Le Métèque
Un pèlerin s’est arrêté
Face aux portes de la Cité,
D’haillons vains vêtu,
Un bâton vétuste,
Livrée de vers nus
En main, tendue aux vigies
Sifflant jà cuivre harmonie.
L’écho de la rue
S’élevait vers l’azur
Strié des vierges nues.
Le portail d’Airain, sublime,
S’ouvre aux pieds nattés d’élyme,
Couvert des vertus
Des longues aventures
En pays perdus.
Une blanche trabée lors s’avance,
Quête raisons, tenante séance
« J’apporte mots ténus,
Mille aubades lacunes
Autant de résidus
Foule de souvenirs capiteux
Images gravées dans les yeux
Des remparts d’ivoire
Des foudres zinzolines
Des ombres d’étoile noire
Un crépuscule ambrassant
Des éclats du moire
Des lignes sibyllines
Des abysses mâchoires
Où les rêves et vœux échouent
Et où l’Homme plonge et s’absout
Je vous fais peintures
Des mondes qui débutent
Bien loin de vos murs. »
Alors l’on tend mains et ouïes ;
Cité, de ces récits, jouit
D’honneurs grands et purs,
Trésors plus vénustes
Que les ors impurs
Guettant dans l’ombre des altesses.
Le Roi s’offrit Prostatès
D’ivresse au Mercure,
Son isotèle juste,
A cette langue si dure.
Ains, navrent ici liesses secrètes,
Car à la lumière céleste
L’Aède, à la bure
De l’ardeur férue,
Rallia la bordure,
Frontière loin des âtres, verves
De la Cité, suivre Minerve.
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