Descente en Enfer

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Ma mère était atteinte de la sclérose en plaque. En rémission jusqu'à présent, elle rechuta brutalement. J'avais 8 ans. Nous l'apprîmes lors de cette première rechute et ce fût un choc. Elle se retrouva en fauteuil roulant. Nous dûmes déménager à la campagne, dans une maison moins onéreuse et pratique pour s'y déplacer en fauteuil, donc un plain-pied. Puisqu'elle ne pouvait plus travailler comme avant ma vie changea du tout au tout. Je m'occupais d'elle comme je pouvais, de mes frères et sœurs et de la maison. Puis mon père perdit son emploi. Il déprima, accompagnant ma mère dans sa mélancolie. Il devint également très nerveux. La tension à la maison était extrèmement électrique. Et pour me détendre, j'essayai de voir mes copines de quartier le plus souvent possible. Je continuai la gymnastique, mais plus en club, au collège. Ce qui me détendait également. Ma moyenne scolaire a commençé a baisser car j'étais trop stressée pour me concentrer sur mes devoirs. Ça criait beaucoup à la maison. Mon père était devenu particulièrement irascible et ma mère effaçée. Durant les deux premières années j'eus une bande de copines de classe et une bande de copines de quartier. J'essayai de me réconforter avec mon entourage personnel mais nous étions dans un village et on s'ennuyait du manque d'animation. Au début de ma 3ème année, j'abandonnai la gymnastique car je n'avais plus de temps pour la pratiquer. Il fallait absolument que je me réinvestisse dans mes cours. Ne canalisant plus mon énergie dans le sport intensif, avec le stress de la vie à la maison, je fis une anémie assez sévère soudainement. Je commençai à manquer des cours. Mes camarades de classe cessèrent de me comprendre. Une de mes copines me donna une violente gifle qui fit claquer ma tête contre une vitre. Je perdis confiance en l'amitié. Ma meilleure amie me gifla également, en plein cours. Personne ne me défendit. Je perdis mon estime de moi, et je me mis à me négliger. Durant les deux années suivantes, je n'eus plus qu'une seule amie. Les garçons de ma classe se moquait tous les jours de mes origines polonaises et un soir, l'un deux m'attendit à la sortie du brevet blanc pour m'étrangler et me projeter à terre. Cette fois-ci, je réagis en allant me plaindre au proviseur et il fut exclue trois jours du collège. J'étais profondément triste et stressée. Il n'y avait que ma seule amie qui me donnait du réconfort. Je ne pouvais plus me réfugier dans mon sanctuaire secret, sur le fameux banc dans le fameux parc avec Maxence, cet endroit imaginaire, car nous étions loin l'un de l'autre, c'était devenu trop irréel. Récemment, j'ai appris que pendant cette période il avait connu son premier amour avec une jeune fille rousse. Nos chemins affectifs ont pris des destinations différentes. Je parlais du harcèlement et de la violence que je subissais au collège à mes parents et je leur expliquais que j'avais besoin d'un meilleur suivi des professeurs et ils acceptèrent que je change de collège. Du public, je passais au privé.


J'avais raté la moitié de mon année de 4ème et la moitié de mon année de 3ème avec mon anémie, et je due redoubler. Néanmoins, j'avais obtenu mon brevet. Je choisis un collège en me promettant de retrouver le courage de prendre soin de moi, créer de nouveaux liens et de remonter ma moyenne scolaire. Je relavai mes cheveux régulièrement, me fis des mèches blondes, me fis percer les oreilles et choisis moi-même mes vêtements. J'osai des tenues plus féminines. Et du maquillage notamment, pour protéger ma peau du soleil. Le tout, pour paraître soignée et sérieuse. Quand j'entrai la première fois dans la classe, le professeur m'indiqua une place à côté d'un beau jeune homme, Matéo. Il avait l'air d'un mannequin car il était très grand et mince. Il avait une très large carrure et des hanches très étroite. Il était impressionnant. Il mettait en valeur son beau corps en V avec des vêtements classiques. Sa tête était plutôt rectangulaire, il avait le même type de visage que Maxence. Des yeux bruns profonds surmontés de beaux sourcils bien dessinés. Un joli nez droit à l'ossature légèrement saillante. Une bouche en relief aux contours flous. Mais il avait le type italien. Je décidai qu'il n'était pas mon genre mais tout de même très beau. Je crois qu'il me remarqua également. Il se montra protecteur et galant. Cela m'apaisa, je me sentis bien accueillie et je fis connaissance avec mes camarades de classe filles avec qui je développai vite une amitié. Je cherchai parmi elle une fille acceptant de dessiner avec moi à l'extérieur du collège, et Isabelle se proposa spontanément. Le beau jeune homme compris vite que je me méfiais des hommes en général car il due sentir ma distance. Il était très observateur, et il devint amer avec moi. Il se mit à me « charrier », en ses termes, en me faisant des propos sexuels à chaque fois que nous étions assis l'un a côté de l'autre. Cela devînt du harcèlement. Il me choqua. J'avais treize ans, et pas encore de libido et je trouvais cela déplacé. D'autant plus que nous étions au collège. J'en parlai à mes copines de classe qui ne s'en troublèrent pas. Certaines étaient sous son charme. Beaucoup en fait. J'essayai de l'ignorer, mais me concentrer sur les cours dans ces conditions était difficile. Je trouvais qu'il manquait évidemment de subtilité et je le trouvais condescendant et méprisant. Mais un jour, il traversa la cour pour venir me parler. Je fus intimidée et j'avoue, un peu troublée, et il me dit : "De toute façon, je me trouve parfait. Je n'ai pas de défauts." A l'heure actuelle, je ne sais pas si c'était de la drague mais je crus comprendre qu'il voulait que je le trouve beau, et peut être que je sois séduite par lui. Je fus surtout soulagée qu'il ne me lance pas de pique. Mais je compris qu'il s'intéressait à moi. Avec du recul, je crois qu'il s'était comporté de manière impulsive, sans réfléchir et sans maîtrise de lui-même. Un autre jour, il vint me voir pour m'avouer que le garcon qui me harcelait dans le collège précédant était son cousin. Je me méfiais d'autant plus de lui. Finalement, vers la fin de l'année scolaire, j'avais augmenté de 2 points et demi ma moyenne. Ce qui était médiocre.

J'étais fan des romans fantastiques d'Anne Rice qui écrivait des histoires sur les vampires. Un jour, alors que je lisais un de ces livres, le vampire qui faisait l'amour avec une future victime se confondit dans mon esprit avec Matéo, et j'eus mon premier orgasme. Ce moment de ma vie est important, car je sentie mon cœur se cicatriser. Certes, ce garçon ne me respectait pas du tout, mais il avait réussi à me réanimer un peu. Par la suite, j'ai vu sur internet que Matéo était devenu PDG d'une groupe d'entreprises dans le secteur de l'automobile, qu'il avait acheté une belle maison. Je suis tres fière de lui. Je n'ai pas oublié son mépris mais je lui ai pardonné, car il ne faut pas rester avec la haine dans le coeur. J'ai décidé, une dizaine d'année plus tard, de le recontacter sur facebook pour lui parler de mes sentiments de l'époque et également pour avoir des excuses de sa part et de la part de son cousin. Il m'a dit par internet : "Coucou ça va ?" Et ce fût tout. Son cousin fit la même chose.

Un autre Matéo de notre classe m'a recontactée ces dernières années, et m'a fait une belle déclaration d'amour. Il me dit que je lui plaisais depuis notre rencontre au collège. Il est plutôt bel homme, mais est marié et a une famille. Il est triste de la santé psychique fragile de sa femme. Lui aussi a remarquablement bien réussi sa vie professionnelle. Il a son restaurant, une moto et part au ski en hiver avec sa famille tous les ans. Je suis également très fière de lui. Je n'ai pas accepté sa proposition de sortir avec lui car je suis, tout comme sa femme, trop fragile à présent. Un autre jeune homme de notre classe m'a recontacté ces dernières années, Jules, pour me faire également part de son « amitié » du temps du collège, mais il est marié avec une copine de notre classe. Il a réussi sa vie professionnelle également, il est stomatologue et a beaucoup de succès auprès de ses clients. Je suis tellement contente de savoir que les personnes qui ont compté pour moi réussissent si bien. Et flattée de leur intérêt de l'époque encore présent.

Dans la classe, il y avait un « skinned ». C'est à dire un raciste neo nazi. Il me « vouait un culte » à cause de mes origines polonaises. Il m'appelait la russe. Lui aussi avait des propos sexuels pour moi à chaque fois que nous étions assis à côté l'un de l'autre en cours. Il était beau, mais sa perversion me dégoûtait tellement que je le trouvais hideux. Globalement, à 13 ans, j'en concluais que les garçons étaient des pervers.

Lors de cette année, une fille m'avait abordée alors que je prenais le bus pour le collège. Elle s'appelait Clara. C'était mon opposée physiquement, elle était aussi blonde que moi j'étais brune, ses yeux étaient aussi bleus que les miens étaient bruns et elle était très grande. Elle était belle et ressemblait à un mannequin. Elle devint tout de suite mon amie par sa volubilité et son humeur enthousiaste et joyeuse. Elle avait deux frères Mathias et Romuald, dont l'un d'eux étaient son équivalent masculin. Je le trouvais très beau, et je décidais de me mettre à fantasmer sur lui le soir avant de dormir. J'essayais d'en faire un remplaçant à Maxence. Mais Mathias était d'une nature mélancolique ce qui me rebuta complètement. Il était plutôt poète que sportif ce que je ne trouvais pas attirant. Malgré tout, lorsque je rentrais dans la maison de Clara, j'espérai toujours le croiser. Et lorsque cela arrivait, mon cœur se mettait à battre. Clara et moi avions une copine commune : Adélaide. Adélaide m'invita un jour à dormir chez elle. Avant de me coucher, je croisais un de ses frêres. Je fus immédiatement foudroyée par l'excitation qui me traversa le corps par le milieu. Je nous imaginai en train de faire l'amour, et j'eus un orgasme. C'était tellement soudain, que je m'en effrayai un peu et évitait de faire connaissance avec le jeune homme. Aujourdhui, je sais que cette fratrie a été traversé par des évènements dramatiques, de l'inceste dont la victime a été mon amie et je me réjouie d'avoir gardé une distance.

Adélaide avait un voisin nommé Brendon. Celui-ci vint me voir un soir devant chez moi, et me demanda de sortir avec lui. C'était la première fois qu'un garçon me faisait une telle proposition. Malheureusement pour lui, je ne le trouvais pas à mon goût. Mais j'en fut très flattée.


Avec cette moyenne médiocre, je n'eus pas d'autre choix que de faire un BAC technique. Mon choix se porta sur des études médicaux-sociales mais ma mère m'imposa un lycée d'art proposant un BAC STI arts appliqués, en Belgique. A cause de ma facilité en dessin. Je finis par accepter à la condition de partir en internat. Mon anémie, au bout de trois ans, était enfin guérie. A ce moment là, je décidais pour séduire mon futur entourage et de m'embellir au maximum. J'avais encore peur d'être maltraitée, et je parachevais donc mon relooking totalement. Je laissai pousser mes cheveux, je les teignais complètement en roux, et me « déguisait » littéralement en femme. J'avais comme objectif de devenir une élève populaire. Pour me consoler de mes harcèlements au collège. Je savais que l'apparence était primordiale pour nous les adolescents. Et que mon moral remonterait à l'internat. Je n'afficherai plus cette mine sale et morose qui exaspérait tant les autres.


Avec tous ces projets en tête, juste avant d'entrer au lycée, virent les vacances. Je fréquentais Isabelle depuis un an. Elle avait la particularité d'être d'origine allemande et nigérienne. Je découvrais complètement cette culture africaine lorsque j'allai chez elle pour dessiner. Elle essayait tant bien que mal de s'adapter à notre France occidentale. Elle avait pour passion la culture japonaise, asiatique plus largement. A l'époque, le pays venait d'être jumelé à la France, et les dessins animés, les mangas, les jeux vidéos, le cosplay, l'excentricité japonaise faisaient leur apparition dans notre pays. Isabelle collectionnait donc des objets japonais et chinois. Elle baignait dans cet univers asiatique. Isabelle était une rêveuse romantique, et elle fantasmait sur un chanteur chinois Nicholas Tse qui était, il est vrai, un bel homme. Elle me racontait l'avoir rencontré lors d'un voyage en Chine avec son frère pour retrouver son père qui travaillait là bas. Je ne le croyais pas totalement, mais l'entendre continuellement me raconter ses « souvenirs » avec Nicholas alimentait ma tendance romantique. Je n'avais pas oublié Maxence, et le trouble qu'il suscitait en moi. Le frère d'Isabelle, Michael, plus jeune que nous, était un garçon très viril de corps. Très grand et musclé, il avait déjà l'air d'un homme. Il m'impressionnait un peu. Isabelle organisa une soirée « festive » avec sa tante, son frère et un ami de son frère. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et je me retrouvais à boire du whisky avec eux dans le salon à quatorze ans. Michael, âgé de treize ans buvait beaucoup, et je décidais de boire sa bouteille à sa place pour lui éviter d'être saoul. Isabelle se retrouva dans la chambre de sa mère avec l'ami de son frère, et elle me confia par la suite que celui-ci lui avait fait des attouchements sexuels. Moi je me retrouvais très alcoolisée écrasée sous le poids de la tante d'Isabelle qui essayait de me violer sur le canapé. Suite à l'intervention d'Isabelle descendue suite à mes cris, celle-ci finit par me laisser tranquille, et je me réfugiais dans la chambre d'Isabelle. Son frère Michael me rejoint aussitôt. Avec l'alcool, je me sentis attirée par sa bouche pulpeuse d'africain, et je l'embrassai. Il essaya lui aussi d'avoir un rapport sexuel avec moi : il s'allongea sur moi et commença à me caresser les seins. Je finis par trouver le courage de m'extirper de cette situation gênante. Il comprit, s'éloigna, et me laissa seule. Pendant une partie de la soirée, je perdis conscience, sans fis-je un coma itylique.


Je rentrai donc dans un lycée d'art. Tout se passa comme je l'avais espéré. Mes tenues firent sensations, je me fis une bande de copine, tout le monde me respecta. J'avais des facilités dans les matières principales de dessins. Il y avait beaucoup de travail mais c'était passionnant. Je passais la première année à me consoler de mes années antérieures. J'avais la sensation de pouvoir souffler un peu. A la maison, l'ambiance s'adoucit et ma mère commença petit à petit à remarcher. J'entrais au lycée d'arts en Belgique, en internat. Ce qui me procura un grand repos, car je pouvais m'occuper exclusivement de moi. La première année je me fis de nombreuses copines fantastiques qui m'invitaient de temps en vacances chez elle à Valenciennes ou à Paris.

Puis durant les vacances d'été avant d'entrer au lycée, il se produisit le traumatisme de ma vie. Celui-ci avec Isabelle. J'avais 16 ans. J'introduis l'incident pour ne pas trop vous choquer, car mon but est de me libérer de mes pensées envahissantes et pas de provoquer.


Pour mon anniversaire, j'invitais Isabelle chez moi, à la maison familiale, alors que mes parents étaient absent. Nous regardâmes un film. Ce qui s'est passé après n'est pas très clair, car j'ai essayé d'occulter cela un maximum. Il est possible que nous ayons bu un verre d'alcool. Mais je me rappelle qu'elle s'est jetée sur moi, que nous nous sommes bagarrées, ou plutôt que je me suis défendue comme je pouvais. Au début, cela fût des tentatives de chatouilles de sa part, puis peu à peu, elle devint devient de plus en plus brutale. Ses rires se transformèrent en ricanement. Elle insistait pour me plaquer sur la canapé, et ne comprenant pas la tournure des évènements, pétrifiée, je ne fuis pas. Elle finit par attraper mes poignets tout en continuant d'essayer de me plaquer, ricanant. Au bout d'une trentaine de minutes de bagarre, j'étais épuisée, et je croyais qu'elle aussi. Je décidais enfin de fuir, et je m'assis sur le bord du canapé. Elle en profita pour me toucher le sexe par dessus ma culotte et mes collants, en dessous de ma jupe. Je sentie ses doigts fins et puissants, ses ongles pointus me griffer le sexe par dessus mes vêtements. Ca a été un choc. Car elle était agressive, et elle était une fille. Ca a été le plus gros choc de ma vie. C'était le 12 août et j'avais 16 ans. Je me suis sentie profondément trahie par elle. J'avais cru en son amitié. Isabelle n'était pas lesbienne, elle sortait avec des garçons. Par la suite, elle s'est mariée et a eu des enfants. Donc c'était de la pure provocation. Une manière vicieuse de me blesser. Par la suite, elle m'a dit être jalouse de ma couleur de peau très claire. Isabelle était très mal dans sa peau. Elle avait un tempérament dépressif et elle essaya quelques mois plus tard de se suicider. Elle avala une boite d'anti-dépresseur. Je décidai de ne pas la laisser tomber compte tenu de son état de santé. Je me positionnais en infirmière-psychologue. Elle avait des hallucinations liées à son état dépressif. Elle croyait faire de la télépathie avec des asiatiques et avoir des pouvoirs magiques. Et je continuais à venir chez elle pour écouter ses élucubrations patiemment en redoutant une autre crise. Je passai les 2 années suivantes à m'occuper d'elle.


Régulièrement, Isabelle et moi, nous nous battions de nouveau et elle finissait par trouver l'entrée de mon sexe en contournant ma culotte sous mon pyjama avec ses doigts fins et pointus et ses ongles durs, et elle me labourait le vagin, elle le griffait. Cela me brûlait les muqueuses, les irritait, et provoquait des contractions de mon vagin autour de ses doigts qui l'empêchait de me pénétrer. Un vaginisme qui a duré 10 ans. La première fois, j'allais aux toilettes, et j'observai le sang de mon hymen qu'elle venait de forcer avec les larmes aux yeux. Cela dura 1 an et demi. Durant ces moments, j'imaginai le visage d'un bel homme pour m'aider à supporter cela. J'apprenais, un jour lors d'une fête où elle but de l'alcool, qu'elle avait été abusée par son oncle étant petite. Avec du recul, je me demande si elle n'a pas voulu m'exciser manuellement, elle m'avait avoué que les femmes femmes de sa famille africaine étaient « sorcières » de génération en génération... Un jour, elle mit les mains autour de mon cou et serra de toute ses forces. J'étais à moitié en train de dormir quand je me réveillai brutalement en la sentant m'étrangler, encore une fois, nous nous bagarrâmes. J'imaginai une manière de dénoncer son acte par une bande dessinée à destination des ados. Dix ans plus tard, j'ai été au commissariat pour porter plainte, mais il y avait prescription selon les policiers. De plus à l'époque, Isabelle étant une fille et n'ayant pas de pénis, cela fût considérer comme de simples attouchements par les policiers.


J'ai malgré tout réussi à passer mon BAC avec des résultats moyens mais un jury obtenu parmi les premiers. Je décidais que je ne pouvais plus rien pour Isabelle. Son état de santé psychique ne s'améliorait pas. J'emmenai Isabelle sur Paris chez un homme rencontré sur internet, la laissait chez lui. Sans rien lui expliquer de ses troubles, je lui en donnais la charge. Je revins en vacances chez eux deux ou trois fois pour m'assurer qu'elle resterait chez lui. Ce qu'elle fit. Sexuellement, elle se tourna vers lui. Et j'eus la paix d'Isabelle. Cette rencontre avec elle m'a profondément changée. Entre mes 16 ans et mes 24 ans, je n'ai plus voulu qu'on me touche. Je ne pouvais plus me déshabiller pour la douche. Alors je me lavais habillée. Aller à la mer et à la piscine en maillot de bain devant tout le monde l'était aussi. Les vêtements étaient pour moi une couche protectrice. Un bouclier. Avoir un petit ami était inconcevable. Je décidais de rester célibataire à vie. Une décision qui m'apaisa pendant un temps. Plusieurs années durant lesquelles j'étudiais.

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