CHAPITRE 03 : « Première rencontre » « Florian »
CHAPITRE 03 : « Première rencontre » « Florian »
Ils vont pour répliquer quand ils entendent la porte d’entrée claquer, ce qui du coup les arrête car il serait vain de parler dans le vide.
Une fois en bas de l’immeuble et le temps de s’orienter, prenant ensuite d’un bon pas le chemin menant à sa destination, Florian sourit comme un enfant tellement il se sent bien dans sa peau, enfin libéré du cocon familial, mais surtout de pouvoir rester avec ses deux meilleurs amis.
La veille s’étant bien passé à faire connaissance avec les enseignants, qui partageront leurs cours avec lui sur les sujets où ils ont reconnu ne pas les tenir aussi bien que lui semble le faire.
Son tuteur ce jour-là lui a également fait découvrir les deux lieux principaux où il devra dans un premier temps faire en sorte d’attirer une attention suffisante pour valider sa fonction de consultant.
Florian sait très bien qu’étant facultatifs, ses cours ne seront suivis après la fin de l’effet nouveauté lié à son jeune âge, que par ceux qu’il aura réussi à intéresser dans ces spécialisations où la recherche prend bien souvent le pas sur la pratique beaucoup plus rémunératrice.
Il stresse un peu de devoir se mettre en première ligne, surtout face à des étudiants qui pour la plupart sont largement plus âgés que lui.
C’est donc ce genre de pensées qui l’emmène jusqu’à devant la porte principale de l’hôpital, sans qu’il ne se rende vraiment compte du trajet.
La vitre lui renvoie son reflet qui comme à chaque fois le fait sourire, sachant très bien qu’elle est la première pensée venant à l’esprit de ceux qui le voient pour la première fois.
Il n’en a cure et en joue même sans vergogne, ayant depuis longtemps remarqué qu’il s’en sortait toujours au mieux de situations pouvant pour d’autres être délicates et ce justement grâce à son physique de poulbot.
Un œil assuré lancé vers le bureau d’accueil lui amène une grimace des plus comique, les deux femmes se tenant assises derrières n’ayant pas dû aller aux toilettes depuis plusieurs jours à voir les traits loin d’être accueillant de leur visage.
Il s’avance donc après un soupir d’exaspération d’avoir encore à devoir convaincre ces deux cerbères de la raison pour laquelle il se présente à elles.
La plus jeune le repère la première, son œil s’allume d’un éclat d’intérêt amusé devant le loustic qui s’approche ingénument de son comptoir.
- Bonjour !
- Bonjour madame !
- Puis-je vous aider ?
- S’il vous plaît oui, je suis convoqué pour prendre mon poste d’assistant chirurgien.
L’autre femme en l’entendant se tourne vers lui en ouvrant grand les yeux tout d’abord de surprise, pour rapidement devenir comme deux mitrailleuses devant ce gamin ne manquant assurément pas de culot.
Elle s’adresse à sa collègue plus jeune d’une voix d’adjudant, visiblement mécontente que cette dernière ne l’ait pas déjà renvoyé dans les jupes de sa mère, mais pensant plutôt qu’elle s’est laissé prendre par son physique.
- Un problème avec ce garçon ?
Puis s’adressant à Florian.
- Tu n’as donc rien de mieux à faire que de venir plaisanter ? Aller oust gamin !! J’appelle le service de sécurité sinon !!
- Mais enfin qu’est-ce que j’ai dit de mal pour que vous vous énerviez comme ça après moi ?
- J’ai bien entendu ce que tu as dit à ma collègue, crois-tu réellement que ce genre de poste soit donné à des gamins encore mineurs ?
- Pourtant c’est bien le cas, alors si vous vouliez bien appeler un responsable au lieu de me fusiller du regard ?
C’est une main de la plus jeune posée sur l’épaule de la plus âgée en lui parlant d’une voix tranquille, qui calme quelque peu les choses.
- C’est facile à vérifier, j’appelle René !
Elle se tourne ensuite vers le jeune rouquin qui la fixe de ses grands yeux verts qui lui dévorent le visage, ne pouvant réprimer les battements de son cœur qui déjà l’incitent à plus de gentillesse envers lui.
- Tu peux aller t’asseoir en attendant qu’il arrive, je pense que ce ne sera pas long.
- Entendu, merci !
Florian va pour le faire quand un mouvement de foule accroche son attention, plusieurs hommes en blouses blanches soutiennent un couple de personnes âgées.
La curiosité étant ce qu’elle est, il se dirige vers eux alors que les deux vieillards sont maintenant assis dans la salle d’attente, encadrer par deux des infirmiers tandis qu’il entend les deux autres dire qu’ils retournent attendre dans les ambulances.
Le couple d’octogénaires s’aperçoit de sa présence et c’est la femme qui la première lui envoie un sourire tout en douceur qui rappelle à Florian celui de sa grand-mère.
Il se sent alors attiré par eux et c’est avec son naturel, qui est et sera toujours sa marque de fabrique, qu’il s’en approche encore plus, tout en cherchant les signes qui lui donneront la cause de leur présence ici.
Son oreille perçoit le décalage dans les battements de cœur de l’homme, un rapide coup d’œil sur ses ongles, ses yeux et déjà un premier diagnostic lui vient.
Florian fronce le front, soudainement devenu soucieux, son attention part ensuite vers la femme qui montre les mêmes symptômes et qui cette fois ne lui laisse plus aucun doute sur la cause qui les a amenés ici.
Les deux infirmiers le voient s’agenouiller devant les deux vieillards en leur parlant d’une voix amicale.
- Vous les avez amenés pourquoi si je puis me permettre de poser la question ?
- Un coup de téléphone de leur médecin traitant, nous n’en savons pas plus, à part qu’il fallait faire le plus vite possible.
Le second infirmier prend la parole à son tour.
- Il pense à un empoisonnement alimentaire.
Florian sort son petit et inséparable carnet, laissant quelques notes sur une page qu’il déchire ensuite pour tendre au dernier des deux hommes qui lui a parlé.
- Tenez !! Vous donnerez ça au médecin qui va les prendre en charge, ça l’aidera à ne pas perdre de temps !!
Il se tourne ensuite vers le couple qui ne le quitte pas des yeux.
- Évitez d’aller en forêt pour ramasser des champignons, ou alors faites vérifier votre vue !! Ne vous inquiétez pas, vous allez vite vous remettre.
Florian après un dernier sourire pour les rassurer tous les deux, retourne s’asseoir à la place qui lui avait été indiquée, entendant avec un sourire amusé la réflexion du grand-père s’adressant aussi bien à son épouse qu’aux deux hommes qui les accompagnent.
- Comment ce jeune homme pouvait-il savoir que j’étais parti aux champignons toute la journée d’hier ?
- En tout cas depuis le temps que je te dis que ta vue n’est plus ce qu’elle a été !!
Les deux infirmiers se regardent en se retournant quasi simultanément vers le petit rouquin qui attend maintenant sagement assis sur sa chaise.
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