Journée de merde
Aujourd’hui, quand je me suis l’vé,
Il faisait froid il avait g’lé,
‘l a fallu r’mettre du bois dans l’feu
Sinon l’autre ouvrait pas les yeux.
Moi, comme j’avais la gueule dans l’cul,
J’me suis cogné dans l’mobilier.
Pour mon orteil c’était foutu,
Mais j’ai pu m’ret’nir de gueuler.
Après la douche, du trompe-couillon,
Faut bien faire croire à ces guignols
Que moi aussi j’peux sentir bon.
Faut qu’l’image colle à la bagnole.
Quand je suis rentré hier soir,
Y’avait plus rien dans l’garde-manger.
C’matin j’ai pris un café noir,
Mais pour le pain, c’était râpé.
C’matin la route était barrée,
Pas un panneau pour l’signaler !
Hier matin j’avais pu passer,
Hier soir c’était déblayé.
Aujourd’hui ils r’faisaient le goudron,
Moi, j’me suis r’trouvé comme un con.
Obligé de faire demi tour,
C’est pour ça qu’j’étais à la bourre !
À mon chef, j’ai dû expliqué
Pourquoi j’ai été retardé :
« Pour pouvoir passer par Précy.
J’ai dû retourner à Genouilly.
Je me suis colleté un blaireau
Qui roulait comme un escargot.
Et un culto dans son tracteur
Qui avançait à deux à l’heure.
J’aurais bien appelé d’mon portable
Mais j’l’avais laissé sur la table.
Non, j’déconne, j’suis pas équipé,
Pour ça qu’j’ai pas téléphoné. »
J’y’ai pas dit, mais en arrivant,
Comme j’avais faim comme un mendiant,
J’suis passé à la boulang’rie,
Me suis offert deux viennoiseries.
Quand j’suis arrivé au bureau,
Comme j’avais pas d’croissants pour tous,
Y m’ont r’gardé comme un salaud,
J’leur ai fait des doigts, pas des pouces...
Puis il a fallu corriger
Les plans qu’a faits l’autre empaffé.
Y’en n’a pas un qui soit correct.
Ça rend ma matinée infecte !
Ensuite, y’a mon collègue suisse, ah !
Qui veux que j’lui fasse un calcul.
Biensûr il faut qu’ce soit fissa,
Sinon j’vais m’faire botter le cul !
C’est un foutu calcul sismique,
Franchement, j’ai pas de martingale,
Si j’ai pas d’info, sale bourrique,
J’te dirais bien : « Du kannst mich mal ! »
Mais faut être un peu diplomate,
Pas passer pour un sociopathe.
Un p’tit e-mail pour demander
Toutes les données à renseigner.
Il me rappelle : « Est-ce que c’est fait ? »
J’lui ai promis pour vendredi,
Maintenant faut que j’aille bouffer,
Tu vas bientôt me lâcher, dis ?
C’est vrai que j’ai un peu la dalle,
Les croissants étaient maigrichons.
Et l’autre qui va me rendre ronchon,
J’lui dirais bien : « Du kannst mich mal !!! »
De retour du supermarché,
Sur le parking, la meilleure place,
Je me gare tout près de l’entrée,
Sur la place de l’autre pouffiasse.
Je sens qu’elle va encore hurler,
Elle avait qu’à être là plus tôt.
J’voudrais pas être méchant, mais
Elle a ses trucs, c’est pas nouveau...
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