Le Né En Plus

2 minutes de lecture

Il y a rassemblé
Tant de monde au balcon
Mais est-ce suffisant
Pour faire une chanson ?
Hélas ! Je n’entends rien
C’est un peu fort, jeune homme !
Grand Dieu ! On pourrait dire
Beaucoup de choses en somme

(D’un air regonflé)
« Moi, madame, si j’avais
Un’ pareille avant-scène
Il faudrait sur-le-champ
Qu’ell’ prenne l’oxygène ! »

(D’un air attentif)
« Mais qu’est-ce donc que je vois
Pointer droit vers le sol
Sont-ce vos agréments
Qui traînent dans vos guibolles ? »

(D’un air amical)
« Mais ils doivent, chère amie
Tremper dans votre assiette !
Et pour les remonter
Faut-il une moulinette ? »

Cyrano avait du nez
Mais à vrai dire
Elle avait doublé son né
Et c’était pire

Et si lourd à porter
Que néanmoins
Le né en plus
Elle préférait en rire

(D’un air combatif)
« Voilà que ces missiles
À force de tomber
Finissent par rebondir
En touchant le plancher »

(D’un air égaré)
« Comment voulez-vous donc
Qu’entre ces deux boulets
On ne perde la boule
Comme le cochonnet ? »

(D’un air innovant)
« Avez-vous érigé
Plusieurs arcs boutants
Pour pouvoir renforcer
L’antique monument ? »

Cyrano avait du nez
Mais à vrai dire
Elle avait doublé son né
Et c’était pire
Et si lourd à porter
Que néanmoins
Le né en plus
Elle préférait en rire

(D’un air ingénieux)
« Pour porter cette charge
Vous faut-il un chariot ?
Nul ne voudrait finir
Broyé sous ce fardeau ! »

(D’un air alpestre)
« Ces monts peuvent-ils encore
Donner tout’ latitude
Dans l’espoir de reprendre
Un p’tit peu d’altitude ? »

(D’un air mesuré)
« Avez-vous projeté
D’y mettre des implants ?
Mêm' s’il est vrai qu’ils tombent
Et vous siéent comme un gant ! »

Cyrano avait du nez
Mais à vrai dire
Elle avait doublé son né
Et c’était pire
Et si lourd à porter
Que néanmoins
Le né en plus
Elle préférait en rire

« Si parfois mes yeux louchent
Sur votre décolleté
Et que mes idées louches
Gonflent comme un soufflé
Ça retombe toujours
Sans s’en apercevoir
Car comm' vous je décline
Mais c’est une autre histoire »

Voilà très cher jeune homme
Ce que vous m’auriez dit
Si vous étiez pourvu
De talent et d’esprit
Mais on ne voit jamais
Dans les défauts d’un autre
Que ses propres penchants
Ses faiblesses et ses fautes

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Betty Les Babioles ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0