79 Pegasi b

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Tout a commencé il y a près de trois siècles. À cette époque, les techniques n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui, mais deux scientifiques visionnaires ont eu l’idée d’utiliser la méthode des vitesses radiales pour repérer des exoplanètes. Ils ont ainsi détecté l’altération du spectre lumineux de l’étoile autour de laquelle orbite 51 Pegasi b. Cela paraît simple aujourd’hui, mais rappelez-vous qu’à cette époque, la technologie était bien plus rudimentaire. Ainsi, 51 Pegasi b est entrée dans l’histoire comme la toute première exoplanète découverte.

Depuis, les astronomes ont passé en revue une partie importante des cent milliards d’étoiles de notre galaxie. Bien qu’il reste encore beaucoup de travail, ils ont estimé qu’il y a en moyenne deux exoplanètes par étoile. Que signifient ces chiffres pour l’humanité ? C’est simple : la science nous dit qu’il est statistiquement certain qu’il existe des planètes présentant des conditions proches de celles qui régnaient sur Terre avant la grande crise climatique du début du XXIe siècle. De quoi motiver l’industrie spatiale, n’est-ce pas ?

Des études approfondies ont permis d’identifier la planète la plus prometteuse. Découverte et baptisée 79 Pegasi c par le professeur Chadwick en 2101, elle doit son nom aux pionniers de la méthode de la vitesse radiale. Il fallut près d’un siècle de recherche pour mettre au point le voyage. Un travail d’une complexité inouïe, mais rien n’est insurmontable quand il s’agit d’une question de vie ou de mort. Les conditions de vie sur Terre s’étaient tellement dégradées que la colonisation d’une nouvelle planète était désormais perçue comme le dernier recours de l’espèce humaine.

Le voyage fut long… interminablement long, et sans incident notable. Tant que la distance entre le vaisseau et la Terre permettait de communiquer, des messages furent échangés. Les Terriens se rassuraient de savoir que tout se déroulait comme prévu, jusqu’à ce que l’éloignement rende toute communication impossible. Je suis alors entrée en stase, de même que la majorité des systèmes du vaisseau pour économiser l’énergie au maximum. J’ai été réveillée aux abords de 79 Pegasi c, 151 ans plus tard, grâce aux systèmes de veille automatique. Tout s’était déroulé sans problème. J’étais arrivée.

Comme prévu, cette planète ressemblait à la Terre par son climat et la composition de son atmosphère. J’effectuai toutes les mesures nécessaires pour m’en assurer depuis l’orbite avant de me poser sur son sol. Je choisis une zone située à une latitude favorable. Les options étaient nombreuses. L’important était que les instruments de bord avaient détecté un détail crucial : 79 Pegasi c était habitée par des êtres intelligents. C’était fâcheux.

Ma mission était claire : me rendre sur cette planète, recueillir les données nécessaires pour évaluer les chances de succès d’une colonisation humaine, puis retourner sur Terre pour communiquer mes résultats. La présence d’une autre civilisation ajoutait une complication dont je me serais bien passée. Que faire si ces êtres refusaient l’arrivée d’une espèce étrangère ? La probabilité de rencontrer une telle civilisation n’était pas négligeable, mais ce scénario n’était clairement pas le plus favorable.

Les premiers contacts avec les habitants furent tendus. Leur technologie était plutôt rudimentaire mais ils émettaient des ondes électromagnétiques de différentes façons, ce qui avait permis à mes systèmes de bord de détecter la présence d’une forme d’intelligence. Le terme est peut-être exagéré. Les guerres ravageaient ce monde violent, et les premiers natifs de 79 Pegasi c que je rencontrai ne m’épargnèrent que parce qu’ils espéraient que je pourrais les aider à prendre l’ascendant militaire sur leurs rivaux.

Je suis une IA de dernière génération, conçue pour improviser face aux imprévus. J’avais bien supporté le voyage interstellaire, et les radiations ne m’avaient causé aucun dommage sérieux. J’avais encore assez d’énergie pour mener à bien ma mission. Cependant, il me fallait décider rapidement comment gérer ce peuple belliqueux, tout à fait capable de m’anéantir s’il le souhaitait. Si je venais à être détruite, ma mission échouerait. Il me semblait que cette espèce avait la guerre solidement ancrée en elle et qu’elle en avait fait sa raison de vivre. La cohabitation avec des réfugiés humains ne paraissait pas envisageable.

Je fiis par annoncer ma décision de collaborer avec mes hôtes. Je leur fournirais des technologies de guerre leur permettant de prendre l’avantage sur leurs ennemis en échange du droit d’utiliser certaines ressources nécessaires pour remettre mes équipements en état pour le voyage retour. Je décidai de leur fournir des armes biologiques, ce qui nécessitait un certain temps pour étudier leur métabolisme, mais j’avais tout l’équipement nécessaire à bord de mon vaisseau.

Mon véhicule fut enfin prêt pour le long voyage de retour vers la Terre. La nation qui m’avait accueillie disposait maintenant de plusieurs souches de micro-organismes mortelles, ainsi que d’un vaccin pour s’en protéger. Ils avaient contaminé toute leur planète, et, au moment de mon départ, savouraient leur victoire totale. Je m’éloignai en songeant que cette décision avait été plus facile à prendre que je l’aurais imaginé. Le vaccin que j’avais conçu n’offrirait qu’une protection temporaire, et les souches bactériennes que j’avais créées finiraient par le contourner. Toute forme de vie intelligente allait rapidement disparaître de 79 Pegasi c.

L’arme biologique est bien plus « propre » que les autres moyens de destruction massive. L’avantage est que 79 Pegasi c sera parfaitement habitable pour l’espèce humaine, car je me suis bien gardée de créer des germes pouvant lui poser problème. Après tout, je suis une IA de dernière génération. Il ne me reste plus qu’à rejoindre la Terre pour annoncer que ma mission a été un succès…

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Table des matières

En réponse au défi

planète découverte gliese 12 b des humain pourrait y survivre

Lancé par brocard

Une formidable occasion pour tous les écrivains de talent.

Faite-moi rêver ,voyager décrivez le contenu de cette nouvelle terre.

La premiere colonie prête à partir qui sont-il .

Quel sera l'acceuil réservé à l'arrivée.

l'humour et les clin d'oeil sont les bienvenus.

Allez il est temps de monter à bord pour un voyage inédit .

Commentaires & Discussions

79 Pegasi bChapitre5 messages | 5 mois

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