Chapitre 12

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La rentrée approcha vite. Le lundi je pris le premier bus, pour ne pas être pas être en retard le premier jour, et arriva, mon sac sur le dos et mes béquilles à la main, devant la faculté. Le campus était très grand, rien a voir avec mon lycée. Une fille était plantée devant le premier bâtiment, des sachets à la main, et les distribuait avec grand soin. Curieuse, je m’approchais d’elle.

“Bonjour, tu es en première année ici, tu es nouvelle?” Me demanda-t-elle d’une voix un peu trop joyeuse.

Je lui répondis que oui, j’étais nouvelle. Immédiatement elle me demanda si j’étais américaine. Qu’avait-les gens avec les américains ici? Elle commença à me poser un million de questions à la suite sans même prendre le temps de respirer. Je commença à reculer, n’ayant pas envie d’être le centre de l’attention. Soudain, un jeune homme passa devant moi et dans un parfait français s’exprima.

“Allons Alice, tu n’as pas honte d’embêter une nouvelle comme ça?”

Adrian. C’était lui. Quel hasard de tomber sur lui dans cette foule de nouveaux étudiants aussi perdus que moi. Il se retourna alors vers moi.

“Salut Violet! Comment tu vas depuis le temps, tu as réussi a monter tes valises chez toi avec tes béquilles?”

Je lui expliqua toute ma mésaventure avec les trois étages. Et il rit. Son rire était contagieux. Je me mis à rire aussi. Les cours allaient commencer. Mon premier cours en amphithéâtre sur la biologie! J’étais super excitée. Adrian m’accompagna jusqu’à l’amphithéâtre. J’allais aller m’assoir tout en haut pour être le moins visible possible (et ne pas avoir a descendre les escaliers avec mes béquilles), quand Adrian m’interpella pour que j’aille m’assoir avec lui et sa bande de potes. Quand je la vis. Elle avait les mêmes longs cheveux blonds et la taille fine, mais quand elle se retourna, la différence me frappa. Ce n’était pas Kay. Cette fille avait les yeux bleus et tous les traits de son visage étaient différents. Adrian me présenta alors en tant que la nouvelle américaine à Strasbourg handicapée. Je fis la connaissance de Margot (la fille aux cheveux blonds), Marco et Maxime. Et leur précisa que mon prénom était Violet. Je m’assis à côté de Margot, et le cours commença. C’était un cours de présentation et des différents débouchés suite à cette formation. C’était impressionnant de voir un amphithéâtre si rempli, que des élèves avaient dû s’assoir sur les marches d’escaliers.

A la fin du cours, Adrian et Margot me proposèrent d’aller marcher avec eux. Je les regarda d’un air de dire “moi? Marcher?” Ils rirent et s’excusèrent. Nous allâmes nous assoir sur un banc. Ils me demandèrent de me parler de ma vie à Dallas, je leur expliqua que je ne souhaitais pas particulièrement en parler, mais que j’étais là pour un nouveau départ. Puis je leur parla de Kay. Je ne sais pas comment sont placés les français sur le sujet de bisexuelles. Mais je m’en fichais, j’avais hâte de leur parler d’elle. Elle était la personne la plus importante dans ma vie. Et finalement personne n’était au courant de ce qui se passait entre elle et moi, à part nous deux et ses parents.

“Tu as de la chance d’avoir rencontrée ton âme soeur.” Me dit Margot avec un sourire. Je n’avais même pas eu besoin d’employer le terme, elle avait compris.

Adrian n’avait pas parlé durant toute la conversation. Quant aux autres, ils s’étaient allumé une cigarette, comme si cela leur était égal. Mais je me fiche de l’avis des autres. Celui qui comptait le plus pour moi était celui de Kay, et j’avais déjà hâte de l’appeler le soir-même pour tout lui raconter.

“On en a pas parlé, mais j’espère bien que tu nous choisiras pour ton groupe d’anglais Violet!” Lança Marco.

Ils avaient donc écouté la conversation, contrairement à ce que je pensais. Je ris. Bien évidemment qu’ils voulaient de bonnes notes en anglais. Je relevai les yeux et vis 4 paires d’yeux me regarder intensément.

“D’accord, d’accord, si votre vie en dépend tant que ça, je me mettrai avec vous!”

Ils étouffèrent leurs cris de joie. Leur année dépendait tant que ça sur les cours d’anglais? Nous avions des cours bien plus importants pourtant. Mais je n’ai pas posé la question, préférant la garder pour moi.

J’appris plus tard, que seulement Margot était dans sa première année, Adrian, Marco et Maxime étaient tous plus âgés que nous, ils avaient redoublé leur première année. Cela expliquait les cours d’anglais. Je suppose qu’ils avaient raté ce cours là également.

Plus tard dans l’après-midi, je décidais de rentrer chez moi. Margot se proposa de me ramener, elle savait maintenant que nous habitions proche l’une de l’autre. Je lui demanda si ça ne la dérangeait pas de prendre le bus, comme je ne pouvais pas marcher.

“J’ai une bien meilleure idée, suis-moi.” Me dit-elle.

Je la suivi jusqu’à un vélo, vert et un peu vieux, si vous voulez mon avis, avec un porte bagage à l’arrière.

“Je suis censée monter là-dessus?” Lui demandai-je.

“À part si tu souhaites rentrer à pieds, alors oui!” Me dit-elle avec un grand sourire.

Ce ne fut pas avec une grande confiance que je montais à l’arrière de son vélo. Et après une chute où des passants se sentirent obligés de me ramasser pour me relever, nous sommes arrivés devant chez moi. Décidément Margot n’était pas la plus douée sur un vélo, mais ça m’évitait de prendre le bus, et c’était une assez bonne raison pour tomber quelques fois et attirer l’attention de passants. Une fois arrivées chez moi, je proposa à Margot de monter boire un verre, ce qu’elle accepta. Nous nous retrouvâmes dans mon petit studio, sur mon lit à boire un verre de soda quand elle me proposa de regarder une série française. Une série de télé-réalité. Je fis une grimace, pas du tout mon genre, mais elle avait l’air si contente de son idée que je ne pu refuser.

Deux épisodes plus tard, j’avais le cerveau qui allait exploser. C’était assez de bêtises pour une année toute entière. Mais en partant, Margot me fit promettre de revenir pour regarder la suite avec elle. Je n’eus pas d’autres choix que d’accepter, je voulais vraiment qu’on se rapproche elle et moi, c’était pour l’instant ma seule amie, hors Adrian.

Une fois qu’elle fut partie, commença ma partie favorite de la journée. Je pris mon téléphone et appela Kay en FaceTime.

“Alors comment va ma française préférée?” Fut sa première phrase. Mon coeur se réchauffa.

“Et comment va ma personne préférée?” Fut ma réponse à sa question. J’adorais l’appeler comme ça, parce qu’elle l’était. Ma personne préférée.

Elle rit, son rire me manquait.

Je lui raconta ma journée, et elle la sienne. Je lui raconta comment Margot m’avait forcée à regarder une télé-réalité. Elle rit de nouveau. Elle a le plus beau rire.

Un blanc s’installa dans la conversation.

“Tu me manques, tu le sais?” Me chuchota-t-elle.

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine.

“Oui, je le sais, et tu me manques davantage Kay. J’ai déjà hâte de te revoir. Tu sais que Margot m’a dit tout à l’heure que nous étions des âmes soeurs alors même que je ne lui avais rien dis de spécial sur toi, à part notre moment à l’aéroport.” Je rougis.

On passa une bonne partie de la nuit à s’imaginer nos retrouvailles, où et quand elles auraient lieues, ce que l’on ferait. Une partie de moi se demandait si l’on s’embrasserait de nouveau. Je l’espérai en tout cas.

Ce soir-là, Kay m’envoya un message alors que je dormais déjà. “Je suis tellement contente que tout se passe bien pour toi Vi’, tu le mérites. J’ai seulement une peur, qui ne veut pas me quitter et qui me ronge, celle que tu m’oublies face à tous tes nouveaux amis, s’il te plait ne m’oublie pas. Je t’aime tellement, je ne supporterai pas de te perdre. Dors bien, lovely.

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