Ici tout commence

de Image de profil de Sila P.Sila P.

Apprécié par 5 lecteurs

Assise à l'arrière de la voiture, je ne pouvais pas croire ce qui se dressait devant moi.

Une énorme bâtisse était bien là. Elle était laide et tombait en lambeaux.

  • Mon Dieu, soufflais-je le cœur au bord des lèvres. Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ?
  • Mademoiselle Imbert, ne faites pas cette tête, je vous en prie !
  • Ancelin, rassurez-moi, vous n'allez pas m'abandonée ici ? lançais-je au majordome.
  • Eh bien... tenta-t-il. Abandonnée est un bien grand mot, ma chère enfant. Cet endroit n'est pas ce qu'il parait. Allez, descendons, ordonna-t-il peu convaincant.

Je ravalais la boule d'angoisse qui menaçait de s'extirper de ma gorge. Je claquai mes joues pour me ressaisir et ouvris ma portière.

  • Vous avez votre poignard, ma petite ? questionna-t-il anxieux.
  • Oui, chuchotai-je. Il est dans mon dos.

Nous marchâmes, main dans la main, jusqu'à la porte. Ancelin n'arrêtait pas de regarder par dessus son épaule. Il avait l'air extrêment stressé. Il me serrait la main bien trop fort et je n'arrivais pas à y échapper. Il tira sur une branche et cela ébranla les cailloux qui se trouvaient sous nos pieds. J'étais pleine d'apréhension et il le savait. De plus cet endroit sinistre me donnait les chocottes. Un passage s'ouvrit et nous nous y engrouffâmes rapidement.

Une fois à l'intérieur, Ancelin attendit que le passage se referme pour se remettre à avancer. La porte fermée, il se détendit et me lâcha la main. Nous étions dans le noir complet.

  • Je passe devant, me dit-il. Tu ne dois pas avoir peur Judith.

Au fur et à mesure de ses pas, des appliques s'allumaient, nous montrant le chemin. Je regardais les murs qui dégoulinaient d'eau. Les luminaires avait l'air de flotter et je commençais à regretter amèrement mon ancienne école. Arrivés au bout du couloir, il appuya sur un bouton. Une voix nassillarde crâcha des mots incompréhensibles et Ancelin les lui rendit.

  • Ancelin, mais qu'est-ce ...
  • Écoute ma petite, je n'ai plus que quelques minutes avant de te laisser ici. Tu ne dois dire à personne qui tu es, d'où tu viens ni quoi que ce soit te concernant. Tu ne dois en aucun cas utliser tes pouvoirs, est-ce que tu m'as compris ?
  • Oui, mais Anc...
  • Non pas de mais ! Ne me regarde pas comme ça Judith, sinon, je ne vais jamais arriver à te laisser ici. Je connais quelqu'un dans cet établissement, elle se nomme Maude. Tu peux avoir confiance en elle. C'est une très bonne amie à moi et elle sait qui tu es. Tout n'est qu'apparance ici. Rien n'est ce qu'il parait. Oublie jamais cela. Seul demeure l'amour alors fait marcher ton cœur d'accord ?

La porte s'ouvrit sur une femme petite et vieille, habillée de manière très stricte.

  • Mme Gauthier ! fit-il faussement.
  • Vous êtes en retard Ancelin. Comme toujours.
  • Nous avons eu quelques soucis de transport.
  • Pour changer, Ancelin. Vous avez encore crever c'est ça ? Panne d'essence ? Vous avez tout de même trois bonnes heures de retard !
  • Euh... Soit ! sourit-il embarrassé.
  • Où est l'enfant ?

Il se déplaça m'exposant ainsi à la vue de cette effrayante femme.

  • Elle est d'une beauté sans pareil ! s'exclama-t-elle. Comment tu t'appelles ma petite ?

Elle me sourit découvrant ainsi une bouche édentée.

  • Elle s'appelle Judy Morel, dit-il en me sondant.

J'acquiesçai sans trop savoir quoi répondre.

  • Elle doit avaler ça tous les matins. C'est pour son cœur, mentit Ancelin en tendant un flacon à Mme Gauthier.

Je les regardais échanger quelques banalités et il se tourna vers moi et me pris dans ses bras. Suprise par tant de proximité, je ne savais que faire. Il me chuchota :

  • Tu as des flacons dans le sac. Cache-les. Je ne serais jamais loin de toi, ma petite Ju.
  • Allez, on y va, m'arracha la vieille femme.

Puis elle referma la porte qui me séparait de la seule personne qui me restait. Sans dire un mot, je la suivis, la tête baissée. Quand elle me parla sa voix avait changé et je relevai subitement la tête.

Devant moi, se trouvait une jeune femme bien habillée avec un chignon relevé. Sa voix était douce et il émanait d'elle une sérénité merveilleuse. Je me retournais pour voir où était Mme Gauthier lorsqu'elle se présenta à moi :

  • Mme Gauthier, pour vous servir.
  • Mme Gauthier ? fis-je surprise.
  • Les apparences sont trompeuse ici, ma chère ! avoua-t-elle en me prenant par le bras. Vous êtes surement la seule élève à avoir vu mon vrai visage ! Regardez cet endroit ! N'est-il pas merveilleux ?

Je regardais autour de moi sans trop comprendre comment un aspect intérieur pouvait être aussi parfait comparé à celui extérieur. Tout y était magnifique.

  • Je vais vous mener aux dortoirs. Vous devez vous lever dans deux petites heures. Je vous conseille de bien vous reposer. Vous commencerez les cours vers 7h30. Tout est clair pour vous ?
  • Oui Mme Gauthier, répondis-je les yeux émerveillés.

Elle ouvrit une toute petite porte et nous dûmes nous baisser pour pouvoir la passer. La salle suivante me desillusionna complètement. Une vingtaine de lits superposés étaient allignés devant nous. Dix lits de chaque côté et un long tapis central pour le passage. Des chaussures de chaque côté des lits et des uniformes pliés sur chaque table basse. Les enfants dormaient à point fermé. L'angoisse me remonta d'un trait.

Je me tournai vers elle, et j'aperçus son visage enlaidi.

  • Merde, soufflai-je. Mais comment je vais...
  • Un problème Mademoiselle Morel ?
  • Euh, non ! chuchotai-je un peu trop fort.

Tout près de moi, un enfant se retourna dans ses draps. L'horrible femme sortit un fouet et le fis claquer au sol. Je sursautai de peur et tout redevint calme et silencieux.

La lune éclairait le lit qui m'attendait. Troublée, je deposai mes sacs sur mon lit et la femme disparut dans l'obscurité de la pièce. Je vis la porte s'ouvrir sur une lumineuse beauté puis elle se referma me laissant seule, emprunte aux tourments. Je ne pouvais rester ici plus longtemps. J'attrapai mon sac à dos et me levai doucement pour ne réveiller personne, puis je me faufilai par une autre porte. Je l'ouvris lentement pour ne pas qu'elle grince. Une fois à l'intérieur, je découvris une bibliothèque. Je m'installais dans un fauteuil confortable puis fouillais mes affaires. Ancelin y avait glissé un traceur et je vis un autre petit sac contenant les fameux flacons. Un petit mot d'Ancelin les accompagnait :

"Ma petite Ju, ces flacons t'aideront à affiblir tes pouvoirs. N'oublie pas, tu ne dois pas t'en servir. Tu as ton poignard pour te défendre et j'ai mis un traceur pour pouvoir te suivre sans arrêt. Laisse-moi le temps de retrouver ta sœur et tes parents puis je te sortirai de ce trou à rats. Courage."

Le morceau de papier se consuma instantanément et rien n'en retomba. Je m'adossais en soupirant. Mais qu'était cet endroit lugubre aux mille lumières ? Pourquoi me cacher ici ? Je m'assoupis quelques instants en repensant à cette nuit éprouvante. Quelques instants plus tard, ma montre vibra m'annonçant cinq heures du matin. Je regagnai le dortoir sur la pointe des pieds et fis mine de me réveiller en même temps que les autres.

  • Hey la nouvelle, m'accosta une fille bien trop belle pour être ici.
  • Salut, renvoyai-je en me levant. Je suis...
  • La ferme la nouvelle, je ne t'ai pas demandé de parler, ricana-t-elle. Alors voyons ce que tu as dans ton misérable sac.

Elle me l'arracha , l'ouvrit et le vida sur le sol. Rien n'en sorti, à mon grand étonnement. Elle regarda à l'intérieur mais elle n'y vit rien.

  • Tu n'as rien pauvre naze, cracha-t-elle à mon visage.
  • Ton haleine empeste le phoque, ma grosse, intervint un garçon qui ressemblait à un géant à la carrure impressionnante. Dégage d'ici tu veux ?
  • Jason, te revoilà !
  • Dégage, il t'a dit, se rallia une toute petite fille.
  • Toujours avec ta mouche collée à toi. Tu es bien une pauvre merde, mon gars !

Il l'attrapa par la gorge et la souleva de terre. Il resserra son étreinte et le visage de la mauvaise fille rougit.

  • Tu es sûre de vouloir aller sur ce terrain là de mon matin, ma grosse ?
  • Ex....cu...se..
  • De quoi ? J'ai mal entendu ? rit-il.
  • Lâ...che... moi. S'il ... te... plaît.
  • Tes supplications me font presque pitié, lâcha-t-il en la jetant au sol. Un bon conseil, dégage de ma vue ou je t'écrase. Compris ?
  • Oui, pardon, se confondit-elle en touchant sa gorge.

Des amies vinrent l'aider mais elle s'en dégagea. Elle jeta un regard noir vers mes nouveaux amis. Ils me regardèrent et me saluèrent.

  • Salut, moi c'est Jason.
  • Et moi c'est Aby ! fit la petite fille.
  • Salut les amis, moi c'est Judy.

Nous nous sourîmes et quand le fouet claqua plus un bruit ne résonna dans le dortoir.

  • Les cours commencent dans trente minutes ! Soyez à l'heure !

Je me penchais pour voir son visage horrible. Une magnifique femme se tenait au milieu de la pièce. Elle me fit un clin d'œil et se retourna puis sortit.

Tout le monde se prépara à la hâte. En deux minutes, ils étaient sortis du dortoir. Moi, j'enfilai encore cet uniforme bien trop grand pour moi. Je pris mon sac en vitesse et l'ouvris pour vérifier son contenu. Tout y était. Je soupirai de soulagement et sortis. Une fois dans le hall, plusieurs escaliers s'offraient à moi. J'étais complètement perdue et ne savais où aller. Soudain j'entendis mon prénom retentir. Je levais la tête et je vis Jason qui portait Aby. Ils me firent signe de les suivre. Rapidement, je les rejoignis et entrais en cours avec eux.

  • Bonjour à tous !
  • Bonjour Mme Molinaris ! répondirent en cœur les élèves.

Elle se retourna et son visage balafré me frappa en plein cœur. Elle lui ressemblait traits pour traits.

  • Pour les nouveaux arrivants, je suis la professeure princiaple de cette classe. Ici, vous êtes en cours de musique. Je suis Maude, me sourit-elle.

AventureFantastique
Tous droits réservés
1 chapitre de 7 minutes
Commencer la lecture

Table des matières

En réponse au défi

Ici tout commence

Lancé par Mindset .

Bonjour!

Pour mon premier defi je vous propose d'ecrire le debut d'une histoire en suivant le pitch suivant:

Vous venez d'arriver dans un nouvel internat en pleine nuit a cause d'un probleme de transport. Vous avez posé vos affaires dans le grand dortoir ou dorment tous les eleves et etes repartis imediatement pour ne reveiller personne.

Il est maintenant 5h du matin et vous retourner au dortoir ou vous allez rencontrer ceux qui seront vos deux meilleurs amis et ceuil ou celle qui serra votre enemi.

Les cours commencent a 7h30 et vous ne savez pas ou vous devez aller.

La longueur et le style sont libres mais n'oubliez pas de poser un contexte:cest le debut d'une histoire.

Commentaires & Discussions

Un nouvel endroit.Chapitre7 messages | 3 ans

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0