CHAPITRE 43 : « Imperia » « Antonin »
CHAPITRE 43 : « Imperia » « Antonin »
« Chambre de l’empereur, ce soir-là. »
Antonin sourit aux anges en regardant dormir son petit rouquin chéri, il se rappelle avec amusement la surprise qu’il lui a faite en arrivant sans prévenir quelques heures plus tôt, avec un fou rire lui rappelant une époque où ils n’étaient pas aussi chargés de responsabilités.
L’explication comme quoi son colocataire sur terre était vraiment quelque chose, étant suffisamment embrouillée pour qu’il n’y ait rien compris, mais pour Antonin l’essentiel n’est pas là, mais bien la présence de Florian auprès de lui alors qu’il commençait réellement à s’ennuyer depuis la disparition de Thomas.
Il a eu droit bien entendu aux explications avec en prime les révélations qui vont avec et qui maintenant que le calme est revenu après un câlin incendiaire, le laisse dans l’expectative d’un futur qui risque de changer les habitudes.
Pas que cette idée l’ennuie bien au contraire, c’est juste une appréhension de voir les choses aller dans un sens qui ne serait pas forcément à son goût.
La façon qu’a eue Florian de lui parler de Tomoya, étant déjà suffisamment lourde de sens pour lui qui le connaît si bien, une façon complètement différente de celle qu’il a eue en expliquant sa rencontre avec son fils ou encore du deuxième fils de Thomas.
Un mouvement contre lui amène la main du petit rouquin là où il ne fallait certainement pas qu’elle arrive, sous peine de remettre en ébullition le blondinet qui s’en retrouve de nouveau bandé comme un cerf.
Antonin comprend que tout est volontaire de la part de Florian quand ses doigts furètent langoureusement sur sa touffe pubienne, avant d’aller s’emparer de ce qui se trouve en dessous et qui se laisse attraper avec un frisson de plaisir.
- Tu étais à ce point en manque ?
- Oui ! Hi ! Hi !
Antonin se laisse caresser ou plutôt devrait-il dire outrageusement peloter en essayant de résister à l’envie de lui rendre la pareille, une pensée lui vient alors sur une cause probable de cet appétit de sexe qui l’habite depuis qu’il l’a rejoint.
- C’est Tomoya qui te trouble autant ?
La main stoppe ses caresses alors que Florian se redresse pour fixer Antonin dans les yeux, visiblement surpris par ces paroles dites sans reproche, juste du ton de quelqu’un qui se renseigne sur un fait qui le trouble.
- Pourquoi me parles-tu de Tomoya à un moment pareil ?
- Parce que je te connais !!
Devant le mutisme de son chéri, Antonin fronce le front avant de faire son mea-culpa.
- Je suis désolé !!
- De quoi es-tu désolé ?
- À cause de nous deux Lorgan, Thomas et toi vous êtes séparé de tous ceux avec qui vous partagiez votre vie sexuelle.
- Et donc ?? Le rapport avec Tomoya ??
- Une envie de nouveauté, de changement, que sais-je ??
- Toi aussi tu penses que je me détache de vous ?
C’est à Antonin de marquer la surprise.
- De quoi tu parles ?? Pourquoi penserais-je un truc pareil ? Qui a pu te mettre une telle idée sans fondement en tête ?
- Annie !! Elle m’a dit que je devrais arrêter de vouloir ne jamais rien perdre et vivre ma vie pour moi.
- Pourquoi a-t-elle bien pu te dire ça ?
- Sans doute parce qu’il y a un semblant de vérité…
Florian voit bien le teint d’Antonin passer au blanc crayeux, il s’empresse alors de le rassurer sur le véritable sens de ses paroles.
- Non… non !!! Ce n’est pas ce que je veux dire, je ne parlais pas de vous trois, mais de ma vie en général qui ne m’apporte plus autant de piquant qu’avant. J’avoue que depuis quelques jours je revis enfin, cette histoire m’a redonné le goût de vivre et je reconnais que de replonger à plein temps dans cette vie humaine trépidante a réveillé en moi des sentiments que je n’avais plus connus depuis bien longtemps.
- Tomoya ?
Florian hoche la tête en signe d’assentiment, Antonin peut y lire également la crainte qu’une telle révélation pourrait le blesser, lui aussi bien que Lorgan et Thomas.
- Ne devrais-tu pas arrêter de le voir ?
- Et garder ça en moi comme je l’ai fait avec « Math » durant tout ce temps ?? Je n’en ai pas envie, j’ai envie de vivre ce sentiment qui me donne l’impression d’exister... tu comprends ??
- Alors pourquoi n’as-tu jamais cédé à Mathis dans ce cas ?
- Parce qu’il est avec « Dami ».
- Alors que Tomoya n’a encore personne ?
- Oui !!
- Mais c’est le fils de Thomas !!
Antonin voit Florian se lever et se rhabiller, il comprend combien il est troublé par ce sentiment dont il n’arrive pas à se dépêtrer.
- C’était une constatation pas un reproche !!
- Je le sais bien mais comprends moi aussi, je suis tiraillé entre mon sentiment de plus en plus fort envers Tomoya et celui de honte que mon comportement puisse vous faire mal, je connais ta façon de voir les choses qui est très proche de celle de Lorgan et loin de celle de « Thom » qui accepte volontiers du moment qu’on ne fasse qu’un, mais il va avoir le même dilemme que jadis avec « Math », alors que cette fois je n’éprouve pas l’envie d’enterrer ce sentiment au plus profond de moi comme je l’ai fait pour Mathis.
- Je comprends !!
- Vraiment ??
- Bien sûr que oui !! Tu es plus humain que nous tous et l’amour n’est-il pas le plus beau des sentiments que puisse connaître un être humain ? Déjà que pour eux il arrive souvent qu’ils tombent plusieurs fois amoureux alors que leur vie est si courte…
Antonin cherche visiblement ses mots pour à la fois rassurer Florian, mais aussi pour lui ôter ce sentiment de culpabilité qu’il peut lire comme à livre ouvert sur son visage aux traits maintenant fermés.
-… Alors j’imagine bien que pour quelqu’un comme toi qui a vécu depuis le commencement de tout, combien ce sentiment peut avoir comme importance mais surtout combien il doit être précieux, pour te donner encore et toujours cette envie d’exister, combattant l’ennui auquel tu faisais allusion tout à l’heure.
Au sourire qui revient sur les lèvres de son chéri, Antonin comprend que ses paroles ont réussi à toucher au bon endroit.
- Allez !! Reviens te coucher !! Je ferais comme pour Lorgan en acceptant que tu me trompes outrageusement sans en ressentir le moindre cas de conscience ! Hi ! Hi !
Alors que pantalon et autres vêtements se retrouvent une nouvelle fois au sol, Antonin retient une crispation chagrinée à la pensée que ce qui pour lui et Lorgan devraient être accepté sans trop de peines, sera très certainement d’une tout autre sinécure de la part de Thomas.
Ne voulant pas remettre son chéri dans l’état d’anxiété qu’il tenait juste avant de se recoucher près de lui, Antonin préfère garder ses réflexions pour lui en profitant du moment et de son amant redevenu impatient, qui se love tout contre son corps en lui donnant des caresses qui ne laissent aucun doute sur ses intentions pour la prochaine heure à venir.
Il se laisse donc emporter dans un nouveau tourbillon des sens, non sans avoir une pensée attristée d’avoir une fois de plus à partager cet amour qu’il ressent depuis le premier jour au plus profond de ses tripes.
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