26.
Il ne se rappelait pas. Il avait beau essayer, mais ses souvenirs semblaient être perdus quelque part dans les méandres de son esprit confus. Celui qui avait le pouvoir d'entrer dans l'esprit des gens et qui se faisait appeler Meylani faisait de son mieux pour l'aider à retrouver sa mémoire, mais sans succès.
Le ciel pourpre et orangé du crépuscule se reflétait sur la mer calme en face de lui et le clapotis des vagues l'apaisait quelque peu, même si une migraine constante lui vrillait le crâne depuis son réveil, il y a quelques lunes de cela. Fort heureusement, la douleur semblait s'amenuiser au fil des jours.
- J'espère que tu te sens beaucoup mieux, Badiyé.
Ajané s'assit près de lui et il ne put contenir un sentiment étrange de détente et d'apaisement. Elle devait avoir le même âge que lui et il avait compris depuis peu qu'elle n'avait aucun lien de parenté avec les membres de leur petit groupe. Il était dans l'impossibilité d'assouvir sa curiosité concernant la jeune fille, du fait qu'il ne parvenait toujours pas à s'exprimer verbalement.
Il se contenta d'acquiesçer avant de reporter son attention sur la houle et Ajané ne put s'empêcher de pousser un léger soupir. Avec Meylani, Ama et Leyti, elle avait tenté d'établir à de nombreuses reprises le dialogue avec leur nouveau compagnon, ce dernier demeurait toujours aussi impassible. Ils l'avaient surnommé Badiyé, qui signifiait dans la langue awalassienne prodige de la musique, le temps qu'il retrouve sa véritable identité.
- Tu n'as pas beaucoup mangé ce soir. Il faut pourtant que tu prennes des forces, surtout que nous reprenons notre voyage demain et…
Badiyé lui signifia par un geste brusque de la main qu'il avait compris - et certainement qu'il préférait rester seul. Ajané, quelque peu mal à l'aise, se releva sans mot dire, tapota le sable blanc collé sur ses vêtements avant de se diriger vers le village, situé un peu plus loin en amont.
Meylani et Ama étaient occupés avec quelques hommes à couper des branches de bois morts aux abords des concessions principales. Le prince s'arrêta en voyant la mine déconcertée d'Ajané qui marchait d'un pas vif sur la route non loin. Il ressentit un curieux sentiment de mélancolie et de frustration émanant de la jeune fille et il voulut en avoir le cœur net.
- Je reviens, Ama.
- Je pense qu'on a ce qu'il faut, donc prend le temps qu'il faudra, lui dit son interlocuteur en avisant la situation, ainsi que le large tas de bois prêt qui se trouvait à leurs pieds. On se retrouve tout à l'heure.
- Très bien.
Meylani posa sa machette et interpella Ajané. Elle se retourna, l'air contrariée et vit le prince venir à elle :
- Tu vas bien ? lui demanda-t-il en se tenant devant elle.
- Oui.
- Tu sais qu'on peut mentir pour de bonnes raisons, mais surtout pas à moi, précisa-t-il avec un sourire en coin. Allez, viens.
Ils allèrent s'asseoir sur un grand banc taillé dans une pierre brute non loin et Ajané demeura silencieuse un court instant avant de lancer, les yeux rivés vers le sol sablonneux:
- Je me sens inutile. Je devrais dire, je suis inutile.
- Pourquoi penses-tu cela ?
Elle finit par croiser le regard perçant de son interlocuteur, dont le visage serein et bienveillant l'invitait curieusement à se livrer ouvertement sur son ressenti actuel.
- Vous avez tous des pouvoirs et vous savez vous battre. Moi, tout ce que je sais faire, c'est préparer des décoctions de plantes comme me l'a enseigné Leyti à Akachawé et essayer d'être efficace quand l'occasion se présente. Et j'ai l'impression d'avoir largement échoué sur ce dernier point.
- C'est par-rapport à Badiyé, je me trompe ?
- Tu lis dans mes pensées ? lui demanda-t-elle sur un ton ironique.
- Je ne le fais jamais sans l'accord de la personne, uniquement par-rapport à nos ennemis si nécessaire, lui assura-t-il. Mais je ressens malgré moi tes émotions actuelles.
Elle regarda à nouveau devant elle en s'humectant longuement les lèvres.
- Ajané, poursuivit Meylani, tu sais, avoir des pouvoirs ne signifie pas forcément être exceptionnel. Et pour ce qui est de se battre, il y a plusieurs manières de mener un combat. Tu es forte et très mature pour une jeune fille de ton âge, qui a eu à endurer des épreuves difficiles. Ta mère est morte récemment et malgré ça, tu gardes toujours cette positivité qui te caractérise, malgré cette douloureuse épreuve. Tu as su guérir le fils aîné de Fadeba à notre arrivée alors qu'il était livré à une mort certaine après qu'il se soit fait mordre par ce mamba noir et…
- Le mérite en revient à Leyti, je n'ai fait que l'assister.
- C'est toi qui a trouvé le bon remède immédiatement, tout le monde était présent. Leyti assure que tu as des aptitudes spéciales pour ce qui est de soigner les gens, moralement ou physiquement. Et au cours de ta vie, tu auras tout le temps d'acquérir d'autres connaissances qui te seront utiles pour toi et les autres.
- N'empêche, si un danger devait survenir, ce n'est pas avec des jets de potions que je vais vous aider, fit-elle remarquer. Bien au contraire, vous allez devoir risquer vos vies pour me secourir et je ne pourrai pas me faire à l'idée que l'un de vous puisse mourir par ma faute.
- Ajané, si cela peut te réconforter, j'ai plus ou moins perdu mon âme de combattant il y a bien des années de cela. Raison pour laquelle je peux te proposer qu'Ama nous enseigne au cours de notre voyage l'art du combat, aussi bien pour se défendre que pour riposter. Qu'en penses-tu ?
Le visage de la jeune fille s'éclaira par un sourire et elle ne put s'empêcher de saisir la main de Meylani :
- Oui, oui ! Je suis d'accord ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme.
- Très bien, je lui en parlerai tout à l'heure, assura-t-il avec un air amusé.
- Et pour Badiyé ?
Le visage du prince redevint sérieux et il sembla étrangement préoccupé.
- Je pense qu'il a encore besoin de temps.
- Pourquoi n'arrive-t-il toujours pas à parler depuis son réveil ?
- C'est sûrement lié à un choc émotionnel intense, observa Meylani. Ces derniers jours, j'ai tenté progressivement d'analyser ses souvenirs, mais ils restent très flous. Mais d'après ce que j'ai pu comprendre, il a eu à assister malgré lui à des scènes de violence extrême au cours de sa vie, d'où son mutisme. Nous n'avons plus rien à craindre de ses caractéristiques akawoussis, car j'ai pu les retirer psychiquement, cependant son pouvoir de créer des mélodies envoûtantes demeure actif. Il faudra veiller à ce qu'il l'utilise sur le long terme à bon escient.
Il se garda de lui révéler qu'il avait également décelé chez le jeune garçon une énergie particulièrement forte et terrifiante, dont il avait encore du mal à identifier la nature.
- Je comprends. Je vais éviter de trop le brusquer dans ce cas et y aller en douceur.
- Badiyé ne nous connaît pas assez pour nous faire totalement confiance, mais rassure-toi, il finira petit à petit par s'habituer à nous, surtout quand sa mémoire sera restaurée, je l'espère sous peu.
- Tu sais, je n'ai jamais eu d'amis à part Leyti et sa sœur Aïda, même si cette dernière est devenue akawoussi. J'aimerais tellement que Badiyé soit mon meilleur ami. Quand il ira mieux, je veux dire.
- J'ai l'impression que tes sentiments pour lui dépassent légèrement le cadre de l'amitié, je me trompe ?
- Même si on ne peut rien te cacher, c'est un secret, finit-elle par dire avec un léger sourire en le regardant droit dans les yeux.
Elle se leva et Meylani en fit autant.
- Je te remercie pour cette conversation, ça m'a fait beaucoup de bien. Et aussi pour m'avoir redonné confiance en moi.
- Ne doute jamais de tes capacités, Ajané, insista-t-il sur un ton solennel. La véritable force d'un individu réside dans sa force d'esprit avant tout, qu'il ait ou non des pouvoirs.
- Je ne l'oublierai pas, lui assura-t-elle avec un clin d'œil, avant de repartir vers les concessions du village.
Meylani ressentit soudain une énergie particulièrement négative. Il regarda autour de lui et eut la vague impression que quelqu'un se tenait tapi là, quelque part. Il activa par réflexe son pouvoir de détection mentale, qui lui révéla finalement qu'il n'y avait aucune force magique aux alentours.
- Prince Meylani !
L'intéressé sursauta légèrement et reconnut Aki, le fils aîné de Fadeba qui aurait pu côtoyer la mort de près quelques jours plus tôt, n'eut été la décoction antivenimeuse préparée par Ajané.
- Tu as l'air de te porter beaucoup mieux, observa Meylani. Ta jambe cicatrice bien ?
- Oui, avec la grâce de Dieu. Et aussi celle de vos amis !
- Tu avais besoin de moi ?
- C'est mon père. Il souhaitait tous vous recevoir dans notre concession, dès que vous aurez fini de préparer vos affaires.
- D'accord, fais-lui savoir que nous serons présents.
- Oui, ô prince.
- Appelle-moi Meylani, c'est plus simple, lui intima-t-il avec un sourire.
Le jeune garçon hocha vivement la tête avant de rebrousser chemin dans une course effrénée. Meylani, malgré lui, scruta les environs une dernière fois, avant de hâter le pas vers les cases en terre cuite du village.
- Installez-vous auprès de moi sur cette grande natte et mettez-vous à l'aise. Mamy, apporte-nous du lait de coco et va ensuite te reposer avec les enfants, il fait tard, ajouta Fadeba à l'adresse de son épouse, qui s'exécuta aussitôt.
Meylani, Ama, Leyti, Ajané et Bayidé s'assirent de part et d'autre de leur hôte, qui était également le chef de ce petit village nommé Adebeyor, perdu au milieu de la baie de Kadomaye. D'ordinaire, le chef d'une communauté devait s'asseoir sur une sorte de grande chaise, de sorte à surplomber des invités de passage ou son entourage en temps normal pour montrer son statut. Mais il semblait que Fadeba dérogeait à cette règle avec un certain plaisir, notamment depuis l'arrivée en pleine nuit il y a quelques lunes de cela de son ancien commandant et chef des armées sous le règne de Dachekassi le Grand et de son petit groupe, qui avait échoué sur la baie à bord de leur pirogue.
Ajané sentit qu'on lui pressait doucement la main droite et à sa grande surprise, il s'agissait de Badiyé, qui esquissa un léger sourire. Il arborait également un air contrit, comme pour se faire pardonner de son attitude brusque, quelques temps plus tôt. Elle lui pressa tendrement la main à son tour et le visage du jeune garçon exprima un extrême soulagement.
- Fadeba, nous tenons une nouvelle fois à te remercier pour ton hospitalité, ainsi que celle de ta famille et l'ensemble des personnes vivant dans ce village, déclara Ama. Ce n'est pas chose aisée d'une part de nous accueillir dans des conditions aussi complexes, mais être également un allié précieux dans la cause qui nous unit.
Le chef de village tira quelques bouffées de sa pipe en bois d'ébène sans mot dire et la lueur des torches alentours posées à même le sol reflétait une partie de son visage jeune et avenant. La tunique traditionnelle qu'il avait revêtu marquait sa forte carrure et un pagne traditionnel brodés de fils de raphia, ainsi qu'une coiffe noire et verte tissée, caractéristique aux chefs de clans, complétait sa tenue et était posée sur son crâne rasé.
Après s'être assuré que l'ensemble de l'assistance ait bu une gorgée de lait de coco, il finit par prendre la parole :
- C'est moi qui suis honoré de vous recevoir ici, leur dit-il sur un ton cordial. Ama, tu as été mon instructeur et mon chef durant de longues années et j'ai été dévasté d'apprendre à ma libération que tu avais dû t'exiler de force avec ta famille lorsque notre nouveau souverain a pris les rênes de manière forcée. Mais je l'ai été davantage quand j'ai compris beaucoup plus tard que ta famille avait été en réalité enlevée bien avant et que tu avais été privé de tes aptitudes magiques durant tout ce temps.
- J'ai toujours l'espoir de les retrouver un jour, affirma Ama avec une certaine conviction. Comme j'ai eu à te l'expliquer, Meylani avait pu voir dans la mémoire de l'akawoussi qui m'avait retiré mes pouvoirs il y a des années de cela que ma femme et ma fille avaient fait escale ici ou dans les environs. Pour ce qui est de mon fils, c'est plus compliqué.
- Ça devait être du temps où mon père était encore de ce monde et chef de ce village. Il arrive jusqu'à présent que des rescapés de différentes attaques des Akatys dans les provinces voisines viennent se réfugier temporairement ou défintivement ici. Mais j'ai eu à faire des investigations et notamment auprès du doyen de Adebeyor, qui se nomme Gabiyalé. Il affirme qu'une petite fille et sa mère étaient arrivées il y a bien des années de cela à Adebeyor avec des biens comportant des cachets de la garde royale d'Awalassi. Un beau jour, elles ont repris la route sans avertir quiconque trois saisons des pluies plus tard. Personne ne semble les avoir revues depuis.
Malgré son visage de marbre, Ama ne put masquer sa déception. Meylani lui prit brièvement l'épaule :
- Nous les retrouverons, je t'en fais la promesse. C'est déjà un grand pas de savoir qu'elles n'ont pas été tuées lors de la prise de pouvoir d'Akissambo. Elles sont sûrement encore en vie, ainsi que ton fils.
- Merci Meylani. Je ne peux pas faire autrement que d'espérer, malheureusement, murmura le guerrier qui détourna légèrement la tête sur le côté.
- J'ai quelques nouvelles plus ou moins inquiétantes, mais je vais commencer par la bonne, annonça Fadeba, tout en éteignant sa pipe. J'ai envoyé ces derniers jours mes meilleurs messagers avertir la plupart de nos anciens guerriers encore en vie de la situation. Ils sont prêts, tout comme moi, à combattre à vos côtés le moment venu.
- Nous ne voudrions pas vous forcer la main, précisa Meylani. Les risques sont grands.
- Certes, répliqua Fadeba sur un ton calme avec un léger sourire, qui dévoila ses dents du bonheur. Mais nous avons été des combattants de l'armée royale, nous sommes donc forgés pour défendre et servir le digne successeur de notre défunt souverain Dachekassi et le royaume. Nous nous sommes dressés contre Akissambo lorsqu'il a commencé à massacrer des innocents, mais il a fait périr la majeure partie d'entre nous par sa nouvelle armée. Pour ma part, j'ai été enfermé avec des frères d'armes dans les geôles du palais royal pendant des années. Je suis l'un des rares survivants en liberté mais sans boussole et motivation majeure, nous étions comme des bateaux sans un ciel étoilé pour nous guider. Il est donc temps pour nous de reprendre du service et de vous aider, au péril de notre vie.
- Nous vous en remercions, s'exprima Leyti avec reconnaissance. Akissambo et ses hommes sont capables du pire et il a su installer un climat de désolation et de terreur, surtout ces derniers jours. Les awoularés sont en première ligne de sa liste d'ennemis à traquer et mettre hors d'état de nuire.
- Meylani m'a effectivement expliqué ce qu'il en est, notamment par-rapport à Awilé, c'est terrible, opina Fadeba en arborant un air grave. J'ai des espions à la Cité Royale qui m'ont fait part que notre cher roi avait récemment banni son conseiller spécial Dousso, qui s'avère être un akawoussi de haut rang polymorphe et doté de pouvoirs inquiétants. D'autre part, Okusso, enfermé dans les geôles pour insubordination quelques temps plus tôt, a été assassiné dans sa cellule par un garde le même jour, qui semble s'être envolé dans la nature.
- Humm, étrange, murmura Meylani.
- Effectivement, ce n'est pas une coïncidence, renchérit Ama, les sourcils froncés.
- L'autre nouvelle peu réjouissante est qu'Ourys est devenue par la suite la cheffe des armées de notre royaume.
- Quoi ?
Ama ne put retenir son étonnement. Akissambo avait-il perdu la raison ? s'interrogea-t-il.
- C'est une kamassienne de haut rang, commenta Leyti. Il est certain qu'elle sait mener des opérations militaires vu le parcours de son père Seko Gabega et du chef actuel de Kamass, à savoir son propre frère aîné, qui ne vaut pas mieux. Mais il faut croire que c'est la première fois qu'une reine awalassienne occupe un poste avec de telles responsabilités.
- Nous allons devoir opérer avec une extrême prudence, renchérit le prince. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la vague impression qu'on nous observe depuis un bon moment.
- Dans mon village ? C'est impossible, s'exclama Fadeba, l'air alarmé. Ceux qui y vivent sont tous dignes de confiance, j'ai même vu naître la plupart d'entre eux ! La majeure partie d'ailleurs n'a jamais quitté les lieux ou la baie, surtout parmi les aînés.
- Loin de nous d'accuser qui que ce soit, Fadeba, précisa Meylani, qui chuchotait presque. Cependant, encore une fois, nous devons rester sur nos gardes. Si nous voulons mener notre quête à bien, nous devrons demeurer vigilants et ne pas faire confiance à n'importe qui. J'ai bien peur que nous devrons faire face à des épreuves complexes qui nous dépasse, mais il serait sage que nous ayons un coup d'avance sur nos adversaires. Avec Ourys avec leur tête, ils sont désormais plus hostiles et dangereux que jamais et prêts à tout pour nous éliminer à la moindre occasion.
- Quel est votre prochaine destination ? leur demanda Fadeba dans un murmure.
- Adabéré, répondit Ama. C'est une région hostile, mais il s'agit du point de passage le plus rapide pour accéder à Mawolo. Nous avons l'intention de retrouver Awilé avant Akissambo et pour cela, nous devons rassembler le plus d'indices possibles sur place pour nous mener à elle et nous l'espérons, aux autres membres de nos familles disparus, ainsi qu'à de potentiels alliés.
- Je vais vous faire escorter par deux parmi mes meilleurs guerriers, Badé et Kassy, leur proposa Fadeba. Ils sont dignes de confiance et très aguerris, car ils ont été formés par mes soins très jeunes. Les routes ne sont plus très sûres en ce moment et une aide supplémentaire ne sera pas de trop.
De là où il se trouvait, il ne parvenait plus à discerner le mouvement de leurs lèvres, mais il avait saisi l'essentiel. Il sortit de sa bourse une petite toile de coton, puis remua ses doigts de manière à y inscrire psychiquement un nouveau message codé, qui s'effaça aussitôt. Il roula finement la pièce de tissu avant de l'attacher à l'aide de minuscules lanières de cuir sur l'une des pattes de son pigeon voyageur.
Il s'adressa à son oiseau avec des onomatopées buccales et celui-ci s'envola aussitôt vers le ciel étoilé.
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