Moi ou moi ?
Psychologue
- Bonjour Joanna, je vous en prie, prenez place, aujourd'hui vous préférez le fauteuil ou le divan ?
- Le divan.
Je lui indique sa place et elle s'allonge. Je prends mon carnet et m'installe à coté d'elle.
- Alors, dites moi comment vous vous sentez aujourd'hui ?
- Ca va, j'ai pas fait de cauchemars cette nuit.
- Et vous l'expliquez comment ?
- J'ai écris toutes mes angoisses comme vous me l'avez conseillé.
- Voulez vous qu'on en parle ?
- Oui, je crois.
- Je vous écoute Joanna.
J'appuie bien sur son prénom pour qu'elle voit bien que je personnalise ma thérapie. Joanna a été torturée pendant plusieurs mois sans jamais avoir pu voir son agresseur, ce qui l'angoisse au plus haut point, car tout le monde peut être la personne qui lui a fait vivre l'enfer.
- J'angoisse d'être enfermée encore, qu'il vienne me voir la nuit, réussise à rentrer malgré mes alarmes. J'ai peur de le sentir près de moi, qu'il me refasse du mal.
- Est ce que lorsque vous l'imaginez, vous construisez une image de lui ?
- J'essaye mais j'y arrive pas. Et ça m'angoisse beaucoup.
- Avez vous toujours l'impression qu'il est là, pas loin de vous ?
- Oui, et j'en suis sûre qu'il va recommencer.
- Pourquoi ferait-il ça ?
- Pour me détruire. Il veut pas que je me reconstruise, il veut que je meurs.
- Pourtant il vous a laissé partir, non ?
- Oui, pour me torturer encore. C'est pas une vie de vivre sans arrêt dans la peur. Oui il me torture plus physiquement mais psychologiquement maintenant.
- D'accord. Bien, on va cloturer ici pour aujourd'hui et on se revoit à la fin de la semaine.
- Merci. Dit-elle en sèchant ses larmes.
Je la raccompagne à la porte et réfléchis à ce qu'elle vient de me dire. Sa thérapie va être encore longue.
Psychoptahe
Je descends les escaliers qui mènent à ma cave et lorsque j'arrive dans la pièce, elle sursaute. Je ne parle pas car je veux pas qu'elle reconnaisse ma voix. Je caresse son corps nu et abîmé par mes soins.
- Pitié, pitié arrêtez !!! Crie t'elle en sentant mes mains sur elle.
Je revérifie bien qu'elle porte toujours son bandeau sur les yeux puis je vais chercher mes instruments du jour. Aujourd'hui j'ai envie de jouer au dentiste, ça laissera du temps aux autres blessures de se guerir.
- Arrêtez !!!!
Je la regarde et souris face à mon oeuvre. 47 jours qu'elle souffre pour moi. Je force sa bouche à s'ouvrir et elle crie en tentant de se débattre mais je fixe sa tête avec un étau et je peux travailler comme ça tranquillement. J'allume la musique et prends une grande inspiration. Je prends la petite perceuse et commence par effriter la molaire, puis l'os de la gencive, j'aspire bien les morceaux et le sang puis je passe à l'autre coté. Cette fois ci je vais pas percer, non je vais arracher mais une dent ne s'arrache pas aussi facilement que ça. Je suis en sueur lorsque j'y arrive. C'était bien plus facile de lui retirer les ongles. J'éponge mon front puis prends les petits clous que je lui enfonce dans la gencive, entre chaque dent et la voilà magnifique. Je nettoie bien sa bouche et cautérise ses plaies. Elle pleure je crois.
- Pitééééé arrêtezzzzzzzz bafouille t'elle, lorsque je libère sa machoire cloutée.
Je caresse son corps en fermant les yeux et m'arrête au hasard. Ses pieds, que vais-je pouvoir lui faire? Elle crie, se débat et je regarde mon matériel. Je caresse l'intérieur de ses cuisses et elle hurle plus fort. Sa cheville est cassée depuis plusieurs semaines et sa peau est noircie, je pense que je ne vais pas avoir le choix, je vais devoir couper.
- Non laissez moi !!!! Laissezzzzz moi !!!!!
Je prends les mesures, je nettoie bien et je prends ma scie. Elle hurle aux premiers coups de scie puis s'évanouit. C'est vraiment pas amusant mais bon j'ai commencé le travail alors je le termine. Je fais un pansement et elle se réveille. Il va être temps pour elle d'affonter sa nouvelle vie. Je viendrais la voir à l'hopital et lui proposerais mon aide. Car les victimes ont toujours besoin d'une très bonne thérapeute pour affronter leurs peurs et leurs angoisses. Et oui je recommencerai.
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