Allée des miracles

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Trêve de bavardages mes mignons, il est temps de lâcher la bride à nos fantasmes les plus fous, de chevaucher la Chimère jusqu'aux confins de la Volupté ! Alors accrochez-vous à vos dessous de dentelle, ça va décoiffer dans les alcôves de l'imaginaire !

Figurez-vous qu'en arpentant les trottoirs crasseux de votre belle capitale, je suis tombé sur le dernier chic du stupre, le nec plus ultra de la luxure: "L'Allée des Miracles", un antre sulfureux où l'on explore sans vergogne les milles et un visages de l'extase !

Une fois franchi le seuil de ce temple dédié au muscle d'amour, c'est un véritable tourbillon de chair et de vice qui vous empoigne aux tripes, vous chavire les sens! Rien à voir avec les bouges glauques et poisseux qu'affectionnent nos élites décadentes. Ici, la débauche est un Grand Art, une quête métaphysique qui vous propulse direct au septième ciel !

Les catins ? De véritables prêtresses ès-volupté, des sphinges ensorcelantes qui d'un battement de cils vous entraînent dans des abîmes de plaisir inouïs ! Avec leurs dessous affriolants et leurs regards de braise, elles vous font toucher du doigt l'essence du Sublime, la petite mort tant espérée !

On y croise Circé la sorcière, qui d'une caresse experte change les hommes en porcs jouisseurs. Ou encore la pulpeuse Shéhérazade, conteuse érotique qui vous tient en haleine jusqu'au bout de la nuit! Sans oublier la sculpturale Dalila, qui d'un swing de croupe fait tomber en pâmoison tous les Samson de ces messieurs !

Les services proposés ? Une véritable odyssée des sens, un tsunami de transe orgasmique! Massages tantriques pour réveiller la kundalini endormie au fond de vos slips. Jeux de rôles délirants pour explorer vos fantasmes les plus inavouables. Orgies dionysiaques pour communier avec le Divin. Rien n'est tabou, tout est permis dans cette caverne d'Ali Baba du plaisir polymorphe !

Et pour tenir les rênes de ce baisodrome de haut vol, qui d'autre que La Pompadour, cette catin de légende qui jadis affolait les sens de ce bon vieux Louis XV ? Avec son bagout infernal et sa morale élastique, elle coache ses ouailles d'une main de maître, les galvanise au biberon du stupre pour en faire des machines de guerre du vice !

Bref, un bordel de haute volée où le Sexe est roi, dieu et pape à la fois ! Un éden du péché où l'on goûte jusqu'à plus soif au fruit défendu, où l'on s'abreuve sans vergogne à la fontaine de jouvence de la fornication !

Alors vous attendez quoi, mes chatons ? Jetez aux orties corsets et bienséance! Venez tremper votre plume dans l'encrier magique de la Volupté ! Entrez dans la danse, faites de votre vie une Divine Comédie érotique qui ferait rougir de confusion le Diable lui-même !

Car comme le disait si bien ce bon vieil Henri le Magnifique : "Le bonheur est dans le stupre comme la vertu est dans le vice !". Alors soyons fous, soyons obscènes, soyons Régence! Vive la luxure qui nous sauve de l'ennui ! Vive Eros tout-puissant qui nous élève au-dessus de notre condition de mortels!

Approchez, approchez donc mes mignons ! J'ai d’ailleurs une histoire croustillante à vous raconter, un petit bijou d'immoralité glanée entre les draps de soie de ce joli bordel !

Figurez-vous qu'hier soir, alors que la Claude s'apprêtait à fermer la maison après une soirée bien arrosée, un curieux personnage a déboulé, l'air hagard et la braguette en berne. Moulé dans un costume en alpaga, une mèche folle en travers du front, il puait le génie et la luxure à plein nez.

« Monsieur désire ? » rontonna-t-elle en contenant un fou rire.

« La petite mort, pardi ! » rugit-il en agitant une liasse de biffetons. « Votre meilleur cru, le grand jeu, le festival ! »

La Pompadour, la maquerelle en chef, rappliqua dare-dare, l'œil allumé par le fumet des billets.

« Mais c'est Monsieur le Poète ! Quel bon vent vous amène, fripon ? Une soudaine envie de tremper votre plume dans l'encrier magique ? »

« Mille sabords Madame, j'ai les bourses pleines à craquer et une furieuse envie de cavalcade, de chevauchée fantastique ! Alors sors-moi le grand jeu, tes catins les plus inventives ! Ce soir, je veux tout : la totale, le nirvana, l'Apocalypse ! »

Ni une ni deux, la Pompadour convoqua ses trois meilleures pouliches : Circé l'ensorceleuse, Shéhérazade la conteuse et Dalila la sculpturale. Une brochette de rêve pour faire passer le grand frisson au plus blasé des libertins !

« Tout doux mes colombes » susurra-t-elle. « Ce soir, vous avez carte blanche pour emmener le Maître au septième ciel. Tous les coups sont permis... Lâchez-vous, explosez les limites ! Et toi Henri, bel étalon, fais-moi honneur ! Deviens la plume trempée dans leurs encriers, fais rugir la bête à deux dos ! »

Sur un dernier clin d'œil coquin, la catin en chef disparut, les laissant en tête-à-tête avec le grand homme.

Il les jaugea d'un œil appréciateur, le sourcil frémissant d'impatience.

« Eh bien mes petites, qu'attendez-vous ? Faites-moi voir de quel bois vous vous chauffez ! »

Shéhérazade s'approcha langoureusement et lui mordilla l'oreille :

« Il était une fois, Monsieur, au royaume des Mille et Une Nuits, un vizir qui rêvait de caresser la lune... »

Et tandis que son conte érotique prenait son envol, Circé et Dalila le déshabillèrent fébrilement, couvrant son corps de baisers et de morsures. De ses mains d'orfèvre, Dalila empoigna son sceptre de chair, lui imprimant un lent mouvement de va-et-vient tandis que Circé, d'un coup de reins lascif, l'enfourcha comme une possédée.

Le bon Stendhal n'était plus que soupirs et râles, perdu dans un océan de volupté. Les trois Grâces, elles, rivalisaient d'ardeur et d'inventivité pour faire chavirer ses sens, l'emporter au-delà de la jouissance connue.

Ce fut une symphonie de gémissements et de spasmes, une messe orgiaque dont le point d'orgue le laissa pantelant, les yeux révulsés, vautré dans une mare de sueur.

« Saperlotte... C'était... Divin... » hoqueta-t-il. « La petite mort, je l'ai tutoyée cent fois cette nuit ! Quel talent, quel génie les filles ! On se croirait dans un roman de... de moi ! »

Sonnées mais ravies, les trois nymphes gloussèrent de concert.

« Pour sûr, m'sieur ! Comme ça au moins, si un jour vous êtes en panne d'inspiration pour un nouveau Rouge et Noir, vous saurez où puiser la substantifique moelle ! »

Et sur un dernier éclat de rire, elles le rhabillèrent et le reconduisirent au petit jour, rêvant déjà aux folies à venir.

Quand je vous dis que dans cette maison, on nique avec panache, on fornique avec génie ! On est à la croisée des chemins entre un livre de cul et un traité de philo. Le point G de la métaphysique en quelques sortes !

Tenez, pas plus tard qu'hier, notre Circé nationale recevait dans ses appartements un ponte de la politique. Le cador en question, gavé de pouvoir et rongé de frustrations, lorgnait la donzelle comme un assoiffé devant un verre d'eau fraîche. On sentait le mâle alpha prêt à lui sauter dessus pour une saillie express, histoire de se dégonfler les bourses et l'ego par la même occase !

Mais c'était sans compter sur le génie de notre magicienne ! Armée de son plus beau sourire sibyllin et drapée dans une nuisette arachnéenne, elle s'approcha langoureusement de sa proie, effleurant sa braguette d'une main experte.

« Alors Monsieur le Ministre, susurra-t-elle, on a envie de tutoyer les étoiles ? De chevaucher la Voie Lactée jusqu'au septième ciel ? »

L'autre, hypnotisé par le spectacle de sa plastique affolante moulée dans la transparence, ne put qu'éructer un borborygme animal - mi-oui mi-couinement.

« Chuuut... laissez-vous faire. Ce soir, c'est moi qui commande. Je serai votre Égérie, votre Muse. Ensemble, nous ferons de cette nuit un chef-d'œuvre de volupté ! »

Et tandis qu'elle le poussait sur le lit, déjà nue comme un vers et frémissante de promesses, elle lui glissa à l'oreille :

« N'oubliez pas, Monsieur : le seul vrai pouvoir est celui qu'on a sur les cœurs et les esprits. Mieux vaut être Prince des rêves que roi des imbéciles ! »

Pour sûr, le gaillard dut passer une nuit bien épicée ! Et croyez-moi, mes coquebins, au petit matin quand il a quitté « L'Allée des miracles », il avait la démarche chaloupée des grands soirs et le sourire béat du grand ravi d'la crèche !

Mais quelque chose me dit que plus que son entrecuisse, c'est son esprit qui en a pris un sacré coup ! Comme une révélation existentielle après le grand chambard métaphysique. Quelque chose nous dit que ce brave ministre risque bien de finir moine ou troubadour sur ses vieux jours ! C'est ça la magie des filles : elle vous retournent le ciboulot façon chaussette, vous filent le grand frisson de l'âme en même temps que celui de la chair !

Bref, un vrai Bordel pour intellos en quête de sensations fortes et de sens à leur existence vaguement absurde. Un lieu où la Débauche rime avec la Transcendance, où la Volupté côtoie l'Élévation !

Alors si un soir l'envie vous prend de tutoyer les étoiles à grands renforts de galipettes cosmiques, vous savez où sonner ! La Pompadour et ses filles de joie vous accueilleront à revers ouverts, prêtes à faire de votre petite gâterie un grand moment de littérature !

Et qui sait, mes coquinous ? Après une nuit entre les cuisses de nos Muses, peut-être trouverez vous l'inspiration pour pondre à votre tour un petit chef-d'œuvre, voire un grand roman de mœurs à la Stendhal !

En tout cas une chose est sûre : chez nous on nique avec Panache mais on philosophe avec génie ! Faut bien un cerveau bien accroché pour chevaucher l'Infini dans notre "Allée des miracles" !

Allez, ribaud va ! Et n'oubliez pas : "La Volupté est le seul vice qui nous rende meilleurs" comme disait l'autre.

Et qui sait ? Peut-être qu'à fréquenter les anges et démons de la luxure, votre plume en ressortira plus libre, plus brillante, plus inspirée ! C'est ça aussi la magie de la débauche artistique : on en revient grandi, transcendé, même avec les bourses vidées et le croupion en compote !

Allez, à la revoyure les poulets ! Et n'oubliez pas : dans les bordels comme en littérature, il n'y a que deux choses qui comptent... La démesure et le style ! Vive le stupre mes mignons !

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