Chapitre 5
PDV de George
Je ne suis pas rentré assez vite à la maison. Les miroirs sont tous brisés. J'ai dû courir dans la chambre de ma fille, mais qu'elle panique que je ne l'ai pas vue, je suis redescendu en trombe dans les escaliers et c'est là que je l'ai entendue crier. Je l'ai trouvé par terre affoler, elle, c'était sans doute endormi sur le canapé, ses affaires de cours traînaient de part et d'autre sur le sol.
Après avoir nettoyé les débris dans sa chambre et de la salle de bain je lui ai demandé de monter et d'y rester et d'y manger.
Je finis donc de nettoyer les débris du bas quand j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je me dirige donc vers l'entrée pour ouvrir, sans surprise, il savait, il est venu. Nous nous échangeons quelques mots quand j'entends les escaliers grincés des pas, pas très discret de ma fille, Lucie.
- Lucie, je sais que c'est toi, tu n'es pas très discrète, remonte s'il te plaît. Lui dis-je.
- Mais papa, tu parles avec qui ? Dit-elle.
- Personne, avec moi-même, ne remonte maintenant te coucher, il est tard, s'il te plaît.
Toujours dans l'embrasure de la porte, je tente de faire remonter Lucie dans sa chambre. Je ne veux tout simplement pas l'inquiéter. Une fois assuré que Lucie est remontée, je continue ma conversation avec mon visiteur.
- Je te retiens au courant dans la soirée. Merci d'être venu. Dis-je.
Mon visiteur me fait un hochement de tête et part. Je profite encore un peu de temps qu'il me reste avant d'aller me coucher pour passer un coup de file.
- Allô
- Oui, c'est Papa, on a un énorme problème, cela a commencé, je ne sais pas si on va être en sécurité bien longtemps ! Il va falloir mettre le plan en action, il va bientôt arriver, il faut rentrer chez nous, il va être temps ! Dis-je.
-Tu crois vraiment qu'elle sera à l'abri là-bas ?
- Elle y sera plus ici dans tous les cas ! Les miroirs se sont tous brisés, je ne pensais pas qu'il nous retrouverait aussitôt.
- Moi non plus. Mais nous avons encore un peu de temps même si je pense que ça va nous prendre de court. Je vais organiser ce qu'il faut pour vous faire partir au plus vite. Il te fera un contre rendu directement, fait comme d'habitude. Dit -il
- D'accord d'ailleurs, il est venu, il s'en est douté que ce soir que... Tu es sûr que tu ne veux pas venir avec nous ?
- Non, je vous rejoindrais plus tard, mes recherches ne sont pas terminées et je ne suis pas en danger. L'important, c'est elle, elle est dans l'année de ses 17 ans, tu vas plus avoir le choix. J'espère que cela ne se fera pas dans l'urgence, il me faut quand même quelque jour pour préparer.
- Tu penses que ça peut prendre combien de temps ?
- Deux ou trois semaines maximum, elle a encore un peu de temps, mais on va jouer la sécurité, il faut la protéger. Prêt à reprendre ta place à temps complet papa ?
- Même si je ne l'ai jamais vraiment laissé, j'ai hâte de faire mon retour définitif ! Ce monde d'humain m'ennuie.
Sur ses mots, nous nous saluons et je raccroche.
Tout va se mettre en place petite à petit. Je ne suis pas prêt ! Comment va-t-elle le prendre ? Faut-il tout lui dire maintenant ? Non ! Il n'en est pas question ! Elle risque de prendre la fuite. Le danger est là, il arrive, on aurait dû s'y prendre autrement ! Mais au final, il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon, elle va me détester ! Notre vie va bientôt reprendre son cours normal, peut n'être pas pour elle, au début, mais elle s'y fera. On rentre à la maison. Nous sommes venus ici pour la préserver, le temps de mettre en place un plan, malheureusement le seul plan qui aura marché a été de la préserver jusqu'à ces dix-sept ans.
Je monte les escaliers puis je me dirige vers la chambre de Lucie, je ferme ses volets qui sont encore ouverts. Elle dort, elle est si paisible, si innocente. Lucie ma fille, un destin t'attend, tu es forte, je serais toujours à tes côtés.
Je remarque qu'elle, c'est encore, endormir avec son téléphone a la main, je le prends et le mets discrètement sur sa table de chevet. Je l'observe encore quelques secondes, je la vois qui commence à s'agiter, elle fait un cauchemar, encore un, je tente de la rassurer en lui caressant la main. Une larme vient glisser sur sa joue, elle est encore agitée, je tente de lui parler calmement ce qui apparemment l'apaise, elle se calme, son visage crispé se détend. Une fois bien apaiser, je prends soin d'éteindre sa petite lumière qui se situe sur sa table de nuit. Puis je me retire en prenant soin de fermer sa porte de chambre aussi doucement que possible afin de ne pas la réveiller.
Je me dirige vers ma chambre, d'un pas non assuré. Repensant à ce soir, je suis très inquiet. Sa mère se languirait de cette situation et me lancerait un "Je te l'avais bien dit". Je ne regrette pas cette femme, loin de là, elle est partie, le divorce s'est fait avec discrétion. Elle a abandonné ses enfants, son fils, sa fille, trop peur pour elle-même, elle a préféré fuir, elle a abandonné son mari, elle m'a laissé seule avec deux enfants. Une femme qui s'est révélée égoïste, dès que la luxure le lui a été retirée pour le bien-être de ses enfants, elle n'a plus montré aucun intérêt pour nous, même pas un adieu, aucun mot. Elle est partie dans une île paradisiaque, je n'ai pas cherché plus loin quand j'ai su qu'elle avait de nouveau refait sa vie à nouveau dans la luxure, je n'ai pas cherché à la contacter et je ne le ferais pas. Je ne regrette pas mes enfants, je la regrette elle, en fin de compte.
Je me glisse dans mon lit avec un pincement au cœur, mais avec la satisfaction d'avoir fait le maximum jusqu'à maintenant pour Maxime et Lucie.
Je prends mon téléphone dans ma poche et envoie un SMS.
"Protection maximale"
Je ne tarde pas à avoir une réponse.
"Reçu !"
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11/06/2020
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