2.1.5 Légilimancie
Les filles restent à Poudlard pour les vacances de Noël. Charline envoie un hibou tous les jours à Horace. Elle lui dit faire de même avec Alice. Je croise mon cousin qui m'évite. Il est de plus en plus étrange et con. Il me provoque en évoquant Maeve et sa sœur. Pour expliquer ma politesse à mes parents, je leur raconte que Horace, mon meilleur ami, les a pris en amitié et que je suis obligé de les supporter si je ne veux pas le perdre.
En réalité, j'apprécie la présence d'Alice et de Charline. Rodrigue m'énerve. Maeve ... Dès fois, j'ai envie de lui jeter des sorts et de lui hurler dessus. D'autres fois, j'ai envie de la voir sourire.
Je contredis les paroles de mon cousin et modifie sa version afin que mes parents et surtout ma tante ne fassent pas le rapprochement entre elle et le meurtrier de mon oncle. Je surprends plusieurs paroles de ma tante assez ambiguë. Elle parle de la grandeur de nos familles autrefois. Des actes nécessitant une capacité magique de grande ampleur effectués par les Mangemorts.
Même si mes parents sont adeptes du sang pur, je sens bien que les paroles de ma tante les dérangent et les perturbent. Elle s'est remise en couple avec un homme très étrange. Un Carrow. Une des dernières familles sang purs. L'homme tient des propos méprisants sur les moldus, les sangs mêlés et les créatures magiques.
Moi et mes parents, nous sentons mal en sa présence. Même si mes parents croient en la supériorité des sangs purs, ils ne sont pas aussi méprisants et vindicatifs. Maman murmure à mon père qu'elle a l'impression qu'il lit dans sa tête quand il la regarde. J'ai la même impression.
Ils sont venus déjeuner pour les fêtes. Horace, Jamie et Sarah sont présents aussi. Je suis en train de me disputer avec mon cousin. Je prends la défense d'Horace. Carrow nous regarde étrangement. Soudain, une violente migraine m'arrive. Je vois dans ma tête deux yeux violets et j'entends la voix de Maeve.
- Casse-toi de leurs têtes connard.
L'homme suffoque soudain. Je le vois blanchir et avoir du mal à respirer. Sa cigarette chute et enflamme son pantalon très violemment. La migraine disparaît tandis que l'homme tente d'arrêter le feu et que ma tante lui lance des sortilèges de soins. Horace porte sa main à sa tempe.
-Toi aussi, tu as la migraine ? Je lui murmure.
- Ouais, mais c'est passé d'un coup.
Je secoue la tête pour me remettre. J'entends de nouveau la voix de Maeve, mais cette fois sans aucune douleur.
- Désolée. Il a essayé d'entrer dans vos têtes. C'est un Légilimens. Je vous ai protégé cette fois. Méfie-toi de lui. Préviens tes parents. Il pourrait leur faire du mal.
Ma tante et mon cousin repartent vite suite à cet incident. Dès qu'ils sont dehors, ma mère m'interroge ainsi qu'Horace. Elle se doute de quelque chose. Je lui dis un demi-mensonge.
- J'ai eu très mal à la tête d'un seul coup. J'ai revu une dispute que j'ai eue avec Benoît. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai pensé à du feu. Ma migraine est partie d'un coup et j'ai vu le pantalon prendre feu. Maman... Le nouveau compagnon de Tatie. Je crois que c'est un Legilimens.
- Je le crois aussi fils. Mais il va vite apprendre qu'on ne touche pas aux Malefoy, déclare Papa.
Devant les questions de mes amis, Papa nous parle alors de la légilimancie et de l'occlumancie. Il passe le restant des vacances à m'entraîner à l'occlumancie avec Horace. Papa n'apprécie pas le nouveau compagnon de ma tante et mes parents conviennent de l'éviter au maximum.
De retour à l'école, le professeur Bordial nous donne des leçons en cachette. J'interroge Horace qui feint de n'avoir rien entendu ou vu. Mais je le connais trop bien. Il me ment et il est très perturbé depuis cet incident. Les cours reprennent. Mon cousin m'évite de plus en plus. Il n'ose pas provoquer Maeve ou Charline.
Il traîne avec les Serpentards de mauvaise réputation. Enfin, je veux dire ceux qui ont la plus mauvaise. Horace navigue avec ses sœurs adoptives entre notre groupe et celui d'Alice. Jamie et lui se disputent souvent à ce propos. Il lui dit que c'est un traître. Je le soupçonne surtout d'être jaloux du rapprochement entre Horace et Alice.
Moi, c'est avec Maeve que je me dispute. On avait beau s'être réconcilié avant Noël, nous recommençons à nous disputer. Je suis perturbé de ce que j'ai découvert sur ma famille et sur elle. Elle pense en boucle à ce procès. On est à fleur de peau tous les deux et la moindre occasion est prétexte à disputes.
Je lui cherche des poux. Elle me rend la pareille. Nos engueulades font frémir toute l'école. Elle ne s'en prends plus qu'à moi et si sa magie est puissante, Maeve ne fait mal à personne maintenant. Je suis la soupape de sécurité de cette cocotte-minute quand la pression monte trop.
Maeve a un don pour faire exploser les vitres en ma présence. Tout est une raison pour se disputer. Les habitudes étranges des non-mages en cours d'études des moldus. Mes ancêtres en cours d'Histoire de la magie. Ma potion qui se transforme en philtre de mort vivante. Mes métamorphoses ou les siennes qui foirent de manière étrange.
Le professeur de défense contre les forces du mal nous a interdit de combattre l'un contre l'autre. Pourtant, ça nous défoulait tous les deux. On s'en fiche. On envoie nos sorts dans l'air, ne blessant personne et en détruisant le plafond, vitres et autres objets.
Nous venons encore de nous chamailler à propos d'Ipod de Maeve. Je lui ai chipé en cours pour l'écouter, cependant, je n'ai pas réussi à le faire fonctionner même avec l'aide d'Horace et de Jamie. Quand mon petit canard l'a vu, je me suis retrouvé avec un bonnet d'âne sur la tête pendant que l'objet du délit volait jusqu'à elle. Maeve n'a pas manqué de se moquer de moi et de mon incapacité à utiliser les objets moldus les plus basiques. J'ai râlé, ça a fini en dispute.
Je m'en veux un peu de mettre énerver, les blagues de Maeve n'étaient pas si méchantes aujourd'hui. À la fin du cours, elle s'échappe comme à son habitude et elle se dirige en courant vers les escaliers. Elle va vite, mes jambes sont plus grandes et je parviens à la suivre jusqu'au septième étage. Je vois Maeve faire des aller-retours devant un mur. Je m'approche pour présenter mes excuses et lui demander aussi ce qu'elle fait quand une immense porte s'ouvre devant elle.
- Maeve ! Attends ! Faut que je te parle !
Mon petit canard se retourne et me foudroie des yeux. Elle me met un doigt sur la bouche pour me faire taire et observe les alentours comme pour s'assurer qu'il n'y a que nous. Puis, sa main choppe ma cravate, me faisant entrer de force dans la pièce. En voyant les murs recouverts de miroirs et le sol fait d'un parquet parfaitement ciré, je réalise qu'il s'agit de la pièce sur demande, ce lieu qui apparaît quand on en a besoin.
Je m'apprête à ouvrir la bouche pour savoir de quoi Maeve a besoin quand je repéré un drôle de socle sur lequel Maeve pose son IPod. En souriant, mon petit canard fait apparaître une chaise sur laquelle elle me ligote et me bande les yeux.
- Tu veux savoir ce qu'il y a sur mon IPod. Tu vas entendre toute ma playlist pendant que je me défoule pour calmer mes nerfs. Sois beau et tais-toi ou je te crame les fesses blondinet.
J'entends de la musique qui démarre avec un fort volume, les basses faisant battre mon cœur au rythme du son. Je me débats sur la chaise pour parvenir à me libérer. Il fait super chaud dans cette pièce et je suis en nage. C'est au bout de trois chansons que je réussis à retirer mes entraves. En retirant le foulard qui me couvre les yeux, je vois alors une drôle de vision. Une fillette en flammes, dansant et sautillant dans tous les sens sur un rythme endiablé, tout sourire.
Maeve gesticule comme une folle. Elle s'éclate clairement. Je ne peux m'empêcher de me mordre les lèvres devant ce spectacle des plus amusants. Mon petit canard repére enfin ma libération. Elle éteint les flammes de ses paumes et me tend les mains, pour m'inciter à la rejoindre dans sa folie douce.
Je ne peux pas résister à une invitation aussi tentante. Je me lève et retire mon pull avant de me précipiter vers la piste de danse. Les musiques diffusées ne ressemblent en rien à celles que je connais. Elles sont si diversifiées et entrainantes. Je ne sais pas comment on bouge là dessus alors je sautille dans tous les sens, en essayant d'imiter Maeve.
Très vite, à force de m'exciter et surtout de la donzelle en flammes dans la même pièce, je transpire à grosses gouttes. Un ventilateur apparait et souffle fortement sans parvenir à éteindre l'incendiaire à mes côtés. Au contraire, cette chipie fait pleuvoir sur ma tête pour me rafraichir, ruinant définitivement ma coupe de cheveux et ma chemise que je retire. On est des vrais gosses faisant les cons.
Une musique plus douce se fait entendre, nous permettant de retrouver notre souffle. Sur ce rythme là, je sais danser. Je saisis les mains de Maeve qui éteint ses flammes illico pour ne pas me brûler. Nous effectuons un slow calme, essoufflés et souriants tous les deux.
Maeve ferme ses yeux quelques instants pour faire disparaitre la lueur orangée de ses prunelles. Quand je retrouve mes pupilles lavande espiègle que j'aime tant, je dépose un bisou sur la tempe de Maeve.
Quand je retrouve mes pupilles lavande espiègle que j'aime tant, je dépose un bisou sur la tempe de Maeve. Je suis si bien en la tenant dans mes bras. Ce petit câlin musical me permet de profiter d'un moment sans dispute, sans énervement. Je suis juste là, avec elle, profitant d'une pause affectueuse. J'espère qu'elle apprécie autant que moi ces quelques instants.
- Maeve, je suis désolé pour tout à l'heure. Tu as raison. Je suis un idiot de sorcier pas fichu de se servir d'un IPod. Et en plus, ta musique est vraiment cool.
- Un jour Majesté, vous comprendrez que les filles ont toujours raison et vous apprendrez à vous soumettre à leur suprématie.
- Un jour peut-être. Pour l'instant, j'ai le droit de rester un petit con arrogant ?
- Je vais réfléchir à la question. Je trouve que votre tête et vos chevilles ont tendance à gonfler en ce moment. Je dois remédier à ce problème rapidement.
- Je vous autorise à me botter les fesses à une condition jeune fille. Que de temps en temps, je puisse savourer des moments aussi agréables que maintenant.
- Oliver ? Tu m'en veux pour ton oncle ?
- Non, tu étais une enfant.
- Je ne suis pas un monstre pour toi alors ?
- Non. Tu as le don de me taper sur les nerfs. J'ai parfois peur en voyant ta puissance, pas peur de toi. Peur que cela te fasse du mal un jour. J'aimerais t'aider à la contrôler. J'aimerais t'aider à aller mieux.
- Tu le fais déjà. Seulement, notre vision des choses est très différente. Tu aimes la magie et moi, je la hais. Tu dois apprendre pour l'utiliser, moi, elle sort sans que je ne puisse le contrôler. La magie m'a sauvé la vie, cependant, c'est au détriment d'une autre. J'arrive pas à oublier que je suis une meurtrière et je suis tout le temps en colère contre moi et la magie.
Maeve se met à pleurer à chaudes larmes contre moi. Je la berce doucement pour la calmer tandis que la chanson douce tourne en boucle, me permettant de conserver mon étreinte et de tenter de consoler mon amie en lui frottant le dos. Maeve finit par se calmer et après une bise sur la joue, nous regagnons la grande salle pour le repas du soir.
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