Chapitre 1 : Nouvelle au poste
Elle tapotait ses doigts sur une table en fixant le bureau de son futur patron. Le brouhaha autour d'elle ne la dérangeait pas. Elle avait l'habitude de ce genre d'ambiance dans les salles de cours qu'elle avait quitté six ans auparavant.
Quand son patron, un vieil homme aux cheveux grisonnants qui avait une moustache de la même couleur et son uniforme réglementaire, ouvrit la porte menant à son bureau, Angela se redressa en cessant son tambourinement, ce qui lui valut un regard de ma part d'une secrétaire non-loin d'elle.
Sous un signe de son supérieur, Angela s'avança dans sa direction en remarquant qu'il était avec un homme brun dans la trentaine qui avait des sourcils étonnamment gros et qui se grandissait au fur et à mesure que la jeune femme approchait, comme pour montrer sa supériorité.
Angela s'arrêta devant les deux hommes et son supérieur la présenta chaleureusement à l'autre homme.
- Voici Angela Brooke, fit-il solennellement en la désignant de la main, elle avait passé haut la main son examen de détective et j'aimerais qu'elle bosse dans votre équipe.
Après que le brun ai accepté la présence d'Angela, le nouveau patron de celle-ci s'en alla dans son bureau pour prendre un dossier. La jeune femme regarda son collègue avec une légère touche de malice dans son regard. Elle sentait qu'il préparait une remarque cinglante.
- Bon, fit-il alors en se tenant droit, le matin je suis plutôt café.
- Intéressant ! fit Angela avec un léger sarcasme dans la voix. Moi je suis plutôt chocolat chaud, mais j'imagine qu'on ne va pas parler de nos goûts culinaires toute la journée.
Derrière elle, son patron, sourire en coin, leur tendit un dossier gris. La première affaire d'Angela. Cette dernière était trop excitée à l'idée qu'elle puisse faire un métier qu'elle avait toujours adoré et qui pourrait potentiellement l'aider, pour remarquer le regard que son collègue lui envoya.
Tous deux marchèrent vers une salle où certaines personnes parlaient déjà en attendant les instructions. Angela resta debout près de son collègue alors qu'elle sentait les regards intrigués des autres sur elle. Elle ferma les yeux une demi-seconde, soupira légèrement et sourit pour se donner de la contenance.
Le chef entra alors et fit un petit discours pour présenter Angela au reste de l'équipe. Tout le monde la scrutait. Angela, elle, restait bien droite en fixant un point invisible pour ne pas se laisser distraire.
Une fois que le patron eut terminé le briefing, il se tourna vers Angela et lui demanda de le suivre. Ils se dirigèrent tous les deux vers son bureau.
- Fermez la porte, fit-il en prenant place derrière un bureau où une plaque s'intitulant "S.J. Anderson" était posée.
Angela, trop intimidée, n'eut pas le temps de jeter un coup d'œil autour d'elle pour avoir une idée de quel genre de patron il était. C'est alors qu'il lui sourit en lui faisant signe de s'asseoir sur la chaise juste en face d'elle. Angela obéit et le fixe sans rien dire. Anderson, lui, cherchait visiblement ses mots.
- Je devrais vous parler à propos de votre supérieur, John Ellis. Je sais que vous n'avez pas eu de travail fixe depuis cinq ans, et peut-être que c'était une mauvaise idée, mais je ne vous ai pas mis dans son équipe pour rien. Voyez-vous, la caporal Ellis est une personne très qualifiée, très douée mais avec les autres c'est une autre histoire. Il est du genre...
- Misogyne ? proposa Angela qui était restée silencieuse. Il est compétitif avec les autres ? Est-ce qu'il peut supporter le fait d'avoir tort ?
Anderson se mit à sourire face aux remarques, visiblement avisées, d'Angela à propos du caporal Ellis. Il posa ses mains sur son bureau tout en fixant la jeune Angela Brooke.
- Visiblement, c'était une bonne idée, Jacob avait raison sur vous, vous ne vous laissez pas faire.
Angela lança un petit sourire en se remémorant ce jeune infirmier qui l'avait aidée lors de son accouchement, et prit congé. Elle se dirigea vers sa nouvelle équipe quand elle sentit son téléphone vibrer. Elle regarda le destinataire et vit que c'était son frère aîné. Elle marcha dans un coin reculé et décrocha.
- Allô ? Angela ? Demanda Mickaël. Ça fait un bail, qu'est-ce que tu deviens ?
- Salut Mike, là je bosse, je suis désolée, tu peux me rappeler plus tard ?
- Non, désolé Gela, c'est super important.
- Vas-y, accouche ! fit Angela en croisant les bras tout en ne pouvant pas empêcher ses lèvres de dessiner un sourire.
- Bah justement ! lança Mickaël tout heureux.
Le sourire d'Angela se figea et une lueur ressemblant à de l'espoir se forma dans ses yeux.
- Quoi ? Demanda-t-elle sans savoir quoi dire. Toi et Caro vous...
- Non je rigole on n'a pas d'enfant, tu sais, les parents feraient une crise cardiaque si c'était vrai.
- Ouais, c'est pas faux, fit Angela tout en tripotant une feuille en face d'elle alors qu'une unique larme coulait le long de sa joue.
- En fait Caroline et moi on va bientôt se marier et elle compte sur toi pour être une demoiselle d'honneur.
- Oui, ce serait super, s'exclama Angela en lâchant la feuille en ayant retrouvé un peu de joie, quand sera le mariage ?
- Dans trois mois, en août, mais viens chez nous ce week-end, on en parlera avec les autres.
- D'accord, fit-elle en voyant son supérieur arriver vers elle, désolée, je dois bosser, je te rappelle.
Elle raccrocha en vitesse en voyant son supérieur s'approcher d'elle visiblement mécontent.
- Vous admiriez les plantes ? Demanda t-il en la jugeant, les bras croisés.
- Oui, fit-elle, le cœur battant la chamade de peur qu'il ne prenne cette audace très mal, elles sont magnifiques n'est-ce pas ?
Contre toutes attentes, il ne lui dit rien et se contenta de lui faire signe de venir avec lui. Angela le suivit et s'arrêta à côté de lui en regardant cinq personnes qui l'attendaient debout, les mains derrière le dos comme s'ils attendaient quelque chose de la part du caporal. Leurs visages étaient tendus.
- Bon ! fit le caporal Ellis. J'imagine qu'il faut faire une présentation en bonne et due forme. Et même si je ne vois pas pourquoi on vous a demandé de venir bosser ici, je vais vous présenter l'une des pires équipes de la brigade, dont, malheureusement, je suis en charge. D'abord, voici Ella Young, la secrétaire, elle ne supporte pas les documents mal classés, ni le bruit d'ailleurs.
Le caporal Ellis avait désigné de la main une femme brune d'environ quarante ans qui, derrière ses petites lunettes rondes, laissa apparaître une expression attristée, signe que le caporal était dur avec elle et que ce n'était pas la première fois.
- Voici Ian Powell, l'un des meilleurs flics de cette équipe. Dommage qu'il soit si indiscipliné, avoua le caporal dans un murmure avant de reprendre plus fortement, mais bon, il est vraiment doué et il a de bon résultats.
Angela jeta un petit regard au brun que lui désignait le caporal Ellis avant de regarder deux femmes dans la trentaine qui la fixaient tout en la jugeant du haut de leur talon aiguille. Angela se pencha légèrement vers le caporal.
- C'est de suspectes dans dans une enquête ? Elles se pensent à un défilé de mode ? Demanda Angela en chuchotant à son supérieur.
- Un peu des deux, avoua John Ellis en lançant un coup d'œil à la nouvelle consultante comme de son audace et de son comportement, voici Kayla Sander et Jessica Price.
Ils se tournèrent alors vers le bureau du caporal Ellis, où celui-ci invita Ian et Angela à venir le rejoindre tandis que d'un geste, il fit comprendre aux autres membres de son équipe d'aller travailler dans leurs coins. Ceux-ci s'exécutent. La jeune femme constata que le bureau de John Ellis était bien décoré, et que la bibliothèque, derrière la chaise bureau où il se trouvait, était rempli de livres dont les écrits étaient si petits qu'Angela ne pouvait connaître leur titres.
John Ellis chercha pendant quelques secondes dans les tiroirs de son bureau avant de se lever, une chemise marron à la main, et de fixer Ian et Angela. Il tendit la chemise à Ian qui l'ouvrit en lisant le dossier.
- J'aurais aimé te donner une autre affaire Powell mais miss Brooke, ici présente, est nouvelle, et je n'aime pas confier des responsabilités trop grandes à des personnes qui ne pourraient pas gérer un simple vol.
- Comprit patron ! fit Ian en refermant la chemise et en fixant le caporal. Je dois faire quoi ? La baby-sitter ?
John Ellis se mit à avoir un petit rire à cette remarque cinglante d'Ian Powell. Angela se tenait entre les deux hommes qui se foutaient clairement d'elle, en s'énervant silencieusement. Elle prit une inspiration pour parler mais Ian, en la voyant faire, lui serra discrètement le poignet.
Après que John Ellis leur ai demandé d'interroger la victime, les deux nouveaux coéquipiers sortirent du bureau du caporal, et une fois qu'ils furent loin, Angela se tourna vers Ian.
- Pourquoi tu t'es foutu de moi ? Demanda-t-elle sèchement à l'attention d'Ian qui leva les yeux au ciel.
- Écoutes ! Le prend pas pour toi, mais avec ce type, il vaut mieux marcher dans son sens. Autrement il crie, hurle et menace de te virer. D'ailleurs t'as atterri au bon endroit si tu veux faire ce que tu veux... Enfin t'es une fille, ça complique un peu les choses pour toi, mais si tu travailles comme Kayla et Jessy tu pourrais éviter d'avoir une migraine à chaque soirée.
- J'avais remarqué que ce patron était le pire ! Affirma sèchement Angela en prenant la chemise d'Ian. Seulement, si j'ai voulu entrer dans la police c'est pour faire du travail de policier.
Elle lut le dossier en diagonale sous le regard d'Ian, visiblement curieux. Elle le regarda alors en sentant son regard sur elle. Elle baissa les yeux vers la chemise tandis qu'elle sentit ses mains se mettre légèrement à trembler.
Ian la regardait faire sans rien dire. Cette fille toute tremblante était décidément étrange. Elle paraissait à la fois forte mais elle semblait tout de même avoir besoin d'être protégée, même si, Ian pouvait le parier, cette dernière ne l'avouerai jamais. Il se demanda alors pour qu'elle raison cette femme n'avait débarqué dans un département de police que maintenant.
- Quoi ? demanda-t-elle en lisant les informations inscrites dans le dossier.
- Je me demandais, comment ça se fait que tu rentres ici que maintenant. Tu faisais quoi avant ?
Angela lui redonna la chemise en remettant ses cheveux bruns derrière ses oreilles. Elle regarda Ian Powell dans les yeux avant de lui sourire.
- Serveuse... en quelque sorte, avoua-t-elle alors avec une petite moue. Bon, si je résume bien, on doit aller voir un certain Donald Smith pour lui demander comment il a fait pour se voler.
Elle commença à partir mais Ian la retint en posant une main sur son épaule. Il lui demanda à voix basse des informations. Comment se faisait-il qu'elle ait trouvé qui était le coupable dans cette affaire de vol ?
- Comment ça se voler ? Demanda t-il en tenant toujours Angela.
Celle-ci regarda autour d'elle, délogea son épaule de la poigne de son collègue pour le regarder avec un sourire malicieux. Elle désigna la signature ainsi que l'adresse du propriétaire du magasin.
- Il n'a pas signé que cette plainte. Tu le verras par toi-même, lança-t-elle avec un clin d'œil à l'attention d'Ian avant de partir a l'extérieur du commissariat.
Ian, intrigué par cette étrange femme qui, après avoir débarqué de nulle part, affirme connaître le coupable d'un dossier qu'on lui avait remit quelques minutes auparavant, se mit à sourire légèrement avant de rejoindre Angela à l'extérieur.
Angela et Ian se tenaient tous les deux devant l'appartement de Donald Smith. Angela avait frappé d'une manière assurée et Ian ne faisait rien d'autre que la fixer du coin de l'œil. Il la trouvait étrange et incroyablement sûre d'elle, chose qui était pour le moins rare quand une personne commençait un nouveau travail.
Donald Smith, un petit homme assez grassouillet vêtu d'un t-shirt sale, ouvrit alors la porte en fixant les deux policiers devant lui d'un air quasi-effrayé avant de leur demander qui ils étaient et ce qu'ils lui voulaient.
Angela lui offrit alors son plus beau sourire, auquel Ian leva les yeux au ciel, excédé par la compréhension que les femmes qu'il rencontrait semblait toutes aimer manipuler, et elle lui tendit une feuille avant de se présenter, de présenter Ian et de lui expliquer ce qu'était la feuille qu'elle venait de lui tendre.
- Cette feuille, expliqua-t-elle, est grosso modo le compte rendu du vol dont vous avez été victime. Ceci est donc votre déposition.
- D'accord, mais pourquoi vous me dites ça ? Demanda Donald en tendant de nouveau la feuille à Angela qui se mit à sourire.
- Parce que je pense que vous vous êtes volé. J'aurais donc deux questions, comment vous êtes vous volé monsieur Smith ? Et surtout, comment pouvons nous avoir une preuve de ce que vous nous aurez dit ?
Une étrange atmosphère s'installe alors. La question d'Angela semblait être pourtant innocente, seulement Ian ne put s'empêcher de frissonner car l'ambiance semblait avoir viré à l'électrique. Il fixa alors Donald Smith qui, lui, ne semblait pas affecté par ce froid ambiant.
Cette atmosphère pesante et glaciale ne dura que quelques secondes, et à la fin de l'angoisse qui commençait à arriver chez Ian, Donald Smith s'éclaircit la voix.
- Je me suis volé en signant un contrat avec un homme de main. J'ai gardé des traces écrites de nos transactions.
Angela arriva presque en fanfare dans le commissariat, accompagnée d'un Donald Smith contrarié et d'un Ian, qui amena l'homme menotté dans une cellule. Le caporal Ellis s'approcha d'eux une fois qu'il ait eu vent de leur exploit.
- C'était du rapide, constata-t-il en fixant Ian, j'espère que tu l'as fait bosser.
- À vrai dire, c'est elle qui a trouvé qu'il s'était volé pour avoir l'assurance de sa boutique, et elle l'a juste su en lisant le dossier, avoua Ian.
- Vraiment ? Demanda John Ellis en fixant Angela qui malgré elle se mit à rougir.
- Ouais, vous savez, c'était pas compliqué, beaucoup de personnes se font voler, et dans le lors énormément se volent eux-mêmes afin d'avoir plus d'argent au final.
Son affirmation fit lever un sourcil à John Ellis qui prit congé visiblement dubitatif. Angela, elle, ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Sa première enquête et elle l'a réussissait en moins d'une journée. Même si elle savait qu'elle avait été aidée, elle considérait cette enquête comme une réussite personnelle, et elle en était fière.
- Juste, comment tu as réussi à lui faire avouer ? Demanda Ian en rangeant une pile de dossier qui se trouvait sur son bureau. Je n'ai jamais vu quelqu'un faire avouer avec autant de facilité.
- Oh, c'est un talent que j'ai développé, murmura faiblement Angela en baissant la tête.
- Quand ? Durant ta période de travail en tant que serveuse ? Demanda Ian avec un petit sourire.
Angela se mit à sourire avant d'avouer un petit "C'était un peu avant", et de porter son attention vers la pile de dossier qu'Ian avait remué sur son bureau. Elle n'aimait pas remuer le passé, surtout cette partie de son passé.
Ce dernier perdit son sourire en remarquant que sa remarque n'avait fait que mettre Angela mal à l'aise et que cette dernière semblait légèrement attristée bien qu'un léger sourire apparaissait aux coins de ses lèvres. Il s'approcha de cette dernière qui leva des yeux curieux vers lui.
- Ca te dirait d'aller boire un verre ? Demanda t-il alors comme une tentative de se racheter. On fait tous ça après avoir résolu une affaire. J'avoue ça fait en moyenne deux verres ou trois par mois, mais c'est une chouette tradition, et puis comme on a fini notre journée je me suis dit, pourquoi ne pas en profiter ?
Angela se mit alors à sourire face à Ian, seulement ce n'était pas un vrai sourire. Son sourire ne voulait rien dire d'autre que "je suis désolé, mais je dois refuser" et Ian le savait bien. Il baissa donc la tête sans cacher sa déception.
- Je suis désolée, murmura-t-elle, j'avais déjà prévu une soirée.
- Une soirée ? Demanda Ian en profitant de cette nouvelle pour la charrier et tenter d'être complice avec la nouvelle recrue. Est-ce que mademoiselle Brooke à un rendez-vous romantique ?
- Honnêtement, oui, avoua Angela en élevant légèrement la voix l'air sûre d'elle.
Le sourire d'Ian se perdit durant quelques secondes face à cette révélation, ce qui inquiéta légèrement Angela. Il se reprit alors, en se disant qu'il tentera de nouveau d'être complice avec elle un autre jours, avant de lever un bras dans la direction de la jeune femme tout en souriant.
- Ton copain peut toujours venir. Ce n'est pas parce qu'on fête une affaire classée que seuls les flics sont autorisés.
Angela fixa alors Ian avec un sourire forcé, elle n'avait visiblement aucune idée de comment refuser. Elle ne voulait vraiment pas y aller et Ian le voyait bien, il voyait bien aussi qu'elle n'avait jamais semblé être autant elle-même que lorsqu'elle lui avait envoyé ce regard désolé. Elle avait promis à Camille qu'elle ferait des efforts pour ne pas travailler tard, elle baissa alors la tête avant de faire un pas en direction d'Ian.
- Un autre jour peut-être, murmura-t-elle avant de hocher la tête, j'ai promis que je ferais des efforts pour ne pas rentrer tard.
Elle posa sur le bureau d'Ian le dossier du voleur qu'elle tenait et s'en alla en laissant Ian seul, le sourire perdu et les yeux rivés vers le dossier qu'il venait de classer en compagnie de l'étrange jeune femme.
Le policier ne savait plus vraiment quoi penser d'Angela. Ni de son intuition véridique sur le coupable, ou bien de son don qu'elle avait pour faire avouer ce qu'elle voulait en ne posant qu'une seule question.
Ian prit le dossier qu'il venait de boucler l'air pensif. Angela était étrange, et pas seulement pour son intuition ou son coup de chance pour les aveux du coupable, mais surtout parce qu'elle ne lui disait pas la vérité, et ça Ian pouvait le sentir.
Angela posa sa veste sur le porte manteau à côté d'elle d'un air bougon en se remémorant les événements de la journée et eu à peine le temps de se retourner qu'une fillette de cinq ans lui fonça dessus avant de la prendre dans ses bras. Angela perdit alors toutes mine boudeuse et regarda la femme qui arrivait vers elles.
- Eh Camille ! Anaïs n'a pas été trop difficile ?
- Tu rigole elle a été un vrai petit démon, murmura Camille avant de s'approcher d'Angela et de lui faire un baiser.
Quand leur bouche se séparèrent Angela fixait Camille avec un soupçon d'effroi dans le regard, en remarquant ça Camille se mit à rire avant d'avouer que ce n'était qu'une façon de parler. Angela se sentit alors respirer avant de regarder Anaïs, sa fille, qui pinçait les lèvres en comprenant très bien ce à quoi sa mère avait pensé.
- Ma chère enquêtrice, je crois qu'aujourd'hui on avait un repas, avoua Camille le sourire aux lèvres tout en prenant la main de sa petite-amie.
Angela se mit aussi à sourire avant de suivre Camille dans la salle à manger. En face d'elle, la table était dressée. Heureuse qu'on lui ai fait cette surprise Angela embrassa Camille.
Les trois filles s'installèrent autour de la table et commencèrent à manger. Camille ne tarda pas à commencer à parler, elle raconta ce qu'il se passait dans sa librairie, ce qui lui manquait, les problèmes qu'elle avait eu ces derniers temps. Elle parlait, parlait, parlait.
Anaïs en face d'Angela, préférait jouer avec la nourriture avant de la manger et ne l'écoutait visiblement pas. Angela, elle, ne l'écoutait qu'à moitié, elle était obnubilée par l'arrestation de Donald Smith et avait peur que son secret se sache car elle avait bien vu qu'Ian avait des soupçons sur son compte.
- Ça me fait plaisir de nous voir toutes les trois à manger ensemble, avoua alors Camille, ce qui fit sortir Angela et Anaïs de leurs pensées.
- Oui, j'avoue murmura Angela avant de reprendre d'une voix plus forte, d'ailleurs j'ai une nouvelle à annoncer. Mickaël, mon frère, se marie bientôt et il m'a invité à manger chez lui ce week-end.
En face d'Angela, Anaïs posa sa fourchette brutalement face à cette nouvelle, en amenant un silence presque pesant. La jeune fille était tellement heureuse que des larmes commençaient à couler le long de ses joues, chose qu'Angela nota avec un léger pincement au cœur.
- Oh, mais c'est super, tu me présenterais à ta famille comme ça, s'exclama Camille.
- Je suis désolé, murmura Angela, je pensais y aller seule...
- Y aller seule ? Demanda Camille en posant doucement sa fourchette. Alors tu ne veux pas dire à tes parents que tu es heureuse avec quelqu'un que tu aimes ? Tu ne veux même pas leur dire pour Anaïs ?
- Mes parents sont plutôt à fond sur leur idées, avoua Angela en fixant Anais qui croisait les bras en fixant la mère, ils ne supporteraient pas que je leurs dise que j'ai eu un enfant hors mariage, alors leur dire que je fais ma vie avec une femme c'est plus compliqué.
- Je comprend Angela, vraiment je comprends. Mais est-ce que tu vas toujours vivre en faisant plaisir à tes parents qui ont une vision totalement opposée à la tienne, ou est-ce que tu vas vivre pour toi un de ces jours ? Tu sais être adulte c'est être capable de faire ses propres choix, et le fait d'aimer en est un.
Camille se leva alors de la table et s'en alla dans le salon. Angela la fixa se déplacer avant de reporter son attention sur Anaïs qui secouait la tête avant de rejoindre Camille en sortant lentement de table. Angela soupira en entendant la télévision s'allumer. Elle prit alors sa tête dans ses mains en se demandant comment elle en était arrivée à cette situation avec sa copine et sa fille unique.
Angela frappa à la porte d'Anaïs. Cette dernière était assise dans son lit et serrait très fort son doudou. En voyant sa mère, Anaïs laissa tomber sa peluche au sol et fonça en dessous de ses draps en souriant à sa mère qui s'approcha d'elle avec le même sourire que sa fille lui envoyait.
- Ça va ma chérie ? Demanda Angela.
- Est-ce que ça va s'arranger entre Camille et toi ?
- Oui ma chérie. On s'est juste disputées, ça nous arrive quelques fois, tu le sais bien.
- Oui mais normalement vous vous disputez pas à cause de Mickaël.
- Je sais Anaïs, je sais. Je ne pensais pas que Camille, voulaient le voir.
- Mais moi aussi je veux le voir.
Angela se mit alors à sourire à sa fille et hocha la tête en murmurant un faible "ok, je verrais". Elle déposa un léger baiser sur le front d'Anaïs avant de lui dire qu'il était temps de dormir. Anaïs regarde alors autour d'elle et pinça légèrement les lèvres avant de tendre le bras vers le côté du lit où son doudou était tombé. Ce dernier, comme par magie, vola rapidement jusqu'à sa main et une fois qu'Anaïs l'eu, elle le serra dans ses bras.
- J'espère que tu ne te sers pas de tes pouvoirs devant tout le monde, murmura Angela avant de remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille de sa fille.
- Non maman, je le fais devant personne, même pas devant Camille, même si de toute façon elle ne voit rien.
- Et comment tu sais qu'elle ne voit rien si tu n'a pas essayé de les utiliser devant elle ? Demanda Angela en croisant les bras.
Anais eut alors une petite moue qui fit sourire Angela. Cette dernière soupira légèrement avant de lui faire un bisou sur le front.
- Bonne nuit mon ange, et fais attention à toi, murmura Angela, et aussi ne montre pas tes pouvoirs.
- Toi aussi maman, murmura joyeusement Anais tandis que sa mère fermait délicatement la porte de sa chambre.
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