lui fait prendre sa décision, une décision qui lui semble folle mais qu’il est prêt à mener jusqu’au bout si son ami lui donne son accord.
Il entraîne Naomé dans la hutte devenue leur coin secret, il le fait asseoir et l’embrasse longuement avant de se détacher de lui pour le regarder intensément.
- Tout serait si simple si tu étais une fille « Nao » !! Nous pourrions vivre ensemble dans la tribu, avoir des enfants et ne plus cacher notre amour.
- Crois-tu que je ne l’aie pas souhaité moi aussi ?
- Vraiment ??
- Vraiment, oui !!
Naomé prend son sexe en mains.
- A quoi me sert-il ? Crois-tu que je n’aie pas remarqué que tu l’évitais le plus possible ? Que tes mains câlinent avec envies tout mon corps et que tu te forces à le caresser pour me donner du plaisir ?
- Mais…
- Je t’aime Taha ! Moi aussi j’aimerais que notre couple ne se cache plus, être une fille tu dis ? Si seulement c’était possible, je serai enfin moi-même !! Te rends-tu compte que depuis notre adolescence, je ne fais que vous imiter pour ne pas être rejeté. C’est un rêve que j’ai presque chaque nuit, être ta femme, m’occuper de ta hutte, élever nos enfants et être enfin dans ma vraie nature.
- Tu es sûr que tu ne changerais pas d’avis ?
- Tes paroles sont étranges Taha, si tu me disais plutôt pourquoi nous avons cette conversation ?
Taha voit bien les larmes qui s’écoulent lentement sur le visage de son ami, il comprend combien ses paroles lui font mal et qu’il lui a ouvert l’endroit le plus caché de son cœur, lui révélant enfin ce qui le ronge depuis qu’il en a pris conscience.
- As-tu confiance en moi « Nao » ? Me suivras-tu sans poser de questions là où je voudrais t’emmener ?
- Bien sûr, tu le sais très bien !
- Alors viens !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (71/150) (Afrique) (Transformation) (suite)
Taha se lève en lui prenant la main, ils sortent rapidement de l’enceinte du dispensaire pour prendre la piste d’une foulée souple, bientôt ils arrivent à un embranchement où habituellement ils continuent sur leur gauche pour aller jusqu’au village.
Seulement là c’est vers celle de droite que Taha entraîne Naomé, le garçon comprend alors où il veut le conduire et un sourire épanoui illumine alors son visage, leurs foulées se font plus rapides malgré la pénombre ambiante.
***/***
La clairière des arbres torturés est paisible, quand des rires joyeux commencent à se faire entendre et se rapprocher rapidement, jusqu’à voir apparaître deux jeunes garçons heureux avec le cœur rempli d’espoir.
Taha s’arrête à l’orée de la trouée, il fait signe à Naomé de l’attendre sans bouger et entre seul dans la clairière, cherchant du regard le gardien qui ne doit pas être bien loin.
La nuit est maintenant trop profonde pour qu’il distingue quoi que ce soit à plus de quelques pas d’où il se trouve, il finit par apercevoir la souche où sa famille a pris l’habitude d’attendre depuis que son père à son âge en est revenu en sentant l’appel.
Taha s’assoit en tremblant, il vient à l’instant de se rendre compte de ce qu’il a l’intention de demander à ceux qu’il considère comme des dieux et sa détermination fond comme neige au soleil, pourquoi de telles puissances viendraient elles en aident à un jeune Masaï et à son idée débile.
Un bruit de pas derrière son dos le fait se tendre d’appréhension, une masse velue vient prendre place à côté de lui et deux petits yeux d’une extrême intelligence le fixent intensément.
- Bonjour !!
- Ouh !!
- Tu sais pourquoi je suis venu ! J’ai besoin de votre aide, je suis trop malheureux.
Les yeux ne le quittent pas, Taha maintient fièrement les siens ouverts et attend maintenant un signe, le cœur battant à tout rompre d’espoir que ce ne sera pas un refus.
***/***
« Conversation entre les entités »
- Devons-nous l’aider ?
- Il voudrait que son ami change de sexe !
- Il y a beaucoup d’amour entre eux !
- Avons-nous le droit de changer la nature des choses ?
- Ne l’avons-nous pas déjà fait à maintes reprises ?
- Regardez les conséquences !!
- La situation est tout autre !
- Son cœur est pur !!
- Celui de son compagnon aussi !!
- Il attend notre réponse !!
- C’est un ami fidèle de Florian, acceptons de l’aider
- Ce sera un grand changement pour son compagnon !!
- Pas vraiment, non !! Son esprit est déjà dans le mauvais corps !!
- Nous le lui devons bien, après tout c’est grâce à lui si Florian a pu être sauvé rappelez-vous !
- Son cœur est pur !!
- ................... Tu as notre accord !!
***/***
Taha commence à perdre espoir, ses yeux brillent mais se retiennent fièrement de verser les larmes qui pourtant ne demandent qu’à perler.
Le grand singe cesse de le fixer, il se lève et dirige son bras velu vers l’endroit où se trouve Naomé.
- Ouh ! Ouh !
Taha interprète mal son geste, il se lève la tête basse et s’apprête à quitter la clairière quand une main énorme le retient doucement et le force à se rasseoir, l’autre main faisant signe de venir vers lui.
Taha sent son cœur vibrer, il n’ose encore comprendre et c’est d’une voix manquant d’assurance, qu’il demande.
- Naomé doit venir ?
- Ouh !!
- Ça veut dire oui ?
- Ouh ! Ouh !
Taha se lève.
- Je préfère aller le chercher tu comprends ? Il aurait trop peur sinon !!
- Ouh !!
Taha traverse alors la clairière, le cœur battant la chamade et arrive près de son ami qu’il reprend par la main.
- Suis-moi !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (72/150) (Afrique) (Transformation) (suite)
Naomé la gorge serrée.
- Il est d’accord ?
- Tu verras bien !! Ne crains rien, je suis là !!
Les deux garçons pénètrent dans ce lieu devenu sacré, Naomé a un mouvement de recul quand il aperçoit la masse imposante du grand singe.
- Ne t’inquiète pas, le dieu est dans son esprit !!
Malgré les paroles rassurantes de son ami, Naomé n’en mène pas large et il se laisse traîner jusqu’à la souche où l’immense dos bleu les attend.
- Voici mon ami, que doit-il faire ?
Le singe montre le bas ventre de Naomé.
- Ouh !
- Je ne comprends pas !!
Une voix entre alors dans sa tête.
- Il doit ôter ce parement autour de sa taille, ensuite il ne devra pas avoir peur de ce que je vais lui faire et il faudra qu’il s’en souvienne.
- Qu’allez-vous lui faire.
- Nous allons tester sa vraie nature, si le plaisir qu’il éprouve dans son corps masculin est le plus fort, nous le lui rendrons sans qu’il y ait à revenir sur notre décision. Tu ne dois rien dire à ton ami, ça fausserait forcément son jugement.
- Je comprends !!
- (Naomé) Tu parles tout seul maintenant ?
- Je réponds au dieu qui parle dans ma tête !
- Ah !! Et il te dit quoi ?
- Que tu dois te mettre nu et le laisser te toucher.
Naomé n’hésite pas un instant, il enlève le lien tenant l’étui pénien et reste debout, nu face au grand singe en fixant son regard dans le sien.
La main énorme s’approche alors doucement du sexe du jeune Masaï, elle le prend délicatement et une lueur étrange la recouvre alors, nimbant le bas ventre de Naomé qui commence à ressentir une énorme excitation lui redressant le sexe violemment.
L’onde d’orgasme lui noue les reins et lui fait pousser un cri d’extase alors que son sexe dégorge son jus en jet puissant, tapissant d'un liquide blanc et épais une partie du pelage recouvrant le bras du gorille.
- Arrhhh !!!!
Naomé flageole sur ses jambes tellement la jouissance a été puissante, il regarde son ami ahuri.
- Pourquoi a-t-il fait ça ?
- Il a sans doute ses raisons, tu comprendras tout à l’heure mais sache que tu devais en passer par là avant le changement de ton corps.
Naomé pas vraiment convaincu.
- Si tu le dis !! On fait quoi maintenant ?
- Attendre !!
L’attente n’est pas longue avant que le grand singe prenne Taha par le bras et l’emmène sur le lit de pierre où toutes les entités sont rassemblées.
- Ouh ! Ouh !
- (Taha) De quoi ?
Son esprit reçoit une nouvelle fois les paroles de son dieu.
- Dis à ton ami de s’allonger sur les pierres !
- Tu dois t’allonger sur le tas de pierre « Nao », n’aie crainte, nos dieux les habitent !
Naomé fait comme on le lui demande, pas très rassuré malgré les signes d’encouragement de Taha. Il est à peine allongé qu’il ressent la puissance des dieux s’emparer de son corps.
Un brouillard dense le cache à la vue de Taha qui décide alors de retourner s’asseoir, sachant très bien qu’il ne lui reste plus qu’à attendre.
Le temps passe sans réel changement, Taha fini par s’assoupir et le grand singe le prend dans ses bras pour l’allonger dans l’herbe épaisse.
***/***
C’est la lumière du jour qui réveille le jeune Masaï, ses yeux s’ouvrent alors et il lui faut un certain temps pour se rappeler où il est, mais surtout ce qu’il était venu y faire.
Il se lève d’un bond en poussant un cri d’angoisse.
- « Nao » !!!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (73/150) (Afrique) (Transformation) (fin)
Son cri résonne étrangement dans la clairière, une ombre le recouvre en partie quand une voix qu’il connait que trop bien lui parle.
- Je suis là mon amour !
Taha se retourne alors le cœur serré d’appréhension, ce qu’il voit lui amène les larmes aux yeux.
- « Nao » !
« Naomée » lui sourit tendrement, « elle » a eu le temps depuis son réveil de découvrir son nouveau corps, pas si éloigné que ça de l’ancien ne serait-ce l’absence de ce qui pendait les trois quarts du temps de son bas ventre et les petits seins ronds, petit mais ferme et sensible qui lui orne magnifiquement la poitrine.
Il tend les bras à son homme visiblement troublé et heureux de sa nouvelle apparence, Taha va pour le ou plutôt « la » serrer contre lui quand une voix intérieure maintenant connue de lui le stoppe.
- Attends jeune humain !!! Nous devons tester ta jeune compagne, seule une réaction positive de sa part permettra que nous vous laissions repartir. S’il s’avérait qu’elle éprouve moins de plaisir dans son nouveau corps, nous lui rendrions l’ancien. Tu dois comprendre nos motivations, elles ne sont là que pour son épanouissement futur, sa transformation doit être accepté par son esprit.
- Je comprends !!
Il voit la main du grand singe, comme elle l’a fait la veille, s’approcher de l’entre jambe de celui qui est devenu maintenant "sa compagne", un étrange malaise le prend de savoir que quelqu’un d’autre avant lui portera la main intimement sur elle et que ce soit un gorille habité d’un dieu ni change rien.
- On ne peut pas faire autrement ?
Taha sent la présence attentive dans son esprit, la voix plus douce lui semble-t-il reprend alors le contact.
- Je comprends ton ressentiment, viens !! Nous testerons la jeune humaine ensemble.
Taha s’approche alors de Naomée qui le dévore des yeux, déjà frémissante de sentir ses mains sur son corps, le gorille prend les deux mains de Taha et en porte une sur la poitrine aux tétons érigés, laissant sa main velue sur le dos de celle du jeune homme.
Naomée trésaille au contact doux et chaud de cette paume sur son sein, l’excitation commence à lui donner le tournis et quand l’autre main de son chéri vient couvrir son sexe en caressant doucement ses lèvres extérieures, un maelstrom de sensation la prend alors comme elle n’aurait jamais pensé qu’il pouvait exister un plaisir si puissant.
Naomée sent son corps vibré, quelque chose en elle s’érige et déverse une liqueur qui humidifie la main de son homme, étonné de la voir prendre un plaisir aussi intense à ce simple contact.
La jeune Masaï écarte les jambes pour lui laisser plus de loisir à caresser son sexe, un râle montant crescendo s’échappe de ses lèvres alors que les tremblements de son corps montrent à son compagnon l’orgasme dévastateur de la magnifique jeune fille qu’est devenue maintenant son ami.
Un orgasme sans commune mesure avec ceux que Naomée a connue quand elle était encore un garçon, plus long dans la durée et plus puissant dans le ressenti, ses deux mains se raccrochent à Taha qui se sent libéré du contact du grand singe et peut s’occuper d’elle comme il le souhaite.
La voix revient, satisfaite du constat probant que c’était là vraiment la vraie nature de la jeune humaine et que tout ira pour le mieux pour elle par la suite.
- Soyez heureux maintenant, sache que notre intervention doit rester dans le cercle de ceux qui connaissent notre existence. Notre présence parmi vous n’a qu’un but et nous devrons tous mettre toutes nos forces en commun le jour venu, ce jour-là vous ressentirez l’appel et devrez venir ici pour nous soutenir dans nos efforts. Je connais ta curiosité mais hélas il est trop tôt pour te donner des réponses, sache juste que l’avenir de ton ami Florian sera alors en jeu.
Taha comprend qu’il n’est nul besoin de réponse, que le dieu a lu dans son esprit qu’il donnerait sa vie s’il le fallait, s’ils le lui demandaient.
Ses lèvres se soudent sur celles de Naomée dans un long baiser passionner, il sent les doigts fins de son amie délier la liane qui maintient son étui pénien.
Son couteau de chasse tombe au sol pendant que la main ôte l’étui et libère son sexe convulsé par l’envie de la prendre, Naomée allonge Taha dans l’herbe et s’empale sur son sexe avec un râle de pur plaisir, sentant son hymen céder pour lui permettre d’entrer entièrement dans son intimité toute neuve.
Le bonheur du jeune Masaï atteint alors sa plénitude quand il comprend que désormais son ami devenu son amie, ne lui fera plus se poser les incessantes questions existentielles qui hantaient sa conscience et que leur couple atteindra sa plénitude, maintenant que chacun d’eux se sentira bien dans son corps et dans ses convictions d’appartenances.
***/***
« Quelques heures plus tard, au village Masaï »
Okoumé est dans sa hutte, il termine le repas avec sa famille réunit quand Taha apparait à la porte, rayonnant comme jamais il ne l’a vu et le brave père craint qu’il vienne leur annoncer son départ de la tribu pour vivre avec Naomé, signant ainsi son exil.
- Nous t’attendions pour le repas fils !!
- Excuse-moi père, j’avais une décision à prendre.
Okoumé se fige.
- As-tu bien réfléchi aux conséquences fils ?
- J’ai suivi tes conseils père, j’aimerais présenter officiellement à la famille ma compagne pour la vie.
- (Okoumé) "Ta" compagne ??
Taha sourit, conscient de ce que ses paroles peuvent le troubler.
- Oui père !! J’aimerais la prendre pour femme et construire au plus tôt notre hutte pour y fonder notre famille.
Okoumé se lève, il quitte la hutte en emmenant son fils avec lui jusqu’à un endroit où ils pourront discuter tranquillement.
- As-tu bien réfléchi ? Que fais-tu de Naomé ? Ta future épouse connait elle son existence ?
- Bien sûr père !! Je ne saurais lui mentir d’un tel secret.
- De quelle tribu est-elle ?
- De la nôtre père !! Puis je te la présenter ?
- Bien sûr quoique je ne vois pas de qui il s’agit !
- Tu vas être surpris père, sache avant toute chose que c’est grâce aux dieux des pierres que ça a pu être possible !! Suis-moi jusqu’à l’arbre des anciens, elle nous y attend là-bas !
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Akim curieux comme tout jeune de son âge, est sorti pour les espionner et entendre la conversation, il les suit donc jusqu’au lieu où il aperçoit à son tour ahuri, celle qui attend son frère, visiblement nerveuse.
Okoumé lui aussi l’aperçoit, ses yeux se plissent de stupeur quand il reconnait les traits de Naomé dans cette jeune fille magnifique au corps ne prêtant à aucune erreur sur sa féminité.
- Par nos dieux !! Comment est-ce possible ??
- (Taha) Nos dieux m’ont écouté père, j’aimais Naomé plus que tout et seul le fait qu’il soit un garçon m’empêchait d’être vraiment heureux, maintenant je le suis père !! Comme jamais je ne l’ai été !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (74/150) (Kyoto) (Huitième jour)
« Dix-huit heures, fin de la session »
Un brouhaha d’applaudissements retenti dans l’immense salle, saluant la fin de l’exposé tant attendu du jeune De Bierne qui depuis presque deux heures les a tenus en haleine sur l’avenir de la planète.
Planète mal en point suite à l’expansion incontrôlée de l’homme, qui utilise les ressources en faisant fi des générations futures et ce pour pérenniser un modèle économique capitaliste, qui va à plus ou moins long terme les amener dans une impasse dont aucune nation ne sortira indemne.
Il termine enfin par des propositions simples, d’une logique telle que personne dans la salle ne peut contredire sans dévoiler d’autres raisons moins nobles qui pourraient les motiver.
De plus ses propositions n’entraînent quasiment aucune contrainte économique supplémentaire, mais simplement donnent à réfléchir aux points essentiels que sont le gaspillage, le non renouvellement des ressources naturelles, de l’expansion horizontale de l’homme alors qu’il pourrait exploiter le sous-sol pour y implanter ses usines et ses parkings qui détruisent des millions d’hectares de forêts et enlaidissent les cités urbaines.
L’obligation de laisser un pourcentage important de chaque territoire national à la nature sauvage de façon à préserver la vie des espèces tant végétales qu’animales et de ce fait de préserver également la vie de l’homme sur la planète, démontrant encore une fois par des explications simples à quel point celle-ci était dépendante des autres espèces.
Le développement des énergies propres avec un court magistral sur des possibilités encore méconnues, comme la géothermie depuis le noyau même de la planète ou l’exploitation de l’énergie solaire depuis l’espace cette fois ci et en profitant pour donner quelques pistes de recherches que les savants assistant au congrès, recopient fébrilement en poussant des exclamations de surprise non feintes qui interpellent alors leurs dirigeants incrédules.
Florian quitte enfin l’estrade en laissant derrière lui les deux immenses tableaux noirs couverts des formules qui ont étayé ses paroles pendant la durée de son exposé, ceux-ci sont mitraillés par les flashs des appareils photos des journalistes assistants à la session avant d’être emporté avec précautions dans les coulisses du palais.
Emile a le visage ravagé par l’émotion que son jeune ami lui a fait vivre tout au long de son cours magistral, il enlève sa veste du siège de Florian quand celui-ci arrive pour s’y asseoir en poussant un « ouf » de soulagement.
- Pff !! J’espère que j’ai été assez explicite !!
- Tu m’en diras tant mon garçon !! Plus clair que toi tu meurs !
- C’est demain que les différentes propositions seront mises aux voix, j’espère que quelques-unes de mes idées seront retenues et prises en comptes mais de toute façon je pense avoir suffisamment heurté les esprits pour qu’elles fassent leurs petits bonshommes de chemin très rapidement.
- A voir leurs têtes, j’en suis certain !! Je ne m’attendais vraiment pas à ce que tu ailles aussi loin dans tes paroles, de plus les pistes que tu leur as données même si je n’en ai compris que le sens général, avaient l’air de passionner les différents groupes scientifiques. Crois-tu vraiment que nous pourrons changer aussi radicalement notre façon de vivre ? Tout tourne actuellement ou presque sur les énergies fossiles, tu le sais aussi bien que moi !
- Justement !! Elles ne sont pas inépuisables et les coûts d’extractions seront de plus en plus élevés, quoique j’ai quelques petites idées que je glisserai un de ses quatre à Hassan pour qu’il puisse exploiter plus que les vingt pour cent de ses nappes pétrolifères et ce à moindre coûts.
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« Sur la toile internet »
Venant de tous les pays du globe, les internautes ayant suivi l’intervention de Florian laissent des messages destinés à leurs gouvernements pour faire pression sur eux et la toile commence à se développer de façon exponentielle jusqu’à finir par saturer tous les réseaux, au point que les serveurs mondiaux commencent à donner des signes inquiétants de faiblesse.
L’information est vite reprise par les médias qui prennent alors le relais auprès des non connectés, diverses manifestations commencent à se former en prenant rapidement une ampleur telle que des embouteillages monstres bloquent rapidement les plus grandes villes.
Les associations écologiques ou humanitaires prennent ensuite le relais pour obliger les instances décisionnelles à prendre en compte la vindicte populaire, les services de police se retrouvent vite débordés et un vent de panique commence à prendre certains pays plus préoccupés que d’autres sur leurs qualités de vies.
Des missives partent alors vers leurs dirigeants absents pour cause de congrès, le but étant de les avertir de l’énorme mouvement de foule qui manifeste pour que des résolutions immédiates soient prises et qu’ils ne tergiversent pas comme lors des précédentes sessions.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (75/150) (Kyoto) (Neuvième jour)
« Kyoto, neuf heures du matin »
La salle pleine à craquer reste silencieuse, chaque membre prenant connaissance des diverses manifestations venant de leurs pays respectifs et les visages marquent l’extrême étonnement de ce qu’ils apprennent, visiblement dépassés pour la plupart par les événements.
Chacun se renseigne ensuite de ce qu’il se passe chez ses homologues des autres nations, l’ahurissement est à son comble quand ils comprennent la portée des paroles du jeune Français sur leurs populations et eux-mêmes doivent bien reconnaitre avoir passé une nuit blanche à analyser avec leurs collaborateurs qualifiés la véracité de ses paroles ainsi que la portée de ses schémas de recherches appliqués sur une éventuelle possibilité d’exploitation à moyen terme.
C’est le président Français qui monte sur l’estrade le premier.
- Messieurs !! Mesdames !! Au vu des derniers événements survenus dans nos différents pays, je propose un allongement de quelques jours de ce congrès afin d’amener à nos populations une réponse commune à leurs demandes qui saura je n’en doute pas un instant, aller dans le sens de la raison afin de leur ôter toutes inquiétudes. Je propose donc de nous revoir dès demain après avoir pris cette journée à faire le point, une résolution commune vous vous en rendez bien compte doit être prise avec beaucoup de calme et de sérénité. Nous sommes trop bouleversés pour que cette journée soit productive, profitons-en pour régler nos problèmes internes et ne laissons pas s’envenimer ce qui pour l’instant ne sont que des manifestations pour la plupart pacifistes. Que ceux qui sont en accord avec ma proposition lèvent la main !!
Le temps nécessaire à la traduction de ces paroles, ensuite à une discussion rapide avec leurs collaborateurs et les premières mains se lèvent, bientôt suivi par d’autres pour qu’il devienne très vite évident que la proposition Française est acceptée.
Le président Chirac satisfait reprend alors la parole.
- Je propose donc de clore cette journée pour nous occuper à rassurer nos concitoyens, j’espère mesdames et messieurs que nous ne les décevrons pas et que nous saurons prendre des décisions dignes de nous.
Le président Xi-Jinping se lève.
- 我看不到我 们年轻的朋友吗?可能会很惊讶他简报昨天的媒体影响 ! (Je ne vois pas notre jeune ami ? Sans doute serait-il stupéfié de l’impact médiatique de son exposé d’hier !!)
Le président écoute la traduction et sourit à son interlocuteur.
- Ne croyez pas ça !! Je pense qu’au contraire il savait très bien quelles seraient les retombées suite à ses paroles et s’il n’est pas là ce matin, c’est tout simplement parce qu’il profite que son ami soit avec lui pour rester en sa compagnie. Chez nous on appelle ça le câlin du matin ! Hi ! Hi !
Une fois la traduction faite, plusieurs rires se font entendre dans la salle. Une à une, les délégations quittent les lieux, visiblement préoccupées par les manifestations qui affectent leurs pays et qui restent mobilisées aujourd’hui encore plus nombreuses, prouvant bien qu’il ne suffira pas de simples paroles rassurantes pour les faire cesser.
***/***
« Chambre de Florian et Thomas »
Le président ne croyait pas si bien dire en parlant du câlin du matin car c’est en effet ce que les deux garçons ne se privent pas de faire depuis qu’ils sont réveillés.
Enlacés depuis un long moment à s’embrasser jusqu’à plus soif avec une tendresse que beaucoup de couples leur envieraient.
Le plus petit allongé de tout son long sur le plus grand, les mains caressant avec passion pour l’un les boucles blondes et pour l’autre les petites fesses nerveuses, chacun prenant un immense plaisir à sentir et toucher le corps de l’autre.
Leurs sexes étonnamment restent au repos, ils n’éprouvent pas l’envie de faire l’amour mais simplement d’être au contact à s’embrasser tendrement.
Leurs regards parlent à leur place pour se dirent tout l’amour qu’ils se portent, Thomas frémit quand il sent son esprit ne faire qu’un avec celui de Florian et l’impression qu’il en retire le rend merveilleusement bien, ne sachant plus quelle caresse est sur son corps ou celui de son chéri tellement il ressent avec le même plaisir les quatre mains qui s’affolent, diriger par un seul esprit commun.
Florian/Thomas et réciproquement, appréciant les sensations d’un corps qui n’est pas le sien, fluet et nerveux pour l’un, robuste et tout en muscle pour l’autre mais tellement désirable quel qu’il soit.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (76/150) (Reims) (Inquiétude)
« Chez les Viala »
Les invités sont repartis depuis le dimanche soir, le weekend aurait été merveilleux pour tous si Damien n’avait reçu cet aveu de Mathis.
Aveu qu’il n’a pas voulu développer ce jour-là, préférant attendre une meilleure opportunité pour y revenir et surtout ne croyant pas réellement que les paroles de son copain reflètent ses pensées profondes, mais qu’elles ont été tout simplement dites sur le coup de la jalousie.
Damien reste néanmoins perturbé, pourtant Mathis après ses paroles acerbes est redevenu lui-même et il doit bien reconnaitre que leurs retrouvailles a été à la hauteur de sa surprise de leurs visites imprévues, les trois couples ayant passé deux jours inoubliables d’amitiés de passions et d’amours.
Annie l’observe depuis déjà un bon moment, elle comprend que quelque chose perturbe son fils qui d’habitude est d’une humeur enjouée, voir turbulente et de le voir aussi sérieux ne peut que l’alerter sur ce qu’elle pressent n’être pas qu’un simple nuage passager.
- Il fut une époque où tu te confiais à moi quand quelque chose n’allait pas « Dami » !!
- Pourquoi tu me dis ça maman ?
- Parce que je sens bien que quelque chose te perturbe, veux-tu qu’on en parle ? Tu t’es disputé avec un de tes amis ?
Damien vient rejoindre sa mère sur le canapé où elle lisait tranquillement, il se serre contre elle en posant sa tête sur son épaule comme quelques années plus tôt quand il avait besoin de réconfort.
Annie n’est pas dupe, elle préfère attendre que les paroles viennent de lui plutôt que de le harceler et se contente de lui donner tendrement une bise sur le front en attendant qu’il se décide.
- C’est Mathis maman !! Il m’a dit qu’il haïssait son cousin !!
- Tu as dû mal interprété ses paroles, tu sais bien qu’ils s’adorent !!
- C’est ce que je croyais jusque-là maman !! Je t’assure pourtant qu’il était sérieux quand il m’en a parlé !!
- T’a-t-il dit pourquoi ?
- Je pense qu’il est jaloux et qu’il n’a pas supporté que Thomas se mette avec « Flo ».
- Mathis t’aime Damien, ça ne fait aucun doute.
- Bien sûr qu’il m’aime !! Seulement il a aussi été amoureux de Florian, il voudrait le partager comme le font Éric et Raphaël tu comprends ?
- Hum !! Et toi dans tout ça ?
- Quoi moi ?
- Tu serais d’accord ?
- Bien sûr que non !! Florian est comme un frère !
- Tu le lui as dit ?
- Bien sûr qu’est-ce que tu crois !! Il l’a très bien compris d’ailleurs, mais il en veut quand même à Thomas parce qu’il sait que son cousin pense à lui comme moi je pense à « Flo ».
- Ça me parait normal !! Le mieux c’est que tu en discutes avec Florian quand il reviendra du Japon, il saura trouver les mots j’en suis certaine !! Mathis est un garçon intelligent, il comprendra qu’il fait erreur et que s’il persiste dans ses pensées, il va faire du mal à son cousin qui l’adore.
Les yeux de Damien se remplissent soudainement de larmes.
- C’est ce que je pense aussi maman, j’espère que tu as raison parce que je ne supporterais pas de perdre « Mat » tu comprends !!
Annie le prend dans ses bras.
- Calme-toi voyons !! Tu connais très bien les sentiments de Mathis envers toi, ça ne sert à rien de se rendre malheureux alors que tout voudrait le contraire. Il y a toujours à un moment ou un autre des passages difficiles dans un couple, j’en ai eu plusieurs fois l’expérience avec ton père et ça nous a aidés à avancer, la vie vous apprendra à faire des concessions.
Damien s’essuie les yeux, il regarde sa mère avec un sourire encore timide. Heureux d’avoir pu en fin de compte parler de ce qui le chagrinait avec elle, c’est dans cette position que Frédéric sortant de son bureau les découvre et Annie lui fait un signe discret de ne pas se montrer, il retourne alors d’où il était sorti en se demandant bien ce qu’il se passe.
Annie reste encore un moment à câliner son fils, puis rejoint son mari pour le mettre au courant.
Plus inquiète que ce qu’elle a laissé croire à Damien de cette histoire dont elle ne se serait certainement pas attendue.
Frédéric l’écoute attentivement sans prononcer une parole, ce n’est qu’une fois qu’elle a terminée qu’il prend la décision d’appeler Philippes pour tout lui raconter en Le sachant le plus apte à avoir une conversation avec Mathis et lui faire entendre raison.
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« Aix en Provence »
Philippe raccroche, ce que vient de lui apprendre Frédéric ne l’étonne pas vraiment ayant été maintes fois confronté à des situations similaires.
Il comprend parfaitement l’inquiétude de ses amis mais ne peut s’empêcher de sourire à cette petite crise qui arrive beaucoup plus tard qu’il ne s’y attendait.
L’attirance inné émanant de Florian devait bien un jour ou l’autre marquer durement un de ses proches, que ce soit Mathis ne l’étonne pas plus que ça car il l’avait placé parmi ceux les plus susceptibles de développer ce genre de pathologie mentale, quoique ce soit surtout vers Chloé qu’il aurait parié, connaissant depuis toujours l’attirance amoureuse de la jeune fille pour son ami d’enfance.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (77/150) (Moscou)
« Kremlin »
Dans les bureaux du FSB, c’est l’agitation qui marque une période de crise et le personnel mobilisé depuis le matin à la mine sombre des mauvais jours, à l’image de son chef qui n’arrête pas de pester depuis qu’il est arrivé.
Il faut dire aussi qu’il y a de quoi mettre à mal les meilleurs tempéraments avec tout ce qui leur arrive depuis la veille, le meurtre de leurs agents implantés au Japon et c’est sans compter les manifestations pour un meilleur respect de la planète avec comme cerise sur le gâteau pour encore bien appuyer là où ça fait mal, la couverture de leur agent infiltré à Paris qui a fondu subitement comme neige au soleil.
Igor tempête comme un diable, traitant ses subordonnés d’incapables en les menaçant même du goulag s’ils ne trouvaient pas immédiatement des solutions efficaces afin de reprendre en main tout ce bordel.
La police commençant à se regrouper pour tenter de juguler les mouvements de foule, tandis qu’il attend une visioconférence avec Vladimir et que Sacha a disparu dans la nature sans plus donner de nouvelles, voilà en gros ce qui rend Igor aussi agressif envers toutes les personnes qu’il croise.
En attendant l’appel de son président, il prend connaissance du rapport concernant sa demande de renseignement sur la mort du jeune militaire devenu bien malgré lui le confident de Sacha en Afghanistan.
C’est en lisant les premières lignes qu’il comprend qu’il s’est fait avoir comme un débutant, l’ex premier lieutenant Tchétchène de Sacha n’ayant pas résisté bien longtemps à l’interrogatoire efficace mais hélas mortel pour lui du remplaçant qu’il avait envoyé après le départ de Sacha.
Igor apprend donc que le jeune GI est non seulement toujours vivant mais que c’est sûrement lui qui a révélé la présence de Sacha ainsi que les grandes lignes de la nouvelle mission qui lui avait valu d’être affecté en France, il en est là dans ses pensées quand l’appel du Japon lui est signifié.
L’écran s’allume et la vision de son chef, le visage rouge de colère, trouble encore plus Igor.
- Tu connais les nouvelles je présume ??
- Ça va de soi monsieur !
- Arrange-toi pour remplacer de façon plus discrète les agents que nous venons de perdre.
- Ce sera fait monsieur !! Quels ordres dois-je leur donner au sujet de qui vous savez ?
- Aucun !! Ce garçon est trop bien protégé, j’ai même reçu des menaces que je prends très au sérieux venant de ceux qui se sont débarrassés de nos hommes !!
Igor n’en revient pas de ce que lui révèle Vladimir, lui l’homme sans doute l’un des plus craint au monde qui reçoit des menaces que lui-même reconnait comme sérieuses ?
- Ai-je bien entendu monsieur ?
- Bien sûr que tu as bien entendu !! Il faut arrêter de suite toute action tant que je ne serai pas rentré au pays, c’est bien compris ?
- Cinq sur cinq, monsieur !
- Et vous ? Où en êtes-vous sur cette affaire ? J’espère avoir un rapport sur mon bureau dès mon retour !!
Igor sent la sueur ruisseler soudainement sur ses tempes.
- C’est encore trop tôt monsieur !! Nos agents commencent seulement à se mettre en place et il serait prématuré pour eux d’agir alors que la DST est toujours sur les dents, ils ont appris l’envoi de notre nouvel agent et celui-ci doit faire très attention à ne pas se faire repérer.
Vladimir ne se contrôle plus et éclate de rage.
- Je veux tout savoir sur ce morveux !! Suis-je bien clair ?? Quelque chose n’est pas naturel autour de toute cette affaire et je veux savoir quoi !! Rends-toi compte que ce petit con fait ami-ami avec tous ceux qu’il croise !!
- Pourquoi n’en feriez-vous pas autant ? Après tout c’est peut-être la bonne solution pour découvrir ce qu’il est !!
- Je n’en ai rien à foutre !! Il en est venu lui aussi jusqu’à me menacer de je ne sais pas trop quoi d’ailleurs, si je continuais à vouloir mettre la main sur lui ou si je touchais à un de ses amis !! Tu te rends compte !! Me menacer, moi !! J’écraserai ses amis un par un s’il le faut mais je saurai ce que ce jeune trou du cul a dans le ventre !!
La communication se coupe brusquement, laissant Igor dans le plus parfait ahurissement de ce qu’il vient d’entendre et il n’est pas loin de penser que son patron est devenu un pur paranoïaque, tandis que cette histoire est en train de le rendre fou.
Il lui faut déjà remettre de l’ordre dans ses services ce qui n’est déjà pas une mince affaire, retrouver Sacha et lui adjoindre quelques autres éléments qu’il gardait précieusement en réserve.
- Oui mais voilà !! Où est-il passé ?
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (78/150) (Paris) (Les origines du mal)
Sacha sort de sous la douche avec le même sourire qui ne le quitte plus depuis la veille, il passe des vêtements propres appartenant à son oncle pour descendre ensuite jusqu’à la cuisine où une bonne odeur lui réveille l’appétit.
Tout est prêt pour qu’il puisse prendre son petit-déjeuner tranquillement alors que son oncle est très certainement parti à son travail, Sacha soupire en s’asseyant et après quelques minutes à se remplir l’estomac, il commence à réfléchir sur la suite qu’il va donner à sa mission.
Il va déjà falloir qu’il se cherche une autre identité, qu’il change son aspect physique et qu’il trouve le moyen d’avoir accès aux données sur ce Florian De Bierne qui est jusqu’à preuve du contraire la raison essentielle de sa venue à Paris.
Pourquoi Paris ? Sa pensée lui revient dans la tête comme un boomerang, pourquoi n’irait-il pas plutôt chercher ses réponses ailleurs qu’à Paris ? Après tout aux dernières nouvelles, le garçon vit le plus souvent en province et passe ses vacances dans sa famille dans le sud de la France.
L’idée fait son chemin dans l’esprit de Sacha, il se dit qu’en plus il sera surement plus en sécurité là-bas qu’ici et que sa nouvelle identité y sera beaucoup plus facile à tenir.
Son choix est vite fait, ce sera là où il exerce son travail qu’il ira à sa rencontre et il lui suffira d’interroger sans en avoir l’air les personnes qui le côtoient régulièrement pour se faire une idée plus précise de ce qui attire l’attention de ses chefs.
Le hic, c’est qu’il ne peut retourner dans son appartement pour y récupérer son argent et ses armes, ne lui reste juste que son portefeuille avec ses faux papiers maintenant trop dangereux pour lui et les quelques centaines d’euros, qu’il y avait dedans.
Il va lui falloir trouver le moyen de se procurer beaucoup d’argent et très vite, le temps par ici lui est compté et il ne tient pas à se faire arrêter bêtement au coin d’une rue, ni mettre son oncle dans une mauvaise posture s’ils venaient à le découvrir chez lui.
Son petit-déjeuner étant terminé, Sacha débarrasse la table en réfléchissant toujours à la façon de mettre son plan en œuvre et après avoir tout rangé, il décide de passer le temps en refaisant connaissance avec cette grande bâtisse qui l’a vu si heureux pendant sa jeunesse, quand le frère de sa mère le prenait chez lui pendant les vacances.
Sacha se rappelle surtout de la cave où il aimait courir se cacher dans le noir, attendant que son oncle y descende pour assister à ce qui à l’époque lui amenait déjà d’énormes frissons dans tout le corps.
Depuis lors, il a toujours aimé le noir et du plus lointain de ses souvenirs, c’est toujours la nuit qu’il se sentait le plus dominer par ses instincts.
Son oncle a toujours vécu seul et cette maison appartenait à ses parents, donc quelque part elle appartient aussi à Sacha qui aurait dû hériter de sa mère si les circonstances de sa mort n’avaient pas été celles qui l’ont conduit tout droit dans cette école.
Il se rappelle ce moment de folie meurtrière quand il les a égorgés tous les deux, pourquoi ? Sacha ne s’en souvient plus, mais par contre la lame du couteau entrant dans leurs cous alors qu’ils dormaient si bien, il s’en rappelle comme si c’était hier et en a encore les yeux brillants du plaisir qu’il y a pris.
Depuis il a dû apprendre à refréner ses instincts ou du moins à mieux les dissimuler, il est devenu expert avec ses amis d’alors pour faire disparaître un cadavre jusqu’au jour où ses missions lui ont permis de ne plus se cacher et de les assouvir au grand jour en prenant un plaisir supplémentaire à voir les visages horrifiés de ceux qui assistaient à ses séances d’interrogatoires.
Il arrive enfin en bas des marches, actionne l’interrupteur et son regard plonge alors dans la pièce à la recherche de ses souvenirs, rien ne semble avoir changer ou presque.
Aussi c’est en tremblant d’excitation qu’il observe les chaines toujours fixées solidement au mur, en se rappelant les moments intenses qu’il a vécu ces nuits-là alors que son oncle ignorait sa présence et le croyait sagement endormi dans sa chambre.
Il entre plus avant dans la cave qui a toujours cette odeur spéciale, mêlant une senteur indéfinissable à l’humidité ambiante et sourit en constatant l’état impeccable des chaînes, sans aucune trace de rouille comme si elles étaient entretenues avec soins.
Un doute lui vient subitement à l’esprit, Sacha se dirige alors jusqu’au milieu de la cave où il s’agenouille et soulève la lourde plaque métallique, l’odeur forte venant du mélange de chaux vive et de souffre qui lui arrive en pleines narines, la lui fait refermer aussitôt en poussant un cri dégoûté.
- Pouah !!!
Il attend quelques secondes, prend un grand bol d’air et ouvre à nouveau la trappe pour regarder à l’intérieur et ce qu’il y voit alors que ses yeux s’habituent à la faible clarté à l’intérieur du puits, lui envoie un grand frisson dans tout le corps et une fois à court d’air, il relâche le couvercle qui reprend sa place dans un grand bruit de ferraille.
Un rire le prend alors qui lui amène les larmes aux yeux tellement il est puissant, un rire que beaucoup en attraperaient la chair de poule s’ils l’entendaient en se disant que c’est certainement celui d’un démon.
Sacha après un long moment sans pouvoir se refréner, retrouve enfin son calme et s’essuie les yeux, son regard va alors vers la porte de la cave.
- Et bien mon oncle !! Je vois qu’on n’a pas perdu ses bonnes vieilles habitudes !! Je crois que je vais rester quelques jours de plus ! Hé ! Hé ! Histoire de te montrer ce dont moi aussi je suis capable.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (79/150) (Paris) (Antoine & Jonas)
« Huit heures du matin à l’entrée de l’hôpital militaire »
Antoine écoute avec amusement Jonas qui est passé lui faire un petit coucou et lui raconter la farce qu’il a joué avec Benjamin, aussi bien aux sœurs de celui-ci, qu’au reste de la fratrie et bien sûr n’a été que moyennement surpris de la baffe que s’est prise Johan alors qu’il ne s’y attendait pas.
- Et bien dis donc !! Nerveuse la sœurette !!
- Comme tu dis, oui !! Qui aurait cru qu’elle soit déjà jalouse à ce point ! Hi ! Hi !
- (Antoine) Bah !! Le principal c’est qu’au final tout aille pour le mieux.
- (Jonas) Nous voilà tous casés maintenant !!
- Tu vas vite là !! Attends un peu que ça décante avant d’être aussi sûr de toi.
- Hum !! Tu les aurais vus, j'imagine que tu penserais comme moi et je connais suffisamment bien mes frères pour te dire qu’ils sont ferrés à la gorge.
- Ce n’est pas comme toi qui m’as eu au raccroc ! Hi ! Hi !
- Monsieur s’essaie à l’humour de son cousin je vois ! Tu finis à quelle heure ?
- Dix-sept heures trente et toi ?
- Kiffe ! Kiffe ! On se retrouve vers dix-neuf heures alors ? Chez toi ou chez moi ?
- (Antoine) Je suis consigné à la caserne jusqu’à nouvel ordre, à cause de Sacha tu comprends ?
- J’espère qu’ils vont vite lui mettre le grappin dessus à celui-là !! Pour ce soir pas de soucis !! Ce sera donc chez toi, Tu penses que je pourrai rester avec toi cette nuit ?
- Bien sûr !! Je vais voir s’il m’est possible de récupérer un deuxième lit, ce sera plus confortable pour nous deux.
Jonas grimace.
- J’aimais bien dormir contre toi.
- Je n’avais pas l’intention de le mettre à l’autre bout de la pièce non plus !!
Jonas regarde sa montre.
- Bon !! Il faut que je me grouille si je ne veux pas être à la bourre au bahut, à ce soir l’amerloque !!
- (Antoine) A ce soir tas de rouille !!
Il regarde son copain s’éloigner, son regard ne le lâche pas tant que sa silhouette reste visible, puis il s’en retourne lui aussi à son travail.
Antoine attend toujours la réponse à sa demande de démission et également celle d’entrée dans l’armée Française pour y poursuivre son apprentissage, il commence à trouver le temps long même s’il est conscient des lenteurs administratives que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’océan.
Il a intégré l’équipe de chirurgie où se trouve Stephan qui l’a pris sous son aile, aussi bien pour sa sécurité que comme maintenant pour l’aider à se perfectionner pendant ses heures de travail et il apprécie de plus en plus le capitaine qui malgré sa carrure hors norme, n’en est pas moins un garçon amical non dénué d’humour.
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« Après le service, dans la chambre d’Antoine »
- Merci du coup de mains les gars, je vous revaudrais ça !!
- (Antoine Mathéi) Il n’y a plus de place pour circuler dans cette piaule !! Si tu veux, j’en glisse deux mots au paternel pour qu’il t’affecte une autre chambre plus grande.
- Ça serait sympa, j’espère juste ne pas être bloqué des années ici mais c’est vrai que le deuxième lit prend quasiment toute la place.
- (Erwan) Bah !! De toute façon vous n’avez sûrement pas l’intention de passer la nuit debout, pas vrai ?
- (Antoine moqueur) Certes mon ami, certes ! Mais je ne voudrais pas que « Jo » se sente mal à l’aise et pense qu’il ne vient que pour se mettre en position horizontale ! Hi ! Hi !
- (Antoine M) Ah oui vraiment !!! Et pourquoi vient-il alors ?
Les deux amis voient bien Antoine rougir jusqu’aux oreilles mais ils préfèrent ne pas en rajouter une couche, sachant pertinemment qu’il ne s’est encore pas passé grand-chose entre les deux amoureux et qu’une certaine pudeur les retient à aller trop vite dans leur relation.
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« Dans le métro »
Jonas le sac à dos en bandoulière, a juste eu le temps de prendre des affaires de rechange pour attraper le métro et se retrouve assis près d’un groupe de filles d’à peu près son âge qui l’énervent en n’arrêtant pas de glousser en le regardant.
Il en a pourtant l’habitude depuis quelques années et jusque maintenant il n’en avait cure, c’est simplement qu’aujourd’hui il ne pense plus qu’à rejoindre son copain avec des intentions qui feraient certainement rougir ces demoiselles si elles les connaissaient.
Retenu jusque-là par une promesse faite à sa mère, il s’est arrangé ce matin pour pouvoir la prendre à part et lui parler avec bien sûr une appréhension bien compréhensible qui l’a fait longuement hésité avant de se décider.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (80/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (suite)
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« Retour au matin tôt chez les Novak »
Profitant que sa mère soit seule dans la cuisine à préparer les tartines pour tout le monde et que ses frères ne soient pas près de lui, Jonas s’approche timidement d’elle en la prenant par la taille pour l’embrasser affectueusement.
- Jonas ?
- Oui m’man !
Catherine reste un moment sous l’effet de surprise, c’est bien la première fois qu’un de ses fils ne cherche pas à la mettre sur une fausse piste quand elle pense en avoir reconnu un.
- Oh toi !! Tu as quelque chose à me demander ?
- Qu’est ce qui te fait dire ça m’man ?
- Mon petit doigt figure toi !!
- (Jonas) Pas besoin de te poser la question alors ? Tu n’as juste qu’à me donner ta réponse !!
Catherine met son doigt à son oreille et semble écouter quelque chose, elle sourit en l’enlevant et reporte son attention vers son fils en voyant bien combien il semble gêner, ne lui connaissant actuellement qu’un seul sujet suffisamment important pour le mettre dans un tel état, elle sourit en reprenant la parole.
- Y aurait-il un quelconque rapport avec un beau garçon brun aux yeux vert si prenant, qui vient depuis quelques temps à la maison ?
- Tu brûles m’man !
- Tu veux l’inviter à passer la nuit chez nous, c’est ça ?
- J’aurais bien voulu mais il n’a pas le droit de quitter la caserne pour l’instant.
- C’est donc toi qui voudrais aller le rejoindre si j’ai tout compris.
- C’est vrai m’man !!
- Tu connais les instructions de Maurice ? Tu dois juste l’avertir pour qu’il te donne le feu vert.
Catherine voit bien qu’il n’y a pas que ça à la façon qu’a Jonas à se trémousser près d’elle, cherchant visiblement comment lui présenter ce qu’il a à lui demander.
- Il y a autre chose ?
- Heu, oui !! Mais je ne sais pas comment te le dire.
- D’habitude tu n’as pas ce genre de gêne envers moi, c’est encore au sujet d’Antoine ?
Jonas hoche la tête sans prononcer une parole.
- C’est donc ça !! Mais parle voyons !! Comment veux-tu que je te réponde si tu ne me dis pas ce que tu veux enfin !!
- J’aimerai que tu me libères de la promesse que je t’ai faite, tu te rappelles ?
Sa mère comprend enfin où il veut en venir, elle sourit tendrement à son garçon et la fierté peut se lire sur son visage d’avoir « un », non, « des » enfants aussi attachants et respectueux de leurs paroles.
- Parce que vous n’avez encore rien fait ensemble ?
Jonas la regarde dans les yeux, des yeux qu’elle voit brillants des sentiments qu’il éprouve pour Antoine.
- Un peu quand même, mais…
- Tu voudrais aller plus loin, c’est ça ?
Jonas sans quitter sa mère des yeux.
- Oui m’man !! Nous en avons trop envie.
- Vous avez ce qu’il faut j’espère ?
Jonas d’abord surpris, se met à rire.
- M’man !! Nous ne sommes plus des gosses quand même ! Hi ! Hi !
Il voit sa mère rougir et comprend qu’ils ne parlaient certainement pas de la même chose.
- Je ne parlais pas de ça voyons !! Je me doute bien que vous n’avez plus cinq ans !!
- Antoine a fait le test si c’est ça qui t’inquiète.
- C’est très bien mais et toi ?
- Comment ça moi ? Je n’ai jamais rien fait avec personne !!
- Et tu crois qu’il y a que comme ça que les maladies s’attrapent ?
- Celles-là, oui !! Et puis il ne faut pas devenir parano non plus, Antoine voulait faire le test parce qu’il avait connu quelqu’un d’autre avant moi et d’ailleurs tu es parfaitement au courant.
- Je sais bien que ce pauvre garçon a été trompé par un être ignoble, qu’il ait voulu te protéger prouve qu’il tient beaucoup à toi et d’ailleurs je m’en étais déjà rendue compte.
Les yeux de Jonas sont toujours fixés dans les siens, devenant suppliants et Catherine comprend qu’il ne pourra jamais dire les mots qu’il pense aussi fort, elle soupire en l’embrassant sur la joue.
- Je sais que celui-là est le bon pour toi mon fils, cette promesse n’était que pour que toi tu en sois certain et que tu ne regrettes pas un jour d’avoir perdu ton innocence avec la mauvaise personne. Soit heureux avec Antoine et vis ta jeunesse à fond, elle passe très vite tu t’en rendras compte un jour.
Jonas en est resté à « perdre son innocence », il se retient avec difficulté d’éclater de rire devant des paroles lui semblant d’une époque éculée, même pour ses parents et ne doute pas que si sa mère l’a employée, c’est très certainement parce qu’elle s’est sentie aussi gêner que lui à en prononcer d’autres, plus d’actualités celles-là.
- Merci m’man !!
Il l’embrasse à son tour.
- T’es la meilleure tu sais ?
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (81/150) (Kyoto) (Neuvième jour)
Chaque délégation s’est vue mettre à sa disposition une salle de conférence avec tous les moyens de communications derniers cris pour se mettre en relation avec leurs différents gouvernements, le but étant de gérer au mieux et dans les délais les plus courts, la crise causée par la retransmission des paroles du jeune Français étayées par des démonstrations qui quoique simplistes, avaient pour ultime motivation une prise de conscience internationale des dérèglements en cours ou à venir de la planète.
Le résultat obtenu dépassant et de loin ce que n’importe lequel des dirigeants assistants au congrès n’auraient pu imaginer après sa prise de paroles.
La seule personne absente dans la délégation Française étant justement celui qui a mis le feu aux poudres, Florian ne trouvant pas nécessaire sa présence et jugeant qu’au contraire elle n’aiderait en rien aux prises de décisions, si ce n’est qu’à les empêcher de s’exprimer en toute quiétude et perdre ainsi un temps précieux.
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« Centre hospitalier pour enfants, Kyoto »
- Vous pouvez m’attendre ici les gars ? Ne vous inquiétez pas pour moi je ne risque rien ici !!
- (Victor) Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Parce qu’il y a suffisamment de monde pour que rien ne puisse m’arriver et en plus je suis assez grand pour me défendre.
Victor se tourne vers son collègue avec un sourire moqueur.
- Notre ninja blanc est bien sûr de lui !! Bon !! D’accord !!
Victor prend un petit boitier qu’il sort de la boite à gants, il le règle et le tend à Florian.
- Seulement tu mets ça dans ta poche !! En cas de pépins, tu n’auras qu’à appuyer sur le bouton et nous viendrons aussitôt.
- D’accord !! Si ça peut vous rassurer !!
- C’est le cas en effet !!
Florian leur décoche un de ses sourires ingénus en quittant le véhicule, il se dirige alors tout droit vers la porte principale de l’hôpital et y entre pour bientôt disparaitre à leurs vues.
- Qu’est-ce qu’on fait ? On le suit quand même ?
Victor ne répond pas immédiatement, son regard acéré fixant tour à tour plusieurs points aux alentours du centre et se tourne ensuite vers son collègue pour répondre à sa question.
- Pas la peine !! Nous allons même le laisser pour rejoindre Joseph qui surveille Thomas.
- ????? Nos ordres disent bien pourtant que nous ne devons pas perdre Florian de vue !!
- Parce que tu le vois en ce moment ? Regarde plutôt autour de toi et tu comprendras qu’il ne nous sert à rien de perdre notre temps ici.
Son collègue fait un tour d’horizon rapide et son regard se plisse en apercevant plusieurs groupes d’hommes sortant de leurs voitures pour se mettre pour une partie en faction autour de l’établissement et pour l’autre partie prendre la même direction que Florian quelques secondes plus tôt.
- Le Naisho ??
Victor montre du doigt plusieurs hommes se démarquant des autres par leurs allures souples et félines, visiblement aguerris dans les sports ultimes.
- En grande partie, oui !! Mais pas ceux-là, ils font partie d’un service spécial rattaché à la protection de la famille impériale.
- Qu’est-ce qu’ils foutent ici alors ?
- S’ils sont là, c’est qu’ils y ont été envoyés !!
- Par l’empereur tu crois ?
- Qui veux-tu d’autre ? Notre Florian sait se faire des amis puissants
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« A l’intérieur du centre »
Ne serait-ce le teint mat et les yeux bridés des personnes qui l’entourent, Florian se croirait au CHU de Reims quand il y fait sa réapparition après sa longue absence.
Le bouche à oreille à son arrivée se propage comme un effet de poudre, les personnels du centre venant tous le saluer avec un plaisir évident et forme très vite un attroupement autour du jeune rouquin qui se retrouve de ce fait rapidement englouti dans cette marée humaine mais pour une fois à sa taille.
2eme ANNEE avant Pâques (Dernière partie) : (82/150) (Kyoto) (Neuvième jour)
Ce n’est qu’au son de la voix du directeur accouru rapidement à son secours, qui libère quelque peu la pression et permet enfin à Florian de pouvoir circuler plus librement.
Il passe un long moment à visiter ses patients avec toujours la petite grimace ou le mot pour rire qui rend un moment de gaieté aux petits encore sous le coup du naufrage terrible qu’ils ont vécu.
Tout au long de sa visite et suivant l’état de santé que présentent les enfants, il rectifie quelques dosages en augmentant ou diminuant suivant le cas la posologie qu’il avait prescrite après chaque acte chirurgical.
Il en profite également pour ausculter ceux des enfants partageant les mêmes chambres mais que d’autres que lui ont opérés pendant cette nuit de folie.
C’est ainsi qu’il se retrouve devant un jeune garçon d’une quinzaine d’année occupant le deuxième lit de la chambre d’un de ses patients, un énorme pansement sanguinolent lui recouvrant toute la partie droite de l’abdomen et souffrant de toute évidence malgré les antidouleurs qui lui sont délivrés en goutte à goutte d’une poche reliée en intra veineuse à son avant-bras.
Il s’adresse alors aux quelques personnes le suivant depuis le début de ses visites, notant ses recommandations sur les tablettes fixées au pied du lit des malades.
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- 汚れた包帯で少年にことができますなぜですか? (Pourquoi laisse-t-on ce garçon avec un pansement sale ?)
- 我々 はすでに数回をやり直しが、それは思われるそれは通常治癒し、予 想される日再の我々 は彼
に既に歩んだ人外科医を期待します。 (Nous lui avons déjà refait plusieurs fois, il semblerait qu’il ne cicatrise pas normalement et il est prévu de le réopérer dans la journée nous attendons le chirurgien qui est déjà intervenu sur lui.)
- ガウンおよび手袋より準備ができて見ることを得ることができるか がこの男の子苦しむ通常傷、
単純 (Pouvez-vous me procurer une blouse et des gants pour que je regarde de plus près ? Ce garçon souffre anormalement pour une simple plaie.)
- もちろん医師 ! (Bien entendu docteur !)
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Une des infirmières s’empresse alors de quitter la chambre pour revenir quelques minutes plus tard avec ce qui lui a été demandé, Florian ôte son manteau et enfile la blouse, il met ensuite les gants chirurgicaux puis s’approche du garçon qui au même moment s’agite de façon inquiétante.
Deux infirmiers s’approchent alors pour le maintenir mais sont aussitôt arrêtés par Florian.
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- 静かな、聞かせてそれ身もだえさせるし、我々 はそれを停止するを待つ必要があります !これは
正常ではない !ブロックをすぐに準備を行う (Laissez le tranquille, il convulse et nous devons attendre que ça s’arrête !! Ce n’est pas normal !! Faites préparer un bloc immédiatement)
Les deux infirmiers sortent aussitôt, la crise du garçon passe brusquement en le laissant inerte et couvert de sueur.
Je lui prends son pouls qui est très faible, je lui soulève ensuite une paupière pour constater que son œil est révulsé et que le garçon est entré dans le coma.
- それは彼を取る !すぐに ! (On l’emmène !! Vite !!)
L’arrivée au bloc se fait avec une rapidité démontrant que chacun est conscient qu’il n’y a pas de temps à perdre, sitôt installé sur la table d’opération je lui enlève son pansement pour ensuite palper autour de la plaie.
Mon diagnostic est immédiat, ce garçon souffre d’une hémorragie interne et son ventre gonflé a pris une couleur qui n’est pas bon signe.
- 人工呼吸器を接続してください !我々 しっかりと不可能、麻酔の下の彼の状態で、テーブルに固定する必 要があります !あまりにも危険なことです。彼は血を欠場、出血を止めるに開く前に即時の注入彼がかかります !行きましょう!時間を失うことはありません、この少年の人生だ !(Branchez-le sur respirateur !! Il faut le sangler fermement à la table, impossible dans son état de l’anesthésier !! Ce serait trop dangereux !! Il va manquer de sang, il lui faut une perfusion immédiate avant que je l’ouvre pour arrêter l’hémorragie !! Allons !! Ne perdons pas de temps, il y va de la vie de ce garçon !!)
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« Une heure plus tard »
Je jette dans la coupelle le morceau de métal rester dans son abdomen et qui a occasionné l’hémorragie, je nettoie la plaie après avoir remis la veine sectionnée en état et je referme les chairs par des sutures qui s’enlèveront toutes seules dans quelques jours.
Je refais un nouveau pansement qui cette fois ci ne suppurera plus, un dernier examen pour constater que son rythme cardiaque est redevenu normal et c’est d’un pas rassuré que je quitte le bloc après avoir regardé une dernière fois l’adolescent en me disant que décidemment la vie ne tient parfois pas à grand-chose.
C’est en sortant dans le couloir pour me rendre aux vestiaires et me débarrasser des vêtements couverts de sang tout en profitant également d’être là pour prendre une bonne douche, que je croise un homme imposant qui me fixe étrangement avec un sourire qui me semble pourtant amical quoique mélangé à une autre expression que je ne saurais définir mais qui me fait froid dans le dos.
Je croise son regard et je sens mes pupilles s’étrécir en me donnant une vision acérée qui lui transperce l’âme, l’homme frémit sans baisser les yeux, visiblement perturbé et je poursuis mon chemin, troublé à mon tour par cette rencontre étrange.
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L’Oyabun attend que le jeune rouquin soit hors de sa vue pour s’en retourner là où il se trouvait avant d’être prévenu par un de ses hommes où il pourrait trouver celui qui a sauvé son petit-fils au cas où il voudrait le rencontrer.
L’enfant le voit revenir dans sa chambre avec les yeux brillants de joie.
- あなたの左またはグランドお父さんですか? (Tu étais parti où grand père ?)
- 私が言ったこと私の少し場合はあなたの祖父が精神を失ったことと 思うだろう確かに ! (Si je te le disais mon petit, tu penserais certainement que ton grand père a perdu l’esprit !)
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (83/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (suite)
« Dix-neuf heures, Begin »
Jonas arrive en courant pour ne pas se mettre en retard, il se présente au planton de l’entrée en montrant son badge qu’il a obtenu grâce à Maurice pour pouvoir circuler librement dans l’enceinte de la caserne.
Une fois chose faite, il reprend sa course pour traverser la cour principale et prendre ensuite la direction du casernement où se trouve la chambre de son ami.
Jonas a les yeux qui brillent à l’avance à la pensée de la nuit qui vient, il sait très bien qu’elle marquera à jamais sa vie et sera la transition tant attendue entre l’adolescence et l’âge adulte.
Le grand rouquin s’arrête brusquement, son visage subitement marqué par l’anxiété qu’une pensée lui amène soudainement.
Il n’a jamais vraiment discuté avec Antoine de leurs positions respectives qu’ils prendront dans leur couple, se sachant incapable d’envisager ne serait-ce qu’une seconde de se faire prendre comme une fille alors que dans toutes ses pensées les plus libidineuses, Antoine le reçoit en lui avec un plaisir particulièrement bruyant et démonstratif.
Jonas reprend son chemin plus lentement, tournant en boucle la question qu’il se pose maintenant en se demandant honnêtement s’il serait capable de perdre sa virginité anale au cas ou Antoine en éprouverait l’envie irrésistible et ce au point de mettre en péril leur liaison.
Il s’avoue franchement qu’il n’en a pas la réponse, quitter Antoine lui paraissant impossible tellement il l’a maintenant dans la peau et sans doute serait-il prêt à se « sacrifier » de temps en temps afin que son ami s’épanouisse autant que lui dans leur couple.
***/***
Antoine attend dans sa chambre en regardant fréquemment sa montre, la pièce maintenant qu’il y a adjoint un deuxième lit lui parait bien petite et il n’est pas sûr de pouvoir y vivre longtemps sans que cela ne joue sur son moral.
Il faudra qu’il en parle à Maurice, il pourrait le laisser habiter avec ses parents en attendant que tout se décante pour qu’il puisse prendre en main sa nouvelle vie.
En attendant il doit faire avec ce qu’il a et c’est déjà bien qu’autant de monde s’intéressent à lui, pour qu’il ne vienne pas se plaindre simplement pour une histoire de logement.
Il repousse les deux lits en les faisant s’accoler l’un contre l’autre et réussit de cette façon à dégager une petite zone qui rend l’atmosphère de la chambre moins étouffante.
***/***
Jonas traverse le couloir en retrouvant tout son entrain rien qu’à l’idée d’être près d’Antoine, ses pensées prennent une toute autre tournure et une légère bosse commence à apparaitre sur le devant de son pantalon.
Un geste naturel de la main qui entre par la ceinture pour positionner plus confortablement le monstre en développement et Jonas frappe deux petits coups discrets à la porte de son ami.
« Toc ! Toc ! »
La porte s’ouvre immédiatement comme si la personne à l’intérieur était à l’affut de ce signal pour l’ouvrir, ce qui fait sourire Jonas en lui sautant au cou pour l’embrasser.
- Pressé de me voir ! Hi ! Hi !
- Oh que oui !!
La porte claque derrière eux, les laissant dans l’intimité de la chambre où les baisers deviennent très rapidement de plus en plus passionnés au point que les deux garçons s’affalent sur le lit sans même se détacher l’un de l’autre.
Ils finissent par s’asseoir pour reprendre leurs souffles et calmer aussi le jeu par la même occasion, sentant bien l’un comme l’autre que sinon cela se terminerait bien trop vite à leurs goûts.
Antoine s’allonge alors que Jonas assis près de lui ne le quitte pas des yeux, il voit bien l’excroissance révélatrice de son entrejambe qui en est au même point que la sienne et sourit en plaçant la main dessus, Antoine sursautant de son geste inattendu.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (84/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (suite)
- Hé !! Ne te gêne pas surtout !!!
Jonas sourit en continuant sa manipulation sur le devant du pantalon d’Antoine.
- Tu sais quoi ?
- (Antoine) Non ?
- J’ai demandé à ma mère qu’elle me libère de ma promesse !
- Ta promesse ?
- Tu sais bien enfin !! Celle de ne rien faire de trop poussée avec toi.
Antoine soudainement intéressé se redresse, la main de Jonas posée sur son sexe suivant le mouvement en le serrant au niveau du gland pour bien lui montrer son envie.
- Elle t’a répondu quoi ?
- Que c’était cool parce qu’elle est certaine maintenant de nos sentiments l’un envers l’autre !
Le sexe d’Antoine fait un bond dans son pantalon qui fait sourire Jonas, le caressant maintenant sur toute sa longueur en n’oubliant pas les deux belles boules qu’il presse avec envie.
- Je vois que tu n’es pas contre ! Hi ! Hi !
- Tu voudrais quand ? Ce soir ?
- Tu as envie d’attendre plus longtemps toi ? Pas moi en tous les cas !!
La main d’Antoine se pose à son tour sur le devant du pantalon de son ami et constate qu’il est déjà bien excité, tout comme lui d’ailleurs depuis qu’il se fait manipuler sans vergogne par son beau rouquin.
- Moi non plus !!
Antoine voit bien quand même que quelque chose turlupine son ami.
- Quelque chose qui ne va pas ? J’ai eu le résultat du test et c’est bon !!
- Tu m’en as déjà parlé, ce n’est pas ça !! En fait je me suis posé la question en arrivant que nous n’avions jamais parlé de nos envies respectives.
Antoine ne comprend pas très bien.
- Si ça peut te rassurer, je ne suis ni sado-maso ni crade !!
- Moi non plus t’inquiète, ce n’est pas à ce genre d’envies que je pensais mais plutôt qui sera quoi dans notre couple.
- Et bien nous serons deux garçons qui font l’amour, pourquoi ?
- Tu ne m’aides pas beaucoup là !! Je faisais allusion au fait d’être actif ou passif.
- Si ça peut te rassurer, je me sens plutôt passif mais je peux aussi être actif si c’est ce que tu souhaites !! En fait ce n’est pas le plus important pour moi, je t’aime « Jo » alors il n’y a pas de soucis et en plus il nous suffira de tester pour savoir ce qui nous fait grimper aux rideaux ! Hi ! Hi !
Jonas sourit, visiblement rassuré et sa main repart de plus belle sur la hampe raide de son ami qui soupire de satisfaction à cette caresse virile venant de son homme.
- Tu as raison, après tout je n’ai aucune pratique et je suis prêt avec toi à essayer beaucoup de choses sans préjuger à l’avance si ça me plaira ou non.
- Tu veux qu’on aille manger quelque chose ?
Jonas fait une moue coquine qu’Antoine comprend sans qu’il y ait besoin de plus d’explications détaillées.
- Je vois, je vois !! Monsieur a une envie de saucisse !!
Clin d’œil du grand rouquin.
- Plutôt d’une glace deux boules je dirais !
Antoine se rallonge sur le lit en écartant bien les cuisses, invite que bien sûr Jonas accepte avec plaisir.
- Alors voyons voir quel goût ça a !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (85/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (suite)
D’un mouvement rapide, il ôte son sweet-shirt et son tricot de corps pour se retrouver torse nu.
- Je me mets à l’aise si tu veux bien !!
- Bonne idée ça !! Attends !! J’en fais autant !!
Les vêtements volent de l’autre côté de la pièce dans un fou rire des deux garçons, ne gardant que leurs sous-vêtements à la forme plus qu’évocatrice de l’envie qu’ils ont de ce qui va suivre.
Antoine se recouche sur le dos, il reprend sa position précédente en positionnant ses mains derrière sa tête.
- Montre-moi ce que tu sais faire !
- Tu me le diras si je m’y prends mal ?
- N’y pense pas et fait comme tu as envie.
- D’accord !!
Jonas s’agenouille au bout du lit et son visage s’approche du slip déjà humide d’excitation de son copain, ses lèvres viennent alors y déposer plusieurs baisers de plus en plus appuyés jusqu’à enfin prendre l‘extrémité en bouche à travers le slip et le suçoter ensuite avec passion.
- Ahhh !!
Jonas s’arrête aussitôt, croyant mal faire.
- Non !! Continue !! C’est trop bon !!
Le rouquin sourit en reprenant ses succions sur le coton maintenant inondé de salive, ses mains ne restent pas inactives et caressent les deux cuisses légèrement velues de son ami en s’avançant vers l’échancrure du sous-vêtement, plusieurs doigts s’insèrent à l’intérieur et viennent découvrir la douceur moite de la peau à la naissance des cuisses d’Antoine.
Celui-ci se cambre sous la caresse qui le met dans tous ses états, le rendant chaud comme la braise au contact de toutes ces palpations timides mais non dénuées d’une forte envie de découvrir et de bien faire, ce qui de toute évidence est le cas.
Ce simple mouvement libère le gland qui sort du slip à la plus grande joie de Jonas qui y pose ses lèvres pour la première fois, l’impression lui fait battre le cœur à tout rompre et malgré que ce soit sa première caresse aussi intime sur le sexe d’un garçon, il n’hésite pas un instant et le prend en bouche avec un plaisir évident, se délectant de cette douceur tout comme du goût suave que lui rapporte ses papilles.
Les mains d’Antoine se décollent de derrière sa tête pour prendre doucement celle du beau rouquin et lui donner le rythme qui l’amène très vite proche de l’orgasme, il la retient alors pour ne pas « partir » trop rapidement.
- Attends un peu sinon je ne vais plus tenir !!
Jonas relève la tête et le regarde dans les yeux avec un sourire plein de fierté.
- Je ne me débrouille pas trop mal on dirait ?
- Wouff !! Comme un chef !! C’est trop bon !! On inverse les rôles ? Je vais te montrer comment je gère ce genre d’engin ! Hi ! Hi !
Jonas ne se le fait pas dire deux fois, il s’allonge à son tour sur le lit pendant qu’Antoine se débarrasse de son slip devenant plus gênant qu’autre chose et en fait autant de celui de son ami qui l’aide en relevant les fesses.
Antoine se positionne à quatre pattes et tête bèche au-dessus de Jonas qui du coup en prend plein la vue de ce sexe dressé, de ces belles boules redevenues pendantes et de cette paire de fesses légèrement poilus avec la raie sombre cachant encore ce qu’il voudrait déjà pouvoir prendre avec force et volupté.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (86/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (suite)
Antoine admire le corps musclé aux abdos dessinés de son copain, le pubis d’un roux flamboyant au-dessus duquel se dresse un sexe magnifique d’une blancheur d’albâtre qui il le sent, saura lui amener les plaisirs les plus extrêmes.
A son tour, le grand brun pose ses lèvres sur le membre envoûtant qu’elles suçotent un moment avant de le faire disparaître dans sa bouche avec avidité, l’odeur et le goût se mélangent alors pour le plus grand plaisir d’Antoine qui se régale de sentir ce morceau de chair palpiter sur sa langue.
Il entame alors les mouvements de va et vient en caressant la hampe d’une main fébrile tandis que l’autre va se perdre sous les bourses de Jonas afin d’explorer cette zone intime qu’il découvre avec un vif plaisir.
Jonas frémit en sentant les doigts fureteurs s’insinuer dans sa raie imberbe, venant frotter sa corolle humide et qui a sa plus grande surprise, lui envoie des ondes de plaisirs intenses.
- Arrhhh !!
Antoine sourit.
- Hum !! Ça te fait de l’effet on dirait ?
- Oh oui !! Continue !! C’est trop top !! Arrh !!
L’index frotte plus fort pendant que la bouche d’Antoine s’active sur le sexe en ébullition qu’il sent à son tour prêt d’exploser, les petits coups de rein nerveux de Jonas étant un bon indicateur pour qu’il comprenne qu’il va lui falloir se calmer s’il ne veut pas que ça aille trop vite comme pour lui quelques minutes plus tôt.
Jonas a la tête qui dodeline de droite à gauche en poussant des petits râles de plaisirs, jamais il n’a connu de telles sensations qui le font frissonner de pur bonheur et ses sens exacerbés lui envoient des ondes qui le pâment sous les attouchements de son ami.
Antoine calme le jeu car il connait bien l’état de pâmoison qui vient de prendre Jonas pour l’avoir connu lui aussi sous d’autres mains toutes aussi tendres à l’époque et ses caresses prennent une autre tournure, s’attardant maintenant sur des zones moins sensibles afin de laisser à son copain le temps de retrouver suffisamment ses esprits pour repartir de plus belle ensuite.
Jonas profite de ce moment d’accalmie pour reprendre ses attouchements sur le corps de son chéri, ses mains palpent avidement le torse et l’abdomen musclé..
Il attrape ensuite à pleine main le sexe d’Antoine et le masturbe avec vigueur quelques secondes, sentant se tendre son ami qui s’accroupit un peu plus pour que ses lèvres puissent s’insinuer dans la fourche de son entrejambe et lui faire comprendre que lui aussi aimerait bien une petite visite dans cette zone de son corps en manque de sensations.
Sa langue tente d’entrer à l’intérieur et finit par y parvenir à force d’insister, ce qui amène un soupire de plaisir d’Antoine qui du coup pour encore mieux le sentir, s’assoit sur le visage de Jonas pour qu’il puisse s’occuper de lui sans se fatiguer plus que nécessaire.
L’envie de se faire pénétrer cambre les reins d’Antoine, ses yeux fixent obnubilés le sexe tendu et si tentateur, un jet de salive dans le creux de sa main et Antoine en couvre le gland de Jonas avant de se déplacer en lui faisant face.
Le jeune rouquin comprend ce que son ami a l’intention de faire et sourit de pur plaisir, il va enfin connaitre ce que ses rêves lui ont si longtemps fait vivre par anticipation et ses yeux brillent de désirs quand la main du beau brun guide son sexe vers la gaine souple qui résiste d’abord quelques secondes, puis l’engloutit jusqu’à venir s’asseoir sur son pubis.
Antoine pose ses mains sur les plaques d’abdos de Jonas, les yeux toujours fixés dans les siens et après les quelques seconds nécessaires pour qu’il s’habitue au calibre qui l’écartèle de si belle façon, son bassin commence de longs mouvements d’abord lents puis prenant de la vitesse pour enfin se libérer entièrement et profiter des fortes remontées de chaleur qui lui parcourent les intestins.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (87/150) (Paris) (Antoine & Jonas) (fin)
Un long frisson traverse le corps d’Antoine, sa gorge délivre depuis un moment déjà de longs râles prouvant s’il le faut l’effet et le plaisir qu’il ressent.
Jonas qui jusque-là se laissait guider, s’active à son tour et donne des coups de rein de plus en plus appuyés, son sexe pris dans un maelstrom de sensations toutes plus intenses les unes que les autres.
Sa main droite palpe avec envie les abdos en sueur d’Antoine tandis que l’autre s’active sur son membre en caresses appuyées jusqu’à finir par le masturber virilement quand il sent qu’il ne va plus pouvoir tenir encore bien longtemps sous les massages de son sexe que les muscles internes d’Antoine serrent de plus en plus fortement en lui amenant l’orgasme qu’il sent monter en lui de façon irrépressible.
Jonas se retient malgré l’envie qui monte crescendo dans ses reins, le sexe d’Antoine se durcit encore plus et sa respiration devient haletante, prémices d’une jouissance qui arrive au galop.
Le grand rouquin se laisse alors aller à son tour et son corps s’arc-boute quand l’orgasme le prend.
L’orgasme d’Antoine arrive en simultané et des deux côtés à la fois, déjà sa prostate brûlante qui lui envoie des sensations puissantes d’un plaisir extrême et ensuite le long frisson libérateur de son sexe qui pulse et envoie tout sur la poitrine blanche de son ami, les yeux révulsés lui aussi par l’immense plaisir qu’il ressent en parfait diapason avec lui.
Les deux garçons restent un long moment tremblant de tout leur corps, jusqu'à ce qu’Antoine toujours investi du sexe encore bien raide de Jonas se laisse retomber sur son ami et sa tête venant se poser dans son cou tandis que lentement leurs poitrines reprennent leur rythme de respirations normales.
Le temps semble s’arrêter pour les deux garçons enlacés, l’amour passion qu’ils éprouvent l’un pour l’autre leur amène les larmes aux yeux et ce n’est qu’après plusieurs longues minutes passées ainsi, qu’ils s’écartent légèrement pour reprendre leurs regards en otage.
Antoine se soulève lentement pour laisser ressortir sans douleur le sexe toujours fier et victorieux de Jonas, il s’allonge ensuite près de lui le visage comme celui de son ami couvert de sueur.
- (Jonas) Merci !!
- Pourquoi donc ?
- Pour tout !! C’était sublime !! Je me rappellerai toute ma vie de ma première fois tu sais ?
- Et moi donc !! En plus d’être celui que j’aime de tout mon cœur, tu es un super amant !!
- Pffttt !! C’est toi qui as tout fait !!
- Non je t’assure !!
Antoine prend doucement le sexe tendu de Jonas pour le caresser en souriant.
- La preuve, tu bandes encore !!
- C’est parce que tu m’excites grave !! Dis « Toinou » ? J’ai encore envie ? C’est normal tu crois ?
- Bien sûr que c’est normal, moi aussi tu sais ? Je ne me lasserai jamais de toi, tu es trop mignon !!
Jonas sourit avec malice.
- On verra si tu tiens toujours les mêmes paroles dans vingt ans ! Hi ! Hi !
- Je suis sûr que oui !!
Un petit moment de calme, puis Jonas se met sur les coudes en regardant son copain l’air curieux.
- Tu crois que j’aimerais si tu me faisais la même chose ?
Antoine se rappelle quand son doigt est entré d’une phalange dans la corolle béante de son petit ami et du râle de plaisir qu’il a poussé à ce moment-là.
- Si tu veux mon avis, je pense que oui !
- Ahhh !!!
- Tu en doutes ?
- Si nous avions parlé de ça quand je suis arrivé dans ta chambre, je t’aurais certifié que non !!
- Alors que maintenant ?
- Je ne sais plus quoi penser !! J’ai beaucoup aimé quand tu as mis ton doigt et j’avoue que ça me tente beaucoup maintenant.
- On n’est pas obligé tu sais ? Prends le temps d’y réfléchir, après tout il n’y a pas le feu !
- Si justement !!
- Hein ??
Jonas sourit, il lève les jambes en les pliant sur ses abdos découvrant ainsi sa corolle toute rose à la vue d’Antoine qui s’en trouve la gorge sèche d’envie.
- Remets-y ton doigt et tu verras que j’ai le feu ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (88/150) (Kyoto) (Neuvième jour)
« Fin d’après-midi »
La porte principale de l’hôpital s’ouvre et un jeune rouquin visiblement heureux de vivre en sort en sifflotant, suivit de près par plusieurs hommes qui font semblant de ne pas se connaitre alors qu’ils appartiennent tous à une organisation pour qui la protection de Florian est primordiale.
Victor regarde Joseph l’air goguenard.
- Il faut revenir à l’hosto avant que « Flo » n’en sorte, tu disais !! Il ne faudrait pas qu’il soit dehors sans protection !!
- (Joseph) C’est sûr que vu ce que je vois, il n’y avait pas vraiment à craindre !!
- (Victor) Bon ! Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- On va voir s’il veut qu’on l’emmène quelque part, au moins on aura l’impression d’être utiles !!
- Ok !! Démarre !!
Il ne leur faut que quelques secondes pour se retrouver à côté de Florian, Victor ouvre la vitre.
- Tu veux qu’on t’emmène quelque part ?
Le jeune rouquin leur passe sous le nez sans sembler faire attention à eux, Victor regarde Joseph avec étonnement.
- Il nous snob ou quoi ?
- J’ai plutôt l’impression qu’il est encore perdu dans ses pensées !! Ça lui arrive parfois et ce n’est pas sans inquiéter fortement ses proches.
Victor se rapproche une nouvelle fois de Florian, il le double et cette fois ci, stoppe la voiture et en descend pour se retrouver sur le chemin de son ami qui lui rentre dedans en poussant un cri de surprise.
- Hé !!
- Tu es dans la lune mon garçon, ouvre les yeux !!
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Mon travail je te signale !! Au cas où tu ne t’en souviendrais pas !!
- Ah !! Oui !! Bien sûr !! Excuse-moi, je pensais à autre chose et je ne t’ai pas vu !
- Je m’en suis rendu compte figure toi ! Tu veux qu’on t’emmène quelque part ?
- Vous savez où es Thomas ?
- Bien sûr puisque on le quitte à l’instant !!
Florian monte dans la voiture et claque la portière derrière lui, son visage redevient subitement lunaire quand il sort son éternel calepin de sa poche et commence à gribouiller dessus à une vitesse folle, remplissant les feuillets un à un sans s’interrompre un instant pour réfléchir.
Victor et Joseph se regardent avec étonnement, conscients qu’encore une fois, le garçon s’est renfermé en lui-même pour résoudre un problème quelconque pour lui mais d’une importance fondamentale pour beaucoup.
Ils préfèrent le laisser tranquille, Victor démarre et commence à s’insérer dans la circulation dense de cette fin de journée, il leur faut une petite demi-heure pour rejoindre la zone d’activité industrielle où Thomas seul cette fois encore, prospectait ce jour-là.
Victor reconnait immédiatement le véhicule des deux collègues qu’ils ont laissé en faction à surveiller le grand blond, il s’en approche pour se garer quasiment portière contre portière contre eux.
- (Victor) Ça va les gars ? Rien de nouveau ?
- Pas depuis que vous êtes partis tout à l’heure, Thomas termine son dernier rendez-vous et il ne devrait plus tarder à sortir, d’ailleurs regardez !! Elle l’attend déjà devant l’entrée du bâtiment !!
Le gars montre du doigt une porte à une dizaine de mètres d’eux à peine, sur le coup Victor ne voit rien de spécial et commence à se poser des questions sur l’état de santé de l’agent, quand il l’aperçoit enfin bourdonnant devant l’entrée à hauteur d’homme.
- Tu parles de cette abeille, là-bas ?
Joseph sourit en posant une main sur l’épaule de Victor.
- C’est bien d’elle qu’il s’agit, elle est avec Thomas depuis plusieurs jours déjà et ne le quitte pas d’une semelle dès qu’il est dehors.
- Mais qu’est-ce que c’est ?
Une voix amusée derrière leurs dos.
- C’est « Maya Ninja », sa garde du corps ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (89/150) (Kyoto) (Neuvième jour)
Joseph s’amuse de plus en plus à la tête visiblement ahurie que fait son ami.
- Je serais toi, je ne prendrais pas les paroles de « Flo » à la légère.
- Mais enfin tu te rends compte de ce que tu dis !!
- Bien sûr et je comprends fort bien que tu n’arrives pas à y croire, pourtant ce que vient de dire Florian semble être l’exacte vérité.
***/***
Florian ouvre la vitre arrière et tend la main à l’extérieur, aussitôt comme guidée par un sixième sens l’abeille arrive et se pose sur le doigt du jeune rouquin qui sourit en continuant à lui donner ses instructions de façon inaudible pour l’oreille humaine.
L’abeille repart soudainement, mais au lieu de retourner devant la porte et continuer d’attendre le retour de Thomas, elle échappe à leurs vues en s’éloignant vers la campagne jamais loin dans ce pays où chaque parcelle de terrain arable sert à nourrir la population nombreuse des grandes villes.
Victor se tourne vers Florian avec toujours la même incompréhension dans les yeux.
- Et maintenant ?
***/***
Je lui réponds de façon suffisamment forte pour que les autres entendent également.
- Tu vas voir ce qu’il arriverait à quelqu’un qui voudrait s’en prendre à Thomas !! Surtout pas de panique les gars, il ne vous arrivera rien !! Faites-moi confiance !
Je n’ai pas terminé ma phrase que déjà un vrombissement se fait entendre quand l’essaim apparait à la vue des quatre hommes, s’approchant avec une rapidité fulgurante pour bientôt stopper et rester en formation au-dessus des deux véhicules.
J’ouvre la portière arrière pour descendre de voiture, Victor se retourne inquiet vers moi.
- Hé !! Qu’est-ce que tu fais ??
- J’adore les chatouilles ! Hi ! Hi ! Tu veux essayer ?
Victor ne répond pas, trop médusé par le spectacle se déroulant sous ses yeux et observe les yeux ronds d’ahurissements les abeilles me recouvrir entièrement le corps, n’entendant plus que mon rire déclenché par les chatouilles que leurs contacts me procurent.
Maintenant, je ne veux pas non plus abuser de leurs temps, connaissant pertinemment le travail pharaonique qu’elles ont chaque jour pour trouver le pollen nécessaire à nourrir la ruche et je les libère pour qu’elles repartent butiner, ma démonstration étant bien suffisante pour que Victor et ses hommes comprennent que mes paroles de tout à l’heure n’étaient pas des phrases en l’air.
Seule l’une d’entre elles reste pour continuer la mission de protection auprès de mon « Thom-Thom » qui d’ailleurs ne tarde pas à sortir et s’aperçoit, étonner mais visiblement content de ma présence.
Il marche alors d’un bon pas pour franchir les quelques mètres qui nous séparent et me prendre par la taille après m’avoir donné un baiser appuyé sur les lèvres.
- C’est gentil d’être venu me retrouver !
- Ta journée s’est bien passée ?
- Nickel !! Je pense avoir fait quelques bonnes affaires encore cette fois ci !
- Tu m’en diras tant ! Hi ! Hi ! C’est ton patron qui va être content !!
Thomas me lance un de ses sourires qui ne me laisse jamais de marbre et manque une fois de plus de faire exploser ma libido déjà bien mise à l’épreuve rien que par sa présence à mes côtés.
- (Thomas) Tu crois qu’il me donnera une prime ?
Clin d’œil.
- Je veux oui !! Et en nature en plus !!
- Hum !! Ça me va !! Maintenant je n’aurai certainement pas la patience d’attendre la fin du mois ! Hi ! Hi !
- Arrh !! Ces employés, je vous jure !! Bon d’accord !! Je veux bien exceptionnellement te faire une avance sur salaire !
Je me tourne vers Victor qui ne semble pas avoir tout compris alors que Joseph se mord les lèvres pour ne pas exploser de rire et le plus sérieusement du monde, je lui demande.
- Tu peux nous ramener à l’hôtel ? Que je donne à mon collaborateur ce que je lui ai promis avant qu’il ne devienne trop exigeant !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (90/150) (Aix en Provence)
(Explications)
Mathis est dans sa chambre depuis qu’il est rentré du lycée, il est assis à son bureau à reprendre quelques cours qu’il n’a pas très bien assimilé, quand une voiture se garant près de chez eux lui détourne suffisamment l’attention pour qu’il se lève voir qui vient à cette heure rendre visite à ses parents.
Quelle n’est pas sa surprise de voir descendre Philippe du véhicule, le psychiatre n’ayant pas pour habitude de venir chez eux sans prévenir à l’avance.
***/***
Philippe aperçoit la silhouette du jeune homme à la fenêtre et lui fait un petit signe amical avant de venir jusqu’à la porte d’entrée et actionner la sonnette, attendant ensuite que quelqu’un vienne lui ouvrir en réfléchissant à comment il va amener les choses de façon à ne pas braquer Mathis contre lui.
C’est Nathalie qui se présente devant lui, surprise elle aussi de sa visite alors qu’il ne l’avait pas prévenue.
Philippe ne peut pas comme à chaque fois qu’il la voit, s’empêcher de se faire la même remarque sur la beauté de cette femme que la quarantaine n’affecte pas bien au contraire, en la rendant toujours plus resplendissante.
- Philippe ?? Quelle surprise !!
Embrassade de bienvenue.
- Je ne te dérange pas ?
- Bien sûr que non, quelle idée !! C’est si rare de te voir, mais entre donc !! Nous serons mieux à l’intérieur pour discuter et André sera content depuis le temps.
Le psychiatre passe donc devant elle pendant que Nathalie referme la porte derrière eux, elle le mène alors jusqu’au salon où son mari est installé devant son journal.
Celui-ci lève les yeux, surpris à son tour de cette visite imprévue et lui sert une poignée de main franche, heureux également de le revoir.
- Et bien !! En voilà une bonne surprise !! Qu’est ce qui t’amène à cette heure ?
Philippe s’assoit dans le canapé, il accepte la boisson proposée et prend le temps de siroter son verre en parlant de choses et d’autres, avant d’en venir au but réel de sa visite.
- Je voudrais discuter un moment avec Mathis, Damien m’a rapporté une conversation qu’il a eue avec lui et qui ne doit pas rester sans réaction de notre part.
Le couple se regarde, visiblement inquiet et Philippe ne leur laisse pas le temps de s’imaginer le pire entre les deux garçons, préférant aller directement au sujet qui le préoccupe.
- Ça n’a aucun rapport avec Damien mais plutôt avec Thomas, votre fils vous a-t-il déjà laissé entendre qu’il haïssait son cousin ?
André stupéfait d’entendre ses paroles.
- Bien sûr que non voyons !! Ses deux-là s’adorent depuis toujours, qu’est ce qui te fait penser une chose pareille ?
Nathalie s’assoit près de son mari en lui prenant la main qu’elle sert nerveusement.
- C’est à cause de Florian ?
- (André) Que vient faire Florian dans cette histoire ?
- Allons mon chéri, ouvre les yeux tu veux bien !! Mathis a toujours aimé Florian et c’est son cousin qui le lui a pris, du moins c’est ce qu’il imagine sans doute.
- (André) Mais !! Je pensais que c’était de l’histoire ancienne !! Et puis il y a Damien et tu sais très bien les sentiments qu’éprouvent l’un pour l’autre ces deux garçons, voyons !!
- (Philippe) Ça ne fait aucun doute pour moi aussi !!
- (Nathalie) Mais alors pourquoi a-t-il dit à Damien des paroles aussi dures ?
- (Philippe) C’est la raison de ma visite, il faut que je raisonne votre fils sinon ce qui ne sont pour le moment que des paroles dites sur le coup de la colère, pourrait rendre malheureux deux garçons qui sont j’en suis convaincu très proches. La psychologie humaine est aussi intéressante qu’elle est complexe, aussi je ne pense pas qu’il faille attendre d’en arriver là pour réagir.
André se passe nerveusement une main dans les cheveux.
- Comment une telle chose a-t-elle bien pu se produire ?
- Mathis et Thomas sont très proches, autant physiquement que génétiquement et c’est d’ailleurs pour moi un cas d’étude très intéressant, que Mathis prétende qu'il haïsse Thomas n’est pas le plus important parce que bien sûr il ne le pense pas vraiment. Ce serait comme deux frères qui brusquement se déchireraient pour une raison futile.
- (Nathalie) Parce que tu crois vraiment que Florian est une raison futile ?
- (Philippe) S’il n’y avait pas Damien, je n’aurais certainement pas employé ces mots-là bien entendu !! Mais Damien existe et Mathis l’aime réellement j’en suis convaincu.
- (André) Pourquoi ces paroles alors ?
- (Philippe) Tout simplement parce que Mathis ne comprend pas pourquoi Florian ne veut pas de lui comme il accepte Raphaël, Éric et maintenant Yuan.
- (Nathalie) Tiens c’est vrai ça ? Pourtant « Mat » et « Thom » se ressemblent quasiment traits pour traits, Florian ne devrait pas y être indifférent !!
Philippe sourit aux paroles de Nathalie, elle vient de mettre le doigt exactement où il voulait l'amener pour une meilleure compréhension de ses prochaines paroles.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (91/150) (Aix en Provence)
(Explications) (suite)
- (Philippe) Mais il ne l’est pas croyez-moi sur parole, je dirai même que c’est tout le contraire et que ce doit être très dur pour Florian quand comme moi on connait sa vision somme toute inhabituelle de ses rapports avec la sexualité. Pour faire simple, Florian est monogame dans son amour exclusif pour Thomas mais complètement polygame dans ses rapports avec le sexe sous conditions et c’est justement là où le bât blesse, que Thomas soit avec lui et ressente les mêmes envies.
Nathalie et André se regardent en cherchant à bien comprendre les paroles de leur ami qui ils en sont conscients, maitrise parfaitement la connaissance qu’il a de la psychologie humaine pour en avoir fait son métier où il excelle.
Philippe reprend la parole après quelques secondes à les laisser dans leurs pensées.
- Je disais donc que Florian n’est pas le problème, qu’il fait juste en sorte de ne pas se trouver avec Mathis dans des situations où lui-même serait malheureux du fait qu’il sait bien l’impossibilité qu’ont Thomas et son cousin d’avoir le moindre rapport intime ensemble.
- (André) Florian aimerait donc autant Mathis qu’il aime Raphaël ?
Philippe hoche la tête.
- Vous l’avez dit vous-même, votre fils ressemble trop à Thomas pour laisser Florian indifférent. Vous aimez votre frère n’est-ce pas ?
- (André) Bien sûr quelle question !! Alain est la personne la plus chère à mes yeux.
- (Philippe) Vous n’êtes pas jumeaux mais reconnaissez que vous vous ressemblez beaucoup !
- (Nathalie) C’est le moins qu’on puisse dire, mais où veux-tu en venir ?
- (Philippe) Vous est-il arrivé un jour d’avoir envie de coucher ensemble ?
- (André) Bien sûr que non !! Quelle idée !!
- (Philippe) Pour Thomas et Mathis c’est pareil et vous comprendrez certainement mieux le dilemme qui se pose à Florian. Il faut juste faire entendre cette raison à votre fils pour qu’il comprenne que s’il persiste dans son idée, il ne se rendra pas seulement malheureux mais qu’il en rendra également Florian, Thomas et surtout Damien, qui déjà se demande si son copain tient toujours autant à lui.
Le silence qui suit les paroles de Philippe prouve à quel point celles-ci laissent perplexe le couple Louvain et c’est seulement l’apparition de Mathis dans la pièce, curieux de connaitre la raison de la venue du psychiatre, qui le rompt.
Mathis ressent malgré tout le silence oppressant qui règne dans le salon.
- C’est drôlement calme ici !! Bonjour Philippe, j’espère que tu n’amènes pas une mauvaise nouvelle ?
Philippe reste un moment à observer le garçon, physiquement il ressemble de façon étonnante à son cousin, alors que pour lui spécialiste de l’esprit et du comportement, il ne fait aucun doute qu’ils n’ont pas grand-chose en commun quant à leurs façons d’être.
Thomas est un garçon foncièrement doux et conciliant, ayant besoin d’être en confiance pour s’extérioriser alors que de toute évidence le jeune garçon en face de lui est d’un tout autre acabit, fonceur au risque de prendre des coups ou d'en donner quand il se sent agresser.
Un garçon vif qui est capable de répondre du tac au tac à la moindre remarque désobligeante mais pouvant également montrer une facette de lui plus sensible avec ses vrais amis.
Voyant que justement le temps qu’il met à mettre de l’ordre dans ses pensées commence à rendre nerveux le jeune homme, Philippe esquisse un sourire rassurant pour répondre.
- Je n’ai le droit de vous rendre visite que pour annoncer de mauvaises nouvelles ?
- Je n’ai pas dit ça !! Juste que je vous trouve tous dans vos pensées et que ce n’est pas dans les habitudes de la maison.
- (André) Philippe voudrait avoir une conversation en tête à tête avec toi.
- (Mathis) Vraiment ??
Un petit signe de la main de son ami psychiatre, fait comprendre à André que celui-ci ne préfère pas que le sujet soit abordé devant lui et sa femme, aussi se renfonce-t-il dans son fauteuil en esquissant un sourire visiblement forcé.
- Il semblerait en effet, si tu veux bien monter avec Philippe dans ta chambre !
Philippe voit bien l’inquiétude voiler soudainement le regard de Mathis.
- Peut-être préfèrerais-tu plutôt venir demain jusqu’à mon cabinet ? J’aimerais juste avoir une conversation avec toi et comprendre certaines paroles que tu aurais eu à propos de Thomas.
Mathis pâlit soudainement, comprenant parfaitement à quoi il fait allusion.
- C’est Damien qui t’a prévenu ?
- Qui veux-tu d’autre ?
- J’ai dit ça sous la colère, je ne le pensais pas vraiment !!
- Mais tu comprends bien qu’il a eu de quoi s’inquiéter ?
Mathis regarde ses parents qui le fixent avec intérêt, il soupire et vient s’asseoir sur le tapis entre les fauteuils où ils sont installés, posant une main réconfortante sur chacun de leurs genoux.
- Nous pouvons tout aussi bien avoir cette discussion ici !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (92/150) (Aix en Provence)
(Explications) (fin)
Philippe apprécie à sa juste valeur le geste de Mathis, qui déjà lui démontre qu’il a bien cerné la mentalité forte et franche du garçon.
- C’est comme tu veux, c’est peut-être aussi bien en fin de compte !! Damien s’est ému de tes paroles envers Thomas et je t’avouerai que je n’ai pas été plus surpris que ça que tu les aies prononcées, quoiqu’au premier abord je m’attendais à ce que ça vienne de quelqu’un d’autre.
- (Mathis) Ah oui !!
- Je n’imaginais pas que tes sentiments envers Florian soient aussi forts.
Mathis avec une pointe d’ironie dans la voix.
- Comme quoi on peut se tromper !
- Je le reconnais volontiers mon garçon, maintenant je me dis aussi que c’est plutôt à Florian que tu devrais en vouloir ?
- Et pourquoi donc ? Je suis sûr que si Thomas était d’accord, Florian ne demanderait que ça !!
- J’en suis convaincu également !!
Mathis visiblement abasourdi par les paroles qu’il vient d’entendre.
- Comment ??
- Comment Florian pourrait-il être indifférent à un garçon tel que toi ? Ne fais pas l’innocent car tu le sais très bien ! Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il te l’a même laissé entendre à l’occasion, suis-je encore dans l’erreur ?
Mathis rougit violemment en se rappelant l’épisode du cirque où Florian était à sa merci et lui a demandé d’arrêter ses manipulations sur lui d’une voix empreinte d’une émotion très forte, lui faisant comprendre qu’il ne lui était pas indifférent mais qu’il ne serait pas bien de continuer.
- Heu !! Non !!
- Là !! Tu vois !!
Mathis d’une voix criarde, à la limite des larmes.
- Mais pourquoi alors !! Il n’a pas ce genre de blocage quand il s’agit de Raphaël ou d’Éric !!
- Florian n’a jamais eu de rapport seul avec eux, tu le sais aussi bien que nous tous ici !! Il ne pourrait pas concevoir une telle relation sans que Thomas soit partant et surtout présent, tu t’imagines avoir un rapport sexuel avec Thomas ?
- Bien sûr que non !!
- Alors pourquoi lui en veux-tu de penser la même chose de son côté ?
- Il pourrait être juste là à regarder.
- Allons Mathis !! Tu sais très bien qu’ils ne fonctionnent pas de cette façon.
- Pourtant Florian fait bien des trucs avec les Viala !!
- Ah !! Nous y voilà !! La différence est pourtant énorme puisque si nous parlons bien de la même chose, ce qu’ils font ensemble reste plus un exutoire de jeunesse où chacun se donne du plaisir de son côté en profitant d’une forte complicité et d’ailleurs Guillaume tout comme Aurélien ne sont pas homos !! Ou alors ce serait un scoop !!
Mathis ne peut s’empêcher de sourire rien qu’à l’idée.
- Manquerait plus que ça ! Hi ! Hi !
- De plus, qu’est ce qui t’empêche de participer ? Si ça peut te permettre de voir ton cousin d’un autre œil et de ne plus lui en vouloir, je dirais même que ce serait une bonne thérapie quoiqu’elle ne soit pas de celle que je donne habituellement à mes patients.
Mathis sent ses deux mains prises par celles de ses parents qui le soutiennent de cette façon, n’intervenant pas dans la discussion mais comprenant la détresse sentimentale de leur fils.
Il comprend alors combien ses paroles ont été dures, faisant mal à beaucoup plus de monde qu’il n’aurait pu le penser mais surtout combien elles étaient idiotes, dirigées contre celui qui a toujours été pour lui comme un grand frère.
- Je m’en veux d’avoir été aussi con envers Thomas.
Philippe sourit, heureux d’avoir une fois de plus réussi à désamorcer une crise d’ado avant qu’elle ne prenne des proportions inquiétantes.
Il ne doute pas du repenti de Mathis qui a eu la franchise devant ses parents de révéler ses sentiments les plus secrets et reconnait volontiers que lui aussi avait mal jugé de prime abord ce garçon non dénué d’intérêt, qui vient de lui démontrer sa droiture d'esprit.
- Il faudra que tu en discutes avec Thomas, il doit savoir que tu l’aimes suffisamment pour lui parler à cœur ouvert des sujets qui vous concernent et même quand ceux-ci ne sont pas les plus agréables à entendre. Profite s’en aussi pour rassurer Damien, ce garçon s’inquiète pour l’avenir de votre couple et ne supporterait pas de te sentir s’éloigner de lui.
Mathis sursaute aux dernières paroles de Philippe, ses yeux ronds de stupeur montre tout comme le son de sa voix quand il lui répond combien cette seule idée lui parait abracadabrantesque.
- C’est juste qu’il n’a rien compris !!
- Alors dis le lui !! Il est parfois bon d’entendre certaines paroles, même quand on croit qu’elles sont inutiles et qu’elles semblent aller de soi.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (93/150) (Kyoto) (Douzième et dernier jour) (Clôture du sommet mondial de Kyoto)
Il y aura fallu presque trois jours d’âpres négociations pour qu’enfin une résolution soit prise, signée par une large majorité et obligeant les quelques réfractaires à céder finalement sous les poussées contestataires de leur population.
Pour cette dernière après-midi, la salle est comble car la famille impériale a tenu à être présente et l’empereur paraphe en dernier après avoir lu à haute voix, la nouvelle charte mondiale qui cette fois devrait dans les décennies à venir permettre à l’humanité de vivre en respectant ses ressources.
L’essentiel des propositions de Florian ont été actées quoique amendées de certaines restrictions de temps pour y parvenir sans amener à la ruine certains états trop engagés dans l’industrie polluante et c’est après une dernière intervention de sa part le matin même juste avant le vote, intervention qui une fois encore a marqué les esprits par un cadeau fait à l’humanité toute entière.
Un cadeau semblant à première vue des plus bénins, s’agissant d’une simple clé USB marqué du logo de la DBIFC et que de prime abord beaucoup en souriant ont pris pour une manière de sa part de se faire de la pub, jusqu’à ce qu’il révèle son contenu et que tous ensuite la garde précieusement comme s’il s’était agi d’un bijou des plus rares.
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« Intervention de Florian ce matin-là »
J’ai à peine mis les pieds sur l’estrade qu’une volée d’applaudissements retentisse, me faisant faire aussitôt marche arrière en croyant qu’une personnalité venait de faire son entrée.
Sur le coup je commence à regarder avec curiosité en passant la tête à travers le rideau, cherchant des yeux qui peut bien être l’objet d’une telle ovation.
Les applaudissements se transforment alors en un énorme éclat de rire collectif, mon regard se porte alors vers la salle où tous les yeux semblent braqués sur moi et me font comprendre enfin que c’est mon apparition qui a déclenché cette liesse.
Un moment de bug avant que je me décide à m’avancer jusqu’au pupitre surmonté d’un micro d’où je vais devoir une dernière fois mettre tout mon poids et toute ma persuasion pour les amener à prendre les décisions nécessaires pour le bien de tous.
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La salle petit à petit se calme, le silence devient très vite oppressant de la part de ceux qui attendent avec une impatience croissante la prise de parole de ce jeune garçon que tous ont appris à respecter depuis les deux semaines où ils ont pu apprendre à le connaitre.
Étrangement aucun média n’est présent ce matin-là, ayant tous été invités poliment à sortir du palais sous prétexte d’un besoin de confidentialité des derniers débats avant le vote final.
Les journalistes télévisuels et autres attachés de presse ne sont pas dupes de la véritable raison de leur exclusion, connaissant parfaitement l’impact médiatique mondial du dernier discours du jeune De Bierne et des mouvements de foule qui l’ont suivi.
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Je fais signe à Joseph qu’il peut avec ses hommes commencer la distribution des petites clés USB qui contiennent les formules et schémas informatisés de mes recherches de ces derniers jours et dont je fais don à tous du résultat sans contreparties mercantiles.
- Ces clés contiennent toutes les données pour concevoir les outils nécessaires afin de mettre en œuvre rapidement et à moindre coûts les mesures indispensables de dépollution des quatre éléments fondamentaux à la vie sur terre que sont l’air que nous respirons, l’eau potable que nous buvons, les terres arables que nous cultivons pour nous nourrir et le milieu marin indispensable à l’écosystème. Ils permettront ainsi à nos générations futures d’avoir une vie normale, qui sinon n’aurait pu être au vu des constatations alarmantes traitées lors des précédents débats.
Une rumeur enfle dans l’hémicycle, revenant très vite au silence pour entendre les paroles de ce jeune garçon qui vient de leur faire sans aucun doute le cadeau le plus précieux qui soit.
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La suite de l’exposé de Florian reprend les mêmes lignes directrices que sa précédente intervention en y amenant quelques précisions qui lui semblent indispensables en révélant au fur à mesure les moyens à mettre en œuvre aidés par le contenu du précieux cadeau qu’il leur a été fait au début de son intervention.
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« Retour au moment présent, fin du discours de son altesse impériale Hirohito »
« Traduit pour la bonne compréhension de tous »
- Je ne saurais dire à quel point mon cœur se serre à cette pensée…. Enfin la conscience mondiale reconnait qu’il est temps d’agir avant de mettre en péril les générations futures. Tout cela a été possible grâce à un jeune garçon qui a su faire entendre raison par son altruisme à ceux qui jusque-là n’avaient le regard porté que sur leurs bien-être personnels. Les prochaines décennies verront renaître l’espoir d’une vie meilleure, plus proche je l’espère de la nature qui nous entoure et surtout qui nous subit depuis bien trop longtemps au point d’arriver au stade de l’éradication quasi, voir même totale de nombreuses espèces, qui a manqué de peu à rendre cette planète rapidement et inexorablement impropre à la vie. Il a su nous mettre face à nos erreurs du passé et pour cette raison je lui en serais éternellement reconnaissant.
« Applaudissements »
- Je clos donc cette cession en vous donnant rendez-vous dans quatre ans pour faire le bilan des avancées qui ne manqueront pas j’en suis certain d’apporter l’espoir d’une humanité devenue enfin adulte.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (94/150) (Douzième et dernier jour)
(Retour en France)
« A bord de l’airbus présidentiel, vol de nuit »
La quasi-totalité des passagers dorment d’un sommeil serein, heureux de rentrer au pays après ces presque deux semaines d’absences et d’avoir contribué à des avancées sérieuses en signant cette charte révolutionnaire, à laquelle ils n’auraient certainement pas cru possible d’adhérer à leur départ de France.
Thomas fait partie des rares personnes encore éveillées, trop heureux d’avoir accepté l’invitation du président de rentrer avec eux à Paris et de pouvoir ainsi rester encore quelques jours avec Florian avant de rejoindre Franck toujours en Australie.
Il ne peut détacher son regard de son chéri endormi, la tête collée au hublot avec une bouille à croquer qu’il n’a de cesse d’admirer les yeux brillants d’émotions.
Plus que quelques semaines avant les fêtes de Pâques, fêtes que bizarrement Thomas ne voit plus arriver d’un aussi bon œil depuis qu’il pressent un événement malheureux qui pourrait arriver s’ils les passent comme prévues à réaliser ensemble ce voyage Africain.
Les paroles de Florian dites à diverses reprises, laissant entendre que son ami pourrait être séparé de lui pour une raison qu’il n’arrive pas à comprendre, sont suffisantes pour que le grand blond se morfonde quant à leurs significations.
Thomas se promet de ne pas le laisser un seul instant seul, quitte (pâle sourire à cette pensée) à s’attacher à lui de jour comme de nuit afin que quoi qu’il arrive, ils le vivent ensemble.
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Emile et Victor sont côte à côte et bien éveillés eux aussi, devenus amis depuis lors et sensibles l’un comme l’autre aux deux garçons qu’ils observent avec un sourire empreint d’une forte émotion.
- (Victor) Ils font un beau couple pas vrai ?
- (Émile) C’est peu de le dire, on dirait que ces deux garçons ne font qu’un tellement ils sont complémentaires.
- Ils ont changé la vie de mes fils depuis qu’ils sont apparus dans leurs vies.
- Pareil pour mes enfants !! Savais-tu que j’ai failli mourir et que c’est grâce à Florian si je suis toujours de ce monde ?
- Je l’ignorais !! Comme quoi notre destin tient à peu de choses, une rencontre qui a changé le cours de notre vie et nous fait en reconnaître sa valeur !
Emile sourit, amusé.
- Parfois il faut aussi savoir l’aider ! Hi ! Hi ! Tu as eu confirmation pour la petite surprise qui les attend à l’aéroport ?
- Oui !! Juste avant de partir, je ne te raconte pas les cris de joies quand je les ai eus au téléphone.
- Toutes ces amitiés sont vraiment exceptionnelles tu ne trouves pas ?
Victor montre les deux garçons d’un geste de la tête.
- Reconnait qu’ils le sont eux aussi !! Regarde comment Thomas couve son Florian du regard ? Le monde serait différent si tous les couples vivaient un amour aussi fort.
- Il déteint sur ceux qui leur sont proches, mes enfants sont fous amoureux de leurs compagnons et j’ai cru comprendre que c’était la même chose pour tous leurs amis, sans doute quelque chose qui émane de Florian.
Victor tourne son regard étonné vers le député.
- C’est drôle que tu dises ça !! J’ai moi aussi eu cette pensée quand j’ai appris qu’un de mes fils est tombé amoureux d’Antoine, le cousin de Florian. C’est arrivé si brusquement que je me suis dit la même chose que toi et ma femme ne tarit pas d’éloge sur ce garçon que je ne connais pas encore très bien mais qui m’a déjà fortement marqué par sa gentillesse.
- Et sa beauté ?
- Aussi oui !! Je dois bien le reconnaître.
- Comme moi avec Anthony et son frère !! D’après mes enfants, ils seraient tous du même acabit !! Reconnais que c’est plutôt incroyable quand même ?
Victor reporte son regard vers les deux jeunes.
- Je ne connaîtrais pas ses deux-là, je resterais septique moi aussi devant de tels affirmations !! Mon fils va encore plus loin quand il nous décrit leurs amis les plus proches avec qui ils partagent beaucoup plus que de l’amitié. Je connais l’un d’entre eux, un jeune chinois magnifique et c’est peu dire. J’attends avec impatience et curiosité de faire connaissance des deux autres.
- Dans quelques heures ta curiosité sera assouvie !!
- (Victor) J’ai hâte de voir la tête qu’ils feront à leur descente d’avion ! Hi ! Hi !
- Humm !!! J’espère juste qu’elle ne sera pas aussi « explosive » qu’à l’arrivée de Thomas d’où nous venons.
- Houlà !! J’imagine le souk sur le tarmac si c’est le cas !!
Les deux hommes s’esclaffent en silence, pas suffisamment néanmoins pour ne pas faire se retourner Thomas curieux d’en connaitre les auteurs et en se faisant, leur amener un long frisson tout le long de l’échine dorsale devant ses yeux d’une pureté envoûtante soudainement braqués sur eux.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (95/150) (Quelque part dans Paris)
(Antonin)
« La veille pendant la nuit »
Antonin est complètement désorienté depuis les heures qu’il marche dans les rues juste pour ne pas avoir trop froid, la faim le tenaille également car ça fait au moins deux jours qu’il a terminé le maigre sandwich que lui a si gentiment offert la vieille femme apitoyée par son errance.
Ses vêtements ne sont de toute évidence pas prévus pour une température avoisinant les moins deux degrés et le jeune homme tremble en s’efforçant de trouver le courage de ne pas s’arrêter, conscient que sa vie sinon serait en jeu s’il se laissait aller à s’endormir par ce froid.
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L’homme a un sourire de convoitise à la vue de ce petit blond aux cheveux longs qui lui arrivent au-dessous des épaules, visiblement sans domicile au vu de son état de propreté lamentable.
L’homme habitué à cette misère de rue, apprécie le physique avantageux du jeune garçon en faisant fi de la crasse qui recouvre son corps tout comme ses vêtements ou plutôt il devrait dire ses hardes tellement elles sont dans un état calamiteux.
Cela fait déjà plusieurs nuits qu’il surveille les environs toujours prometteurs en nouvelles proies et qu’il a remarqué le garçon, attendant d’être sûr qu’il est bien seul dans cette ville avant de mettre en route le plan toujours efficace qui le mènera inexorablement dans sa cave sans qu’il ait à utiliser la violence.
C’est pour l’homme le plus excitant de la traque, quand sa future victime ne sait encore pas ce qui l’attend et il ne veut plus commettre les erreurs de jugements qui ont mis la police sur les dents depuis quelques années.
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Antonin sent bien l’énorme dépression nerveuse qui le guette depuis tous ses mois qu’il erre seul sans papiers, d’origine d’Allemagne de l’est ses parents en sont partis dès l’ouverture des frontières qui les ont libérés du joug des soviétiques.
Il était alors plus jeune de quelques années, ne se rendant pas compte du malheur et de la pauvreté autour de lui, ce n’est que depuis le décès brutal de ses parents quelques mois plus tôt qu’il comprend enfin toute la misère que lui amène sa situation.
La peur d’être reconduit dans son pays d’origine avec ce qui l’y attend comme sévices de la part des autorités quand ils comprendront qui était son père.
Bien sûr il ignore les changements survenus chez lui, la réunification est pour Antonin un mot sans sens réel et la peur est son maître mot depuis lors, survivant de la générosité des gens qui le prennent en pitié, pitié qui au fil des jours se transforme en répugnance devant son aspect tout comme l’odeur nauséabonde qu’il dégage et que même lui ne supporte plus.
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L’homme a un rictus cruel, une forte érection le tenaille rien qu’à la pensée d’avoir ce garçon à sa merci et de tout ce qu’il va lui faire subir avant que comme pour les autres, très nombreux, il ne s’en débarrasse après plusieurs longues journées et nuits (voir même semaines pour quelques-uns particulièrement attirants et endurants) de viols et de souffrances, quand il ne l’intéressera plus et qu’il éprouvera l’envie de reprendre la chasse.
Maintenant le moment du premier contact n’est pas encore venu, le garçon n’en est pas encore tout à fait au point de lassitude qui lui fera accepter sans conditions de suivre un inconnu qui l’aborde en pleine nuit.
L’homme soupire en faisant demi-tour pour rentrer chez lui, un sourire beaucoup plus humain cette fois se dessine sur ses lèvres à la pensée de son jeune neveu qui partage depuis peu son immense maison et qu’il a revu avec un immense plaisir après une aussi longue absence due à son long internement après l’assassinat de ses parents.
Que son Sacha soit revenu après de si longues années lui font remonter des souvenirs qu’il ne pensait jamais retrouver, les sourires de ce gamin au charme fou quand il le caressait beaucoup plus loin que la préséance l’autorise entre un oncle et son neveu encore enfant et qui l’affolait déjà alors au plus profond de son cœur pourtant dur comme la pierre.
Pourtant cela ne semblait pas lui déplaire, bien au contraire et s’il n’a jamais commis l’impardonnable avec Sacha, c’est tout simplement parce qu’il l’aimait et qu’il l’aime toujours d’ailleurs, comme un fou.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (96/150) (Samedi cinq heures du matin) (Terminal deux, aéroport Charles De Gaulle)
Le bus navette voit descendre trois garçons emmitouflés jusqu'aux oreilles dans d’épais manteaux, frissonnant de froid de cette différence de température entre l’intérieur douillet du véhicule et le froid mordant de l’extérieur.
- (Raphaël) Brrr !!! Ça pelle les burnes dans ce bled !!
- (Éric) T’inquiète ! Hi ! Hi ! Ça ne va pas durer longtemps, j’imagine qu’elles seront vite en feu quand nos deux loustics feront leurs apparitions !!
- Mais t’es un vrai humoriste toi !! Wouah !! Qui aurait cru ça ??
- (Yuan) Magnez-vous un peu au lieu de dire des conneries !! L’avion ne devrait plus tarder à atterrir et de toute façon il fera plus chaud à l’intérieur pour les y attendre.
- (Raphaël) Tu entends le bridé ? Il va nous faire croire qu’il ne pense pas comme nous, tu vas voir !!
- Oh !! Le rouquemoute !! Tu sais ce qu’il te dit le bridé ?
Raphaël attrape Yuan par la taille pour le faire marcher plus vite.
- Non ? Quoi ?
Yuan amusé intérieurement, mais restant d’un sérieux sans faille.
- Je ne sais pas moi !! Par exemple que tu vas devoir prendre la chambre d’ami avec Éric pendant tout le weekend, alors que je profiterai de Florian et Thomas dans l’autre chambre !! Qu’est-ce que tu en penses ?
- (Éric) Hé !! J’ai rien dit moi !! Laisse-le dans la chambre d’ami si tu veux, mais tu me laisse en dehors de tout ça !!
- (Yuan) En dehors ? Tu veux coucher sur le palier ?
- (Éric) Trop drôle !! Et c’est moi l’humoriste ?
Raphaël sérieux.
- T’en a parlé à « Pat » ?
- (Yuan) De quoi donc ?
Raphaël visiblement déstabilisé par le ton neutre de Yuan.
- Mais !! Je croyais que… !!
- Tu allais te taper le bridé c’est ça ?
Raphaël s’arrête brusquement en regardant Éric l’air perdu, Yuan a du mal à garder son sérieux devant la bouille qu’il fait et ne peut s’empêcher d’admirer son copain toujours décontenancé par ses dernières paroles, tellement il est craquant.
Yuan reprend sa marche en passant devant sans rien dire de plus, Éric et Raphaël se regardant longuement en se pinçant les lèvres de déception avant de le suivre.
Ce n’est qu’une fois au chaud dans la grande salle des arrivées que Yuan se tourne vers eux, le rouquin le fixe un moment avant de se racler la gorge et de reprendre la parole.
- Excuse-moi « Yu » !!
- Il n’y a pas de mal t’inquiète.
Ils avancent jusqu’au tourniquet à bagages où ils savent retrouver leurs amis dès qu’ils sortiront de l’avion, Yuan s’assoit tranquillement sur un des bancs libres et observe en coin ses deux amis qui ne savent de toute évidence plus sur quel pied danser, ne s’attendant pas à sa réaction vis-à-vis d’eux.
- Au fait les gars !! Pour répondre à la question de « Raphia », c’est oui !!
Éric à l’ouest.
- Oui quoi ?
- J’en ai parlé à « Pat » !!
Raphaël capte l’œil brillant d’amusement de son ami et son cœur s’accélère alors qu’Éric en est encore à attendre d’en savoir plus, inquiet d’une réponse négative alors que ses pensées depuis Aix n’étaient que dirigées vers ce grand brun qui l’attire chaque jour un peu plus.
- Ça ne vous intéresse pas de connaitre son avis ?
Alors qu’Éric pâlit, Raphaël vient s’asseoir près de Yuan et sans que personne ne s’attende à son geste, il pose ses lèvres sur celles du bel asiatique en le fixant intensément dans les yeux qu’il voit s’étrécir et étinceler soudainement de plaisir.
- Tu lui diras merci de notre part !!! Elle est super cool ta meuf !!
Yuan en est encore à apprécier la saveur et la douceur des lèvres de Raphaël quand décidément il se rend compte qu’il adore le mener en bateau, il lui en remet donc une couche avec cette fois un air emprunté.
- Heu !! Ce n’est pas tout en fait !! Elle y a mis une condition qui justement te concerne au premier chef !!
- (Raphaël) Ah oui ? Laquelle ?
- Elle te veut !! Toi !!
La tête du rouquin qui comprend où il veut en venir fait rire ses deux amis, Raphaël déglutit avec difficulté en regardant Éric avec effroi et celui-ci après un clin d’œil complice à Yuan en remet une dose pour achever la bête.
- Tu devrais être content qu’elle te kiffe tant que ça !!
- Mais !!!!
- Quoi mais ?
- C’est une fille !!!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (97/150) (Samedi cinq heures du matin) (Terminal deux, aéroport Charles De Gaulle) (fin)
« Terminal 2E »
Un important dispositif de police commence à boucler l’aéroport en vue de l’arrivée imminente de l’Airbus présidentiel, les vérifications d’identités se multiplient au fur et à mesure que les agents de sécurité ratissent la zone aéroportuaire.
Yuan tout comme ses invités observe le manège avec le recul dû à l’habitude depuis presque deux ans d’avoir à faire avec les forces de l’ordre, il voit arriver vers eux une équipe au brassard rouge avec « police » écrit en grosses lettres noires et va pour avertir ses amis qu’il serait bon de sortir leurs pièces d’identité, quand deux hommes en civils les interceptent en sortant leurs cartes.
Ils montrent du doigt les trois garçons assis sur le banc, un signe de tête des deux policiers pour montrer qu’ils ont compris et les voilà qui font demi-tour pour s’intéresser à un autre groupe de personnes entrant dans le terminal.
Yuan ne dit rien à Raphaël et Éric afin de ne pas les troubler plus que nécessaire, certainement moins habitués que lui à cette surveillance de tous les jours.
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« Atterrissage »
La secousse des roues touchant le tarmac de la piste réveille Florian tout comme beaucoup d’autres passagers qui comme lui ont passé la quasi-totalité du voyage à dormir.
- Nous sommes déjà arrivés ?
- (Thomas) Comment ça déjà ? Si tu n’avais pas pioncé toute la nuit, tu aurais bien vu que le temps était aussi long au retour qu’à l’aller !
- Excuse-moi « Thom » !! Je fais un piètre compagnon de voyage !
- Bah !! Le principal c’est que tu te sentes reposé et puis j’ai l’habitude avec toi.
- C’est bien vrai que je pète la forme !! On fait quoi maintenant ? J’avais prévu de rentrer direct à Reims avec « Mimile » et toi, mais j’ai aussi envie de voir « Yu ».
L’idée de retrouver son ami à leur retour en France trottait dans la tête de Thomas depuis plusieurs jours déjà, aussi c’est avec un grand sourire brillant déjà à l’avance de la joie de le voir qu’il donne son avis à son chéri.
- Je vote pour Yuan !!
- Alors moi aussi ! Hi ! Hi ! J’ai trop hâte.
La porte s’ouvre une fois la passerelle arrimée à l’avion, les passagers commencent à en sortir avec calme en respectant un certain protocole et ce n’est qu’une fois rejoints par Joseph, Émile et Victor, que les deux garçons se lèvent à leurs tours pour se diriger vers la sortie.
La traversée de la passerelle se fait lentement, Florian en profite pour dégainer son portable afin de prévenir Yuan qu’ils sont arrivés et qu’ils comptent passer le weekend chez lui.
Une idée traverse l’esprit du jeune rouquin, pourquoi ne tenterait-il pas une connexion télépathique avec son ami ? Un sourire espiègle le prend alors en pensant à sa réaction et il se concentre pour envoyer son esprit dans celui de Yuan, il est lui-même surpris de la rapidité avec laquelle il y arrive.
Thomas le voit s’arrêter et revient en arrière pour le rejoindre, il perçoit la forte concentration sur son visage et croit comprendre ce que son copain s’apprête à faire, sauf qu’il ne s’attend certainement pas à sa réaction.
Florian en effet revient à la réalité presque aussitôt avec une joie manifeste, Thomas reconnait également le plissement des yeux pour ce qu’il signifie comme préambule à une farce dont son ami a le chic.
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- Je connais ce regard « Flo » !! Dis-moi à quoi tu penses !!
- Ils sont là tous les trois !! J’ai voulu entrer en contact mental avec « Yu » et je les ai vus !!
- Non !! Tu déconnes !! Où ça ?
- Ici !! Dans la salle des bagages, ils nous y attendent !!
Thomas sent son cœur qui s’accélère et une énorme montée de libido le prend soudainement en comprenant quel genre de soirées ils vont passer tous ensemble ce weekend.
- Putain !! C’est cool !! Allons-y, vite !!
Je le retiens fermement non sans manquer de remarquer la braguette prête à exploser et la chose qui s’agite à l’intérieur.
- Calme tes ardeurs, blondinet !! J’ai une autre idée qui va les faire kiffer grave.
- Explique !!
- D’accord, mais avant il faut rattraper Victor, Emile et Joseph pour les prévenir qu’on reste ici, allez !! Magne tes fesses gros !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (98/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis)
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C’est une cavalcade derrière eux qui fait se retourner les trois hommes, ils voient alors débouler sur eux Florian et Thomas qui pilent juste sous leur nez.
- (Victor) Et bien les gars !! Vous étiez où ?
- On discutait avec « Thom », nous restons à Paris pour le weekend et j’aimerais que vous fassiez comme si nous avions pris un autre vol pour rejoindre Frank en Australie quand vous croiserez Yuan avec nos amis d’Aix dans la salle des arrivées.
- (Joseph) Comment tu sais qu’ils sont là d’abord ? Ça devait être une surprise ?
Je le fixe dans les yeux en souriant.
- J’ai mes sources ! Hi ! Hi !
- Pff !! Remarque il n’y a plus grand-chose qui m’étonne venant de toi !!
- (Victor) C’est quoi cette histoire d’Australie ?
- Juste pour leur faire une blague, en fait nous irons direct chez « Yu » pour les y attendre et j’imagine la tête qu’ils feront alors qu’ils ne croiront plus nous voir.
Emile plus terre à terre.
- Et vos bagages ?
- Il doit bien y avoir des hommes à Maurice dans le coin, vous n’aurez qu’à leur demander de s’en charger.
- (Joseph) Tu as pensé à tout on dirait ?
- Allez !! S’il vous plait les gars !!
- (Victor) Entendu, mais sous conditions que tu me laisse le temps de prévenir une équipe pour qu’elle parte avec vous.
- C’est cool !! En plus ils pourront nous y amener en voiture !! De toute façon je n’avais pas une tune pour le taxi, alors !!
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« Salle des arrivées »
Nos trois amis se lèvent quand ils aperçoivent les premiers passagers du vol présidentiel entrer dans l’immense salle, ceux-ci n’ayant pas suffisamment d’importances pour avoir droits aux véhicules officiels les attendant en sorties de pistes.
C’est Yuan qui aperçoit le premier Joseph avec Émile et Victor.
- Là-bas les gars !!
Accompagné de ses deux copains, il se dirige directement vers eux en cherchant à apercevoir ses deux amis à leur suite.
Ne les voyant pas, c’est avec une voix pleine de questionnement qu’il s’adresse à eux.
- Bonjour !! Florian et Thomas ne sont pas avec vous ?
Joseph sourit en tentant vaille que vaille de garder suffisamment de sérieux pour ne pas faire capoter le plan de Florian, il surveille également ses deux compagnons de voyage qui aperçoivent pour la première fois les deux meilleurs amis de Florian.
Même s’ils n’ont pas le magnétisme exceptionnel de Thomas, les deux garçons méritent le détour de par un physique accrocheur et Joseph n’est pas étonné des regards que se jettent subrepticement ses deux compagnons de voyage à leurs vues.
- Ils n’ont pas pris le même vol que nous, Thomas devait rejoindre son patron en Australie et Florian a décidé au dernier moment de l’accompagner.
Le visage des trois garçons marque bien l’énorme déception que ces paroles leur apportent.
- Désolé les gars !! J’aurais dû vous prévenir, mais ça s’est fait au débotté et je n’y ai plus pensé.
- (Yuan) Vous ne les avez pas accompagnés ?
- Une autre équipe a été désignée pour ce travail, Victor voulait retrouver sa famille et je dois rentrer dès demain en Arabie Saoudite pour une nouvelle mission. Encore une fois vous m’en voyez désoler, je sais à quel point vous teniez à passer le weekend ensemble.
Raphaël s’approche de Yuan pour le prendre par l’épaule en se voulant réconfortant, alors qu’il est aussi déçu que son ami.
- Tu nous feras visiter Paris !! Ce n’est que partie remise, c’est de notre faute aussi et si nous les avions prévenus, ça ne serait pas arrivé.
- (Éric) Tu parles d’une surprise !! « Raph » à raison, nous passerons quand même un bon weekend tous les trois. Nous n’avons plus qu’à retourner chez toi pour dormir encore un peu si nous le pouvons.
Les garçons prennent congé des trois hommes en leur serrant la main, ils s’éloignent ensuite têtes basses vers la sortie sous les regards mi amusés, mi gênés des deux espions et du député.
- (Victor) J’étais prêt à tout leur dire tellement ils me font mal au cœur !!
- (Joseph) Moi aussi !! Maintenant ils vont avoir quand même une sacrée surprise en rentrant et ça devrait aller pour eux, mon petit doigt me dit qu’ils ne vont pas beaucoup sortir de la journée !!
- (Émile) Comment ça ?
- (Victor) L’appartement est assez grand pour quatre de toute façon.
- (Joseph) Je pensais surtout à la chambre ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (99/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
Yuan est resté légèrement en arrière de ses deux amis quand ils traversent la salle, quelque chose attire son regard et il fait sursauter Raphaël et Éric qui se retournent vivement vers lui quand ils entendent son cri.
- Ah les salauds !!!
- (Raphaël) Qu’est-ce qu’il te prend à gueuler comme ça !!!
- Suivez mon regard les gars et vous comprendrez !!
Les deux garçons font comme il leur demande et se tournent vers le tourniquet à bagages, d’où les valises et autres sacs à dos, sortent en attendant d’être récupéré par leurs propriétaires.
- (Éric) Et bien quoi ?
- (Yuan) Je connais ce sac comme si c’était le mien !!
- (Raphaël) Tu as raison !! Putain !! C’est celui de « Flo » !!
- (Yuan) Tu en connais un autre avec un look pareil ! Hi ! Hi !
Éric montre un autre sac du doigt.
- Et si celui-là n’est pas celui de « Thom », je bouffe ton perroquet !!
- (Raphaël) C’est encore un tour du rouquemoutte pour nous faire tourner en bourrique !!
Yuan avec un énorme sourire.
- Je sens que le weekend n’est pas si foutu que certains voudraient nous le faire croire les gars !
- (Éric) Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- (Yuan) On trouve vite fait quelque chose pour nous venger.
- (Raphaël) Comme quoi ?
- (Yuan) Je suis sûr que l’idée vient de Florian !! Suffit qu’on ne s’occupe que de « Thom » par exemple ?
- (Raphaël) Impossible !!
Ses deux amis le regardent sans comprendre.
- (Éric) Comment ça impossible ?
- (Raphaël) Je ne pourrais pas vous comprenez ? Déjà rien que de savoir que Florian nous attend, je ne tiens plus tellement j’ai envie de le serrer dans mes bras !! Je suis en manque, ce n’est pourtant pas difficile à comprendre !!
- (Éric) Remarque je te comprends, c’est pareil pour moi, même si l’idée de m’occuper de « Thom » me va bien aussi.
- (Yuan) Et bien !! Ce n’est pas du chiqué entre vous, paroles !!
- (Raphaël) Pas pour toi peut être ? Remarque ça fait moins longtemps que nous que tu ne l’as pas vu !
- (Yuan) Bon d’accord !! On trouve autre chose alors ? En fait, au moment où je vous ai proposé ça, je savais bien que ce serait impossible à tenir.
Un moment de silence alors qu’ils sortent et hèlent un taxi.
- (Yuan) Peut être que…. Mais oui !!
Les portes claquent et Yuan donne l’adresse au chauffeur, il est bien sûr hors de questions de continuer cette conversation devant lui et les trois amis se taisent jusqu’à ce qu’ils sortent du véhicule et que celui-ci reparte après avoir débité le prix de la course avec la carte d’abonné de Yuan.
- (Raphaël) Alors c’est quoi ton truc ?
Yuan explique alors le pari qu’il a fait avec Thomas et que celui-ci l’ayant perdu, il va devoir coucher avec lui sans Florian même si celui-ci restera à les regarder.
- Vous n’aurez qu’à vous tenir tranquille le temps qu’il n’en puisse plus et l’empêcher de venir nous rejoindre !!
- (Éric) Là je crois que tu rêves tout éveillé mon gars !! Comme si tu ne savais pas dans quel état ça nous met quand Florian est excité à mort ?
- (Yuan) On peut toujours essayer, ça tiendra le temps que ça tiendra mais pensez à ce qu’il se passera après !! Quand nous le laisserons se lâcher sur nous !!
Raphaël avec les yeux brillants d’excitation.
- Humm !! Ça ne va pas être coton mais on te promet d’essayer de tenir le plus longtemps possible.
Yuan sort ses clés et compose le code d’entrée.
- (Éric) Je pense que cette journée va être mémorable les gars !! Allez !! En piste !! Allons nourrir le fauve ! Hi ! Hi !
Raphaël passe la main dans son pantalon pour remettre son sexe dans une position plus confortable maintenant qu’il est raide comme un piquet, les deux autres observent son mouvement d’un regard égrillard et suivent son exemple dans un parfait ensemble.
- (Yuan) Il va avoir son comptant de saucisse le fauve, je le sens bien !!
Raphaël rit de bon cœur en se moquant ouvertement de son ami.
- Surtout qu’il aime aussi les nems ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (100/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
« Dans le véhicule emmenant Florian et Thomas »
Les deux amis assis à l’arrière de la voiture s’amusent comme des fous à l’idée de la farce qu’ils vont faire à leurs copains, s’imaginant déjà la tête qu’ils doivent faire à ne pas les trouver comme prévu à l’aéroport.
- (Thomas) J’imagine la trombine qu’ils doivent faire, pas toi ?
- Oh que si !!! Va falloir s’attendre aux représailles de rigueur venant d’eux !!
- Qu’est-ce que tu crois qu’ils vont nous faire ?
Je regarde les deux hommes à l’avant qui écoutent avec curiosité notre conversation, dire ce que je pense ne serait pas des plus convenables pour leurs oreilles et je préfère prendre le mode « wifi » pour répondre à mon Thomas.
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- Que du bon tu verras, ça fait trop longtemps qu’on n’a pas été tous ensemble !
- (Thomas) Je suis déjà tout excité rien qu’à l’idée, pas toi ?
Je mets la main à mon paquet pour bien lui montrer l’état dans lequel je suis.
- Tu as ta réponse ?
Thomas l’œil grivois fait le même geste sous le regard déjà torride de son chéri.
- Et toi la mienne !!
Un moment de silence où chacun est dans son trip, se faisant le film de la matinée où ils vont pouvoir profiter tous les cinq de cette union des corps qui a chaque fois leur amène le plaisir attendu.
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« Appartement de Yuan, une demi-heure plus tard »
La clé tourne dans la serrure, la porte s’ouvre devant trois regards curieux qui remarquent en premier l’obscurité totale de l’appartement.
Raphaël à voix basse.
- Tu crois qu’ils se planquent quelque part ?
Yuan hausse les épaules.
- Entrons et nous verrons bien !!
Ils n’ont pas fait deux pas dans le couloir qu’une voix claire et forte les interpelle depuis une des deux chambres.
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- Rhaa !! C’est toi t’ite bite ??? Rhaa !! Ouvre-moi, j’ai la dalle !!!
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Éric et Raphaël se tournent vers Yuan, surpris.
- (Raphaël) Ce n’est pas la voix de Florian ça ??
- (Éric) Ni celle de Thomas !!
- (Raphaël) Je ne savais pas que tu avais un mec ?? Pourquoi tu l’enfermes ? Tu as peur qu’il se sauve ?
- (Yuan) Avec celui-là, je ne suis jamais sûr de rien aussi je préfère prendre mes précautions, il serait capable de revendre tout ce qu’il y a de valeurs dans la maison !!
Raphaël scié par les paroles de son bel asiatique et ami.
- Et bien !! Tu m’en diras tant !! Et nous qui te prenions pour un gars avec des principes !! « Pat » est au courant de ce mec qui pieute chez toi ?
Yuan garde son sérieux avec de plus en plus de difficultés, il ouvre la porte de l’autre chambre et allume la lumière.
- Mettez vos affaires ici les gars et je vous présenterai à mon « colocataire » dès que je lui aurai ouvert la porte.
Yuan les laisse entrer dans la chambre qui sera la leur pendant le weekend, il va ensuite ouvrir la porte de l’autre chambre et « Coco » lui saute aussitôt sur l’épaule en frottant sa tête dans son cou sous le regard émerveillé des deux Aixois qui pourtant auraient dû s’y attendre pour avoir entendu parler du perroquet à maintes reprises par Thomas.
« Coco » relève la tête et les fixe avec son regard troublant d’intelligence.
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- Rhaa !!! Encore un rouquemoutte !! Rhaa !! Décidemment !! Rhaa !! Salut la classe !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (101/150) (Samedi cinq heures du matin) (Suspicion)
« Retour au présent dans le véhicule de la DST »
Nous passons l’angle d’une ruelle à peine éclairée par un lampadaire anémique, quand mes yeux se plissent et que je me redresse pour plaquer ma tête à la vitre de la portière.
- Stop les gars !! Garez-vous en vitesse !! Il se passe un truc de louche là-bas !!
Le véhicule se gare aussitôt, l’homme au volant coupe le contact et les phares, avant de se retourner vers moi tout comme son collègue aussi étonné que lui.
- Qu’est-ce que tu as vu « Flo » ?
- Ce type là-bas !! On dirait qu’il épie quelqu’un ou quelque chose !!
Ils suivent mon doigt qui leur montre un homme en pardessus gris, la tête penchée vers la ruelle alors que le reste du corps reste bien caché par le mur.
Un des hommes de la DST.
- Humm !! C’est vrai qu’il est plutôt bizarre ce type !! Tu veux qu’on aille voir un peu de quoi il retourne ?
- Attendons plutôt de voir ce qu’il manigance !! J’ai une mauvaise intuition sur ce gars, son comportement est étrange !! Attendez !! Il a vu quelque chose, voyez comme il recule vers l’autre ruelle !!
- (Thomas) Il y a un truc qui bouge là où il regardait !!
Nous retenons tous notre souffle alors que nous sommes installés tranquillement dans l’auto, comme si cela nous concernait au premier chef et nous apercevons alors un clochard hirsute qui sort de l’ombre de la rue.
Mon cœur se serre immédiatement à sa vue, je ne supporte pas cette misère des grandes villes où des gens sont laissés dans le plus grand dénuement alors que d’autres vivent tranquillement leur petite vie sans y faire la moindre attention.
Ma vue devient plus acérée encore et je me rends vite compte que c’est d’un jeune homme qu’il s’agit, à peine plus vieux que mon Thomas et dans un état de saleté ainsi que d'un manque de soins manifeste qui me soulève le cœur d’horreur.
Les deux hommes de la DST ne perdent pas de vue l’homme en gris qui surveille de toute évidence le SDF, ils commencent alors à discuter entre eux.
- Penses-tu la même chose que moi ?
- Ça se pourrait !! Avoue que ce serait un vrai coup de chance !!
- Qu’est-ce qu’on fait ? Rappelle-toi que nous avons Florian et Thomas sous notre responsabilité, peut-être faut-il juste prévenir le patron ?
- Tu te rends compte qu’on risque de le perdre si c’est bien le mec qu’on cherche ?
- De quoi vous parlez les gars ??
Un des deux agents se tourne vers moi pour me répondre.
- Nous sommes sur la piste d’une dizaine de disparitions étranges sur Paris depuis ses vingt dernières années et nous soupçonnons qu’il y en a eu beaucoup plus que ça. Tous des jeunes ou très jeunes hommes, de nationalités étrangères et qui ont disparu mystérieusement sans jamais laisser de traces.
- A quoi vous pensez ?
- Justement !! Nous ignorons tout du pourquoi de ces enlèvements, meurtres ? Trafic d’organes ce qui reviendrait au même ou prostitution vers un pays réputé pour le trafic de jeunes hommes.
- (Son collègue) Je ne vois pas pourquoi il s’intéresserait à l’autre type si c’est bien lui ou un de cette bande ?
Je le regarde étonné.
- Et pourquoi donc ne s’intéresserait-il pas à celui-là ?
- On vient de te le dire Florian !! Les disparus étaient tous très jeune et bien fait de leur corps, tu as vu l’allure de ce type ? Il ne correspond pas du tout à cette description !!
- C’est là où vous vous mettez le doigt dans l’œil les mecs !! Je vous garantis que le pauvre type que vous voyez est très jeune et super mignon si seulement il prenait une bonne douche ainsi que des vêtements propres.
- Merde !! J’appelle le patron !! Ce serait trop grave si nous avions vu juste et si nous le laissions filer !!
Un étrange malaise me prend en observant le jeune garçon en piteux état qui s’avance vers le type sans s’en apercevoir, une envie de le protéger et de lui venir en aide avant qu’il ne soit trop tard ou qu’il ne finisse par lui arriver quelque chose, même si nous nous trompions sur les intentions de l’inconnu en pardessus gris.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (102/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
« Au même moment, dans l’appartement de Yuan »
La découverte de « Coco » a mis nos amis dans une euphorie difficile à refréner, ce n’est que quand celui-ci se rappelant sa faim et qu’il s’éloigne en deux battements d’ailes vers la cuisine où il sait y trouver ses graines, qu’ils reviennent à leurs questions premières à savoir pourquoi Florian et Thomas ne sont pas déjà arrivé alors qu’ils étaient partis avant eux.
- (Raphaël) C’est bizarre quand même qu’ils ne soient pas là ? Ils sont peut-être cachés quelque part ?
- (Yuan) Nous n’avons qu’à vérifier !! L’appartement n’est pas si grand, chacun fouille une pièce ok ?
Il ne leur faut pas en effet plus de cinq minutes pour être certain qu’ils ne sont pas à leur faire une farce et c’est assez dépité qu’ils se retrouvent dans le salon, force étant de constater l’absence de leurs deux amis.
- (Éric) Ce n’était peut-être pas leurs sacs à dos en fin de compte.
- (Yuan) Je suis certain que si !! Vous en connaissez beaucoup vous des comme celui de Florian ?
- (Raphaël) Non c’est certain ! Hi ! Hi ! Mais alors où sont-ils ?
Yuan soudainement anxieux.
- Je me le demande !! J’ai bien envie de passer un coup de fil et tant pis si la farce capote, je n’aime pas me faire du souci pour eux.
- (Éric) Tu as raison !! Appelle-les !!
***/***
« Dans le véhicule de la DST »
J’entends mon portable vibrer dans ma poche, je le sors et je vois la photo de « Yu » avec son sourire enjôleur qui me fait immédiatement revenir à notre destination initiale et je suis surpris de son appel vu qu’il devrait normalement me croire à des milliers de kilomètres d’ici.
Je décroche néanmoins, ne connaissant pas l’importance de l’appel.
- Allô « Yu » ?
- ………
- Chez les kangourous ! Hi ! Hi !
- ………
- Ah !! D’accord !! C’est mort pour la surprise alors ?
- ……..
- Nous sommes à mi-chemin de chez toi !! Un petit souci avec un type louche !!
- …….
- Meuh non !! En plus nous ne sommes pas seuls, il y a deux gars à Maurice avec nous.
- ……..
- Je ne sais pas, nous ferons au plus vite mais vous pouvez commencer sans nous ! Hi ! Hi !
- …….
- Non sérieux, il y a un type qui tourne autour d’un jeune SDF et nos deux agents sont sur les dents, paraîtrait qu’il y aurait des enlèvements depuis plusieurs années.
- …….
- T’inquiète mon grand !! Je vais faire attention, tu me connais ?
- …….
- Oui mais là il y a Thomas et je ne rigole pas avec ça !!
- …….
- Pas de soucis !! Je t’appelle dès que nous reprenons le chemin de chez toi !! Thomas t’embrasse !
- ……
- Bien sûr que moi aussi ! Hi ! Hi ! Bisous mon grand, à toute !!
Je range mon téléphone dans ma poche en faisant un clin d’œil à Thomas qui a bien sûr suivi toute la conversation, mon attention se reporte alors vers le manège de l’homme en gris tournant toujours autour du jeune SDF.
J’ai l’impression qu’il jauge si sa proie est bon à ferrer ou s’il doit encore attendre le bon moment pour le faire, cet homme doit avoir un sacré instinct car il tourne soudainement son visage vers notre véhicule et semble scruter à l’intérieur s’il n’y a rien de suspect.
Heureusement qu’il fait encore nuit et que les vitres de la voiture sont teintées, sinon s’en était terminé de notre incognito.
Malgré tout quelque chose doit le déranger car il recule dans l’ombre de la ruelle et laisse passer le jeune clochard sans s’en prendre à lui.
Un des deux agents.
- Je vais le suivre, tu raccompagnes les deux jeunes retrouver leurs amis et tu reviens me donner un coup de mains.
- (Thomas) Qu’est-ce que vous faites du jeune type ?
- (L’autre homme) Rien !! Nous savons dans quel coin il traîne, je vais le faire surveiller au cas où il voudrait réellement s’en prendre à lui. Comprends-nous Florian !! Si ce gars est bien ce que nous pressentons qu’il est, c’est impératif qu’il ne se doute de rien et il faut lui laisser sa cible pour le confronter en cas où nous ne trouverions rien contre lui.
Je fais la grimace.
- Pas sans que moi aussi je le protège !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (103/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
- (L’homme) Comment comptes-tu t’y prendre ?
- Ça c’est mon problème !! J’ai juste besoin de sortir de la voiture quelques minutes, ne vous inquiétez pas, je reste à quelques mètres de vous.
Je n’attends pas leurs réponses que déjà la portière est ouverte et que je sors dans l’air glacial, un appel muet fait apparaître de l'obscurité deux matous qui chassaient ensemble dans les ruelles.
Ils s’approchent sans crainte jusqu’à mes pieds, je m’accroupis pour les prendre chacun dans une main et les soulever de terre jusqu’à ce que leurs têtes soient devant mon visage, mes yeux les fixant avec intensité.
- Je veux que vous suiviez ce jeune homme, vous ne devez jamais le perdre de vue et me faire prévenir s’il n’était plus libre de ses mouvements.
- Miaou !!
Je plaque mon front sur le leur et leur envoie à chacun une sonde qui vérifie la bonne compréhension de mes paroles, satisfait du résultat je les repose au sol.
- Allez !! Filez !! Je compte sur vous !!
Les deux matous partent dans la direction du jeune SDF, ne se retournant que pour me fixer une dernière fois dans les yeux pour repartir encore plus rapidement accomplir leur mission.
Je rentre à nouveau dans la voiture près de Thomas qui a tout suivi avec les yeux brillants d’intérêts.
- Ils vont le surveiller ?
- Oui et nous serons averti s’il lui arrive quelque chose, de toute façon j’ai bien l’intention d’aller à sa rencontre au plus tôt et voir si je peux faire quelque chose pour que son avenir soit meilleur.
- (Thomas) Je n’en attendais pas moins de mon bon samaritain tu sais ?
- Il n’y a pas que ça j’avoue ! Hi ! Hi !
- Ah oui !! Et quoi d’autre ?
- Je t’en laisse la surprise quand le moment sera venu.
Thomas fixe attentivement son chéri, il connait bien ce regard et soupire, amusé d’en comprendre le sens.
- Tu as vu quoi derrière toute cette misère pour être dans tous tes états ?
- Quelqu’un d’intéressant qui ne demande qu’à être connu et faire partie de nos amis.
- Je présume qu’il doit aussi avoir d’autres atouts.
- Je suis certain que tu n’y résisteras pas toi non plus.
Thomas sourit en reconnaissant bien là son ami.
- Pour l’instant ce que j’en ai vu ne me donne pas cette impression.
- C’est parce que tu n’as pas su voir derrière les apparences et crois-moi vis-à-vis de ce garçon, elles sont trompeuses.
Le chauffeur maintenant seul depuis que son collègue s’est mis en mode filature.
- On peut y aller les gars ? J’aimerai ne pas perdre trop de temps, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver et je ne voudrai pas qu’Henry se retrouve en mauvaise passe.
- Ok !!
Il ne nous faut pas dix minutes pour nous retrouver au pas de la porte cochère de l’immeuble où habite Yuan, l’idée de retrouver mes amis me met en mode excitation avancée qui me fait oublier le reste et c’est avec empressement que nous quittons notre ange gardien et entrons dans l’immense entrée menant aux appartements.
Nous montons quatre à quatre l’escalier de marbre jusqu’au deuxième étage, nous bousculant comme des gosses cherchant à atteindre le premier un bonbon convoité et c’est dans cet état d’amusement que nous nous retrouvons devant la porte, l’ouvrant avec vigueur pour nous retrouver nez à nez avec nos amis qui d’abord surpris d’une entrée aussi fracassante, nous sautent dessus avec des cris de joies annonçant le début d’une matinée torride.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (104/150) (Samedi cinq heures trente du matin) (Wanek)
« Obscurité, quelque part »
Il ouvre les yeux, son crâne le faisant atrocement souffrir et il veut faire un geste pour se le frotter quand il s’aperçoit qu’il est attaché sur une espèce de chevalet, l’obscurité absolue du lieu où il se trouve lui amenant un énorme frisson de terreur.
Henry ne sait pas ce qui lui est arrivé, tout ce qu’il se rappelle c’est qu’il suivait cet homme bizarre en pardessus gris et qu’une fois arrivé devant une propriété semblant cossue, une douleur vive derrière le crâne lui a fait perdre connaissance.
L’homme est un professionnel aguerri, il est conscient qu’il vient de faire l’erreur qui pourrait lui être fatal et son esprit cherche désespérément une porte de salut pour lui éviter l’inéluctable.
Il est debout attaché pieds et poings sur ce qui ressemble à un énorme X métallique scellé au sol, sa tête lui tourne toujours de ce coup violent qu’il a reçu et l’empêche d’avoir les pensées suffisamment claires pour réfléchir, des sons de voix venant d’il ne sait où au-dessus de lui commencent à le mettre en panique alors que c’est justement ce qu’il doit éviter.
***/***
- Heureusement que tu étais là !!
- Je l’ai vu te suivre depuis la fenêtre de ma chambre.
Sacha fouille le portefeuille qu’il a pris dans le manteau de l’homme qu’il a assommé, en sort quelques cartes de crédits et autres papiers qu’il dépose sur la table et trouve enfin ce qu’il cherche, une pièce d’identité ainsi qu’une carte de police.
- C’est bien ce que je pensais, les poulets ont découvert tes petites « habitudes » !!
- Je dois savoir ce qu’il sait exactement !!
Sacha regarde son oncle avec un sourire cruel.
- Pour ça pas d’inquiétudes, c’est ma spécialité !! Il va nous dire tout ce qu’il sait crois-moi, après ça il me suppliera de l’achever. A moins que tu ne veuilles t’amuser avec lui avant ?
- Non !! Merci bien !! Il est bien trop vieux pour moi !! Mais j’y pense ? Depuis quand connais-tu mes petits… « penchants » …
Sacha prend son oncle par la taille, il lui donne un léger baiser sur les lèvres à la plus grande surprise de celui-ci qui en frémit de bonheur.
- Depuis toujours mon oncle !! J’aimais bien me cacher dans la cave quand tu faisais tous ces trucs avec les jeunes garçons que tu y emmenais.
- Pourquoi ne m‘en as-tu jamais parlé ?
- J’étais bien jeune alors, à l’époque je ne comprenais pas tout et tes caresses me suffisaient amplement.
- Si j’avais su que tu connaissais mon secret…
- Qu’aurais-tu fait de plus ? Tu aurais abusé de moi ?
- Bien sûr que non, allons !! Je t’aime Sacha et jamais, tu m’entends !! Jamais !! Je ne t’aurais fait du mal.
Les deux hommes se regardent un long moment avec une adoration dans les yeux disant à quel point ils tiennent fortement l’un à l’autre, c’est Sacha qui se détache le premier de Wanek son oncle en prenant le chemin de la cave.
- Tu avais quelqu’un en vue ce soir ?
- Depuis plusieurs jours je suis un jeune SDF qui est prêt à être cueilli, c’était prévu pour aujourd’hui mais un je ne sais quoi m’a poussé à ne pas le faire.
- Sans doute as-tu senti ce gars qui te suivait ?
- Humm !! Oui peut être !! Ce qui me dérange vois-tu ? C’est qu’il soit seul !! Ce n’est pas dans leurs habitudes.
- Pourtant je suis certain qu’il l’était !! Tu devrais t’occuper de ton jeune gars pendant que je le fais parler, mes avis qu’après tu n’auras plus l’occasion avant longtemps de le faire.
Wanek en hochant la tête.
- C’est aussi mon impression !! Je vais devoir le faire durer un peu plus longtemps que les autres celui-là.
- Ne perds pas plus de temps, il va bientôt faire jour et tu risquerais de te faire remarquer cette fois encore.
Sacha regarde son oncle se vêtir à nouveau de son pardessus gris, il attend qu’il soit sorti pour reprendre son chemin vers la cave avec un sourire qui ferait frémir d’appréhension le plus endurci qui soit.
- Voyons voir de quel bois tu es fait connard !! J’espère que tu me résisteras suffisamment longtemps pour que je prenne mon pied avec toi ! Ha ! Ha ! Ha !
***/***
L’homme attaché dans le noir perçoit alors un ricanement comme jamais il n’en a entendu et qui lui amène la suée sur tout le corps, comprenant qu’il va avoir à faire à un détraqué de la pire espèce.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (105/150) (Samedi six heures du matin) (Antonin)
« Il faut absolument que je trouve quelque chose à manger »
C’est ce que pense Antonin après la crampe douloureuse qui vient de lui traverser l’estomac et le garçon vacille, sentant ses jambes ne plus lui obéir.
Antonin n’a que juste le temps de s’asseoir le long d’un mur qu’un étourdissement le prend, lui amenant une peur panique en comprenant que son corps n’aura certainement plus la force de tenir une journée de plus.
Sa tête se pose sur ses genoux tenus entre ses bras, un long sanglot dénotant son immense désespoir le prend alors et le laisse exsangue, proche de l’évanouissement.
Pourquoi le monde est-t-il contre lui ? Il ne demandait qu’à vivre comme tout le monde et il y a fallu ce destin qui s’est acharné contre lui et sa famille depuis si longtemps qu’il ne se souvient plus avoir été heureux un jour, conscient qu’il ne vivra plus très longtemps dans ces conditions inhumaines.
Il a compris depuis longtemps que le regard des gens porté sur lui n’amenait que le dégoût dans leur cœur, au début pourtant il n’était pas rare que des personnes s’arrêtent et lui donnent une pièce ou un peu de nourriture, semblant troublés de voir un si jeune garçon dans une telle misère.
Depuis plusieurs semaines ces bonnes âmes ont complètement disparu, le laissant la plupart du temps mort de faim à trainer dans les rues la nuit et dormir quelques heures le jour quand le froid est suffisamment moins mordant pour qu’il y parvienne.
L’odeur qu’il dégage lui fait plisser les narines de dégoût, lui qui n’a jamais supporté la saleté se retrouve dans un état tellement dégoûtant qu’il a l’impression que ses vêtements ne tiennent plus que par la crasse qui fait comme une croûte épaisse sur eux.
Ses larmes finissent par se tarir faute de l’humidité nécessaire pour que ses glandes lacrymales en produisent, sa tête lui tourne et il n’aperçoit même pas l’ombre de l’homme qui vient de le recouvrir en s’approchant à quelques centimètres de lui.
***/***
Wanek observe l’épave humaine qu’il a sous les yeux, il se souvient pourtant de l’excitation de sa première rencontre avec ce jeune homme blond si mignon semblant perdu et regrette presque de ne pas l’avoir abordé à ce moment-là, ce qu’il a maintenant sous les yeux lui amenant plutôt de la répulsion qu’autre chose.
Il sait qu’il va devoir attendre qu’il se soit réalimenté avant de profiter de lui comme il en a toujours eu l’intention, cette perte de temps l’agace et seul le souvenir du physique avantageux du jeune garçon l’empêche de s’éloigner pour trouver une autre victime à sa déviance.
Il s’accroupit en plissant le nez de dégoût sous les effluves nauséabonds qu’il dégage, sa main se pose sur son épaule et le secoue doucement, sa voix prenant alors le ton juste qu’il sait faire l’effet escompté sur tous ces jeunes en perdition qui tombent innocemment sous ses mains.
- Vous allez bien monsieur ? Je peux peut-être vous aidez ?
Antonin entend cette voix comme dans un songe, il arrive toutefois à relever suffisamment la tête pour voir qui s’adresse à lui avec autant de gentillesse.
La chaleur de cette main sur son épaule lui fait du bien, un faible sourire épanoui alors son visage couvert de crasse et ses yeux bleu pâle fixent cet homme comme s’il s’était agi d’une bouée de sauvetage alors qu’il est perdu au milieu de l’océan, l’espoir lui disant que peut-être il allait cette fois encore pouvoir s’en tirer.
- J’ai… faim…s’il vous plait…aidez-moi !!
Wanek retient la lueur prédatrice qui pourrait encore le trahir, même s’il pense que ce ne serait pas suffisant pour se faire repousser.
- Je n’habite pas loin, à peine quelques minutes à pied et si je vous aide, pensez-vous avoir assez de force pour me suivre ?
Antonin frissonne de froid, ses yeux ne lâchent pas ceux de cet homme qui lui apporte l’espoir d’un bon repas et de pouvoir enfin réchauffer son corps, ses mains se posent sur le bitume du trottoir en soulevant son buste de ses bras tremblants.
Wanek malgré le dégout qu’il éprouve à le tenir, l’aide à se relever et passe ensuite son bras autour de sa taille pour le soutenir, comprenant qu’il serait bien trop faible pour y arriver seul.
- C’est bien !! Un petit effort et vous pourrez dormir au chaud après un bon repas et une bonne douche dont vous avez le plus grand besoin.
- Merci…Mon…sieur !!
C’est plus le portant que le laissant marcher seul que Wanek arrive devant le porche de sa maison avec son fardeau, il n’a pas ouvert la porte qu’il le sent s’évanouir dans ses bras.
- Décidemment !! Tu me facilites les choses, gamin !! Attends-toi à une grosse surprise à ton réveil ! Ha ! Ha ! Ha !
Ce que ne voit pas Wanek, ce sont les deux matous qui les ont suivis jusque-là et qui observent la scène de leurs yeux perçants, semblant jauger ses intentions envers celui qu’ils doivent surveiller.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (106/150) (Samedi matin) (Petite matinée entre amis)
« Pendant ce temps-là, retrouvailles chez Yuan »
L’étreinte de nos amis nous fait un bien fou à Thomas tout comme à moi et nous éclatons de rires devant autant de frénésies amicales.
Raphaël s’accroche à moi comme si j’étais la chose la plus précieuse qu’il soit, je remarque malgré tout qu’Éric nous observe avec attention et je comprends bien pourquoi, aussi je le prends lui aussi par la taille pour l’embrasser avec un plaisir si évident qu’il en retrouve immédiatement le sourire.
Thomas reste accrocher à Yuan en ne semblant faire attention à rien ni personne d’autre que lui, me démontrant une fois de plus que je ne me suis pas trompé quand à ce qu’ils ressentent tous les deux l’un pour l’autre.
L’instant finit par passer et son regard s’accroche alors au mien avec un sourire resplendissant qui me donne chaud partout et me fait vibrer d’un bonheur peu commun d’être enfin tous réunis.
C’est vers Éric qu’il s’approche ensuite, son meilleur ami et aussi celui avec qui il a découvert ses premiers émois d’adolescent et qui aura toujours une place particulière dans son cœur, tandis que je m’approche de mon bel asiatique sans lâcher mon « Raphi » dont la chaleur tout comme la souplesse de son corps m’amène un bien être peu courant.
J’embrasse Yuan avec avidité pendant un temps qui m’échappe complètement, quelle n’est pas ma surprise quand les lèvres de Raphaël rejoignent les nôtres dans un nouveau baiser tout aussi passionné et qu’à mon plus grand plaisir, Yuan y répond avec la même ardeur que moi.
Voulant être certain que je ne me fais pas de fausses idées, j’attire mon « Riquet » jusqu’à nous en approchant son visage de celui de Yuan et soude mes lèvres aux siennes en attendant les réactions de mon ami.
Celui-ci me regarde les yeux brillants, ses lèvres rejoignant une fois de plus les miennes en alternant avec le même plaisir évident sur celles d’Éric comme il vient de le faire avec mon beau rouquin.
Thomas nous regarde avec un sourire épanoui alors que Raphaël arrive derrière lui pour l’enserrer par la taille et l’embrasser dans le cou, faisant frissonner mon chéri comme à chaque fois qu’il est en contact avec notre ami si sensuel.
***/***
Yuan se rappelle soudainement le pari perdu par Thomas, il nous quitte pour le prendre par la main et l’emmener avec virilité jusque sur le canapé où il s’allonge sur lui en reprenant ses lèvres en otage, son corps tout entier se frottant sur celui du grand blond qui devient très vite rouge d’une excitation incontrôlable.
Leur comportement devient vite torride, les premiers vêtements commençant à s’envoler dans la pièce en découvrant petit à petit les corps musclés et déjà luisant de passions de ces deux garçons partis dans leurs trips trop longtemps inassouvis.
Je sens mon tee-shirt remonter jusqu’à ma tête et je lève les bras par réflexe pour que celui qui l’a attrapé puisse l’ôter sans problème.
Deux corps nus viennent se plaquer contre le mien et m’entraînent vers la chambre, laissant ainsi Thomas et Yuan seuls en parfaite communion, profiter de leurs passions qu’ils ont l’un pour l’autre.
Une petite partie de mon esprit s’échappe alors dans celui de mon « Thom-Thom », tout comme une partie du sien entre dans le mien et c’est avec un grand sourire cette fois que je me laisse entraîner par mes deux autres amis vers le grand lit qui déjà nous attire irrépressiblement.
« Conversation mentale »
- Profite de Yuan mon chéri, un peu de moi reste avec toi !!
- Je suis avec toi aussi, c’est magique !!
Pendant qu’Éric s’allonge avec moi sur le lit, Raphaël déboutonne mon pantalon et l’enlève en même temps que mon boxer, il fait ensuite la même chose à son compagnon et nous rejoint lui aussi nu comme un ver, son corps chaud me couvre alors entièrement pendant qu’Éric lui caresse les reins et descend doucement vers ses fesses à la blancheur d’albâtre tout comme les miennes mais en beaucoup plus musclées soit dit en passant.
J’attire le visage d’Éric vers le mien pour un baiser fougueux alors que mon sexe tendu à l’extrême se frotte contre celui de mon beau rouquin qui commence à geindre à mon oreille.
Je perds alors tout contrôle sur moi-même, la sensualité de Raphaël me faisant toujours cet effet qui m’amène vers des horizons où plus rien ne compte que le partage de nos corps.
Les yeux d’Éric se révulsent sous le frisson incontrôlable qui le tétanise quand ma langue virevolte dans sa bouche alors qu’une de mes mains passe entre ses cuisses pour effleurer son anneau qui s’ouvre et laisse entrer un de mes doigts conquérants, toujours autant avide de découverte, à l’intérieur de son intimité plus que consentante.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (107/150) (Samedi matin) (Petite matinée entre amis)
Ma symbiose avec Thomas me délivre un double plaisir, celui de mon chéri pénétrant avec volupté la caverne accueillante de Yuan qui se pâme sous les sensations et en simultané celui du sexe bouillant de Raphaël qui me prend tout en douceur, me faisant pousser un cri de pur bonheur de l’avoir enfin en moi après ces longues semaines de « privations ».
Mon sexe se frotte contre ses abdos durcis par l’effort, divinement caressé par cette peau douce, chaude et musclée qui m’amène très vite au point de non-retour, tellement l’envie que j’ai de lui est puissante.
Mes muscles internes qui se resserrent en saccades sur son sexe lui font comprendre que je suis à deux doigts de jouir, ses muscles abdominaux s’écrasent encore plus et font rouler ma queue entre ses plaques fermes qui déclenchent l’orgasme tant attendu, alors que le sien tout comme celui d’Éric me remplissent.
Les sons venant du salon nous démontrent bien que nos amis ont eux aussi connu un plaisir libérateur, la journée s’annonce formidable et nos sourires prouvent qu’aucun de nous n’a l’intention d’en rester là, ne serait-ce la sonnette de l’entrée qui vient jouer les trublions.
« Ding ! Dong ! »
***/***
J’entends Yuan pousser un grognement de contrariété dans l’autre pièce en même temps que je vois bien le visage faisant une moue dépitée de Raphaël, toujours allongé sur moi de tout son long et peu enclin à se redresser pour se rhabiller.
Par les yeux de mon Thomas, j’assiste à l’instant de panique où tous deux cherchent leurs vêtements du regard en espérant que l’opportun va s’en retourner sans plus insister.
« Ding ! Dong ! »
Plutôt rater pour ce coup-là, heureusement qu’il y a quelqu’un d’autre dans l’appartement qui va répondre à leur place et c’est « Coco » qui actionne le bouton de l’interphone.
- Rhaa !!! Qu’est-ce que c’est ? Rhaa !!!
- C’est moi « Coco » !! Ouvre !! Je sais qu’ils sont tous là !!
L’oiseau jette un œil brillant de malice à son maitre toujours nu sur le canapé allongé sous son ami, il reporte ensuite son attention sur le petit écran vidéo où les têtes d’Antoine et de Jonas sont en gros plan, attendant qu’on leur ouvre la porte.
« Coco » actionne le bouton d’ouverture en les prévenant d’un ton moqueur.
- Rhaa !! Dépêchez-vous si vous ne voulez pas rater le spectacle !! Rhaa !!
Un chausson vole dans les airs dans sa direction et l’évite de très peu, le faisant protester à sa façon en s’envolant vers la cuisine.
- Rhaa !! A l’assassin !! Rhaa !!
C’est le branle-bas de combat dans le salon, Yuan se rhabillant en quatrième vitesse pour aller ouvrir la porte pendant que Thomas ses vêtements sous le bras se rue dans la chambre rejoindre ses amis qui le voient arriver avec le sourire moqueur aux lèvres.
- (Éric) Tu ressembles à l’amant qui s’échappe au retour du mari ! Hi ! Hi !
***/***
Yuan ouvre la porte juste au moment où Jonas allait sonner, son habillage à la va vite n’échappe pas aux deux garçons qui lui en font la remarque en se moquant de lui.
- (Jonas) Houlà !! J’ai comme l’impression que nous n’arrivons pas au bon moment !!
Antoine regarde derrière son épaule s’il aperçoit quelqu’un.
- Ils se cachent où les autres ?
Yuan sourit et les laisse entrer en refermant la porte derrière eux, il ouvre en grand l’autre porte donnant sur la chambre avec le sourire de circonstance en constatant qu’ils sont toujours dans la tenue d’Adam.
- Ils sont tous là, alors si vous voulez les voir c’est le moment ! Hi ! Hi !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (108/150) (Samedi matin) (Petite matinée entre amis)
Antoine et son grand rouquin passent la tête dans l’ouverture, leurs yeux s’arrondissent de stupeurs devant le tableau qu’ils découvrent de leurs amis nus comme le jour de leur naissance et qui deviennent rouges comme des pivoines de honte pour certains en les apercevant derrière Yuan.
Jonas découvre alors pour la première fois Éric et Raphaël qui il doit bien le reconnaitre, non rien à envier question physique aux deux autres énergumènes.
Ceux-ci, les premières secondes de stupeur passées, reprennent suffisamment d’aplomb pour les accueillir comme il se doit et c’est Florian qui le premier se lève en se séparant de ses amis pour venir embrasser son cousin, ainsi que Jonas qui en a les yeux sortant de sa tête devant l’ampleur de la chose toujours en plein émoi qu’il fixe sans pouvoir y détacher le regard.
- Wouah !!
Antoine n’en revient pas d’une telle impudeur de la part de son cousin et de ses amis, il attire son petit copain vers le couloir non sans jeter bien malgré lui un dernier coup d’œil vers les quatre garçons à la plastique si parfaite.
- Rengainez vos « guns » les gars !! On n’est pas venu ici pour ça ! Hi ! Hi !
Malgré tout, il sent bien que tout ne reste pas bien sagement en place dans son pantalon et s’en trouve troublé plus qu’il ne voudrait se l’avouer, sa conscience pourtant lui dit bien que la situation n’est pas et de loin celle qui correspond à l’éducation stricte où il a été élevé.
Ce n’est que quelques temps plus tard quand tous une fois vêtus se retrouvent dans le salon, qu’il sent le calme revenir dans ses émotions et qu’il décide d’avoir une explication franche avec son cousin et ses amis.
- A quoi vous vous amusez les gars ?? Vous ne vous trouvez pas assez nombreux qu’il vous faille mettre tous vos amis dans votre lit ??
- (Yuan) C’était juste une plaisanterie de ma part, si je n’avais pas ouvert la porte de la chambre rien de tout ça ne serait arrivé !!
- Pfff !! Des plaisanteries comme celles-là, tu peux les garder crois-moi !!
Antoine se tourne vers son cousin en le fixant dans les yeux.
- J’espère juste que ce n’était pas dans le but d’attirer « Jo » dans tes filets !! Je me rappelle de ce que tu m’as dit sur lui, il a fait son choix alors ne t’avise plus à refaire un truc pareil si tu veux qu’on reste ami !! Ai-je été assez clair ??
Tous les visages se tournent vers Florian qui prend les remontrances d’Antoine en pleine poire sans s’y attendre le moins du monde et l’effet qu’ont ses paroles sur lui, ne laisse aucun doute sur les véritables intentions qu’il a eu quelques minutes plus tôt.
Thomas s’approche de lui pour le prendre par la taille et le réconforter de son mieux, il reporte ensuite son attention sur Antoine, le regard exprimant tout ce qu’il en pense de cette première dispute marquant le caractère entier du garçon qui les fixe toujours sans aménité.
- Calme-toi Antoine !! Tu te fais un film là crois-moi, tu n’as qu’à bien regarder l’effet qu’ont eu tes paroles sur ton cousin pour comprendre que ce n’était pas du tout son intention d’aguicher Jonas !!
L’ambiance est pesante, chacun observant les autres pour comprendre ce qu’il arrive soudainement dans cette poussée de colère qui monte et c’est Yuan une fois de plus qui tente d’apaiser les esprits par un renouvellement d’excuses sur sa plaisanterie que même lui trouve maintenant déplacée.
- J’ai fait le con et je m’en excuse une fois encore, vous n’allez pas vous fâchez pour ça !! Jonas ?? Dis quelque chose !! Tu ne vas pas les laisser se disputer sans rien dire quand même !!
Jonas est d’abord surpris qu’on lui demande d’intervenir, depuis le début de ce qui ressemble à une dispute entre son petit copain et ses amis, il n’a d’yeux que pour Antoine qui lui démontre par ses paroles combien il tient à lui au point de se fâcher avec son cousin.
Le petit sourire espiègle qui fronce sa lèvre supérieure n’échappe à personne et surtout pas à Antoine qui prend son regard si spécial quand il montre sa surprise devant tout le monde.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (109/150) (Samedi matin) (Petite matinée entre amis) (fin)
Yuan surpris à son tour.
- Comment ??
Jonas prend Antoine par la taille et l’embrasse, les yeux brillants d’un étrange mélange de fierté et d’amour.
- J’adore quand tu es jaloux !! Je croyais pourtant avoir été clair ? C’est toi et toi seul que j’aime et je suis certain que ce n’était pas dans les attentions de Florian de m’aguicher comme tu le dis si bien.
Florian d’une petite voix.
- C’est vrai je te le jure !! C’était juste parce que j’étais content de vous voir, j’ai bien compris que le choix de « Jo » est fait et j’en suis heureux pour vous deux.
- (Antoine) Vraiment ?
- (Florian) Vraiment, oui !!
Antoine avec un faible sourire.
- Tu ne lui mettras plus ton « obusier » sous le nez alors ?
- Promis cousin !! Croix de bois croix de fer !!
Antoine se mordille les lèvres quelques secondes avant de répondre, voyant bien au regard honnête que porte sur lui son cousin qu’il s’est trompé de jugement et s’en veut un peu de s’être laissé emporter par ce qu’il doit bien admettre avoir été de la jalousie.
- Excuse-moi si je t’ai blessé « Flo » !! Je tiens beaucoup à « Jo » et j’ai mal interprété tout ce qu’il s’est passé dans la chambre.
- C’est moi qui te dois des excuses, je n’aurais pas dû être aussi impudique.
Thomas pousse son chéri vers Antoine.
- Faites la paix une bonne fois pour toute alors !! Et qu’on n’en parle plus !!
***/***
« Bureau du directeur de la DST »
Maurice tourne dans son bureau comme un lion en cage, les hommes présents dans la pièce avec lui n’en mènent pas large et tournent régulièrement la tête vers leur collègue prostré sur la chaise, qui vient d’annoncer à son patron ne plus avoir de nouvelles de son équipier.
- Mais quelle idée vous a pris de vous séparer !!!
L’homme relève la tête en comprenant qu’on s’adresse à lui.
- Nous ne pouvions pas prendre le risque de garder Florian et Thomas avec nous patron !!
- Il fallait faire appel à une autre équipe !!
- Ils seraient arrivés trop tard patron, nous ne pouvions pas le laisser filer non plus.
- (Maurice) Et on fait quoi maintenant ? Vous savez tous aussi bien que moi que les heures, voir les minutes nous sont comptées !! As-tu au moins une piste pour que nous commencions les recherches ?
L’homme réfléchit en plissant fortement le front, il tente de se rappeler un détail qu’il n’aurait pas encore révéler à son patron et la scène repasse en boucle dans son esprit jusqu’à ce qu’il réalise qu’il a oublié un élément fondamental dans son rapport.
- Les chats !!! Mais oui bien sûr !! Il y a les chats !!
Maurice tout comme ses collègues avec lui dans le bureau se redressent soudainement, les yeux ahuris fixés sur leur camarade.
- (Maurice) Les chats ?? Quels chats ??
- Ceux que Florian a appelés pour suivre le jeune clochard patron !
- Et c’est seulement maintenant que tu nous en parles ?? Bordel !! Mais quel con tu fais !! Mais quel con !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (110/150) (Samedi matin) (Le temps est compté)
Maurice se dirige alors d’un pas rapide vers son pardessus qu’il enfile rapidement en donnant ses ordres.
- Préparez les voitures et alertez toutes les équipes en service, qu’ils se dirigent vers le dernier lieu où a été vu cet homme !!
- Et vous patron ?
- Je vais retrouver Florian et je vous rejoins !! Faites vite !! J’ai bien peur qu’il ne soit trop tard mais nous ne pouvons pas prendre le risque du contraire !!
Les minutes qui suivent voient le branle-bas de combat dans les locaux de la DST parisienne, les véhicules démarrent en trombe sous les regards perplexes des passants.
***/***
L’accolade de réconciliation entre Florian et Antoine, sous les sourires rassurés de leurs amis est vite interrompue par son portable qui sonne le clairon avec force.
Cette sonnerie étant spécifique à une personne bien particulière, fait réagir son propriétaire qui le sort vivement de la poche de son manteau resté dans le couloir pour le porter à son oreille.
- Allô Maurice ?
- …………..
- Toujours chez Yuan où tes hommes nous ont déposés, pourquoi ?
- ………….
- Attends !! Je vais voir !!
Le jeune rouquin se dirige en vitesse vers le balcon qu’il ouvre pour regarder dans la rue juste au-dessous, sous le regard étonné de ses amis qui se demandent bien quelle mouche le pique à sortir dehors en chemisette par un froid pareil.
- Ils sont bien là en effet !! Ça doit être récent, sinon je les aurais entendus.
- …………..
- Ok !! Pas de soucis !! Je t’attends en bas !!
- ………….
- C’est hors de questions !! Je viens avec toi, imagine qu’il soit arrivé quelque chose de grave à ton gars !! Ou encore au jeune SDF !!
- ………….
- Tu ferais mieux de te magner plutôt que de perdre ton temps en discussions stériles !! De toute façon ma décision est prise et je ne reviendrai pas dessus !!
- ………….
***/***
Maurice raccroche en soupirant d’exaspération.
- Ah !! Celui-là !! Quelle tête de mule je vous jure !!
L’homme au volant de la voiture tourne la tête vers son patron en souriant malgré l’air bougon de celui-ci.
- Ce n’est peut-être pas plus mal qu’il vienne avec nous en fin de compte patron !! Qui sait ce que nous allons trouver là-bas !!
- Hum !! Tu as sans doute raison !! Seulement s’il lui arrive quelque chose, notre pays y perdra plus que tu ne peux imaginer !!
- Allons patron !! Vous savez très bien de quoi il est capable, il nous a déjà démontré qu’il pouvait se sortir de n’importe quelle situation.
- Pfff !! J’espère que cette fois ci ce sera pareil et si cet homme est bien celui que nous pensons, c’est quelqu’un qui sera prêt à tout pour ne pas se faire prendre.
- Il n’a que quelques heures d’avance sur nous patron !!
- Accélère alors !! Nous n’en avons pas tant que ça devant nous, si seulement nous en avons !!
***/***
« Dans la cave »
Sacha entend les pas qui descendent l’escalier, il se précipite pour donner un coup de main à son oncle qui semble peiner à transporter le corps évanoui de celui qui va très vite regretter d’être tombé entre ses mains.
- Pouah !! Qu’est-ce qu’il chlingue !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (111/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (suite)
***/***
La portière claque une fois Florian et les deux matous montés à bord de la voiture, celle-ci repart sur les chapeaux de roues rejoindre les autres qui sont déjà à boucler le quartier d’où a disparu leur collègue.
- Miaou !!
- (Maurice) Tu crois qu’ils savent où ils sont enfermés ?
- Bien sûr sinon pourquoi seraient-ils venus jusqu’à moi ?
- Miaou !!
- (Maurice) Qu’est-ce qu’il y a ?
- Urgence apparemment !!
Maurice au chauffeur.
- Tu ne peux pas appuyer un peu plus sur le champignon !!
- Je fais mon possible patron !!
***/***
Wanek laisse choir son paquet sur le sol de la cave, ses yeux en font le tour sans y voir le flic qui pourtant devrait y être également.
- Qu’est-ce que tu as fait du poulet ??
Sacha lui montre la trappe soigneusement refermée.
- Là où il est, il ne nous embêtera plus !!
- Tu l’as déjà tué ?
- Juste un peu charcuter pour qu’il parle !! Le tuer aurait été trop rapide, là où il est, il crèvera de la pire des façons.
Wanek regarde son neveu avec un certain étonnement.
- Comment tu connaissais l’utilité de cette fosse ?
- Ça fait un bail !! Depuis que je venais me cacher ici pour te voir à l’œuvre comme je te l’ai déjà dit.
- Ah !! Je comprends !! Il faudra que nous ayons une conversation tous les deux !! En attendant, aide-moi à mettre celui-là sur le chevalet avant qu’il ne se réveille et ensuite nous le passerons au karcher pour lui ôter cette couche de crasse. Je suis certain qu’après ça tu seras très vite intéressé, nous pourrons nous en occuper ensemble si tu veux.
Sacha fait une moue écœurée devant le corps à ses pieds, ressemblant plus à un tas d’immondice qu’à un être humain.
- Hum !! Je t’avoue que pour l’instant il ne m’excite pas des masses !!
***/***
« Dans la rue, quelques pâtés de maisons plus loin »
Le véhicule se gare juste derrière plusieurs autres où une dizaine d’hommes attendent nerveusement, impatients de se mettre à la recherche de leur collègue et pour certains d’entre eux, ami.
Les deux chats partent à toutes pattes dans la direction qu’ils ont prisent précédemment pour suivre le SDF comme il leur avait été demandé par le jeune rouquin qui les suit en les encourageant par des sons qu’eux seuls perçoivent.
Maurice donne ses ordres à voix retenue pour ne pas ameuter tout le quartier et ses hommes se dispersent pour la même raison évidente, de plus en plus anxieux pour leur ami emprisonné au fur et à mesure qu’ils approchent du but.
Les deux matous s’assoient devant le porche d’une maison de maître datant du dix-neuvième siècle, ils tournent alors la tête vers Florian en miaulant doucement eux aussi comme s’ils comprenaient l’importance de rester discret.
***/***
« Dans la cave »
Le jeune clochard est maintenant entièrement nu, attaché pieds et mains, toujours inconscient à la grande croix métallique.
Les deux hommes le regardent avec convoitise maintenant qu’il est débarrassé de ses hardes, une convoitise qu’ils ne cherchent pas à dissimuler.
Wanek observe son neveu en souriant, conscient qu’il est lui aussi visiblement intéressé par le jeune blondinet.
- Il va falloir le nourrir avant pour qu’il ait suffisamment de force pour que nous puissions nous amuser avec lui.
- Surtout qu’il va devoir durer maintenant que les flics sont sur ton dos !!
- Ça ne me dérange pas plus que ça !! Il est suffisamment bandant pour que je ne m’en lasse pas aussi rapidement que les autres.
- Il n’y en a jamais eu un que tu as eu envie de garder pour toi ? Je veux dire autrement qu’en le ligotant pour le violer et finir par le tuer dans cette cave ?
Wanek regarde son neveu avec adoration.
- Il y en a toujours eu qu’un Sacha, c’est toi !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (112/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (suite)
« Dans la fosse »
La boue immonde gagne petit à petit les centimètres sur son corps restant encore à la surface, l’odeur pestilentielle manque à chaque respiration de le faire s’évanouir alors qu’il sait très bien que ce serait signer son arrêt de mort s’il s’y laissait aller.
Un relent de pourriture, de souffre et de chaux vive qui petit à petit liquéfie les nombreuses victimes ayant terminé leurs vies dans cette fosse, en faisant disparaître toutes traces des exactions de cet homme détraqué mais suffisamment malin pour que rien jusqu’à présent ne vienne l’arrêter.
La bouche scotchée par plusieurs épaisseurs de ruban adhésif l’empêche de crier, ce qui d’ailleurs ne servirait pas à grand-chose il en est bien conscient et ses mains liées derrière son dos ne lui permettent que d’écarter les coudes pour bloquer son corps entre les parois du puits, qui sinon l’aurait déjà englouti depuis longtemps.
Il sent bien qu’il s’affaiblit et qu’il ne tiendra plus encore bien longtemps, ses yeux sont emplis de l’horreur de cette fin qui l’attend pourtant inexorablement.
Ses forces commencent petit à petit à l’abandonner, ne serait-ce l’envie impérieuse de vivre qui tient chaque être humain et qui le raccroche à un très faible espoir que quelqu’un arrive à temps pour lui venir en aide.
***/***
« Dans la rue autour de la maison »
Les hommes se déploient en fermant les accès, refoulant les passants de plus en plus curieux qui se rendent bien compte que quelque chose d’anormal se passe dans leur quartier.
Ils voient celui qui semble diriger l’opération de police discuter avec un très jeune garçon qui pour beaucoup d’entre eux ne semble pas inconnu.
Une femme pousse soudainement un cri de surprise.
- C’est Florian !!! Le garçon de la télé !!
Les cris de liesse populaire scandant son prénom atteignent alors des sommets, les sons répercutés en écho par les murs des maisons avoisinantes.
***/***
- Florian !! Florian !! Florian !!
***/***
Maurice regarde avec stupeur toute cette foule excitée crier le prénom de son jeune protégé, les voix devenant presque hystériques au fur et à mesure que d’autres personnes de plus en plus nombreuses tentent de forcer le barrage que forme ses hommes et qui vont vite se retrouver débordé s’il ne prend pas les mesures nécessaires.
Ses hommes hébétés le regardent en attendant ses ordres, la discrétion qu’ils souhaitaient est maintenant peine perdu avec le raffut ambiant et il doit très vite réagir avant qu’il ne soit trop tard, ne se faisant plus aucune illusion sur l’effet de surprise escompté.
***/***
« Dans la cave »
Sacha comprend alors ce qu’il représente pour cet homme qui a toujours été là pour lui, que ses caresses n’étaient en fait que des preuves d’amour qu’il lui donnait sans jamais oser le lui avouer.
Sa gorge s’assèche brusquement en venant à lui et en le prenant dans ses bras pour le serrer très fort.
- Pourquoi ne m’en avoir jamais rien dit ?
- Tu étais bien trop jeune et tu n’aurais pas compris !
Des bruits sourds arrivent alors depuis la porte restée ouverte de la cave et les font se détacher l’un de l’autre pour s’y diriger avec curiosité.
- (Wanek) Va donc voir ce qu’il se passe là-haut Sacha !!
Sacha remonte quatre à quatre l’escalier et va coller son visage à la fenêtre donnant sur la rue, il comprend tout de suite en voyant le cordon policier autour de la maison et redescend aussi vite qu’il était monté rejoindre son oncle pour l’avertir.
- Les flics arrivent ici !! Nous sommes découverts !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (113/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (suite)
- (Wanek) Comment est-ce possible ? Je croyais que le flic m’avait suivi par hasard ?
- C’est ce qu’il m’a affirmé et crois-moi il disait la vérité !!
Wanek devient livide, il sait très bien qu’il n’y a aucune issue pour eux et sa décision se prend dans la foulée en s’approchant de Sacha les yeux remplis de tristesse, son poing part alors sans prévenir avec une force telle que le coup assomme le garçon qui s’effondre sur le sol en poussant un cri de surprise et de douleur.
- C’est pour te sauver que je fais ça, j’espère que tu le comprendras et que tu me pardonneras un jour !!
Wanek ne perd pas plus de temps, il déshabille entièrement son neveu et trouve la force nécessaire pour l’attacher dos à dos au jeune blondinet qui n’est toujours pas revenu à lui.
Un baiser appuyé sur les lèvres de celui qui a toujours eu une place particulière dans son cœur et il quitte la cave en refermant à double tour derrière lui, courant pour remonter l’escalier au risque de se casser le cou.
Il ouvre alors une armoire pour en sortir un fusil de chasse ainsi qu’une boite neuve contenant les cartouches, il connait l’effet dévastateur de l’arme et la charge avec une étrange sensation de calme, comme s’il avait toujours su que ce jour arriverait.
Wanek monte à l’étage jusqu’à la pièce d’où il peut voir l’étrange attroupement, il ouvre la fenêtre et pointe son arme dans la direction des policiers, le premier coup en couche un sur le sol alors que les autres s’éparpillent en se glissant sous les voitures après avoir sorti leurs armes.
***/***
Maurice entend le coup et voit un de ses hommes s’effondrer au sol la poitrine couverte de sang, la panique gagne la foule qui reflue vers les rues adjacentes alors que lui et ses hommes cherchent la protection des véhicules garés le long des deux trottoirs.
La fusillade prend alors l’ampleur d’un film policier, les parebrises explosent sous les coups du fusil pointé sur eux et ils répliquent avec leurs pistolets de service vers la fenêtre où la silhouette d’un homme leur sert de cible.
Plusieurs coups l’atteignent en pleine poitrine, l’homme tire encore plusieurs fois avant de partir en avant et de passer à travers la fenêtre pour venir atterrir dans un bruit sourd sur le pavé de la terrasse séparant la maison du porche menant sur la rue.
Les coups cessent alors, les hommes se relèvent encore hébétés de la brusquerie avec laquelle tout s’est déroulé et deux d’entre eux accourent alors vers leur collègue baignant dans son sang et geignant d’une voix sourde.
- (Maurice) Appelez une ambulance vite !!
Les deux hommes qui entourent l’homme à terre voient arriver sur eux les yeux brillants soudainement d’espoirs, le petit rouquin qui prend de suite les mesures qui lui semblent les plus appropriées.
- Emmenez-le à l’intérieur !! Je vais m’en occuper mais il y a trop de monde ici vous comprenez ?
- Tout de suite « Flo » !! Tu crois pouvoir le sauver ?
- Je ferai tout mon possible en tous les cas, ne perdez pas plus de temps !! Vous voyez bien qu’il perd beaucoup de sang !!
***/***
« Dans la cave »
Sacha revient à lui, sa mâchoire le fait atrocement souffrir et il est atterré de se retrouver nu, attaché pieds et poings sur le même chevalet que le jeune blondinet inconscient, dont l’odeur forte lui fait plisser le nez.
Son esprit tourne à toute allure en cherchant à comprendre ce qu’il lui est arrivé, les coups de feu lui parviennent alors fortement atténués par l’épaisseur des murs et il serre les dents en connaissant à l’avance ce qu’il va en résulter pour son oncle qui de toute évidence a préféré se sacrifier seul en lui laissant une chance de s’en sortir.
Ses yeux s’embuent alors de larmes, il se maudit d’être venu chercher la tranquillité ici et d’avoir mis ainsi son oncle en danger, mais ne s’y était-il pas déjà mis tout seul ?
Les coups de feu cessent aussi rapidement qu’ils avaient commencé, signant ainsi la fin inéluctable de ce drame et le faisant s’écrouler en larmes, les poignets sanguinolents fortement entaillés par le poids de son corps.
Sacha vient de perdre la seule personne qui l’aimait réellement, sa détresse est sincère tout comme l’est son besoin de vengeance envers ceux qui viennent de l’abattre.
Des pas précipités descendent les marches, la porte vole en éclat d’un coup d’épaule puissant et plusieurs hommes pistolets au poing entrent dans la cave en se bouchant le nez sous l’odeur infecte qui leur arrive en plein visage.
- Pouah !! Ça put la mort là-dedans !!
- Regarde !! Il y a deux jeunes types nus attachés à cette croix ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (114/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (fin)
« Au rez-de-chaussée dans le salon »
La trousse de secours trouvée dans l’un des véhicules de police m’aide beaucoup pour ôter les plombs de chasse de gros calibre fortement entrés dans la poitrine de l’agent de la DST et j’arrive tant bien que mal à l’en débarrasser en injectant ensuite un jet de salive dans chaque trou sanguinolent, aucun organe vital n’ayant été touché, du coup la cicatrisation se fait dans la foulée devant ses collègues ahuris observant la scène.
L’homme déjà se sent beaucoup mieux et suit de près mes faits et gestes avec un sourire de reconnaissance qui me va droit au cœur.
- Comme quoi j’avais raison de vouloir venir, pas vrai ?
- C’est sûr !! Merci Florian !!
- Bah !! Chacun son boulot, repose-toi encore quelques heures et il n’y paraîtra plus, tu te sentiras tout neuf !!
Des bruits venant de la cave nous font redresser la tête, les hommes de Maurice remontent deux par deux en tenant deux jeunes hommes nus et je reconnais aussitôt le clochard que j’ai fait suivre par les deux matous, l’autre étant pour moi un parfait inconnu surement une victime innocente lui aussi de ce détraqué sexuel.
Maurice arrive dans ces entrefaites et donne immédiatement ses ordres.
- Les ambulances ne vont plus tarder !! Menez-les dans les chambres de l’étage en attendant !! Le plus jeune semble déshydrater, faites-lui boire un peu d’eau dès qu’il reprendra connaissance.
- Il repartira avec moi !!
Maurice se retourne vers moi visiblement surpris.
- Comment ça ??
- Crois-tu qu’il serait entre de meilleures mains ailleurs ?
- Non bien sûr !! Mais pourquoi veux-tu l’emmener ? Tu ne le connais même pas !!
- Je n’en ai aucune idée !! C’est peut-être parce que je n’ai juste pas envie de le voir retourner dans la rue, ça te pose un problème ?
Maurice cille sous les yeux qui le fixe avec une intensité peu commune, il comprend alors que l’empathie de Florian envers le jeune SDF est déjà très forte et que son destin devrait vite s’améliorer s’il le laisse l’emmener comme il le lui a demandé.
- Très bien !! Mais il devra venir aux convocations pour répondre à nos questions.
- Pas de soucis !!
Maurice revient alors vers son agent blessé, surpris de le voir dormir avec le sourire aux lèvres et sa pensée va alors vers son autre agent dont personne ne parle, alors qu’il devrait se trouver quelque part dans la maison.
Il s’adresse alors à plusieurs de ses hommes restés dans le salon avec eux.
- Vous n’avez toujours pas retrouvé Henry ?
- Les collègues fouillent partout patron, pour l’instant nous n’avons trouvé aucune trace de lui.
Quelque chose attire mon attention, une impression bizarre dans mon cerveau qui l’a mis en alerte.
- Taisez-vous tous !!! Laissez-moi me concentrer !!
Un geignement ténu me parvient alors venant de la cave, si faible que personne d’autre que moi n’aurait pu le percevoir et je me redresse d’un bond, dévalant l’escalier y menant, suivit aussitôt par Maurice et le reste de ses hommes, alertés par ma précipitation soudaine.
***/***
L’homme sent la bouillie infecte dans laquelle il s’enfonce doucement lui arriver maintenant au menton, ses dernières forces vont à ses bras dont il sent ses coudes en sang s’accrocher désespérément à la paroi du puits.
Son corps tout entier le démange fortement, sans doute dû à la chaux vive qui commence sur lui son œuvre destructrice et lui brûle la peau avant de s’attaquer à ses chairs puis à ses os pour le transformer lui aussi en cette pâtée infecte d’ici quelques jours.
Toute sa vie lui passe alors comme un long film en avance rapide, ses joies, ses peines, ses regrets et la peur cesse alors soudainement, son esprit semblant maintenant accepter l’inéluctable qui ne saurait plus tarder.
Ses cris étouffés par le bandeau, se transforment en longs sanglots qui lui brûlent les yeux en se mélangeant aux émanations nocives imprégnant la fosse.
Son corps va pour abandonner la lutte quand un rayon de lumière lui fait relever le regard et qu’il aperçoive comme dans un rêve le visage angélique d’un jeune garçon qu’il ne connait que trop bien depuis les quelques mois qu’il consacre à sa protection.
Son cœur s’affole alors et un regain de force l’aide à garder la tête hors de cette gadoue putride, le temps d’entendre une voix lui semblant céleste prononcer des paroles qu’il n’oubliera jamais le reste de sa vie durant.
- Et bien Henry !! Tu parles d’un endroit pour se faire une thalasso !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (115/150) (Samedi matin) (Antonin)
« A l’étage, dans les chambres »
Sacha entend les voix dans le couloir qui interpellent les deux agents en faction.
- Hé les gars !! Henry est vivant !! « Flo » l’a retrouvé dans la cave !!
Une cavalcade dans l’escalier suivit d’un silence total à l’étage laisse à penser que les deux hommes sont redescendus pour aller rejoindre leurs collègues et Sacha comprend immédiatement que c’est sans doute la seule chance qu’il aura de s’échapper, le fait que sa victime soit toujours en vie ne laisse plus de place au plan qu’il avait en tête à continuer de jouer les victimes encore quelques temps.
Il se lève d’un bond, traverse le couloir pour se rendre dans sa chambre et s’habille rapidement en cherchant un moyen de sortir sans se faire repérer, il se rappelle soudainement la descente de gouttière qui longe la fenêtre de la chambre de son oncle et c’est à pas de loup qu’il s’y glisse, ouvre celle-ci pour se laisser descendre le long du tuyau de zinc jusqu’au jardin quelques mètres plus bas.
Facile ensuite pour lui de mettre en place le long du mur mitoyen l’échelle double qui servait à Wanek pour tailler deux fois par an, les deux arbres fruitiers se trouvant au milieu du jardin.
C’est donc par les toits qu’il s’échappe et disparait très vite du quartier pour se retrouver une bonne centaine de mètres plus loin dans une ruelle sombre où personne ne remarque sa présence.
***/***
« Une bonne heure plus tard »
- Il a disparu patron !! Nous avons retrouvé une échelle donnant sur le toit d’un voisin, je pense qu’il est parti par-là !!
- Fouillez le quartier !! Il ne doit pas s’échapper !!
- Pourquoi a-t-il fait une chose pareille patron ?
- Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre !! C’était très malin de sa part de se faire passer pour une victime !! Nous sommes tombés dans le panneau comme des débutants voilà tout !!
- Il était pourtant enchaîné comme l’autre garçon ?
- Un des deux s’est sacrifié pour une raison que nous ne connaitrons sans doute jamais !! Relevez les empreintes et faites-les analyser par la scientifique, nous en saurons plus sur lui avec un peu de chance. Que donnent les fouilles de la cave ?
- La fosse dans laquelle nous avons retrouvé Henry est un vrai charnier patron, il y a plusieurs dizaines de corps en putréfactions à l’intérieur et c’est une vraie chance qu’il s’en soit sorti vivant, ce n’est pas humain ce qu’ils lui ont fait patron !!
- Je veux un rapport détaillé sur mon bureau dès que les experts auront rendus leurs constats.
- Bien patron !!
- Où est Florian ? Ça va faire une heure que je n'ai plus de ses nouvelles ?
- Il a passé presque tout ce temps à soigner Henry patron, maintenant Il s’occupe de l’autre jeune gars retrouvé dans la cave et il lui fait prendre un bain je crois !!
Maurice revoit le corps crasseux qui a été remonté de la cave et soupire.
- Pff !!! Il en avait bien besoin !! Je ne sais pas d’où sort ce gars, mais il a dû en voir des dures pour en arriver là.
***/***
Je n’entends plus un bruit du côté de la salle de bain, j’en conclu donc qu’il a terminé de se nettoyer et je m’approche de la porte en frappant doucement.
- Tout va bien ?? Je peux entrer ??
Une voix douce et timide me répond alors.
- Oui, si tu veux !
J’entre alors dans la pièce, il est debout avec une serviette éponge lui ceignant les reins et se retourne vers moi avec un sourire hésitant en entendant la porte s’ouvrir, sa voix quand il reprend la parole est d’une douceur remplie de sensualité qui me donne le frisson.
- Qui est tu ? Pourquoi suis-je ici ?
- Moi c’est Florian !! Tu ne te rappelles de rien ?
- Juste qu’un homme voulait me venir en aide, je l’ai suivi jusque chez lui et je me suis sans doute évanoui ensuite, parce que je ne me rappelle rien d’autre.
Il sourit en me fixant dans les yeux.
- J’aime bien ton prénom, il me parait… familier !! Moi c’est Antonin !!
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (116/150) (Samedi matin) (Antonin) (fin)
Je lui rends son sourire, encore plus accentué par une pensée intérieure en rapport avec mes autres amis, qui ne vont certainement pas manquer une fois de plus de me charrier en découvrant ce garçon au physique plus qu’avenant quand je le leur présenterai.
Maintenant il a plus que ça qui m’interpelle en lui, peut être son air perdu ou encore sa douceur naturelle qui m’apostrophe et me donne envie de mieux le connaitre, j’avais déjà eu cette impression à sa vue lors de notre première rencontre quand j’ai signalé la façon louche dont l’homme au pardessus semblait le surveiller.
- J’aime bien aussi, c’est un très beau prénom qui te va très bien en plus !!
- Comment ça ?
- Il sonne tout en douceur comme l’impression que tu me donnes.
- Merci, c’est gentil ! Maintenant si tu m’expliquais ce que je fais là ?
Je m’approche doucement de lui pour ne pas le brusquer, le fais asseoir sur le rebord de la baignoire où je prends place près de lui et ma main ne peut s’empêcher de lui caresser lentement le bras en appréciant son grain de peau à la douceur me rappelant étrangement celle de mon Thomas.
Je lui explique alors toute l’histoire en y prenant les formes pour ne pas qu’il s’effraie, il m’écoute sans m’interrompre un seul instant et ses yeux d’un bleu très pâle ne lâchent pas les miens, laissant passer un énorme courant de sympathie entre nous.
Ce n’est qu’une fois que j’en ai terminé de mes explications, qu’il reprend la parole, la voix cette fois-ci nouée par l’émotion.
- Je te dois la vie si je comprends bien ?
- On dirait bien en effet !!
- Peut-être aurait-il mieux valu que tu me laisses à mon triste sort, tu sais ?
Je sens que mon estomac se serre à ces paroles dites avec tristesse et mélancolie.
- Ne dis pas ça ! Tu as toute ta vie devant toi !!
- Pour ce qu’elle vaut !! Je suis seul, sans le sou dans un pays où je me sens perdu.
- Tu n’es plus seul maintenant, nous sommes là pour toi et tu verras que tout ira mieux, je ne te laisserai pas tomber.
Antonin écoute le petit rouquin semblant si jeune, il a pourtant l’air sincère dans ses paroles et il a envie de le croire mais que peut-il faire pour lui venir en aide ?
- C’est gentil, j’aimerai moi aussi être ton ami mais tu dois savoir quelque chose sur moi qui pourrait te faire changer d’avis.
Ma curiosité monte d’un cran quand je lui réponds.
- Dis-moi !!
Je le sens hésiter, ma main accentue sa caresse sur son bras pour le rassurer et le mettre en confiance, cela semble fonctionner car ses yeux s’embuent alors de larmes quand il reprend la parole d’une voix chevrotante qui encore une fois me remue au plus profond de mon âme.
- Je n’ai pas de papiers et je ne peux pas retourner dans mon pays sans y être arrêter, mon père s’est enfui avec ma mère en m’emmenant avec eux pour rester libre et ils sont morts depuis plusieurs mois sans avoir eu une sépulture digne de ce nom, depuis je ne sais plus où aller. Je suis dangereux tu comprends !! Un paria apatride qui a failli mourir de faim, qu’est-ce que tu ferais avec un ami tel que moi ? Je me le demande un peu.
Ses paroles me marquent plus que je ne l’aurai cru possible, sa détresse évidente m’amène une boule d’émotion incontrôlable qui font perler mes larmes alors que les siennes coulent maintenant intarissables le long de ses joues.
***/***
Une voix bien connue et toute aussi émue que je le suis résonne dans ma tête, je me rends compte alors que ma connexion avec Thomas mise en place lors de nos précédents ébats est resté tout ce temps sans faiblir.
- Pourquoi ne lui dis-tu pas la vérité sur ce que tu ressens pour lui ?
- Comment ça ?
- Allons « Flo » !! Tu crois que je ne m’en suis pas rendu compte ? Ton esprit est obnubilé par les sentiments que tu éprouves déjà pour Antonin, tu es comme ça et tu n’y peux rien, nous le savons bien tous les deux.
- Mais !!
- Il me plait bien aussi ton SDF, j’ai déjà deux rouquins et deux bruns comme amis, il me manquait un blond ! Hi ! Hi ! Voilà chose faite maintenant !!
- Qui te dit qu’il est comme nous d’ailleurs ?
- Il n’y a qu’à observer comment il te regarde déjà.
- Tu le kiffes aussi alors ? Incroyable !!
- Qu’est-ce que tu veux !! Ton truc dans la tête a dû déteindre sur moi depuis le temps ! Hi ! Hi !
***/***
Une voix inquiète me fait revenir à la réalité.
- Oh !! Florian ?? Ça va ??
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (117/150) (Samedi matin) (Chez Yuan)
Les trois amis ont les regards braqués sur Thomas qui semble être ailleurs depuis que Florian a quitté l’appartement et s’ils l’ont laissé tranquille jusque-là, ils commencent à s’inquiéter pour lui.
Bien sûr Thomas va très bien, il garde simplement le lien mental avec son petit rouquin et suit avec intérêt les péripéties de Florian, comprenant mieux maintenant combien celui-ci est spécial.
Le maintien du lien qui les relie toujours à sa plus grande surprise, a eu l’air d’étonner Florian qui visiblement ne s’en était pas aperçu lui non plus et Thomas comprend les implications que cela aura pour leur vie de couple mais surtout la relation qui s’en suivra très certainement d’avec leurs amis.
Il voit et entend son chéri qui est en pleine conversation avec Antonin dans une petite fenêtre de son esprit et il se doute bien que tout comme lui, Florian doit l’avoir en live dans le salon de Yuan à suivre en arrière-plan ce qu’il s’y passe.
Une pensée traverse alors l’esprit de Thomas, celle qu’il ne sera sans doute plus aussi difficile pour lui d’être éloigné de son chéri et même qu’ils pourront se permettre certaines choses qui jusque-là n’étaient réservées que quand ils étaient ensemble.
Un coup d’œil sur son ami Yuan qui l’observe depuis un moment à la dérober en se mordillant la lèvre inférieure, signe qu’il pense en ce moment à lui et très certainement à ce qu’il s’est passé entre eux alors que Florian était dans la chambre avec ses deux autres amis.
Thomas comprend bien qu’il puisse se poser des questions car cette situation est une première dans la relation qu’ils se sont construit au fil du temps et jamais Yuan n’aurait pu s’imaginer avoir une quelconque relation avec un de ses deux amants sans la présence de l’autre, même suite à ce pari auquel il s’est référé pour s’allonger avec lui sur le canapé du salon.
L’excitation commence à gagner les reins du grand blond, son regard sur Yuan change alors de façon si radicale que celui-ci ne manque pas de s’en apercevoir et ses yeux à son tour prennent la noirceur caractéristique due à une forte poussée de libido lui prenant également les reins.
Thomas envoie une question muette à son chéri et sourit en en recevant la réponse, comprenant que maintenant ils ne font plus qu’un et que plus aucune barrière ne sera nécessaire pour prendre du plaisir avec leurs amis du moment où ils en éprouveront l’envie, l’autre participant à sa manière par sa présence voir plus encore s’il veut prendre la main à un moment ou un autre.
Le changement de comportement de Thomas n’échappe pas à Raphaël, quand son regard se porte alternativement sur lui et Yuan, ses yeux marquent alors une stupeur sans pareille.
- Qu’est-ce que vous nous faites, vous deux !!
- (Éric) De quoi tu parles ?
- Regarde-les !! Ils sont prêts à se sauter dessus !! C’est quoi cette embrouille ?
***/***
« Dans la chambre où se trouvent Antonin et Florian »
- Tu m’excuses un instant ? Je dois aller aux toilettes.
- (Antonin) Fais comme chez toi ! Hi ! Hi !
Je sors dans le couloir et referme la porte derrière moi après lui avoir fait un clin d’œil complice et amical, je suis mieux maintenant pour communiquer en toute tranquillité avec mes amis.
Il n’est pas encore temps de révéler certains secrets sur moi à Antonin, la transe due à la communication télépathique aurait été trop visible pour qu’il ne se pose pas des questions.
***/***
« Dans le salon, chez Yuan »
Une voix bien connue résonne dans l’esprit des quatre garçons, faisant sourire Thomas devant la tête que font les trois autres.
- Coucou les gars !! Ne me cherchez pas, je suis juste dans votre tête !! C’est pour vous prévenir que je vais bientôt rentrer avec un invité, faudra lui faire de la place ! Hi ! Hi ! Bon !! Vous avez bien compris j’espère que nous sommes reliés moi et Thomas et que ce que fait l’un, l’autre est au courant !! Alors ne faites plus cette tête de chouettes attardées, pensez plutôt aux avantages ! Hi ! Hi !
Éric complètement à l’ouest.
- De quoi tu parles ??
- Réfléchis un peu mon « Riquet », regarde plutôt « Yu » !! Il a l’air d’avoir compris lui !!
Éric tout comme Raphaël se tournent alors vers Yuan qui s’avance encore timidement vers Thomas, n’osant toujours pas croire que ce qui vient de lui venir à l’esprit puisse se réaliser.
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (118/150) (Samedi matin) (Chez Yuan) (fin)
Thomas fait le dernier pas les séparant avec son sourire si particulier qui met son ami dans tous ses états, ses bras enlacent la taille du jeune asiatique alors que ses lèvres viennent se poser sur les siennes et au lieu du bref baiser habituel qu’ils se donnent depuis quelques temps, c’est un véritable baiser mêlant leurs langues affolées par le bonheur de cette étreinte.
La voix nettement moins moqueuse mais beaucoup plus marquée par les sentiments très forts qu’éprouve en ce moment Florian, reprend à nouveau dans l’esprit de ses amis.
- J’ai hâte de vous retrouver les gars !! Gardez un peu d’énergie pour moi !! Je vous aime tous les quatre !!
***/***
« Retour dans la maison de Wanek »
Je garde l’image de mes amis en arrière-plan en soupirant avec regret de ne pas être avec eux moi aussi, je retourne dans la chambre rejoindre Antonin que je retrouve allonger sur le lit les yeux fermés.
Ce serait-il endormi ? Je n’en suis réellement pas étonné après tout ce qu’il vient de connaitre ces derniers mois et le fait d’être enfin au chaud après un bon bain, allongé sur un bon matelas a dû être pour lui le meilleur des somnifères.
J’en profite pour le détailler de plus près, il n’est guère plus grand que moi que de quelques centimètres et son corps fin dû sans doute en parti au manque de nourriture n’est pas loin également de me rappeler ma silhouette, notre ressemblance s’arrête pourtant là car ses longs cheveux blonds tout comme ses yeux d’un bleu délavé qui m’ont si fortement marqué sont à l’opposé de ma tignasse rousse et mes yeux verts.
Des membres fins aux mains délicates, un ou deux ans plus âgés et un visage à l’ovale parfait me rappelant celui de Yuan, assouvi pour un temps l'énorme curiosité que j'ai envers mon nouveau copain car je ne doute pas qu’il le soit déjà.
Son sommeil serein me fait sourire, prouvant qu’il se sent en toute confiance depuis que nous l’avons sorti des griffes de ce monstre aux intentions perverses et criminelles mais qui ne nuira heureusement plus à personne.
La peur de se retrouver encore une fois affamé et démuni dans la rue semble avoir disparu pour le moment, je m’approche de lui et me baisse pour l’embrasser doucement sur le front, avant de quitter la pièce pour le laisser dormir en paix et rejoindre Maurice à l’étage inférieur.
C’est un vrai branle-bas de combat que je retrouve en bas, des hommes en combinaisons étanches transportant du matériel de pompage descendant à la cave alors que d’autres en vêtements de ville inspectent et étiquettent tous ce qui se trouvent dans la maison en vue de futures analyses plus poussées.
***/***
Maurice est assis devant la table de la cuisine, il prend des notes et donne des ordres avec l’assurance de nombreuses années de pratique, il semble sentir ma présence car il relève la tête vers moi dès que j’ai franchi la porte.
- Comment va-t-il ?
- Il dort !!
- Et toi ? Ça va ?
- On ne peut mieux !!
- Tu avais raison de ne pas m’avoir écouté et d’être venu avec nous !! Sans toi j’aurais certainement perdu deux de mes hommes ce matin.
- Je suis têtu, tu le sais très bien.
Maurice hoche la tête en signe d’assentiment.
- Tu tiens toujours à le garder près de toi ?
- Plus que jamais !! Il aura besoin de papiers pour être en règle, tu peux t’en occuper ?
- Tu comprends bien qu’avant ça, je vais devoir prendre des renseignements sur lui ?
- Bien sûr et c’est normal, je crois qu’il n’est pas au fait de sa situation réelle et qu’il s’imagine en faute avec la loi.
- C’est lui qui t’a dit ça ?
- C’est du moins ce que j’en ai retenu.
- Ce serait pour cette raison qu’il n’a jamais demandé d’aide et qu’il vivait dans la rue depuis tout ce temps ?
- J’en suis convaincu figure toi !
- Pauvre garçon !! La vie n’a décidément pas été facile pour lui, il parait si jeune encore !! J’espère que tout finira par s’arranger.
- C’est déjà fait !!
- Tu es vraiment un brave garçon Florian, que comptes-tu faire avec lui ?
- Il va déjà falloir que j’aie une conversation sérieuse sur ce qu’il aimerait faire de sa vie, reprendre ses études ou trouver un travail. Je financerai ce qu’il faudra pour qu’il s’en sorte, j’éprouve déjà beaucoup de choses pour lui tu sais ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (119/150) (Samedi matin)
(Découverte)
Maurice sourit.
- C’est un très beau garçon pas vrai ? Qui aurait cru quand nous l’avons découvert ?
- Je le savais déjà !! Et je ne parle pas que de son physique, Antonin ne demande qu’à être aimé et avoir des personnes près de lui pour ne plus se retrouver seul, c’est un garçon doux, sensible, émotif, gentil et sentimental, qui ne demande qu’à être connu.
- Mais dis-moi Florian !! Ça ressemble à une déclaration !!
- S’en est peut-être une qui sait !! De toute façon peu importe s’il n’est qu’un ami, un frère ou autre chose de plus fort !! Ce sera à lui de voir et je n’ai aucun a priori envers le choix qu'il fera, je veux juste qu’il comprenne que la vie c’est autre chose que de tendre la main pour mendier sa nourriture.
Maurice se lève et rejoint le petit rouquin qu’il prend dans ses bras en le serrant contre lui avec une émotion paternelle qui lui mouille les yeux.
- Tu as su te créer une famille de cœur faute d’une famille de sang, un peu spéciale par certains côtés mais combien attachante et je serai fier d’en faire partie.
- Mais tu en as toujours fait partie !!
- Tu le penses vraiment ?
- Bien sûr, pourquoi cette question ? En douterais-tu après tout ce que nous avons vécu ensemble ?
Deux larmes s’écoulent lentement des joues du brave homme jusqu’à ses lèvres et le goût salé a pour lui une valeur particulière, celle de longues années restées dans l’ombre à protéger du mieux qu’il a pu un tout petit garçon devenu un homme au fil des ans et pour qu’il ait une vie comme tout le monde en profitant un maximum de sa jeunesse.
C’est d’une voix tremblante qu’il tente vainement de lui avouer ses sentiments très forts qu’il ressent envers lui.
- Je…
- Chut !! Moi aussi…
Maurice sent Florian se détacher de son étreinte pour le fixer gravement de ses yeux si extraordinaires, un sourire malicieux illumine son visage angélique.
- Mais il ne vaut mieux pas le dire, imagine si on nous entendait ! Hi ! Hi ! C’est pour le coup qu’on se poserait des questions sur nous !!
***/***
Je le quitte alors avant de me mettre moi aussi dans le même état émotionnel que lui, la curiosité me fait descendre à la cave où plusieurs personnes s’activent à vider la fosse pour y révéler son lourd secret.
La lumière d’un phare puissant montre au fond de celle-ci un tas d’ossements encore intacts qui me font frissonner d’horreur, m’imaginant tous les pauvres types qui ont eu à subir cette fin horrible.
Je finis par remonter pour respirer un air plus sain, une équipe sort de la salle à manger avec un grand sac où ils ont récupéré des pièces à convictions et j’entre à mon tour pour jeter un œil et me faire une idée de celui qui y vivait, un cadre sur le buffet m’interpelle de suite.
Je m’avance pour mieux voir les deux personnes souriantes et qui représentent un homme jeune avec un jeune garçon d’une douzaine d’année qui le regarde avec dévotion.
Je mets aussitôt cette image en arrière-plan avec celle de l’homme abattu un peu plus tôt dans la matinée ainsi que le deuxième garçon retrouvé dans la cave et mon cerveau fait tilt en comprenant le lien qui relie ses deux personnages.
Je repars en courant dans la cuisine mettre la photo sous le nez de Maurice, qui lève les yeux étonnés vers moi.
- Qu’est-ce que c’est ?
- A toi de me le dire, mais j’ai idée que le deuxième garçon dans la cave n’est pas vraiment une victime mais plutôt quelqu’un de la famille du gars que vous avez dessoudé tantôt !! Je serais toi, je le ferais mettre rapidement sous surveillance avant qu’il te fausse compagnie !!
- C’est un peu tard Florian, il nous a faussé compagnie presque aussitôt après que nous l’ayons porté dans une des chambres.
Une idée me vient alors, je me rappelle que mes grands-parents notaient toujours la date et certains renseignements aux dos des photos de l’album de famille.
J’ôte alors le carton épais à l’arrière du cadre, sors le cliché pour avoir la satisfaction de ne pas m’être tromper et je lis à haute voix ce qui est noté au dos de la photo.
- Sacha et moi, mille neuf cent quatre-vingt-dix !
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (120/150) (Samedi matin)
(Découverte) (fin)
Maurice sursaute en m’arrachant la photo des mains.
- Hé !! Qu’est-ce qu’il te prend ?
- Ce n’est pas possible !! Pas lui !!
- Mais de quoi tu parles à la fin !!
- Sacha !! Ce ne peut pas être le même Sacha que nous recherchons depuis des semaines !!
Je percute alors.
- L’amant d’Antoine ?? Celui qui a voulu le faire tuer ??
- Lui-même !! Non décidément ce serait vraiment une trop grosse coïncidence !! Maintenant, ça pourrait expliquer beaucoup de choses.
- Tu n’as qu’à lui montrer la photo !!!
- Le garçon est très jeune là-dessus, ce serait étonnant qu’Antoine le reconnaisse.
- Sauf si j’en fais un croquis !! Je l’ai vu quand tes hommes l’ont sorti de la cave et j’ai une très bonne mémoire rappelle-toi !!
Maurice déchire une feuille de son carnet et me tend un crayon.
- Fais au mieux !! Je contacte ton cousin à la caserne !!
- Aïe !!
- Quoi aïe ??
- Ben c’est Antoine !! Il n’est pas à la caserne, du moins il n’y était pas la dernière fois que je l’ai vu !!
- Où est-il alors ??
- Chez Yuan avec Jonas !!
- Avec Sacha qui court dans Paris ?? Mais qu’est-ce qu’il a dans le crâne !!
Je ne sais pas quoi répondre car je me rends compte que Maurice n’a pas tort et qu’Antoine prend des risques inconsidérés à se balader sans protection, même si le risque est moindre dans une ville aussi importante que Paris pour qu’ils se rencontrent.
Je préfère donc me mettre à mon croquis pendant que Maurice peste à voix haute dans son coin, il fait néanmoins le nécessaire pour qu’Antoine soit pris en charge et amener jusqu’ici.
Une dizaine de minutes plus tard, je repose le crayon en tendant la page du carnet à Maurice qui avait également repris son travail près de moi.
- Tiens !! J’ai fait de mon mieux, j’espère que cela t’ira !!
Maurice tend la main pour prendre la feuille, le petit sourire moqueur de Florian lui fait craindre une plaisanterie de son cru et c’est en s’attendant au pire qu’il amène le croquis devant ses yeux, qui très vite s’arrondissent de stupeur.
- Et bien !! Si tout le monde dessinait comme toi, il n’y aurait pas eu l’invention de l’appareil photo c’est certain !! Ce croquis est criant de vérité, on croirait voir le vrai visage de ce garçon !! Pourtant tu ne l’as vu que quelques secondes si je me souviens bien ?
- Ça m’a suffi comme tu peux le voir !!
- Pff !! S’il y a un truc que tu ne sais pas faire, préviens-moi je serai curieux de savoir ce que c’est !
- Je m’en rappellerai ! Hi ! Hi ! En attendant Antoine, je vais voir si Antonin dort toujours et peut être en profiter pour faire pareil.
Je n’attends pas sa réponse pour sortir de la cuisine et monter l’escalier jusqu’à la chambre où dort encore certainement mon nouveau copain, mon intention est double car dans un petit coin de mon cerveau se passe des choses qui m’excitent grave et que j’aimerai pouvoir suivre en y participant à ma façon.
Je vérifie donc que tout va bien pour Antonin, puis je m’allonge près de lui en fermant les yeux pour ne plus m’occuper que de ce qu’il se passe chez « Yu »
***/***
« Chez Yuan, léger retour en arrière »
Le baiser entre Thomas et Yuan prend très rapidement des proportions qui leur amènent une forte envie d’aller plus loin, Éric et Raphaël ne savent sur quel pied danser, pris entre l’envie de les rejoindre et le blocage qui jusqu’alors les ont retenus devant ce genre de situation.
« Antoine et Jonas quant à eux, n’ont pas ce genre de ressentiment et pour cause, car ils sont enfermés dans la chambre d’ami depuis le départ de Florian et s’en donnent à cœur joie de pouvoir passer cette journée, enlacés à faire l’amour comme des fous. »
Thomas leur fait face et comprend leurs hésitations, il prend Yuan par la main en le couvant du regard pour le conduire vers la chambre et se retourne vers eux avec son sourire si prenant que ses deux amis en ont un frisson qui leur traversent le corps.
- Vous nous laissez une petite heure en tête à tête ? Après si le cœur vous en dit, vous pourrez nous rejoindre !! J’ai promis à « Yu » vous comprenez ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (121/150) (Samedi midi) (Sacha)
L’agitation autour de la maison de son oncle commence à perdre de son intensité, Sacha surveille de loin les agissements de la police scientifique qui petit à petit remplace les services spéciaux qui ont cerné le manoir quelques heures plus tôt.
La haine qu’il ressent en ce moment même serait capable de lui faire commettre des actes irréfléchis, rien que le fait de traîner dans les parages en est une preuve manifeste et Sacha finit par en prendre conscience, il s’éloigne alors sans réel but dans la ville devenant grouillante de monde en cette fin de matinée.
Il va lui falloir trouver une planque en attendant d’avoir les idées suffisamment en place pour qu’un nouveau plan puisse être mis en action, la perte de son oncle est encore trop fraiche dans sa tête pour qu’il raisonne correctement...
C’est en passant devant une vitrine où son corps athlétique au visage d’une réelle beauté lui saute aux yeux que lui vient l’idée qui le fait brusquement sourire.
Il se dirige alors vers un quartier pas très éloigné et réputé de la capitale pour ce qu’il recherche, un bar à l’affiche ne donnant lieu à aucune erreur sur les personnes pouvant le fréquenter lui fait traverser le trottoir pour entrer à l’intérieur et venir s’asseoir tranquillement à une table bien située, d’où il peut observer à son gré aussi bien les clients installés au bar, que ceux assis aux autres tables.
Le barman à l’allure efféminée s’approche de lui en minaudant pour y prendre sa commande.
- Alors mon beau ? Tu es nouveau dans le quartier ? Que désires tu que je te serve ?
- Un grand crème !
Le barman surpris du ton cassant, se redresse en s’éloignant visiblement déçu de s’être fait envoyer paître et revient peu de temps après pour lui amener sa commande en la déposant sèchement sur la table.
Il s’en retourne ensuite derrière son comptoir en lui lançant de temps en temps une œillade ne pouvant s’empêcher d’être intéressé par un si beau gars.
Malheureusement ou plutôt heureusement pour lui, ce n’est pas du tout le genre de Sacha qui abhorre plus que tout, les manières outrageusement efféminées chez un homme.
Il reste ainsi un long moment dans l’attente de trouver ce qu’il cherche, soit un garçon suffisamment à son goût pour allier l’utile à l’agréable pour les quelques jours qu’il compte squatter si possible chez lui.
Les clients entrent et sortent sans qu’il ne ressente rien de plus que l’ennui de cette attente jusqu’à ce qu’enfin la porte s’ouvre sur un gars qui de suite avive son intérêt et qui capte son regard dès qu’il met les pieds dans le bar.
La petite trentaine sportive avec un visage viril au sourire agréable qui vient s’asseoir juste à la table en face de la sienne et qui de toute évidence a l’habitude de venir dans cet endroit pour y manger tranquillement le sandwich qu’il déballe aussitôt que le barman en l’appelant par son prénom, lui ait déposé son demi de bière devant lui.
- Eddy !! Comment vas-tu ?
- Bien merci !
- Toujours célibataire ?
- Toujours, oui !
- Moi aussi tu sais ?
- Tu me dis ça tous les jours, j’ai pourtant été honnête avec toi en te disant que tu n’étais pas mon genre !!
Le barman se contorsionne en minaudant alors qu’il ne voit pas que c’est justement sa façon d’être qui ne plait pas à son client.
- Tu pourrais changer d’avis chéri, je suis un bon coup !!
L’homme sourit, railleur.
- Je n’en ai aucun doute.
Le barman sourit à son tour de cette conversation qui ne doit pas être la première qu’ils ont ensemble sur ce sujet bien particulier, c’est donc sans s’en offusquer qu’il s’éloigne en tournant outrageusement des fesses vers un autre client qui vient d’entrer et auquel il ressert le même speech, étant à la voir agir sa façon d’accueillir les habitués.
Sacha se lève en prenant sa tasse en main et se dirige vers sa cible avec son sourire qui donne à son visage cet éclat si particulier qui plait tant aux hommes.
- Il est toujours comme ça ?
L’homme relève la tête avec le visage marquant un bref instant la surprise, le jeune homme au sourire avenant qui vient de lui adresser la parole étant et de loin ce qu’il a vu de mieux depuis très longtemps, aussi lui rend-il son sourire le cœur déjà conquis prêt au jeu de la séduction qui fait partie des prémices à toute rencontre dans le milieu.
- Il n’a toujours pas compris qu’il en faisait trop !!
Sacha montre la chaise vacante, près de lui.
- Je peux ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (122/150) (Samedi midi) (Sacha) (suite)
- Bien sûr !!
Il essuie sa main et la tend au jeune homme si craquant.
- Enchanté, moi c’est Eddy !!
Sacha la lui serre en terminant par une légère caresse de ses doigts sur sa paume qui fait ciller le regard d’Eddy.
- Sacha !!
- Tu es nouveau dans le coin ? Je ne t’ai jamais vu sinon je m’en rappellerai !!
Sacha accentue encore plus son sourire.
- Je te plais !!
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Tes dernières paroles sans doute !! En tous les cas toi tu m’as tout de suite plu quand je t’ai vu entrer !!
- Tu es toujours aussi direct avec les mecs que tu dragues ?
- Ça m’arrive si peu souvent que je préfère être honnête, tu n’as toujours pas répondu à ma question ?
Eddy le fixe un long moment avant de répondre avec cette fois un sourire amusé.
- On peut dire ça comme ça alors, puisque tu es franc il n’y a pas de raisons que je ne le sois pas comme toi.
- Comme ça nous savons où nous en sommes tous les deux, ça évitera de perdre un temps fou à se tourner autour et pour répondre à ton autre question, ça ne fait que quelques heures que je suis arrivé de ma campagne ! Hi ! Hi ! En fait je ne suis ici que pour quelques semaines tout au plus, comme qui dirait en vacances.
Sacha capte la crispation au creux de l’estomac que ses paroles ont fait à Eddy, en comprenant ses craintes qu’une fois encore il puisse s’amouracher d’un homme qui disparaitra de sa vie aussi vite qu’il y sera apparu.
C’est donc d’un ton beaucoup moins enjoué qu’il l’entend lui répondre.
- Je n’ai vraiment pas de chance alors !!
- Tu aurais préféré que je te mente ?
- Non, bien sûr !!
Sacha comprend que c’est le moment ou jamais pour l’accrocher à l’hameçon, il prend alors son regard le plus charmeur qui fait assurément son petit effet sur Eddy et fait mine de se lever pour le quitter.
- Je comprends ce que tu ressens !! Dommage !!
Sacha l’observe en se mettant à sa place comme les années d’entrainements le lui ont appris, "pour une fois qu’il entre en contact avec quelqu’un qui lui correspond, il faut qu’il fasse tout foirer à cause de son besoin d’avoir une vraie histoire sentimentale."
Sacha s’attend donc à ce qu’il le rappelle.
- (Eddy) Attends !!
Sacha cache le sourire de victoire qui sinon ferait comprendre à Eddy qu’il vient de se faire avoir à son charme et prend un air surpris pour se retourner vers lui, ses yeux plongeant dans les siens pour être certain de son emprise.
- Oui ??
- Je me disais que peut être tu ne serais pas aussi pressé de partir si on se connaissait un peu mieux ?
- C’est à voir !!
Eddy regarde sa montre en faisant la grimace.
- Je dois bientôt retourner au travail, nous pourrions nous donner rendez-vous ici, disons après dix-sept heures si ça te convient ?
- Tu fais quoi ?
- Commercial dans une grosse boite alimentaire !! Alors ? Tu es d’accord pour ce soir ?
- Je ne peux rien te promettre, il faut que je trouve un logement pour le temps de mon passage ici et je sais que cela ne sera pas facile de trouver juste pour quelques semaines, l’hôtel est une perspective que j’aimerai éviter à cause de mon budget tu comprends ?
- Tu es fauché ?
- Je ne roule pas sur l’or en ce moment c’est le moins qu’on puisse dire !!
- Je pourrais peut-être t’aider ?
Sacha joue merveilleusement son jeu en paraissant soudainement vexé avec une pointe de colère.
- Je ne suis pas un gigolo !
- Je n’ai jamais prétendu que c’était le cas, pourquoi tu te braques comme ça quand quelqu’un veut simplement t’aider ?
- Parce que je connais ça !! Tout est bon à beaucoup d’hommes pour me mettre dans leur lit.
Eddy sourit.
- Je te signale quand même que c’est toi qui es venu vers moi !! En plus je n’ai pas encore l’âge pour avoir besoin de me payer une pute ou un gigolo et si ma proposition ne te convient pas, reste au moins poli envers celui qui te propose son aide !!
Sacha prend alors un air de gamin en faute qui le rend encore plus attirant.
- Excuse-moi Eddy !! Mais j’en ai connu tellement qui s’y sont essayés, tu comprends ?
- Je présume qu’ils en ont été pour leurs frais ?
- Tu peux en être sûr !!
- Remarque, je les comprends aussi !! Tu es super mignon comme gars et tu ne peux pas leur en vouloir d’avoir tenté leurs chances !!
- Ouaih !! Bon !! Passons !!
- On se voit ce soir alors ? Tu auras le temps de réfléchir à ma proposition, je vis seul dans un appartement suffisamment grand pour deux et ça me fera du bien d’avoir un peu de compagnie.
Sacha lui fait un petit clin d’œil.
- Juste de la compagnie ?
- Tu seras seul juge si tu acceptes, promis !!
- Humm !! Je vais y réfléchir alors !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (123/150) (Samedi midi) (Sacha) (fin)
Eddy termine son demi, s’essuie les mains et lui tend la droite en se levant.
- Je dois y aller !! J’espère te voir ici tout à l’heure, j’aime beaucoup ta franchise tu sais ? C’est suffisamment rare pour l’apprécier.
La poignée de mains qu’ils se donnent est encore plus caressante que la première car réciproque, les deux hommes se fixent intensément avec chacun un sourire dû au plaisir de cette rencontre "fortuite" sur les lèvres.
- Tu m’as l’air cool comme mec !
- Toi aussi !
Eddy paie sa consommation et quitte le bar, non sans s’être retourné une dernière fois vers Sacha en lui faisant un petit signe de la main que celui-ci lui rend aussitôt.
Sacha fait signe au barman de lui resservir un café, qu’il boit lentement en profitant du temps libre qu’il lui reste pour mettre au point sa stratégie future et surtout trouver un moyen fiable pour recontacter son patron, cette idée lui fait faire la grimace car il ne s’attend pas aux félicitations venant de sa part quand il aura enfin de ses nouvelles.
Surtout si d’ici là, il n’a rien de concret à lui donner montrant ainsi que pour l’instant sa mission est un fiasco total.
***/***
Eddy marche d’un bon pas dans la rue, il tourne à droite dans l’avenue et s’arrête quelques mètres plus loin pour sortir de sa poche son téléphone, il ouvre un fichier photo d’où apparait Sacha attablé semblant songeur juste avant que lui ne pénètre dans le bar où il l’avait suivi depuis sa descente des toits après la fusillade du matin.
Il la regarde, satisfait que cette fois ci elle soit bien prise et suffisamment proche pour qu'on y voit bien son visage, pas comme celles prisent précédemment qui ne le satisfaisait pas suffisamment pour l'envoyer à ses supérieurs.
Il a attendu le bon moment pour entrer dans l’établissement qui heureusement faisait partie de ses lieux de prédilections depuis qu’il est en mission dans la capitale et lui a donc permis d’être plus crédible encore dans son rôle de "VRP" en se faisant appeler par son prénom par cet abruti de barman folasse qui le drague depuis les premiers jours.
Il envoie le fichier photo puis attend l’appel qui ne saurait pas manquer d’arriver venant de son chef direct, lui confirmant certainement que le jeune homme est bien celui qu’il soupçonne d’être depuis qu’il s’est lancé sur sa piste.
Un sourire épanouit son visage quand celui-ci se met à vibrer dans sa main, il le porte à son oreille pour entendre son interlocuteur lui donner ou non confirmation de ses doutes.
- ……..
- It's so him? (C’est donc bien lui ?)
- ……..
- What are the instructions? (Quelles sont les instructions ?)
- ……….
- It would not be simpler to claim his extradition Mr? (Ce ne serait pas plus simple de réclamer son extradition monsieur ?)
- ……..
- Although Mr! I would expect the instructions, I remain in contact with him anyway! (Bien monsieur !! J’attendrai les instructions, je reste en contact avec lui de toute façon !!)
- ………
- There is little chance that he so suspicious of me Mr! It was he who created the contact, I had to enter his game and I admit that it has surprised me greatly, I even thought a moment he had outed me! (Il y a peu de chances qu’il se méfie de moi monsieur !! C’est lui qui a créé le contact, je n’ai eu qu’à entrer dans son jeu et j’avoue que ça m’a fortement surpris, j’ai même cru un instant qu’il m’avait démasqué !!)
- ………
- No! I do not believe! I rather think he sought coverage time this return, he plays very well in any comedy cases and I'd be done if I had not followed for several days. (Non !! Je ne crois pas !! Je pense plutôt qu’il cherchait une couverture le temps de se retourner, il joue très bien la comédie en tous les cas et je m’y serais fait prendre si je ne l’avais pas suivi depuis plusieurs jours.)
- ……..
- I will stay on my guards do not worry for me, it will take just to take a quick decision on his subject because this isn't a guy who leaves traces behind him once he no longer needs. (Je resterai sur mes gardes ne vous inquiétez pas pour moi, il faudra juste prendre une décision rapide à son sujet car ce n’est pas un gars qui laisse des traces derrière lui une fois qu’il n’en a plus besoin.)
- ……….
- It is necessary to pay us for all its crimes against our soldiers. I'll wait for the instructions, its output of France must do so with great caution because their services are on the teeth since they know its mission, they would not understand that we are their not delivered while we spotted it. (Il faut qu’il paie chez nous pour tous ses crimes envers nos soldats. J’attendrai les instructions, sa sortie de France devra se faire avec beaucoup de précautions car leurs services sont sur les dents depuis qu’ils connaissent sa mission, ils ne comprendraient pas que nous ne leur livrions pas alors que nous l’avons repéré.)
- ………
- I understand the importance of staying discrete on this matter, this is not the time to be cold with the French Government now that we know what to keep about the younger De Bierne. (Je comprends bien l’importance de rester discret sur cette affaire, ce n’est pas le moment d’être en froid avec le gouvernement Français maintenant que nous savons à quoi nous en tenir au sujet du jeune De Bierne.)
- ……..
Eddy raccroche, le visage fortement marqué d’apprendre que ses soupçons sont confirmés et que c’est bien un meurtrier de la pire espèce qu’il va devoir mettre dans son lit, sachant pertinemment le jeu dangereux auquel il joue.
Il ne peut s’empêcher malgré tout d’être excité à l’idée d’avoir une relation avec un gars au physique aussi agréable qui correspond en tout point à ses fantasmes sexuels, ne pouvant croire qu’il soit aussi sans cœur que sa réputation le laisse entendre.
2eme ANNEE avant Pâques (Dernière partie) : (124/150) (Samedi début d’après-midi) (Antonin)
C’est à la fois la faim et l’étrange bien-être d’avoir un corps chaud contre le sien qui réveillent Antonin qui ne s’était plus senti aussi bien depuis un temps qui lui semble très lointain.
Il ouvre les yeux en se tournant doucement vers celui qui est allongé près de lui dans le lit, il sourit en découvrant qui c’est et fixe avec tendresse les cheveux rebelles d’un roux ardent qui sortent de sous la couette.
Il semble faire un rêve agréable car des petits sons gutturaux sortent presque imperceptibles de sous le drap, sons qui d’ailleurs remuent étrangement Antonin qui presque malgré lui se resserre contre son tout nouvel ami, au risque de lui troubler son sommeil et d’avoir ensuite des explications à donner sur son comportement.
Le problème reste pourtant bien là car plus son corps entre en contact avec celui de Florian et plus son envie de se resserrer encore plus contre lui devient impérieuse, mettant Antonin dans une gêne manifeste devant les pulsions toutes aussi nouvelles pour lui, qu’impossible apparemment à refréner même en y mettant comme il tente vainement de le faire, toute sa volonté.
Le corps chaud de Florian lui amène un bien-être total, Antonin sent son sexe qui pourtant ne s’est pas manifesté à lui depuis bien longtemps, se tendre avec vigueur au grand dam de son propriétaire qui se demande ce qu’il lui arrive soudainement.
Un sursaut de pudeur et de honte le fait s’écarter de son ami, du moins à ce niveau-là de son corps car pour le reste il en va tout autrement et son bras vient enlacer tendrement la poitrine du petit rouquin qui geint encore une fois en se retournant contre lui et en le serrant à son tour dans ses bras, faisant s’emballer le cœur d’Antonin n’osant plus respirer pour le coup.
Le visage grêlé de Florian est tout près du sien quand Antonin par il ne sait encore quelle envie le poussant à le faire, lui dépose un baiser sur le front et reste ensuite un long moment à admirer se visage tellement craquant, qu’il ne se fait même pas la remarque qui pourtant devrait lui venir automatiquement à l’esprit, que c’est celui d’un garçon alors que jusqu’à présent il ne se souvient pas s’y être d’une quelconque façon jamais intéressée.
Maintenant il se dit que ce n’est sans doute qu’un élan de reconnaissance pour l’avoir sauvé d’une fin horrible, qui le fait frissonner d’horreur rien que d’y repenser.
Pourquoi alors une telle excitation qui durcit son sexe comme jamais il ne l’a été ? C’est dans cet état de questionnement que le trouve Florian en ouvrant les yeux, un sourire illumine son visage quand il se rend compte qu’il n’est qu’à quelques centimètres de celui d’Antonin dont les yeux pâles le fixent avec intensité et qu’il le sent frissonner sous sa main lui recouvrant toujours la hanche.
***/***
- Bonjours toi !! Bien dormi ?
- Il y avait longtemps que je n’avais été aussi bien.
Repensant à ma participation passive aux ébats de mes amis qui m’a apporté beaucoup de plaisirs mais a laissé mon corps en manque « d’affection ».
- Moi aussi !! Du coup j’en tiens une bonne ! Hi ! Hi !
Voyant qu’il n’a pas compris le sens de mes paroles, je fais voler la couette pour qu’il percute en voyant la bosse déformant mon pantalon et je suis surpris de découvrir qu’il est dans le même état que moi.
- Waouh !! Toi aussi on dirait bien !!
Antonin remet la couette en place, visiblement gêné de s’exhiber ainsi devant quelqu’un.
- Heu !! C’est normal, je viens juste de me réveiller !!
- Relax mec !! Je ne vais pas te sauter dessus ! Hi ! Hi ! Laissons-nous le temps de faire connaissance !!
- On t’a déjà dit que tu étais drôle comme garçon ?
- Très souvent, pourquoi ?
- Parce que c’est le cas ! Hi ! Hi !
Un grognement vient alors de son estomac, son visage redevient sérieux voir même triste tout d’un coup et je comprends que ses pensées viennent de lui remettre les pieds sur terre en se demandant ce qu’il va devenir, un deuxième grognement de son estomac me fait me lever en lui tendant la main pour qu’il me suive.
- Tu dois être mort de faim ? Suis-moi jusqu’à la cuisine, nous trouverons bien quelque chose dans le frigo pour toi en attendant mieux.
Antonin retrouve un faible sourire, il se lève en me faisant admirer le magnifique chapiteau que forme la serviette qu’il a gardé autour de la taille depuis sa sortie du bain.
- Va falloir que tu calmes la bête ! Hi ! Hi ! Sinon ça va faire tâche devant les gars de la DST qui doivent toujours être en bas.
Antonin devient rouge de honte jusqu’à ce qu’il s’aperçoive qu’il n’y a pas que lui dans cet état.
- Ben dis donc !! C’est pas du chiqué pour toi non plus !! Où sont mes vêtements ?
Je remets de l’ordre dans mon pantalon en plaçant le plus discrètement possible l’objet de sa remarque.
- Je crains bien qu’ils soient irrécupérables !!
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (125/150) (Samedi début d’après-midi) (Antonin) (fin)
- Comment je vais faire pour sortir alors ? Je n’avais que ceux-là !!
- Pas de soucis !! Des amis à moi vont t’en apporter, d’ici pas longtemps alors recouche toi si tu veux pendant que je vais nous chercher quelque chose à manger et voir où en sont les recherches de la police.
Le visage d’Antonin devient d’une pâleur qui me fait peur, sa voix tremble d’appréhension quand ses paroles sortent de sa bouche et quand il me pose la question qui l’a mis dans cet état de panique.
- Tu… vas…revenir...hein ?
Je comprends alors ses craintes, celles d’être encore une fois abandonné seul dans cette maison pour finir par se retrouver une nouvelle fois à la rue.
Sa main s’accroche désespérément à la mienne comme si sa vie en dépendait, je n’ai jamais vu de ma vie un tel désespoir dans un être humain et mon cœur cogne fortement dans ma poitrine quand je tente de l’apaiser.
- C’est fini Antonin !! Tu ne seras plus jamais seul maintenant, je te le promets.
Je détache ma main de la sienne et commence à faire un pas vers la porte pour aller chercher de la nourriture, quand une voix presque imperceptible m’arrête net.
- S’il te plait…ne t’en va pas…
Je me tourne de nouveau vers lui, de le voir ainsi perdu, debout le regard braqué sur moi avec une telle détresse dans les yeux qui me donne une soudaine envie de le prendre et de le serrer contre moi pour le réconforter et ce même si c’est moi le plus jeune des deux.
***/***
- Ne le laisse pas comme ça « Flo » !! Tu vois bien qu’il est en panique !! Reste avec lui, nous arrivons bientôt, le temps de lui trouver de quoi se mettre sur le dos. Je sais ce que tu ressens pour lui, sache que je ressens la même chose. Je suis avec toi « Flo » !! Je t’aime !!
***/***
La voix de Thomas me conforte dans ma décision, je tends les mains à Antonin qui s’approche en tremblant et je le prends par la taille en avançant mon visage vers le sien pour l’embrasser avec le plus de douceur possible sur le coin des lèvres.
- Reste derrière-moi si tu veux !! Je vais juste ouvrir la porte pour appeler quelqu’un, d’accord ?
Je lui tourne lentement le dos, sentant ses mains tremblantes me prendre à la taille en se croisant sur mon estomac et me serrer très fort pour être sûr que je reste contre lui, j’entrouvre alors la porte en me retrouvant quasiment nez à nez avec un des hommes de Maurice qui surveillait la chambre, assis sur une chaise dans le couloir.
Il est tout d’abord surpris de nous voir aussi imbriqué l’un à l’autre, un léger sourire de compréhension quand il surprend ma main se poser sur les bras du jeune garçon blond visiblement troublé par tout ce qu’il lui arrive.
- Tu as besoin de quelque chose Florian ?
- Tu peux descendre nous chercher quelque chose à manger ?
- Pourquoi n’y allez-vous pas ? Ce serait plus pratique tu ne crois pas ?
Je caresse doucement les bras qui se sont resserrés encore plus fort contre moi.
- Antonin n’est pas prêt à voir trop de monde pour l’instant tu comprends ? En plus il n’a pas de vêtements à se mettre et en attendant que mes amis nous en amènent, nous préférons rester dans cette chambre.
L’homme sourit amicalement au jeune garçon plaqué derrière Florian, ce qu’il a entendu de son histoire suffit pour qu’il comprenne de quoi il retourne.
- Je vais voir ce que je peux vous rapportez les garçons !!
- Merci !! Tu es un chef !!
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« Chez Yuan »
Plusieurs choses se produisent chez Yuan depuis que Florian les a quittés mentalement, déjà il y a fallu aux quatre amis prendre une bonne douche après ces heures passées à se donner l’un à l’autre dans un plaisir sans cesse renouvelé et même si la présence de Florian leur a manqué, ils ont bien ressenti sa présence à tour de rôle quand son esprit était avec eux aux moments les plus chauds de la matinée.
2eme année avant Pâques (Dernière partie) : (126/150) (Samedi début d’après-midi) (Imbrications)
Au début c’était assez troublant et ils ont mis un certain temps avant de se lâcher complètement, ensuite ça n’a plus été qu’un déchaînement de soupirs et d’orgasmes qui a fini par avoir raison de leurs forces en les laissant enlacés tous les quatre sur le lit à reprendre leurs souffles.
Dans la chambre d'à côté, il y a eu Antoine et Jonas qui quoique non participant, n’en ont pas moins ressenti les effets sur leurs libidos respectives et se retrouvent eux aussi sur les genoux après une matinée entière à se donner du plaisir.
C’est donc avec des cernes sous les yeux que tous se retrouvent dans le salon au moment même où la sonnette retentit alors qu’ils étaient prêts à prendre la route pour faire les magasins pour acheter les vêtements dont a besoin le fameux Antonin qu’ils ne connaissent que de nom par Thomas et le rejoindre ensuite ainsi que Florian une fois chose faite.
« Ding ! Dong ! »
- (Yuan) Qu’est-ce que c’est encore ?
- (Thomas) Ouvre si tu veux le savoir !!
Yuan va droit vers le vidéophone et enclenche celui-ci pour voir apparaître deux hommes bien connus d’eux tous.
- Oui ??
- Excusez-nous les gars !! C’est le patron qui nous envoie, il voudrait savoir si Antoine veut bien nous suivre pour rejoindre Florian.
- Dites-lui que c’est ce que nous nous apprêtions à faire !!
- Ah !! Très bien alors, vous voulez qu’on vous dépose là-bas ?
- Non merci, déjà parce que nous sommes trop nombreux et ensuite parce que nous avons quelques courses que nous a demandées de faire Florian avant de le rejoindre.
- Très bien dans ce cas !! Mais ne tardez pas trop, le patron avait l’air pressé de voir Antoine !!
- Il vous a dit pourquoi ?
- D’après ce que nous en savons, ce serait au sujet d’un croquis qu’aurait fait Florian et que Maurice voudrait faire identifier par Antoine.
Antoine se raidit soudainement en entendant les paroles de l’agent, Jonas s’en aperçoit et se resserre contre lui pour le rassurer de sa présence.
- (Antoine) Sacha ??
- Justement !! C’est ce que le patron voudrait bien savoir !!
- J’arrive !! Attendez-moi, je descends !!
- Entendu !!
Antoine se tourne vers ses amis, le visage encore tout pâle d’avoir entendu une nouvelle fois parler de Sacha.
- Faites les achats sans moi les gars, on se retrouve là-bas de toute façon pas vrai ?
- (Jonas) Je viens avec toi !!
Antoine sourit à son chéri devenu subitement tout rouge de colère, sa crête rousse lui donnant un air de « skinhead » qui fait chaud au cœur d’Antoine, le trouvant encore plus magnifique dans son rôle de macho protecteur et y trouvant là matière à déclencher une nouvelle fois sa libido.
Éric tout comme Raphaël, admirent eux aussi ce garçon qu’ils viennent à peine de découvrir et qui déjà leur inspire à tous une énorme amitié, voir un réel plaisir d’être en sa compagnie.
- Rhaa !! Moi aussi !! Rhaa !!
Éclat de rire général quand « Coco » vient se percher sur Jonas et que ses plumes se dressent à l’identique des cheveux du jeune rouquin, formant tout comme pour lui, une magnifique crête au-dessus de ses yeux pétillants d’intelligence.
- (Antoine) Et bien !! Nous voilà sous bonne garde maintenant !! De vrais chefs indiens ces deux-là ! Hi ! Hi !
***/***
« Dans la cuisine de Wanek »
Maurice ordonne le repli de ses troupes maintenant que la demeure a été fouillé de fond en comble ainsi que la cave nettoyée et débarrassée de ces sinistres ossements, il ne reste plus à part lui que deux hommes et celui qui garde la chambre où Florian et son protégé doivent se restaurer en ce moment même.
Les premières données des services scientifiques commencent à lui parvenir sur son pc, il est encore trop tôt pour faire le bilan de cette affaire et surtout avoir les preuves qu’il n’y a pas d’autres complices impliqués, auquel cas il sera difficile de remonter jusqu’à eux.
2eme ANNEE avant Pâques (Dernière partie) : (127/150) (Samedi début d’après-midi) (Imbrications) (fin)
Deux informations lui parviennent néanmoins qui pour l’une le fait sourire de satisfaction, mais qui pour l’autre le laisse dans un profond désarroi, ne sachant qu’en penser mais surtout si c’est lié comme ça le semble l’être à l’affaire.
La première étant l’arrivée imminente d’Antoine accompagné d’un des fils de Victor et du fameux « Coco » qui il n’en doute pas un instant, sera d’une aide précieuse pour changer les idées du jeune Antonin dont il a appris par son subalterne descendu pour chercher quelques nourritures, que cela n’allait pas très fort niveau moral.
L’autre venant de leur central d’écoute, qui a enregistré une conversation intéressante entre un homme qu’ils soupçonnent depuis un certain temps de faire partie de la CIA et dont la ligne téléphonique est sous surveillance depuis lors.
Maurice réécoute à plusieurs reprises la bande son, sa conviction est maintenant faite qu’il s’agit bien de ce à quoi il pense, déjà parce que le nom de De Bierne est arrivé en fin de conversation et ensuite à cause de cette extradition qui ne serait pas vu d’un bon œil par son gouvernement.
Cet homme ne se rend pas compte du danger dans lequel il se met, il se croit sans doute aussi malin que n’importe quel espion et ne s’imagine pas qu’il a en fait à faire à un dément de la pire espèce qui a eu l’opportunité d’entrer au FSB pour mettre en pratique ses déviances sous le couvert d’un gouvernement qui ne s’arrête pas à ce genre de chose pour embrigader des hommes leur semblant prometteurs à leurs desseins de puissance.
La rapidité de tous ces événements s’enchaînant les uns après les autres, mettent Maurice dans un état d’excitation qu’il n’avait plus connu depuis bien longtemps et il doit bien reconnaitre qu’au-delà de l’aspect criminel tout autant qu’horrible de toute cette affaire, il adore ce jeu de chat et de la souris où les rebondissements inattendus peuvent inverser à tous moments la donne.
Un bruit d’aile le fait sortir de ses pensées, un perroquet gris bien connu de lui maintenant se tenant sur le dossier de la chaise lui faisant face et qui le regarde avec les yeux pétillants qui annoncent encore une fois la vanne du siècle à un Maurice fortement demandeur et se mordant déjà les lèvres par avance.
- Rhaa !!! Capitaine, mon capitaine !! Rhaa !!!
- Tu devrais moins regarder la télé ! Hi ! Hi ! Il y a des choses plus intéressantes pour t’instruire tu sais ??
- Rhaa !!! Comme quoi !!! Rhaa !!
- Qu’est-ce que j’en sais moi ? Regarder comment vivent les gens autour de toi par exemple !!
- Rhaa !!! Ah oui !!! Encore !!! Mets-la-moi profond !!!Rhaa !!!
- Stop !! J’ai compris ! Hi ! Hi ! C’est vrai qu’avec toute la bande ! Hi ! Hi ! Enfin passons !! Va plutôt faire un tour du côté de Florian, il y a quelqu’un avec lui qui aimerait certainement faire ta connaissance.
- Rhaa !!! C’est qui !!! Une coquine pour « Coco » !!! Rhaa !!!
Maurice les yeux humides de larmes va pour répliquer, quand il se rappelle soudainement à qui il parle et l’étonnement de se laisser prendre au jeu à lui faire la conversation comme à un être humain le laisse une fois encore sur le cul.
- Vas-y, tu verras bien et parle s’en à Yuan si tu as besoin de compagnie ?
L’oiseau le regarde fixement un assez long moment, semblant réfléchir à ses paroles avant de s’envoler et quitter la pièce, tandis qu’Antoine apparait à son tour accompagné de son copain avec qui décidément il est devenu inséparable et réciproquement.
- Comment va, les amoureux ?
- (Antoine) Très bien !! Tu voulais me voir ?
Maurice sort la feuille de calepin de son porte document et la glisse sur la table en direction des deux garçons.
- Dis-moi si mes doutes sont bien réels !! Florian a dessiné de mémoire le type que nous prenions pour une victime avant qu’il ne nous échappe.
- (Jonas) Wouah !! C’est du travail d’artiste ça !!
Il se tourne vers Antoine qui est devenu blanc comme un linge en reconnaissant Sacha.
- Pas besoin de te demander qui c’est ?
- (Maurice) J’en étais sûr !!
- (Antoine) Mais … comment ??
Maurice lui retrace rapidement l’affaire et il en vient à cette fameuse photo avec l’inscription au dos qui lui a mis la puce à l’oreille.
- (Jonas) Tu parles d’une famille !! En fait je le plains, comment voulez-vous que derrière ça il n’en reste pas des séquelles ?
- (Antoine) Que veux-tu dire ?
- (Jonas) Et bien oui quoi !! Quand on a un meurtrier de cette espèce dans la famille, il ne faut pas s’étonner que les enfants tournent mal !!
- (Antoine) Ça n’a rien à voir, allons !!
- (Jonas) Tu crois ça toi ? Et bien pas moi !!
- (Maurice) Antoine a entièrement raison, nous même sommes obligés parfois d’en arriver à ces extrémités et ce n’est pas pour ça que nous ou nos enfants nous devenons des fous meurtriers, ce n’est ni génétique, ni une fatalité.
Jonas regarde fixement Maurice, ses paroles résonnent comme un tocsin dans sa tête et c’est d’une voix tremblante qu’il lui demande.
- Mon père a déjà tué quelqu’un ?
2eme année avant Pâques (dernière partie) : (128/150) (Reims) (Mickael et Catherine)
« Sortie des laboratoires pharmaceutiques, ex Bohringer »
Mickael sourit en regardant Catherine qui est maintenant officiellement sa copine, vêtue de son tailleur qui lui donne un air sérieux et a fait forte impression devant le comité d’accueil, réunit ce jour-là pour la présentation de la nouvelle direction.
Tous ont été véritablement étonné de la jeunesse des deux nouveaux dirigeants de l’entreprise, leur parcours professionnel a également fait l’objet de beaucoup d’interrogations sur ce qu’ils venaient réellement faire ici et pourquoi tous ces changements organisationnels qui se mettent en place depuis quelques semaines, le centre se voyant diviser en plusieurs sous-groupes de travail, distincts les uns des autres et qui se retrouvent avec leur entrée propre et indépendante, créant ainsi trois entités à part entière à la place d’une seule.
La partie recherche qui restera pour le moment sous la coupe de l’ancien directeur, la partie conditionnement et logistique qui sera sous la responsabilité de Mickael et enfin la partie assemblage des différentes molécules venant des autres sites de production du nouveau groupe qui sera sous la coupe de Catherine.
- (Mickael) Ça ne s’est pas trop mal passé pour une première présentation tu ne crois pas ?
- (Catherine) Il va falloir la jouer serrer, tu as vu comment ils nous regardaient ? Ils ne nous rateront pas à la moindre incartade sois en sûr !!
- C’est un peu normal aussi !! Nous débarquons ici comme un cheveu dans la soupe en n’ayant aucune connaissance du métier et nous reléguons l’ancien directeur au simple rang de chef de service.
- Ce n’est pas tout à fait vrai !! Il a les mêmes pouvoirs de décisions que nous et puis tu sais bien qui est le vrai patron ? J’imagine que tout ira mieux quand il sera venu se présenter comme tel.
- (Mickael) Ce ne sera pas difficile avec tout ce qui se dit sur lui depuis quelques temps !! Je suis certain qu’ils meurent tous d’envie de lui serrer la main au nain rouquin ! Hi ! Hi !
- S’il t’entendait parler de lui de cette façon, je ne suis pas sûre qu’il apprécierait.
- Et moi je suis certain que si !! En plus ce n’est pas dit méchamment et tu sais très bien que je l’adore ce petit mec, alors ne fait pas ta rabat-joie.
- (Catherine) Mais c’est qu’il mordrait le bougre !! Cause-moi encore comme ça et ce soir tu pourras t’amuser en solo, ça te rappellera des souvenirs.
- Pour ça il faudrait que toi aussi tu te prives ma grande ! Hi ! Hi !
- Ouaih !! Bon !! Changeons de sujet si tu veux bien !! Rappelle-toi que c’est ce soir que nous emménageons, les anciens colocataires doivent déjà avoir fait leurs valises et nous n’avons que le temps de reprendre les nôtres à l’hôtel.
- (Mickael) Bonne idée qu’a eue Florian en nous proposant de prendre la place laissée vacante par ses deux potes !!
- Je n’ai pas bien compris d’ailleurs pourquoi ils s’en allaient ?
- Ils te l’ont dit pourtant !! Ils sont mutés en Afrique pour la sécurité du nouveau centre qui va se construire là-bas et de toute façon, ils voulaient y retrouver Florian quand il sera temps pour lui d’y prendre ses fonctions.
- (Catherine) En fait ce sont deux gros malins ! Hi ! Hi !
- Comme tu dis, oui et j’ai la nette impression que l’exode va vite prendre de l’ampleur d’ici un an ou deux.
Les deux amoureux restent un moment silencieux, ressassant dans leurs têtes les derniers événements qui les ont fait se retrouver ici et surtout de s’être découverts l’un à l’autre alors qu’ils cherchaient désespérément ce qu’ils avaient depuis longtemps sous les yeux.
Ce n’est que dans leur voiture, qu’ils reprennent leur discussion.
- (Catherine) J’aime beaucoup la maison où nous allons vivre, j’ai bien vu que Dorian et Gérôme étaient un peu triste de partir malgré tout.
- Nous y serons bien j’en suis certain !!
- Ils sont tous mignons les copains de Florian, tu ne trouves pas ?
- Bah !! En fait je regardais surtout ses copines ! Hi ! Hi !
Catherine lui met une petite claque sur le bras.
- Aïe !!
- Qu’est-ce que ça veut dire !! Que je ne t’y reprenne plus à regarder une autre fille que moi, c’est bien compris ?
- Tiens donc !! Et toi tu aurais le droit de trouver d’autres mecs mignons sans que je puisse en faire autant ?
Catherine lui jette un regard moqueur.
- Je ne t’ai interdit que les filles ! Hi ! Hi !
- Méfie-toi que je ne prenne pas tes paroles au sérieux ma grande, il y en a un ou deux dans le tas qui pourraient faire l’affaire si tu insistes un peu trop.
- Oh lui !! Tu ne serais pas chiche !!
- De toute façon, tu as vu aussi bien que moi qu’ils sont tous en couple et à la façon dont ils se regardent, il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre dans leurs vies.
- J’avais remarqué aussi figure toi, je me demande si ce n’est pas notre Florian qui donne l’émulation avec son Thomas.
- (Mickael) Son Thomas ?? J’ai connu une époque pas si lointaine où tu disais « mon » Thomas, rappelle-toi !!
- C’était avant que je sache pour eux deux !! Et puis, ils vont trop bien ensemble reconnais le ?
- (Mickael) Je n’ai jamais dit le contraire il me semble !!
Fin du livre 2 tome 5
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