J'en suis...

Une minute de lecture

De quel bonheur est-on pressé

Quand vient l’âge de Bragelonne !

Vieux cœur, comme elle t’a pressé,

Celle par qui tout déraisonne !

Sa robe égale la Saxonne ;

Quoiqu’airain bleu ciel et velours,

Puisqu’il résiste, il m’affectionne…

J’en suis : Amours, amours, amours !

Dans l’ombre son flegme stressé

De méfiance se badigeonne ;

D’efforts son rire est cuirassé,

Et sa mise nous désarçonne.

On croit qu’il dort, son cœur claironne !

Lors, malgré ces rudes atours,

Il me faut dompter la dragonne !

J’en suis : Amours, amours, amours !

Et voici mon vœu rapiécé :

Tous deux, oisillon oisillonne !

Mordillant l’oisillon racé

L’oreille suave d’oisillonne !

Deux corps ! Polisson, polissonne

Eperdus dans ces petits jours

Où ferme la fente mignonne !

J’en suis : Amours, amours, amours !

Son piquant serait-il lassé ?

Serait-ce celle qui pardonne ?

Celle qui fait d’un cœur blessé

Un cœur qui bat, un cœur qui tonne ?

Et qui, parce qu’elle s’étonne

Du sang versé, fait des détours

Par un beau soir de rouge automne ?

J’en suis : Amours, amours, amours !

Ô Femme d’aujourd’hui, Madone,

Ta défensive vaut béhourds !

Sauras-tu dire enfin, lionne :

J’en suis : Amours, amours, amours !

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