Chapitre 1

5 minutes de lecture

Flashback

Sept ans plus tôt

Pot de pop-corn en main et télécommande à proximité, je regarde ma série préférée sur le grand écran du salon. Machinalement, je tourne la tête vers l'escalier qui donne acces à l'étage. Je ne sais pas pourquoi je le fais. Je suis comme attirée.

J'aperçois alors une silhouette. Elle est transparente et reste fixe. Je me fige de peur bien incapable de la quitter du regard, et en continuant de l'observer je remarque qu'elle a la forme d'une silhouette humaine.

Soudain, alors même que je l'observais celle-ci disparut.

Paniquée, j'appelle mon père qui est dans la cuisine.

- Que ce passe-t-il ?

- Il y avait quelqu'un là-bas. En pointant les escaliers du doigt.

- Ma puce, c'est impossible. On est que tous les deux.

-Mais si papa, je t'assure !

- Lucie, tu as une imagination débordante, ton imagination te joue des tours. Et arrête de regarder cette télévision, sors un peu. À ton âge, j'étais dehors avec mes amis. Allé, oust, va prendre l'air.

Du haut de mes quatorze ans, je n'ai que très peu d'amis. Je suis bizarre pour les adolescents de mon âge. Je fais des rêves étranges assez sombres en ce moment qui me perturbent, j'ai revu une silhouette d'un homme aussi quelques jours après, mais je n'en ai pas reparlé à mon père. Il va encore me dire que je déborde d'imagination, c'est peut-être vrai finalement. Pourtant, je ressens des choses, comme une présence par moment, quand je vais dans certains lieux.

Quand je suis dans mon lit, je sens quelque chose qui m'effleure légèrement la peau de mes joues un peu avant de m'endormir, c'est froid, mais à la fois doux et rassurant.

Quelques jours plus tard ~ Samedi vingt-quatre avril ~

Les disputes avec mon père se font de plus en plus fréquentes et très intenses. Apparemment, je me situe dans la phase : "Crise d'adolescence", d'après lui.

Une dispute éclate avec mon père cet après-midi, je n'ai pas cours et je veux aller au centre commercial, il ne veut pas me laisser sortir, pour aucune raison d'ailleurs. Il ne me répond pas quand je lui demande la raison. Lui qui me dit tout le temps que je ne sors pas assez, il se moque de moi.

Les éclats de voix se font résonner dans la cuisine.

- Papa, mais pourquoi ? Je crie.

- Je suis ton père, si je dis non, c'est non ! Monte faire tes devoirs maintenant !

Il est très tendu aujourd'hui. La gorge nouée face à son refus catégorique, je me sens monté petit à petit en pression. Nous nous fusillons du regard.

Prise par surprise, deux verres sur la table éclatent, je fais un bon en arrière ce qui me stoppe net.

- Je n'ai rien fait. Je dis paniquer en levant les mains.

Mon père regarde les morceaux de verre gisant sur la table et le sol sans prononcer aucun mot. Il me regarde ensuite. Je n'ai pas bougé de place, je reste figer. Le regard de mon père ne parait pas surpris. Je regarde encore les bouts de verres, puis les traits du visage de mon père se froncent, il se montre plus inquiet qu'autre chose. Je finis par sortir en trombe dehors déconcerter par ce que je viens de voir. Je n'y comprends absolument rien. Comment ont pu-ils éclater. Je cours me réfugier dans le petit jardin à l'arrière de la maison.

Dos collé contre le mur de la maison, je lève les yeux et je remarque que le ciel s'est assombri, pourtant, c'était une belle journée, aucun nuage n'était à l'horizon avant que la dispute avec mon père éclate. Je repense à ce qui s'est passé, des perles d'eau coulent sur mes joues. Je ne comprends pas pourquoi mon père a été aussi dur tout à l'heure, il n'est jamais comme ça avec moi. La colère ne m'ayant pas vraiment quitté, elle revient de plus belle. Des gouttes d'eau s'échouent sur ma main, pensant que ce sont mes larmes, je n'y prête pas d'intention. Plus la colère stagne, plus mes larmes s'intensifient, plus je me sens détrempé. Ce qui m'interloque c'est que je commence à sentir du froid sur ma tête. Je lève une nouvelle fois les yeux et peut voir qu'il pleut. On pourrait dire que le ciel pleure avec moi l'intensité de la pluie augmente ou diminue au gré de mes larmes. Je me dis que c'est juste une coïncidence ou juste l'ombre de mon imagination, comme d'habitude.

Je commence à me calmer et la pluie cesse, je décide de rentrer chez moi. Je constate que je suis trempée quand je rentre dans la maison, de l'eau coule sur le carrelage.

J'entends deux voix inconnues, leurs voix me semblent familières, je regarde vers la cuisine et deux hommes en costume gris y sont présents avec mon père. Je ne comprends pas ce qu'ils disent. Quand les trois hommes s'aperçoivent que je suis près de la cuisine, ils cessent toute discussion.

Mon père détourne les yeux des deux hommes, le dos a moi avec un regard inquiet. Puis les deux autres hommes se retournent aussi. Mais ils ne parlent pas. Il me regarde avec une expression assez neutre. Je tente un "Bonjour", ils me répondent que d'un simple hochement de tête. Il me semble que je les ai déjà vues. Je reste la dégoulinante sur le carrelage à chercher d'où j'ai pu déjà les voir. Je pense qu'ils travaillent avec mon père.

Ils ne parlent toujours pas. Ils sont assez distants, je trouve.

- Lucie

Je sors de mes pensées en entendant mon père prononcer mon prénom.

- Va te changer, tu vas prendre froid s'il te plaît. Souffle-t-il las.

Je regarde l'état de mes vêtements et effectivement, je suis vraiment mouillé.

Je me dépêche de monter les escaliers pour aller prendre une douche bien chaude.

~ Dimanche vingt-cinq avril ~

Tic, Toc, Tic, Toc. Le bruit des gouttelettes d'eau qui s'écrasent sur mon carreau me réveille doucement. Les yeux fermés, j'écoute ce son si mélodieux, il a pour effet de m'apaiser. Des réveils comme celui-ci j'en voudrais tous les jours. Je reste un moment à écouter le bruit de l'eau pendant quelques minutes. Puis quand j'ouvre finalement les yeux, je vois qu'il est assez tard, mon radio réveil installer sur ma table de nuit affiche dix heures. Il faut que je m'active, car ce jour est très particulier, nous sommes le vingt-cinq avril, j'ai quinze ans aujourd'hui.

Je me lève un peu courbaturée de la veille, hier était une journée belle journée ensoleillé, nous en avons profité avec mon frère de rejoindre le centre-ville pour y faire les boutiques. D'ailleurs, il a insisté pour m'acheter une petite robe à manche courte pour la fête qui se déroulera aujourd'hui. Je ne suis pas très à l'aise en robe, mais je vais faire un effort.

_______

02/06/2020

Annotations

Vous aimez lire Miss-Loute ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0