Thessalonique
Ces secondes paupières s'ouvrent sur ce monde
Sous le strabisme des roulettes de valise ,
Les équations de ces panneaux qui nous enlisent,
Debout dans ces arborées artères qui grondent
Quadriller les rues comme un fou jusqu'à la tour,
Piétiner devant la cambrure des statues,
plisser les yeux pour en discerner les contours
Et complexer courbé devant le marbre nu
La longue muraille de balcons d'opéra,
Ses climatiseurs comme des nids de frelons
Sous lesquels se liquéfient les ombres des chats
Lapées par les flots de graffitis à la con
Il n'y a dans mon coeur ni marée ni écume
Les poumons de vagues serrés par les enclumes
nappés de lumière comme de l'argenture
Où glissent les yeux cataractés de l'azur
Les mantes religieuses se sont agrippées
à l'astre percé comme un jaune sur le blanc
Battu par les pâles de voiliers dénudés
Que ça ne dérangent pas de faire semblant
Des fines vagues bleues peignées par l'or du soir
Une couche d'horizons ridés par le vent,
La révélation d'une ombre divinatoire
Qui s'incline au loin devant le port flamboyant,
Une galère fuse à travers la Macédoine
les caramels fondent sur le sucre de cannes
L'ambre entre les mains, le goût des larmes de vin
Éclaboussant le ciel d'octobre ce parchemin
Des oeillères dans les oreilles s'envolant
Comme une flèche des bandés zygomatiques
Décalottant tout ces sourires électriques
Et les dents du bonheur de nos catamarans
Paix des Oliviers imbibés du crépuscule,
Imprègne ma cornée de tes animacules
Cyprès Dressés comme une traînées de cendre
De braises enfouies pour une vie sans méandres
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