Je me lève le matin et parfois, elle est déjà là. Elle plane au dessus de mon lit, attend que que je me lève et m'sourit. Elle m'accompagne au café, me sert mon petit-déjeuner. Elle me regarde, je la regarde, nous nous apprécions, il arrive aussi que nous nous détestions. Nous partageons tellement de moments ! Il faut dire que son don d'ubiquité la rend difficile à éviter. Ou que je sois, elle est là. Nul besoin de l'appeller, elle sait très bien ou m'trouver. Nous habitons la même maison, partageons entre autre le salon. Elle occupe l'étage supérieur, ma conscience est sa demeure. Mais attention, elle n'est pas qu'environnementale d'un point de vue initial. Je la trouve surtout sous durale, quelque peu mentale... Elle est un peu comme une mère, elle sait ce qui agite douloureusement mes viscères et tend mes nerfs. Si des gens du décor m'ignorent, si cela me blesse ou me stresse, elle déploie avec tendresse ses ailes, m'élève en sa citadelle. Elle devient un rempart qui m'enserre de toutes parts et avec égards m'isole de ce qui me désole, me console. Comment ne pas la considérer comme une âme-soeur ? Et puis, je ne vous l'ai pas encore dit, nous sommes nées le même jour à la même heure. Mais comme dans toute relation, il est courant quelques complications. Sans vouloir la blesser, elle est parfois difficile à supporter. C'est vrai, elle est énervante, chiante, peut se montrer si collante et si ennuyante ! Et puis l'est posséssive, trop affective. Un jour glamour, le lendemain chagrin et les jours d'aprés fait comme si de rien n'était. Elle est un peu bipolaire, c'est clair. Malgré ses sautes d'humeur, elle a bon coeur. Et en vérité, elle ne fait jamais que s'adapter aux miennes quotidiennes de terrienne. Je l'admets, je l'aime vraiment comme elle est.

Ce soir, je léverai mon verre à sa gloire et à ceux qui la fuient, je leur dis: "Vous n'avez pas compris. La solitude est une bénédiction dans ce monde de c...".

Merci à elle.